Cosimo Ferri a terminé Mara et se lance maintenant dans une oeuvre de grande envergure puisqu'il aborde la Grèce homérique, celle de l'Iliade qui relate la guerre de Troie, même si sa source indiquée est les Chants Cypriens de Stanisos de Chypre, auteur antique du VIème siècle av. JC.
Autant dire que cette histoire qu'on peut quand même qualifier d'homérique (parce qu'elle a d'abord été contée par Homère au VIIIème siècle av. JC) m'a toujours passionné, d'où mon intérêt pour la Mythologie grecque. Ferri se doit cette fois de suivre une ligne de conduite, il ne peut plus trop inventer comme il le faisait dans ses autres Bd, même si j'ai remarqué qu'il prenait quelques libertés, mais très peu par rapport aux récits mythologiques (le sacrifice d'Iphigénie par exemple, il fut annulé de justesse par Artémis qui la remplaça par une biche). La grande nouveauté, c'est que cette relecture homérique est placée sous l'angle érotique, tout en suivant les étapes classiques connues de ce récit grandiose sur la guerre de Troie.
Le récit démarre par les noces de Thétis et de Pélée et la fameuse pomme de Discorde (ou Eris), le verdict de Pâris entre les 3 déesses Athéna, Héra et Aphrodite, puis c'est l'éducation d'Achille par le centaure Chiron, le départ d'Achille et de son fils Néoptolème pour Troie, et les premières batailles devant la cité de Ténédos, avant-poste troyen. Le résultat est plus que satisfaisant, j'aime lire une Bd érotique quand il y a une vraie histoire derrière et pas qu'une simple trame qui ne sert qu'à amener les scènes de sexe. Au contraire, je trouve que Ferri a bien dosé son récit en donnant une part égale aux scènes de sexe et aux scènes "normales" qui forment le contenu de la Bd. On pourrait presque dire que ces scènes de sexe sont distillées avec parcimonie, il n'en abuse pas.
Question graphique, c'est du beau travail, avec de belles images et une mise en page favorisant quelques grandes cases, malgré quelques petites anomalies anatomiques ou de proportions, mais rien de méchant ; le dessin de Ferri a énormément évolué, depuis les 2 derniers tomes de Mara et surtout depuis sa dernière Bd Witching Yours, il use d'un dessin plus velouté, avec des ombres et des contours plus marqués, donnant ainsi un relief et des rondeurs plus séduisantes, surtout aux corps féminins qui sont évidemment superbes. On voit que c'est le culte du corps, qu'il soit féminin (les femmes sont pulpeuses, on n'y verra aucun thon c'est clair) ou masculin (les mecs sont des athlètes bodybuildés), de même que les décors et les fonds de cases ne sont pas négligés non plus. Ferri peut prendre son temps sur 3 albums (il y a dans le tome 1 quelques cases un peu inutiles), et je crois que ça ne sera pas de trop pour décrire la richesse de ce récit mythologique.
Je vais être très généreux dans les formes pour mettre une note à 4 étoiles. Généralement, je suis bien plus sévère notamment avec ce genre de sujet assez racoleur sur les attributs féminins. En effet, qui n'aiment pas les saints ?
On aura droit à une analyse assez détaillée de la part de l'auteur qui ne tombera pas dans la vulgarité. Cela reste assez bon enfant même si c'est parfois assez osé. C'est l'été et cela passera bien pour une lecture en format de poche sur une plage bondée de bikinis en tout genre.
Le style est assez hilarant à l'image d'un trait parfois irrégulier notament sous le coup de l'émotion qui s'empare assez souvent de notre auteur. J'ai adoré toutes ces anecdotes assez croustillantes.
Maintenant, les pinces sans rire pourront trouver cela graveleux et machiste mais il n'en n'est rien. Les situations sont cocasses et il y a plutôt de l'espièglerie. A noter également les petites interventions de Lewis Trondheim qui m'ont fait marrer.
Au final, un pari réussi de la part de l'auteur.
