« A Story of War » est le premier album important réalisé en 1982 par Alec Séverin (publié en 1985 par Michel Deligne). Ces 150 pages, dessinées en 9 jours, ont contribué à la légende de cet illustre auteur. Nombre de ses fidèles lecteurs ont découvert son œuvre grâce à cet ouvrage. Parmi eux, Malo Kerfriden, le décrit de la plus belle des façons dans une interview qu’il m’a accordé pour le site :
« A la fin des années 80, j’ai acheté par hasard l’album « Story of war » paru chez Michel Deligne. A l‘époque, je découvrais Joe Kubert, Alex Toth, Bernet, Berny Wrighston etc… J’ai au départ pensé que ce récit était une réédition d’un comics d’histoire de guerre des années 50. Le relâchement, l’aisance et la spontanéité du dessin m’ont véritablement fasciné, ainsi que le ton de l’album (qui lui n’était pas du tout « années 50 »). Séverin a un ton extrêmement dur et désabusé dans ses premiers albums. Par la suite, je me suis procuré « Gratin » paru aussi chez Michel Deligne et « Lisette », publié chez Delcourt. Je me souviens aussi d’un article dans « Les cahiers de la bande dessinée »… Bref, j’ai compris ma méprise. »
Ce petit album (au format A5), publié en noir et blanc, nous relate les aventures d’un Soldat engagé sous la bannière étoilée. A l’issue d’une période d’entraînement, il découvrira les horreurs de la guerre et refusera de porter une arme au Front. Ce récit qui aurait pu se réduire à la simple histoire d’un soldat en temps de guerre est accompagné d’une magnifique histoire d’amour et d’un hymne à l’acceptation des différences. Alec Séverin l’agrémente d’un trait d’une remarquable précision malgré la rapidité sans précédent avec laquelle il a réalisé cet ouvrage. Son découpage est vivant et il ose des formes de cases non conventionnelles. Côté dessins, il joue sur les palettes de gris et de noir afin de restituer aux mieux les différentes ambiances du récit. Chaque chapitre se distingue par une utilisation appropriée des « couleurs » à sa disposition. « A story of war » pose les jalons de ses futures publications en y insérant, non sans son humour habituel, des fausses publicités entre les différents chapitres. Dès 19 ans, il marque son entrée parmi les auteurs complets de bande-dessinées.
Cet album est accompagné de deux mini récits tout aussi passionnants que l’histoire principale. Ils sont durs mais à l’image des histoires de guerre.
Dans le cadre du site sur son œuvre (http://oeuvreseverin.free.fr), j’ai eu l’occasion de l’interroger sur la genèse de cet album. Avec cette discussion particulièrement poignante où Alec Séverin détaille pas à pas la réalisation, ce qu’il a voulu montrer de son mode de vie par rapport aux personnages et les différentes étapes qui ont permis la publication, j’ai réalisé à quel point cet album était fondateur dans son œuvre. Dans un premier temps, je m’étais arrêté à l’exploit de la réalisation graphique, mais la façon dont il a créé et découpé mentalement l’histoire est à mon sens aussi impressionnante. Mais je préfère vous laisser lire la façon dont il présente la chose dans cet extrait :
« Mentalement, le découpage est déjà également réalisé, plan par plan et quasiment case par case … Dès lors, le lendemain matin, j’ai démarré sur la 1ère image (qui n’est pas la première dans l’album, mais la première image qui se passe sur l’île) … Je savais qu’il y aurait beaucoup de pages à venir, mais pas exactement combien, car je ne connaissais pas le nombre exact de cases … Je n’ai pas eu le courage de les compter mentalement une par une (mais j’aurai pu)… Bref, je ne faisais pas de « mise en page », je dessinais très vite les cases (et leur contenu) au crayon les unes après les autres de manière quasi-définitive …
J’ai dessiné ainsi durant tout le premier jour et la nuit suivante (j’étais jeune…). J’ai dormi quelques heures … et ainsi de suite … Ce qui fait qu’au bout de 3 jours, l’histoire était terminée au crayon. (Elle ne faisait pas 150 pages, mais était complète en + ou – 90 ou 100 pages). Je suis allé faire photocopier tous ces crayonnés … ensuite j’ai dormi quelques heures ... après quoi, j’ai encré ces pages en 1 ou 2 jours …(avec de gros bouts de nuit) … Cela va vous paraître un peu curieux, mais pendant que j’encrais, je réfléchissais aux 2 autres petites histoires qui pourraient encadrer ce récit et je me les jouais mentalement, ce qui fait que, l’encrage fini, je me suis mis immédiatement sur le dessin de « la star » et de la troisième histoire (que j’avais déjà découpée mentalement à la case près) … pas mal des cases qui les constituent ont été directement dessinées à l’encre, sans crayonné, car l’échauffement des 5 jours précédents et le « style » utilisé (qui n’était pas très rigoureux), me le permettaient …
Les 2 historiettes étaient entièrement terminées à la fin du 6ème jour (à quelques heures près).
