Les derniers avis (39360 avis)

Par Jetjet
Note: 4/5
Couverture de la série Negalyod
Negalyod

Dans une vaste contrée désertique, Jarri le berger conduit un troupeau de 300 dinosaures vers le marché des nomades alors qu'un "Camion Météo" attire la foudre et le décime dans sa totalité. N'ayant plus rien à perdre, Jarri va chercher le responsable de la cité d'en haut pour en répondre. Véritable blockbuster aux diverses influences, Perriot n'essaye jamais de surprendre son lectorat mais de lui en donner pour son argent par de superbes planches fourmillantes de détails comme des scènes d'action et de course poursuite au montage ciselé. Et qu'importe si tout cela a déjà été vu de Mad Max à Gunnm sans oublier Soleil Vert ou l'Incal, on se plait et se complait dans un univers richement coloré au rythme soutenu dont seul la fin cryptée et précipitée peut ternir l'enthousiasme. Les couleurs de Florence Breton font intégralement partie du charme général et certaines pages n'ont rien à envier aux travaux de Geof Darrow. Accessible et divertissante, Perriot a accompli un travail phénoménal au canevas classique et un peu naïf mais dont l'accessibilité et la portée un brin écolo risquent de plaire au plus grand nombre ayant la nostalgie des oeuvres SF Old School de Metal Hurlant.

07/10/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Gagner la Guerre
Gagner la Guerre

Certes, il y a deux histoires avec un léger décalage temporel. Le récit aurait certainement gagner en clarté s'il n'y avait pas ces flash-back sensés nous montrer les prémices d'un massacre à l'origine d'une guerre. C'est un peu difficile à suivre pour raccrocher les wagons d'autant que l'intrigue se complexifie à mesure que l'on avance. J'aime bien les bd qui se situe dans un monde imaginaire où il y a une carte qui détaille la géographie des lieux ainsi que le système politique. C'est plutôt bien construit ce qui n'est pas toujours le cas. Les scènes d'action sont là pour donner du souffle au moment opportun. Il faut la lire surtout pour comprendre les intrigues politiques façon Game of thrones dans un monde fantasmé de renaissance italienne. J'ai un peu moins aimé le fait que le héros soit un tueur à gage un peu crapuleux mais on a déjà connu cela. Au moins, on aura pas droit au héros sans peur ni reproche et droit dans ses bottes. On verra que la gente féminine en est réduit à de la figuration façon pot de fleur ou pire encore. Mais bon, c'est de la bonne bd qui comblera toutes nos attentes avec un graphisme époustouflant en prime. En tous cas, ce premier tome est bien parti.

07/10/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Conquêtes
Conquêtes

Par ma foi voila une aventure SF de très bonne tenue. Si l'on y regarde de près il est vrai que le thème n'est pas en lui même très novateur. A savoir la rencontre entre deux civilisations et les affrontements qui en découlent. La race humaine possède ce je ne sais quoi qu'il faille absolument qu'elle contrôle, qu'elle domine son environnement et tout ce qui y vit. Pour preuve je ne citerais que ces braves indiens d'Amérique du Nord qui n'avaient pas demandé autant. Ah oui je suis con aussi, tout ça c'était pour faire œuvre civilisatrice, leur apporter tous les bienfaits possibles, les maladies, l'alcool, les armes et la parole de Dieu... Je m'égare, je m'égare, c'est du tout bon cette BD, oui il y a quelques poncifs inhérents au genre mais je ne boude pas mon plaisir, l'ensemble est divertissant magnifié en cela par un dessin très bien foutu et puis surtout ce bougre de jean-Luc Istin n'est pas un perdreau de l'année, c'est bien construit et une fois l'aventure commencée on ne lâche plus l'affaire. Donc voila un récit qui tient la route en sachant aller au delà des poncifs habituels, j'attends maintenant la suite qui si j'ai bien compris pourra se lire de manière indépendante. A suivre.

07/10/2018 (modifier)
Couverture de la série Après la Bombe
Après la Bombe

« Après la bombe « est assez difficile à trouver – en tout cas j’avais mis du temps à mettre la main dessus. C’est que, attiré par l’humour noir, je ne pouvais que m’intéresser à cette œuvre de Bonvi. En effet, on est là dans un monde post-apocalyptique, visiblement quelques temps après les ravages du feu nucléaire, et Bonvi nous présente, en quelques histoires courtes – qu’il nomme chroniques – la lutte pour la survie des êtres ayant échappé à la mort. Chroniques qui se lisent très vite (peu de cases, très peu de dialogues). Et là on ne sait plus qui représente la « normalité », l’humanité, des bonnes femmes cherchant à sauver leur môme ou des gosses ayant muté. C’est un « struggle for life » bien cradingue, avec des décors simples mais qui font la part belle à la bouillie, aux ruines, dans lesquelles des restes d’humanité dézinguée disputent aux rats les morceaux de barbaque disponibles. Gamins anthropophages, humains devenus proies des rats, Bonvi développe ici un univers désespéré et glauque (évidemment dans un dessin usant du Noir et Blanc !), avec un humour noir intéressant – même si je l’attendais un peu plus trash. C’est en tout cas à redécouvrir. Note réelle 3,5/5.

