Le Shaolin Cowboy débarque de nulle part dans un désert post apocalyptique laissant carte blanche à l'imagination débridée de Geof Darrow riche de son expérience avec Frank Miller pour le non moins fameux Hard Boiled et de sa contribution à la trilogie Matrix.
Attention OVNI graphique non répertorié en vue ! Darrow réalise ici une oeuvre atypique qui ne peut laisser de marbre : soit on déteste soit on adore et généralement pour les mêmes raisons.
Le scénario semble tenir sur un timbre poste plié en deux. Des origines du combattant martial ventripotent, il ne faut guère espérer en apprendre davantage. Le Shaolin Cowboy parle peu et porte des Converse aux pieds et c'est à peu près tout.
La mule qui le transporte est beaucoup plus bavarde et explicite tel Jolly Jumper prenant les rênes des déambulations de son Cowboy solitaire et déversant quelques jolies tirades cyniques (Donald Trump en prenait déjà pour son grade).
Le reste n'est qu'une succession de combats dans le désert contre un Roi Crabe ninja, des requins ou des zombies au choix...
Ce qui fait de Shaolin Cowboy une oeuvre unique est donc ailleurs... Darrow ne s'est jamais caché être un disciple et admirateur du grand Moebius dont il reprend et sublime sa ligne claire riche en détails et mouvements. Des expériences notées en préambule, l'auteur en a gardé l'art du découpage, un régal et une leçon pour les yeux pour qui se prendra la peine de s'y attarder.
Et que dire du second cycle, Shemp Buffet où toute l'intrigue se résume en de longues pages et vignettes d'un combat du Shaolin Cowboy contre une horde incalculable de zombies sans une seule ligne de dialogue !!!!!
Mad Max Fury Road était une longue course poursuite où l'histoire se racontait par les effets de caméra et de séquences, Shaolin Cowboy c'est exactement cela mais couché sur papier. Darrow développe de façon subtile une critique de la société de consommation ainsi qu'une invitation aux sens pour un lecteur averti du caractère particulier de cette histoire.
Jamais répétitif mais tour à tour pénible ou jouissif, Shaolin Cowboy n'est pas une lecture facile ni pour tous les publics mais son audace et sa prouesse graphique en font une expérience à part et unique.
Cette série est probablement celle de Baru qui m’a le plus plu, en tout cas celle dans laquelle j’ai pu entrer le plus facilement, et pour laquelle je ne mettrais pas trop de bémols. Le seul serait peut-être le relatif essoufflement au bout de quatre tomes – mais là j’exagère peut-être, puisque ce quatrième tome est quand même bien sympa.
Baru a réussi ici une bonne transposition de souvenirs de gamins – les siens sans doute, mais aussi ceux plus ou moins de tous les gosses de sa génération, une époque où l’imagination nous faisait sortir, au lieu d’être aliénés par le monde virtuel (mais c’est une autre chose !).
Des histoires de gamins donc, dans le Nord industriel de la France, de leurs relations aux adultes (parents entre autres), et surtout de leurs jeux, de leurs bravades, de leur construction. Quelques airs de « Guerre des boutons parfois » lorsque les gamins de deux villages se font la guerre pour conquérir un terril…
Quelques bonnes observations, un peu d’humour, et une vision attendrissante mais pas mièvre de la jeunesse, voilà une série plutôt sympa à lire.
Note réelle 3,5/5.
J’avais beaucoup aimé Daytripper et c’était avec pas mal d’attentes que je me suis lancé dans cet épais album des mêmes auteurs.
El là, surprise, les dessins sont complètement différents de leurs autres ouvrages ; du noir et blanc au trait épais, des cases souvent très épurées et un style assez proche de l’esquisse. C’est très loin d’être aussi joli que d’habitude (soyons franc) mais ça donne un genre sympa à l’album en plus d’une lecture claire et d’une grande expressivité aux personnages.
J’ai beaucoup apprécié l’histoire de ces deux frères aux caractères opposés, jaloux et rivaux, de cette gémellité destructrice s’étalant sur presque une vie. Les personnages, à la psychologie profonde et soignée sont très intéressants et donnent beaucoup de force à ce récit qui m’a happé de bout en bout. Je ne suis pas étonné que les auteurs, jumeaux eux-mêmes, aient eu envie d’adapter ce roman.
Deux frères est un beau roman graphique.
