La Maison au Bord du Monde (The House of the Borderland)

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

Eternel classique lu et relu depuis sa publication à Londres en 1908, La Maison au Bord du Monde de William Hope Hodgson mélange science-fiction, "fantasy" et horreur occulte. Aujourd'hui Richard Corben, légende vivante des comics, reconnu depuis longtemps comme un illustrateur novateur de l'horreur cosmique, et son collaborateur de longue date Simon Revelstroke, mettent leur grande passion et leur maitrise graphique au service de cette adaptation étonnante au service d'un classique de l'horreur.


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République d'Irlande, octobre 1852, Deux jeunes garçons, Edward et Colly, fraichement sortis d'Oxford par la petite porte, courent l'aventure au gré des chemins et de leurs envies, ce qui les conduit un soir au hameau de Kraighten. Ils décident de s'arreter au pub pour prendre un verre, mais très vite une brouille avec les autochtones dégénère et ils sont obligés de prendre la poudre d'escampete. Poursuivis dans les Landes par une foule xénophobe et furieuse, ils trouvent refuge prés d'une maison dont il ne reste que des ruines et décident d'y rester cachés un moment. En fouillant les décombres Colly trouve un vieux livre mité qui commence ainsi: "Ceci est le testament de Byron Gault, commencé en cette année de notre seigneur de sang 1816". Ce livre relate les faits étranges s'étant déroulés dans "la maison au bord du monde", l'histoire de Byron et Mary aux prises avec des forces surnaturelles dans une maison hantée par les pires horreurs. Colly et Edward arriveront au therme de l'histoire mais la maison au bord du monde n'oublie personne, difficile de s'en échapper quand on s'y trouve piégé...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 2003
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Maison au Bord du Monde © Toth 2003
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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19/09/2006 | JJJ
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Par Présence
Note: 5/5
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Richard Corben conjure l'horreur imaginée par William Hope Hodgson. - Une paire d'amis faisant du camping en Irlande en 1952 a maille à partir avec des villageois dans un pub. Ils s'enfuient à travers la lande pour aboutir aux ruines d'une demeure dans lesquelles ils trouvent un journal intime qui raconte comment un homme a lutté contre des monstres qui ont pris possession de sa sœur. La lecture révèle l'horreur innommable tapie aux abords du manoir et la descente paranoïaque du propriétaire. Mais l'horreur reprend du service quand les 2 amis sont rattrapés par les villageois meurtriers. Les comics de Richard Corben sont rares et ils sont précieux. 30 ans après sa période de gloire, il revient travailler pour Marvel et DC (la branche vertigo). "House on the borderland" est un projet de l'année 2000. Il s'agit d'une adaptation d'un roman de William Hope Hodgson intitulé "La maison au bord du monde" et paru en 1908. Les écrits de ce romancier ont également été une forte influence sur Alan Moore qui a utilisé le personnage principal du roman Carnacki : le chasseur de fantômes pour l'insérer dans l'incarnation de 1910 de la League of Extraordinary Gentlemen (voir le "Dossier noir"). Je n'ai pas lu le roman d'origine qui est portée aux nues par Alan Moore dans l'introduction de ce tome. À l'évidence, Simon Revelstroke a souhaité intégrer des extraits de l'oeuvre originale, ce qui conduit à des pavés de textes plus importants que dans un comics de base. Pour autant, ces monologues intérieurs du personnage principal ne gênent pas le récit, mais le renforce. Cette histoire de monstres du dehors s'apparente à une analyse psychologique des angoisses et terreurs refoulées du héros. La construction du récit reflète cette découverte angoissante et non linéaire du subconscient en avançant par saccades et en faisant douter régulièrement le lecteur de la véracité du récit. Pour moi, ce récit se situe au même niveau que les délires les plus angoissants et les plus paranoïaques des romans d'Howard Philips Lovecraft. Mais, bien évidemment, ce qui m'a attiré avant tout ce sont les illustrations du maître. Il réalise comme d'habitude les dessins et les encrages, mais il a laissé la responsabilité de la mise en couleurs à un autre, Lee Loughridge. Ce dernier a opté pour des teintes simples, sans dégradés qui rappellent les techniques limitées des années 1970. D'un coté le lecteur a l'impression de se retrouver dans un comics du bon vieux temps, de l'autre il regrette la flamboyance paroxystique des couleurs des sagas de Den. Richard Corben a recours à son style habituel : quelques éléments curieusement simplistes dans des décors très réalistes. Sa patte est absolument intacte et a gardé toute sa magie : les nuages de fumée tridimensionnels quand les personnages tirent à la pétoire, le mélange à la fois hideux et à la fois cartoon utilisé pour les monstres, les veines saillantes sur les bras, les cases fragmentées pour augmenter l'impact des coups, les feuilles simplifiées de la végétation, l'aspect impénétrable des taillis, les muscles en mouvement sous la peau, etc. Cette histoire fut pour moi un vrai plaisir de lecture qui se base sur un modèle d'écriture un peu ancien mais toujours aussi dérangeant avec des illustrations d'un créateur qui a une vision personnelle de la réalité. Si seulement un éditeur courageux voulait bien rééditer les aventures de Den...

