Mon coup de coeur pour 2017!
J'ai tout aimé dans ce one shot. Tout d'abord le scénario, qui m'a appris l'existence des hibakusha d'une part, et qui balance entre réalité de l'horreur de cette guerre, et amour fantasmé d'autre part.
Mais ce que j'ai aimé par dessus tout ce sont les dessins magnifiques et le choix des couleurs entre sobriété et magnificence du rouge.
Quel plaisir de tenir cette BD entre les mains!
Alexis Deacon est un auteur-illustrateur anglais et ce conte médiéval sombre est paru initialement chez Nobrow Editions. Il met en scène dans une ambiance légèrement onirique un concours organisé pour succéder à la tête du pouvoir d'un royaume suite à la mort de la matriarche Matarka. Cinquante concurrents se retrouvent convoqués en pleine nuit pour entamer ce défi. Parmi eux de farouches intrigants envieux de conquérir le trône mais aussi d'autres qui ont bien moins d'ambition voire aucune envie d'y participer. Mais voilà, c'est la sinistre sorcière Niope qui organise le concours à la façon d'un maléfice qui implique tous les participants et l'organisatrice elle-même et auquel personne ne peut échapper autrement que par la mort.
Le récit s'entame pour les lecteurs comme pour l'héroïne principale comme un mauvais rêve, une brusque plongée dans un concours mortel à peine tiré du sommeil nocturne. L'ambiance est posée, elle est à la fois fantastique, sombre et légèrement irréelle. Mais son aspect inquiétant doit faire face à des personnalités fortes et intéressantes. La jeune héritière intelligente et très brave, l'arriviste sournois et dangereux mais en réalité traumatisé par sa jeunesse, la gentille sorcière trop faible face à la puissante Niope, ou encore le petit bourgeois qui mêle ridicule et insouciance à une bonne volonté et un amour de jeunesse... Bien malgré eux, ils vont devoir essayer de s'allier alors que le maléfice les forcent à se dresser les uns contre les autres.
Ce qui commence comme une simple suite d'épreuves magiques dont on imagine initialement que la gentille héroïne va sûrement sortir vainqueur comme dans n'importe quel aimable conte, se révèle rapidement bien plus imprévisible, complexe et surtout captivant. Le lecteur est pris dans le rythme et les rebondissements de l'intrigue.
L'ensemble est soutenu par un graphisme et une colorisation tout en atmosphère qui fonctionne parfaitement pour entretenir le charme de cette bande dessinée.
Une chouette lecture dont il me tarde de lire la conclusion.
Cette série est visiblement inspirée d’une autobiographie (je ne connaissais ni ce livre ni le bonhomme), et promet d’être rapidement conclue par un second tome (qui se fait attendre depuis plusieurs années toutefois...).
Mais déjà cette première partie est assez captivante. Elle nous présente un homme, Charles Duchaussois, qui traverse les événements de mai 1968 en petit délinquant, et qui part ensuite dans un long, très long trip : dans ce premier tome, nous le voyons au Liban, en Turquie, puis en Inde, et le quittons lorsqu’il part pour le Népal.
Toujours en marge de la société, vivotant de manière pas toujours légale, et expérimentant à peu près toutes les drogues, Charles est un homme plein de vie, qui est un peu l’image d’une époque, marqué par la liberté (sexuelle, de parole, de voyager) et les grandes remises en cause. Si les enjeux sociétaux et politiques de mai 1968 le laissaient froid, Charles remet bien en cause une certaine société, par ses manières et sa fuite en avant.
Pour le moment, cette histoire se laisse lire de manière agréable (le dessin de Jef, très fluide, y est aussi pour quelque chose), et j’attends de voir comment va se finir ce trip dans le second tome.
