Buster Brown apparaît pour la première fois, et ce aux Etats-Unis, dans le supplément dominical du New York Herald du 4 Mai 1902. JE SAIS ! C'EST TRES VIEUX !...
Il y restera jusqu'au 31 Décembre 1905.
Deux semaines plus tard, la famille Brown déménage dans le quotidien "New York World". Elle y vivra jusqu'au 15 Août 1920.
Buster Brown ?... C'est un petit garçon de bonne famille. Il vit dans un milieu (très) bourgeois. Malgré toutes les attentions qu'on lui porte, il se révèle très vite en tant que "petit morveux mal élevé".
Avec ses parents, Buster voyage souvent en Europe et aux Etats-Unis.
Accompagné d'une sorte de bull-dog appelé Tige, il passe le plus clair de son temps à élaborer les farces les plus pendables.
Mais les histoires ont toutes une bonne fin : Buster, réaliste, y fait l'analyse de ses mauvaises actions et en tire une morale disons... personnelle.
Buster ?... A le lire maintenant, c'est vraiment le sale gamin en petit col bateau qu'on a envie d'étrangler.
Dès sa parution, il va bénéficier d'un succès immédiat aux Etats-Unis ; surtout dans la "up middle class". Qu'est-ce qu'on peut rire de ses farces du genre : "Et Buster de donner un grand coup de pied au Noir qui ne l'a pas salué !..."
Marrant, non ?... Il faut dire que nous sommes au tout début des années 1900 et qu'un racisme notoire frise encore l'indécence aux USA (tiens, au fait, et actuellement : ça a changé ?...)
Buster ?... Cet insupportable môme est néanmoins le reflet d'une certaine idée de l'Amérique puritaine, bien pensante et conservatrice d'il y a un siècle.
Cette série, bien oubliée, est pourtant une véritable mémoire de cette époque.
Chose très rare dans l'édition :
Dès la parution de la série aux USA, et suite à l'immédiat succès engendré, elle paraîtra directement en albums en France, en 1902, sous forme cartonnée et chez l'éditeur Hachette.
De 1902 à 1926, Buster aura l'honneur de 10 albums en France.
Dès 1976, les éditions Horay sortent 3 albums qui sont une sorte de "best off" de cet impertinent gamin.
L'auteur :
Richard Felton OUTCAULT, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, est né à Lancaster (Etat de l'Ohio) le 14 Janvier 1863. Il décède à New-York, dans le quartier du Queens, le 25 Septembre 1928.
Qui s'en souvient encore ?... Pourtant, il s'agit d'un des plus anciens créateurs de BD éditées, un véritable inventeur. Son influence sur ce qui allait devenir -bien plus tard- le "9ème art" est notoire et respectée. Je vous en parlerai un jour...
J'attendais cet album depuis longtemps, et je n'ai pas été déçu, au contraire ! Le graphisme est très beau et maîtrisé, et franchement ça fait plaisir de voir des visages aussi différents et expressifs. Ca change des habituels moules ! Rien que ça, l'histoire gagne en vie, malgré une colorisation parfois un peu plate (mais ça semble volontaire, et par ailleurs, certaines planches sont très belles je trouve).
Ensuite Tarek connaît son sujet et le traite avec distance, grâce à l'introduction du Vatican et d'un manuscrit secret aux pouvoirs étranges. Il n'y a pas vraiment de bons ou de mauvais, mais plutôt une lutte d'intérêt dont on a hâte de voir l'aboutissement. Avec ce tome d'introduction bien mené, avec le charismatique et énigmatique Raspoutine, sorti de sa steppe pour voyager à travers les contrées pour aboutir vers un destin que l'on sent dramatique pour la Russie... en espérant la suite !
Je découvre là cette BD sur le même thème de la boxe que L'Enragé mais qui semble un peu oubliée dans l'oeuvre de Baru : et pourtant, elle est très bien.
