C'est clair qu'en cette période de crise, les grandes maisons d'édition préfèrent miser sur des valeurs sûres que de se lancer dans de nouvelles créations. On prend un héros mythique comme Thorgal et on lui invente une jeunesse digne de ce nom. Pour la démarche, on ne pourra pas souligner le courage.
On constatera que Yann a su conserver l'univers crée par Jean Van Hamme à merveille. On retrouve avec plaisir les différents personnages qui composent cette merveilleuse saga. Pour les fans, le cahier de charges semble rempli.
On regrettera juste un peu la mise en couleur qui reste très terne tout le long de l'album. Cela m'a un peu choqué mais on rentre très vite dans l'histoire pour en oublier le reste. Il s'agit d'une histoire de cétacés qu'on n'est pas près d'oublier. En conclusion, on a droit à la genèse d'un héros dans la plus pure tradition thorgalienne entre aventure et mysticisme.
Le second tome ne fera que confirmer tout le bien que je pense de cette série. On retrouve le souffle épique de la saga. C'est une incontestable réussite à bien des niveaux. Les péripéties mélangent réalisme et fantastique en s'appuyant sur la mythologie nordique.
Le troisième tome ira en améliorant la qualité de cette série dérivé. Il y a toute une nouvelle dimension à l'intrigue qu'on suit avec le plus grand plaisir. J'ai même retrouvé un peu le souffle des tout premiers Thorgal.
Le tome 4 confirme tout le bien qu'on pensait sur cette série. Je n'ai pas été déçu par l'histoire, ni par le graphisme. La saga se poursuit toujours avec autant de passion et d'intérêts.
Avec le tome 5, on retrouve le personnage de Slive pour un diptyque qui s'avère assez passionnant. On pourra cependant regretter un bourrage de références à tel dieu ou à tel tome.
Bref, cela demeure un divertissement de bonne qualité avec un excellent récit d'aventure. De l'avis général, c'est la meilleure série de celle qui gravite autour de l'univers thorgalien. C'est dire !
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Le nouveau cycle (avant la quête de l'oiseau du temps) qui conte la jeunesse de Bragon s’avère être beaucoup plus plaisant à mes yeux que le premier. Cela se confirme d'ailleurs avec le tome 2 où l'ombre du Rige plane véritablement. Avec le tome 3, on retrouve enfin ce personnage emblématique pour notre plus grand plaisir. Et puis, il y a surtout ce couple mythique à savoir Bragon et Mara qui va connaître un destin mitigé.
On notera également la succession de différents dessinateurs (Lidwine, Aouamri, Mallié, Etien) mais cela ne nuit pas à la cohérence graphique de la série fort heureusement. Je dirais que c'est presque un miracle mais passons.
Cette nouvelle série a débuté en 1998 soit près de 10 ans après la fin du premier cycle. C'était au départ le 5ème tome mais qui est devenu le premier d'une nouvelle série avec la parution du second. Il est vrai qu'on s'est un peu embrouillé les pinceaux. Il y a également le rythme de parution qui est très lent. Il faut parfois attendre 5 ans entre chaque tome ce qui ne favorise pas la compréhension de l'histoire. Cela ne va pas dans le sens de servir l'œuvre bien au contraire !
Pour autant, on retiendra de l'émotion, de l'amitié, des aventures et ou tout semble parfaitement dosé dans ce nouveau cycle. La qualité de l'ensemble demeure satisfaisante. C'est de la vraie héroïc fantasy loin des niaiseries actuelles ! On replonge avec plaisir dans cet univers qui a marqué à tout jamais la bd européenne. Cela reste culte pour beaucoup de lecteur et il faut le respecter.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Kookaburra est un grand space-opéra où cinq enfants sont à l'origine de la plus grande bataille de l'univers. Tout repose sur une légende qui résonne aux quatre coins de la galaxie : "Cinq enfants dieux naîtront. Rassemblés, de leurs mains, des univers créeront. Quatre seront bons, un ne le sera pas ! L'âme du Kookaburra en eux s'éveillera et les appellera".
On pénètre dans un univers de science-fiction à la Star Wars tout à fait passionnant. La série « aurait » beaucoup laissé d’elle-même dans le passage de crayon de Crisse à Mitric. L’histoire n’est pas en soi originale mais d’une grande richesse. Cela se lit très agréablement.
Il y a une véritable dynamique des péripéties. Les personnages sont également très intéressants (au contraire d’une série comme Aquablue par exemple). Le dessin de Crisse en harmonie avec les couleurs me plaît beaucoup (personnages au trait arrondi, décors fouillés…). Je trouve personnellement que son successeur ne se débrouille pas mal même s’il faut reconnaître que le trait de Crisse est particulier donc inimitable.
Il est à la mode de faire des secondes saisons sur des séries phares. Kookaburra ne déroge pas à la règle d'autant qu'il y a même eu des séries parallèles avec Kookaburra Universe. Crisse n’est désormais plus à la barre. On pourra suivre celle-ci avec un certain intérêt si cette suite apporte quelque chose. Sur le principe, il aurait fallu s’arrêter et ne plus rallonger la sauce.
Pour autant, on apprend dans le tome 7 que c'est bien l'avant-dernier de cette formidable saga. Crisse sera même au commande de l'épilogue final. Je trouve que Mitric a fait un excellent travail pour faire revivre cette aventure et qu'il a de la classe de céder la dernière pierre de cet édifice à celui qui fut bien le maître d'oeuvre originel. On a eu un peu de plaisir et finalement, c'est ce qui compte. C'est sûr qu'on n'est plus dans la même veine que les 5 premiers volumes. Il faut dire que depuis, il y a eu beaucoup de space-opéra les plus divers. La conclusion m'a semblé tout de même assez confuse mais bon, c'est la fin d'une aventure.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Shadow Banking se situe dans la mouvance des bds autour des institutions financières qui paraissent actuellement en masse : La Banque, Hedge Fund ou HSE - Human Stock Exchange. C’est une mode qui fait fureur dans la bd comme en témoignent les bons chiffres des ventes autour de ces séries qui se déclinent en deux trois volumes sans faire de l’étalement ce qui est appréciable.
Encore une fois la trame est classique mais le traitement est efficace avec en prime un dessin pas vilain. On suivra le destin d’un employé de la célèbre banque centrale européenne basée à Frankfort qui tombe sur quelque chose de gros en 2007, juste avant la fameuse crise internationale des subprimes. Et déjà, c’est lié à la Grèce qui a failli faire tomber l’euro. L’histoire n’est malheureusement pas terminée de ce côté-là.
Ceux qui travaillent dans le milieu financier seront les premiers passionnés par ce récit car cela mêle des faits réels. Quand on se penche réellement sur ce qui s’est passé, on mesure toute l’étendue du gouffre et des failles de notre système capitaliste au bord de l’implosion. Bref, c’est divertissant et instructif pour peu qu’on s’intéresse au mécanisme de notre crise actuelle.
Le second tome ne fait que confirmer mon impression positive du premier. Corbeyran est un formidable scénariste qui sait tirer toutes les ficelles afin qu'elle fonctionne efficacement pour notre plus grand plaisir. On suit les aventures de Mathieu Dorval qui se réfugie à Barcelone pour poursuivre son enquête périlleuse.
La finance internationale est le thème central et c'est toujours aussi passionnant pour peu qu'on ait l'esprit ouvert sur ce qui se passe dans le monde. L'économie est un thème malheureusement trop peu abordé dans la bande dessinée.
Cependant, au rayon des erreurs presque impardonnables, un tueur dit à notre héros qu'il savait pourquoi il allait quitter la France alors que l'action initiale se passe en Allemagne car notre héros habite Francfort. Oui, l'éditeur n'a embauché personne pour faire une relecture attentive et cela se sent.
Pour le 4ème et avant-dernier tome, l'enquête de Matthieu Dorval l’amène dans la capitale américaine où les chinois l’attendent de pied ferme, alors qu’il est toujours traqué par la police et les tueurs à la solde de puissants hommes d’affaires.
Dans un monde corrompu par le pouvoir et l’argent, cela fait un peu de bien de lire une telle intrigue, car l’objectif est sans doute de nous sensibiliser sur ce qu’on ne devrait sans doute pas accepter. La face obscure de la finance n’est pas toujours belle à regarder…
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Wayne Shelton est un vétéran du Viet-Nam reconverti dans les missions délicates. C'est un aventurier chevronné mais également un séducteur quinquagénaire impénitent. Il est attachant et sympathique car il possède un regard au deuxième degré sur lui-même. Il flirte avec le mal mais n'a pas vendu son âme pour autant. Adepte du dicton "la fin justifie les moyens", il possède néanmoins son propre code de l'honneur. Il est prêt à devenir un loup parmi les loups mais il n'est pas vraiment méchant. Bref, enfin un héros qui a de la personnalité.
Les 3 premiers tomes sont passionnants au niveau du scénario très au dessus de la moyenne. Les deux tomes suivants se concentrent plus sur la psychologie du personnage principal, un agent secret dans la cinquantaine cheveux grisonnant. Le personnage construit sa légende au fil de la série. Il ya également une curieuse alternance entre à chaque fois un diptyque et une histoire unique. Le tome 7 verse carrément dans l'ésotérisme à la Indiana Jones.
Au 9ème tome, on retrouve à nouveau Van Hamme au scénario pour une histoire digne du Sceptre d'Ottokar mais version plus moderne. Le 10ème tome nous entraîne à nouveau dans le désert irakien pour une aventure qui ne sera pas dénué d'un certain humour avec des coups de théâtre un peu farfelus.
Les derniers tomes sont plutôt des histoires indépendantes en un seul volume. Ainsi, Van Hamme revient pour le 13ème tome pour nous offrir un scénario digne de ce nom sur fond de famille mafieuse sicilienne. A noter un bel arbre généalogique au tout début pour ne pas se perdre dans le récit.
On pourrait reprocher à cette série comme à beaucoup d'autres un aspect trop commercial avec une absence de grandeur d’âme. C’est souvent très prévisible mais si typiquement vanhammien… En effet, quelle efficacité dans l’action grâce à une mise en page et en couleur de bonne qualité ! Une lecture très agréable servie par un bon dessin. Que demande le peuple ?