Le dernier dimanche matin à Angoulême, j'arpentais l'allée centrale de la bulle des indés en compagnie du sieur PAco quand, oh joie, nous apercevons pas moins que le sieur L. Trondheim himself sur le stand de l'Association qui dédicace à tour de crayon. Je feuillette, me demandant tout de même s'il est bien raisonnable d'acheter cette BD qui de prime abord me semble un tantinet juvénile pour mes cheveux blancs.
Et puis zou, je me lance, fais la queue un court moment et me retrouve avec une dédicace fort originale. Une fois de retour je lis que dis-je je dévore cette bande et me dit in petto mais le bougre c'est pas un truc pour gamins ça. Finalement ce Lapinot a pas mal de choses à nous dire sur notre mode de vie, nos relations aux autres. Plus qu'un faire valoir, Richard assène quelques vérité bien senties.
Allez j'avoue je ne connaissais pas ce Lapinot mais nul doute qu'après cette lecture j'irai m'y coller sur ses autres aventures. Très, très sympa.
Elle me plait bien cette petite Courtney. C'est un peu par hasard que j'ai fait sa connaissance à l'occasion d'un vide grenier puis elle à sagement attendu noyée dans la pile de choses à lire. Finalement c'est fait et c'est une heureuse surprise, je ne dirais pas que ce qui m'a le plus emballé est le dessin que je trouve tout de même un peu raide. La colorisation plutôt sombre ne me gêne pas car elle correspond finalement bien à l'ambiance des récits proposés.
Les scénarios sont malins et nous entraînent dans des aventures abracadabrantesques peuplées de tous les monstres que notre imaginaire connait bien. S'il n'y avait que cela l'on pourrait se dire que c'est un brin léger mais il faut y ajouter les états d'âmes de notre brave Courtney pré ado en mal d'amour et de reconnaissance. Avec son caractère déluré, anticonformiste elle fonce, va de l'avant sans se soucier des conséquences de ses actes.
Pas d'horreur sanguinolente, finalement des histoires que l'on pourrait lire aux enfants sans craindre qu'ils fassent d'horribles cauchemars.
Etonné par la qualité des dédicaces de Accardi, je m'étais attardé sur le stand, finissant par prendre les deux volumes que j'ai fait dédicacer et dont je suis encore très content aujourd'hui. Maintenant, acheter une BD les yeux fermés, c'est prendre le risque d'être déçu.
Et ce ne fut pas le cas ! Bien que le scénario ne soit pas d'une originalité folle, on sent toute l'influence des grands films de samouraï, mélange entre combats de sabres et vieux maîtres légendaires, mais aussi royaumes en crises et conflits paysans. C'est un ensemble classique et mainte fois ressassé, mais qui est plaisant à lire. Le dessin très dynamique apporte beaucoup à l'ensemble, surtout dans les combats et les actions. La colorisation est un peu fade par contre.
Mais ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est que les auteurs développent autre chose de bien différent dans le tome 2, passant à l'univers des courtisanes et de la vengeance. On retrouve des thématiques communes, mais avec une histoire différente. Ce qui m'a surpris, c'est le ton progressivement plus sombre et la fin. Je ne m'attendais pas à ce que ça finisse de cette manière, mais j'ai bien apprécié cette touche de noirceur, rehaussé par le dessin qui joue sur un aspect plus contemplatif.
En réalité, la note devrait être de 3.5, mais j'arrondis au supérieur parce qu'il se dégage quelque chose de plutôt positif de l'ensemble. C'est une bonne série, qui n'a rien d'exceptionnel dans son propos mais qui le développe très bien. Ca fait plaisir à lire, et j'en suis ressorti charmé. Honnêtement, je la recommande.
En voilà une série qu'elle est chouette!
Avec Soeur Marie Thérèse (des batignolles), on est dans la caricature pure et dure. Et c'est ça qu'est bon!
