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Couverture de la série Le Rêve prolongé de Monsieur T.
Le Rêve prolongé de Monsieur T.

Etrange album que celui-ci. Dans lequel j’ai eu un peu de mal à entrer, comme un sommeil que l’on cherche, et que l’on finit par trouver, sans savoir ce qui nous a donné la clé. Etrange et envoutant donc, cette histoire de rêves, dans laquelle on entre, sans savoir si c’est justement un rêve, ou si la réalité nous joue des tours. C’est une sorte de mise en abimes, de poupées gigognes qui s’emboîtent, les liens qui les unissent n’apparaissant que tardivement. Mais si au départ cela semble obscur, Max retombe sur ses pieds finalement. Et nous avec lui. Son dessin est vraiment chouette, dans un style semi réaliste agréable, et une utilisation du Noir et Blanc très intéressante. Une histoire originale, bien menée et agréablement dessinée : voilà donc de bonnes raisons de jeter un coup d’œil sur cet album, injustement oublié semble-t-il.

03/10/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Pour la peau
Pour la peau

BAM ! Je ne connaissais pas la collection Erotix de chez Delcourt mais j'avoue que cet album a su attiser ma curiosité et j'irais certainement jeter un oeil aux autres titres. Car j'avoue qu'il y avait longtemps que je n'étais pas tombé sur une BD érotique (voire pornographique) aussi émoustillante depuis longtemps. "Pour la peau" nous plonge dans une relation adultérine passionnée entre Mathilde et Gabriel. Tous deux travaillent dans le même immeuble pour des boîtes différentes et font connaissance lors d'une fête organisée dans la cour de celui-ci. L'attirance physique est immédiate et eux qui sont pourtant mariés vont ainsi sceller le début d'une relation passionnée basée sur le sexe. C'est cru, animal, très sensuel en même temps et dans cette frénésie débordante d'assouvir leurs désirs ils vont laisser parler leurs corps sans retenue aucune. Avec un tel pitch on aurait vite fait de se dire que tout cela semble bien banal au final. Mais nos deux autrices ont justement intelligemment construit leur récit en alternant les points de vue de Mathilde et de Gabriel ce qui rajoute au piment de l'histoire. Et puis le dessin simple mais diablement efficace de Deloupy jouant dans un registre réaliste où viennent s'immiscer quelques quelques fantaisies graphiques sert parfaitement le scénario. Sa colorisation originale, tout en aplats dans un camaïeu de sépia, rehaussé d'un peu de rouge ou de bleu pétants par moments pour mieux mettre en valeur certaines scènes m'a aussi séduit. Bref, une très bonne histoire de cul, mais pas que, et loin de là. Voilà un album très réussi et maîtrisé.

03/10/2018 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5
Couverture de la série Le Chant des Stryges
Le Chant des Stryges

Je viens de terminer Le Chant des Stryges, série au long cours étalée sur 21 ans. Je vais faire court car la série est déjà l’une des plus commentées du site. Ce qui impressionne de prime à bord, c’est l’ampleur de l’univers des Stryges reparti sur six séries relatant différentes époques où s’entrecroisent certains personnages principaux de la série-mère. L’histoire, diablement efficace m’a accroché dès le début de ma lecture. Outre la richesse du monde des Stryges, Corbeyran ménage habilement le suspense grâce à une intrigue complexe, de multiples personnages aux motivations souvent mystérieuses et une action trépidante. L’irruption du fantastique à travers l’existence secrète des Stryges donne beaucoup de saveur au récit qui multiplie les rebondissements et dévoile les zones d’ombre avec parcimonie. Les dessins (assez classiques) de Guerineau sont de très bonne facture. Ils accompagnent parfaitement le récit, en dépit d’une sensible baisse de qualité dans les derniers albums. Si la série m’a, dans son ensemble, grandement plu, elle n’est pas exempte de défauts qui ont un peu modéré mon enthousiasme : trop de scènes d’action, sans doute un peu trop de tomes et un dernier cycle en deçà des autres avec une fin surprenante mais qui m’a déçu. Le Chant des Stryges est incontestablement l’une des grandes séries fantastiques. Passionnante et joliment illustrée, elle comblera sans doute les amateurs du genre.