Je ne suis pas tellement fan du dessin de Baru, d'autant plus qu'il est un peu moins réussi ici que dans ses oeuvres plus récentes. Néanmoins, j'apprécie toujours autant sa fluidité et son style. Seules les couleurs, pourtant correctes, rabaissent un peu la qualité visuelle des planches et même de la couverture à mes yeux.
L'histoire est assez dense et condensée en un seul tome. Il s'agit de la biographie de Saïd Boudiaf, boxeur algérien dont le récit est tellement précis que je me demande encore si c'est un personnage réel ou pas.
Le thème abordé : la boxe, bien sûr, mais pas seulement.
Car le parcours sportif de Saïd croise en permanence la situation politique durant la Guerre d'Algérie, tiraillé entre le gouvernement Français qui veut l'utiliser comme symbole, les combattants Algériens qui veulent son soutien financier et plus, et les xénophobes de tous pays qui le haïssent pour ce qu'il est. Et au milieu de tout ça, Saïd rejette toute politique dans le but de ne vivre pour rien d'autre que pour le sport, et peut-être l'amour...
Le sujet est relativement original et surtout très bien traité, avec finesse, fluidité et intelligence.
Je me suis nettement plus attaché à ce Saïd qu'au personnage de L'Enragé par exemple. Et surtout, le message de cet album me semble bien plus réussi et intéressant.
Une oeuvre de Baru à lire.
Cet album est une perle!
Chabouté brosse le portrait d'un personnage aussi célèbre qu'obscur, Henri Désiré Landru.
Un homme sur lequel on a déjà dit ou écrit pas mal de choses, pourtant cet album surprend. Le regard de Chabouté sur Landru n'est ni distant ni dénué de tendresse, il se garde bien de le dépeindre comme un homme mystérieux et secret, il en donne une vision à la fois simple et neuve.
Dans une époque -que l'on devine en fond- reconstituée à la perfection, dans un contexte ou l'on sent que les blessures laissées par la grande guerre sont encore ouvertes, Chabouté se réapproprie un sinistre fait divers et nous en livre une vision surprenante, fascinante pleine de cynisme et de noirceur. A l'image de l'imposante maison dessinée en couverture cette histoire en impose, elle nous frappe! Une lecture incontestablement marquante.
"Henri Désiré Landru" est une oeuvre audacieuse qui ne manque ni de ressources ni de surprises, comme ces quelques pages nous montrant les tranchées; une histoire dans l'histoire, narrée par les images et illustrée par les propos d'un poilu, au travers d'une lettre qu'il rédige fiévreusement. Bien qu'étant très brève cette séquence fait son effet, un vrai choc !
Le récit est admirablement construit, l'hypothèse que nous propose Chabouté est si convaincante que l'on ne peut que prendre plaisir à s'imaginer que c'est peut-être comme cela que tout s'est déroulé. Et si c'était ça ?
Un scénario génial, prenant et pesé au millimètre, sublimé par le trait expressif de Chabouté, des dessins aux noirs si profonds et intenses que l'on s'y égare.
Cette BD est une oeuvre profonde, envoûtante, difficile à classer tant elle brasse les genres avec panache, autant capable de séduire l'amateur de roman graphique que de passionner celui qui s'intéresse à l'Histoire. Cette BD bénéficie d'une ambiance noire digne des thrillers les plus sombres.
J'aimerais ne pas m'arrêter de parler de cet album...
JJJ
Nos deux amis font leur première apparition dans l'hebdo "Petit Belges" n° 29 du 16 Juillet 1939.
Ils termineront leur carrière dans l'hebdo Spirou n° 1339 du 12 Décembre 1963.
Blondin et Cirage ?... Un duo -que tout oppose- imaginé par le grand Jijé.