Hauteville House, c'est d'abord un dessin et des couvertures véritablement magnifiques (celle du tome 2 est d'ailleurs ma préférée de toutes les séries existantes!). Puis, nous avons là du très bon travail au niveau de l’intrigue et du découpage. Je commence véritablement à aimer Duval déjà connu pour sa série de science-fiction d'anticipation Travis.
En l'espèce, il s’agit d’un mélange de genre entre récit historique (l’intrigue se passe sous le règne de l’empereur Napoléon 3 en 1864) et la série TV « Les mystères de l’Ouest » (avec ses gadgets science-fiction au milieu du western). Le concept steampunk est remarquable d’autant que l’action est omniprésente. Les décors sont fabuleux d’autant qu’on voyage beaucoup entre ciel, terre et mer.
Il est dommage que les héros n’aient pas réellement de profondeur mais on pardonne facilement au vu de la qualité de cette série qui garde un formidable potentiel. Là aussi un troisième tome un peu décevant. Un dernier tome clôturant le 1er cycle qui ne détonne point avec une erreur de bulle presque impardonnable page 19.
Le 5ème chapitre commence une nouvelle histoire de manière tonitruante. Nous rentrons tout de suite dans le récit avec ce postulat de départ: l'agent de la République Eglantine a été arrêté et emprisonné à la Conciergerie, à Paris. Cela donnera l'occasion au héros de voyager à travers les mers du pacifique Sud pour rejoindre le caillou. Et puis, il y a également la multiplication des intrigues: le USS Kearsarge et sa traque du CSS Alabama, le mystère de la disparition de l'Astrolabe et de la Boussole...
Les auteurs ont également su apporter un peu plus de profondeur au personnage de Zelda et de Gavroche. C'est ce qui m'a réellement sauté aux yeux (à croire qu'ils ont corrigé ce défaut originel en tenant compte de nos avis). L'aventure n'en demeure pas moins très plaisante. On les suivra avec un grand plaisir pour découvrir le diable de Tasmanie. J'ai bien aimé le petit clin d'oeil fait à la série TV les mystères de l'Ouest sur toute une planche.
A partir du 12ème tome, on sent une relance de la série avec des enjeux qui se dessinent et qui sont complètement différents. Le tome 13 va donner dans l'explication par exemple du virus qui a contaminé les Etats du Nord. L'aventure reste toujours aussi prenante et les trouvailles ne manquent pas. C'est une série franchement dynamique dont la lecture est divertissante.
Il faudra songer cependant à conclure car à trop tirer sur la corde, elle finira par casser. J'ai senti une baisse de régime pour le dernier cycle même si cela reste satisfaisant. On est bien en-dessous des premiers tomes et cela se ressent fortement.
La série est pour l'instant divisée en 5 cycles:
1er cycle: tome 1 à 4
2ème cycle: tome 5 à 9
3ème cycle: tome 10 à 13
4ème cycle: tome 14 et 15
5ème cycle: tome 16
En conclusion, on remarquera que le niveau de cette série est excellent avec un scénario ingénieux, un graphisme énergique et de belles couleurs éclatantes. La forme et le fond font bon ménage pour nous offrir une bonne lecture.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Comme elles l’avaient fait avec l’album Contes à rebours pour Paul Kirchner, les éditions du Triton ont publié avec cet album une sorte d’anthologie du travail d’un autre auteur de l’underground nord-américain, à savoir Rand Holmes. Et c’est là aussi plutôt une réussite, et un bon moyen de découvrir l’œuvre de cet auteur – à condition de tomber sur cet album, dont la rencontre n’est pas forcément très courante !
L’album regroupe des histoires de styles et de tailles très variés, généralement en Noir et Blanc (les exceptions sont surtout des couvertures de magazines). Le dessin d’Holmes est vraiment très bon. Très classique (ce qui n’est pas commun dans le courant underground), clair, avec un style semi réaliste intéressant, agrémenté d’une petite touche caricaturale, le tout au service d’histoires qui, elles, jouent moins sur le classicisme.
Holmes parodie, pervertit les récits d’aventure, de science-fiction, de Fantastique, cet album révélant le mélange foutraque de ses influences (en cela la couverture annonce bien la couleur !). Aux ingrédients de base de ces genres, Rand Holmes ajoute la plupart du temps une bonne dose d’érotisme, voire de pornographie (certaines scènes de fellation sont très explicites, on est bien là dans une publication pour adultes) : un peu trash et provocateur, pornographe et parfois scato, Holmes est un auteur à redécouvrir.
