L'Arbre au soleil (Hidamari no ki)

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 6 avis)

L’histoire de deux hommes, Ibuya et Tezuka, face aux bouleversements de la restauration de Meiji.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Kodansha Le Japon historique Le meilleur du Manga Médecine Samourai Seinen Tezuka Tonkam

Une fresque historique en onze volumes où un samouraï trop idéaliste pour se prêter aux jeux du pouvoir et un médecin rompu aux techniques occidentales font route ensemble et écrivent, à leur manière, la grande Histoire.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Décembre 2004
Statut histoire Série terminée 8 tomes parus

Couverture de la série L'Arbre au soleil © Tonkam 2004
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 6 avis)
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02/12/2004 | ThePatrick
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Par GiZeus
Note: 4/5

Encore une fois, je dois remercier ce site pour m'avoir fait découvrir une production de qualité. Loin de tous les mangas (majoritairement des shonens) que j'ai pu lire auparavant, celui-ci aborde un sujet historique, la période qui va voir le japon s'industrialiser et les difficultés rencontrées qui vont de pair avec un changement radical des traditions. Voilà pour les grandes lignes. Plus spécifiquement, l'auteur a décidé d'axer son récit sur deux protagonistes, deux personnes qui vont constater et participer à la réforme du pays. L'un, docteur en médecine occidentale, va assister et contribuer à la reconnaissance de sa discipline; l'autre, samuraï idéaliste, a comme ambition de réformer le régime shogunal et de le purger de la corruption qui le gangrène. Ces bouleversements surviennent avec les débuts des premiers canons et fusils. C'est donc une fresque de la période de l'industrialisation du Japon qui nous est présentée dans ce manga, avec les conséquences de l'ouverture du Japon au monde, tant sur le plan politique que médical. Là où un film comme Le Dernier Samuraï se focalisait sur les bouleversements du statut du samuraï, L'Arbre au soleil dépasse ce thème et, à l'inverse du film, en montre la nécessité ou l'inéluctabilité. Les deux protagonistes, Manjiro et Ibuya sont vraiment réussis et possèdent tous deux un caractère bien trempé. Dans l'ensemble, les personnages bénéficient d'une psychologie élaborée qui correspond à leur statut social. Par exemple, un politicien sera plus placide qu'un guerrier. Ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans cette fresque historique, c'est le choc des cultures. On s'aperçoit que les différences entre occidentaux et japonais sont vraiment profondes, et on apprend ainsi beaucoup sur les moeurs japonais durant le séjour des américains. Cela permet également d'évoquer des sujets comme la xénophobie, qui jouera par la suite un rôle essentiel dans l'histoire. Un aspect de ce manga qui m'a bluffé, au delà de la profondeur du thème traité, est la maturité narrative de l'auteur. Il y a déjà presque 30 ans, Tezuka faisait montre d'une adresse narrative extraordinaire, découpant ses planches de façon très intelligente et souvent différente d'une planche à l'autre. Une référence encore de nos jours. De même, la bonne narration permet de suivre les évènements de façon claire. Mais sur ce point là, tout n'est pas parfait. J'ai parfois eu du mal à suivre les implications des différents personnages (surtout en ce qui concerne la politique), en cause les noms évoqués trop peu souvent. Ces passages nécessitent donc une attention particulière. Mis à par ça, aucun autre défaut majeur à relever. Si vous vous intéressez un tant soit peu au Japon, ce manga est à lire. Quant à moi, cette première expérience avec le maître Tezuka m'a donné envie de m'intéresser de plus près au reste de son oeuvre.

05/10/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

C'est une bonne fresque historique que nous donne Tezuka dans cette oeuvre. Tout y est mature : le dessin, le scénario ainsi que la psychologie des personnages qui est bien décrite. L'action est partagée entre un apprenti-médecin et un samouraï qui se croisent rarement. On a droit à une galerie de personnages tous aussi variés, allant de grands magistrats à la prostituée ce qui permet de voir comment était la vie à cette époque. Ma partie préférée est celle avec les Américains où on peut voir comment étaient les relations avec les étrangers à l'époque et aussi les chocs culturels entre peuples. La rivalité entre les médecines hollandaise et traditionnelle est aussi intéressante et constitue une part importante du manga. Les deux personnages principaux sont attachants et on veut tout de suite connaître la suite de leurs aventures respectives tellement elles sont captivantes. La traduction est un peu mauvaise car on nous met des expressions marseillaises comme 'peuchère' ou 'fada' de temps à autres et je ne crois pas qu'on parlait comme ça au Japon. C'est un bon manga pour ceux qui veulent connaître le Japon du 19ème siècle et aussi avoir une occupation pour les moments ennuyeux car chaque volume fait au moins 300 pages !