La chère Marie Thérèse s'ennuie sec au milieu de ses consoeurs et des curés, et agrémente son existence comme elle le peut : en allant au bistrot, en harcelant sexuellement Jésus (le concierge), en emmerdant la soeur supérieure ou en se castagnant avec le ou la première venue. Cette bonne soeur est immorale, horrible et c'est pour ça qu'on l'aime. Son look est, comme le dit justement Noirdésir, impayable.
Car c'est vraie qu'elle a une bonne tronche, Soeur Marie Thérèse. Maëster la croque de façon admirable, et je peux me marrer rien qu'en la regardant, sur certaines cases.
L'humour noir est ici acéré et me fait mourrir de rire. Et pour ce type de série, je trouve qu'il n'y a pas trop de gags lourdingues. D'habitude, dans les séries Fluide, même quand j'apprécie, je trouve certaines histoires un peu lourdes. Là, je trouve que c'est assez égal.
La religion catholique est critiquée à tout va, et parfois assez intelligemment (bon, parfois, c'est plus brut mais toujours drôle).
Bref, Soeur Marie Thérèse, c'est vachement chouette. Après, bien sur, ce type de bd ne peut pas plaire à tout le monde, c'est dans son ADN si j'ose dire. Mais c'est au moins à tester.
"Je m'appelle Lisa et je collectionne les petits os et les cailloux étranges"
Première phrase de cette BD qui m'a littéralement happée car avec cet auteur qui plus est est une belle personne il faut savoir se laisser aller, accepter de partir à la découverte d'un monde onirique peuplé de frêles créatures (en apparence). T Sandoval auteur mexicain, amateur de Gabriel Garcia Marquez et de Lovecraft, possède un univers très particulier magnifié par son dessin à l'aquarelle si atypique et à des milles de la ligne claire.
L'univers qui nous est proposé ici entremêle un univers fantastiques peuplé de créatures qui ne le sont pas moins et les premiers émois amoureux de l'héroïne. Lisa donc profite de longues balades solitaires pour ramasser ses petits trésors, petits os et cailloux étranges. Au cours de l'une d'elle elle trouve un casque ancien mais également une "porte" magique qui l'entraine dans un monde onirique peuplé de créatures étranges. Là elle est prise pour une autre, rencontre son double qui lui dit:" Je suis une âme qui erre depuis l'aube des temps, mon peuple t'a confondue avec moi." De la à être prise pour une sorcière il n'y a qu'un pas que franchissent allègrement les enfants du village. Parmi ces enfants il y a Juan pour qui Lisa éprouve des sentiments nouveaux pour elle.
Racontée de cette manière l'histoire parait assez simple voire simpliste. C'est sans compter sur le travail graphique de Tony Sandoval qui avec son trait un peu tremblé et ses couleurs douces réussit à plonger le lecteur dans son monde. C'est beau, onirique, personnellement j'en redemande. j'avoue être resté en admiration ou plutôt en voyage devant certaines des planches de cet album. Conte fantastique qui ne se cantonne pas à ce thème puisqu'il aborde également les émois amoureux de l’adolescence. Cette BD en plus d'être bien fichue procure un moment de rêve plutôt agréable et elle m'a permis de rencontrer un homme de culture fort sympathique.
A lire...
Je n'aime pas les sports automobiles, je n'aime pas les engins à moteur de tous poils et je ne suis nullement un fan de moto. Par contre, la bd, j'aime bien. Et la rencontre entre ces deux univers est une réussite, en ce qui me concerne.
Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. J'avais déjà lu Les Motards et n'avait pas été spécialement emballé.
Mais là, c'est une franche réussite. Nul besoin de posséder des connaissances en la matière pour apprécier l'humour de la série, construit autour de personnages tous plus hauts en couleurs les uns que les autres. Car ce qui fait le charme de cette bd, c'est les personnages : Ed la poignée, Paulo les gaz ou encore Pépé, sans oublier le fameux "Joe".
