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Couverture de la série Dérapages (Solé)
Dérapages (Solé)

Cet album de la collection Pilote regroupe une vingtaine d’histoires courtes, pré-publiées surtout dans Pilote donc, mais aussi pour certaines par Fluide Glacial et l’Echo des Savanes. Solé est un auteur très éclectique, qui a publié un peu de tout, de l’humour à la science-fiction, seul ou aux côtés de copains (généralement connus à Pilote, époque Goscinny, comme Gotlib, Mandryka, etc.). On retrouve cette grande diversité dans les histoires reprises dans cet album. Certaines sont très marquées par l’esthétique psychédélique années 1970, d’autres vont vers du foutraque, voire un surréalisme poétique, tandis que certaines penchent vers un humour un peu noir, un peu poétique. Le fantastique est aussi présent parfois. A cela s’ajoute une sorte de passion pour les robinets (plusieurs histoires les mettant en avant, parfois humanisés). Outre l’éclectisme de Solé, ces histoires rappellent son grand talent de dessinateur. Son coup de crayon est vraiment très bon, même s’il est très marqué par l’époque de création (années 1970). En tout cas, la qualité générale de l’ensemble, sa diversité, tout pousse le lecteur à ne pas croire Solé victime de ce qui fait le sujet et donne son titre à la première histoire de l’album, à savoir « l’angoisse de la page blanche ». Je m’étonne quand même que cet album ne soit pas déjà répertorié sur le site, alors qu’il a été publié il y a presque 40 ans. Je vous encourage en tout cas à le découvrir. Note réelle 3,5/5.

23/10/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Paroles d'étoiles - Mémoires d'enfants cachés 1939-1945
Paroles d'étoiles - Mémoires d'enfants cachés 1939-1945

Rien ne sera jamais assez pour rappeler un passé peu glorieux dans l’histoire de notre pays. Entre 1942 et 1944, près de 12000 enfants juifs ont été déporté sur les 72000 que comptait notre pays en 1939. Il n’y a pas eu que la rafle du Vel d’Hiv mais beaucoup d’autres plus sournoises et individuelles et ceux depuis 1941. Cette collaboration avec l’ennemi a conduit à l’ignominie et l’infamie la plus totale. Cette bd raconte le témoignage d’enfants qui ont vécu la disparition de leurs parents et qui ont dû se cacher pour échapper à ce funeste sort qu’est la déportation dans les camps de concentration. On parle des 60000 enfants qui ont survécu à l’horreur mais au prix de beaucoup de sacrifices et de souffrances. Ces mots d’enfant décrivent une page de l’Histoire et tous portent en eux une grande charge émotionnelle qu’il convient de comprendre pour ne pas faire de mauvais choix dans les valeurs. Il n’est jamais inutile de montrer que les parcs d’enfants parisiens portaient l’écriteau « interdit aux chiens et aux juifs ». Il faut savoir que les dénonciateurs étaient partout dans une sorte d’hystérie collective à balance ton juif. Horrible société et on dit souvent que c’était mieux avant. Je ne partage pas cet avis. Pour en revenir à la bd, j’ai été particulièrement sensible à ces neufs récits qui démontrent l’horreur de cette période qu’on a peu à peu oublié. A force de stigmatiser une catégorie à cause d’une histoire de religion, on finit par perdre son humanité. Les temps sont difficiles pour tout le monde et ce contexte ne pousse pas à la générosité d’esprit. L’espoir en l’homme doit toutefois perdurer.

23/10/2017 (modifier)
Couverture de la série L'Impertinence d'un été
L'Impertinence d'un été

J'ai adoré. Le dessin (magnifique) colle parfaitement au scénario. Le temps d'un été, dans un contexte bien spécifique, ce temps qui s'écoule en suspension, cette atmosphère, et ces 2 héros si attachants, humanistes. On manque d'humanistes en ces temps de 2017 et cette lecture m'a fait du bien.

