Jérémie, c'est vrai, c'est le looser pathétique. Le gars qu'on montre du doigt, celui qu'on a tous un peu martyrisé au collège, peut être parce qu'il nous rappelait trop la part de Jérémie que chacun de nous a en soi, et qu'on s'efforce, un peu honteux, de dominer ou camoufler.
Ici, il n'est plus un ado (quoique...), et hormis les quelques flash back, on a affaire à la vie d'un jeune actif. Du coup, les aventures de Jérémie, que ce soit à Paris, ou au camping, l'été, ça parle à tout le monde.
Sattouf s'attache donc à nous narrer une histoire tout ce qu'il y a de plus contemporaine, maniant habilement la mise en scène du quotidien. Usant de procédés efficaces, parfois de clichés "clins d'oeil", mais le tout sans en rajouter. Et surtout, avec un dessin simple mais très expressif, plein de détails intéressants (un regard, une goutte de sueur...).
C'est sans doute là l'objectif de la BD : faire rire sans trop se prendre au sérieux.
En ce qui me concerne, ça a parfaitement réussi! Avec une petite réserve, tout de même, en ce qui concerne le 3è tome : Jérémie a (enfin) trouvé une fiancée, et la dynamique s'en trouve forcément modifiée. Mais les 2 premiers sont à lire, et relire.
Si les dessins sont d'une beauté à couper le souffle (François Baranger sait vraiment créer une ambiance sur une planche), le scénario, très mystérieux et énigmatique dans le premier volume, prend une tournure assez classique dans le second album, et ce 'est pas sans raison q'il me fait sérieusement songer à l'univers des Stryges de Corbeyran ( les souterrains, les grottes, les corps monstrueux) Mais j'espère que l'histoire évoluera dans un autre sens. D'ailleurs les toutes dernières pages du second tome où Caleb use de tout son talent pour se sortir d'une situation difficile, présagent d'une suite fracassante.
Même si on apprend beaucoup de choses sur June ici, de nombreuses questions restent en suspens.
Une qualité graphique indéniable (ce qui n'est pas sans rappeler l'excellente bande dessinée Les quartiers de l'étrange de St Jo et St Ef) doublé d'un scénario prenant, bref on passe un très bon moment de lecture.
Jusqu'à présent, quelque soit la série de Tezuka que j'aie lue, j'ai toujours eu du mal à accrocher. Même si je reconnaissais toujours l'originalité de ses scénarios et l'inventivité de sa narration graphique, j'ai toujours eu de la peine à entrer dans ses histoires du fait du rythme particulier de ses récits, de son dessin proche du cartoon et de sa narration particulière oscillant sans cesse entre sérieux et clownesque même pour ses histoires les plus noires. Mais avec l'Arbre au Soleil, je pense être vraiment reconcilié avec cet auteur très prolifique et tellement diversifié.
Côté dessin, pas ou très peu de déformations sur ses personnages. On reconnait bien sûr le trait de Tezuka mais il sait garder sa mesure et s'accompagne de décors parfois très travaillés. La narration est simple même si l'auteur se permet quelques innovations narratives par-ci par-là.
Côté scénario, pour la première fois dans un manga de Tezuka, j'ai vraiment été pris par le récit. Les personnages de Ibuya le jeune samourai et Tezuka le jeune mèdecin sont originaux et attachants. Leurs histoires personnelles sont assez inédites et plaisantes en elles-mêmes.
Mais elles s'intègrent surtout dans un décor du Japon de l'ère Meiji très intéressant. Ce sont des aspects variés du Japon et de ses bouleversements du 19e siècle qu'on découvre ainsi en douceur, tout en suivant une histoire assez captivante et des personnages agréables.
Un manga historique où l'Histoire se lit comme un roman empli d'aventure, d'humour et de sujets sérieux et intéressants.
Quand le roman graphique de qualité s'attaque à la Seconde guerre mondiale, ça nous donne La guerre d'Alan : une période clé de notre histoire, sous un angle jamais vu.
A mille lieues d'une BD d'action, on a ici une histoire basée sur le témoignage d'un Américain qui a traversé l'Europe en guerre sans tirer un coup de feu. Il n'en reste pas moins que cette approche hyper-réaliste apporte une authenticité unique au récit, qui combine anecdotes, rencontres, petits faits plus ou moins anodins du soldat en campagne. Sincère, et passionnant.
Quant au dessin, il est parfaitement adapté au récit : pas spectaculaire, plutôt très épuré (hormis certaines cases, notamment avec des jeux de lumière), mais quelle classe!
