Ici Olivier Vatine adapte un roman de Stefan Wul paru en 1958, auteur prolifique mais que je trouve un brin surannéet qui avouons le est un peu vieillot dans sa forme, en effet les races extraterrestres nous sont bien plus familières aujourd'hui qu'à l'époque de la sortie du roman.
Depuis la mort de sa fille Lise, Martha est inconsolable. Son seul espoir semble résider en la personne de Joachim, nanobiologiste de renom assigné à résidence sur Mars ou l'humanité a émigrée une fois la terre dévastée. Dans un premier temps contraint, le jeune chercheur y voit l'opportunité de poursuivre ses recherches afin de cloner Lise et d'en faire une réplique aussi parfaite que possible, tel qu'elle était au moment de sa mort.
Dans le roman de Wul les choses étaient traitées de manières vieillottes, un peu désuètes. Ici O. Vatine remet les choses au gout du jour. Une présentation rapide du contexte Martien et Terrien, puis l'histoire se focalise sur la relation Martha, Joachim dans un lieu unique, une citadelle inspirée des délires architecturaux de Louis II de Bavière.
Une ambiance victorienne de décors néo-gothiques et une galerie de personnages et de créatures issue des meilleurs contes macabres du XIX ème siècle.
Et puis il y a le dessin de Alberto Varanda et la mesdames et messieurs, attention c'est du très grand art. Il y a longtemps que je n'avais pas vue quelque chose du même niveau. Imaginons un mix entre le grandissime Bernie Wrightson et Gustave Doré qui auraient été aidé par F. Shuitten et Andreas.
Un dessin ou le clair obscur est parfaitement maitrisé que je n'hésite pas à qualifier de grandiose, personnellement je suis resté scotché devant certaines planches pendant longtemps.
Voila donc un one shot de très haute volée et de très haute tenue dont je fais mon coup de cœur du moment. Histoire gothique comme j'aime ambiance oppressante et puis j'ai un petit faible pour ces céphalopodes très Lovecraftiens.
Il est assez mal poli de demander son âge à un vieux monsieur surtout lorsqu’il atteint l’âge de bronze. Pour autant, c’est également une période qui s’étend sur 2000 ans de -3000 à -1000ans avant Jésus-Christ avec un usage assez important de la métallurgie du bronze.
On va s’intéresser à la civilisation mycénienne à la fin de cet âge du bronze. La mer Egée va être l’objet de toutes les convoitises pour le contrôle du commerce. Que dire de la cité de Troie qui relie le passage à la mer Noire ? La plus célèbre des guerres antiques va avoir lieu dans cette cité riche et prospère.
On va suivre le destin de Pâris qui va enlever la belle Hélène donnant son prénom à la plus délicieuse des coupes glacées avec une poire de préférence. Le roi de Sparte ne va pas se laisser enlever sa femme comme cela. Il va se battre pour reprendre la plus belle du monde même si cela va couter des milliers de vies.
J’ai bien aimé ce récit tiré de la mythologie grecque car l’auteur ne va pas du tout faire intervenir les Dieux. Il n’y aura pas par conséquence des épisodes à connotation fantastique. Cela rend le récit assez réaliste sur ce qui a pu peut-être se passer même si les historiens émettent des doutes. J’ai bien aimé ce traitement de la mythologie car cela lui donne un aspect authentique que je n’avais pas forcément retrouvé jusqu’ici dans ce type de récit ayant ce cadre.
Pour le reste, on sait comment tout cela va se terminer mais comme dit, c’est le déroulé qui est assez intéressant de suivre.
Nausicaä est l’un de mes mangas préférés.
On retrouve les thèmes et les figures chers à Miyazaki comme l’écologie et la difficile cohabitation de l’homme et de la nature, l’absurdité de la guerre, des personnages féminins forts et charismatiques, la personnification de la nature à travers d’animaux géants ou l’importance de l’aviation. Et pourtant Nausicaä est assez différent des autres productions du « Maître » (à l’exception de Conan, fils du futur) qui tient certainement du choix de faire une œuvre de pure science-fiction. Graphiquement, on reconnait, il est vrai, immédiatement le style de Miyazaki ; autant dire que c’est magnifique.