Ajoutons qu’un humour à la fois noir et potache parsème ces histoires de quelques bons délires. Comme JJJ, j’ai particulièrement apprécié l’histoire de ces deux rats, Nip et Tuk, qui trouvent leur dose de dope en récupérant un suppo à l’opium dans le cul d’une bonne femme (on a là un condensé brut de décoffrage, mais drôle, du travail d’Holmes).
Les amateurs du genre apprécieront sûrement cet album aussi frais que les chères qu’il exhibe.
Note réelle 3,5/5.
Les amateurs de Foerster (dont je suis !) retrouveront dans les huit histoires qui composent cet album tous ses ingrédients habituels.
Dans l’aspect graphique tout d’abord. Un Noir et Blanc très expressionniste, tranché, jouant sur les contrastes et accentuant les effets d’ombre. Des décors souvent démesurés, avec des architectures brinquebalantes, des perspectives improbables, déformées, des rues désertes et des habitations élancées.
Presque autant que la plupart des personnages (aux noms mêlant le plus souvent loufoque et l’anodin, aux trognes pas possibles), filiformes, voire difformes pour certains, qui peuvent être aussi des sortes de nains (pas d’hydrocéphales dans cet album toutefois), allant parfois jusqu’aux freaks (comme cet employé bossu d’un hôtel, que l’on retrouve dans la moitié des histoires de l’album). Bref, Foerster développe encore une fois une atmosphère étrange, fantastique, parfois inquiétante, distillant les petits écarts avec la norme, jusqu’à ce que l’étrange deviennent cette norme.
Les histoires jouent ici quasiment uniquement sur le fantastique, et moins sur l’humour, comme c’est souvent le cas chez lui (à part une histoire, « ô vous qu’attire notre flamme », dans laquelle l’humour domine franchement – et qui est d’ailleurs très bien !).
Les chutes sont le plus souvent réussies, Foerster retombant sur ses pattes, après nous avoir embarqué dans des délires pas possibles (voir l’incroyable dompteur de puces !).
Je suis franchement admiratif du travail de cet auteur. En effet, il a produit des dizaines d’histoires de ce genre (je pense avoir la quasi-totalité de ses albums Fluide Glacial qui les rassemblent), en utilisant les mêmes ficelles. Et pourtant sans jamais se répéter, et en n’étant jamais décevant. Je ne peux qu’encourager ceux qui ne connaissent pas Foerster à jeter un œil sur cet album (et les autres du même auteur).
Bien sûr, la plupart d’entre nous connaissent dans ses grandes lignes cette histoire mais le traitement qu’en livre Thomas Gilbert est d’une implacable violence telle qu’elle ne peut que toucher, émouvoir, bouleverser.
La violence des actes est parfaitement rendue via un trait cinglant comme une gifle, sec et rond à la fois. Le dessin de l’auteur est pour beaucoup dans mon appréciation de cet album tant il renforce les propos. Extrêmement lisible, il laisse passer beaucoup d’émotions mais ce sont les scènes les plus violentes (dont une de lapidation) qui me restent gravées en mémoire.
La narration à la première personne est efficace et la progression dans la tension et dans l’horreur absurde est excellente. J’ai été happé par ce récit, pourtant je craignais de m’ennuyer en ne découvrant qu’une ènième version d’une histoire trop bien connue. Mais il n’en a rien été, Thomas Gilbert a réussi à me surprendre en mettant en avant certains aspects souvent oubliés voire totalement ignorés (du moins de moi). Il a réussi à m’émouvoir grâce à l’humanité dont il dote Abigail, et à me faire désespérer de cette putain de race humaine en voyant ce troupeau suivre un leader charismatique par goût du sang, de la haine, par peur de se retrouver isolé… par ignorance, par cupidité, et surtout parce que l’humain aime se sentir fort en meute et craint tout ce qui pourrait l’affaiblir en l’isolant.
Ce récit, aux accents féministes est avant tout une ode à la liberté, liberté d’être et de penser, et une mise en garde devant notre goût à la conformité qui nous pousse trop souvent à suivre le troupeau, sans esprit critique, juste portés par la voix d’un orateur plus doué qu’un autre, ou plus terrifiant, fut-il prêtre comme dans le cas présent, ou autre… Ce récit demeure par conséquent très moderne même si les faits évoqués se sont déroulés au 17ème siècle. En nous proposant de redécouvrir cette histoire, Thomas Gilbert nous rappelle que la liberté n’est pas un fait acquis et qu’il suffit de peu pour que l’obscurantisme et le fanatisme reviennent en force… une petite crise économique par exemple (dans le cas présent, un début de famine).
