Cette série nous raconte les pérégrinations de la Mort représentée par un squelette muni de sa faux et de Lao-Tseu son cochon philosophe.
Boucq nous livre là un album en noir et blanc rempli d'humour. Les situations cocasses de la Mort devant ses prochaines victimes sont franchement jubilatoires. De plus, l'album est truffé de réflexions plus ou moins sérieuses sur la mort en tant que telle. Certains la craignent, d'autres la rejettent ou l'attendent...
J'aime beaucoup le dessin de Boucq et sa façon très caricaturale de traiter ses personnages.
Une série de 2 tomes qui m'a laissé un très très bon souvenir.
Mélodie d'enfer est une BD chinoise au scénario assez original, mettant en scène un groupe de hard-rockeurs fantômes qui cherchent à recruter un nouveau guitariste et retournent sur terre pour faire se suicider leur cible.
Le dessin de Lu Ming est proprement excellent. Au croisement des styles comics, manga et réaliste, il offre des planches de toute beauté, détaillées et joliment mises en page. Sincèrement, le dessin vaut à lui tout seul la peine d'acheter cette BD. Il n'y a quasiment pas une planche qui soit de qualité inférieure aux autres. Superbe !
Concernant le scénario, j'avoue que la thématique du rock me passionnait peu : il me semble en effet impossible de faire ressortir la musique en bande-dessinée. Voir des guitaristes rock se trémousser en silence tandis que tous les spectateurs font mine de s'émerveiller, ça me laisse toujours froid. Mais le thème de la musique et du rock est mis en valeur par un scénario original et relativement amusant.
Ces 3 hard-rockeurs qui vivent dans une sorte de purgatoire pour suicidés sont attachants et traités avec intérêt mais aussi un peu d'humour. Les faire retourner sur Terre sous la forme d'âmes errantes à la recherche d'un guitariste solo est déjà une idée sympathique, mais leurs manigances secrètes pour que ce guitariste se suicide et puisse ainsi les rejoindre ajoute une intrigue mi-figue mi-raisin. Malgré quelques touches d'humour, les personnages agissent en effet avec sérieux et les gentils hard-rockeurs du début tournent doucement aux dangereux fantômes.
Si j'avais quelques maigres reproches à faire, ils porteraient d'une part sur une narration qui manque parfois de fluidité et des dialogues dans lesquels on s'y perd un peu du fait d'un positionnement des bulles qui ne convient pas toujours. Globalement, la narration est cependant assez bonne sur l'ensemble des pages.
Et ils porteraient d'autre part sur la petite incohérence que je relève dans la facilité avec laquelle ces rockeurs peuvent revenir sur Terre et soudainement s'emparer à loisir de corps de mortels : ça manque un peu d'explication sur leur capacité à faire cela alors qu'ils ne pouvaient rien faire en début d'histoire.
Pour le reste, le scénario ne m'a pas tellement captivé mais son originalité et surtout l'excellence de son dessin se suffisent presque à eux seuls. Les amateurs de rock, de métal et d'histoires de fantômes seront ravis.
La lecture du tome 2 me conforte dans ma bonne impression.
Cette série est vraiment sympathique à tous points de vue et a le gros avantage de se terminer de manière tout à fait bonne en 2 tomes seulement.
Un second tome dans la continuité du premier.
Le dessin est toujours très bon, avec un style assez varié mais toujours très esthétique et superbement maîtrisé.
La narration pêche encore un petit peu à certains moments, mais la lecture se fait rapidement très fluide.
Quant au scénario, il se poursuit dans la lignée du début, envisageant encore davantage le côté sombre de ces fantômes de rockeurs dont le but, finalement, est bien de faire mourir de colère ou de tristesse leur cible pour qu'il se suicide et les rejoigne au purgatoire.
L'action s'invite allègrement dans l'intrigue, captivant le lecteur. Le contenu est dense et intelligemment raconté.
Et l'auteur s'octroie même le luxe de nous offrir un chapitre final servant de bon épilogue et concluant avec qualité ce récit mêlant de manière originale fantômes et esprit hard rock. Une conclusion sombre mais bénéficiant d'une lueur d'espoir en dernier ressort.
Sans doute la BD chinoise qui m'a le plus plu jusqu'à présent, aussi bien maîtrisée au niveau du dessin que du scénario.
J'ai été attiré par les couleurs chatoyantes de cette BD : de très beaux bleus et verts, offrant aux lecteurs des planches de toute beauté. Le dessin de Knittel est tout "mignon", avec des personnages un peu à la Disney (notamment les loups). Il est rehaussé par une colorisation excellente suffisant à elle-seule à donner une atmosphère de magie féerique à l'histoire. Les personnages enfantins donnent un aspect un peu jeunesse au récit contrastant légèrement avec la relative dureté de certains passages. Mais il n'y a pas de gnagnantise et le tout est bien équilibré pour que dessin et histoire se conjuguent favorablement.
Pourtant un dessin ne suffit pas à faire une bonne BD. Oui mais le scénario aussi est tout à fait sympathique.