J'ai presque honte de mettre les 4 étoiles mais je ressens toujours un vil plaisir à la lecture d'un Wayne Shelton. C'est comme ça. En résumé: efficace et grand public !
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Un thriller financier qui est dans la droite ligne des fameux loups de Wall Street, Margin Call ou encore la référence Wall Street d'Oliver Stone. Certaines scènes sont frappantes de ressemblance non pas qu'il y ait plagiat, mais que ces financiers qui volent votre argent en font un usage anti-moral dans un festival de sexe et de drogue.
Nous allons avoir droit à l'explication de la crise financière de 2007 et des fameux subprimes, ces produits incroyablement prometteurs. Actuellement près de 7 ans après, la France paye encore la note de cette crise surtout au niveau du chômage quand le pays instigateur s'en sort plutôt très bien. L'argent ne dort jamais dit-on.
Bien que le récit soit plutôt classique avec l'ascension d'un jeune trader dans l'ombre de son mentor, il est très efficace mais surtout il explique réellement en profondeur les mécanismes de la finance internationale. J'avoue avoir été plutôt agréablement surpris par cette technicité du vocabulaire ce qui rend le tout assez réaliste.
Après un premier tome à Hong-Kong, le second nous plonge directement au coeur de Wall Street en décrivant précisément la fameuse crise des subprimes qui a ruiné des millions d'américains chassés de leurs maisons. C'est également la chute pour notre trader Franck Carvale à la tête d'un fond d'investissement. On se dit que son sort est franchement mérité car son comportement avec les autres n'a rien d'exemplaire. Il rêvait de gloire mais en écrasant les autres. Finalement, il va avoir ce qu'il mérite. Point de compassion. Reste un troisième tome pour clore cette saga financière.
Notre anti-héros est dans une bien mauvaise posture suite au scandale des subprimes. On ne pouvait pas tomber plus bas dans la chute d'un golden boy. Ce dernier tome marque un revirement de taille sur fond de crise de la dette grecque ayant des conséquences sur l'Europe. On comprend les motivations du mentor de Franck Carvale à savoir l'excellent Ergyu Bilaker dans cette stratégie du chaos. Cela fait froid dans le dos tant cela pourrait coller à une certaine réalité. Sous couvert de trame ayant pour thème l'économie mondiale, c'est une véritable critique du système au bord de l'explosion. Les auteurs ont mis l'accent sur le pouvoir sans limites de la finance qui pourrait renverser des Etats.
Je dois dire que pour moi ce 4ème tome est plutôt une bonne surprise. Il est vrai qu’Hedge Fund se présentait au départ comme une trilogie sur la crise financière de 2007 et des fameux subprimes, ces produits incroyablement prometteurs qui se sont révélés finalement assez destructeurs.
On retrouve avec plaisir le personnage de Franck Carvale, le golden boy qui a bien évolué depuis le premier tome entre arrogance et ambition. Il s’est frotté au puissant homme d’affaire Ergyu Bilaker, son mentor, qui lui a appris le métier. Il est passé également par la case prison. Mais le revoilà de retour à la tête de son puissant fond d’investissement Bright Capital. Il compte bien se refaire une virginité après s’être fait manipuler. Franck n’est plus seulement à la recherche d’un résultat financier mais il milite pour une conception différente de la finance, comme il l’explique devant un parterre de journalistes. On comprend que ces thèmes d’éthique sont plus que d’actualité.
Ce tome annonce une nouvelle trilogie qui va se concentrer sur le 5ème pays le plus pauvre au monde à savoir l’Erythrée. On va apprendre plein de choses assez intéressantes sur cet état un peu méconnu de l’Occident qui est classé dernier en termes de respect des droits de l’homme. Le président dictateur aurait mis tout un peuple en esclavage. Franck va se rendre sur place avec cette héritière qui rappelle étrangement Paris Hilton en version black.
Sous couvert de trame ayant pour thème l’économie mondiale, il y a également un fort aspect géopolitique. On voit par exemple les chinois qui viennent investir en masse dans ces pays pauvres pour en tirer les matières premières nécessaires à leur développement. Il y a malheureusement également ce dictateur qui fait construire un palais de marbre alors que son peuple est victime de la famine. Il y a également une critique des démocraties occidentales qui ont fermé les yeux durant 30 ans de guerre de sécession qui a abouti à ce piètre résultat.
En conclusion, un excellent polar financier sur les hautes sphères de la finance mondiale. Tous les coups sont permis et rien ne va plus !
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Cette célèbre BD typiquement commerciale explore le monde financier au travers un héritier hors du commun: jeune, beau et à qui tout réussit. Sa générosité et son humanisme vont être confrontés aux requins de la finance.
Jusqu’au 6ème tome, c’est réellement passionnant car on explore le monde financier dans tous ses états avec une intrigue qui allie business et action. Après, c’est un cran en dessous bien que les deux derniers volumes remontent un peu dans mon estime. En effet, le 7ème tome à savoir "la Forteresse de Makiling" paru en 1996 marquait une nouvelle direction pour la BD, laissant l'univers de la finance et de ses complots pour lui préférer des récits d'aventures exotiques.
Le scénariste Van Hamme s’essouffle ces dernières années dans l’exploitation commerciale à tout va. Le héros s’en tire toujours à la fin, cela devient presque énervant car archi conventionnelle. Il n'y a guère de psychologie propre à ce personnage très stéréotypé. C’est réellement dommage.
Cependant, bonne nouvelle : Van Hamme a très vite compris le message de ses lecteurs et il s'applique à nouveau à trouver des scénarios originaux. Il cisèle son découpage avec efficacité et dynamisme. Il n'y a aucun temps mort ou de scènes superflues. Peu de scénariste sont capables de produire un récit avec autant d'efficacité. C'est bien là l'ultime marque d'un auteur qui était d'emblée mon préféré.
Le fait qu’une BD soit commerciale ne me déplaît pas pour autant. Quand je lis un Largo Winch, je passe un bon moment de détente même s’il y a les ingrédients habituels du genre. Le plaisir de la lecture compte beaucoup dans mon appréciation personnelle.
Par ailleurs, ce "milliardaire en blue jeans" ne se contente pas d'être beau, riche et doué pour l'action: il est aussi décidé à se servir de sa fortune pour mettre en pratique ses convictions humanistes. Respect pour Mister Winch! Que dire également des personnages secondaires qui sont devenus un atout majeur pour la série: on suit avec une certaine délectation les frasques de Simon Ovronaz et on rigole toujours de l'attitude très conservatrice de Dwight E. Cochrane, le numéro 2 du groupe W.
Je dois avouer que cette série est de l'une qui m'a fait apprécier la bande dessinée en général. C'était pour moi une grande révélation à l'époque de sa découverte. J'ai quand même hésité à mettre la note Culte sur cette série tant décriée. Je franchis le pas afin d'être en accord avec moi-même. Bon, je réalise qu’avec une telle note pour une telle série, je vais basculer dans la catégorie des lecteurs « grand public » du genre populaire. Cependant, j’assume totalement mes choix étant prêt même à les revendiquer !
Le succès du film tiré de la bd prouve que cette série est bien au-dessus du lot, qu'elle a marqué toute une génération. Il faut dire que depuis sa création il y a plus de 20 ans, Largo Winch est devenu une série culte, un véritable phénomène éditorial appuyé par un solide accompagnement marketing à la sortie d’une nouveauté ou d’une adaptation audiovisuelle. Onze millions d'albums se sont vendus dans le monde. Les adaptations cinématographiques s'enchaînent entraînant une nouvelle notoriété à ce personnage à travers un public qui ne lira jamais une bd.
A noter que le scénariste Van Hamme a passé le relai totalement à partir du tome 21. Cela se ressent bien évidemment mais bon. Il est vrai que cela donne n'importe quoi au niveau du scénario puisque ce bon Largo compte faire revenir son siège fiscal aux USA afin de payer ses impôts comme tout bon citoyen. La crédibilité en prendra un sacré coût.
Pour le fun, je vais détailler mes notes album par album :
Tome 1: L'héritier
Tome 2: Le groupe W
Tome 3: OPA
Tome 4: Business Blues
Tome 5: H
Tome 6: Dutch Connection
Tome 7: La forteresse de Maikiling
Tome 8: L'heure du tigre
Tome 9: Voir Venise...
Tome 10: ... et mourir
Tome 11: Golden Gate
Tome 12: Shadow
Tome 13: Le prix de l'argent
Tome 14: La loi du dollar
Tome 15: Les trois yeux du gardien du Tao
Tome 16: La Voie et la Vertu
Tome 17: Mer noire
Tome 18: Colère rouge
Tome 19: Chassé-croisé
Tome 20: 20 secondes
Tome 21: L'étoile du matin
Tome 22: Les voiles écarlates
Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5
La couverture est de toute beauté. C'est même la plus belle de l'année à mon sens. Elle invite véritablement à découvrir cette bd tel un bon vin que l'on déguste paisiblement au milieu d'un vignoble. Une belle jeune femme va reprendre l'exploitation d'un domaine dans la région de Bordeaux suite au décès d'un père distant. Elle va être confrontée à ses deux frères ainsi qu'à une multitude d'ennemis cachés qui ont des visées sur le devenir des terres de son enfance. Il lui faudra de l'humilité et du courage pour relever le défi et sauver l'entreprise familiale d'une faillite annoncée.
C'est vrai que la trame de cette saga au coeur du Médoc est plutôt classique. Cependant, j'ai apprécié sa redoutable efficacité. J'avais peur d'un repompage tiré des fameuses Gouttes de Dieu dont le synopsis était plutôt ressemblant. Pour autant, le récit va prendre une autre dimension plus mélodramatique et surtout une autre direction. On se situe un peu dans l'ambiance d'un Dallas du vignoble à la manière des Maîtres de l'Orge pour ne citer qu'un exemple.