Blondin a les cheveux très clairs, ondulés. Une sorte de boy-scout qui représente le "petit garçon sage et malin" comme on souhaitait en avoir en cette toute fin des années 30. Cirage ?... C'est le "petit Noir comique", débrouillard, un peu "déconnant" pour l'époque, qui contrebalance le personnage "petit-garçon-bien-élevé-catholique" de Blondin.
En cette année 1939, le magazine catholique "Petits Belges" -comme beaucoup d'autres d'ailleurs- publie de la BD. Oh !... pas n'importe quelle BD ! Ce seront des héros bien sages, bien "comme il faut", qui vivront des aventures où sang, bagarres, sexe, grossièreté, jurons, anti-catholicisme éventuel seront directement bannis.
Sollicité, Jijé (Joseph Gillain) se met au travail.
Mais en 1942, la série disparaît déjà de ce magazine édité sous la responsabilité de religieuses. Ces dernières estiment que les dessins "dissipent les enfants".
En 1947, nos deux compères réapparaissent dans l'hebdo Spirou. Leur graphisme est repris par Victor Hubinon (pour l'album n° 4). Jijé se trouve alors aux Etats-Unis et ne reprendra cette série qu'en 1951.
Ils repartent -en 1951- pour des aventures hebdomadaires ponctuées par une série de cinq albums, tous réalisés sous la houlette de Jijé.
Blondin et Cirage vont ainsi vivre des aventures rondement menées où se mêlent exotisme, milieu du cinéma, science-fiction même...
Accaparé par d'autres séries, surtout absorbé par Jerry Spring Jijé va abandonner ses héros -définitivement- en 1963, ce malgré plusieurs sollicitations de l'éditeur.
Blondin et Cirage ?.... A y faire bien attention, on pourrait les comparer -un peu- à Tintin et Haddock, ou au Schtroumph à Lunettes et au Schtroumph Gaffeur. L'un n'est pas grand chose sans l'autre...
A noter :
- Les albums 1, 2 et 3 sont parus (originellement) chez l'éditeur Averbode. Il s'agit de grands formats, brochés, de type "à l'italienne".
- Les éditions originales des albums 4 à 9, parues chez Dupuis entre 1951 et 1956, sont également brochées.
Blondin et Cirage auront l'honneur de rééditions ; ces dernières sous forme d'albums cartonnés.
Les "petits +"
- Un récit mettant en scène Trinet et Trinette, deux autres personnages créés par Jijé, et parus dans Spirou en 1941, a vu sa parution s'arrêter après une dizaine de planches. Plus tard, Jijé en a réutilisé le scénario pour l'album 5 de Blondin et Cirage ("Kamiliola", paru en 1954).
- A l'époque, les planches dessinées (en noir et blanc) étaient photographiées. Les photos, prises bout à bout, formaient ainsi un "film" de l'album. Les films de l'opus n° 4 ont été détruits dans un incendie chez Dupuis. Vu l'impossibilité de le rééditer, l'Edition Originalle est devenue une sacrée rareté. Et sa valeur actuelle, qui ne fera qu'augmenter au fil des années, est assez importante.
In fine :
"Blondin et Cirage" ?... Un sacré duo, reflet d'une certaine idée de la BD "bien pensante" des années 40. Mais c'est tout bon quand même !...
L'auteur :
Joseph Gillain -dit Jijé-, dessinateur-scénariste belge, est né à Gedinne le 13 Janvier 1914. Il décède en France, à Versailles, le 20 Juin 1980.
Une des plus grands pointures de la BD d'après-guerre. Je vous en parlerai dans "Jerry Spring ".
Mo/cdm a un coup de crayon séduisant, un peu dans la lignée des Clark et cie : dessins propres et d’une très grande clarté. Le choix des couleurs se révèle étonnamment harmonieux. Pour quelqu’un qui n’apprécie pas tout ce qui est "flashi", le vert pomme et le rose bonbon passe très bien ici !