L’histoire, sombre et complexe, est passionnante de bout en bout, parfaitement nourrie par l’incroyable univers de la saga, les nombreux personnages globalement très réussis et une narration maitrisée. Fait rare pour un manga, nous n’avons pas l’impression de suivre un feuilleton mais bien un récit homogène et pensé dans sa globalité dès le départ.
N’hésitez surtout pas à vous plonger cette œuvre géniale !
Un sacré croco.
Un livre pour enfants que j'ai pris plaisir à lire aux petits, de la même manière que Le Grand Méchant Renard. Cela ressemble à un exercice de style, découpant le livre en plusieurs parties : la première est clairement enfantine (les galères de Mr Croco), la 2ème avec le cochon déjà plus élaborée (avec l'excellente scène de l'élection pour le choix du cochon) et la 3ème clairement orientée action (l'évasion).
C'est léger et déjanté par moments, expressif et joilement coloré. Une belle découverte.
Très bel album qui se concentre sur le voyage effectué par Charles Darwin à bord du HMS Beagle, voyage on ne peut plus formateur pour lui ! De fait, c’est lors de celui-ci, au travers de découvertes géologiques, botaniques et zoologiques qu’il va avoir l’intuition de l’évolution des espèces.
Tout au long de ce voyage nous découvrons un homme curieux, ouvert, audacieux. Un humaniste aussi, farouchement opposé à l’esclavagisme. Un être qui croit à la civilisation comme vecteur d’évolution. Au plus les pages s’enchainent, au plus le personnage m’est devenu sympathique. Le dessin faussement naïf et la narration légère et vive qu’emploient Fabien Grolleau et Jérémie Royer comptent beaucoup dans mon appréciation finale. C’est pour moi le ton parfait pour donner un réel plaisir de lecture tout en instruisant le lecteur. Jamais rébarbatif, avec régulièrement le mot pour rire, il donne envie d’être curieux, de découvrir, de s’intéresser aux personnages, à leurs destinées, à leur époque.
Et puis ce périple en lui-même est une fameuse aventure en soi. Long de quasi 5 ans, il fait voyager ses participants à travers la terre entière, une terre encore mal connue où tout est sujet à découverte.
Enfin, l’audace dont doit faire montre Darwin pour oser développer une intuition profondément blasphématoire à une époque où la sacro-sainte religion chrétienne domine les hommes et la pensée est soulignée avec justesse.
Un très bel album, donc, que je ne peux que vous inviter à découvrir. Accessible aux plus vieux comme aux jeunes adolescents, il est aussi instructif que divertissant. Et, cerise sur le gâteau, je le trouve beau dans son style naïf.
Waouw !
Quel peps ! Quel rythme ! Ça détonne et rebondit sans cesse.
Que de l'aventure ! L'on se croirait presque dans "mission impossible" !
C'est amusant de retrouver les personnages de la série mère en mode semi-réaliste et parfaitement reconnaissables graphiquement comme dans leurs attitudes.
La transposition est magnifiquement faite avec une Bobette ici avec plus de caractère, ce qui lui convient très bien.
Je ne suis pas sûr que cela plaira à ceux qui ne connaissent pas l'univers de Bob et Bobette de Vandersteen, mais pour les autres, une très heureuse et incroyable surprise les attend.
A dévorer sans ménagement !
Voilà une série avec laquelle j'ai grandi !
Son côté complètement loufoque, décalé, surréaliste à la belge, encore plus absurde que les œuvres de Ionesco, est un vrai régal pour ceux qui sont prêts à passer le Rubicon du raisonnement cartésien.
Je ne sais pas si cette série, je l'aurais pareillement appréciée adulte si j'en avais goûté, que dis-je, bâfré de cette étrange et inhabituelle saveur hérétique depuis l'enfance et mes premières errances en lecture.
Et enfant, quel choc j'ai eu à la lecture d'une soixantaine d'albums parmi les 200 premiers numéros. Quel voyage invraisemblable en "absurdie" à travers le monde et le temps !
Dessins et couleurs formatés qui servent seulement au récit, tout en ligne claire très lisible, répondant parfaitement à cette seule vocation de conte. Personnages caricaturaux aux caractères bien différenciés et ambiance d'une saga familiale confrontée bien souvent, dans un manichéisme appuyé, à des méchants très méchants très très reconnaissables !