Un très bel album, même s’il m’a cassé le moral. Historique et moderne à la fois, il prend aux tripes et nous oblige à réfléchir sur notre propre société.
A lire !
Un récit fantastique pour la jeunesse ayant pour cadre le Louvre et la mythologie égyptienne. Un garçon, neveu d'un gardien du musée et donc s'y rendant régulièrement, y découvre un jour l'existence d'une fille fantôme venue de l'Egypte Antique. Cette rencontre incroyable va l'entraîner dans une aventure où il va devenir ami avec la fantôme, discuter avec les avatars de dieux égyptiens, rencontrer des chimères et affronter le spectre d'un dangereux prince-sorcier d'Egypte.
Ça ressemble au pitch d'un film Hollywoodien d'un film pour la jeunesse avec de l'action qui partirait dans tous les sens, mais en fait, c'est un récit bien structuré et très plaisant à lire.
Il est bourré d'intelligence, avec une belle mise en scène du musée du Louvre, de l'Antiquité Égyptienne et de sa mythologie. Les avatars de Bastet et de Thot y parlent de manière moderne, dans des échanges pleins d'humour. La fille fantôme est crédible et assez charmante. Le cadre du musée et les réactions du héros sont réalistes tout en restant légers dans leur ton. Et le méchant spectre sorcier est une menace assez réussie sans que l'intrigue insiste trop lourdement sur lui. Quant au dessin, directement peint à l'aquarelle, il est très agréable.
Bref, ce fut pour moi une bien sympathique lecture, certes plutôt destinée à de jeunes lecteurs, mais très bien menée, attrayante et pleine d'intelligence.
Voilà une série tous publics très dynamique et sympathique. Le synopsis est moins idiot qu’il en a l’air et derrière son aspect lissé et cartoon cette série véhicule des valeurs pas si superficielles que ça. Mais bon, ça reste du divertissement, hein ! N’allez pas croire que vous découvrirez en ces pages la sagesse du grand Lama (d’autant plus que quand lama faché, lama cracher… ce qui en soit est préférable au lama malade qui lui ne peut s’empêcher de chanter, mais c’est une autre histoire et il me semble que je m’égare quelque peu).
Le premier tome est majoritairement en noir et blanc. Ce que je trouve regrettable tant la colorisation de ces albums contribue à l’ambiance joyeuse et cartoon de la série. Le trait d’Alessandro Barbucci (que le grand public connait grâce à la série Ekhö, monde miroir) est un savant mélange de cartoon, de manga et de franco-belge. La rondeur est la règle et son aspect caricatural permet de très fortement intensifier l’expressivité des visages.
L’humour se développe sur plusieurs niveaux de lecture, allant de l’humour pipi-caca et grosses prout à un humour plus adulte basé sur de nombreuses références cinématographiques. Grâce à cette amplitude chaque lecteur devrait trouver son bonheur. Et comme, à titre personnel, un peu d'humour pipi-caca judicieusement dilué dans un récit aux références cinématographiques amusantes n'est pas pour me déplaire...
Les scénarios tiennent la route même si ça bondit un peu dans tous les sens (à l’image des personnages). Et si, d’habitude, ce genre de série survitaminée emmenée par des personnages survoltés me fatigue vite, je dois bien avouer que j’ai lu ces deux tomes avec grand plaisir.
Enfin, chaque tome peut se lire de façon indépendante (même s’il vaut mieux commencer par le premier). Et si une suite est toujours possible, la série telle quelle se suffit à elle-même (même si le grand mystère qui sert de prétexte à ces aventures n’a pas encore trouvé d’explication).
Une chouette découverte (et merci à Ro pour avoir attiré mon attention vers cette série). Peut-être que le 4/5 est un peu flatteur mais cette série vaut mieux qu'un simple "pas mal".
Cela faisait longtemps que je voulais lire cette série vu que j'avais bien aimé les autres de Kang Full.
Son scénario est encore une fois très bon. On suit plusieurs personnages et plusieurs histoires se croisent sans que le scénario devienne inutilement compliqué. Les personnages sont attachants et j'ai bien aimé l’atmosphère 'vie de quartier' qui se dégage de l'oeuvre. Le scénario est bien maîtrisé et plusieurs scènes m'ont ému. On pourrait reprocher plusieurs grosses coïncidences dans le récit, mais cela ne m'a pas trop dérangé vu que l'action se passe dans le même quartier.