06/10/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Jeremiah
Jeremiah

Mesdames et Messieurs vous avez tout dit. Je reprends deux ou trois points. Le dessin c'est du grand art et avec cette série Hermann se place au panthéon, la couleur directe est juste magnifique. Pour pinailler on pourrait dire qu'à force les visages finissent par se ressembler mais bon ça passe. Mention spéciale, je trouve qu'Hermann est un des rares à dessiner des scènes qui se passent dans l'obscurité ou le brouillard mais qui restent lisibles (c'est pas donné à tout le monde!). Le hic qui m'empêche de mettre le culte c'est les histoires. Alors oui il y en a qui sont de vrais petits bijoux, mais d'autres, et avec le temps elles me paraissent de plus en plus nombreuses, dont le scénario tient sur un ticket de tram et qui n'ont pas trop d'intérêt. En fait ce qui me gêne c'est qu'au début on sentait bien que nos deux héros évoluaient dans un monde post apocalyptique. Cela offrait à Hermann des histoires fabuleuses de communautés de barjots assez réjouissantes: "Un hiver de clown", Julius et Roméa", etc... Depuis quelques tomes on retrouve une certaine "normalité", certes le monde n'est pas redevenu comme avant mais certains détails me plaisent moins. La Tata et son pavillon de banlieue, le cheval et la mule troqués contre des motos, les villes avec des immeubles flambants neufs et hyper modernes, j'arrête là mais ça me chagrine un peu. Prenons le dernier album paru: " Un gros chien avec une blonde ". Encore une fois rien à dire au niveau du dessin, parfait. Mais l'histoire!, que c'est feignant, que c'est mollasson. Une histoire où Kurdy est enlevé dès le début, il ne reste donc que Jeremiah qui attend son pote pendant de longues pages, tout en étant harcelé sexuellement par la blonde du titre, (elle a un gros chien). Pour pimenter la chose nous avons droit au retour de vieilles connaissances des héros mais ça sent un peu le réchauffé. Bref j'ai acheté, j'ai payé, j'ai pas trop aimé. Alors pour les bombes qu'il y a dans cette série c'est franchement bien mais les derniers, si je devais les noter, seraient plus bas. Putain de nostalgie!! Majoration après sortie du tome 34: J'ai longtemps hésité avant de conseiller la lecture de ce 34 ème opus des aventures de Jeremiah. Bon c'est du Hermann et au niveau du dessin il n'y a rien à dire, on aime ou pas mais rien que pour ça cette BD mérite le coup d’œil. C'est vraiment le scénario qui pêche par trop de simplicité. Jeremiah et Kurdy arrivent en ville, il y a un méchant, deux clans qui s'opposent, bastons et l'on devine assez facilement à la moitié de l'album ce qui va s'ensuivre, et hop il se trouve qu'on avait bien deviné. En janvier dernier j'avais rencontré Hermann et nous avions longuement parlé de Jeremiah, entre autres choses. Je me souviens lui avoir fait part de ma légère déception quant au fait que notre héros finissait par avoir des aventures un peu plan-plan. Oserais je dire que j'ai senti chez lui comme une légère fatigue, non pas à dessiner, mais à continuer de faire vivre ses deux héros. J'ai ici le sentiment qu'avec ce nouvel opus Jeremiah devrait mettre un terme à sa carrière, certes il bastonne à tout va mais c'est bien tout. Je préférais amplement un Jeremiah d'il y a quelques années qui doutait, plus fragile. Jeremiah n'est plus depuis longtemps dans la catégorie SF où il est classé, voire fantastique comme dans certains albums. Alors oui il y a le dessin mais cela ne suffit hélas pas. C'est donc un posteur déçu qui s'exprime; si un jour on m'avait dit que je serais prêt de "descendre" un Jeremiah!! Sortie du tome 36 " Et puis merde" Aïe, Aïe, Aïe!!! Putain Hermann qu'est ce qui se passe ? C'est quoi cette histoire, nos deux compères se font cramer leurs motos, partent à pieds, se font choper par la milice, un "ange gardien leur vient en aide et hop ils arrivent dans une villa futuriste ou vivent un vieux couple un peu allumé et leur fifille. ajoutez une bande de gardes un peu bas du front et vous avez le pitch. Par ailleurs il ne se passe pas grand chose. La fille du couple, celle qui est en couverture de l'album, à une tronche de neurasthénique et finira d'ailleurs par ce foutre en l'air sans que l'on sache trop bien pourquoi. Hermann ily a trois ans nosu avions échangé ensemble sur votre fort belle carrière ponctuée de magnifiques albums et puis aussi je m'en souviens de la fin éventuelle de Jéremiah et Kurdy. N'est t'il pas temps de les envoyer loin dans la montagne genre Brokeback Mountain ? Quel pied de nez!! En tous les cas le prochain Jeremiah se fera sans moi, je ne le lirai que s'il m'est offert. Déçu vous dis je.

