Profession du père

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Profession du père ? Footballeur, chanteur, ou encore parachutiste. Agent secret, surtout. Dont la mission est de tuer le général de Gaulle. Rien de moins. Le père oblige son fils, Émile, douze ans, à l’aider… Bannissant les récitatifs, évitant ainsi les redondances, faisant la part belle au dialogue, jouant habilement des silences, Sébastien Gnaedig a su capter la violence d’un père et la souffrance d’un enfant avec tact et intelligence.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Adaptations de romans en BD La Guerre d'Algérie

Émile pourrait être un enfant comme un autre… s’il n’y avait pas son père. Nous sommes au début des années soixante, la guerre d’Algérie fait rage, et des putschistes tentent de renverser la République. Le père tente d’enrôler son fils dans l’organisation secrète O. A. S. qui a pour but d’assassiner le général de Gaulle, ce « salaud qui brade la France aux Russes et aux cochons ». Lever en pleine nuit, coups de ceinturon et de poing, punitions, enfermement dans l’armoire (« la maison de correction ») : Émile subit la violence de ce père qui n’en finit pas de l’entraîner dans ses délires mensongers et paranoïaques. La mère, elle, s’efface dans un consentement subi : « Tu connais ton père ? » Comment fait-on pour résister, à douze ans, à un tel déchaînement de brutalité paternelle? Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Mars 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Profession du père © Futuropolis 2018
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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22/09/2018 | Gaston
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je n’ai pas lu le roman de Sorj Chalandon ici adapté. Mais j’espère que celui-ci n’a pas été trop autobiographique, et que son père ne ressemblait pas trop à celui qui nous est présenté dans cet album ! En effet, ce « père » est mythomane, despotique et violent, et nous avons affaire, là, à un petit tyran domestique, humiliant sa femme – totalement soumise à sa volonté, voire à ses délires, frappant son fils et lui imposant de subir ses élucubrations et d’entrer dans ses jeux psychologiquement déstabilisateurs pour un gamin. L’album est divisé en courts chapitres, centrés sur une anecdote marquante. Le temps passe, tout le monde vieillit, mais dans le dernier tiers de l’album, les sauts temporels sont trop grands, et la dernière partie m’a moins intéressé. Et avec la fin, j’en suis arrivé à me demander si ce père était bien réel, ou si le fils n’avait pas tout inventé lui: finalement, qui est mythomane ?

11/04/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Adaptation d'un roman que je ne connaissais pas. On suit le jeune Émile qui a un père mythomane. Au début, je pensais que ce que disait son père était vrai, mais très vite je me suis aperçu qu'il disait n'importe quoi. Le père en question est très abusif et on le voit souvent battre son fils et sa femme. Le pire est que durant la guerre d'Algérie il va se radicaliser et entraîner son fils dans sa folie. En ce temps où plusieurs jeunes se radicalisent, notamment grâce à internet, c'est intéressant de voir comment un jeune peut basculer à cause de l'influence de son père. Le pauvre gamin croit réellement tout ce que son père lui dit et il va finir par croire qu'il fait partie d'un complot pour tuer De Gaulle et que c'est une bonne chose parce que De Gaulle est juste un gros salaud qui abandonne les Algériens français. Le récit est prenant, le ton sonne juste, les personnages sont intéressants et je n'étais pas capable de laisser l'album durant une grande partie de ma lecture tellement je voulais savoir comment cela allait finir. Dommage que le scénario finisse par faire des grands sauts dans le temps. On va notamment passer de 1963 à 1970 puis à 1994. Si ces scènes sont intéressantes vu qu'on voit l'évolution du fils par rapport à son père, ce n'est pas aussi prenant que toute l'action qui se passe dans les années 60. Je ne sais pas comment c'est dans le roman, mais dans son adaptation en BD j'ai eu l'impression que ces sauts dans le temps ont fait en sorte que certaines choses n'ont pas été très développées. Par exemple, Émile a une femme et un fils qui apparaissent tellement peu qu'on dirait qu'il vit seul et en plus lorsque le fils réapparaît après plusieurs pages d'absence, j'avais oublié qu'il existait ! Cela reste tout de même une bonne BD et j'ai bien aimé le dessin.

22/09/2018 (modifier)