J'ai aimé ce côté un peu terroir dans la description des métiers du vin. C'est introduit tout en finesse. Par ailleurs, le dessin est sublime par cet aspect réaliste qui fourmille de détails. La maîtrise du scénario semble parfaite. A travers chaque tome, on découvre un aspect et une facette du vin. Que cela soient les différents millésimes ou les classements, pour ne citer qu’un exemple. On se rend compte qu’il y a beaucoup de métier autour du vin avec ses différentes spécialités pour passer de la récolte du raisin à la table : l’œnologue, le vendangeur, le courtier ou encore le négociant.
La lecture du tome 2 confirme tout le bien que je pensais de cette série. Il commence à y avoir une âme dans la reprise de ce domaine vinicole au coeur du Médoc à savoir le Chêne Courbe. On arrive à sonder les profondeurs de la terre et des racines de ce domaine tant convoité. On voit également le rapprochement de cette série avec les fameuses Gouttes de Dieu mais en moins comique, sur un registre plus drame familial. C'est certainement ce qui va faire la réussite de cette saga qui est riche de précision et de réalisme. On voit d'ailleurs l'apparition du célèbre Michel Rolland dans son propre rôle. Cela donne de la crédibilité à l'ensemble. Oui, nous avons là un grand cru 2012.
Le tome 3 a une magnifique couverture qui renoue avec la beauté de la première. Au niveau de l'intrigue, cela se corse un peu et on en apprendra davantage. Il reste toujours le charme de découvrir du bon vin notamment lors de la séance de dégustation. J'admire la pugnacité d'Alexandra Baudricourt à vouloir conserver à tout prix le domaine familial malgré l'adversité et les coups foireux de la belle-soeur avide d'argent. C'est encore un épisode plein de saveur à consommer sans modération.
Le tome 4 poursuit une intrigue plutôt efficace avec des retournements de situation. On en apprend toujours davantage sur les secrets de cette famille de vigneron. Alexandra semble relever la tête pour poursuivre son combat et produire une cuvée digne de ce nom. Il y aura encore de belles séquences qui nous font découvrir le monde du vin. Bref, une fresque familiale à réserver aussi bien aux amateurs de grands crus qu'aux néophytes comme moi.
Que dire du tome 5 ? Cela semble être un tome de transition qui règle un peu les comptes avec le passé. On aura droit à une petite escapade américaine à Atlanta qui n'apporte pas grand chose à la trame générale du récit. C'est comme si on rajoutait artificiellement des épreuves à la pauvre Alexandra. Il y aura également un coup de projecteur sur la domestique qui donne tout son salaire à un affreux racketeur. Bref, la crédibilité semble prendre un sacré coup! Cependant, le pire est l'erreur grossière qui est commise. En effet, l'action se passe en 2008 car la date est précisé d'emblée à l'ouverture de ce tome. Par la suite, quand Alexandra se recueille sur la tombe de son défunt père, on peut lire qu'il s'est éteint en 2010 soit 2 ans après dans le futur. Encore une fois, je ne pardonne pas aux auteurs de commettre ce genre d'erreurs. Il faut se relire avant de mettre en vente des milliers d'exemplaires. L'amateurisme n'a pas de place à ce niveau. En conclusion, un mauvais millésimé malgré le classement !
Le tome 6 affiche une belle couverture. Il faut dire qu'Alexandra est une magnifique demoiselle ayant beaucoup de ressources. La saga au coeur du Médoc se poursuit avec ses drames et ses complots familiaux. On en apprendra un peu plus également sur le métier de courtier. Le vin est véritablement au coeur de cette intrigue pour notre plus grand plaisir de dégustation.
A la lecture du tome 7, on en apprend toujours davantage sur les secrets de cette famille de vigneron. Alexandra semble relever la tête pour poursuivre son combat et produire une cuvée digne de ce nom. Il y aura encore de belles séquences qui nous font découvrir le monde du vin. Les vendanges constituent une étape forte importante.
Avec le tome 8, on part à la découverte du négociant, qui sert d’intermédiaire entre le producteur de vin et les acheteurs. Le métier a beaucoup évolué puisque autrefois les négociants possédaient leur propre unité de production qu’ils ont dû abandonner au début des années 90. En effet, il y a eu beaucoup d’évolution technologique qui nécessitait des investissements de plus en plus coûteux. Le négociant s’est ainsi peu à peu repositionné sur le cœur de son métier, à savoir le commerce.
On a envie de se plonger dans ce « Châteaux Bordeaux ». Cela promet d’être un grand cru de bd ! Cependant, inutile d’attendre des années que cela mûrisse ! Vous pouvez y goûter sans modération !
J’ai enfin pris connaissance de l’œuvre qui révolutionne actuellement le genre des histoires de zombies. Cela faisait un bon petit moment que je voulais mettre la main dessus. C’était pour moi la dernière série d’importance que je n’avais pas encore lue à ce jour. Je dois avouer que j’ai adoré littéralement. Le scénario est terriblement efficace. Je comprends que le cinéma ait également des visées. D'ailleurs, la série a fait un carton dans un genre qui n'est pourtant pas populaire chez la ménagère de moins de 50 ans. J'avoue aisément posséder toutes les intégrales et que c'est l'une de mes séries préférés. Cependant, c'est bien la bd qui m'a amené à la TV et non l'inverse.
L’action ne sera pas pour autant omniprésente. L’auteur laisse le temps au récit de s’installer sur une ambiance de fin du monde. J’ai juste déploré que le début commence sur une idée déjà exploitée par le film 28 jours plus tard de Danny Boyle. Fort heureusement, le reste va se démarquer assez rapidement. On dévore littéralement chaque tome. Je constate également que cela reste bon même sur la durée. Il y a une virtuosité dans l’écriture de chaque scène qu’on ne peut qu’admirer. Le travail est remarquable également d’un point de vue graphique.
Il y a un côté terriblement humain qui n’est pas habituel au genre. On découvre toute une galerie de personnages avec leur psychologie propre ainsi que leurs réactions face aux difficultés rencontrées. Par ailleurs, le danger semble émaner de partout. Il y a un côté imprévisible qui fait frissonner. Le tome 8 marque d'ailleurs un sommet inégalé. On se rend compte que tout est malheureusement possible dans l'horreur. Le tome 14 nous rappelle également qu'aucun personnage principal n'est à l'abri. On regrettera la disparition de personnages qu'on aimait bien mais il y a toujours les autres. Rick demeure le pilier central. L'auteur a une formidable capacité à renouveler le récit pour maintenir le suspense à son comble.
Le tome 22 marque une rupture également temporelle qui relance tout l'intérêt de la série. Que dire également du tome 24 dont la fin nous laisse véritablement sans voix ? On passe certes d'un ennemi terrifiant à l'autre. Cependant, cela sera un véritable rebondissement du scénario que l'on n'attendait pas. Il ne s'agit plus de survivre face à un psychopathe mais c'est plutôt un choix de civilisation sur un mode de reconstruction du monde.
Le tome 26 marque le retour d'un grand méchant que l'on attendait plus. Il revient encore plus machiavélique et fou que jamais. Il faut dire que le public l'aime bien et en redemande. Je connais dans mon entourage une femme fou d'amour pour lui: c'est dire. On est juste un peu étonné de la direction prise par le scénario. C'est un virage à 180 degré. Il est vrai que le tome 27 apporte encore des revirements, des situations inattendues. On regrette juste la disparition un peu trop brutale d'un leader pour les chuchoteurs mais qui sera vite remplacé. On atteint encore des sommets dans la lecture plaisir ce que confirme d'ailleurs le tome 28 alors qu'au niveau de la série TV, on constate un véritable essoufflement à partir de la saison 7. Je suis bluffé par le fait que les scénaristes ont su redynamiser la série après autant de tomes.
J’aimerais pouvoir encore découvrir des séries de cette intensité et de cette qualité. Je sais que cela va devenir de plus en plus rare… J'ai acheté toute la série d'un seul coup : c'est dire que je n'avais pas eu un tel coup de cœur depuis fort longtemps. C'est une série que je qualifie de culte car elle va révolutionner le genre. Et puis et surtout, au fil des tomes, on sent une montée d'intensité qui ne se dément pas après pourtant plus de 20 tomes. C'est tout bonnement extraordinaire !
Note Dessin: 4.25/5 - Note scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4,5/5
Astérix est une bd totalement incontournable érigée en véritable monument culte. Il a baigné toute mon enfance et plus encore. Il s'agit probablement de la bande dessinée française qui a connu le plus de succès, avec 325 millions d'albums vendus dans le monde en 107 langues et dialectes. ::
C'est un personnage qui existe depuis près de 50 ans. Il a vu le jour dans le premier numéro du journal Pilote en octobre 1959. Petit, pas très beau, il est le portrait fidèle du gaulois finalement assez proche du français avec ses qualités et ses défauts: râleur, bagarreur, têtu et colérique mais également sympathique, courageux, généreux, rusé et fidèle. Il est l'image du copain que nous aimerions tous avoir. Ceci explique probablement l'une des raisons de son immense succès.
Le meilleur ami d'Astérix est Obélix qui l'accompagne dans toutes ses aventures. Ce personnage emblématique de la série apparaît dès la première page du premier album même s'il ne lui est donné un véritable rôle que dans le deuxième "la serpe d'or". Il est finalement le parfait complément d'Astérix: gourmand, susceptible, soupe au lait et sensible. Obélix passera rapidement du statut de faire valoir à celui de héros à part entière. Des albums lui feront la part belle.
A eux deux, ils sont les deux principaux défenseurs du village d'irréductibles. La Gaule est en effet envahie par les forces romaines. Toute la Gaule? Non, il n'y a que ce village peuplé d'irréductibles Gaulois qui résistent encore face à César grâce à la potion magique concoctée par le druide Panoramix.
Quand j'étais plus jeune, j'avais tendance à penser que cette bd véhiculait la dangereuse idée qu'il fallait boire une sorte de drogue pour faire face à l'adversité et que sans cela, on était perdu. Cette force n'était donc pas naturelle un peu comme ces sportifs qui prennent des dopants pour réussir à gagner... J'aurais bien aimé au fond de moi que ces gaulois y arrivent sans utiliser ce subterfuge bien pratique.