Ce qui est amusant, c'est que Bob et Bobette, titre de la série, sont finalement assez effacés derrière les deux vedettes que sont Jérôme avec sa force herculéenne mais distillée avec parcimonie pour renforcer le suspense et l'intrigue, et Lambique avec son imbécillité hors du commun voire légendaire.
Je ne connais plus la série passé le n° 220.
Glénat nous propose une nouvelle série SF "young adult" (me font marrer avec leur catégorisation...) prévue en trois tomes qui semble prometteuse ! Adaptée de la série de romans pour ado éponyme d'Yves Grevet, ce sont les auteurs Lylian (scénarisation) et Nesmo (dessin) avec Christian Lerolle à la couleur qui s'y collent.
L'histoire est plutôt prenante, grâce notamment aux nombreux mystères qui régissent cette maison où sont "enfermés" et "éduqués" 64 garçons. Dans ce pensionnat ils doivent apprendre à obéir et surtout ne pas grandir trop vite...
C'est petit à petit qu'on se familiarise avec cet environnement, comme les nouveaux arrivants. Les règles sont strictes, les sanctions sans pitié, mais pourtant un jeune garçon va tenter de forcer ce destin pour percer les mystères qui entourent ce pensionnat. Car Meto a grandi depuis qu'il est rentré dans la Maison, et son temps est maintenant compté avant de disparaître comme tous ceux qui atteignent l'âge limite...
Voilà un premier tome qui donne envie de lire la suite. D'une part on est vite captivé par l'histoire, et puis c'est plutôt bien réalisé. Le dessin de Nesmo est efficace et la colorisation de Lerolle renforce l'ambiance oppressante qu'impose ce huis clos. J'attends la suite impatiemment !
Biographie à la première personne, ce récit touche par sa sincérité et heurte par sa dureté.
Le destin de Phoolan Devi est en effet de ceux qui marquent ! Enfant de basse caste en Inde, mariée de force à 11 ans, brutalisée, violée à de multiples reprises, elle s’enfuira pour devenir la reine des bandits. Incarcérée, elle retrouvera finalement la liberté après 11 ans de bagne. Elue au parlement indien, elle sera abattue par un ancien membre des rajputs (caste déjà responsable du meurtre de son seul véritable amour). A côté d’elle, j’ai l’air fin à cultiver mes poireaux dans mon confort tout occidental…
Donc voilà, c’est le destin exceptionnel d’une femme au caractère fort, capable de se relever après les coups les plus durs, les plus vils, les plus bas que l’homme dans toute sa laideur est capable d’asséner que nous somme conviés de suivre. Ce récit à la première personne ne se veut pas objectif puisqu’il se base sur le propre témoignage de Phoolan Devi. Mais l’image qu’il donne de l’Inde d’aujourd’hui est édifiante. Pareil scénario aurait tout aussi bien convenu à un récit de black fantasy le plus sombre (Game of Thrones, c’est Heidi à côté de ça) et il m’a fallu un temps pour bien capter le fait (ou pour que mon cerveau accepte pleinement l’idée) qu’il s’agissait d’un récit moderne, on ne peut plus actuel… et toujours d’une cruelle actualité.
La narration fluide et le dessin clair de Claire Fauvel sont les garants d’une lecture aisée, accessible au plus grand nombre. La mise en page est aérée et les planches s’enchainent avec facilité. D’autant plus de facilité que chacune d’elles apporte son lot de vilénie et d’horreur. Difficile de ne pas être admiratif devant un tel personnage, et sa soif naïve de justice.
Car l’image que je garde en terminant cette lecture est celle d’une certaine candeur, d’un sens intuitif de la justice et d’une forme de naïveté qui s’opposent à la suffisance des puissants, quitte à s’y briser, encore et encore… en espérant qu’à l’image de la vague qui vient sans relâche se briser sur les rocher elle finisse par faire s’effondrer la montagne. Phoolan Devi est morte assassinée mais j’espère de tout cœur que son combat aura fait avancer les mentalités dans son pays.