Le titre de l’album est bien à propos puisqu’on se trouve devant un vaudeville extraterrestre grandguignolesque des plus déjantés ! Les quiproquos et les situations périlleuses se succèdent à un rythme effréné pour notre plus grand plaisir. Seule ombre au tableau : le final expéditif qui vient tempérer l’enthousiasme du lecteur. Mais cet album reste malgré tout fort recommandable ! ;)
Un très bon premier tome
J'ai découvert ce cycle par hasard et la couverture m'a tout de suite attiré.
Le dessin est très fin, les couleurs habilement travaillées, avec une dominante des tons bruns et beige, ce qui donne un caractère particulier a l'ouvrage.
L'histoire est assez classique c'est vrai mais reste très agréable à lire.
L'originalité tient plus dans le découpage qui donne une part belle à l'action pure, et surtout dans la personnalité complexe de Redhand. A la fois humaniste et cruel (la fin du tome ne peut que nous l'assurer), conscient de ses talents guerriers mais plus passionné par la créativité artistique, déterminé et jusqu’au-boutiste ce qui ne l'empêche pas d'avoir de la pitié quelquefois (la femme d'Ator). Mais surtout farouchement indépendant dans sa manière de penser, évoluant de manière totalement insensible à la volonté divine, quoique prisonnier de ses décisions, qui apparaissent toujours radicales, ou l'hésitation n'a pas sa place.
Une personnalité détestable, mais difficilement incompréhensible. Le décalage dans laquelle cet "ancien" se retrouve lui entraîne l'hostilité des populations qu'il ne demandait pourtant qu'à aider. Il devient des lors inconsciemment un tueur de dieux, un ennemi de l'ordre public. Une orientation qui lui semble imposée, pas délibérée, même si il ne semble pas crouler sous le désarroi et les questions existentielles..... Un homme qui veut vivre tranquille, mais dont l'environnement influence et continuera sûrement d'influencer le destin et la manière de penser.
Très intéressant et donc à suivre de très près, j'attends impatiemment la suite.
Le défaut de ce genre de BD c'est qu'on n'est pas surpris. C'est bon, c'est bien, c'est carré, c'est incisif, le dessin est joli comme d'habitude et l'héroïne est attachante !
Bon pourquoi pas 5/5 ?... Trop carré, trop "Conrad classique"... Mais bon, l'excellence peut être un défaut à force. Mais ça reste de l'excellence donc c'est très agréable à lire et très sympa.
Excellent démarrage
Je connaissais Christophe Bec grâce a Carême, (road movie humaniste très réussi que je recommande d'ailleurs) et j'avais envie de voir ses autres domaines.
Je suis totalement séduit. La finesse du dessin, sa capacité à captiver malgré le dénuement de certaines cases (absence de fonds) fait passer tout de suite à l'essentiel et renforce l'action et la fluidité. Attention ceci n'est pas vrai pour toutes les cases ! Certaines sont riches et complexes, Notamment les paysages naturels, magnifiques.
Les personnages ont un charisme réussi (notamment l'homme qui garde la porte de la scierie), même si je l'avoue le personnage principal me parait un peu plat... Mais bon patience, certaines situations étant néanmoins prometteuses...
Donc un bon début, un univers prenant à écouter avec la BO de Wolf d'Ennio Morricone pour un effet total garanti !!
On est dès le début du tome 1 très rapidement plongé dans l'histoire et on n'a envie que d'une chose, savoir comment cela va se terminer.
Taniguchi, avec Quartier lointain, nous fait vivre la vie d'un homme de 48 ans replongé dans son enfance mais avec une vision d'adulte. C'est très émouvant, parfois dur mais je crois qu'au fond nous souhaiterions tous être à la place d'Hiroshi Nakahara. Et ainsi mieux comprendre certains évènements de notre vie incompréhensibles aux yeux d'un enfant.
De plus, il n'y a que 2 tomes (ça fait du bien à notre budget) et on peut se replonger dedans régulièrement.