Comme la dernière était un peu plus sophistiquée, je me suis dit, avant de m’endormir, que je devais refaire des photocopies du grand récit et les passer au lavis … j’ai pensé à un prologue … (en forme de match d’entraînement de rugby …). Et le lendemain, je me suis attelé à mettre de l’encre diluée sur les cases (des photocopies). Tâche terminée le soir du 7ème jour de travail. J’étais un peu fatigué mais je me suis mis au travail sur le prologue qui, techniquement, est un assemblage de dessins que j’ai griffonnés, encrés et collés sur des cases (un peu à la manière d’un puzzle). Le lendemain, je me suis effondré et j’ai dormi durant + ou – 10 heures … Vers quelle heure de l’après midi du 8ème jour ai-je relu le tout … ? Mais alors, la longue histoire me semblait manquer un peu d’épaisseur et je me suis dis que quelques grandes images permettraient de petits souffles d’air frais … Alors, j’ai fait des hors textes en quelques heures (je me rappelle que c’était un plaisir incroyable de les dessiner, le trait glissait tout seul, je découpais de la trame mécanique (grisée) et j’encrais autour, j’ai encore un peu allongé une séquence assez dure sans lavis … volontairement, pour rendre le côté âpre la scène).
Je me suis endormi et, le 9ème jour, j’ai tout relu … j’ai décidé de faire quelques fausses pubs délirantes au 2ème degré … Ce qui, je l’espérais, détendrait un peu l’atmosphère … J’ai été dormir … l’ouvrage était terminé à la fin du 9ème jour. Le 10ème jour, mes planches sous le bras, je prenais le train pour me rendre à la convention de la BD à Paris. Je n’ai réalisé les couvertures définitives que lorsque Michel Deligne m’a proposé d’éditer l’album, bien plus tard. »
C'est tout bonnement magnifique. Pour ceux qui aiment les fictions qui paraissent réelles, cette bande dessinée est incontounable! Les couleurs douces et bonnes se marient parfaitement avec les formes qui ne sont pas strictes. Et les dessins... Aïe!Aïe!Aïe! Ils sont géniaux. On retrouve parfaitement l'ambiance d'un village du sud de la France sous l'occupation. Et que dire des personnages? Ils sont tous différents avec leur caractère propre à chacun. Julien est drôle et petite mention pour Marginod. Comment parler de cette BD sans parler de Cécile? Elle est très bien (allez voir les ex-libris et sérigraphies sur elle, ça vaut le coup d'oeil). Bon je vous laisse découvrir le reste et on se retrouve dans l'avis sur le Vol du corbeau. Au fait la chute de ces deux BD est... surprenante, bien trouvée, réaliste ...