Cependant, il ne faut pas oublier non plus le fidèle compagnon de notre duo de Gaulois à savoir Idéfix. Il n'apparaîtra qu'à partir du cinquième album (Le tour de Gaule). De nombreuses personnalités existantes ou ayant existé sont apparues au fil des albums successifs, sous forme de clins d'œil humoristiques (ex: Lino Ventura dans la Zizanie, Guy Lux dans le domaine des Dieux, Jacques Chirac dans "Obélix et compagnie", les Beatles dans "Astérix chez les Bretons", plus récemment Arnold Schwarzenegger dans "Le ciel lui tombe sur la tête").
Cependant, ce n'est pas tout. Des personnages d'autres bd y apparaissent également: ainsi le Marsupilami dans "le combat des chefs", les Dupondt de Tintin dans "Astérix chez les Belges", le vizir Iznogoud est évoqué dans "Astérix chez Rahazade". Je pense que le succès mérité de cette série s'explique par le fait que l'humour s'adresse à toutes les tranches d'âge. Les enfants apprécient le dessin et les situations cocasses ainsi que l'effet burlesque de l'histoire alors que les adultes apprécient la parodie de l'histoire officielle et les différentes références culturelles. La série offre beaucoup d'anachronisme au lecteur pour souligner un trait bien précis (exemple: Lutèce sous le flot de la circulation...).
Par ailleurs, depuis le début de ses aventures, Astérix visite un pays ou une région différente un album sur deux. On a alors l'occasion de se rendre dans de nombreuses contrées loin de son village.
Les albums avec le regretté scénariste Goscinny sont drôles et inventifs (soit les 24 premiers volumes qui étaient édités chez Dargaud qui en a perdu les droits en 1998 suite à des séries de procès intentés par Uderzo). La mort en 1977 de René Goscinny a entraîné un ralentissement dans la fréquence de parution des albums, Uderzo faisant maintenant les dessins et les textes. Le grand fossé devient l'album de la transition. Quel titre prémonitoire quand même !!!
Les albums relevant des Editions Albert-René plongent outrancièrement dans l'exploitation commerciale. Le dernier en date est réellement un désastre (quelle idée que de faire intervenir des extraterrestres!) et jette un réel discrédit sur la série. Uderzo est maintenant âgé de plus de 70 ans et gère le plus grand empire de bande dessinée dans la francophonie. Et il n'a pas peur de dénaturer le mythe Astérix en clamant: "Il n’y a pas de raison que les extraterrestres ne nous aient pas visités du temps des Gaulois. C’était mon idée de départ. J’ai voulu représenter ces extraterrestres sous la forme de la science-fiction des mangas et des bandes dessinées américaines avec leurs caractéristiques, comme ces Américains qui débarquent triomphalement en Irak. " Ce tome a battu tous les records de vente avec la complicité de la presse qui n'a rien eu à redire à de rares exceptions près...
J'aimerais réellement que Uderzo s'arrête car les aventures d'Astérix s'engouffrent de plus en plus vers la voie du paranormal ou du fantastique. Le petit village gaulois est en train de devenir une entité de super héros modernes et perd son âme d’album en album. Les albums d'Uderzo s’égarent complètement de l’esprit originel de l’œuvre depuis la disparition de Goscinny.
Aujourd'hui, Astérix est un nom qui se vend à lui tout seul. L'histoire, l'humour, le scénario... tout cela passe au second plan! C'est bien dommage qu'il ne confie pas le scénario à quelqu'un digne de ce nom afin de se faire aider! Cependant, il faut reconnaître qu'Uderzo reste un excellent dessinateur qui a un sens intuitif de la mise en scène, du gag visuel, de l’expressivité et de la caricature ! Et puis, tout ce qu'il a scénarisé n'est pas mauvais: j'ai bien aimé par exemple "l'Odyssée d'Astérix". Le public est donc, globalement, légitimement déçu. C’est un fait que personne ne peut nier!
Et pourtant, dans la préface du livre d'or du 50ème anniversaire d'Astérix et Obélix (1.2 millions d'exemplaires!), il en rajoute en fustigeant ces imbéciles qui possèdent cette immense vertu de toujours croire à ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent et ce qu'ils écrivent. Il n'a toujours pas compris que le public voulait qu'Astérix poursuive ses aventures après la mort de l'un de ses deux pères: c'est une évidence. Cependant, le public voulait également retrouver des aventures dignes de ce nom. Dans les 4 derniers tomes qui sont sortis, deux sont des commémorations pompeuses et les deux autres des catastrophes sans nom. Bien entendu, le succès n'a jamais été démenti et c'est sur ce phénomène que l'auteur se base pour se justifier (le phénomène Besson).
Juste une petite parenthèse pour dire que cela me fait sourire un peu quand on compare cette série avec De Cape et de Crocs qui est fortement apprécié sur ce site pour de très bonnes raisons. De Cape et de Crocs s'est vendu à tout casser à moins de 100000 exemplaires par tome. On est loin du succès d'Astérix en terme de chiffres et de notoriété et il en faudra des renforts pour que cette série puisse un jour percer le marché ne serait-ce que français. Bien entendu, en terme de qualité, cela reste le digne successeur mais cela ne se popularisera pas pour autant. C'est bien ce qui est malheureux car le public est vampirisé par quelques titres phares qui ne sont pourtant plus les meilleurs dans leur catégorie. Nous, lecteurs et passionnés, nous allons plus loin dans notre démarche car nous nous intéressons à ces titres injustement oubliés.
Pour juger de la série des Astérix, il faut également regarder l’ensemble de l’œuvre et là il n'y a pas photo! Astérix a incontestablement beaucoup apporté à la bande dessinée. Il a fait passer celle-ci de statut de maladie infantile à celui d'art respectable. C'est objectivement une bd culte.
Le cinéma s'est maintenant emparé de notre petit héros mais je n'approuve pas vraiment cette démarche. Il y a une magie dans la bd que le cinéma ne pourra jamais reproduire même à coup de millions d'euros ! De toute façon, le dernier film "Astérix et les Jeux Olympiques" n'est qu'une débauche d'effets spéciaux, de guest-stars et de peoples. Cela se devait être le film le plus proche de la bd, sans blague!
Le 35ème Astérix sera celui du passage à un nouveau relais d'auteurs à savoir Didier Convard et Jean-Yves Ferri. Il était temps ! Visiblement, cela n'a pas empêché le succès des ventes et de la série qui ne démord pas. Il s'agissait de faire oublier la déception liée aux derniers albums. De ce côté là, c'est plutôt réussi car le niveau se relève sans atteindre celui de la belle époque de Goscinny qui semble irremplaçable. Certes, les ingrédients sont là : les romains, les pirates, le barde, les disputes entre Astérix et Obélix... Cependant, j'ai l'impression qu'on tourne toujours en rond. Certains jeux de mots et calembours ne fonctionnent pas. On sourit car c'est quand même sympa de retrouver nos héros d'enfance. Bref, c'est ni bon, ni mauvais.
Le 36ème tome confirme cette vision des choses. Je pense qu'on n'a pas confié Astérix au meilleur scénariste de France. Je me demande qu'est-ce que cela aurait donné avec Joann Sfar ou encore Manu Larcenet. Il manque une certaine créativité afin de booster une licence très lucrative. Et pourtant, cela a été l'ouvrage le plus vendu en France en 2015 avec 1.6 millions d'exemplaires écoulés. C'est dans ces cas-là que je me dis qu'être numéro 1 des ventes ne fait pas forcément la meilleure bd en termes de qualité. C'est surtout la notoriété de ce titre qui fait le reste. Ce n'est point mérité et cela cache toutes les autres bonnes bd qui ne feront pas 10000 exemplaires.
Pour autant, je dois dire que le 37ème tome sur la Transitalique est plutôt une belle aventure qui renoue un peu avec le passé lorsqu'on allait à la découverte des autres régions du monde. Il n'y aura pas réellement de surprise ou de créativité mais cela demeure plaisant à la lecture. Je retiens surtout une énorme campagne publicitaire qui va assurer les arrières et la pérennité de cette série. Quelque chose s'est véritablement perdu et on ne le retrouvera plus jamais. Au niveau du dessin, c'est du très bon travail. Une belle critique sur le sport et les tricheries ou l'idolâtrie exagérée pour certains sportifs peu méritants.
Juste pour le fun, je me suis amusé à noter chacun des titres de la série:
Tome 1: Astérix le Gaulois
Tome 2: La serpe d'or
Tome 3: Astérix et les Goths
Tome 4: Astérix gladiateur
Tome 5: Le tour de Gaule d'Astérix
Tome 6: Astérix et Cléopâtre
Tome 7: Le combat des chefs
Tome 8: Astérix et les Bretons
Tome 9: Astérix et les Normands
Tome 10: Astérix légionnaire
Tome 11: Le bouclier Arverne
Tome 12: Astérix aux jeux olympiques
Tome 13: Astérix et le chaudron
Tome 14: Astérix en Hispanie
Tome 15: La zizanie
Tome 16: Astérix et les Helvètes
Tome 17: Le domaine des Dieux
Tome 18: Les lauriers de césar
Tome 19: Le devin
Tome 20: Astérix en Corse
Tome 21: Le cadeau de César
Tome 22: La grande traversée
Tome 23: Obélix et compagnie
Tome 24: Astérix chez les Belges
Tome 25: Le grand fossé
Tome 26: L'odyssée d'Astérix
Tome 27: Le fils d'Astérix
Tome 28: Astérix chez Rahâzade
Tome 29: La rose et le glaive
Tome 30: La galère d'Obélix
Tome 31: Astérix et Latraviata
Tome 32: Astérix et la rentrée gauloise
Tome 33: Le ciel lui tombe sur la tête et encore! le pire jamais réalisé !