Ce qui fait aussi le charme de Joe Bar Team, c'est le dessin. C'est type Franquin, et c'est très bien réalisé. Les protagonistes sont admirablement croqués et les motos sont stylées (même si je n'y connais rien).
Personnellement j'ai commencé par le tome 2, du coup je n'ai pas été déçu du décalage, notamment d'époque, entre le premier et le deuxième album. J'ai lu les 5 premiers albums qui sont vraiment chouettes, j'en ai feuilleté un récemment mais ai préféré rester sur la bonne impression des premiers. Ma critique ne porte donc (évidemment) que sur ceux-là.
Allez, un petit coup de coeur pour une série qui me fait toujours autant rire, parfois aux éclats (merci Ed).
La première fois que j'ai entendu parler de Docteur Radar, c'est surtout pour son dessinateur que mon attention a été retenue. J'avais beaucoup aimé la trilogie d'Adam Sarlech avec son dessin angoissé et une histoire bien traitée.
Prenant connaissant du pitch, j'avoue, cela m'a légèrement calmé : une énième histoire de détective façon roman feuilleté dans la lignée des Fantomas d'antan. Je n'étais guère emballée mais attirée par Bézian, je me suis procuré le premier tome qui somme toute s'est avéré plutôt agréable à lire, une histoire bien menée avec une fin ouverte. Je sortais donc de cette première aventure avec un sentiment assez agréable mais une légère frustration ne sachant s'il y aurait une suite ou pas.
Quatre ans plus tard, je vois dans le programme des sorties un nouvel album du Docteur Radar. Allais-je me lancer dans l'aventure ? Et une fois de plus, j'y suis retournée en traînant légèrement des pieds. Et là, je dois dire, je suis convaincue. Les albums sont plus épais que d'habitude (de même que leur prix) mais cela vaut vraiment le détour : un bon détective mais surtout un grand méchant à la sauce James Bond avec des petites touches de réalisme. Vraiment un bon tour de force.
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Hibakusha
Mon coup de coeur pour 2017! J'ai tout aimé dans ce one shot. Tout d'abord le scénario, qui m'a appris l'existence des hibakusha d'une part, et qui balance entre réalité de l'horreur de cette guerre, et amour fantasmé d'autre part. Mais ce que j'ai aimé par dessus tout ce sont les dessins magnifiques et le choix des couleurs entre sobriété et magnificence du rouge. Quel plaisir de tenir cette BD entre les mains!
Geis
Alexis Deacon est un auteur-illustrateur anglais et ce conte médiéval sombre est paru initialement chez Nobrow Editions. Il met en scène dans une ambiance légèrement onirique un concours organisé pour succéder à la tête du pouvoir d'un royaume suite à la mort de la matriarche Matarka. Cinquante concurrents se retrouvent convoqués en pleine nuit pour entamer ce défi. Parmi eux de farouches intrigants envieux de conquérir le trône mais aussi d'autres qui ont bien moins d'ambition voire aucune envie d'y participer. Mais voilà, c'est la sinistre sorcière Niope qui organise le concours à la façon d'un maléfice qui implique tous les participants et l'organisatrice elle-même et auquel personne ne peut échapper autrement que par la mort. Le récit s'entame pour les lecteurs comme pour l'héroïne principale comme un mauvais rêve, une brusque plongée dans un concours mortel à peine tiré du sommeil nocturne. L'ambiance est posée, elle est à la fois fantastique, sombre et légèrement irréelle. Mais son aspect inquiétant doit faire face à des personnalités fortes et intéressantes. La jeune héritière intelligente et très brave, l'arriviste sournois et dangereux mais en réalité traumatisé par sa jeunesse, la gentille sorcière trop faible face à la puissante Niope, ou encore le petit bourgeois qui mêle ridicule et insouciance à une bonne volonté et un amour de jeunesse... Bien malgré eux, ils vont devoir essayer de s'allier alors que le maléfice les forcent à se dresser les uns contre les autres. Ce qui commence comme une simple suite d'épreuves magiques dont on imagine initialement que la gentille héroïne va sûrement sortir vainqueur comme dans n'importe quel aimable conte, se révèle rapidement bien plus imprévisible, complexe et surtout captivant. Le lecteur est pris dans le rythme et les rebondissements de l'intrigue. L'ensemble est soutenu par un graphisme et une colorisation tout en atmosphère qui fonctionne parfaitement pour entretenir le charme de cette bande dessinée. Une chouette lecture dont il me tarde de lire la conclusion.