Merci GIBRAT pour cette ouvre d'art
Après avoir découvert cette BD "par hasard" à un festival de BD, à Amiens, j'me suis plongé dans la lecture de cette oeuvre esthétique -les dessins et les couleurs sont judicieux et précis, et surtout l'organisation des images sur les planches est bien faite-. Le début m'a déçu car je ne suis pas fan de la guerre Nordistes contres Sudistes aux Etats-Unis. Heureusement cela ne demeure qu'un contexte qui se prête fianlement très bien à cette histoire fantastique. Puis lorsqu'on découvre Petite Lune, on ne peut que remercier Tacito de l'avoir créée. Qui? Petite Lune, euh... la BD, je veux dire.
De toute évidence, Davodeau est un auteur trés à l'aise dans l'évocation de la vie de personnes ordinaires et dans la description de leur psychologie. Cet album le démontre de manière trés sensible. Cette chronique simple et authentique de la vie d'une famille à un instant charnière de son histoire, brille en effet par sa pertinence et sa lucidité. Riche et surprenante, elle capte des instants d'émotion bien vus et surtout criants de vérité. J'ai été conquis par le propos et je trouve que sur ce coup là, Davodeau a su entretenir mon intérêt de manière constante. Ce qui n'a pas été le cas pour son album (pourtant de référence...) Les Mauvaises gens.
Côté graphisme, c'est basique. Le style de l'auteur ne le situe pas dans la catégorie des cadors du genre. Son trait est simple, sans fioritures et sans éclat particulier. Mais il est efficace. Quant à moi, je considére que dans ce genre de bd, le trait n'est pas forcément l'essentiel (c'est une hérésie de dire ça d'une bd, je sais). Ce qui m'importe c'est l'histoire, et cette bd est en la matière, fort bien pourvue.
Je conseille donc vivement.
J'ai lu cette bd avec beaucoup beaucoup d'appréhension ! C'est simple ça fait presque deux ans que je l'avais chez moi sans l'avoir lue... A chaque fois que je l'ouvrais, le choc des couleurs me donnait la nausée.
Bon, il faut bien le dire, les couleurs sont vraiment immondes ! Je ne sais pas si c'est parce que la bd est vieille ou autre chose, mais ça m'a longtemps refroidi. Mais je n'ai pas regretté l'effort d'hier (en même temps j'avais 4h de voiture donc c'était tip top).
Le dessin est réussi parce qu'il réussit à me plonger dans l'Angleterre fasciste de ces années, surtout il transmet bien l'étrangeté de V et l'ambiguitë des différents personnages qui sont très expressifs. Les prises de vue et les scènes de mouvement sont vraiment vivantes.
Mais le gros point fort de cette bd est le scénario, qui est peaufiné et vraiment chiadé. La structure, la narration montrent bien que l'auteur sait toujours où il va, tout se construit lentement, tout se révèle peu a peu et au final on obtient un bel édifice. Surtout il ne sombre pas dans la caricature des régimes fascistes, et réussit à rendre vraiment crédible cette Angleterre proche de 1984. On sent les multiples inspirations, littéraires ou historiques, et la fusion est aboutie. Le personnage de V est fascinant, il a une prestance, un attrait fou.
Donc vraiment je ne regrette pas de m'être forcé et je conseille tous de faire un effort, ça en vaut vraiment la peine.
Tout d'abord attiré par la couverture, sitôt ouvert l'album, j'ai beaucoup apprécié tant le trait "anguleux" de l'auteur que le choix de la bichromie gris-noir/vert. Ayant pris connaissance du thème de l'histoire, je me réjouissais à l'avance de ce moment de lecture.
Et bien je n'ai pas été déçu! Graphiquement, donc, j'adhère sans réserves, mais c'est surtout l'histoire qui m'a ému. L'idée de base, la "lettre de l'enfant à l'adulte qu'il sera plus tard", est excellente, et vraiment bien exploitée. A travers une narration antéchronologique ponctuée de flash back, on découvre le personnage principal et son entourage, actuel et passé, et les différentes facettes de sa personnalité, qui ont bien évolué avec le temps...