Tome 34: L'anniversaire... le livre d'or
Tome 35: Astérix chez les Pictes
Tome 36: Le papyrus de César
Tome 37: Astérix et la Transitalique
Tome 38: La fille de Vercingétorix
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
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Les Mondes de Thorgal - La jeunesse de Thorgal
C'est clair qu'en cette période de crise, les grandes maisons d'édition préfèrent miser sur des valeurs sûres que de se lancer dans de nouvelles créations. On prend un héros mythique comme Thorgal et on lui invente une jeunesse digne de ce nom. Pour la démarche, on ne pourra pas souligner le courage. On constatera que Yann a su conserver l'univers crée par Jean Van Hamme à merveille. On retrouve avec plaisir les différents personnages qui composent cette merveilleuse saga. Pour les fans, le cahier de charges semble rempli. On regrettera juste un peu la mise en couleur qui reste très terne tout le long de l'album. Cela m'a un peu choqué mais on rentre très vite dans l'histoire pour en oublier le reste. Il s'agit d'une histoire de cétacés qu'on n'est pas près d'oublier. En conclusion, on a droit à la genèse d'un héros dans la plus pure tradition thorgalienne entre aventure et mysticisme. Le second tome ne fera que confirmer tout le bien que je pense de cette série. On retrouve le souffle épique de la saga. C'est une incontestable réussite à bien des niveaux. Les péripéties mélangent réalisme et fantastique en s'appuyant sur la mythologie nordique. Le troisième tome ira en améliorant la qualité de cette série dérivé. Il y a toute une nouvelle dimension à l'intrigue qu'on suit avec le plus grand plaisir. J'ai même retrouvé un peu le souffle des tout premiers Thorgal. Le tome 4 confirme tout le bien qu'on pensait sur cette série. Je n'ai pas été déçu par l'histoire, ni par le graphisme. La saga se poursuit toujours avec autant de passion et d'intérêts. Avec le tome 5, on retrouve le personnage de Slive pour un diptyque qui s'avère assez passionnant. On pourra cependant regretter un bourrage de références à tel dieu ou à tel tome. Bref, cela demeure un divertissement de bonne qualité avec un excellent récit d'aventure. De l'avis général, c'est la meilleure série de celle qui gravite autour de l'univers thorgalien. C'est dire ! Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête
Le nouveau cycle (avant la quête de l'oiseau du temps) qui conte la jeunesse de Bragon s’avère être beaucoup plus plaisant à mes yeux que le premier. Cela se confirme d'ailleurs avec le tome 2 où l'ombre du Rige plane véritablement. Avec le tome 3, on retrouve enfin ce personnage emblématique pour notre plus grand plaisir. Et puis, il y a surtout ce couple mythique à savoir Bragon et Mara qui va connaître un destin mitigé. On notera également la succession de différents dessinateurs (Lidwine, Aouamri, Mallié, Etien) mais cela ne nuit pas à la cohérence graphique de la série fort heureusement. Je dirais que c'est presque un miracle mais passons. Cette nouvelle série a débuté en 1998 soit près de 10 ans après la fin du premier cycle. C'était au départ le 5ème tome mais qui est devenu le premier d'une nouvelle série avec la parution du second. Il est vrai qu'on s'est un peu embrouillé les pinceaux. Il y a également le rythme de parution qui est très lent. Il faut parfois attendre 5 ans entre chaque tome ce qui ne favorise pas la compréhension de l'histoire. Cela ne va pas dans le sens de servir l'œuvre bien au contraire ! Pour autant, on retiendra de l'émotion, de l'amitié, des aventures et ou tout semble parfaitement dosé dans ce nouveau cycle. La qualité de l'ensemble demeure satisfaisante. C'est de la vraie héroïc fantasy loin des niaiseries actuelles ! On replonge avec plaisir dans cet univers qui a marqué à tout jamais la bd européenne. Cela reste culte pour beaucoup de lecteur et il faut le respecter. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Kookaburra
Kookaburra est un grand space-opéra où cinq enfants sont à l'origine de la plus grande bataille de l'univers. Tout repose sur une légende qui résonne aux quatre coins de la galaxie : "Cinq enfants dieux naîtront. Rassemblés, de leurs mains, des univers créeront. Quatre seront bons, un ne le sera pas ! L'âme du Kookaburra en eux s'éveillera et les appellera". On pénètre dans un univers de science-fiction à la Star Wars tout à fait passionnant. La série « aurait » beaucoup laissé d’elle-même dans le passage de crayon de Crisse à Mitric. L’histoire n’est pas en soi originale mais d’une grande richesse. Cela se lit très agréablement. Il y a une véritable dynamique des péripéties. Les personnages sont également très intéressants (au contraire d’une série comme Aquablue par exemple). Le dessin de Crisse en harmonie avec les couleurs me plaît beaucoup (personnages au trait arrondi, décors fouillés…). Je trouve personnellement que son successeur ne se débrouille pas mal même s’il faut reconnaître que le trait de Crisse est particulier donc inimitable. Il est à la mode de faire des secondes saisons sur des séries phares. Kookaburra ne déroge pas à la règle d'autant qu'il y a même eu des séries parallèles avec Kookaburra Universe. Crisse n’est désormais plus à la barre. On pourra suivre celle-ci avec un certain intérêt si cette suite apporte quelque chose. Sur le principe, il aurait fallu s’arrêter et ne plus rallonger la sauce. Pour autant, on apprend dans le tome 7 que c'est bien l'avant-dernier de cette formidable saga. Crisse sera même au commande de l'épilogue final. Je trouve que Mitric a fait un excellent travail pour faire revivre cette aventure et qu'il a de la classe de céder la dernière pierre de cet édifice à celui qui fut bien le maître d'oeuvre originel. On a eu un peu de plaisir et finalement, c'est ce qui compte. C'est sûr qu'on n'est plus dans la même veine que les 5 premiers volumes. Il faut dire que depuis, il y a eu beaucoup de space-opéra les plus divers. La conclusion m'a semblé tout de même assez confuse mais bon, c'est la fin d'une aventure. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Shadow Banking
Shadow Banking se situe dans la mouvance des bds autour des institutions financières qui paraissent actuellement en masse : La Banque, Hedge Fund ou HSE - Human Stock Exchange. C’est une mode qui fait fureur dans la bd comme en témoignent les bons chiffres des ventes autour de ces séries qui se déclinent en deux trois volumes sans faire de l’étalement ce qui est appréciable. Encore une fois la trame est classique mais le traitement est efficace avec en prime un dessin pas vilain. On suivra le destin d’un employé de la célèbre banque centrale européenne basée à Frankfort qui tombe sur quelque chose de gros en 2007, juste avant la fameuse crise internationale des subprimes. Et déjà, c’est lié à la Grèce qui a failli faire tomber l’euro. L’histoire n’est malheureusement pas terminée de ce côté-là. Ceux qui travaillent dans le milieu financier seront les premiers passionnés par ce récit car cela mêle des faits réels. Quand on se penche réellement sur ce qui s’est passé, on mesure toute l’étendue du gouffre et des failles de notre système capitaliste au bord de l’implosion. Bref, c’est divertissant et instructif pour peu qu’on s’intéresse au mécanisme de notre crise actuelle. Le second tome ne fait que confirmer mon impression positive du premier. Corbeyran est un formidable scénariste qui sait tirer toutes les ficelles afin qu'elle fonctionne efficacement pour notre plus grand plaisir. On suit les aventures de Mathieu Dorval qui se réfugie à Barcelone pour poursuivre son enquête périlleuse. La finance internationale est le thème central et c'est toujours aussi passionnant pour peu qu'on ait l'esprit ouvert sur ce qui se passe dans le monde. L'économie est un thème malheureusement trop peu abordé dans la bande dessinée. Cependant, au rayon des erreurs presque impardonnables, un tueur dit à notre héros qu'il savait pourquoi il allait quitter la France alors que l'action initiale se passe en Allemagne car notre héros habite Francfort. Oui, l'éditeur n'a embauché personne pour faire une relecture attentive et cela se sent. Pour le 4ème et avant-dernier tome, l'enquête de Matthieu Dorval l’amène dans la capitale américaine où les chinois l’attendent de pied ferme, alors qu’il est toujours traqué par la police et les tueurs à la solde de puissants hommes d’affaires. Dans un monde corrompu par le pouvoir et l’argent, cela fait un peu de bien de lire une telle intrigue, car l’objectif est sans doute de nous sensibiliser sur ce qu’on ne devrait sans doute pas accepter. La face obscure de la finance n’est pas toujours belle à regarder… Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Wayne Shelton