02/10/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Shazam
Shazam

3.5 Je connais Shazam surtout de nom et je l'avais surtout aperçu dans quelques crossovers. Comme il est un super-héros qui m'intrigue un peu, j'ai fini par lire cet album qui raconte une relecture moderne de ce personnage. On va donc retrouver les nouvelles origines de Shazam et on va aussi voir ses deux plus grands ennemis : Black Adam et le docteur Sivana. J'ai bien aimé cet album même si le déroulement du récit est un peu prévisible. Par exemple, Billy est un jeune garçon asocial, mais il a tout de même un grand cœur donc il va finir par devenir un vrai héros. Il y a plusieurs moments que j'ai bien aimés comme lorsque Billy et son frère adoptif s'amusent après que Billy ait obtenu les pouvoirs de Shazam. D'ailleurs, sur base de la bande annonce du film de Shazam qui va sortir l'année prochaine, j'ai l'impression que le film s'est beaucoup inspiré de ce comics. Le dessin réaliste n'est pas dans un style que j'affectionne particulièrement, mais c'est lisible et dynamique. Un bon comics de divertissement et j'espère qu'un jour Urban Comics va sortir plusieurs albums sur ce personnage.

02/10/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Ploutocratie
Ploutocratie

Qu'est-ce qu'une ploutocratie ? Cela consiste en un système de gouvernement où la richesse constitue la base principale du pouvoir politique. Dans un monde actuel où des personnalités comme Silvio Berlusconi ou encore Donald Trump parviennent au pouvoir politique, cela fait très peur pour la suite des événements. Il va de soi que politique et richesse vont de pair... L'auteur nous entraîne dans un monde où les fusions d'entreprises aboutissent au monopole d'une seule d'entre elle qui parvient naturellement à s'accaparer du pouvoir politique pour changer l'ordre des choses. C'est la suite qui sera assez intéressante pour nous montrer les différents mécanismes. En effet, dans une ploutocratie, plus on est riche, plus on est puissant. Les élections ont été remplacé par des assemblées générales d'actionnaire où les voix sont liés au nombre d'actions possédés par les citoyens. Les plus pauvres qui ont eu des actions de droit à la naissance sont obligés de les vendre pour survivre. Le pouvoir se retrouve ainsi concentré dans les mains de quelques-uns. Dans ce contexte, un journaliste anonyme va enquêter sur la manière dont le monde a basculé dans ce système il y a près de 50 ans. A l'origine, il y a les crises financières qui servent certains intérêts et qui permettent de passer plusieurs lois liberticides ou favorisant les intérêts d'un groupe. C'est une première pour l'auteur qui a réussi à vraiment nous captiver par un sujet d'actualité demeurant plausible.

30/09/2018 (modifier)
Par McClure
Note: 4/5
Couverture de la série Beauté noire et le groupe Prospéro
Beauté noire et le groupe Prospéro

La lecture de ce premier volume a été un vrai plaisir. Tout d'abord le contexte historique, la montée du nationalisme, les prémices de ce qui va amener le premier conflit mondial, tout est bien restitué, on croisera les personnages majeurs de cette époque. C'est bien documenté, fouillé et la grande histoire se mêle à la petite à merveille. Le dessin m'a beaucoup plu. Une ligne claire très expressive, avec de beaux aplats de couleurs toujours bien choisies, donne vie à ces personnages. Je trouve ça très bien réalisé. Cela donne un côté daté, vintage, qui sied parfaitement à l'oeuvre. Reste l'histoire et ici je rejoins l'avis précédent en ce sens que cela vient un peu vite, que tout se met rapidement en place, trop rapidement. Les personnages sont peu exploités. Les auteurs donnent des éléments mais ils semblent tomber comme un cheveu sur la soupe. Cela donne peu de foi à leur crédibilité. Par ailleurs, les "héros" du groupe ''Prospero'' sont par trop parfaits et incroyablement efficaces. Une sorte de Cats Eyes........... L"album mériterait d'être plus conséquent. De prendre plus son temps pour développer. Pour le moment, malgré ce bémol, j'y ai trouvé mon compte de lecture. J'espère que la suite permettra de gommer celui ci et de continuer et amplifier les qualités que j'y ai trouvées.