Terriblement touchant et proche de chacun, sur un ton acide, voire cynique ou même désespéré (mais non dénué d'humour!!), on suit le naufrage de ses relations humaines. Riche, fin, juste, et troublant...
J'ai vraiment hésité à mettre Culte, mais j'ai été tellement touché par cette histoire... Et puis, c'est la première fois que je relis une BD sitôt la dernière page achevée. C'est un signe! Donc, culte au moins chez moi.
Sur une idée de base originale et même culottée, Giroud nous livre ici une BD au concept novateur. 10 tomes, 10 périodes historiques différentes (narrées antéchronologiquement), 10 contextes reliés par un élément : Nahik, le livre "maudit".
Pour garantir une disponibilité rapide des tomes (et orchestrer une campagne de communication à la hauteur de l'évènement), chacun a été dessiné par un auteur différent. Le procédé est bien sûr à double tranchant : la qualité graphique est du coup bien inégale, allant du bon au franchement pas terrible...
Et c'est bien ce détail qui ne fait pas du Décalogue une BD culte à mes yeux, car il faut bien avouer qu'à côté de ça, le scénario est sans faille. L'histoire à travers les siècles de ce fameux décalogue est tout simplement passionnante, dans des contextes historiques qui ne le sont pas moins. On apprécie également les liens entre chaque tome. Les éléments novateurs et révélations qui interviennent régulièrement nous donnent immédiatement l'envie de poursuivre la lecture. Le tout résulte en un ensemble vraiment bien pensé, d'une cohérence rare et maîtrisé de bout en bout.
Une série indispensable, à lire dans l'ordre, puis à l'envers...
C'est un peu le boxon cette série, plusieurs coloristes, plusieurs dessinateurs... Comme un feu d'artifice: beau mais ça part dans tous les sens.
Sinon, dans l'ensemble, j'ai trouvé que c'était bon. Le tome d'ouverture cadre à merveille ce que va être l'histoire pendant les 4 premiers tomes. L'ambiance dans la maison close est sensuelle, la course poursuite est plutôt haletante.
Vraiment un bon moment.
Après au fil des tomes, on a une course poursuite qui dure un peu en longueur, des gros méchants pas si redoutables qui vont finir par faire du social et une fin redoutable sans demi-mesure. Même si il y a des lacunes dans cette série, que le très bon flirte avec le passable... J'ai été conquis par le dessin, par l'érotisme qui se dégage de certains passages, des flash-backs. Pour sur c'est de la bonne Bd !
Blue (pourquoi ce titre au fait ?) nous conte l'histoire de 2 jeunes filles entre lesquelles il y a rapidement plus que de l'amitié... :)
C'est bien traité, sensible, il y a des bisous et tout, et la mise en page épurée de Nananan, jouant sur les petites choses, les gros plans sur les visages également n'est pas pour rien dans le récit. C'est beau. Et si le lecteur ne se demandait pas sans cesse, mais c'est qui cette Masami déjà, ou encore une telle, il apprécierait encore plus. En effet c'est un peu pénible de revenir quelques pages en arrière pour identifier qui est qui, d'autant plus qu'elles s'appellent parfois par leur nom, parfois le prénom. Assez ardu pour nous petits européens de tout assimiler, le traducteur aurait pu les appeler Françoise et Jeanine pour simplifier.
Finalement un bon manga, un roman graphique oserai-je dire.
C'est génial ! Cette B.D fait part aux lecteurs de toutes les questions que l'on pourrait se poser sur le Futur (espace, environnement, humanité... etc...) tout en suivant le jeune Jules et son amie (très chère) Janet dans leurs aventures.