01/10/2014 (MAJ le 06/10/2018) (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Doggybags - Mapple squares
Doggybags - Mapple squares

Faudrait-il croire qu'en cette année 2018 les meilleures surprises proviennent d'auteurs français sous haute influence de comics pulp ? Tout porte à le croire effectivement avec la publication du dernier tome de la série culte de Griffon Apocalypse sur Carson City et le premier tome de la série de Nicolas Pétrimaux Il faut flinguer Ramirez auquel s'ajoute cette histoire complète de la famille Doggybags "Mapple Squares" qui devrait faire date également. Mais reprenons, prévue à l'origine comme une anthologie de courts récits brassant la culture Pop dans un style Grindhouse assumée, le label 619 avait relevé un grand nombre de jeunes artistes méconnus talentueux pour sa collection irrévérencieuse Doggybags. De qualité variable, cette série avait pour dénominateur commun un style graphique issu à la fois des trois écoles en cours selon les thèmes : franco-belge, manga et comics. Certaines histoires s'extirpaient sans mal du lot commun par exemple avec Neyef et ses "South Central Stories" à l'efficacité redoutable. Mapple Squares parlera donc à tous les amoureux de récits policiers borderline. Batie sur un pitch simplissime (un duo de flics du FBI s'embourbe dans une bourgade perdue à la recherches de personnes disparues), l'histoire se déroule sur plusieurs niveaux de narration qui vont venir s'entrechoquer de la plus belle des manières avec quelques retournements percutants de situation qui risquent de laisser plusieurs lecteurs bouche bée. Conçu comme un redoutable manège de montagnes russes, David Hasteda assume le récit comme un brillant hommage au cinéaste John Carpenter dont il reprend le suspens, l'épouvante et la relecture sociale et même un lieutenant d'escouade physiquement similaire. Heureusement Mapple Squares n'est pas uniquement une bible de références même si elle en regorge et parvient dans une ambiance glauque et anxiogène mille fois déjà vue ailleurs à en délivrer un récit tout à fait original dès sa première partie achevée et le twist principal relevé en plein milieu d'une intrigue déjà bien épicée. Il faut également souligner le joli travail de Ludovic Chesnot sur le rendu général. Si tous les personnages ont des trognes pas possibles, sa mise en scène cartoonesque et ses couleurs variées font partie intégrante de l'ambiance générale. Constamment au bord de la rupture sans jamais en perdre le fil, Mapple Squares est donc une petite perle d'humour noir, de violence et d'un mauvais goût assumé qui devrait ravir pleinement les amateurs du genre. "Le monstre ici... l'anormal... c'est toi".

05/10/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Frankenstein - Le monstre est vivant
Frankenstein - Le monstre est vivant

Après avoir lu deux albums moyens avec Bernie Wrightson au dessin, je suis bien content de lire ce récit passionnant. J'ai toujours aimé le Frankenstein de Mary Shelley et d'ailleurs je trouve ce monstre plus intéressant dans le roman où il est plus intelligent et apprend à parler et donc je trouve que faire une suite au roman est intéressant. Le dessin de Wrightson est excellent comme d'habitude et il sait comment créer une atmosphère glauque. C'est une vrai claque visuelle ! Le scénario est pas mal même si les thématiques abordées sont au final peu originales. J'ai trouvé que la psychologie du monstre de Frankenstein était bien utilisée et que son développement était cohérent avec le roman original. Le seul défaut est que le premier tome se termine sur un cliffhanger et qu'il n'y a pas eu de suite depuis 4 ans. Apparemment, le récit vient de se terminer aux États-Unis et j'espère donc que la fin va sortir en français un jour.