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Buster Brown
Buster Brown apparaît pour la première fois, et ce aux Etats-Unis, dans le supplément dominical du New York Herald du 4 Mai 1902. JE SAIS ! C'EST TRES VIEUX !... Il y restera jusqu'au 31 Décembre 1905. Deux semaines plus tard, la famille Brown déménage dans le quotidien "New York World". Elle y vivra jusqu'au 15 Août 1920. Buster Brown ?... C'est un petit garçon de bonne famille. Il vit dans un milieu (très) bourgeois. Malgré toutes les attentions qu'on lui porte, il se révèle très vite en tant que "petit morveux mal élevé". Avec ses parents, Buster voyage souvent en Europe et aux Etats-Unis. Accompagné d'une sorte de bull-dog appelé Tige, il passe le plus clair de son temps à élaborer les farces les plus pendables. Mais les histoires ont toutes une bonne fin : Buster, réaliste, y fait l'analyse de ses mauvaises actions et en tire une morale disons... personnelle. Buster ?... A le lire maintenant, c'est vraiment le sale gamin en petit col bateau qu'on a envie d'étrangler. Dès sa parution, il va bénéficier d'un succès immédiat aux Etats-Unis ; surtout dans la "up middle class". Qu'est-ce qu'on peut rire de ses farces du genre : "Et Buster de donner un grand coup de pied au Noir qui ne l'a pas salué !..." Marrant, non ?... Il faut dire que nous sommes au tout début des années 1900 et qu'un racisme notoire frise encore l'indécence aux USA (tiens, au fait, et actuellement : ça a changé ?...) Buster ?... Cet insupportable môme est néanmoins le reflet d'une certaine idée de l'Amérique puritaine, bien pensante et conservatrice d'il y a un siècle. Cette série, bien oubliée, est pourtant une véritable mémoire de cette époque. Chose très rare dans l'édition : Dès la parution de la série aux USA, et suite à l'immédiat succès engendré, elle paraîtra directement en albums en France, en 1902, sous forme cartonnée et chez l'éditeur Hachette. De 1902 à 1926, Buster aura l'honneur de 10 albums en France. Dès 1976, les éditions Horay sortent 3 albums qui sont une sorte de "best off" de cet impertinent gamin. L'auteur : Richard Felton OUTCAULT, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, est né à Lancaster (Etat de l'Ohio) le 14 Janvier 1863. Il décède à New-York, dans le quartier du Queens, le 25 Septembre 1928. Qui s'en souvient encore ?... Pourtant, il s'agit d'un des plus anciens créateurs de BD éditées, un véritable inventeur. Son influence sur ce qui allait devenir -bien plus tard- le "9ème art" est notoire et respectée. Je vous en parlerai un jour...
Raspoutine
J'attendais cet album depuis longtemps, et je n'ai pas été déçu, au contraire ! Le graphisme est très beau et maîtrisé, et franchement ça fait plaisir de voir des visages aussi différents et expressifs. Ca change des habituels moules ! Rien que ça, l'histoire gagne en vie, malgré une colorisation parfois un peu plate (mais ça semble volontaire, et par ailleurs, certaines planches sont très belles je trouve). Ensuite Tarek connaît son sujet et le traite avec distance, grâce à l'introduction du Vatican et d'un manuscrit secret aux pouvoirs étranges. Il n'y a pas vraiment de bons ou de mauvais, mais plutôt une lutte d'intérêt dont on a hâte de voir l'aboutissement. Avec ce tome d'introduction bien mené, avec le charismatique et énigmatique Raspoutine, sorti de sa steppe pour voyager à travers les contrées pour aboutir vers un destin que l'on sent dramatique pour la Russie... en espérant la suite !