14/11/2007 (MAJ le 16/03/2008) (modifier)

C'est plus fort que moi : je n'ai pas encore fini le tome 1 (mais presque) que déjà me vient l'envie d'exprimer ici tout le bien que je pense de cette excellente série ! Le scénario est original et instructif : l'affrontement entre deux écoles, deux façons d'appréhender la médecine, deux civilisations en fait, s'incarne dans le face à face entre Taki, médecin traditionnel, au service du Shogun et Tezuka (tiens, ce nom me dit quelque chose) représentant de la modernité occidentale, et relayé par son fils Ryoann, également attiré par la gent féminine, ce qui nous vaut des scènes assez cocasses. En effet, l'histoire est traitée sur un ton proche de celui de la comédie, avec des passages plus graves. Il y a aussi quelques combats de Samouraï, histoire que les amateurs du genre y trouvent leur compte et aussi afin de mieux resituer le contexte historique et de servir le propos de Tezuka. Lequel ? Les trois ! Le dessin, quant à lui, est exquis de précision et de finesse. Si j'osais je dirais qu'il a été ciselé au scalpel. Les visages sont gracieux, ce à quoi ne m'ont pas accoutumée les autres mangas que j'ai lus ; et les paysages, notamment, ont la beauté des estampes d'Hiroshige ! C'est le premier manga de Tezuka que je lis, et certainement pas le dernier ! MAJ J'ai fini le tome 5, et je suis toujours autant passionnée par cette histoire. Tezuka mêle avec talent, le récit de la vie des personnages et la grande histoire, faite de complots politiques, de catastrophes diverses (tremblement de terre, choléra,...) confrontant le jeune samouraï et l'apprenti médecin à ces évènements afin d'illustrer leur caractère et de souligner leur évolution. C'est... passionnant, oui, je sais je me répète, mais c'est vraiment le qualificatif qui me paraît le mieux adapté à cette série. J'évoquais Hiroshige dans mon premier avis, hé hé, il est en "guest-star" dans le tome 4, représenté -Ô génial clin d'oeil- en tant que personnage d'une de ses estampes :) Que du bonheur ! vous disais-je ;) MAJ Parvenue à la fin du tome 8, je suis perplexe ; en effet, je ne vois vraiment pas comment il pourrait y avoir une suite à une telle fin. En tous cas, l'épilogue m'a profondément émue par la révélation de l'auteur quant à l'origine des personnages principaux. Je ne peux conclure sur la série sans émettre un bémol : la traduction est exécrable, et la relecture probablement inexistante. Ainsi, lorsque le traducteur a hésité entre deux termes, hé bien il a laissé les deux ! par ailleurs, afin de mieux suggérer que les protagonistes se déplacent dans le sud du pays, il s'est sans doute dit "voyons,.... qu'est-ce qui pourrait sonner méridional ?" et du coup il n'a pas hésité à nous gratifier de "té !" "vé !" et autre "peuchère" que pour ma part je trouve tout-à-fait ridicules, étant donné le contexte. Voilà, mis à part ces défauts un peu voyants à mon goût, je ne peux nier avoir passer d'excellentes heures de lecture avec cette série.