Il nous présente un monde féerique où vivent deux personnages de petits enfants ailés tout mignons protégés par les animaux de la forêt. Mais cette belle harmonie ne pouvait bien sûr pas durer... L'intrigue prend alors la forme d'une transposition des mythes du Jardin d'Eden, de la chute de Satan, de la tentation d'Eve par le Serpent et du départ d'Eden. Tous ces mythes se retrouvent habilement camouflés dans ce décor de light fantasy où le mignon côtoie le grave. C'est une histoire bien menée, pleine de mystère et assez envoûtante, suffisamment prenante pour intéresser le lecteur tout au long d'un premier album assez dense.
Un récit bien construit et prenant, bénéficiant d'un très agréable dessin, et qui plus est prévu en 2 tomes seulement, ce qui ne gâche rien !
Note approximative : 3.5/5
Cet album est indubitablement destiné aux enfants... Oui mais c'est le genre d'album qu'on lit tout seul ou qu'on lit à ses enfants avec un grand sourire.
Un joli dessin (quoique finalement, je le préfère encore sans encrage comme on peut le voir sur une case parmi les autres), de jolies couleurs, une narration fluide.
Une histoire amusante, qu'on suit agréablement, qui fait rire à plusieurs moments, qui se finit sur une conclusion toute douce.
Bref, un petit moment agréable de lecture à même de plaire aux enfants comme aux adultes qui leur lisent.
Seul le prix un tout petit peu élevé comparé au bref temps de lecture me fait toujours tiquer dans cette collection, mais cet album-ci, je crois bien que je peux en conseiller l'achat : ça vous fera un bel album cartonné qui fera plaisir à vos enfants comme à vous-mêmes.
Les contes ont souvent une part sombre. Toute l'histoire se passe généralement dans une atmosphère de féerie, de luxe: un château somptueux, des princesses en beauté, et seule une petite pointe de noirceur fait basculer le récit, le pimente, pour finalement l'achever en apothéose.
Halloween est un conte, mais côté obscur. 31 octobre oblige, l'esprit des morts n'est pas loin. Mais comme dans tout univers magique, lors des instants les plus sombres, un "ange gardien" veille.
On aurait pu espérer plus d'un conte en bd: la mise en place du décor est presque inexistante, on aurait aimé trouver plus pour étoffer l'histoire, en apprendre davantage sur chacun des personnages. Les voir taper à plus de portes, faire plus que l'imaginer... Mais cette nouvelle édition étoffe bien la première version plus courte de 26 pages. Cette bd vaut vraiment le coup d'oeil, surtout que c'est bientôt la période...
C'était ma première histoire de Boiscommun, et ça va me pousser à aller voir plus d'oeuvre de cet artiste de talent.
Alan Moore au travers d'une préface enflammée de quatre pages nous parle du roman originel, non de cette adaptation en BD. Cette précision est donné par Moore lui-même dès le début de son propos. La préface a tout de même été rédigée à l'occasion de la sortie de cet album. Cette préface est un vrai plaisir à lire, Moore pour cette occasion nous fait profiter en quelques mots de son habileté verbeuse et réussit à nous donner une furieuse occasion de dénicher le bouquin.
Entrons maintenant dans le vif du sujet, La maison au Bord du monde est une BD difficile d'accès, il faut vraiment apprécier le fantastique pour prendre du plaisir à cette lecture, et même ne pas hésiter à se replonger plusieurs fois dans l'album pour en apprécier toute la substance.
L'histoire est complexe, de nombreux évènements se déroulent à la frontière de plusieurs mondes, il y a beaucoup d'ellipses, la narration utilise un phrasé très littéraire, cette BD respecte son matériau d'origine et n'a pas d'autre vocation que de raconter une étrange histoire, l'aspect récréatif n'est pas de mise.
Forces occultes, confusion des esprits, créatures démoniaques, ambiance malsaine, autant dire qu'en tant que lecteur on se sent secoué et on s'égare dans cette histoire, on se laisse porter sans trop savoir où elle nous mènera mais la fascination opère.
Le mélange de ce texte très travaillé, en totale adéquation avec des dessins qui nous offrent une vue de toutes ces choses étranges, provoque un effet de chaos.
Après fermeture du bouquin, il faut un temps pour comprendre pleinement et apprécier l'histoire.
Avec un tel thème Corben laisse exploser son talent sans retenue, les fantasmes visuels les plus fous sont de mise, l'ambiance du livre s'en retrouve fortement enrichie et moi en tournant les pages, je l'admire. Des créatures improbables, des décorations baroques, des visions de l'esprit, le tout représenté de façon hyperréaliste, c'est l'éclate garantie.
Un album que j'aime, au titre poétique, dont on pourrait dire un incroyable somme de choses compte tenu des interprétations qu'il peut nous offrir. Une expérience à tenter.
JJJ
Ca, c'est du tout bon !...
Nous sommes au début des années 30. Aux Etats-Unis, la série Tarzan, éditée par le United Feature Syndicate, remporte un énorme succès.