Voilà une bonne série d’aventure. L’histoire se déroule à la fin de la première guerre mondiale. Deux hommes que beaucoup de choses opposes (un troufion corse de l’armée et un gradé bourgeois) vont se liés d’amitié et partir à l’aventure.
De l’action, de l’amour, du suspense, bref tout y est. Il y a du rythme, on ne s’ennuie jamais. Les pages et les tomes s’enchaînent bien. Cela ne s’étire pas en longueur avec 4 tomes bien consistant.
Au niveau du dessin, le style colle à la BD et est bien régulier tout au long des 4 tomes.
En résumé une bonne série d’aventure, à lire voire à acheter.
Derrière une couverture inédite " Déviances" reprend entre autres les récits parus dans "Canicules" de la défunte collection" Selen", que j’avais beaucoup apprécié à l’époque.
Le dessin réaliste de Bernardo Muñoz est parfait pour ce genre d’histoires pour adultes.
Les scénarii sont souvent osés voire transgressifs avec notamment "du bon usage de la vidéo " ou encore avec" les dimanches à la campagne" où l’auteur aborde l’inceste entre frère et sœur sous différentes formes.
Avec le récit central intitulé " chronique villageoise ", Muñoz nous livre une histoire dramatique sur fond de nécrophilie. Outre le côté scabreux de cette aventure, il faut souligner la qualité du dessin de Muñoz, un dessin très expressif et superbe.
Les autres récits courts, certes plus sages voire classiques dans les thèmes abordés, sont malgré tout de bonne qualité.
Même si le dessin est moins abouti dans la dernière histoire " hymne aux lolos", l’histoire reflète avec humour le fantasme de beaucoup d'homme sur les seins des femmes à la façon d'un Guillaume Bianco avec "les carnets secrets" consacrés aux seins.
Bref, un album qui dérange, qui "bouscule les habitudes" comme indiqué au quatrième de couverture mais qui mérite toute votre attention grâce à un dessin magnifique.
Entre 1861 et 1865, quatre longues années l'Union et la Confédération se sont affrontés dans un conflit qui reste le plus meurtrier des jeunes USA. La Caroline du sud est le premier état à avoir fait sécession, au cours de la guerre Dorothy a tout perdu : son père mort au combat, la plantation familiale et sa mère violée et assassinée par douze pillards. Dorothy souhaite se venger, au cours de sa route elle recueille Alice qui elle aussi a croisé la route des douze et vécu l'enfer.
Voila un premier tome atypique puisqu'il utilise des références nombreuses à Alice au pays des merveilles mais également au "Magicien d'Oz".
En effet Dorothy et Alice - leurs prénoms déjà ! - vivent dans un autre univers. Alice, depuis les exactions qu'elle a subi, s'est réfugiée de l'autre côté du miroir. Quant à Dorothy, c'est la grande tornade de la guerre qui l'a propulsée dans cette nouvelle vie, ce nouveau monde. Contraste plus qu'efficace entre ce monde de la guerre et celui à priori enfantin des deux romans. Les deux jeunes femmes rencontrent trois anciens soldats confédérés qui s'en retournent au pays après avoir vécu les horreurs de la guerre. Ce sont trois gueules cassées qui ne croient plus trop en l'humanité. Tous les trois semblent retrouver un peu d'espoir, une raison de vivre en accompagnant Dorothy et Alice. Si chacun des protagonistes ne part pas sur les routes pour les mêmes raisons, chacun est là en contrepoint des autres mais surtout de l'horreur de cette guerre fratricide.
Avec ce scénario atypique Damien Marie est superbement aidé au dessin par Fabrice Meddour qui propose de magnifiques planches à l'aquarelle, des couleurs bien typées selon ce qui est évoqué, soit les scènes de guerre dans des tons assez froids ou bien des couleurs plus chaudes lorsque les deux héroïnes apparaissent.
A la fin de ce premier tome très fort et envoûtant, tous les fils de l'intrigue sont en place avec des personnages forts et superbement campés, j'attends la suite avec impatience.