Flash ou le grand voyage
Cette série est visiblement inspirée d’une autobiographie (je ne connaissais ni ce livre ni le bonhomme), et promet d’être rapidement conclue par un second tome (qui se fait attendre depuis plusieurs années toutefois...). Mais déjà cette première partie est assez captivante. Elle nous présente un homme, Charles Duchaussois, qui traverse les événements de mai 1968 en petit délinquant, et qui part ensuite dans un long, très long trip : dans ce premier tome, nous le voyons au Liban, en Turquie, puis en Inde, et le quittons lorsqu’il part pour le Népal. Toujours en marge de la société, vivotant de manière pas toujours légale, et expérimentant à peu près toutes les drogues, Charles est un homme plein de vie, qui est un peu l’image d’une époque, marqué par la liberté (sexuelle, de parole, de voyager) et les grandes remises en cause. Si les enjeux sociétaux et politiques de mai 1968 le laissaient froid, Charles remet bien en cause une certaine société, par ses manières et sa fuite en avant. Pour le moment, cette histoire se laisse lire de manière agréable (le dessin de Jef, très fluide, y est aussi pour quelque chose), et j’attends de voir comment va se finir ce trip dans le second tome.
Les Nouvelles Aventures de Lapinot
Le dernier dimanche matin à Angoulême, j'arpentais l'allée centrale de la bulle des indés en compagnie du sieur PAco quand, oh joie, nous apercevons pas moins que le sieur L. Trondheim himself sur le stand de l'Association qui dédicace à tour de crayon. Je feuillette, me demandant tout de même s'il est bien raisonnable d'acheter cette BD qui de prime abord me semble un tantinet juvénile pour mes cheveux blancs. Et puis zou, je me lance, fais la queue un court moment et me retrouve avec une dédicace fort originale. Une fois de retour je lis que dis-je je dévore cette bande et me dit in petto mais le bougre c'est pas un truc pour gamins ça. Finalement ce Lapinot a pas mal de choses à nous dire sur notre mode de vie, nos relations aux autres. Plus qu'un faire valoir, Richard assène quelques vérité bien senties. Allez j'avoue je ne connaissais pas ce Lapinot mais nul doute qu'après cette lecture j'irai m'y coller sur ses autres aventures. Très, très sympa.
Courtney Crumrin
Elle me plait bien cette petite Courtney. C'est un peu par hasard que j'ai fait sa connaissance à l'occasion d'un vide grenier puis elle à sagement attendu noyée dans la pile de choses à lire. Finalement c'est fait et c'est une heureuse surprise, je ne dirais pas que ce qui m'a le plus emballé est le dessin que je trouve tout de même un peu raide. La colorisation plutôt sombre ne me gêne pas car elle correspond finalement bien à l'ambiance des récits proposés. Les scénarios sont malins et nous entraînent dans des aventures abracadabrantesques peuplées de tous les monstres que notre imaginaire connait bien. S'il n'y avait que cela l'on pourrait se dire que c'est un brin léger mais il faut y ajouter les états d'âmes de notre brave Courtney pré ado en mal d'amour et de reconnaissance. Avec son caractère déluré, anticonformiste elle fonce, va de l'avant sans se soucier des conséquences de ses actes. Pas d'horreur sanguinolente, finalement des histoires que l'on pourrait lire aux enfants sans craindre qu'ils fassent d'horribles cauchemars.