Le King Feature Syndicate décide d'organiser une sorte de riposte. Il fait appel à l'un de ses plus talentueux artistes, Alex RAYMOND, déjà responsable de Flash Gordon (Guy l'éclair). Une riposte ?... Oui, mais dans un style également "exotique".
RAYMOND imagine alors la série "Jungle Jim" qu'il réalisera sous forme de strips. Jungle Jim fait sa première apparition dans le King Feature Syndicate du 7 Janvier 1934. Il y termine sa carrière, après 20 ans de bons et loyaux services, le 8 Août 1954.
"Jungle Jim" est une très belle série du genre. Alex Raymond, doué d'un trait puissant et évocateur, s'était déjà familiarisé avec des aventures dans la jungle en travaillant sur "Tim Tyler's Luck" (traduit en français par "Raoul et Gaston") de Lyman Young.
Ce graphisme si caractéristique lui vient de l'influence d'un illustrateur de magazines -Matt Clark- dont il avait repris la technique du pinceau sec (les maquettistes connaissent : c'est la technique du "dry brush").
Dès le début des années 40, trop occupé à ses nombreuses activités, RAYMOND va faire appel à plusieurs assistants -dont son frère Jim- qui resteront anonymes.
Mobilisé en Mai 1944, RAYMOND cède sa place à Austin Briggs ; lequel continue la série jusqu'en 1948.
Briggs se fera remplacer par Paul Norris, et ensuite Don Moore ; lequel achèvera la série en 1954.
Nonobstant sa parution hebdomadaire, "Jungle Jim" connaîtra plusieurs versions en "comic books". Ces derniers seront édités par Standard Comics, Charlton Comics, David McKay Publications, Dell Publishing, King Feature Syndicate.
En France, "Jungle Jim" sera traduit par "Jim la Jungle". Il paraîtra dans divers périodiques dont "Le Journal de Mickey" (dès le 21 Octobre 1934) ; Robinson (dès le 1er Juin 1936) ; "Donald" (dès le 23 Mars 1947), ainsi que dans des "Récits Complets" chez SAGEDITION dès 1944.
Pour vous donner une idée de cette série, je me permets d'aviser une sorte d'album "récapitulatif" de la genèse de cette saga ; celui paru en 1981, édition cartonnée, noir et blanc, chez Futuropolis. Cet album reprend les années 1934 à 1937.
Mais rien ne vous empêche un jour, si vous en avez l'occasion, de plonger dans un de ces vieux hebdos -qui sentent si bon le vieil encrage- pour retrouver (avec délices j'espère) ces aventures qui faisaient la joie de vos grand-parents...
A noter : les éditions RTP ont édité -il y a longtemps- 3 albums, non datés, en noir et blanc, brochés, aux titres de "Jim la Jungle", puis annotés 2 et 3. Je ne les possède pas.
Pour les puristes :
Publication dans les hebdos français :
1. "Journal de Mickey". Du n° 1 du 21 Octobre 1934 au n° 85. Du n° 103 au 309. Du n° 321 à 361.
2. "Robinson ". Du n° 6 du 1er Juin 1936 au n° 22.
3. "Donald". Du n°1 du 23 Mars 1947 au n° 100 (par Austin Briggs, puis Paul Norris).
In fine : "Jim la Jungle" a inspiré des réalisateurs de télévision et de cinéma. Dès 1937, certains longs-métrages seront réalisés avec Johnny Weismuller (Tarzan) dans le rôle titre. Mais ça, c'est une autre histoire...
L'auteur :
Alexander Gillespie RAYMOND (dit Alex), dessinateur-scénariste de nationalité américaine, est né à New-Rochelle (état de New-York) le 12 Ocobre 1909. Il décède à Wesport (dans le Connecticut), le 6 Septembre 1956, dans un accident de voiture sur la route de Clappboard Hill.
Une vraie "pointure" de la BD "made in america". Outre "Jim la Jungle", Alex Raymond est aussi connu pour sa magnifique série Flash Gordon (Guy l'éclair), Agent secret X9, et -dans une moindre mesure- "Raoul et Gaston". Je vous en parlerai plus longuement un jour.
Une BD d'horreur digne de ce nom !
Loin des histoires emmêlées et rocambolesque du genre tel qu'il est traité actuellement, le scénario de cette BD est simple, linéaire et se laisse suivre avec facilité.
Cela ne veut pas dire que cette histoire n'est ni riche ni fouillée, bien au contraire.
Dés la mise en place, on sent que l'ambiance est assez lourde, on se sent transporté dans le temps, on a l'impression de suivre un vrai bon film d'horreur venu d'une autre époque. Une voiture qui file sur un petit chemin dans les bois, une ambiance rieuse, ce n'est évidemment pas la première histoire débutée ainsi à nous offrir un brutal tournant dramatique, mais il faut reconnaître que quand c'est aussi bien fait qu'ici, quand ça respecte aussi bien le genre, ça force l'admiration.