J'ai dévoré les deux tomes. Vivement le troisième!
Jean Claude Claeys est connu pour avoir illustré des romans noirs et des thrillers-espionnages comme ceux de Tom Clancy mais il a aussi réalisé des Bd avec son compère Nolane dont « Luger et Paix ». Cette série est parue à l’origine en 2 tomes chez « les humanoïdes associés » puis en intégrale chez « soleil » avec 30 pages supplémentaires inédites sous le titre de "Lame fatale".
« Luger et paix » est un thriller fantastique sur fond d’espionnage. Tout au long du livre, l’ambiance est assez malsaine, celle-ci est renforcée par des tons ocres et bruns qui siéent à merveille avec ce scénario digne des aventures d’Indiana Jones. A la différence avec ce film, il n’y a pratiquement pas d’humour dans cette BD. L’atmosphère est pesante et une grande partie de l’histoire se passe pendant la seconde guerre mondiale lorsque les nazis voudront à tout prix posséder « l'arme fatale » capable d'anéantir les alliés.
Personnellement, j’ai adoré cette BD. La narration est efficace, j’ai été capté par l’histoire jusqu’au dénouement final. Le dessin de Claeys n’est franchement pas un style adapté à la BD car il utilise des modèles et des photos (on peut reconnaître de nombreux acteurs parmi ses personnages) mais je trouve qu’il apporte un cachet personnel terriblement réaliste à cette histoire fantastique. Je pense que ce style pourra déplaire de nombreux bédéphiles.
La version intégrale (renommée "Lame fatale") comporte des scènes inédites qui peuvent choquer certains lecteurs car celles-ci sont très érotiques voire pornographiques.
Plus de dix ans après l’avoir lu, je me rappelle encore de l’ambiance malsaine de ce livre… une atmosphère qui a su me captiver et qui m’a fait pleinement apprécier « Luger et paix » alors... si jamais vous arrivez à dénicher cette BD et que vous appréciez les illustrations de Jean-Claude Claeys sur les livres de poche (notamment ceux de Tom Clancy), n’hésitez pas à y jeter un coup d'oeil ! vous risquerez bien d’être séduit(e) par cette histoire à votre tour !
Je ne savais pas sur quoi j'allais tomber, j'ai été attiré par les dessins. J'aime bien ce style, un coup de crayon précis et des contours bien nets, le tout très coloré.
J'ai été agréablement surpris par les 2 premiers tomes que j'ai trouvé très bons. L'histoire est plaisante, simple à comprendre, les personnages sont bien travaillés. J'ai apprécié la construction de l'histoire, la façon dont ça démarre et la façon dont on entre plus en profondeur dans le vif du sujet.
Et j'ai surtout vraiment apprécié la lecture qui est agréable et rapide.
Les 2 derniers tomes sont un peu en dessous. Ils conservent cette lecture agréable mais c'est dans la tournure de l'histoire que j'ai été moins emballé. Notamment l'introduction de la cité des enfants, leur rôle dans l'histoire. La fin du tome 3, la découverte du lien Aznar - Drago ne m'a pas franchement convaincu non plus. Malgré ces détails ça reste quand même pas mal.
Je recommande donc cette série, qui vaut pour moi 4 étoiles pour les 2 premiers et 3 étoiles pour les 2 derniers : donc du 3,5 / 5.
Rien de tel qu'un huis clos en comité restreint aux confins de l'univers pour mettre à nu les tréfonds de l'âme humaine. Sauf qu'on peut bien entendu se demander ce qu'il reste d'humain dans des clones sélectionnés, manipulés et façonnés dès avant leur naissance. Les 3 vierges posent ces questions, et bien d'autres (sur la mémoire de l'humanité et la notion de temps, de sens, de paternité, sur la nature des sentiments, etc.). Le scénario fonctionne souvent pas associations d'idées (rappelant la psychanalyse chère à Yslaire) et l'histoire n'est pas vraiment linéaire, loin de là, mais ça cadre plutôt bien avec des classiques de la science-fiction genre "2001..." et "Solaris". Le dessin des navettes spatiales rappelle lui aussi les canons du genre - ce qui est quand même très rare en BD. C'est plutôt réussi. Et les couleurs photoshop cadrent elles aussi très bien au sujet; elles arrivent à créer une ambiance spéciale à elles seules. Bref, cette série est vraiment une bonne surprise, surtout en regard d'une autre BD de Boccar qui ne m'avait pas enchantée (Morro Bay) - comme quoi un bon scénario peut faire toute la différence. A éviter par ceux qui aiment les récits ayant un début et une fin, mais à découvrir par les curieux à la recherche de nouveauté.