Bien sûr, il y a un petit côté « L’amour est dans les prés » dans cet album mais pour moi celui-ci va bien au-delà de ça. Et c’est un grand moment de plaisir coupable que je viens de passer à lire ce délicieux récit. Je retrouve ici Pascal Rabaté dans le domaine dans lequel je le préfère. Cet album est dans la lignée des Petits Ruisseaux et autres Marie en plastique. Il s’en dégage une profonde tendresse pour le genre humain, sa bêtise et sa bonté. François Ravard l’illustre avec grand talent et l’éclaire grâce à une colorisation légère et lumineuse, voire audacieuse avec des intérieurs rose flashy des plus sympathiques.
Ce duo aime les personnages qu’il met en scène et cela se sent ! Comment ne pas s’attacher à Didier, malgré sa fainéantise, sa bêtise et son penchant pour la bouteille ? Comment ne pas sympathiser avec sa sœur au caractère de grand frère, au bon sens paysan et au cœur en jachère ? Mais là où cet album confine au grand art, c’est dans le fait qu’il parvient à nous parler de choses graves avec une légèreté, une ironie, un recul… qui finiraient presque par nous convaincre que rien n'est grave dans la vie et que l’humanité à un avenir. La fin est résolument optimiste, heureuse, sereine. Elle arrive bien trop vite, me laissant avec un goût de trop peu. J’aurais tant voulu encore accompagner ce trio magique, maintenant devenu quatuor…
Que dire encore, sinon que chaque planche est un ravissement à mes yeux tantôt par un visuel apaisant, tantôt par un dialogue savoureux, tantôt par un visage expressif, tantôt par un silence éloquent ? L’ensemble sonne merveilleusement juste et cela semble si simple, si évident… Quel talent !!!
Et comme me le disait ma copine Herta en allant chercher des œufs : ne passons pas à côté des choses simples !
C’est pitoyable.
C’est drôle.
C’est con.
C’est touchant.
C’est humain…
C'est un album à ne pas rater.
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La Mort vivante
Ici Olivier Vatine adapte un roman de Stefan Wul paru en 1958, auteur prolifique mais que je trouve un brin surannéet qui avouons le est un peu vieillot dans sa forme, en effet les races extraterrestres nous sont bien plus familières aujourd'hui qu'à l'époque de la sortie du roman. Depuis la mort de sa fille Lise, Martha est inconsolable. Son seul espoir semble résider en la personne de Joachim, nanobiologiste de renom assigné à résidence sur Mars ou l'humanité a émigrée une fois la terre dévastée. Dans un premier temps contraint, le jeune chercheur y voit l'opportunité de poursuivre ses recherches afin de cloner Lise et d'en faire une réplique aussi parfaite que possible, tel qu'elle était au moment de sa mort. Dans le roman de Wul les choses étaient traitées de manières vieillottes, un peu désuètes. Ici O. Vatine remet les choses au gout du jour. Une présentation rapide du contexte Martien et Terrien, puis l'histoire se focalise sur la relation Martha, Joachim dans un lieu unique, une citadelle inspirée des délires architecturaux de Louis II de Bavière. Une ambiance victorienne de décors néo-gothiques et une galerie de personnages et de créatures issue des meilleurs contes macabres du XIX ème siècle. Et puis il y a le dessin de Alberto Varanda et la mesdames et messieurs, attention c'est du très grand art. Il y a longtemps que je n'avais pas vue quelque chose du même niveau. Imaginons un mix entre le grandissime Bernie Wrightson et Gustave Doré qui auraient été aidé par F. Shuitten et Andreas. Un dessin ou le clair obscur est parfaitement maitrisé que je n'hésite pas à qualifier de grandiose, personnellement je suis resté scotché devant certaines planches pendant longtemps. Voila donc un one shot de très haute volée et de très haute tenue dont je fais mon coup de cœur du moment. Histoire gothique comme j'aime ambiance oppressante et puis j'ai un petit faible pour ces céphalopodes très Lovecraftiens.