Une oeuvre exceptionnelle qui mérite d'être plus connue.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Le Shaolin Cowboy
Le Shaolin Cowboy débarque de nulle part dans un désert post apocalyptique laissant carte blanche à l'imagination débridée de Geof Darrow riche de son expérience avec Frank Miller pour le non moins fameux Hard Boiled et de sa contribution à la trilogie Matrix. Attention OVNI graphique non répertorié en vue ! Darrow réalise ici une oeuvre atypique qui ne peut laisser de marbre : soit on déteste soit on adore et généralement pour les mêmes raisons. Le scénario semble tenir sur un timbre poste plié en deux. Des origines du combattant martial ventripotent, il ne faut guère espérer en apprendre davantage. Le Shaolin Cowboy parle peu et porte des Converse aux pieds et c'est à peu près tout. La mule qui le transporte est beaucoup plus bavarde et explicite tel Jolly Jumper prenant les rênes des déambulations de son Cowboy solitaire et déversant quelques jolies tirades cyniques (Donald Trump en prenait déjà pour son grade). Le reste n'est qu'une succession de combats dans le désert contre un Roi Crabe ninja, des requins ou des zombies au choix... Ce qui fait de Shaolin Cowboy une oeuvre unique est donc ailleurs... Darrow ne s'est jamais caché être un disciple et admirateur du grand Moebius dont il reprend et sublime sa ligne claire riche en détails et mouvements. Des expériences notées en préambule, l'auteur en a gardé l'art du découpage, un régal et une leçon pour les yeux pour qui se prendra la peine de s'y attarder. Et que dire du second cycle, Shemp Buffet où toute l'intrigue se résume en de longues pages et vignettes d'un combat du Shaolin Cowboy contre une horde incalculable de zombies sans une seule ligne de dialogue !!!!! Mad Max Fury Road était une longue course poursuite où l'histoire se racontait par les effets de caméra et de séquences, Shaolin Cowboy c'est exactement cela mais couché sur papier. Darrow développe de façon subtile une critique de la société de consommation ainsi qu'une invitation aux sens pour un lecteur averti du caractère particulier de cette histoire. Jamais répétitif mais tour à tour pénible ou jouissif, Shaolin Cowboy n'est pas une lecture facile ni pour tous les publics mais son audace et sa prouesse graphique en font une expérience à part et unique.
Les Années Spoutnik
Cette série est probablement celle de Baru qui m’a le plus plu, en tout cas celle dans laquelle j’ai pu entrer le plus facilement, et pour laquelle je ne mettrais pas trop de bémols. Le seul serait peut-être le relatif essoufflement au bout de quatre tomes – mais là j’exagère peut-être, puisque ce quatrième tome est quand même bien sympa. Baru a réussi ici une bonne transposition de souvenirs de gamins – les siens sans doute, mais aussi ceux plus ou moins de tous les gosses de sa génération, une époque où l’imagination nous faisait sortir, au lieu d’être aliénés par le monde virtuel (mais c’est une autre chose !). Des histoires de gamins donc, dans le Nord industriel de la France, de leurs relations aux adultes (parents entre autres), et surtout de leurs jeux, de leurs bravades, de leur construction. Quelques airs de « Guerre des boutons parfois » lorsque les gamins de deux villages se font la guerre pour conquérir un terril… Quelques bonnes observations, un peu d’humour, et une vision attendrissante mais pas mièvre de la jeunesse, voilà une série plutôt sympa à lire. Note réelle 3,5/5.
Deux Frères
J’avais beaucoup aimé Daytripper et c’était avec pas mal d’attentes que je me suis lancé dans cet épais album des mêmes auteurs. El là, surprise, les dessins sont complètement différents de leurs autres ouvrages ; du noir et blanc au trait épais, des cases souvent très épurées et un style assez proche de l’esquisse. C’est très loin d’être aussi joli que d’habitude (soyons franc) mais ça donne un genre sympa à l’album en plus d’une lecture claire et d’une grande expressivité aux personnages. J’ai beaucoup apprécié l’histoire de ces deux frères aux caractères opposés, jaloux et rivaux, de cette gémellité destructrice s’étalant sur presque une vie. Les personnages, à la psychologie profonde et soignée sont très intéressants et donnent beaucoup de force à ce récit qui m’a happé de bout en bout. Je ne suis pas étonné que les auteurs, jumeaux eux-mêmes, aient eu envie d’adapter ce roman. Deux frères est un beau roman graphique.