Le Chemin de l'Amérique
Je découvre là cette BD sur le même thème de la boxe que L'Enragé mais qui semble un peu oubliée dans l'oeuvre de Baru : et pourtant, elle est très bien. Je ne suis pas tellement fan du dessin de Baru, d'autant plus qu'il est un peu moins réussi ici que dans ses oeuvres plus récentes. Néanmoins, j'apprécie toujours autant sa fluidité et son style. Seules les couleurs, pourtant correctes, rabaissent un peu la qualité visuelle des planches et même de la couverture à mes yeux. L'histoire est assez dense et condensée en un seul tome. Il s'agit de la biographie de Saïd Boudiaf, boxeur algérien dont le récit est tellement précis que je me demande encore si c'est un personnage réel ou pas. Le thème abordé : la boxe, bien sûr, mais pas seulement. Car le parcours sportif de Saïd croise en permanence la situation politique durant la Guerre d'Algérie, tiraillé entre le gouvernement Français qui veut l'utiliser comme symbole, les combattants Algériens qui veulent son soutien financier et plus, et les xénophobes de tous pays qui le haïssent pour ce qu'il est. Et au milieu de tout ça, Saïd rejette toute politique dans le but de ne vivre pour rien d'autre que pour le sport, et peut-être l'amour... Le sujet est relativement original et surtout très bien traité, avec finesse, fluidité et intelligence. Je me suis nettement plus attaché à ce Saïd qu'au personnage de L'Enragé par exemple. Et surtout, le message de cet album me semble bien plus réussi et intéressant. Une oeuvre de Baru à lire.
Henri Désiré Landru
Cet album est une perle! Chabouté brosse le portrait d'un personnage aussi célèbre qu'obscur, Henri Désiré Landru. Un homme sur lequel on a déjà dit ou écrit pas mal de choses, pourtant cet album surprend. Le regard de Chabouté sur Landru n'est ni distant ni dénué de tendresse, il se garde bien de le dépeindre comme un homme mystérieux et secret, il en donne une vision à la fois simple et neuve. Dans une époque -que l'on devine en fond- reconstituée à la perfection, dans un contexte ou l'on sent que les blessures laissées par la grande guerre sont encore ouvertes, Chabouté se réapproprie un sinistre fait divers et nous en livre une vision surprenante, fascinante pleine de cynisme et de noirceur. A l'image de l'imposante maison dessinée en couverture cette histoire en impose, elle nous frappe! Une lecture incontestablement marquante. "Henri Désiré Landru" est une oeuvre audacieuse qui ne manque ni de ressources ni de surprises, comme ces quelques pages nous montrant les tranchées; une histoire dans l'histoire, narrée par les images et illustrée par les propos d'un poilu, au travers d'une lettre qu'il rédige fiévreusement. Bien qu'étant très brève cette séquence fait son effet, un vrai choc ! Le récit est admirablement construit, l'hypothèse que nous propose Chabouté est si convaincante que l'on ne peut que prendre plaisir à s'imaginer que c'est peut-être comme cela que tout s'est déroulé. Et si c'était ça ? Un scénario génial, prenant et pesé au millimètre, sublimé par le trait expressif de Chabouté, des dessins aux noirs si profonds et intenses que l'on s'y égare. Cette BD est une oeuvre profonde, envoûtante, difficile à classer tant elle brasse les genres avec panache, autant capable de séduire l'amateur de roman graphique que de passionner celui qui s'intéresse à l'Histoire. Cette BD bénéficie d'une ambiance noire digne des thrillers les plus sombres. J'aimerais ne pas m'arrêter de parler de cet album... JJJ