Dessins époustouflants et feu d'artifice de couleurs, Gradimir Smudja est un artiste d'une virtuosité inouïe. Ses albums sont à lire rien que pour le plaisir des yeux. Le scénario de cette BD est bâti sur de nombreux clins d'oeils aux "grands artistes" Français (ou autres) de la fin du 19e siècle, en incluant l'autobiographie relativement loufoque de certains d'entre eux (Toulouse-Lautrec, Gauguin, Van Gogh), ainsi qu'une gentille histoire d'amour entre Toulouse-Lautrec et Mimi. L'histoire est un peu décousue et l'humour, omniprésent, est parfois d'un goût douteux, mais le tout reste fort agréable à lire.
Dialogues savoureux, problèmes familiaux quotidiens, dilemmes amoureux, quête du bonheur au risque que le mieux soit l’ennemi du bien... Plus d’un lecteur se reconnaîtra dans certains épisodes de cette série. Le 3e tome de Lucie maintient le niveau des précédents, tout en renouvelant l’histoire et sans qu’on n’ait l’impression du déjà lu, le tout s'enchaînant dans un rythme soutenu qui évite l'ennui.
J'ai mis du temps avant d'oser m'attaquer à ce pavé de 500 pages, mais mon appréhension n'était pas justifiée; le livre est d'une très grande lisibilité et je l'ai lu plus rapidement qu'attendu. Lucille est une fille anorexique qui se laisse mourir. Arthur, dont le père s'est suicidé, comme son grand-père avant lui, a peur de suivre le même chemin qu'eux. Les deux adolescents vont se trouver, s'aimer et fuir ensemble pour essayer de se sauver l'un l'autre. Le noeud de cette histoire n'est simple qu'en apparence seulement, et c'est avec patience et persévérance que l'auteur démêle le fil de la vie des protagonistes en révélant les différents épisodes marquants de leur courte existence. "Lucille" est un drame psychologique d'une force bouleversante. Un album superbe, unique, sans aucun doute une des toutes meilleures BD de 2006 (s'il n'est pas nominé au prix du meilleur album à Angoulême, je mange mon chapeau !). A découvrir absolument.
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Les pauvres aventures de Jérémie
Jérémie, c'est vrai, c'est le looser pathétique. Le gars qu'on montre du doigt, celui qu'on a tous un peu martyrisé au collège, peut être parce qu'il nous rappelait trop la part de Jérémie que chacun de nous a en soi, et qu'on s'efforce, un peu honteux, de dominer ou camoufler. Ici, il n'est plus un ado (quoique...), et hormis les quelques flash back, on a affaire à la vie d'un jeune actif. Du coup, les aventures de Jérémie, que ce soit à Paris, ou au camping, l'été, ça parle à tout le monde. Sattouf s'attache donc à nous narrer une histoire tout ce qu'il y a de plus contemporaine, maniant habilement la mise en scène du quotidien. Usant de procédés efficaces, parfois de clichés "clins d'oeil", mais le tout sans en rajouter. Et surtout, avec un dessin simple mais très expressif, plein de détails intéressants (un regard, une goutte de sueur...). C'est sans doute là l'objectif de la BD : faire rire sans trop se prendre au sérieux. En ce qui me concerne, ça a parfaitement réussi! Avec une petite réserve, tout de même, en ce qui concerne le 3è tome : Jérémie a (enfin) trouvé une fiancée, et la dynamique s'en trouve forcément modifiée. Mais les 2 premiers sont à lire, et relire.
Freaks Agency
Si les dessins sont d'une beauté à couper le souffle (François Baranger sait vraiment créer une ambiance sur une planche), le scénario, très mystérieux et énigmatique dans le premier volume, prend une tournure assez classique dans le second album, et ce 'est pas sans raison q'il me fait sérieusement songer à l'univers des Stryges de Corbeyran ( les souterrains, les grottes, les corps monstrueux) Mais j'espère que l'histoire évoluera dans un autre sens. D'ailleurs les toutes dernières pages du second tome où Caleb use de tout son talent pour se sortir d'une situation difficile, présagent d'une suite fracassante. Même si on apprend beaucoup de choses sur June ici, de nombreuses questions restent en suspens. Une qualité graphique indéniable (ce qui n'est pas sans rappeler l'excellente bande dessinée Les quartiers de l'étrange de St Jo et St Ef) doublé d'un scénario prenant, bref on passe un très bon moment de lecture.