30/09/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série RIP
RIP

Bienvenu chez les nettoyeurs de la mort. Des gens meurent souvent dans l'indifférence générale. Parfois il n'ont pas de famille, pas d'amis et ils vont parfois rester longtemps chez eux avant qu'on ne les découvre. Par bonheur la société qui emploie Derrick et ses collègues est chargée de faire le ménage avant que toute la famille défile. Seul souci, ce qu'ils trouvent n'est pas toujours beau à voir. Et puis il y a parfois des trouvailles qui sont faites et que l'on aurait mieux fait de laisser sur place. Dans cette entreprise un peu particulière il y a Derrick bien sûr mais aussi ses collègues tous de sacrés loustics. Albert qui récupère chez les morts de vieilles cartes postales et des petits carnets, Eugène le gros dur, ancien taulard qui est en ménage avec Fanette plutôt jolie derrière le comptoir du bar où toute la bande vient finir sa journée après le taf, et puis Maurice le vieux dont on ne sait rien qui croupit là depuis trente ans, enfin Dédé qui reste à la boutique et qui répertorie mieux que quiconque tout ce qui a été trouvé. Les damnés de la terre! Parfois nos nettoyeurs tombent sur des morts qui sont là depuis des années, c'est les collés, je vous laisse voir pourquoi. Franchement nos gars n'ont pas le plus beau métier du monde et à l’instar de Derrick ils n'ont plus de rêves, leur seul espoir : finir la journée et se retrouver au bar d'Eugène où les formes de Fanette les font encore un peu rêver. Cette série prévue en 6 tomes est un véritable régal, elle peut d'ailleurs se lire comme un one shot mais à la manière de Criminal elle va nous entraîner dans un univers fouillé où nous découvrirons les antécédents des différents protagonistes croisés dans ce premier tome. Ce n'est pas gai, pas comique mais le scénario de Gaet's est prenant, une fois l'histoire entamée impossible de lâcher l'affaire. Le dessin de Julien Monier est en adéquation parfaite avec le thème un peu glauque du récit. Ici la rédemption semble être un mot inconnu. Comme le dit Derrick en quatrième de couverture: "Ca vaut pas un cachou ma vie mais je suis prêt à parier que tu tiendras pas jusqu'au bout" Plus qu'une accroche marketing cela résume l’irrémédiable sentiment d'impuissance de notre "héros" face à sa vie. Gros coup de cœur pour moi, j'incite le plus grand nombre à lire cet excellent opus et j'attends la suite avec impatience.

29/09/2018 (modifier)
Par Salèn
Note: 4/5
Couverture de la série Tango
Tango

Est em est une auteure de mangas reconnue au Japon, elle a d'ailleurs été choisie par Tsukasa Hojo pour dessiner le spin-off de City Hunter consacré à Umibôzu. Alors, que vaut Tango, seul manga d'Est Em disponible en France ? Eh bien, c'est une très bonne surprise. Tout d'abord, réglons le problème du titre : je ne sais pas pourquoi il s'appelle « Tango » en français vu que le titre japonais est Show Ga Hanetara Aimashou, ce qui correspond au titre de la seconde nouvelle du recueil , cela peut se traduire à peu près par « Séduis moi lorsque le show se termine ». Le one-shot ne parle pas de danse au premier degré (même si il en est question dans la première histoire), mais plutôt de la danse entre des personnages ayant peur de se dévoiler l'un à l'autre. Venons en au dessin : Est Em a un trait très particulier, semblable à celui de Nastume Ono (Gente), inspiré de la BD européenne ; le mélange d'influences donne un trait agréable à regarder et original, et très facilement reconnaissable. Le dessin participe également à l'ambiance du titre : en effet, Est Em, c'est d'abord de l'onirisme et de la poésie, le fait que les histoires soient courtes ou «peu développées » est voulu. Dans toutes ces histoires, on assiste à des instants volés, des secondes d'éternité, des jeux entres personnages perdus dans leurs vies. J'ai beaucoup aimé l'histoire dans un style fantastique « Néro » qui est une bonne surprise, et est la seule, avec Monochrome (mettant en scène les mêmes personnages), qui ne parle pas d'une relation entre deux hommes. J'ai également bien aimé « Des Cigales le long d'une route d'été », qui est une jolie petite histoire sur un amour perdu. Il reste cependant impossible de parler d'Est Em sans évoquer l'homosexualité masculine, qui fait partie intégrante de ses travaux, et, à contre-courant total du reste des publications «boys love » actuelles, privilégie les sentiments et une mise en scène très étudiée aux scènes de sexe faciles. De plus, tous les personnages sont adultes, ce qui change du cliché de la romance lycéenne. Il y a une seule scène de sexe dans « une fois le spectacle terminé » (suite de la première histoire « lever de rideau ») très soft et bien dessinée. Ce qui ressort le plus de ce recueil d'histoires courtes c'est le côté presque abstrait des relations entre les personnages et la narration déstructurée, ceci est renforcé par les évocations à l'art et certaines planches très jolies, comme la scène de Carmen au début de « lever de rideau », ou le jumeau cherchant sa moitié disparue dans « Néro ». Au final, c'est un manga agréable à lire avec un dessin original, je le recommande, et pas seulement à ceux qui aiment la romance. Avec un peu de chance, peut-être qu'un jour les autres mangas de l'auteure comme « Equus » seront édités en France ?