16/04/2024 (modifier)

Mon dieu, c’est quoi ce truc ? La seule chose que j’ai appréciée dans cet album, est la préface d’Alan Moore. Ceci dit, elle m’a bien induite en erreur sur l’intérêt de ce qui suivait. En fait, on assiste assez rapidement à une banale histoire d’horreur, noyée sous un discours un peu baroque pour apporter un semblant de vernis littéraire à un récit qui donne rapidement dans la surenchère gore. La narration, à tiroirs, achève de perdre le lecteur dans les méandres du scénario. Le narrateur rêve-t’il ou non ? A vrai dire, lui-même ne le sait pas. On sombre dans la grandiloquence et -de mon point de vue- dans le n’importe quoi, à moins d’adhérer au discours. En outre, je trouve le dessin et les couleurs très laids, d’un mauvais goût outrancier, ajoutant encore à l’absence de finesse du scénario. Bref, il y a peut-être des amateurs pour ce genre de récits, mais je n’en fait pas partie.

21/08/2007 (MAJ le 21/04/2008) (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

Ouch, le posteur de la série m’avait pourtant prévenu : c’est une BD difficile d’accès ! Pour être honnête, je n’ai pas compris grand chose. Le scénario jongle avec les ellipses, les rêves, les hallucinations, et il faut vraiment rester concentré pour ne pas décrocher… En refermant le bouquin j’ai ressenti une grande frustration… j’avais vraiment l’impression d’être passé à coté de quelque chose de grandiose (le roman dont la BD est tirée est quand même un classique de la littérature horreur/fantastique). Bon, la lecture ne m’a quand même pas été complètement désagréable. J’aime beaucoup le style verbeux (certains dirons prétentieux) des textes, le dessin est vraiment sympa, et l’atmosphère qui se dégage de l’ensemble est bien noire, bien gothique… A lire, si vous aimez les histoires un peu oniriques et compliquées, à la limite de la compréhension.

04/12/2006 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5

Alan Moore au travers d'une préface enflammée de quatre pages nous parle du roman originel, non de cette adaptation en BD. Cette précision est donné par Moore lui-même dès le début de son propos. La préface a tout de même été rédigée à l'occasion de la sortie de cet album. Cette préface est un vrai plaisir à lire, Moore pour cette occasion nous fait profiter en quelques mots de son habileté verbeuse et réussit à nous donner une furieuse occasion de dénicher le bouquin. Entrons maintenant dans le vif du sujet, La maison au Bord du monde est une BD difficile d'accès, il faut vraiment apprécier le fantastique pour prendre du plaisir à cette lecture, et même ne pas hésiter à se replonger plusieurs fois dans l'album pour en apprécier toute la substance. L'histoire est complexe, de nombreux évènements se déroulent à la frontière de plusieurs mondes, il y a beaucoup d'ellipses, la narration utilise un phrasé très littéraire, cette BD respecte son matériau d'origine et n'a pas d'autre vocation que de raconter une étrange histoire, l'aspect récréatif n'est pas de mise. Forces occultes, confusion des esprits, créatures démoniaques, ambiance malsaine, autant dire qu'en tant que lecteur on se sent secoué et on s'égare dans cette histoire, on se laisse porter sans trop savoir où elle nous mènera mais la fascination opère. Le mélange de ce texte très travaillé, en totale adéquation avec des dessins qui nous offrent une vue de toutes ces choses étranges, provoque un effet de chaos. Après fermeture du bouquin, il faut un temps pour comprendre pleinement et apprécier l'histoire. Avec un tel thème Corben laisse exploser son talent sans retenue, les fantasmes visuels les plus fous sont de mise, l'ambiance du livre s'en retrouve fortement enrichie et moi en tournant les pages, je l'admire. Des créatures improbables, des décorations baroques, des visions de l'esprit, le tout représenté de façon hyperréaliste, c'est l'éclate garantie. Un album que j'aime, au titre poétique, dont on pourrait dire un incroyable somme de choses compte tenu des interprétations qu'il peut nous offrir. Une expérience à tenter. JJJ

19/09/2006 (modifier)