Cet album a vraiment su me parler car il mélange des thèmes que j'apprécie grandement avec un style graphique empreint d'influences qui me plaisent presque toutes.
Le thème principal est la mythologie grecque. Elle en mêle les éléments, dont certains plutôt rares, et les replace dans un contexte moderne avec brio et un grand respect de l'esprit des divinités de l'époque.
L'intrigue elle-même est une quête classique, celle d'un héros qui veut retrouver sa liberté en accomplissant la mission qu'une déesse lui confie et qui pour cela doit traverser bien des péripéties, faire de nombreuses rencontres et voyager de lieux en lieux. Ce héros étant une divinité déchue, la magie est présente à chaque détour et offre une ambiance parfois proche du rêve ou du symbolisme tout en gardant une vraie bonne tenue et une rigueur logique appréciable.
Si l'histoire est déjà bonne, le graphisme la sublime de très belle manière. Il est imprégné de l'influence de l'oeuvre de grands artistes tels que Van Gogh en priorité, mais aussi Klimt, Monet ou encore Hokusai parmi d'autres. Que des références que j'aime profondément. C'est beau, varié et certaines cases et planches méritent d'y laisser courir les yeux plus longuement et d'y revenir.
Je suis complètement tombé sous le charme de cet album et de son récit dense et prenant dont tous les éléments, tant de l'intrigue que du dessin, me parlent et me touchent. Très bel album !
Cette BD est une grande aventure loufoque, parodie du genre où des éléments complètement disparates se mêlent dans un joyeux fouillis délirant.
C'est l'histoire de l'auteur, Hugues Micol, qui demande l'aide du dandy aventurier Saint-Rose et de ses compagnons pour retrouver un dessin qu'un perroquet lui aurait volé et qu'il aurait emporté vers Macao et ses mystères. Les clichés du genre aventure s'entremêlent dans une joyeuse ambiance qui ne se prend jamais au sérieux, avec un zeste de romans d'aventure à l'ancienne, de pulps, de récits d'action américains et d'une foule d'autres références mais aussi de délires un peu hallucinés. Et au milieu de tout ça, Hugues Micol lui-même, auteur de BD qui se met en scène comme tel comme un cheveu sur la soupe, participant à l'aventure tout en apportant sa part de décalage par rapport à cet univers imaginaire débridé.
J'ai plutôt bien accroché au délire de l'auteur. Sans être hilarant, c'est souvent drôle ou du moins amusant. Aussi foutraque que soit cette succession d'incongruités et de péripéties aventureuses, l'intrigue tient la route et reste accrocheuse. Et on sourit régulièrement des idées saugrenues imaginées par l'auteur pour surprendre le lecteur.
Dommage pour lui, je ne suis pas vraiment fan de son style graphique sans quoi j'aurais peut-être encore plus apprécié.
Certains passages m'ont un peu moins captivé également. Notamment je suis davantage sous le charme de l'aventure à l'ancienne du début de l'album que des passages américains plus modernes de la suite et de la base secrète du méchant.
J'ai globalement apprécié cet album que j'ai lu avec le sourire et dont le déroulé m'a satisfait dans son ensemble. Ce n'est pas un indispensable mais il fait passer un bon moment de lecture.
Petit à petit je suis en train de lire toute l’œuvre de Ben Templesmith. Le moins que l'on puisse dire c'est que cet auteur ne peut laisser le lecteur indifférent. Son dessin est difficile à expliquer, c'est explosif avec un trait fin comme une lame de rasoir avec des couleurs pétantes mais pas dans le genre du comics. En fait ce trait rageur donne envie de voir comment le gars dessine, je l'imagine assez bien à sa table de travail donnant de grands coups rageurs. Templesmith ce n'est pas qu'un dessin c'est avant tout une ambiance, des ambiances bien crades, bien glauques. Il est vrai que les sujets abordés sont bien éloignés du monde des Bisounours.