L'association scénaristique de Steve Niles et Rob Zombie, deux "petits" spécialistes du fantastique à tendance horrifique, fonctionne carrément bien. Dans cette histoire c'est petit à petit que les évènements sombres liés à l'apparition du monstre s'enchaînent, oscillant entre incrédulité et méfiance, les gens qui s'y trouvent confrontés sont saisis d'une angoisse palpable. Une menace mystérieuse, cachée, mais dont l'on sent fortement la présence, plane au-dessus de l'histoire et de temps en temps, cette menace se déchaîne avec force et vigueur, telle un coup de tonnerre massacrant tout sur son passage.
Ce livre ne manque pas de moment intenses, difficile pour moi d'oublier la séquence du rêve de Billy, un vrai cauchemar magistralement mis en scène, d'une force rare. Ce passage s'étale sur seulement deux pages et à mes yeux il justifie à lui seul la lecture de Bigfoot.
L'univers de cette BD est aussi un des points pleinement réussis, dû à cette ambiance redneck parfaitement retranscrite sans pour autant tomber dans la grossière caricature... la touche Rob Zombie ?
Mais rendons à César ce qui lui appartient. Ce monde, pour exister, être crédible et accessoirement nous filer les foies, devait être illustré par un artiste digne de ce nom.
Cet artiste est Richard Corben, Corben que j'apprécie beaucoup et que je trouve bien peu estimé en regard de son immense talent. Son style est si personnel, si particulier, que quand l'on a vu une seule vignette de Corben il est impossible de ne pas reconnaître ses dessins par la suite.
Corben, qui dans cet album se régale de nous infliger les scènes les plus gore, de nous faire cadeau de quelques superbes formes féminines et surtout de nous dessiner un monstre qui effraie vraiment.
Ce Sasquatch est un monument, à la démesure du talent de Corben, tout en muscles tendus jusqu'à saturation, en rage et en bave au lèvres, on a l'impression en regardant les cases de le voir se déplacer, de l'entendre hurler. En plus quand les couleurs sont à la hauteur du travail du maître, ça n'en est que plus extraordinaire.
Un album que j'ai adoré, une histoire qui bien qu'horrible ne condamne pas bêtement le monstre, au contraire une certaine tendresse se dégage parfois de lui. Une histoire qui nous offre une conclusion à la morale fortement empreinte de valeurs écologistes.
Bigfoot est un must, un chef-d'oeuvre auquel il manque juste la patine que donnent les années pour être une BD culte.
JJJ
Vous aurez remarqué que tous les avis précédents sont excessivement négatifs sur "Taar le Rebelle", mais nos critiques avouent néanmoins tous avoir lu tous les tomes.
Réaction typique de ceux qui ont adoré lire "Taar le rebelle" mais blasés par les années oublient le plaisir qu'ils y ont pris.
Voilà la vérité : cette série de 1978 est tout bonnement excellente ! Ce n'est ni gentillet, ni moral, ni naïf, puisque Taar passe son temps à tuer des animaux, monstres ou magiciens qui ne lui ont pas forcément cherché noise ; non Taar n'a rien à voir avec Rahan, c'est plutôt un Conan un peu moins solitaire et barbare...
Mais ce qui "coince" pour les critiques, ce qui est devenu insupportable en 2006, c'est ceci : Taar est grand, beau, fort, blond aux yeux bleus et botte les fesses des créatures inférieures. Il est dommage de s'arrêter à ce point de détail pour dénigrer ce digne représentant du genre Heroic Fantasy.
( note : la preuve que les blonds sont devenus personna non grata :
http://ch.altermedia.info/culture/rahan-au-cinma_592.html )
Deux choses m’ont d’emblée attirée : le sujet, une histoire de sirène, et la couverture, toute en contraste entre les lignes droites du carrelage et les courbes voluptueuses de la sirène. Cependant ce ne fut pas décisif car, de prime abord, le dessin des planches ne me paraissait pas fameux, encore un clone de Christophe Blain, me disais-je. Alors, j’ai reposé l’album sur la pile.
Et puis...
Deux jours plus tard, je me retrouve de nouveau devant l’album, je le feuillette de façon moins superficielle, et là, quelques planches retiennent mon attention : des tableaux dans une galerie d’art, des sirènes, je me dis que cette histoire est peut-être décidément pour moi. En effet, je suis toujours vivement intéressée par une BD qui aborde le thème de la création artistique, et particulièrement lorsqu’il s’agit de peinture, et par ailleurs, j’aime beaucoup les histoires qui mettent en scène des créatures fantastiques, comme les fées ou les sirènes. J’ai donc craqué.