22/10/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Brocéliande - Forêt du Petit Peuple
Brocéliande - Forêt du Petit Peuple

Je suis très preneur de tout ce qui touche à la"celtitude" et la légende arthurienne, aussi je suis circonspect et j'attends les auteur au tournant concernant ce sujet. Ici belle et bonne surprise. Un scénario d'O. Peru que l'on ne présente plus qui nous concocte une histoire qui nous conte la première rencontre entre Merlin et Viviane. Ce n'est pas niais, pas d'afféteries à la sauce de l'oncle Walt. Une petite pensée pour le couple de korrigans qui savent être drôles sans en faire des caisses. N'oublions pas le trio de chasseurs "bas du front" juste parfait. Au dessin Bertrand Benoit, un illustre inconnu pour moi mais qui propose un dessin très réussi, ses sous-bois incitent à la déambulation et sa vision du château sous le lac est carrément féerique mais dans le bon sens du terme. On n'est pas chez la reine des neiges quoi ! Un mot de la belle colorisation d'Elodie Jacquemoire tout en nuances automnales très subtiles. Un album qui augure bien de cette nouvelle série concept, pour ma part j'irai sans hésiter voir la suite.

22/10/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série La Saga de Grimr
La Saga de Grimr

J'avoue avoir eu du mal au début à m'habituer au style graphique de Jérémie Moreau, un style assez simple mais au fil des pages, son talent s'affirme. Et les scènes nocturnes, toutes en aquarelles, sont superbes (les premières pages du chapitre 4 sont d'une beauté à couper le souffle). L'auteur nous offre une histoire forte dans une Islande du XVIIIème siècle, dominée par le Danemark, et où une nature hostile rend la vie difficile aux habitants. A travers les aventures de Grimr, l'auteur relate tout un pan d'une certaine histoire de l'Islande, histoire méconnue par la plupart d'entre-nous (légendes, société ...) De l'injustice des hommes aux caprices de la nature, rien ne sera épargné au jeune Grimr, dès les premières pages d'ailleurs. Le scénario est bien construit, le chapitre 1 faisant écho aux planches de fin, et repose finalement sur une touche d'humanité que l'on n'attendait (presque) pas. Un très bel album.

21/10/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Valérian - Shingouzlooz.Inc
Valérian - Shingouzlooz.Inc

J'ai ri les filles et les gars. Si on m'avait dit un jour que je me marrerais sur un "Valérian " je ne l'aurais pas cru. Ce sont les albums de messieurs Christin et Mezière qui ont participé de ma culture de bédéphile et particulièrement dans le domaine de la SF. J'en vois qui se marrent mais il faut bien commencer par quelque chose. Si je me laissais transporter par nos deux héros en des terres inconnues, par contre il est vrai que la grosse marrade, la poilade n'étaient pas l'atout principal de la série mère. Aussi quelle bonne idée d'avoir donné les clefs de la boutique à W. Lupano. En d'autres occasions, qu'il n'est pas besoin de rappeler ici, il a su nous faire sinon rire du moins sourire plus que de raison. Si vous avez lu d'autres de mes avis vous comprendrez aisément que pour moi il n'est nul besoin de m’appesantir sur le travail de M.Lauffray, j'attends juste de le voir un de ces jours dessiner une véritable histoire de SF. Les deux premières pages du présent album parlent d'elles mêmes. J'en redemande.

21/10/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Horde du contrevent
La Horde du contrevent