Chanbara
Etonné par la qualité des dédicaces de Accardi, je m'étais attardé sur le stand, finissant par prendre les deux volumes que j'ai fait dédicacer et dont je suis encore très content aujourd'hui. Maintenant, acheter une BD les yeux fermés, c'est prendre le risque d'être déçu. Et ce ne fut pas le cas ! Bien que le scénario ne soit pas d'une originalité folle, on sent toute l'influence des grands films de samouraï, mélange entre combats de sabres et vieux maîtres légendaires, mais aussi royaumes en crises et conflits paysans. C'est un ensemble classique et mainte fois ressassé, mais qui est plaisant à lire. Le dessin très dynamique apporte beaucoup à l'ensemble, surtout dans les combats et les actions. La colorisation est un peu fade par contre. Mais ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est que les auteurs développent autre chose de bien différent dans le tome 2, passant à l'univers des courtisanes et de la vengeance. On retrouve des thématiques communes, mais avec une histoire différente. Ce qui m'a surpris, c'est le ton progressivement plus sombre et la fin. Je ne m'attendais pas à ce que ça finisse de cette manière, mais j'ai bien apprécié cette touche de noirceur, rehaussé par le dessin qui joue sur un aspect plus contemplatif. En réalité, la note devrait être de 3.5, mais j'arrondis au supérieur parce qu'il se dégage quelque chose de plutôt positif de l'ensemble. C'est une bonne série, qui n'a rien d'exceptionnel dans son propos mais qui le développe très bien. Ca fait plaisir à lire, et j'en suis ressorti charmé. Honnêtement, je la recommande.
Soeur Marie-Thérèse des Batignolles
En voilà une série qu'elle est chouette! Avec Soeur Marie Thérèse (des batignolles), on est dans la caricature pure et dure. Et c'est ça qu'est bon! La chère Marie Thérèse s'ennuie sec au milieu de ses consoeurs et des curés, et agrémente son existence comme elle le peut : en allant au bistrot, en harcelant sexuellement Jésus (le concierge), en emmerdant la soeur supérieure ou en se castagnant avec le ou la première venue. Cette bonne soeur est immorale, horrible et c'est pour ça qu'on l'aime. Son look est, comme le dit justement Noirdésir, impayable. Car c'est vraie qu'elle a une bonne tronche, Soeur Marie Thérèse. Maëster la croque de façon admirable, et je peux me marrer rien qu'en la regardant, sur certaines cases. L'humour noir est ici acéré et me fait mourrir de rire. Et pour ce type de série, je trouve qu'il n'y a pas trop de gags lourdingues. D'habitude, dans les séries Fluide, même quand j'apprécie, je trouve certaines histoires un peu lourdes. Là, je trouve que c'est assez égal. La religion catholique est critiquée à tout va, et parfois assez intelligemment (bon, parfois, c'est plus brut mais toujours drôle). Bref, Soeur Marie Thérèse, c'est vachement chouette. Après, bien sur, ce type de bd ne peut pas plaire à tout le monde, c'est dans son ADN si j'ose dire. Mais c'est au moins à tester.