Hauteville House
Hauteville House, c'est d'abord un dessin et des couvertures véritablement magnifiques (celle du tome 2 est d'ailleurs ma préférée de toutes les séries existantes!). Puis, nous avons là du très bon travail au niveau de l’intrigue et du découpage. Je commence véritablement à aimer Duval déjà connu pour sa série de science-fiction d'anticipation Travis. En l'espèce, il s’agit d’un mélange de genre entre récit historique (l’intrigue se passe sous le règne de l’empereur Napoléon 3 en 1864) et la série TV « Les mystères de l’Ouest » (avec ses gadgets science-fiction au milieu du western). Le concept steampunk est remarquable d’autant que l’action est omniprésente. Les décors sont fabuleux d’autant qu’on voyage beaucoup entre ciel, terre et mer. Il est dommage que les héros n’aient pas réellement de profondeur mais on pardonne facilement au vu de la qualité de cette série qui garde un formidable potentiel. Là aussi un troisième tome un peu décevant. Un dernier tome clôturant le 1er cycle qui ne détonne point avec une erreur de bulle presque impardonnable page 19. Le 5ème chapitre commence une nouvelle histoire de manière tonitruante. Nous rentrons tout de suite dans le récit avec ce postulat de départ: l'agent de la République Eglantine a été arrêté et emprisonné à la Conciergerie, à Paris. Cela donnera l'occasion au héros de voyager à travers les mers du pacifique Sud pour rejoindre le caillou. Et puis, il y a également la multiplication des intrigues: le USS Kearsarge et sa traque du CSS Alabama, le mystère de la disparition de l'Astrolabe et de la Boussole... Les auteurs ont également su apporter un peu plus de profondeur au personnage de Zelda et de Gavroche. C'est ce qui m'a réellement sauté aux yeux (à croire qu'ils ont corrigé ce défaut originel en tenant compte de nos avis). L'aventure n'en demeure pas moins très plaisante. On les suivra avec un grand plaisir pour découvrir le diable de Tasmanie. J'ai bien aimé le petit clin d'oeil fait à la série TV les mystères de l'Ouest sur toute une planche. A partir du 12ème tome, on sent une relance de la série avec des enjeux qui se dessinent et qui sont complètement différents. Le tome 13 va donner dans l'explication par exemple du virus qui a contaminé les Etats du Nord. L'aventure reste toujours aussi prenante et les trouvailles ne manquent pas. C'est une série franchement dynamique dont la lecture est divertissante. Il faudra songer cependant à conclure car à trop tirer sur la corde, elle finira par casser. J'ai senti une baisse de régime pour le dernier cycle même si cela reste satisfaisant. On est bien en-dessous des premiers tomes et cela se ressent fortement. La série est pour l'instant divisée en 5 cycles: 1er cycle: tome 1 à 4 2ème cycle: tome 5 à 9 3ème cycle: tome 10 à 13 4ème cycle: tome 14 et 15 5ème cycle: tome 16 En conclusion, on remarquera que le niveau de cette série est excellent avec un scénario ingénieux, un graphisme énergique et de belles couleurs éclatantes. La forme et le fond font bon ménage pour nous offrir une bonne lecture. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Chères Fraîches
Comme elles l’avaient fait avec l’album Contes à rebours pour Paul Kirchner, les éditions du Triton ont publié avec cet album une sorte d’anthologie du travail d’un autre auteur de l’underground nord-américain, à savoir Rand Holmes. Et c’est là aussi plutôt une réussite, et un bon moyen de découvrir l’œuvre de cet auteur – à condition de tomber sur cet album, dont la rencontre n’est pas forcément très courante ! L’album regroupe des histoires de styles et de tailles très variés, généralement en Noir et Blanc (les exceptions sont surtout des couvertures de magazines). Le dessin d’Holmes est vraiment très bon. Très classique (ce qui n’est pas commun dans le courant underground), clair, avec un style semi réaliste intéressant, agrémenté d’une petite touche caricaturale, le tout au service d’histoires qui, elles, jouent moins sur le classicisme. Holmes parodie, pervertit les récits d’aventure, de science-fiction, de Fantastique, cet album révélant le mélange foutraque de ses influences (en cela la couverture annonce bien la couleur !). Aux ingrédients de base de ces genres, Rand Holmes ajoute la plupart du temps une bonne dose d’érotisme, voire de pornographie (certaines scènes de fellation sont très explicites, on est bien là dans une publication pour adultes) : un peu trash et provocateur, pornographe et parfois scato, Holmes est un auteur à redécouvrir. Ajoutons qu’un humour à la fois noir et potache parsème ces histoires de quelques bons délires. Comme JJJ, j’ai particulièrement apprécié l’histoire de ces deux rats, Nip et Tuk, qui trouvent leur dose de dope en récupérant un suppo à l’opium dans le cul d’une bonne femme (on a là un condensé brut de décoffrage, mais drôle, du travail d’Holmes). Les amateurs du genre apprécieront sûrement cet album aussi frais que les chères qu’il exhibe. Note réelle 3,5/5.