Étayez le fer, tenez le bloc. Ma rencontre avec "La horde du Contrevent " s'est faite au moment de la sortie du roman. J'avoue qu'à l'époque j'avais pris une petite claque et j'ai vite placé Mr Damasio au panthéon de mes auteurs préféré de SF. Oui il y avait du Silverberg, du Vance, moins la truculence, chez cet homme qui nous balançait une histoire forte, une quête du Graal inaccessible. C'est dire si tous les amateurs attendaient avec une impatience non feinte la sortie de cette histoire en BD. Personnellement je n'étais pas particulièrement inquiet quant au choix du dessinateur, tant j'avais plus qu'apprécié son travail sur "Fils du soleil " ou certaines planches possédaient déjà, sans jeu de mot, un souffle évident. Eric Henninot fait partie de ces dessinateurs qui ont une patte et qui dessinent comme j'aime, tout simplement. Il est de la trempe des M. Lauffray, R. Recht et A. Brion, j'en oublie. Des gens qui ont un dessin que d'aucuns qualifieraient de "gribouillé", sale, pas lisse, effectivement à mille lieues de la ligne claire. Des gars qui au delà du brio de leurs techniques savent vous créer un ambiance de furieux. Donc là je ne suis absolument pas déçu. Le dessin arrive à donner une ambiance, alors oui le vent c'est pas facile à dessiner, ici pas facile de tricher puisque les personnages portent des habits près du corps. La page 33 du bloc dans le furvent parle d'elle même. L'adaptation du texte et du scénario, pour peu que mon souvenir soit fidèle, me convient parfaitement. Une seule envie, relire dès que possible le roman, il va être sympa de coller d'autres images sur ce récit, en plus il me semble que mon imaginaire avait beaucoup fonctionné dans la partie du roman se déroulant sur la flaque de Lapsane et aux abords de Norska, j'ai donc hâte. Je n'aurais pas attendu en vain, c'est forcément un coup de cœur pour moi, vivement la suite.

21/10/2017 (modifier)
Couverture de la série La Horde du contrevent
La Horde du contrevent

Au commencement fut le roman. Clivant au possible, on a adhéré au point de le considérer comme un incontournable de notre bibliothèque, les autres en ont fait un rejet franc, notamment dû au style littéraire hermétique et dur à biter de son écrivain, Alain Damasio. Jugez-en par la logorrhée du bonhomme : quatre pages d’avant-propos, on a rarement vu cela. Puis vint le studio Forge Animation et son projet ambitieux d’adaptation transmédia du livre comprenant un jeu vidéo, un film, suivi d’un comic book. Deux campagnes de kickstarter plus tard qui se sont conclues sur deux échecs (absence de relais des médias d’information traditionnels qui n’ont pas fait leur boulot alors que le livre disposait d’une base solide de fan), le projet était entériné et sonnait le glas du studio. Définitivement ? Non, car sur les décombres de ce magnifique projet demeuré au stade embryonnaire, un homme a pointé le bout de son groin : Eric Henninot, artiste ƛ Eric Henninot, voilà un auteur qui a tracé sa route et roulé sa bosse comme un vaillant Golgoth, depuis le premier album de Carthago, dont j’avais particulièrement détesté le dessin, désolé m’sieur Henninot, jusqu’à aujourd’hui et ce coup de théâtre sur la scène du neuvième art. Entre-temps l’auteur a astiqué son art grâce à une collaboration fructueuse avec le master Mathieu Lauffray sur quelques planches des Les Chroniques de Légion d’abord, puis sur le tome 4 de Prophet. Un dernier tour de chauffe avec des scénaristes chevronnés comme David Chauvel, Fabien Nury sur Fils du Soleil entre autres, et voici que les tractations reprennent de plus belle avec Alain Damasio pour toujours cette quête cramponnée de l’adaptation de La Horde. Je passe en ellipse tout le tralala sur le qui-quoi-comment de la conception du truc parce que hein, on n’est pas sorti d’Aberlaas à ce rythme là, et donc « tada ! », voici venu le tome uno : Le Cosmos est mon campement. Je n’avais pas cette vision là des choses. Dans mes souvenirs (aucun assez solide…;) ), car ma lecture du livre date d’il y a près de 10 ans, je m’imaginais quelque chose de plus polaire, quoique les paysages sont variés par moment. Mais nous en avions chacun notre propre perception après tout, et celle de l’auteur je l’ai trouvé attrayante. Il s’en dégage un aspect très poétique, on respire frais en même temps qu’on étouffe écrasé par la puissance des vents. Cette vision contraste pas mal avec celle de feu Forge Animation qui était plus brute de décoffrage, notamment sur le charadesign buriné. L’esthétique ici est ingénieuse comme les tenues moulante des membres de la horde qui donnent un côté parachutiste, en symbiose avec les forces de la nature. Les couleurs de Gaëtan Georges apportent de la variété à ce monde qu’on pourrait penser monotone, sans cesse poncé par des vents furieux, mais on varie entre des tons sablonneux orangé et de la rocaille rosâtre façon couché de soleil, en passant par de maigre pâturage vert et des glaciers craquelés d’un blanc immaculé. Quant à l’adaptation textuelle, sans chercher à dresser une liste fastidieuse des différences, pour moi elle est une réussite. D’une histoire de l’Imaginaire tendance planet opera philosophique et politique à la narration multiple, proche dans son intrigue de Les Royaumes du mur (en tout cas ça y ressemble) de Robert Silverberg, Eric Henninot a réalisé un planet opera doté d’un seul point de vu et davantage tourné vers l’action et le drame, plus « grand public », mais sans toutefois rien perdre de la profondeur de la fable d’origine. Très bien construit, la bande-dessinée ne possède pas ce côté rentre-dedans abrupte du roman, avec une présentation des personnages, les années d’apprentissage, puis saut dans le temps pour revenir au présent. Atténué le style chromé-nébuleux (mais fascinant ! ) de Damasio, les dialogues sont mieux compréhensibles sans perdre de leur souffle lyrique. Monsieur Henninot peut être fier de son travail, ça valait le coup d’attendre et on est déjà impatient de retrouver la 34ème Horde. En avant, la hordaille ! En avant !