Et bien m’en a pris ! Certes, je reconnais que si on ne s’intéresse pas du tout à la peinture, il ne reste que l’histoire d’une sirène partie à la découverte d’un univers qui la fascinait : Paris. Mais, c’est frais, la sirène est attachante, il y a quelques scènes aquatiques assez réussies, une histoire originale, qui tient la route, et qui a le mérite de se conclure en un volume, bref, je ne regrette pas du tout mon achat !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Les Aventures de La Mort et de Lao-Tseu
Cette série nous raconte les pérégrinations de la Mort représentée par un squelette muni de sa faux et de Lao-Tseu son cochon philosophe. Boucq nous livre là un album en noir et blanc rempli d'humour. Les situations cocasses de la Mort devant ses prochaines victimes sont franchement jubilatoires. De plus, l'album est truffé de réflexions plus ou moins sérieuses sur la mort en tant que telle. Certains la craignent, d'autres la rejettent ou l'attendent... J'aime beaucoup le dessin de Boucq et sa façon très caricaturale de traiter ses personnages. Une série de 2 tomes qui m'a laissé un très très bon souvenir.
Mélodie d'enfer
Mélodie d'enfer est une BD chinoise au scénario assez original, mettant en scène un groupe de hard-rockeurs fantômes qui cherchent à recruter un nouveau guitariste et retournent sur terre pour faire se suicider leur cible. Le dessin de Lu Ming est proprement excellent. Au croisement des styles comics, manga et réaliste, il offre des planches de toute beauté, détaillées et joliment mises en page. Sincèrement, le dessin vaut à lui tout seul la peine d'acheter cette BD. Il n'y a quasiment pas une planche qui soit de qualité inférieure aux autres. Superbe ! Concernant le scénario, j'avoue que la thématique du rock me passionnait peu : il me semble en effet impossible de faire ressortir la musique en bande-dessinée. Voir des guitaristes rock se trémousser en silence tandis que tous les spectateurs font mine de s'émerveiller, ça me laisse toujours froid. Mais le thème de la musique et du rock est mis en valeur par un scénario original et relativement amusant. Ces 3 hard-rockeurs qui vivent dans une sorte de purgatoire pour suicidés sont attachants et traités avec intérêt mais aussi un peu d'humour. Les faire retourner sur Terre sous la forme d'âmes errantes à la recherche d'un guitariste solo est déjà une idée sympathique, mais leurs manigances secrètes pour que ce guitariste se suicide et puisse ainsi les rejoindre ajoute une intrigue mi-figue mi-raisin. Malgré quelques touches d'humour, les personnages agissent en effet avec sérieux et les gentils hard-rockeurs du début tournent doucement aux dangereux fantômes. Si j'avais quelques maigres reproches à faire, ils porteraient d'une part sur une narration qui manque parfois de fluidité et des dialogues dans lesquels on s'y perd un peu du fait d'un positionnement des bulles qui ne convient pas toujours. Globalement, la narration est cependant assez bonne sur l'ensemble des pages. Et ils porteraient d'autre part sur la petite incohérence que je relève dans la facilité avec laquelle ces rockeurs peuvent revenir sur Terre et soudainement s'emparer à loisir de corps de mortels : ça manque un peu d'explication sur leur capacité à faire cela alors qu'ils ne pouvaient rien faire en début d'histoire. Pour le reste, le scénario ne m'a pas tellement captivé mais son originalité et surtout l'excellence de son dessin se suffisent presque à eux seuls. Les amateurs de rock, de métal et d'histoires de fantômes seront ravis. La lecture du tome 2 me conforte dans ma bonne impression. Cette série est vraiment sympathique à tous points de vue et a le gros avantage de se terminer de manière tout à fait bonne en 2 tomes seulement. Un second tome dans la continuité du premier. Le dessin est toujours très bon, avec un style assez varié mais toujours très esthétique et superbement maîtrisé. La narration pêche encore un petit peu à certains moments, mais la lecture se fait rapidement très fluide. Quant au scénario, il se poursuit dans la lignée du début, envisageant encore davantage le côté sombre de ces fantômes de rockeurs dont le but, finalement, est bien de faire mourir de colère ou de tristesse leur cible pour qu'il se suicide et les rejoigne au purgatoire. L'action s'invite allègrement dans l'intrigue, captivant le lecteur. Le contenu est dense et intelligemment raconté. Et l'auteur s'octroie même le luxe de nous offrir un chapitre final servant de bon épilogue et concluant avec qualité ce récit mêlant de manière originale fantômes et esprit hard rock. Une conclusion sombre mais bénéficiant d'une lueur d'espoir en dernier ressort. Sans doute la BD chinoise qui m'a le plus plu jusqu'à présent, aussi bien maîtrisée au niveau du dessin que du scénario.