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A Story of war
« A Story of War » est le premier album important réalisé en 1982 par Alec Séverin (publié en 1985 par Michel Deligne). Ces 150 pages, dessinées en 9 jours, ont contribué à la légende de cet illustre auteur. Nombre de ses fidèles lecteurs ont découvert son œuvre grâce à cet ouvrage. Parmi eux, Malo Kerfriden, le décrit de la plus belle des façons dans une interview qu’il m’a accordé pour le site : « A la fin des années 80, j’ai acheté par hasard l’album « Story of war » paru chez Michel Deligne. A l‘époque, je découvrais Joe Kubert, Alex Toth, Bernet, Berny Wrighston etc… J’ai au départ pensé que ce récit était une réédition d’un comics d’histoire de guerre des années 50. Le relâchement, l’aisance et la spontanéité du dessin m’ont véritablement fasciné, ainsi que le ton de l’album (qui lui n’était pas du tout « années 50 »). Séverin a un ton extrêmement dur et désabusé dans ses premiers albums. Par la suite, je me suis procuré « Gratin » paru aussi chez Michel Deligne et « Lisette », publié chez Delcourt. Je me souviens aussi d’un article dans « Les cahiers de la bande dessinée »… Bref, j’ai compris ma méprise. » Ce petit album (au format A5), publié en noir et blanc, nous relate les aventures d’un Soldat engagé sous la bannière étoilée. A l’issue d’une période d’entraînement, il découvrira les horreurs de la guerre et refusera de porter une arme au Front. Ce récit qui aurait pu se réduire à la simple histoire d’un soldat en temps de guerre est accompagné d’une magnifique histoire d’amour et d’un hymne à l’acceptation des différences. Alec Séverin l’agrémente d’un trait d’une remarquable précision malgré la rapidité sans précédent avec laquelle il a réalisé cet ouvrage. Son découpage est vivant et il ose des formes de cases non conventionnelles. Côté dessins, il joue sur les palettes de gris et de noir afin de restituer aux mieux les différentes ambiances du récit. Chaque chapitre se distingue par une utilisation appropriée des « couleurs » à sa disposition. « A story of war » pose les jalons de ses futures publications en y insérant, non sans son humour habituel, des fausses publicités entre les différents chapitres. Dès 19 ans, il marque son entrée parmi les auteurs complets de bande-dessinées. Cet album est accompagné de deux mini récits tout aussi passionnants que l’histoire principale. Ils sont durs mais à l’image des histoires de guerre. Dans le cadre du site sur son œuvre (http://oeuvreseverin.free.fr), j’ai eu l’occasion de l’interroger sur la genèse de cet album. Avec cette discussion particulièrement poignante où Alec Séverin détaille pas à pas la réalisation, ce qu’il a voulu montrer de son mode de vie par rapport aux personnages et les différentes étapes qui ont permis la publication, j’ai réalisé à quel point cet album était fondateur dans son œuvre. Dans un premier temps, je m’étais arrêté à l’exploit de la réalisation graphique, mais la façon dont il a créé et découpé mentalement l’histoire est à mon sens aussi impressionnante. Mais je préfère vous laisser lire la façon dont il présente la chose dans cet extrait : « Mentalement, le découpage est déjà également réalisé, plan par plan et quasiment case par case … Dès lors, le lendemain matin, j’ai démarré sur la 1ère image (qui n’est pas la première dans l’album, mais la première image qui se passe sur l’île) … Je savais qu’il y aurait beaucoup de pages à venir, mais pas exactement combien, car je ne connaissais pas le nombre exact de cases … Je n’ai pas eu le courage de les compter mentalement une par une (mais j’aurai pu)… Bref, je ne faisais pas de « mise en page », je dessinais très vite les cases (et leur contenu) au crayon les unes après les autres de manière quasi-définitive … J’ai dessiné ainsi durant tout le premier jour et la nuit suivante (j’étais jeune…). J’ai dormi quelques heures … et ainsi de suite … Ce qui fait qu’au bout de 3 jours, l’histoire était terminée au crayon. (Elle ne faisait pas 150 pages, mais était complète en + ou – 90 ou 100 pages). Je suis allé faire photocopier tous ces crayonnés … ensuite j’ai dormi quelques heures ... après quoi, j’ai encré ces pages en 1 ou 2 jours …(avec de gros bouts de nuit) … Cela va vous paraître un peu curieux, mais pendant que j’encrais, je réfléchissais aux 2 autres petites histoires qui pourraient encadrer ce récit et je me les jouais mentalement, ce qui fait que, l’encrage fini, je me suis mis immédiatement sur le dessin de « la star » et de la troisième histoire (que j’avais déjà découpée mentalement à la case près) … pas mal des cases qui les constituent ont été directement dessinées à l’encre, sans crayonné, car l’échauffement des 5 jours précédents et le « style » utilisé (qui n’était pas très rigoureux), me le permettaient … Les 2 historiettes étaient entièrement terminées à la fin du 6ème jour (à quelques heures près). Comme la dernière était un peu plus sophistiquée, je me suis dit, avant de m’endormir, que je devais refaire des photocopies du grand récit et les passer au lavis … j’ai pensé à un prologue … (en forme de match d’entraînement de rugby …). Et le lendemain, je me suis attelé à mettre de l’encre diluée sur les cases (des photocopies). Tâche terminée le soir du 7ème jour de travail. J’étais un peu fatigué mais je me suis mis au travail sur le prologue qui, techniquement, est un assemblage de dessins que j’ai griffonnés, encrés et collés sur des cases (un peu à la manière d’un puzzle). Le lendemain, je me suis effondré et j’ai dormi durant + ou – 10 heures … Vers quelle heure de l’après midi du 8ème jour ai-je relu le tout … ? Mais alors, la longue histoire me semblait manquer un peu d’épaisseur et je me suis dis que quelques grandes images permettraient de petits souffles d’air frais … Alors, j’ai fait des hors textes en quelques heures (je me rappelle que c’était un plaisir incroyable de les dessiner, le trait glissait tout seul, je découpais de la trame mécanique (grisée) et j’encrais autour, j’ai encore un peu allongé une séquence assez dure sans lavis … volontairement, pour rendre le côté âpre la scène). Je me suis endormi et, le 9ème jour, j’ai tout relu … j’ai décidé de faire quelques fausses pubs délirantes au 2ème degré … Ce qui, je l’espérais, détendrait un peu l’atmosphère … J’ai été dormir … l’ouvrage était terminé à la fin du 9ème jour. Le 10ème jour, mes planches sous le bras, je prenais le train pour me rendre à la convention de la BD à Paris. Je n’ai réalisé les couvertures définitives que lorsque Michel Deligne m’a proposé d’éditer l’album, bien plus tard. »
Le Sursis
C'est tout bonnement magnifique. Pour ceux qui aiment les fictions qui paraissent réelles, cette bande dessinée est incontounable! Les couleurs douces et bonnes se marient parfaitement avec les formes qui ne sont pas strictes. Et les dessins... Aïe!Aïe!Aïe! Ils sont géniaux. On retrouve parfaitement l'ambiance d'un village du sud de la France sous l'occupation. Et que dire des personnages? Ils sont tous différents avec leur caractère propre à chacun. Julien est drôle et petite mention pour Marginod. Comment parler de cette BD sans parler de Cécile? Elle est très bien (allez voir les ex-libris et sérigraphies sur elle, ça vaut le coup d'oeil). Bon je vous laisse découvrir le reste et on se retrouve dans l'avis sur le Vol du corbeau. Au fait la chute de ces deux BD est... surprenante, bien trouvée, réaliste ... Merci GIBRAT pour cette ouvre d'art
Dead Hunter
Après avoir découvert cette BD "par hasard" à un festival de BD, à Amiens, j'me suis plongé dans la lecture de cette oeuvre esthétique -les dessins et les couleurs sont judicieux et précis, et surtout l'organisation des images sur les planches est bien faite-. Le début m'a déçu car je ne suis pas fan de la guerre Nordistes contres Sudistes aux Etats-Unis. Heureusement cela ne demeure qu'un contexte qui se prête fianlement très bien à cette histoire fantastique. Puis lorsqu'on découvre Petite Lune, on ne peut que remercier Tacito de l'avoir créée. Qui? Petite Lune, euh... la BD, je veux dire.