J'invite le plus grand nombre à aller jeter un coup d’œil à ces histoires, de faire l'effort pour se laisser happer par ces histoires qui nous montrent des lieux décrépits en pleine déliquescence et surtout peuplés de personnages déglingués à la limite de la rupture.
Dans cette BD, il va vous falloir oublier Sin City et les bas fonds de Gotham, il y aurait des méchants dans ces villes des turpitudes et autres magouilles, laissez moi rire, Shotgun City, voila vraiment un endroit où il ne fait pas bon vivre. Violence et corruption sont omniprésentes, la drogue est partout et quelle drogue ! Alliée à des expériences génétiques hasardeuses cela donne un climat où âpreté, fureur, violence et sauvagerie sont le lot quotidien.
Il n'y avait à mon sens que le trait de Ben Templesmith pour illustrer cette histoire imaginée par Ben McCool.
Histoire prenante, des personnages très forts avec des répliques qui font mouche, je ne peu d'ailleurs pas m'empêcher de vous en livrer deux.
L'inspectrice Flynn "coup dans les couilles" Walker: " Le plus court chemin pour toucher le cœur d'un mec ? Mon poing dans sa gueule!" et le collègue du héros Seaton "vermisseau" Price: " Un jour j'ai presque fait l'amour. Ça a été les plus belles quatorze secondes de ma vie"
A lire forcément.
C'est en furetant sur le stand Tabou à Angoulême que j'avais découvert il y a 2 ans cette Bd et cette année, je me suis procuré le tome 2, d'emblée j'ai été emballé. Il est rare que je note bien les Bd hard, mais là ça le mérite vraiment car le cocktail cul-humour fonctionne parfaitement, assorti d'un dessin très à la hauteur.
Filobedo revisite le thème de la chasse au trésor, entre l'Ile mystérieuse de Jules Verne et le Trésor de Rackham le Rouge de Tintin, tout en proposant ensuite une relecture évidente de King Kong. Une belle fille callipyge et très mamelue attachée nue à des poteaux, un singe géant surmembré qui l'enlève, des indigènes très lubriques, un équipage d'obsédés, ça rappelle forcément quelque chose, sauf que tout est poussé à fond dans la caricature sexuelle et humoristique. Il est clair que Melonie a une sacrée paire de loches, même chez Jacobsen ou Riverstone, ils n'ont pas osé, je crois qu'il n'y a que l'héroine de La Grenouille à la rigueur qui pourrait lui faire de l'ombre question nichons, c'est à vérifier. Comme on s'en doute, ce genre de pin-up très sexuée ne supporte pas trop les vêtements, et quand elle en a, c'est ultra moulant et à deux doigts d'exploser. Dans le tome 2, elle se balade à poil dans la jungle sans que ça l'effarouche.
Graphiquement, on ne peut qu'être conquis quand une Bd hard vous offre une telle qualité ; je trouve que le dessin de Filobedo est léché et appliqué tout en ayant un style semi-caricatural sur les personnages, c'est très curieux. Il propose des situations certes déja vues en BD érotique, mais parvient à les réinventer, et à les mettre bien en valeur grâce à une bonne mise en page et de grandes cases ; certaines sont même très excitantes. Sans compter le soin apporté aux décors, tout n'est pas axé sur le cul, il y a de vrais décors bien élaborés et des fonds de cases, tout ça doit prendre du temps, on sent que l'auteur ne bâcle pas son travail, et c'est bien parce que souvent on ironise sur les Bd érotiques qui ne visent que l'aspect sexuel.
L'autre atout qui m'a bien plu, c'est le scénario, il n'a certes rien de bien original mais tout se tient, et les scènes hard s'imbriquent bien dedans, on sent que c'est pas juste un fil rouge qui sert à lier et à amener ces scènes. Les dialogues sont souvent très drôles et plein de sous-entendus, avec un poil de critique sociale par endroits sur la religion, la guerre ou la société. C'est même parfois assez bavard, ce qui est plutôt inhabituel dans une Bd de ce type.