L'Âge de Bronze
Il est assez mal poli de demander son âge à un vieux monsieur surtout lorsqu’il atteint l’âge de bronze. Pour autant, c’est également une période qui s’étend sur 2000 ans de -3000 à -1000ans avant Jésus-Christ avec un usage assez important de la métallurgie du bronze. On va s’intéresser à la civilisation mycénienne à la fin de cet âge du bronze. La mer Egée va être l’objet de toutes les convoitises pour le contrôle du commerce. Que dire de la cité de Troie qui relie le passage à la mer Noire ? La plus célèbre des guerres antiques va avoir lieu dans cette cité riche et prospère. On va suivre le destin de Pâris qui va enlever la belle Hélène donnant son prénom à la plus délicieuse des coupes glacées avec une poire de préférence. Le roi de Sparte ne va pas se laisser enlever sa femme comme cela. Il va se battre pour reprendre la plus belle du monde même si cela va couter des milliers de vies. J’ai bien aimé ce récit tiré de la mythologie grecque car l’auteur ne va pas du tout faire intervenir les Dieux. Il n’y aura pas par conséquence des épisodes à connotation fantastique. Cela rend le récit assez réaliste sur ce qui a pu peut-être se passer même si les historiens émettent des doutes. J’ai bien aimé ce traitement de la mythologie car cela lui donne un aspect authentique que je n’avais pas forcément retrouvé jusqu’ici dans ce type de récit ayant ce cadre. Pour le reste, on sait comment tout cela va se terminer mais comme dit, c’est le déroulé qui est assez intéressant de suivre.
Nausicaä de la vallée du vent
Nausicaä est l’un de mes mangas préférés. On retrouve les thèmes et les figures chers à Miyazaki comme l’écologie et la difficile cohabitation de l’homme et de la nature, l’absurdité de la guerre, des personnages féminins forts et charismatiques, la personnification de la nature à travers d’animaux géants ou l’importance de l’aviation. Et pourtant Nausicaä est assez différent des autres productions du « Maître » (à l’exception de Conan, fils du futur) qui tient certainement du choix de faire une œuvre de pure science-fiction. Graphiquement, on reconnait, il est vrai, immédiatement le style de Miyazaki ; autant dire que c’est magnifique. L’histoire, sombre et complexe, est passionnante de bout en bout, parfaitement nourrie par l’incroyable univers de la saga, les nombreux personnages globalement très réussis et une narration maitrisée. Fait rare pour un manga, nous n’avons pas l’impression de suivre un feuilleton mais bien un récit homogène et pensé dans sa globalité dès le départ. N’hésitez surtout pas à vous plonger cette œuvre géniale !
Monsieur Crocodile a beaucoup faim
Un sacré croco. Un livre pour enfants que j'ai pris plaisir à lire aux petits, de la même manière que Le Grand Méchant Renard. Cela ressemble à un exercice de style, découpant le livre en plusieurs parties : la première est clairement enfantine (les galères de Mr Croco), la 2ème avec le cochon déjà plus élaborée (avec l'excellente scène de l'élection pour le choix du cochon) et la 3ème clairement orientée action (l'évasion). C'est léger et déjanté par moments, expressif et joilement coloré. Une belle découverte.
HMS Beagle, aux origines de Darwin
Très bel album qui se concentre sur le voyage effectué par Charles Darwin à bord du HMS Beagle, voyage on ne peut plus formateur pour lui ! De fait, c’est lors de celui-ci, au travers de découvertes géologiques, botaniques et zoologiques qu’il va avoir l’intuition de l’évolution des espèces. Tout au long de ce voyage nous découvrons un homme curieux, ouvert, audacieux. Un humaniste aussi, farouchement opposé à l’esclavagisme. Un être qui croit à la civilisation comme vecteur d’évolution. Au plus les pages s’enchainent, au plus le personnage m’est devenu sympathique. Le dessin faussement naïf et la narration légère et vive qu’emploient Fabien Grolleau et Jérémie Royer comptent beaucoup dans mon appréciation finale. C’est pour moi le ton parfait pour donner un réel plaisir de lecture tout en instruisant le lecteur. Jamais rébarbatif, avec régulièrement le mot pour rire, il donne envie d’être curieux, de découvrir, de s’intéresser aux personnages, à leurs destinées, à leur époque. Et puis ce périple en lui-même est une fameuse aventure en soi. Long de quasi 5 ans, il fait voyager ses participants à travers la terre entière, une terre encore mal connue où tout est sujet à découverte. Enfin, l’audace dont doit faire montre Darwin pour oser développer une intuition profondément blasphématoire à une époque où la sacro-sainte religion chrétienne domine les hommes et la pensée est soulignée avec justesse. Un très bel album, donc, que je ne peux que vous inviter à découvrir. Accessible aux plus vieux comme aux jeunes adolescents, il est aussi instructif que divertissant. Et, cerise sur le gâteau, je le trouve beau dans son style naïf.