Chute de Vélo
De toute évidence, Davodeau est un auteur trés à l'aise dans l'évocation de la vie de personnes ordinaires et dans la description de leur psychologie. Cet album le démontre de manière trés sensible. Cette chronique simple et authentique de la vie d'une famille à un instant charnière de son histoire, brille en effet par sa pertinence et sa lucidité. Riche et surprenante, elle capte des instants d'émotion bien vus et surtout criants de vérité. J'ai été conquis par le propos et je trouve que sur ce coup là, Davodeau a su entretenir mon intérêt de manière constante. Ce qui n'a pas été le cas pour son album (pourtant de référence...) Les Mauvaises gens. Côté graphisme, c'est basique. Le style de l'auteur ne le situe pas dans la catégorie des cadors du genre. Son trait est simple, sans fioritures et sans éclat particulier. Mais il est efficace. Quant à moi, je considére que dans ce genre de bd, le trait n'est pas forcément l'essentiel (c'est une hérésie de dire ça d'une bd, je sais). Ce qui m'importe c'est l'histoire, et cette bd est en la matière, fort bien pourvue. Je conseille donc vivement.
V pour Vendetta
J'ai lu cette bd avec beaucoup beaucoup d'appréhension ! C'est simple ça fait presque deux ans que je l'avais chez moi sans l'avoir lue... A chaque fois que je l'ouvrais, le choc des couleurs me donnait la nausée. Bon, il faut bien le dire, les couleurs sont vraiment immondes ! Je ne sais pas si c'est parce que la bd est vieille ou autre chose, mais ça m'a longtemps refroidi. Mais je n'ai pas regretté l'effort d'hier (en même temps j'avais 4h de voiture donc c'était tip top). Le dessin est réussi parce qu'il réussit à me plonger dans l'Angleterre fasciste de ces années, surtout il transmet bien l'étrangeté de V et l'ambiguitë des différents personnages qui sont très expressifs. Les prises de vue et les scènes de mouvement sont vraiment vivantes. Mais le gros point fort de cette bd est le scénario, qui est peaufiné et vraiment chiadé. La structure, la narration montrent bien que l'auteur sait toujours où il va, tout se construit lentement, tout se révèle peu a peu et au final on obtient un bel édifice. Surtout il ne sombre pas dans la caricature des régimes fascistes, et réussit à rendre vraiment crédible cette Angleterre proche de 1984. On sent les multiples inspirations, littéraires ou historiques, et la fusion est aboutie. Le personnage de V est fascinant, il a une prestance, un attrait fou. Donc vraiment je ne regrette pas de m'être forcé et je conseille tous de faire un effort, ça en vaut vraiment la peine.
A la lettre près
Tout d'abord attiré par la couverture, sitôt ouvert l'album, j'ai beaucoup apprécié tant le trait "anguleux" de l'auteur que le choix de la bichromie gris-noir/vert. Ayant pris connaissance du thème de l'histoire, je me réjouissais à l'avance de ce moment de lecture. Et bien je n'ai pas été déçu! Graphiquement, donc, j'adhère sans réserves, mais c'est surtout l'histoire qui m'a ému. L'idée de base, la "lettre de l'enfant à l'adulte qu'il sera plus tard", est excellente, et vraiment bien exploitée. A travers une narration antéchronologique ponctuée de flash back, on découvre le personnage principal et son entourage, actuel et passé, et les différentes facettes de sa personnalité, qui ont bien évolué avec le temps... Terriblement touchant et proche de chacun, sur un ton acide, voire cynique ou même désespéré (mais non dénué d'humour!!), on suit le naufrage de ses relations humaines. Riche, fin, juste, et troublant... J'ai vraiment hésité à mettre Culte, mais j'ai été tellement touché par cette histoire... Et puis, c'est la première fois que je relis une BD sitôt la dernière page achevée. C'est un signe! Donc, culte au moins chez moi.