Voici donc une série qui j'espère va continuer (Filobedo prépare un tome 3), j'aime beaucoup ce style parodique qui malmène joyeusement son héroine au bon vouloir de ses fantasmes débridés.
Une bonne BD même si c'est clair qu'il faut un peu s'accrocher au début si on n'aime pas trop les histoires avec un rythme un peu lent (quoique le rythme s'emballe vers le derniers tiers de l'album).
Personnellement, j'ai tout de suite accroché dès les premières pages. J'adore le dessin style naïf et le personnage principal est terriblement attachant. J'ai bien aimé le suivre dans sa tournée ratée où tout va de travers pour ce pauvre auteur peu populaire. Et puis au fil des pages la situation devient de plus en plus atroce pour le héros qui va se retrouver soupçonné d'être un tueur en série et qui va rencontrer des gens avec une logique très particulière. Il y a des très bons dialogues et plusieurs situations sont savoureuses.
Un one-shot original à lire du moment qu'on aime les histoires remplies de situations kafkaïennes!
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Achille
Cosimo Ferri a terminé Mara et se lance maintenant dans une oeuvre de grande envergure puisqu'il aborde la Grèce homérique, celle de l'Iliade qui relate la guerre de Troie, même si sa source indiquée est les Chants Cypriens de Stanisos de Chypre, auteur antique du VIème siècle av. JC. Autant dire que cette histoire qu'on peut quand même qualifier d'homérique (parce qu'elle a d'abord été contée par Homère au VIIIème siècle av. JC) m'a toujours passionné, d'où mon intérêt pour la Mythologie grecque. Ferri se doit cette fois de suivre une ligne de conduite, il ne peut plus trop inventer comme il le faisait dans ses autres Bd, même si j'ai remarqué qu'il prenait quelques libertés, mais très peu par rapport aux récits mythologiques (le sacrifice d'Iphigénie par exemple, il fut annulé de justesse par Artémis qui la remplaça par une biche). La grande nouveauté, c'est que cette relecture homérique est placée sous l'angle érotique, tout en suivant les étapes classiques connues de ce récit grandiose sur la guerre de Troie. Le récit démarre par les noces de Thétis et de Pélée et la fameuse pomme de Discorde (ou Eris), le verdict de Pâris entre les 3 déesses Athéna, Héra et Aphrodite, puis c'est l'éducation d'Achille par le centaure Chiron, le départ d'Achille et de son fils Néoptolème pour Troie, et les premières batailles devant la cité de Ténédos, avant-poste troyen. Le résultat est plus que satisfaisant, j'aime lire une Bd érotique quand il y a une vraie histoire derrière et pas qu'une simple trame qui ne sert qu'à amener les scènes de sexe. Au contraire, je trouve que Ferri a bien dosé son récit en donnant une part égale aux scènes de sexe et aux scènes "normales" qui forment le contenu de la Bd. On pourrait presque dire que ces scènes de sexe sont distillées avec parcimonie, il n'en abuse pas. Question graphique, c'est du beau travail, avec de belles images et une mise en page favorisant quelques grandes cases, malgré quelques petites anomalies anatomiques ou de proportions, mais rien de méchant ; le dessin de Ferri a énormément évolué, depuis les 2 derniers tomes de Mara et surtout depuis sa dernière Bd Witching Yours, il use d'un dessin plus velouté, avec des ombres et des contours plus marqués, donnant ainsi un relief et des rondeurs plus séduisantes, surtout aux corps féminins qui sont évidemment superbes. On voit que c'est le culte du corps, qu'il soit féminin (les femmes sont pulpeuses, on n'y verra aucun thon c'est clair) ou masculin (les mecs sont des athlètes bodybuildés), de même que les décors et les fonds de cases ne sont pas négligés non plus. Ferri peut prendre son temps sur 3 albums (il y a dans le tome 1 quelques cases un peu inutiles), et je crois que ça ne sera pas de trop pour décrire la richesse de ce récit mythologique.