Amphoria (Bob et Bobette - La Saga commence)
Waouw ! Quel peps ! Quel rythme ! Ça détonne et rebondit sans cesse. Que de l'aventure ! L'on se croirait presque dans "mission impossible" ! C'est amusant de retrouver les personnages de la série mère en mode semi-réaliste et parfaitement reconnaissables graphiquement comme dans leurs attitudes. La transposition est magnifiquement faite avec une Bobette ici avec plus de caractère, ce qui lui convient très bien. Je ne suis pas sûr que cela plaira à ceux qui ne connaissent pas l'univers de Bob et Bobette de Vandersteen, mais pour les autres, une très heureuse et incroyable surprise les attend. A dévorer sans ménagement !
Bob et Bobette
Voilà une série avec laquelle j'ai grandi ! Son côté complètement loufoque, décalé, surréaliste à la belge, encore plus absurde que les œuvres de Ionesco, est un vrai régal pour ceux qui sont prêts à passer le Rubicon du raisonnement cartésien. Je ne sais pas si cette série, je l'aurais pareillement appréciée adulte si j'en avais goûté, que dis-je, bâfré de cette étrange et inhabituelle saveur hérétique depuis l'enfance et mes premières errances en lecture. Et enfant, quel choc j'ai eu à la lecture d'une soixantaine d'albums parmi les 200 premiers numéros. Quel voyage invraisemblable en "absurdie" à travers le monde et le temps ! Dessins et couleurs formatés qui servent seulement au récit, tout en ligne claire très lisible, répondant parfaitement à cette seule vocation de conte. Personnages caricaturaux aux caractères bien différenciés et ambiance d'une saga familiale confrontée bien souvent, dans un manichéisme appuyé, à des méchants très méchants très très reconnaissables ! Ce qui est amusant, c'est que Bob et Bobette, titre de la série, sont finalement assez effacés derrière les deux vedettes que sont Jérôme avec sa force herculéenne mais distillée avec parcimonie pour renforcer le suspense et l'intrigue, et Lambique avec son imbécillité hors du commun voire légendaire. Je ne connais plus la série passé le n° 220.
Méto
Glénat nous propose une nouvelle série SF "young adult" (me font marrer avec leur catégorisation...) prévue en trois tomes qui semble prometteuse ! Adaptée de la série de romans pour ado éponyme d'Yves Grevet, ce sont les auteurs Lylian (scénarisation) et Nesmo (dessin) avec Christian Lerolle à la couleur qui s'y collent. L'histoire est plutôt prenante, grâce notamment aux nombreux mystères qui régissent cette maison où sont "enfermés" et "éduqués" 64 garçons. Dans ce pensionnat ils doivent apprendre à obéir et surtout ne pas grandir trop vite... C'est petit à petit qu'on se familiarise avec cet environnement, comme les nouveaux arrivants. Les règles sont strictes, les sanctions sans pitié, mais pourtant un jeune garçon va tenter de forcer ce destin pour percer les mystères qui entourent ce pensionnat. Car Meto a grandi depuis qu'il est rentré dans la Maison, et son temps est maintenant compté avant de disparaître comme tous ceux qui atteignent l'âge limite... Voilà un premier tome qui donne envie de lire la suite. D'une part on est vite captivé par l'histoire, et puis c'est plutôt bien réalisé. Le dessin de Nesmo est efficace et la colorisation de Lerolle renforce l'ambiance oppressante qu'impose ce huis clos. J'attends la suite impatiemment !