Blondin et Cirage
Nos deux amis font leur première apparition dans l'hebdo "Petit Belges" n° 29 du 16 Juillet 1939. Ils termineront leur carrière dans l'hebdo Spirou n° 1339 du 12 Décembre 1963. Blondin et Cirage ?... Un duo -que tout oppose- imaginé par le grand Jijé. Blondin a les cheveux très clairs, ondulés. Une sorte de boy-scout qui représente le "petit garçon sage et malin" comme on souhaitait en avoir en cette toute fin des années 30. Cirage ?... C'est le "petit Noir comique", débrouillard, un peu "déconnant" pour l'époque, qui contrebalance le personnage "petit-garçon-bien-élevé-catholique" de Blondin. En cette année 1939, le magazine catholique "Petits Belges" -comme beaucoup d'autres d'ailleurs- publie de la BD. Oh !... pas n'importe quelle BD ! Ce seront des héros bien sages, bien "comme il faut", qui vivront des aventures où sang, bagarres, sexe, grossièreté, jurons, anti-catholicisme éventuel seront directement bannis. Sollicité, Jijé (Joseph Gillain) se met au travail. Mais en 1942, la série disparaît déjà de ce magazine édité sous la responsabilité de religieuses. Ces dernières estiment que les dessins "dissipent les enfants". En 1947, nos deux compères réapparaissent dans l'hebdo Spirou. Leur graphisme est repris par Victor Hubinon (pour l'album n° 4). Jijé se trouve alors aux Etats-Unis et ne reprendra cette série qu'en 1951. Ils repartent -en 1951- pour des aventures hebdomadaires ponctuées par une série de cinq albums, tous réalisés sous la houlette de Jijé. Blondin et Cirage vont ainsi vivre des aventures rondement menées où se mêlent exotisme, milieu du cinéma, science-fiction même... Accaparé par d'autres séries, surtout absorbé par Jerry Spring Jijé va abandonner ses héros -définitivement- en 1963, ce malgré plusieurs sollicitations de l'éditeur. Blondin et Cirage ?.... A y faire bien attention, on pourrait les comparer -un peu- à Tintin et Haddock, ou au Schtroumph à Lunettes et au Schtroumph Gaffeur. L'un n'est pas grand chose sans l'autre... A noter : - Les albums 1, 2 et 3 sont parus (originellement) chez l'éditeur Averbode. Il s'agit de grands formats, brochés, de type "à l'italienne". - Les éditions originales des albums 4 à 9, parues chez Dupuis entre 1951 et 1956, sont également brochées. Blondin et Cirage auront l'honneur de rééditions ; ces dernières sous forme d'albums cartonnés. Les "petits +" - Un récit mettant en scène Trinet et Trinette, deux autres personnages créés par Jijé, et parus dans Spirou en 1941, a vu sa parution s'arrêter après une dizaine de planches. Plus tard, Jijé en a réutilisé le scénario pour l'album 5 de Blondin et Cirage ("Kamiliola", paru en 1954). - A l'époque, les planches dessinées (en noir et blanc) étaient photographiées. Les photos, prises bout à bout, formaient ainsi un "film" de l'album. Les films de l'opus n° 4 ont été détruits dans un incendie chez Dupuis. Vu l'impossibilité de le rééditer, l'Edition Originalle est devenue une sacrée rareté. Et sa valeur actuelle, qui ne fera qu'augmenter au fil des années, est assez importante. In fine : "Blondin et Cirage" ?... Un sacré duo, reflet d'une certaine idée de la BD "bien pensante" des années 40. Mais c'est tout bon quand même !... L'auteur : Joseph Gillain -dit Jijé-, dessinateur-scénariste belge, est né à Gedinne le 13 Janvier 1914. Il décède en France, à Versailles, le 20 Juin 1980. Une des plus grands pointures de la BD d'après-guerre. Je vous en parlerai dans "Jerry Spring ".