Wayne Shelton est un vétéran du Viet-Nam reconverti dans les missions délicates. C'est un aventurier chevronné mais également un séducteur quinquagénaire impénitent. Il est attachant et sympathique car il possède un regard au deuxième degré sur lui-même. Il flirte avec le mal mais n'a pas vendu son âme pour autant. Adepte du dicton "la fin justifie les moyens", il possède néanmoins son propre code de l'honneur. Il est prêt à devenir un loup parmi les loups mais il n'est pas vraiment méchant. Bref, enfin un héros qui a de la personnalité. Les 3 premiers tomes sont passionnants au niveau du scénario très au dessus de la moyenne. Les deux tomes suivants se concentrent plus sur la psychologie du personnage principal, un agent secret dans la cinquantaine cheveux grisonnant. Le personnage construit sa légende au fil de la série. Il ya également une curieuse alternance entre à chaque fois un diptyque et une histoire unique. Le tome 7 verse carrément dans l'ésotérisme à la Indiana Jones. Au 9ème tome, on retrouve à nouveau Van Hamme au scénario pour une histoire digne du Sceptre d'Ottokar mais version plus moderne. Le 10ème tome nous entraîne à nouveau dans le désert irakien pour une aventure qui ne sera pas dénué d'un certain humour avec des coups de théâtre un peu farfelus. Les derniers tomes sont plutôt des histoires indépendantes en un seul volume. Ainsi, Van Hamme revient pour le 13ème tome pour nous offrir un scénario digne de ce nom sur fond de famille mafieuse sicilienne. A noter un bel arbre généalogique au tout début pour ne pas se perdre dans le récit. On pourrait reprocher à cette série comme à beaucoup d'autres un aspect trop commercial avec une absence de grandeur d’âme. C’est souvent très prévisible mais si typiquement vanhammien… En effet, quelle efficacité dans l’action grâce à une mise en page et en couleur de bonne qualité ! Une lecture très agréable servie par un bon dessin. Que demande le peuple ? J'ai presque honte de mettre les 4 étoiles mais je ressens toujours un vil plaisir à la lecture d'un Wayne Shelton. C'est comme ça. En résumé: efficace et grand public ! Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Hedge Fund
Un thriller financier qui est dans la droite ligne des fameux loups de Wall Street, Margin Call ou encore la référence Wall Street d'Oliver Stone. Certaines scènes sont frappantes de ressemblance non pas qu'il y ait plagiat, mais que ces financiers qui volent votre argent en font un usage anti-moral dans un festival de sexe et de drogue. Nous allons avoir droit à l'explication de la crise financière de 2007 et des fameux subprimes, ces produits incroyablement prometteurs. Actuellement près de 7 ans après, la France paye encore la note de cette crise surtout au niveau du chômage quand le pays instigateur s'en sort plutôt très bien. L'argent ne dort jamais dit-on. Bien que le récit soit plutôt classique avec l'ascension d'un jeune trader dans l'ombre de son mentor, il est très efficace mais surtout il explique réellement en profondeur les mécanismes de la finance internationale. J'avoue avoir été plutôt agréablement surpris par cette technicité du vocabulaire ce qui rend le tout assez réaliste. Après un premier tome à Hong-Kong, le second nous plonge directement au coeur de Wall Street en décrivant précisément la fameuse crise des subprimes qui a ruiné des millions d'américains chassés de leurs maisons. C'est également la chute pour notre trader Franck Carvale à la tête d'un fond d'investissement. On se dit que son sort est franchement mérité car son comportement avec les autres n'a rien d'exemplaire. Il rêvait de gloire mais en écrasant les autres. Finalement, il va avoir ce qu'il mérite. Point de compassion. Reste un troisième tome pour clore cette saga financière. Notre anti-héros est dans une bien mauvaise posture suite au scandale des subprimes. On ne pouvait pas tomber plus bas dans la chute d'un golden boy. Ce dernier tome marque un revirement de taille sur fond de crise de la dette grecque ayant des conséquences sur l'Europe. On comprend les motivations du mentor de Franck Carvale à savoir l'excellent Ergyu Bilaker dans cette stratégie du chaos. Cela fait froid dans le dos tant cela pourrait coller à une certaine réalité. Sous couvert de trame ayant pour thème l'économie mondiale, c'est une véritable critique du système au bord de l'explosion. Les auteurs ont mis l'accent sur le pouvoir sans limites de la finance qui pourrait renverser des Etats. Je dois dire que pour moi ce 4ème tome est plutôt une bonne surprise. Il est vrai qu’Hedge Fund se présentait au départ comme une trilogie sur la crise financière de 2007 et des fameux subprimes, ces produits incroyablement prometteurs qui se sont révélés finalement assez destructeurs. On retrouve avec plaisir le personnage de Franck Carvale, le golden boy qui a bien évolué depuis le premier tome entre arrogance et ambition. Il s’est frotté au puissant homme d’affaire Ergyu Bilaker, son mentor, qui lui a appris le métier. Il est passé également par la case prison. Mais le revoilà de retour à la tête de son puissant fond d’investissement Bright Capital. Il compte bien se refaire une virginité après s’être fait manipuler. Franck n’est plus seulement à la recherche d’un résultat financier mais il milite pour une conception différente de la finance, comme il l’explique devant un parterre de journalistes. On comprend que ces thèmes d’éthique sont plus que d’actualité. Ce tome annonce une nouvelle trilogie qui va se concentrer sur le 5ème pays le plus pauvre au monde à savoir l’Erythrée. On va apprendre plein de choses assez intéressantes sur cet état un peu méconnu de l’Occident qui est classé dernier en termes de respect des droits de l’homme. Le président dictateur aurait mis tout un peuple en esclavage. Franck va se rendre sur place avec cette héritière qui rappelle étrangement Paris Hilton en version black. Sous couvert de trame ayant pour thème l’économie mondiale, il y a également un fort aspect géopolitique. On voit par exemple les chinois qui viennent investir en masse dans ces pays pauvres pour en tirer les matières premières nécessaires à leur développement. Il y a malheureusement également ce dictateur qui fait construire un palais de marbre alors que son peuple est victime de la famine. Il y a également une critique des démocraties occidentales qui ont fermé les yeux durant 30 ans de guerre de sécession qui a abouti à ce piètre résultat. En conclusion, un excellent polar financier sur les hautes sphères de la finance mondiale. Tous les coups sont permis et rien ne va plus ! Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Largo Winch
Cette célèbre BD typiquement commerciale explore le monde financier au travers un héritier hors du commun: jeune, beau et à qui tout réussit. Sa générosité et son humanisme vont être confrontés aux requins de la finance. Jusqu’au 6ème tome, c’est réellement passionnant car on explore le monde financier dans tous ses états avec une intrigue qui allie business et action. Après, c’est un cran en dessous bien que les deux derniers volumes remontent un peu dans mon estime. En effet, le 7ème tome à savoir "la Forteresse de Makiling" paru en 1996 marquait une nouvelle direction pour la BD, laissant l'univers de la finance et de ses complots pour lui préférer des récits d'aventures exotiques. Le scénariste Van Hamme s’essouffle ces dernières années dans l’exploitation commerciale à tout va. Le héros s’en tire toujours à la fin, cela devient presque énervant car archi conventionnelle. Il n'y a guère de psychologie propre à ce personnage très stéréotypé. C’est réellement dommage. Cependant, bonne nouvelle : Van Hamme a très vite compris le message de ses lecteurs et il s'applique à nouveau à trouver des scénarios originaux. Il cisèle son découpage avec efficacité et dynamisme. Il n'y a aucun temps mort ou de scènes superflues. Peu de scénariste sont capables de produire un récit avec autant d'efficacité. C'est bien là l'ultime marque d'un auteur qui était d'emblée mon préféré. Le fait qu’une BD soit commerciale ne me déplaît pas pour autant. Quand je lis un Largo Winch, je passe un bon moment de détente même s’il y a les ingrédients habituels du genre. Le plaisir de la lecture compte beaucoup dans mon appréciation personnelle. Par ailleurs, ce "milliardaire en blue jeans" ne se contente pas d'être beau, riche et doué pour l'action: il est aussi décidé à se servir de sa fortune pour mettre en pratique ses convictions humanistes. Respect pour Mister Winch! Que dire également des personnages secondaires qui sont devenus un atout majeur pour la série: on suit avec une certaine délectation les frasques de Simon Ovronaz et on rigole toujours de l'attitude très conservatrice de Dwight E. Cochrane, le numéro 2 du groupe W. Je dois avouer que cette série est de l'une qui m'a fait apprécier la bande dessinée en général. C'était pour moi une grande révélation à l'époque de sa découverte. J'ai quand même hésité à mettre la note Culte sur cette série tant décriée. Je franchis le pas afin d'être en accord avec moi-même. Bon, je réalise qu’avec une telle note pour une telle série, je vais basculer dans la catégorie des lecteurs « grand public » du genre populaire. Cependant, j’assume totalement mes choix étant prêt même à les revendiquer ! Le succès du film tiré de la bd prouve que cette série est bien au-dessus du lot, qu'elle a marqué toute une génération. Il faut dire que depuis sa création il y a plus de 20 ans, Largo Winch est devenu une série culte, un véritable phénomène éditorial appuyé par un solide accompagnement marketing à la sortie d’une nouveauté ou d’une adaptation audiovisuelle. Onze millions d'albums se sont vendus dans le monde. Les adaptations cinématographiques s'enchaînent entraînant une nouvelle notoriété à ce personnage à travers un public qui ne lira jamais une bd. A noter que le scénariste Van Hamme a passé le relai totalement à partir du tome 21. Cela se ressent bien évidemment mais bon. Il est vrai que cela donne n'importe quoi au niveau du scénario puisque ce bon Largo compte faire revenir son siège fiscal aux USA afin de payer ses impôts comme tout bon citoyen. La crédibilité en prendra un sacré coût. Pour le fun, je vais détailler mes notes album par album : Tome 1: L'héritier
Tome 2: Le groupe W
Tome 3: OPA
Tome 4: Business Blues
Tome 5: H
Tome 6: Dutch Connection
Tome 7: La forteresse de Maikiling
Tome 8: L'heure du tigre
Tome 9: Voir Venise...