Phoolan Devi, reine des bandits
Biographie à la première personne, ce récit touche par sa sincérité et heurte par sa dureté. Le destin de Phoolan Devi est en effet de ceux qui marquent ! Enfant de basse caste en Inde, mariée de force à 11 ans, brutalisée, violée à de multiples reprises, elle s’enfuira pour devenir la reine des bandits. Incarcérée, elle retrouvera finalement la liberté après 11 ans de bagne. Elue au parlement indien, elle sera abattue par un ancien membre des rajputs (caste déjà responsable du meurtre de son seul véritable amour). A côté d’elle, j’ai l’air fin à cultiver mes poireaux dans mon confort tout occidental… Donc voilà, c’est le destin exceptionnel d’une femme au caractère fort, capable de se relever après les coups les plus durs, les plus vils, les plus bas que l’homme dans toute sa laideur est capable d’asséner que nous somme conviés de suivre. Ce récit à la première personne ne se veut pas objectif puisqu’il se base sur le propre témoignage de Phoolan Devi. Mais l’image qu’il donne de l’Inde d’aujourd’hui est édifiante. Pareil scénario aurait tout aussi bien convenu à un récit de black fantasy le plus sombre (Game of Thrones, c’est Heidi à côté de ça) et il m’a fallu un temps pour bien capter le fait (ou pour que mon cerveau accepte pleinement l’idée) qu’il s’agissait d’un récit moderne, on ne peut plus actuel… et toujours d’une cruelle actualité. La narration fluide et le dessin clair de Claire Fauvel sont les garants d’une lecture aisée, accessible au plus grand nombre. La mise en page est aérée et les planches s’enchainent avec facilité. D’autant plus de facilité que chacune d’elles apporte son lot de vilénie et d’horreur. Difficile de ne pas être admiratif devant un tel personnage, et sa soif naïve de justice. Car l’image que je garde en terminant cette lecture est celle d’une certaine candeur, d’un sens intuitif de la justice et d’une forme de naïveté qui s’opposent à la suffisance des puissants, quitte à s’y briser, encore et encore… en espérant qu’à l’image de la vague qui vient sans relâche se briser sur les rocher elle finisse par faire s’effondrer la montagne. Phoolan Devi est morte assassinée mais j’espère de tout cœur que son combat aura fait avancer les mentalités dans son pays.
Didier, la 5e roue du tracteur
Bien sûr, il y a un petit côté « L’amour est dans les prés » dans cet album mais pour moi celui-ci va bien au-delà de ça. Et c’est un grand moment de plaisir coupable que je viens de passer à lire ce délicieux récit. Je retrouve ici Pascal Rabaté dans le domaine dans lequel je le préfère. Cet album est dans la lignée des Petits Ruisseaux et autres Marie en plastique. Il s’en dégage une profonde tendresse pour le genre humain, sa bêtise et sa bonté. François Ravard l’illustre avec grand talent et l’éclaire grâce à une colorisation légère et lumineuse, voire audacieuse avec des intérieurs rose flashy des plus sympathiques. Ce duo aime les personnages qu’il met en scène et cela se sent ! Comment ne pas s’attacher à Didier, malgré sa fainéantise, sa bêtise et son penchant pour la bouteille ? Comment ne pas sympathiser avec sa sœur au caractère de grand frère, au bon sens paysan et au cœur en jachère ? Mais là où cet album confine au grand art, c’est dans le fait qu’il parvient à nous parler de choses graves avec une légèreté, une ironie, un recul… qui finiraient presque par nous convaincre que rien n'est grave dans la vie et que l’humanité à un avenir. La fin est résolument optimiste, heureuse, sereine. Elle arrive bien trop vite, me laissant avec un goût de trop peu. J’aurais tant voulu encore accompagner ce trio magique, maintenant devenu quatuor… Que dire encore, sinon que chaque planche est un ravissement à mes yeux tantôt par un visuel apaisant, tantôt par un dialogue savoureux, tantôt par un visage expressif, tantôt par un silence éloquent ? L’ensemble sonne merveilleusement juste et cela semble si simple, si évident… Quel talent !!! Et comme me le disait ma copine Herta en allant chercher des œufs : ne passons pas à côté des choses simples ! C’est pitoyable. C’est drôle. C’est con. C’est touchant. C’est humain… C'est un album à ne pas rater.