Une aventure de Pad Bowlman
Mo/cdm a un coup de crayon séduisant, un peu dans la lignée des Clark et cie : dessins propres et d’une très grande clarté. Le choix des couleurs se révèle étonnamment harmonieux. Pour quelqu’un qui n’apprécie pas tout ce qui est "flashi", le vert pomme et le rose bonbon passe très bien ici ! Le titre de l’album est bien à propos puisqu’on se trouve devant un vaudeville extraterrestre grandguignolesque des plus déjantés ! Les quiproquos et les situations périlleuses se succèdent à un rythme effréné pour notre plus grand plaisir. Seule ombre au tableau : le final expéditif qui vient tempérer l’enthousiasme du lecteur. Mais cet album reste malgré tout fort recommandable ! ;)
Redhand
Un très bon premier tome J'ai découvert ce cycle par hasard et la couverture m'a tout de suite attiré. Le dessin est très fin, les couleurs habilement travaillées, avec une dominante des tons bruns et beige, ce qui donne un caractère particulier a l'ouvrage. L'histoire est assez classique c'est vrai mais reste très agréable à lire. L'originalité tient plus dans le découpage qui donne une part belle à l'action pure, et surtout dans la personnalité complexe de Redhand. A la fois humaniste et cruel (la fin du tome ne peut que nous l'assurer), conscient de ses talents guerriers mais plus passionné par la créativité artistique, déterminé et jusqu’au-boutiste ce qui ne l'empêche pas d'avoir de la pitié quelquefois (la femme d'Ator). Mais surtout farouchement indépendant dans sa manière de penser, évoluant de manière totalement insensible à la volonté divine, quoique prisonnier de ses décisions, qui apparaissent toujours radicales, ou l'hésitation n'a pas sa place. Une personnalité détestable, mais difficilement incompréhensible. Le décalage dans laquelle cet "ancien" se retrouve lui entraîne l'hostilité des populations qu'il ne demandait pourtant qu'à aider. Il devient des lors inconsciemment un tueur de dieux, un ennemi de l'ordre public. Une orientation qui lui semble imposée, pas délibérée, même si il ne semble pas crouler sous le désarroi et les questions existentielles..... Un homme qui veut vivre tranquille, mais dont l'environnement influence et continuera sûrement d'influencer le destin et la manière de penser. Très intéressant et donc à suivre de très près, j'attends impatiemment la suite.
Tigresse blanche
Le défaut de ce genre de BD c'est qu'on n'est pas surpris. C'est bon, c'est bien, c'est carré, c'est incisif, le dessin est joli comme d'habitude et l'héroïne est attachante ! Bon pourquoi pas 5/5 ?... Trop carré, trop "Conrad classique"... Mais bon, l'excellence peut être un défaut à force. Mais ça reste de l'excellence donc c'est très agréable à lire et très sympa.
Le Temps des loups
Excellent démarrage Je connaissais Christophe Bec grâce a Carême, (road movie humaniste très réussi que je recommande d'ailleurs) et j'avais envie de voir ses autres domaines. Je suis totalement séduit. La finesse du dessin, sa capacité à captiver malgré le dénuement de certaines cases (absence de fonds) fait passer tout de suite à l'essentiel et renforce l'action et la fluidité. Attention ceci n'est pas vrai pour toutes les cases ! Certaines sont riches et complexes, Notamment les paysages naturels, magnifiques. Les personnages ont un charisme réussi (notamment l'homme qui garde la porte de la scierie), même si je l'avoue le personnage principal me parait un peu plat... Mais bon patience, certaines situations étant néanmoins prometteuses... Donc un bon début, un univers prenant à écouter avec la BO de Wolf d'Ennio Morricone pour un effet total garanti !!
Quartier lointain
On est dès le début du tome 1 très rapidement plongé dans l'histoire et on n'a envie que d'une chose, savoir comment cela va se terminer. Taniguchi, avec Quartier lointain, nous fait vivre la vie d'un homme de 48 ans replongé dans son enfance mais avec une vision d'adulte. C'est très émouvant, parfois dur mais je crois qu'au fond nous souhaiterions tous être à la place d'Hiroshi Nakahara. Et ainsi mieux comprendre certains évènements de notre vie incompréhensibles aux yeux d'un enfant. De plus, il n'y a que 2 tomes (ça fait du bien à notre budget) et on peut se replonger dedans régulièrement. Si vous ne devez en acheter qu'un, choisissez Quartier Lointain.