20/10/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série L'Ecorce des choses
L'Ecorce des choses

Quel bel album. Déjà, je trouve la couverture sublime dans sa simplicité et l'émotion qu'elle dégage. Je crois que je l'aime d'amour. Il y a ensuite cette histoire, celle d'une enfant souffrant d'un handicap, mais qui s'en affranchit pour avancer, communiquer, surmonter les difficultés de la vie quotidienne et les évènements exceptionnels. Il y a en effet une catastrophe naturelle qui survient après la seconde moitié, qui fait sortir l'album du "simple" récit inhérent à un handicap, au roman graphique, pour en faire une histoire de survie, tout simplement. Avec un message d'amour universel à la clé. C'est tout doux dans le ton, dans le visuel, puisque Cécile Bidault a choisi des tons pastel, un style ligne claire rehaussé de… fusain ? Pour nous conter cette histoire muette, puisque du point de vue de la fillette. Superbe, doux, poignant.

20/10/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Mariage - Les Gouttes de Dieu
Mariage - Les Gouttes de Dieu

On va poursuivre l'aventure de Shizuku et Issei avec la sortie prochaine de la suite, Les Gouttes de Dieu - Mariage. C'est une suite un peu directe mais pas totalement. Je m'explique: on pourrait lire presque indépendamment ce nouveau tome 1. Pour autant, après lecture des tomes suivants, on se rend compte qu'il s'agit d'une véritable suite où l'on retrouve les anciens compères de notre héros. A vrai dire, la majeure partie de ce premier volume est dédié à Shizuku qui tente de sauver un restaurant de la faillite en créant des mariages des plats culinaires et du vin. La dernière partie du volume nous faisant retourner dans l'intrigue principale des gouttes de Dieu. Les auteurs vont en effet prendre tout leur temps pour ménager le suspens sur l'identité du vin ultime et divin. En effet, dans ce nouvel opus, les auteurs Tadashi Agi et Shu Okimoto nous dévoilent les meilleurs accords entre les plats et les vins. Bref, la première série nous avait tout enseigné de manière assez pédagogique sur les vins. Désormais, avec cette nouvelle série, on va se pencher sur l'accord entre la dégustation des mets et le vin qui l'accompagne. Nous savons que le public français avait beaucoup apprécié la première licence qui a d'ailleurs reçu des prix notamment celui du meilleur seinen. Même les professionnels des vins citent assez souvent les Gouttes de Dieu comme une référence. Les auteurs ont également reçu le Grand prix de la revue des Vins de France de l'année 2010. A noter que les tomes se succèdent et laissent place à de véritables intrigues assez intéressantes sous la forme de nouveaux défis. Les tomes 3, 4 et 5 se concentrent autour d'un concours au niveau des meilleurs restaurants. C'est assez bien réalisé. On voit que les auteurs maîtrisent parfaitement le sujet. Bref, c'est une véritable quête gourmande. Attention cependant à ne pas prendre de nouveaux kilos ! Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

17/10/2016 (MAJ le 20/10/2017) (modifier)