15/05/2005 (MAJ le 14/11/2007) (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Jusqu'à présent, quelque soit la série de Tezuka que j'aie lue, j'ai toujours eu du mal à accrocher. Même si je reconnaissais toujours l'originalité de ses scénarios et l'inventivité de sa narration graphique, j'ai toujours eu de la peine à entrer dans ses histoires du fait du rythme particulier de ses récits, de son dessin proche du cartoon et de sa narration particulière oscillant sans cesse entre sérieux et clownesque même pour ses histoires les plus noires. Mais avec l'Arbre au Soleil, je pense être vraiment reconcilié avec cet auteur très prolifique et tellement diversifié. Côté dessin, pas ou très peu de déformations sur ses personnages. On reconnait bien sûr le trait de Tezuka mais il sait garder sa mesure et s'accompagne de décors parfois très travaillés. La narration est simple même si l'auteur se permet quelques innovations narratives par-ci par-là. Côté scénario, pour la première fois dans un manga de Tezuka, j'ai vraiment été pris par le récit. Les personnages de Ibuya le jeune samourai et Tezuka le jeune mèdecin sont originaux et attachants. Leurs histoires personnelles sont assez inédites et plaisantes en elles-mêmes. Mais elles s'intègrent surtout dans un décor du Japon de l'ère Meiji très intéressant. Ce sont des aspects variés du Japon et de ses bouleversements du 19e siècle qu'on découvre ainsi en douceur, tout en suivant une histoire assez captivante et des personnages agréables. Un manga historique où l'Histoire se lit comme un roman empli d'aventure, d'humour et de sujets sérieux et intéressants.

08/06/2006 (modifier)
Par Altaïr
Note: 4/5

Raah, du Tezuka comme celui-là, j'en redemande ! Les mangas pour adulte de Tezuka parus jusqu'ici en France étaient dans l'ensemble très très glauques (Ayako, MW, les 3 adolfs...). Ce qui n'enlève rien à leurs qualités, bien sûr. Mais de temps en temps ça fait du bien de lire une histoire plus légère du maître, où l'humour, le marivaudage et les combats de sabre font loi. En plus, il est ici question de la difficile implantation de la culture occidentale (ici à travers la médecine) au temps de Meiji, sujet passionnant s'il en est ! Alors bien sûr, les personnages ont une personnalité travaillée et la mise en scène est très maîtrisée, mais c'est bien le moins qu'on puisse attendre d'un manga de Tezuka. Ensuite, il est vrai que ce premier tome semble un peu décousu : on ne sait jamais trop lequel des personnages est le héros, trois d'entre eux prenant le devant de la scène tour à tour dans ce premier tome (le jeune samourai, le fils et le père Tezuka) sans forcément de transition. Mais chaque chapitre pris séparément est parfaitement cohérent et raconte une histoire en soi: j'ai lu ce tome en plusieurs étapes, et je crois que mon plaisir de lecture y a gagné ! Bref, vivement la suite ! (N.B : le bouquin est tout de même un peu cher (9 euros) vu sa piètre qualité... Mais ce prix est amplement compensé par la lecture longue (plus de 300 pages !) et dense qu'il offre.)

21/02/2005 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Tome 1 :
Attention, pavé ! 320 pages assez denses font de ce volume une looongue lecture. Les ingrédients principaux de cette histoire sont pour l'instant la médecine, le sexe, et l'Histoire. La médecine avec une rencontre assez brutale des médecines japonaises et occidentales. La première ayant une confiance aveugle en sa pérennité et une méfiance exacerbée envers ce qu'elle perçoit comme une invasion. Se cachent surtout là-dessous nombre de jeux de pouvoir. On assiste à des actes de chirurgie très réalistes, et Tezuka (qui a fait des études de médecine, rappelons-le) est aussi précis et passionné que dans un Black Jack. Le sexe -- et c'est tout nouveau pour le lecteur français de Tezuka -- car le jeune médecin (Ioya Tezuka) fréquente assidument les maisons closes. Rien de très chaud là-dedans, mais certaines scènes sont franchement sympas. Voir que le père et le fils ont le même "harem", voir l'apprenti médecin essayer de "guérir" la mutité d'une femme en la faisant hurler de plaisir, ça m'a bien fait rire. :) L'Histoire avec un grand "H" enfin, car tout cela se déroule en 1855, sur fond de l'arrivée à grands pas de l'ère Meiji qui verra le Japon connaître un bouleversement sans précédent qui marquera les mentalités pour longtemps. Pour l'instant tout cela est encore un peu confus. Tezuka (l'auteur) traite ses deux personnages principaux de manière inégale (la plus grande partie du volume est consacrée à Tezuka -- le personnage), et donne plutôt le ton qu'il ne livre une histoire millimétrée. Ce tome paraît donc encore un peu désordonné, mais est tout de même agréable à lire. Sur huit tomes prévus, on peut ésperer que ça va démarrer assez vite quand même. Rien à dire sur le découpage, toujours aussi excellent, ni le dessin, si ce n'est qu'il me semble être du ** bon ** Tezuka.

02/12/2004 (modifier)