La Soupe aux cadavres
Les amateurs de Foerster (dont je suis !) retrouveront dans les huit histoires qui composent cet album tous ses ingrédients habituels. Dans l’aspect graphique tout d’abord. Un Noir et Blanc très expressionniste, tranché, jouant sur les contrastes et accentuant les effets d’ombre. Des décors souvent démesurés, avec des architectures brinquebalantes, des perspectives improbables, déformées, des rues désertes et des habitations élancées. Presque autant que la plupart des personnages (aux noms mêlant le plus souvent loufoque et l’anodin, aux trognes pas possibles), filiformes, voire difformes pour certains, qui peuvent être aussi des sortes de nains (pas d’hydrocéphales dans cet album toutefois), allant parfois jusqu’aux freaks (comme cet employé bossu d’un hôtel, que l’on retrouve dans la moitié des histoires de l’album). Bref, Foerster développe encore une fois une atmosphère étrange, fantastique, parfois inquiétante, distillant les petits écarts avec la norme, jusqu’à ce que l’étrange deviennent cette norme. Les histoires jouent ici quasiment uniquement sur le fantastique, et moins sur l’humour, comme c’est souvent le cas chez lui (à part une histoire, « ô vous qu’attire notre flamme », dans laquelle l’humour domine franchement – et qui est d’ailleurs très bien !). Les chutes sont le plus souvent réussies, Foerster retombant sur ses pattes, après nous avoir embarqué dans des délires pas possibles (voir l’incroyable dompteur de puces !). Je suis franchement admiratif du travail de cet auteur. En effet, il a produit des dizaines d’histoires de ce genre (je pense avoir la quasi-totalité de ses albums Fluide Glacial qui les rassemblent), en utilisant les mêmes ficelles. Et pourtant sans jamais se répéter, et en n’étant jamais décevant. Je ne peux qu’encourager ceux qui ne connaissent pas Foerster à jeter un œil sur cet album (et les autres du même auteur).
Les Filles de Salem
Bien sûr, la plupart d’entre nous connaissent dans ses grandes lignes cette histoire mais le traitement qu’en livre Thomas Gilbert est d’une implacable violence telle qu’elle ne peut que toucher, émouvoir, bouleverser. La violence des actes est parfaitement rendue via un trait cinglant comme une gifle, sec et rond à la fois. Le dessin de l’auteur est pour beaucoup dans mon appréciation de cet album tant il renforce les propos. Extrêmement lisible, il laisse passer beaucoup d’émotions mais ce sont les scènes les plus violentes (dont une de lapidation) qui me restent gravées en mémoire. La narration à la première personne est efficace et la progression dans la tension et dans l’horreur absurde est excellente. J’ai été happé par ce récit, pourtant je craignais de m’ennuyer en ne découvrant qu’une ènième version d’une histoire trop bien connue. Mais il n’en a rien été, Thomas Gilbert a réussi à me surprendre en mettant en avant certains aspects souvent oubliés voire totalement ignorés (du moins de moi). Il a réussi à m’émouvoir grâce à l’humanité dont il dote Abigail, et à me faire désespérer de cette putain de race humaine en voyant ce troupeau suivre un leader charismatique par goût du sang, de la haine, par peur de se retrouver isolé… par ignorance, par cupidité, et surtout parce que l’humain aime se sentir fort en meute et craint tout ce qui pourrait l’affaiblir en l’isolant. Ce récit, aux accents féministes est avant tout une ode à la liberté, liberté d’être et de penser, et une mise en garde devant notre goût à la conformité qui nous pousse trop souvent à suivre le troupeau, sans esprit critique, juste portés par la voix d’un orateur plus doué qu’un autre, ou plus terrifiant, fut-il prêtre comme dans le cas présent, ou autre… Ce récit demeure par conséquent très moderne même si les faits évoqués se sont déroulés au 17ème siècle. En nous proposant de redécouvrir cette histoire, Thomas Gilbert nous rappelle que la liberté n’est pas un fait acquis et qu’il suffit de peu pour que l’obscurantisme et le fanatisme reviennent en force… une petite crise économique par exemple (dans le cas présent, un début de famine). Un très bel album, même s’il m’a cassé le moral. Historique et moderne à la fois, il prend aux tripes et nous oblige à réfléchir sur notre propre société. A lire !