Les Carnets secrets de Guillaume Bianco
Je vais être très généreux dans les formes pour mettre une note à 4 étoiles. Généralement, je suis bien plus sévère notamment avec ce genre de sujet assez racoleur sur les attributs féminins. En effet, qui n'aiment pas les saints ? On aura droit à une analyse assez détaillée de la part de l'auteur qui ne tombera pas dans la vulgarité. Cela reste assez bon enfant même si c'est parfois assez osé. C'est l'été et cela passera bien pour une lecture en format de poche sur une plage bondée de bikinis en tout genre. Le style est assez hilarant à l'image d'un trait parfois irrégulier notament sous le coup de l'émotion qui s'empare assez souvent de notre auteur. J'ai adoré toutes ces anecdotes assez croustillantes. Maintenant, les pinces sans rire pourront trouver cela graveleux et machiste mais il n'en n'est rien. Les situations sont cocasses et il y a plutôt de l'espièglerie. A noter également les petites interventions de Lewis Trondheim qui m'ont fait marrer. Au final, un pari réussi de la part de l'auteur.
L'Or et le Sang
Voilà une bonne série d’aventure. L’histoire se déroule à la fin de la première guerre mondiale. Deux hommes que beaucoup de choses opposes (un troufion corse de l’armée et un gradé bourgeois) vont se liés d’amitié et partir à l’aventure. De l’action, de l’amour, du suspense, bref tout y est. Il y a du rythme, on ne s’ennuie jamais. Les pages et les tomes s’enchaînent bien. Cela ne s’étire pas en longueur avec 4 tomes bien consistant. Au niveau du dessin, le style colle à la BD et est bien régulier tout au long des 4 tomes. En résumé une bonne série d’aventure, à lire voire à acheter.
Déviances (Canicules)
Derrière une couverture inédite " Déviances" reprend entre autres les récits parus dans "Canicules" de la défunte collection" Selen", que j’avais beaucoup apprécié à l’époque. Le dessin réaliste de Bernardo Muñoz est parfait pour ce genre d’histoires pour adultes. Les scénarii sont souvent osés voire transgressifs avec notamment "du bon usage de la vidéo " ou encore avec" les dimanches à la campagne" où l’auteur aborde l’inceste entre frère et sœur sous différentes formes. Avec le récit central intitulé " chronique villageoise ", Muñoz nous livre une histoire dramatique sur fond de nécrophilie. Outre le côté scabreux de cette aventure, il faut souligner la qualité du dessin de Muñoz, un dessin très expressif et superbe. Les autres récits courts, certes plus sages voire classiques dans les thèmes abordés, sont malgré tout de bonne qualité. Même si le dessin est moins abouti dans la dernière histoire " hymne aux lolos", l’histoire reflète avec humour le fantasme de beaucoup d'homme sur les seins des femmes à la façon d'un Guillaume Bianco avec "les carnets secrets" consacrés aux seins. Bref, un album qui dérange, qui "bouscule les habitudes" comme indiqué au quatrième de couverture mais qui mérite toute votre attention grâce à un dessin magnifique.