04/10/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série A travers
A travers

Voilà un album qui ne laissera certainement pas indifférent ! Soit on rentre dedans et on adore, soit on passera certainement complètement à côté. Le minimalisme étudié de Tom Haugomat mettant en regard chaque planche de chaque page pourra ou faire rêver ou faire fuir. Pour ma part, je suis rentré dedans à pas feutrés pour finir conquis. "A travers" nous propose de suivre toute la vie d'un homme depuis sa naissance jusqu'à sa mort. De son rêve d'enfant de devenir astronaute à sa concrétisation, en passant par son mariage, la naissance de son fils, son divorce, tout y passe de façon très subtile mais certaine. Car Tom Haugomat nous propose un album qui fait presque office de jeu de piste où chaque planche composée d'un dessin unique réalisé avec toujours les mêmes quatre couleurs, sans encrage, se prolonge dans la suivante. La page de gauche nous montre ce que vit le personnage, celle de droite ce qu'il voit, avec pour trait d'union un objet qui servira de prisme. Ce graphisme minimal surprend dans un premier temps, mais une fois qu'on a compris son fonctionnement on se surprend à chercher les détails qui nous permettent de saisir les subtilités de l'histoire et de la construction des planches. C'est fin, poétique et magistralement réalisé pour qui rentrera dans cet univers singulier. L'objet en lui même est aussi très étudié et appréciable avec cette couverture découpée en vision "jumelle" qui nous annonce déjà toute l'intention de l'auteur. Une vraie réussite pour moi au final !

04/10/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Nada
Nada

Adapté du roman du même nom, Nada se déroule en 1972 et met en scène un petit groupe de gauchistes bien décidés à passer à l'acte contre la société capitaliste et le pouvoir en place. Leur objectif : kidnapper l'ambassadeur américain à Paris pour obtenir à la fois une rançon, faire publier leur manifeste politique mais aussi et surtout se révolter contre le monde qui les entoure. Ce groupe est formé de 6 caractères forts et très différents : un vieil expert désabusé qui s'engage avec eux par désespoir, un ancien militant extrémiste et violent, un fils de famille poivrot, un prof de philo révolté et violent, un mari affligé par la folie de sa femme et enfin une femme fatale à la personnalité indéfinissable, se définissant elle-même comme une salope prostituée. Et dans le camp d'en face, une autre belle brochette de personnages tout aussi marqués, que ce soit l'ambassadeur dépravé mais intelligent, un ministre hautain et politicien, un secrétaire d'état sournois ou encore un commissaire adepte de barbouzeries et de la méthode forte. Nada est une peinture réaliste et sombre de la société politique et extrémiste de la France des années 70, avec des personnages très crédibles et pittoresques qui donnent envie d'être suivis et à d'être vus interagir. Il ressort d'eux un réel désespoir, une fuite en avant vers la violence et la rébellion qui se présente comme une inéluctable fatalité et se révèle intéressante tant sur le plan sociologique que psychologique. Sur le fond, Manchette dresse dans ce récit autant la critique du pouvoir en place, du simple flic servile jusqu'au ministre pourri, que de ces groupuscules d'extrême-gauche aux motivations floues et aux méthodes très discutables. L'adaptation est réussie. On ne sent pas la moindre lourdeur d'un livre transposé en BD. La densité du roman se reflète uniquement dans la taille de l'ouvrage qui fait pas loin de 200 pages. Ce nombre est d'autant plus impressionnant que chaque planche est finement dessinée par un Cabanes qui maîtrise parfaitement son art et offre de superbes dessins. Son trait est excellent, ses personnages sont vivants et ses décors nous plongent immédiatement dans le Paris et sa banlieue de l'époque. Et les couleurs ne sont pas en reste puisque chaque page possède sa propre teinte chromatique harmonieuse et belle. Très bel ouvrage.

04/10/2018 (modifier)
Couverture de la série Le Rêve prolongé de Monsieur T.
Le Rêve prolongé de Monsieur T.

Etrange album que celui-ci. Dans lequel j’ai eu un peu de mal à entrer, comme un sommeil que l’on cherche, et que l’on finit par trouver, sans savoir ce qui nous a donné la clé. Etrange et envoutant donc, cette histoire de rêves, dans laquelle on entre, sans savoir si c’est justement un rêve, ou si la réalité nous joue des tours. C’est une sorte de mise en abimes, de poupées gigognes qui s’emboîtent, les liens qui les unissent n’apparaissant que tardivement. Mais si au départ cela semble obscur, Max retombe sur ses pieds finalement. Et nous avec lui. Son dessin est vraiment chouette, dans un style semi réaliste agréable, et une utilisation du Noir et Blanc très intéressante. Une histoire originale, bien menée et agréablement dessinée : voilà donc de bonnes raisons de jeter un coup d’œil sur cet album, injustement oublié semble-t-il.

03/10/2018 (modifier)