Tome 10: ... et mourir
Tome 11: Golden Gate
Tome 12: Shadow
Tome 13: Le prix de l'argent
Tome 14: La loi du dollar
Tome 15: Les trois yeux du gardien du Tao
Tome 16: La Voie et la Vertu
Tome 17: Mer noire
Tome 18: Colère rouge
Tome 19: Chassé-croisé
Tome 20: 20 secondes
Tome 21: L'étoile du matin
Tome 22: Les voiles écarlates
Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5
Châteaux Bordeaux
La couverture est de toute beauté. C'est même la plus belle de l'année à mon sens. Elle invite véritablement à découvrir cette bd tel un bon vin que l'on déguste paisiblement au milieu d'un vignoble. Une belle jeune femme va reprendre l'exploitation d'un domaine dans la région de Bordeaux suite au décès d'un père distant. Elle va être confrontée à ses deux frères ainsi qu'à une multitude d'ennemis cachés qui ont des visées sur le devenir des terres de son enfance. Il lui faudra de l'humilité et du courage pour relever le défi et sauver l'entreprise familiale d'une faillite annoncée. C'est vrai que la trame de cette saga au coeur du Médoc est plutôt classique. Cependant, j'ai apprécié sa redoutable efficacité. J'avais peur d'un repompage tiré des fameuses Gouttes de Dieu dont le synopsis était plutôt ressemblant. Pour autant, le récit va prendre une autre dimension plus mélodramatique et surtout une autre direction. On se situe un peu dans l'ambiance d'un Dallas du vignoble à la manière des Maîtres de l'Orge pour ne citer qu'un exemple. J'ai aimé ce côté un peu terroir dans la description des métiers du vin. C'est introduit tout en finesse. Par ailleurs, le dessin est sublime par cet aspect réaliste qui fourmille de détails. La maîtrise du scénario semble parfaite. A travers chaque tome, on découvre un aspect et une facette du vin. Que cela soient les différents millésimes ou les classements, pour ne citer qu’un exemple. On se rend compte qu’il y a beaucoup de métier autour du vin avec ses différentes spécialités pour passer de la récolte du raisin à la table : l’œnologue, le vendangeur, le courtier ou encore le négociant. La lecture du tome 2 confirme tout le bien que je pensais de cette série. Il commence à y avoir une âme dans la reprise de ce domaine vinicole au coeur du Médoc à savoir le Chêne Courbe. On arrive à sonder les profondeurs de la terre et des racines de ce domaine tant convoité. On voit également le rapprochement de cette série avec les fameuses Gouttes de Dieu mais en moins comique, sur un registre plus drame familial. C'est certainement ce qui va faire la réussite de cette saga qui est riche de précision et de réalisme. On voit d'ailleurs l'apparition du célèbre Michel Rolland dans son propre rôle. Cela donne de la crédibilité à l'ensemble. Oui, nous avons là un grand cru 2012. Le tome 3 a une magnifique couverture qui renoue avec la beauté de la première. Au niveau de l'intrigue, cela se corse un peu et on en apprendra davantage. Il reste toujours le charme de découvrir du bon vin notamment lors de la séance de dégustation. J'admire la pugnacité d'Alexandra Baudricourt à vouloir conserver à tout prix le domaine familial malgré l'adversité et les coups foireux de la belle-soeur avide d'argent. C'est encore un épisode plein de saveur à consommer sans modération. Le tome 4 poursuit une intrigue plutôt efficace avec des retournements de situation. On en apprend toujours davantage sur les secrets de cette famille de vigneron. Alexandra semble relever la tête pour poursuivre son combat et produire une cuvée digne de ce nom. Il y aura encore de belles séquences qui nous font découvrir le monde du vin. Bref, une fresque familiale à réserver aussi bien aux amateurs de grands crus qu'aux néophytes comme moi. Que dire du tome 5 ? Cela semble être un tome de transition qui règle un peu les comptes avec le passé. On aura droit à une petite escapade américaine à Atlanta qui n'apporte pas grand chose à la trame générale du récit. C'est comme si on rajoutait artificiellement des épreuves à la pauvre Alexandra. Il y aura également un coup de projecteur sur la domestique qui donne tout son salaire à un affreux racketeur. Bref, la crédibilité semble prendre un sacré coup! Cependant, le pire est l'erreur grossière qui est commise. En effet, l'action se passe en 2008 car la date est précisé d'emblée à l'ouverture de ce tome. Par la suite, quand Alexandra se recueille sur la tombe de son défunt père, on peut lire qu'il s'est éteint en 2010 soit 2 ans après dans le futur. Encore une fois, je ne pardonne pas aux auteurs de commettre ce genre d'erreurs. Il faut se relire avant de mettre en vente des milliers d'exemplaires. L'amateurisme n'a pas de place à ce niveau. En conclusion, un mauvais millésimé malgré le classement ! Le tome 6 affiche une belle couverture. Il faut dire qu'Alexandra est une magnifique demoiselle ayant beaucoup de ressources. La saga au coeur du Médoc se poursuit avec ses drames et ses complots familiaux. On en apprendra un peu plus également sur le métier de courtier. Le vin est véritablement au coeur de cette intrigue pour notre plus grand plaisir de dégustation. A la lecture du tome 7, on en apprend toujours davantage sur les secrets de cette famille de vigneron. Alexandra semble relever la tête pour poursuivre son combat et produire une cuvée digne de ce nom. Il y aura encore de belles séquences qui nous font découvrir le monde du vin. Les vendanges constituent une étape forte importante. Avec le tome 8, on part à la découverte du négociant, qui sert d’intermédiaire entre le producteur de vin et les acheteurs. Le métier a beaucoup évolué puisque autrefois les négociants possédaient leur propre unité de production qu’ils ont dû abandonner au début des années 90. En effet, il y a eu beaucoup d’évolution technologique qui nécessitait des investissements de plus en plus coûteux. Le négociant s’est ainsi peu à peu repositionné sur le cœur de son métier, à savoir le commerce. On a envie de se plonger dans ce « Châteaux Bordeaux ». Cela promet d’être un grand cru de bd ! Cependant, inutile d’attendre des années que cela mûrisse ! Vous pouvez y goûter sans modération !
Walking Dead
J’ai enfin pris connaissance de l’œuvre qui révolutionne actuellement le genre des histoires de zombies. Cela faisait un bon petit moment que je voulais mettre la main dessus. C’était pour moi la dernière série d’importance que je n’avais pas encore lue à ce jour. Je dois avouer que j’ai adoré littéralement. Le scénario est terriblement efficace. Je comprends que le cinéma ait également des visées. D'ailleurs, la série a fait un carton dans un genre qui n'est pourtant pas populaire chez la ménagère de moins de 50 ans. J'avoue aisément posséder toutes les intégrales et que c'est l'une de mes séries préférés. Cependant, c'est bien la bd qui m'a amené à la TV et non l'inverse. L’action ne sera pas pour autant omniprésente. L’auteur laisse le temps au récit de s’installer sur une ambiance de fin du monde. J’ai juste déploré que le début commence sur une idée déjà exploitée par le film 28 jours plus tard de Danny Boyle. Fort heureusement, le reste va se démarquer assez rapidement. On dévore littéralement chaque tome. Je constate également que cela reste bon même sur la durée. Il y a une virtuosité dans l’écriture de chaque scène qu’on ne peut qu’admirer. Le travail est remarquable également d’un point de vue graphique. Il y a un côté terriblement humain qui n’est pas habituel au genre. On découvre toute une galerie de personnages avec leur psychologie propre ainsi que leurs réactions face aux difficultés rencontrées. Par ailleurs, le danger semble émaner de partout. Il y a un côté imprévisible qui fait frissonner. Le tome 8 marque d'ailleurs un sommet inégalé. On se rend compte que tout est malheureusement possible dans l'horreur. Le tome 14 nous rappelle également qu'aucun personnage principal n'est à l'abri. On regrettera la disparition de personnages qu'on aimait bien mais il y a toujours les autres. Rick demeure le pilier central. L'auteur a une formidable capacité à renouveler le récit pour maintenir le suspense à son comble. Le tome 22 marque une rupture également temporelle qui relance tout l'intérêt de la série. Que dire également du tome 24 dont la fin nous laisse véritablement sans voix ? On passe certes d'un ennemi terrifiant à l'autre. Cependant, cela sera un véritable rebondissement du scénario que l'on n'attendait pas. Il ne s'agit plus de survivre face à un psychopathe mais c'est plutôt un choix de civilisation sur un mode de reconstruction du monde. Le tome 26 marque le retour d'un grand méchant que l'on attendait plus. Il revient encore plus machiavélique et fou que jamais. Il faut dire que le public l'aime bien et en redemande. Je connais dans mon entourage une femme fou d'amour pour lui: c'est dire. On est juste un peu étonné de la direction prise par le scénario. C'est un virage à 180 degré. Il est vrai que le tome 27 apporte encore des revirements, des situations inattendues. On regrette juste la disparition un peu trop brutale d'un leader pour les chuchoteurs mais qui sera vite remplacé. On atteint encore des sommets dans la lecture plaisir ce que confirme d'ailleurs le tome 28 alors qu'au niveau de la série TV, on constate un véritable essoufflement à partir de la saison 7. Je suis bluffé par le fait que les scénaristes ont su redynamiser la série après autant de tomes. J’aimerais pouvoir encore découvrir des séries de cette intensité et de cette qualité. Je sais que cela va devenir de plus en plus rare… J'ai acheté toute la série d'un seul coup : c'est dire que je n'avais pas eu un tel coup de cœur depuis fort longtemps. C'est une série que je qualifie de culte car elle va révolutionner le genre. Et puis et surtout, au fil des tomes, on sent une montée d'intensité qui ne se dément pas après pourtant plus de 20 tomes. C'est tout bonnement extraordinaire ! Note Dessin: 4.25/5 - Note scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4,5/5
Astérix