L'Arbre au soleil
Jusqu'à présent, quelque soit la série de Tezuka que j'aie lue, j'ai toujours eu du mal à accrocher. Même si je reconnaissais toujours l'originalité de ses scénarios et l'inventivité de sa narration graphique, j'ai toujours eu de la peine à entrer dans ses histoires du fait du rythme particulier de ses récits, de son dessin proche du cartoon et de sa narration particulière oscillant sans cesse entre sérieux et clownesque même pour ses histoires les plus noires. Mais avec l'Arbre au Soleil, je pense être vraiment reconcilié avec cet auteur très prolifique et tellement diversifié. Côté dessin, pas ou très peu de déformations sur ses personnages. On reconnait bien sûr le trait de Tezuka mais il sait garder sa mesure et s'accompagne de décors parfois très travaillés. La narration est simple même si l'auteur se permet quelques innovations narratives par-ci par-là. Côté scénario, pour la première fois dans un manga de Tezuka, j'ai vraiment été pris par le récit. Les personnages de Ibuya le jeune samourai et Tezuka le jeune mèdecin sont originaux et attachants. Leurs histoires personnelles sont assez inédites et plaisantes en elles-mêmes. Mais elles s'intègrent surtout dans un décor du Japon de l'ère Meiji très intéressant. Ce sont des aspects variés du Japon et de ses bouleversements du 19e siècle qu'on découvre ainsi en douceur, tout en suivant une histoire assez captivante et des personnages agréables. Un manga historique où l'Histoire se lit comme un roman empli d'aventure, d'humour et de sujets sérieux et intéressants.
La guerre d'Alan
Quand le roman graphique de qualité s'attaque à la Seconde guerre mondiale, ça nous donne La guerre d'Alan : une période clé de notre histoire, sous un angle jamais vu. A mille lieues d'une BD d'action, on a ici une histoire basée sur le témoignage d'un Américain qui a traversé l'Europe en guerre sans tirer un coup de feu. Il n'en reste pas moins que cette approche hyper-réaliste apporte une authenticité unique au récit, qui combine anecdotes, rencontres, petits faits plus ou moins anodins du soldat en campagne. Sincère, et passionnant. Quant au dessin, il est parfaitement adapté au récit : pas spectaculaire, plutôt très épuré (hormis certaines cases, notamment avec des jeux de lumière), mais quelle classe! J'ai dévoré les deux tomes. Vivement le troisième!
Lame fatale (Lüger et paix)
Jean Claude Claeys est connu pour avoir illustré des romans noirs et des thrillers-espionnages comme ceux de Tom Clancy mais il a aussi réalisé des Bd avec son compère Nolane dont « Luger et Paix ». Cette série est parue à l’origine en 2 tomes chez « les humanoïdes associés » puis en intégrale chez « soleil » avec 30 pages supplémentaires inédites sous le titre de "Lame fatale". « Luger et paix » est un thriller fantastique sur fond d’espionnage. Tout au long du livre, l’ambiance est assez malsaine, celle-ci est renforcée par des tons ocres et bruns qui siéent à merveille avec ce scénario digne des aventures d’Indiana Jones. A la différence avec ce film, il n’y a pratiquement pas d’humour dans cette BD. L’atmosphère est pesante et une grande partie de l’histoire se passe pendant la seconde guerre mondiale lorsque les nazis voudront à tout prix posséder « l'arme fatale » capable d'anéantir les alliés. Personnellement, j’ai adoré cette BD. La narration est efficace, j’ai été capté par l’histoire jusqu’au dénouement final. Le dessin de Claeys n’est franchement pas un style adapté à la BD car il utilise des modèles et des photos (on peut reconnaître de nombreux acteurs parmi ses personnages) mais je trouve qu’il apporte un cachet personnel terriblement réaliste à cette histoire fantastique. Je pense que ce style pourra déplaire de nombreux bédéphiles. La version intégrale (renommée "Lame fatale") comporte des scènes inédites qui peuvent choquer certains lecteurs car celles-ci sont très érotiques voire pornographiques. Plus de dix ans après l’avoir lu, je me rappelle encore de l’ambiance malsaine de ce livre… une atmosphère qui a su me captiver et qui m’a fait pleinement apprécier « Luger et paix » alors... si jamais vous arrivez à dénicher cette BD et que vous appréciez les illustrations de Jean-Claude Claeys sur les livres de poche (notamment ceux de Tom Clancy), n’hésitez pas à y jeter un coup d'oeil ! vous risquerez bien d’être séduit(e) par cette histoire à votre tour !