Mille tempêtes
"Je m'appelle Lisa et je collectionne les petits os et les cailloux étranges" Première phrase de cette BD qui m'a littéralement happée car avec cet auteur qui plus est est une belle personne il faut savoir se laisser aller, accepter de partir à la découverte d'un monde onirique peuplé de frêles créatures (en apparence). T Sandoval auteur mexicain, amateur de Gabriel Garcia Marquez et de Lovecraft, possède un univers très particulier magnifié par son dessin à l'aquarelle si atypique et à des milles de la ligne claire. L'univers qui nous est proposé ici entremêle un univers fantastiques peuplé de créatures qui ne le sont pas moins et les premiers émois amoureux de l'héroïne. Lisa donc profite de longues balades solitaires pour ramasser ses petits trésors, petits os et cailloux étranges. Au cours de l'une d'elle elle trouve un casque ancien mais également une "porte" magique qui l'entraine dans un monde onirique peuplé de créatures étranges. Là elle est prise pour une autre, rencontre son double qui lui dit:" Je suis une âme qui erre depuis l'aube des temps, mon peuple t'a confondue avec moi." De la à être prise pour une sorcière il n'y a qu'un pas que franchissent allègrement les enfants du village. Parmi ces enfants il y a Juan pour qui Lisa éprouve des sentiments nouveaux pour elle. Racontée de cette manière l'histoire parait assez simple voire simpliste. C'est sans compter sur le travail graphique de Tony Sandoval qui avec son trait un peu tremblé et ses couleurs douces réussit à plonger le lecteur dans son monde. C'est beau, onirique, personnellement j'en redemande. j'avoue être resté en admiration ou plutôt en voyage devant certaines des planches de cet album. Conte fantastique qui ne se cantonne pas à ce thème puisqu'il aborde également les émois amoureux de l’adolescence. Cette BD en plus d'être bien fichue procure un moment de rêve plutôt agréable et elle m'a permis de rencontrer un homme de culture fort sympathique. A lire...
Joe Bar Team
Je n'aime pas les sports automobiles, je n'aime pas les engins à moteur de tous poils et je ne suis nullement un fan de moto. Par contre, la bd, j'aime bien. Et la rencontre entre ces deux univers est une réussite, en ce qui me concerne. Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. J'avais déjà lu Les Motards et n'avait pas été spécialement emballé. Mais là, c'est une franche réussite. Nul besoin de posséder des connaissances en la matière pour apprécier l'humour de la série, construit autour de personnages tous plus hauts en couleurs les uns que les autres. Car ce qui fait le charme de cette bd, c'est les personnages : Ed la poignée, Paulo les gaz ou encore Pépé, sans oublier le fameux "Joe". Ce qui fait aussi le charme de Joe Bar Team, c'est le dessin. C'est type Franquin, et c'est très bien réalisé. Les protagonistes sont admirablement croqués et les motos sont stylées (même si je n'y connais rien). Personnellement j'ai commencé par le tome 2, du coup je n'ai pas été déçu du décalage, notamment d'époque, entre le premier et le deuxième album. J'ai lu les 5 premiers albums qui sont vraiment chouettes, j'en ai feuilleté un récemment mais ai préféré rester sur la bonne impression des premiers. Ma critique ne porte donc (évidemment) que sur ceux-là. Allez, un petit coup de coeur pour une série qui me fait toujours autant rire, parfois aux éclats (merci Ed).
Docteur Radar
La première fois que j'ai entendu parler de Docteur Radar, c'est surtout pour son dessinateur que mon attention a été retenue. J'avais beaucoup aimé la trilogie d'Adam Sarlech avec son dessin angoissé et une histoire bien traitée. Prenant connaissant du pitch, j'avoue, cela m'a légèrement calmé : une énième histoire de détective façon roman feuilleté dans la lignée des Fantomas d'antan. Je n'étais guère emballée mais attirée par Bézian, je me suis procuré le premier tome qui somme toute s'est avéré plutôt agréable à lire, une histoire bien menée avec une fin ouverte. Je sortais donc de cette première aventure avec un sentiment assez agréable mais une légère frustration ne sachant s'il y aurait une suite ou pas. Quatre ans plus tard, je vois dans le programme des sorties un nouvel album du Docteur Radar. Allais-je me lancer dans l'aventure ? Et une fois de plus, j'y suis retournée en traînant légèrement des pieds. Et là, je dois dire, je suis convaincue. Les albums sont plus épais que d'habitude (de même que leur prix) mais cela vaut vraiment le détour : un bon détective mais surtout un grand méchant à la sauce James Bond avec des petites touches de réalisme. Vraiment un bon tour de force.