Le Décalogue
Sur une idée de base originale et même culottée, Giroud nous livre ici une BD au concept novateur. 10 tomes, 10 périodes historiques différentes (narrées antéchronologiquement), 10 contextes reliés par un élément : Nahik, le livre "maudit". Pour garantir une disponibilité rapide des tomes (et orchestrer une campagne de communication à la hauteur de l'évènement), chacun a été dessiné par un auteur différent. Le procédé est bien sûr à double tranchant : la qualité graphique est du coup bien inégale, allant du bon au franchement pas terrible... Et c'est bien ce détail qui ne fait pas du Décalogue une BD culte à mes yeux, car il faut bien avouer qu'à côté de ça, le scénario est sans faille. L'histoire à travers les siècles de ce fameux décalogue est tout simplement passionnante, dans des contextes historiques qui ne le sont pas moins. On apprécie également les liens entre chaque tome. Les éléments novateurs et révélations qui interviennent régulièrement nous donnent immédiatement l'envie de poursuivre la lecture. Le tout résulte en un ensemble vraiment bien pensé, d'une cohérence rare et maîtrisé de bout en bout. Une série indispensable, à lire dans l'ordre, puis à l'envers...
Le Serment de l'Ambre
C'est un peu le boxon cette série, plusieurs coloristes, plusieurs dessinateurs... Comme un feu d'artifice: beau mais ça part dans tous les sens. Sinon, dans l'ensemble, j'ai trouvé que c'était bon. Le tome d'ouverture cadre à merveille ce que va être l'histoire pendant les 4 premiers tomes. L'ambiance dans la maison close est sensuelle, la course poursuite est plutôt haletante. Vraiment un bon moment. Après au fil des tomes, on a une course poursuite qui dure un peu en longueur, des gros méchants pas si redoutables qui vont finir par faire du social et une fin redoutable sans demi-mesure. Même si il y a des lacunes dans cette série, que le très bon flirte avec le passable... J'ai été conquis par le dessin, par l'érotisme qui se dégage de certains passages, des flash-backs. Pour sur c'est de la bonne Bd !
Blue
Blue (pourquoi ce titre au fait ?) nous conte l'histoire de 2 jeunes filles entre lesquelles il y a rapidement plus que de l'amitié... :) C'est bien traité, sensible, il y a des bisous et tout, et la mise en page épurée de Nananan, jouant sur les petites choses, les gros plans sur les visages également n'est pas pour rien dans le récit. C'est beau. Et si le lecteur ne se demandait pas sans cesse, mais c'est qui cette Masami déjà, ou encore une telle, il apprécierait encore plus. En effet c'est un peu pénible de revenir quelques pages en arrière pour identifier qui est qui, d'autant plus qu'elles s'appellent parfois par leur nom, parfois le prénom. Assez ardu pour nous petits européens de tout assimiler, le traducteur aurait pu les appeler Françoise et Jeanine pour simplifier. Finalement un bon manga, un roman graphique oserai-je dire.
Une épatante aventure de Jules
C'est génial ! Cette B.D fait part aux lecteurs de toutes les questions que l'on pourrait se poser sur le Futur (espace, environnement, humanité... etc...) tout en suivant le jeune Jules et son amie (très chère) Janet dans leurs aventures. Je le recommande à euuuuh... TOUT LE MONDE !