Rapaces
Je ne savais pas sur quoi j'allais tomber, j'ai été attiré par les dessins. J'aime bien ce style, un coup de crayon précis et des contours bien nets, le tout très coloré. J'ai été agréablement surpris par les 2 premiers tomes que j'ai trouvé très bons. L'histoire est plaisante, simple à comprendre, les personnages sont bien travaillés. J'ai apprécié la construction de l'histoire, la façon dont ça démarre et la façon dont on entre plus en profondeur dans le vif du sujet. Et j'ai surtout vraiment apprécié la lecture qui est agréable et rapide. Les 2 derniers tomes sont un peu en dessous. Ils conservent cette lecture agréable mais c'est dans la tournure de l'histoire que j'ai été moins emballé. Notamment l'introduction de la cité des enfants, leur rôle dans l'histoire. La fin du tome 3, la découverte du lien Aznar - Drago ne m'a pas franchement convaincu non plus. Malgré ces détails ça reste quand même pas mal. Je recommande donc cette série, qui vaut pour moi 4 étoiles pour les 2 premiers et 3 étoiles pour les 2 derniers : donc du 3,5 / 5.
3 Vierges
Rien de tel qu'un huis clos en comité restreint aux confins de l'univers pour mettre à nu les tréfonds de l'âme humaine. Sauf qu'on peut bien entendu se demander ce qu'il reste d'humain dans des clones sélectionnés, manipulés et façonnés dès avant leur naissance. Les 3 vierges posent ces questions, et bien d'autres (sur la mémoire de l'humanité et la notion de temps, de sens, de paternité, sur la nature des sentiments, etc.). Le scénario fonctionne souvent pas associations d'idées (rappelant la psychanalyse chère à Yslaire) et l'histoire n'est pas vraiment linéaire, loin de là, mais ça cadre plutôt bien avec des classiques de la science-fiction genre "2001..." et "Solaris". Le dessin des navettes spatiales rappelle lui aussi les canons du genre - ce qui est quand même très rare en BD. C'est plutôt réussi. Et les couleurs photoshop cadrent elles aussi très bien au sujet; elles arrivent à créer une ambiance spéciale à elles seules. Bref, cette série est vraiment une bonne surprise, surtout en regard d'une autre BD de Boccar qui ne m'avait pas enchantée (Morro Bay) - comme quoi un bon scénario peut faire toute la différence. A éviter par ceux qui aiment les récits ayant un début et une fin, mais à découvrir par les curieux à la recherche de nouveauté.
Le Cabaret des Muses (Le Bordel des Muses)
Dessins époustouflants et feu d'artifice de couleurs, Gradimir Smudja est un artiste d'une virtuosité inouïe. Ses albums sont à lire rien que pour le plaisir des yeux. Le scénario de cette BD est bâti sur de nombreux clins d'oeils aux "grands artistes" Français (ou autres) de la fin du 19e siècle, en incluant l'autobiographie relativement loufoque de certains d'entre eux (Toulouse-Lautrec, Gauguin, Van Gogh), ainsi qu'une gentille histoire d'amour entre Toulouse-Lautrec et Mimi. L'histoire est un peu décousue et l'humour, omniprésent, est parfois d'un goût douteux, mais le tout reste fort agréable à lire.
Lucie
Dialogues savoureux, problèmes familiaux quotidiens, dilemmes amoureux, quête du bonheur au risque que le mieux soit l’ennemi du bien... Plus d’un lecteur se reconnaîtra dans certains épisodes de cette série. Le 3e tome de Lucie maintient le niveau des précédents, tout en renouvelant l’histoire et sans qu’on n’ait l’impression du déjà lu, le tout s'enchaînant dans un rythme soutenu qui évite l'ennui.
Lucille
J'ai mis du temps avant d'oser m'attaquer à ce pavé de 500 pages, mais mon appréhension n'était pas justifiée; le livre est d'une très grande lisibilité et je l'ai lu plus rapidement qu'attendu. Lucille est une fille anorexique qui se laisse mourir. Arthur, dont le père s'est suicidé, comme son grand-père avant lui, a peur de suivre le même chemin qu'eux. Les deux adolescents vont se trouver, s'aimer et fuir ensemble pour essayer de se sauver l'un l'autre. Le noeud de cette histoire n'est simple qu'en apparence seulement, et c'est avec patience et persévérance que l'auteur démêle le fil de la vie des protagonistes en révélant les différents épisodes marquants de leur courte existence. "Lucille" est un drame psychologique d'une force bouleversante. Un album superbe, unique, sans aucun doute une des toutes meilleures BD de 2006 (s'il n'est pas nominé au prix du meilleur album à Angoulême, je mange mon chapeau !). A découvrir absolument.