Les Orphelins
J'ai été attiré par les couleurs chatoyantes de cette BD : de très beaux bleus et verts, offrant aux lecteurs des planches de toute beauté. Le dessin de Knittel est tout "mignon", avec des personnages un peu à la Disney (notamment les loups). Il est rehaussé par une colorisation excellente suffisant à elle-seule à donner une atmosphère de magie féerique à l'histoire. Les personnages enfantins donnent un aspect un peu jeunesse au récit contrastant légèrement avec la relative dureté de certains passages. Mais il n'y a pas de gnagnantise et le tout est bien équilibré pour que dessin et histoire se conjuguent favorablement. Pourtant un dessin ne suffit pas à faire une bonne BD. Oui mais le scénario aussi est tout à fait sympathique. Il nous présente un monde féerique où vivent deux personnages de petits enfants ailés tout mignons protégés par les animaux de la forêt. Mais cette belle harmonie ne pouvait bien sûr pas durer... L'intrigue prend alors la forme d'une transposition des mythes du Jardin d'Eden, de la chute de Satan, de la tentation d'Eve par le Serpent et du départ d'Eden. Tous ces mythes se retrouvent habilement camouflés dans ce décor de light fantasy où le mignon côtoie le grave. C'est une histoire bien menée, pleine de mystère et assez envoûtante, suffisamment prenante pour intéresser le lecteur tout au long d'un premier album assez dense. Un récit bien construit et prenant, bénéficiant d'un très agréable dessin, et qui plus est prévu en 2 tomes seulement, ce qui ne gâche rien !
Gérald le pingouin
Note approximative : 3.5/5 Cet album est indubitablement destiné aux enfants... Oui mais c'est le genre d'album qu'on lit tout seul ou qu'on lit à ses enfants avec un grand sourire. Un joli dessin (quoique finalement, je le préfère encore sans encrage comme on peut le voir sur une case parmi les autres), de jolies couleurs, une narration fluide. Une histoire amusante, qu'on suit agréablement, qui fait rire à plusieurs moments, qui se finit sur une conclusion toute douce. Bref, un petit moment agréable de lecture à même de plaire aux enfants comme aux adultes qui leur lisent. Seul le prix un tout petit peu élevé comparé au bref temps de lecture me fait toujours tiquer dans cette collection, mais cet album-ci, je crois bien que je peux en conseiller l'achat : ça vous fera un bel album cartonné qui fera plaisir à vos enfants comme à vous-mêmes.
Halloween
Les contes ont souvent une part sombre. Toute l'histoire se passe généralement dans une atmosphère de féerie, de luxe: un château somptueux, des princesses en beauté, et seule une petite pointe de noirceur fait basculer le récit, le pimente, pour finalement l'achever en apothéose. Halloween est un conte, mais côté obscur. 31 octobre oblige, l'esprit des morts n'est pas loin. Mais comme dans tout univers magique, lors des instants les plus sombres, un "ange gardien" veille. On aurait pu espérer plus d'un conte en bd: la mise en place du décor est presque inexistante, on aurait aimé trouver plus pour étoffer l'histoire, en apprendre davantage sur chacun des personnages. Les voir taper à plus de portes, faire plus que l'imaginer... Mais cette nouvelle édition étoffe bien la première version plus courte de 26 pages. Cette bd vaut vraiment le coup d'oeil, surtout que c'est bientôt la période... C'était ma première histoire de Boiscommun, et ça va me pousser à aller voir plus d'oeuvre de cet artiste de talent.
La Maison au Bord du Monde
Alan Moore au travers d'une préface enflammée de quatre pages nous parle du roman originel, non de cette adaptation en BD. Cette précision est donné par Moore lui-même dès le début de son propos. La préface a tout de même été rédigée à l'occasion de la sortie de cet album. Cette préface est un vrai plaisir à lire, Moore pour cette occasion nous fait profiter en quelques mots de son habileté verbeuse et réussit à nous donner une furieuse occasion de dénicher le bouquin. Entrons maintenant dans le vif du sujet, La maison au Bord du monde est une BD difficile d'accès, il faut vraiment apprécier le fantastique pour prendre du plaisir à cette lecture, et même ne pas hésiter à se replonger plusieurs fois dans l'album pour en apprécier toute la substance. L'histoire est complexe, de nombreux évènements se déroulent à la frontière de plusieurs mondes, il y a beaucoup d'ellipses, la narration utilise un phrasé très littéraire, cette BD respecte son matériau d'origine et n'a pas d'autre vocation que de raconter une étrange histoire, l'aspect récréatif n'est pas de mise. Forces occultes, confusion des esprits, créatures démoniaques, ambiance malsaine, autant dire qu'en tant que lecteur on se sent secoué