29/09/2018 (modifier)
Par kanibal
Note: 4/5
Couverture de la série Achille
Achille

Ce premier volume m'a fort emballé pour une histoire que l'on connait déjà, les grandes lignes sont retracées, l’éducation d'Achille sous la gouvernance de Chiron etc.. Ce qui fait l'originalité de cette version ce sont les scènes de sexe crues qui sont distillées avec parcimonie, elles ne sont pas envahissantes et ne nuisent pas à la bonne lecture, certes on est loin du colossal L'Âge de Bronze de Shanower mais Cosimo Ferri s’en sort plutôt bien. Malgré quelques petits soucis de proportions graphiquement j'ai beaucoup aimé son coup de crayon. Amateur de BD [érotique] et d'Histoire, cette saga ne pourra que vous ravir, quand les deux sont savamment maîtrisés il en résulte une bonne alchimie. Vivement la suite!!!!

29/09/2018 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
Couverture de la série Le Shaolin Cowboy
Le Shaolin Cowboy

Le Shaolin Cowboy débarque de nulle part dans un désert post apocalyptique laissant carte blanche à l'imagination débridée de Geof Darrow riche de son expérience avec Frank Miller pour le non moins fameux Hard Boiled et de sa contribution à la trilogie Matrix. Attention OVNI graphique non répertorié en vue ! Darrow réalise ici une oeuvre atypique qui ne peut laisser de marbre : soit on déteste soit on adore et généralement pour les mêmes raisons. Le scénario semble tenir sur un timbre poste plié en deux. Des origines du combattant martial ventripotent, il ne faut guère espérer en apprendre davantage. Le Shaolin Cowboy parle peu et porte des Converse aux pieds et c'est à peu près tout. La mule qui le transporte est beaucoup plus bavarde et explicite tel Jolly Jumper prenant les rênes des déambulations de son Cowboy solitaire et déversant quelques jolies tirades cyniques (Donald Trump en prenait déjà pour son grade). Le reste n'est qu'une succession de combats dans le désert contre un Roi Crabe ninja, des requins ou des zombies au choix... Ce qui fait de Shaolin Cowboy une oeuvre unique est donc ailleurs... Darrow ne s'est jamais caché être un disciple et admirateur du grand Moebius dont il reprend et sublime sa ligne claire riche en détails et mouvements. Des expériences notées en préambule, l'auteur en a gardé l'art du découpage, un régal et une leçon pour les yeux pour qui se prendra la peine de s'y attarder. Et que dire du second cycle, Shemp Buffet où toute l'intrigue se résume en de longues pages et vignettes d'un combat du Shaolin Cowboy contre une horde incalculable de zombies sans une seule ligne de dialogue !!!!! Mad Max Fury Road était une longue course poursuite où l'histoire se racontait par les effets de caméra et de séquences, Shaolin Cowboy c'est exactement cela mais couché sur papier. Darrow développe de façon subtile une critique de la société de consommation ainsi qu'une invitation aux sens pour un lecteur averti du caractère particulier de cette histoire. Jamais répétitif mais tour à tour pénible ou jouissif, Shaolin Cowboy n'est pas une lecture facile ni pour tous les publics mais son audace et sa prouesse graphique en font une expérience à part et unique.

29/09/2018 (modifier)