Astérix est une bd totalement incontournable érigée en véritable monument culte. Il a baigné toute mon enfance et plus encore. Il s'agit probablement de la bande dessinée française qui a connu le plus de succès, avec 325 millions d'albums vendus dans le monde en 107 langues et dialectes. :: C'est un personnage qui existe depuis près de 50 ans. Il a vu le jour dans le premier numéro du journal Pilote en octobre 1959. Petit, pas très beau, il est le portrait fidèle du gaulois finalement assez proche du français avec ses qualités et ses défauts: râleur, bagarreur, têtu et colérique mais également sympathique, courageux, généreux, rusé et fidèle. Il est l'image du copain que nous aimerions tous avoir. Ceci explique probablement l'une des raisons de son immense succès. Le meilleur ami d'Astérix est Obélix qui l'accompagne dans toutes ses aventures. Ce personnage emblématique de la série apparaît dès la première page du premier album même s'il ne lui est donné un véritable rôle que dans le deuxième "la serpe d'or". Il est finalement le parfait complément d'Astérix: gourmand, susceptible, soupe au lait et sensible. Obélix passera rapidement du statut de faire valoir à celui de héros à part entière. Des albums lui feront la part belle. A eux deux, ils sont les deux principaux défenseurs du village d'irréductibles. La Gaule est en effet envahie par les forces romaines. Toute la Gaule? Non, il n'y a que ce village peuplé d'irréductibles Gaulois qui résistent encore face à César grâce à la potion magique concoctée par le druide Panoramix. Quand j'étais plus jeune, j'avais tendance à penser que cette bd véhiculait la dangereuse idée qu'il fallait boire une sorte de drogue pour faire face à l'adversité et que sans cela, on était perdu. Cette force n'était donc pas naturelle un peu comme ces sportifs qui prennent des dopants pour réussir à gagner... J'aurais bien aimé au fond de moi que ces gaulois y arrivent sans utiliser ce subterfuge bien pratique. Cependant, il ne faut pas oublier non plus le fidèle compagnon de notre duo de Gaulois à savoir Idéfix. Il n'apparaîtra qu'à partir du cinquième album (Le tour de Gaule). De nombreuses personnalités existantes ou ayant existé sont apparues au fil des albums successifs, sous forme de clins d'œil humoristiques (ex: Lino Ventura dans la Zizanie, Guy Lux dans le domaine des Dieux, Jacques Chirac dans "Obélix et compagnie", les Beatles dans "Astérix chez les Bretons", plus récemment Arnold Schwarzenegger dans "Le ciel lui tombe sur la tête"). Cependant, ce n'est pas tout. Des personnages d'autres bd y apparaissent également: ainsi le Marsupilami dans "le combat des chefs", les Dupondt de Tintin dans "Astérix chez les Belges", le vizir Iznogoud est évoqué dans "Astérix chez Rahazade". Je pense que le succès mérité de cette série s'explique par le fait que l'humour s'adresse à toutes les tranches d'âge. Les enfants apprécient le dessin et les situations cocasses ainsi que l'effet burlesque de l'histoire alors que les adultes apprécient la parodie de l'histoire officielle et les différentes références culturelles. La série offre beaucoup d'anachronisme au lecteur pour souligner un trait bien précis (exemple: Lutèce sous le flot de la circulation...). Par ailleurs, depuis le début de ses aventures, Astérix visite un pays ou une région différente un album sur deux. On a alors l'occasion de se rendre dans de nombreuses contrées loin de son village. Les albums avec le regretté scénariste Goscinny sont drôles et inventifs (soit les 24 premiers volumes qui étaient édités chez Dargaud qui en a perdu les droits en 1998 suite à des séries de procès intentés par Uderzo). La mort en 1977 de René Goscinny a entraîné un ralentissement dans la fréquence de parution des albums, Uderzo faisant maintenant les dessins et les textes. Le grand fossé devient l'album de la transition. Quel titre prémonitoire quand même !!! Les albums relevant des Editions Albert-René plongent outrancièrement dans l'exploitation commerciale. Le dernier en date est réellement un désastre (quelle idée que de faire intervenir des extraterrestres!) et jette un réel discrédit sur la série. Uderzo est maintenant âgé de plus de 70 ans et gère le plus grand empire de bande dessinée dans la francophonie. Et il n'a pas peur de dénaturer le mythe Astérix en clamant: "Il n’y a pas de raison que les extraterrestres ne nous aient pas visités du temps des Gaulois. C’était mon idée de départ. J’ai voulu représenter ces extraterrestres sous la forme de la science-fiction des mangas et des bandes dessinées américaines avec leurs caractéristiques, comme ces Américains qui débarquent triomphalement en Irak. " Ce tome a battu tous les records de vente avec la complicité de la presse qui n'a rien eu à redire à de rares exceptions près... J'aimerais réellement que Uderzo s'arrête car les aventures d'Astérix s'engouffrent de plus en plus vers la voie du paranormal ou du fantastique. Le petit village gaulois est en train de devenir une entité de super héros modernes et perd son âme d’album en album. Les albums d'Uderzo s’égarent complètement de l’esprit originel de l’œuvre depuis la disparition de Goscinny. Aujourd'hui, Astérix est un nom qui se vend à lui tout seul. L'histoire, l'humour, le scénario... tout cela passe au second plan! C'est bien dommage qu'il ne confie pas le scénario à quelqu'un digne de ce nom afin de se faire aider! Cependant, il faut reconnaître qu'Uderzo reste un excellent dessinateur qui a un sens intuitif de la mise en scène, du gag visuel, de l’expressivité et de la caricature ! Et puis, tout ce qu'il a scénarisé n'est pas mauvais: j'ai bien aimé par exemple "l'Odyssée d'Astérix". Le public est donc, globalement, légitimement déçu. C’est un fait que personne ne peut nier! Et pourtant, dans la préface du livre d'or du 50ème anniversaire d'Astérix et Obélix (1.2 millions d'exemplaires!), il en rajoute en fustigeant ces imbéciles qui possèdent cette immense vertu de toujours croire à ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent et ce qu'ils écrivent. Il n'a toujours pas compris que le public voulait qu'Astérix poursuive ses aventures après la mort de l'un de ses deux pères: c'est une évidence. Cependant, le public voulait également retrouver des aventures dignes de ce nom. Dans les 4 derniers tomes qui sont sortis, deux sont des commémorations pompeuses et les deux autres des catastrophes sans nom. Bien entendu, le succès n'a jamais été démenti et c'est sur ce phénomène que l'auteur se base pour se justifier (le phénomène Besson). Juste une petite parenthèse pour dire que cela me fait sourire un peu quand on compare cette série avec De Cape et de Crocs qui est fortement apprécié sur ce site pour de très bonnes raisons. De Cape et de Crocs s'est vendu à tout casser à moins de 100000 exemplaires par tome. On est loin du succès d'Astérix en terme de chiffres et de notoriété et il en faudra des renforts pour que cette série puisse un jour percer le marché ne serait-ce que français. Bien entendu, en terme de qualité, cela reste le digne successeur mais cela ne se popularisera pas pour autant. C'est bien ce qui est malheureux car le public est vampirisé par quelques titres phares qui ne sont pourtant plus les meilleurs dans leur catégorie. Nous, lecteurs et passionnés, nous allons plus loin dans notre démarche car nous nous intéressons à ces titres injustement oubliés. Pour juger de la série des Astérix, il faut également regarder l’ensemble de l’œuvre et là il n'y a pas photo! Astérix a incontestablement beaucoup apporté à la bande dessinée. Il a fait passer celle-ci de statut de maladie infantile à celui d'art respectable. C'est objectivement une bd culte. Le cinéma s'est maintenant emparé de notre petit héros mais je n'approuve pas vraiment cette démarche. Il y a une magie dans la bd que le cinéma ne pourra jamais reproduire même à coup de millions d'euros ! De toute façon, le dernier film "Astérix et les Jeux Olympiques" n'est qu'une débauche d'effets spéciaux, de guest-stars et de peoples. Cela se devait être le film le plus proche de la bd, sans blague! Le 35ème Astérix sera celui du passage à un nouveau relais d'auteurs à savoir Didier Convard et Jean-Yves Ferri. Il était temps ! Visiblement, cela n'a pas empêché le succès des ventes et de la série qui ne démord pas. Il s'agissait de faire oublier la déception liée aux derniers albums. De ce côté là, c'est plutôt réussi car le niveau se relève sans atteindre celui de la belle époque de Goscinny qui semble irremplaçable. Certes, les ingrédients sont là : les romains, les pirates, le barde, les disputes entre Astérix et Obélix... Cependant, j'ai l'impression qu'on tourne toujours en rond. Certains jeux de mots et calembours ne fonctionnent pas. On sourit car c'est quand même sympa de retrouver nos héros d'enfance. Bref, c'est ni bon, ni mauvais. Le 36ème tome confirme cette vision des choses. Je pense qu'on n'a pas confié Astérix au meilleur scénariste de France. Je me demande qu'est-ce que cela aurait donné avec Joann Sfar ou encore Manu Larcenet. Il manque une certaine créativité afin de booster une licence très lucrative. Et pourtant, cela a été l'ouvrage le plus vendu en France en 2015 avec 1.6 millions d'exemplaires écoulés. C'est dans ces cas-là que je me dis qu'être numéro 1 des ventes ne fait pas forcément la meilleure bd en termes de qualité. C'est surtout la notoriété de ce titre qui fait le reste. Ce n'est point mérité et cela cache toutes les autres bonnes bd qui ne feront pas 10000 exemplaires. Pour autant, je dois dire que le 37ème tome sur la Transitalique est plutôt une belle aventure qui renoue un peu avec le passé lorsqu'on allait à la découverte des autres régions du monde. Il n'y aura pas réellement de surprise ou de créativité mais cela demeure plaisant à la lecture. Je retiens surtout une énorme campagne publicitaire qui va assurer les arrières et la pérennité de cette série. Quelque chose s'est véritablement perdu et on ne le retrouvera plus jamais. Au niveau du dessin, c'est du très bon travail. Une belle critique sur le sport et les tricheries ou l'idolâtrie exagérée pour certains sportifs peu méritants. Juste pour le fun, je me suis amusé à noter chacun des titres de la série: Tome 1: Astérix le Gaulois
Tome 2: La serpe d'or
Tome 3: Astérix et les Goths
Tome 4: Astérix gladiateur
Tome 5: Le tour de Gaule d'Astérix
Tome 6: Astérix et Cléopâtre
Tome 7: Le combat des chefs
Tome 8: Astérix et les Bretons
Tome 9: Astérix et les Normands
Tome 10: Astérix légionnaire
Tome 11: Le bouclier Arverne
Tome 12: Astérix aux jeux olympiques
Tome 13: Astérix et le chaudron
Tome 14: Astérix en Hispanie
Tome 15: La zizanie
Tome 16: Astérix et les Helvètes
Tome 17: Le domaine des Dieux
Tome 18: Les lauriers de césar
Tome 19: Le devin
Tome 20: Astérix en Corse
Tome 21: Le cadeau de César
Tome 22: La grande traversée
Tome 23: Obélix et compagnie
Tome 24: Astérix chez les Belges
Tome 25: Le grand fossé
Tome 26: L'odyssée d'Astérix
Tome 27: Le fils d'Astérix
Tome 28: Astérix chez Rahâzade
Tome 29: La rose et le glaive
Tome 30: La galère d'Obélix
Tome 31: Astérix et Latraviata
Tome 32: Astérix et la rentrée gauloise
Tome 33: Le ciel lui tombe sur la tête
et encore! le pire jamais réalisé !
Tome 34: L'anniversaire... le livre d'or
Tome 35: Astérix chez les Pictes
Tome 36: Le papyrus de César
Tome 37: Astérix et la Transitalique
Tome 38: La fille de Vercingétorix
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5