et on s'égare dans cette histoire, on se laisse porter sans trop savoir où elle nous mènera mais la fascination opère. Le mélange de ce texte très travaillé, en totale adéquation avec des dessins qui nous offrent une vue de toutes ces choses étranges, provoque un effet de chaos. Après fermeture du bouquin, il faut un temps pour comprendre pleinement et apprécier l'histoire. Avec un tel thème Corben laisse exploser son talent sans retenue, les fantasmes visuels les plus fous sont de mise, l'ambiance du livre s'en retrouve fortement enrichie et moi en tournant les pages, je l'admire. Des créatures improbables, des décorations baroques, des visions de l'esprit, le tout représenté de façon hyperréaliste, c'est l'éclate garantie. Un album que j'aime, au titre poétique, dont on pourrait dire un incroyable somme de choses compte tenu des interprétations qu'il peut nous offrir. Une expérience à tenter. JJJ
Jungle Jim (Jim la Jungle)
Ca, c'est du tout bon !... Nous sommes au début des années 30. Aux Etats-Unis, la série Tarzan, éditée par le United Feature Syndicate, remporte un énorme succès. Le King Feature Syndicate décide d'organiser une sorte de riposte. Il fait appel à l'un de ses plus talentueux artistes, Alex RAYMOND, déjà responsable de Flash Gordon (Guy l'éclair). Une riposte ?... Oui, mais dans un style également "exotique". RAYMOND imagine alors la série "Jungle Jim" qu'il réalisera sous forme de strips. Jungle Jim fait sa première apparition dans le King Feature Syndicate du 7 Janvier 1934. Il y termine sa carrière, après 20 ans de bons et loyaux services, le 8 Août 1954. "Jungle Jim" est une très belle série du genre. Alex Raymond, doué d'un trait puissant et évocateur, s'était déjà familiarisé avec des aventures dans la jungle en travaillant sur "Tim Tyler's Luck" (traduit en français par "Raoul et Gaston") de Lyman Young. Ce graphisme si caractéristique lui vient de l'influence d'un illustrateur de magazines -Matt Clark- dont il avait repris la technique du pinceau sec (les maquettistes connaissent : c'est la technique du "dry brush"). Dès le début des années 40, trop occupé à ses nombreuses activités, RAYMOND va faire appel à plusieurs assistants -dont son frère Jim- qui resteront anonymes. Mobilisé en Mai 1944, RAYMOND cède sa place à Austin Briggs ; lequel continue la série jusqu'en 1948. Briggs se fera remplacer par Paul Norris, et ensuite Don Moore ; lequel achèvera la série en 1954. Nonobstant sa parution hebdomadaire, "Jungle Jim" connaîtra plusieurs versions en "comic books". Ces derniers seront édités par Standard Comics, Charlton Comics, David McKay Publications, Dell Publishing, King Feature Syndicate. En France, "Jungle Jim" sera traduit par "Jim la Jungle". Il paraîtra dans divers périodiques dont "Le Journal de Mickey" (dès le 21 Octobre 1934) ; Robinson (dès le 1er Juin 1936) ; "Donald" (dès le 23 Mars 1947), ainsi que dans des "Récits Complets" chez SAGEDITION dès 1944. Pour vous donner une idée de cette série, je me permets d'aviser une sorte d'album "récapitulatif" de la genèse de cette saga ; celui paru en 1981, édition cartonnée, noir et blanc, chez Futuropolis. Cet album reprend les années 1934 à 1937. Mais rien ne vous empêche un jour, si vous en avez l'occasion, de plonger dans un de ces vieux hebdos -qui sentent si bon le vieil encrage- pour retrouver (avec délices j'espère) ces aventures qui faisaient la joie de vos grand-parents... A noter : les éditions RTP ont édité -il y a longtemps- 3 albums, non datés, en noir et blanc, brochés, aux titres de "Jim la Jungle", puis annotés 2 et 3. Je ne les possède pas. Pour les puristes : Publication dans les hebdos français : 1. "Journal de Mickey". Du n° 1 du 21 Octobre 1934 au n° 85. Du n° 103 au 309. Du n° 321 à 361. 2. "Robinson ". Du n° 6 du 1er Juin 1936 au n° 22. 3. "Donald". Du n°1 du 23 Mars 1947 au n° 100 (par Austin Briggs, puis Paul Norris). In fine : "Jim la Jungle" a inspiré des réalisateurs de télévision et de cinéma. Dès 1937, certains longs-métrages seront réalisés avec Johnny Weismuller (Tarzan) dans le rôle titre. Mais ça, c'est une autre histoire... L'auteur : Alexander Gillespie RAYMOND (dit Alex), dessinateur-scénariste de nationalité américaine, est né à New-Rochelle (état de New-York) le 12 Ocobre 1909. Il décède à Wesport (dans le Connecticut), le 6 Septembre 1956, dans un accident de voiture sur la route de Clappboard Hill. Une vraie "pointure" de la BD "made in america". Outre "Jim la Jungle", Alex Raymond est aussi connu pour sa magnifique série Flash Gordon (Guy l'éclair), Agent secret X9, et -dans une moindre mesure- "Raoul et Gaston". Je vous en parlerai plus longuement un jour.