Gaspard et la malédiction du Prince-Fantôme
Un récit fantastique pour la jeunesse ayant pour cadre le Louvre et la mythologie égyptienne. Un garçon, neveu d'un gardien du musée et donc s'y rendant régulièrement, y découvre un jour l'existence d'une fille fantôme venue de l'Egypte Antique. Cette rencontre incroyable va l'entraîner dans une aventure où il va devenir ami avec la fantôme, discuter avec les avatars de dieux égyptiens, rencontrer des chimères et affronter le spectre d'un dangereux prince-sorcier d'Egypte. Ça ressemble au pitch d'un film Hollywoodien d'un film pour la jeunesse avec de l'action qui partirait dans tous les sens, mais en fait, c'est un récit bien structuré et très plaisant à lire. Il est bourré d'intelligence, avec une belle mise en scène du musée du Louvre, de l'Antiquité Égyptienne et de sa mythologie. Les avatars de Bastet et de Thot y parlent de manière moderne, dans des échanges pleins d'humour. La fille fantôme est crédible et assez charmante. Le cadre du musée et les réactions du héros sont réalistes tout en restant légers dans leur ton. Et le méchant spectre sorcier est une menace assez réussie sans que l'intrigue insiste trop lourdement sur lui. Quant au dessin, directement peint à l'aquarelle, il est très agréable. Bref, ce fut pour moi une bien sympathique lecture, certes plutôt destinée à de jeunes lecteurs, mais très bien menée, attrayante et pleine d'intelligence.
Chosp
Voilà une série tous publics très dynamique et sympathique. Le synopsis est moins idiot qu’il en a l’air et derrière son aspect lissé et cartoon cette série véhicule des valeurs pas si superficielles que ça. Mais bon, ça reste du divertissement, hein ! N’allez pas croire que vous découvrirez en ces pages la sagesse du grand Lama (d’autant plus que quand lama faché, lama cracher… ce qui en soit est préférable au lama malade qui lui ne peut s’empêcher de chanter, mais c’est une autre histoire et il me semble que je m’égare quelque peu). Le premier tome est majoritairement en noir et blanc. Ce que je trouve regrettable tant la colorisation de ces albums contribue à l’ambiance joyeuse et cartoon de la série. Le trait d’Alessandro Barbucci (que le grand public connait grâce à la série Ekhö, monde miroir) est un savant mélange de cartoon, de manga et de franco-belge. La rondeur est la règle et son aspect caricatural permet de très fortement intensifier l’expressivité des visages. L’humour se développe sur plusieurs niveaux de lecture, allant de l’humour pipi-caca et grosses prout à un humour plus adulte basé sur de nombreuses références cinématographiques. Grâce à cette amplitude chaque lecteur devrait trouver son bonheur. Et comme, à titre personnel, un peu d'humour pipi-caca judicieusement dilué dans un récit aux références cinématographiques amusantes n'est pas pour me déplaire... Les scénarios tiennent la route même si ça bondit un peu dans tous les sens (à l’image des personnages). Et si, d’habitude, ce genre de série survitaminée emmenée par des personnages survoltés me fatigue vite, je dois bien avouer que j’ai lu ces deux tomes avec grand plaisir. Enfin, chaque tome peut se lire de façon indépendante (même s’il vaut mieux commencer par le premier). Et si une suite est toujours possible, la série telle quelle se suffit à elle-même (même si le grand mystère qui sert de prétexte à ces aventures n’a pas encore trouvé d’explication). Une chouette découverte (et merci à Ro pour avoir attiré mon attention vers cette série). Peut-être que le 4/5 est un peu flatteur mais cette série vaut mieux qu'un simple "pas mal".
L'Idiot (Kang Full)
Cela faisait longtemps que je voulais lire cette série vu que j'avais bien aimé les autres de Kang Full. Son scénario est encore une fois très bon. On suit plusieurs personnages et plusieurs histoires se croisent sans que le scénario devienne inutilement compliqué. Les personnages sont attachants et j'ai bien aimé l’atmosphère 'vie de quartier' qui se dégage de l'oeuvre. Le scénario est bien maîtrisé et plusieurs scènes m'ont ému. On pourrait reprocher plusieurs grosses coïncidences dans le récit, mais cela ne m'a pas trop dérangé vu que l'action se passe dans le même quartier. Une oeuvre exceptionnelle qui mérite d'être plus connue.