Bigfoot
Une BD d'horreur digne de ce nom ! Loin des histoires emmêlées et rocambolesque du genre tel qu'il est traité actuellement, le scénario de cette BD est simple, linéaire et se laisse suivre avec facilité. Cela ne veut pas dire que cette histoire n'est ni riche ni fouillée, bien au contraire. Dés la mise en place, on sent que l'ambiance est assez lourde, on se sent transporté dans le temps, on a l'impression de suivre un vrai bon film d'horreur venu d'une autre époque. Une voiture qui file sur un petit chemin dans les bois, une ambiance rieuse, ce n'est évidemment pas la première histoire débutée ainsi à nous offrir un brutal tournant dramatique, mais il faut reconnaître que quand c'est aussi bien fait qu'ici, quand ça respecte aussi bien le genre, ça force l'admiration. L'association scénaristique de Steve Niles et Rob Zombie, deux "petits" spécialistes du fantastique à tendance horrifique, fonctionne carrément bien. Dans cette histoire c'est petit à petit que les évènements sombres liés à l'apparition du monstre s'enchaînent, oscillant entre incrédulité et méfiance, les gens qui s'y trouvent confrontés sont saisis d'une angoisse palpable. Une menace mystérieuse, cachée, mais dont l'on sent fortement la présence, plane au-dessus de l'histoire et de temps en temps, cette menace se déchaîne avec force et vigueur, telle un coup de tonnerre massacrant tout sur son passage. Ce livre ne manque pas de moment intenses, difficile pour moi d'oublier la séquence du rêve de Billy, un vrai cauchemar magistralement mis en scène, d'une force rare. Ce passage s'étale sur seulement deux pages et à mes yeux il justifie à lui seul la lecture de Bigfoot. L'univers de cette BD est aussi un des points pleinement réussis, dû à cette ambiance redneck parfaitement retranscrite sans pour autant tomber dans la grossière caricature... la touche Rob Zombie ? Mais rendons à César ce qui lui appartient. Ce monde, pour exister, être crédible et accessoirement nous filer les foies, devait être illustré par un artiste digne de ce nom. Cet artiste est Richard Corben, Corben que j'apprécie beaucoup et que je trouve bien peu estimé en regard de son immense talent. Son style est si personnel, si particulier, que quand l'on a vu une seule vignette de Corben il est impossible de ne pas reconnaître ses dessins par la suite. Corben, qui dans cet album se régale de nous infliger les scènes les plus gore, de nous faire cadeau de quelques superbes formes féminines et surtout de nous dessiner un monstre qui effraie vraiment. Ce Sasquatch est un monument, à la démesure du talent de Corben, tout en muscles tendus jusqu'à saturation, en rage et en bave au lèvres, on a l'impression en regardant les cases de le voir se déplacer, de l'entendre hurler. En plus quand les couleurs sont à la hauteur du travail du maître, ça n'en est que plus extraordinaire. Un album que j'ai adoré, une histoire qui bien qu'horrible ne condamne pas bêtement le monstre, au contraire une certaine tendresse se dégage parfois de lui. Une histoire qui nous offre une conclusion à la morale fortement empreinte de valeurs écologistes. Bigfoot est un must, un chef-d'oeuvre auquel il manque juste la patine que donnent les années pour être une BD culte. JJJ
Taar le rebelle
Vous aurez remarqué que tous les avis précédents sont excessivement négatifs sur "Taar le Rebelle", mais nos critiques avouent néanmoins tous avoir lu tous les tomes. Réaction typique de ceux qui ont adoré lire "Taar le rebelle" mais blasés par les années oublient le plaisir qu'ils y ont pris. Voilà la vérité : cette série de 1978 est tout bonnement excellente ! Ce n'est ni gentillet, ni moral, ni naïf, puisque Taar passe son temps à tuer des animaux, monstres ou magiciens qui ne lui ont pas forcément cherché noise ; non Taar n'a rien à voir avec Rahan, c'est plutôt un Conan un peu moins solitaire et barbare... Mais ce qui "coince" pour les critiques, ce qui est devenu insupportable en 2006, c'est ceci : Taar est grand, beau, fort, blond aux yeux bleus et botte les fesses des créatures inférieures. Il est dommage de s'arrêter à ce point de détail pour dénigrer ce digne représentant du genre Heroic Fantasy. ( note : la preuve que les blonds sont devenus personna non grata : http://ch.altermedia.info/culture/rahan-au-cinma_592.html )
La Sirène des pompiers
Deux choses m’ont d’emblée attirée : le sujet, une histoire de sirène, et la couverture, toute en contraste entre les lignes droites du carrelage et les courbes voluptueuses de la sirène. Cependant ce ne fut pas décisif car, de prime abord, le dessin des planches ne me paraissait pas fameux, encore un clone de Christophe Blain, me disais-je. Alors, j’ai reposé l’album sur la pile. Et puis... Deux jours plus tard, je me retrouve de nouveau devant l’album, je le feuillette de façon moins superficielle, et là, quelques planches retiennent mon attention : des tableaux dans une galerie d’art, des sirènes, je me dis que cette histoire est peut-être décidément pour moi. En effet, je suis toujours vivement intéressée par une BD qui aborde le thème de la création artistique, et particulièrement lorsqu’il s’agit de peinture, et par ailleurs, j’aime beaucoup les histoires qui mettent en scène des créatures fantastiques, comme les fées ou les sirènes. J’ai donc craqué. Et bien m’en a pris ! Certes, je reconnais que si on ne s’intéresse pas du tout à la peinture, il ne reste que l’histoire d’une sirène partie à la découverte d’un univers qui la fascinait : Paris. Mais, c’est frais, la sirène est attachante, il y a quelques scènes aquatiques assez réussies, une histoire originale, qui tient la route, et qui a le mérite de se conclure en un volume, bref, je ne regrette pas du tout mon achat !