Après l'enfer
Entre 1861 et 1865, quatre longues années l'Union et la Confédération se sont affrontés dans un conflit qui reste le plus meurtrier des jeunes USA. La Caroline du sud est le premier état à avoir fait sécession, au cours de la guerre Dorothy a tout perdu : son père mort au combat, la plantation familiale et sa mère violée et assassinée par douze pillards. Dorothy souhaite se venger, au cours de sa route elle recueille Alice qui elle aussi a croisé la route des douze et vécu l'enfer. Voila un premier tome atypique puisqu'il utilise des références nombreuses à Alice au pays des merveilles mais également au "Magicien d'Oz". En effet Dorothy et Alice - leurs prénoms déjà ! - vivent dans un autre univers. Alice, depuis les exactions qu'elle a subi, s'est réfugiée de l'autre côté du miroir. Quant à Dorothy, c'est la grande tornade de la guerre qui l'a propulsée dans cette nouvelle vie, ce nouveau monde. Contraste plus qu'efficace entre ce monde de la guerre et celui à priori enfantin des deux romans. Les deux jeunes femmes rencontrent trois anciens soldats confédérés qui s'en retournent au pays après avoir vécu les horreurs de la guerre. Ce sont trois gueules cassées qui ne croient plus trop en l'humanité. Tous les trois semblent retrouver un peu d'espoir, une raison de vivre en accompagnant Dorothy et Alice. Si chacun des protagonistes ne part pas sur les routes pour les mêmes raisons, chacun est là en contrepoint des autres mais surtout de l'horreur de cette guerre fratricide. Avec ce scénario atypique Damien Marie est superbement aidé au dessin par Fabrice Meddour qui propose de magnifiques planches à l'aquarelle, des couleurs bien typées selon ce qui est évoqué, soit les scènes de guerre dans des tons assez froids ou bien des couleurs plus chaudes lorsque les deux héroïnes apparaissent. A la fin de ce premier tome très fort et envoûtant, tous les fils de l'intrigue sont en place avec des personnages forts et superbement campés, j'attends la suite avec impatience.
Le Dieu vagabond
Cet album a vraiment su me parler car il mélange des thèmes que j'apprécie grandement avec un style graphique empreint d'influences qui me plaisent presque toutes. Le thème principal est la mythologie grecque. Elle en mêle les éléments, dont certains plutôt rares, et les replace dans un contexte moderne avec brio et un grand respect de l'esprit des divinités de l'époque. L'intrigue elle-même est une quête classique, celle d'un héros qui veut retrouver sa liberté en accomplissant la mission qu'une déesse lui confie et qui pour cela doit traverser bien des péripéties, faire de nombreuses rencontres et voyager de lieux en lieux. Ce héros étant une divinité déchue, la magie est présente à chaque détour et offre une ambiance parfois proche du rêve ou du symbolisme tout en gardant une vraie bonne tenue et une rigueur logique appréciable. Si l'histoire est déjà bonne, le graphisme la sublime de très belle manière. Il est imprégné de l'influence de l'oeuvre de grands artistes tels que Van Gogh en priorité, mais aussi Klimt, Monet ou encore Hokusai parmi d'autres. Que des références que j'aime profondément. C'est beau, varié et certaines cases et planches méritent d'y laisser courir les yeux plus longuement et d'y revenir. Je suis complètement tombé sous le charme de cet album et de son récit dense et prenant dont tous les éléments, tant de l'intrigue que du dessin, me parlent et me touchent. Très bel album !
Saint Rose - À la recherche du dessin ultime
Cette BD est une grande aventure loufoque, parodie du genre où des éléments complètement disparates se mêlent dans un joyeux fouillis délirant. C'est l'histoire de l'auteur, Hugues Micol, qui demande l'aide du dandy aventurier Saint-Rose et de ses compagnons pour retrouver un dessin qu'un perroquet lui aurait volé et qu'il aurait emporté vers Macao et ses mystères. Les clichés du genre aventure s'entremêlent dans une joyeuse ambiance qui ne se prend jamais au sérieux, avec un zeste de romans d'aventure à l'ancienne, de pulps, de récits d'action américains et d'une foule d'autres références mais aussi de délires un peu hallucinés. Et au milieu de tout ça, Hugues Micol lui-même, auteur de BD qui se met en scène comme tel comme un cheveu sur la soupe, participant à l'aventure tout en apportant sa part de décalage par rapport à cet univers imaginaire débridé. J'ai plutôt bien accroché au délire de l'auteur. Sans être hilarant, c'est souvent drôle ou du moins amusant. Aussi foutraque que soit cette succession d'incongruités et de péripéties aventureuses, l'intrigue tient la route et reste accrocheuse. Et on sourit régulièrement des idées saugrenues imaginées par l'auteur pour surprendre le lecteur. Dommage pour lui, je ne suis pas vraiment fan de son style graphique sans quoi j'aurais peut-être encore plus apprécié. Certains passages m'ont un peu moins captivé également. Notamment je suis davantage sous le charme de l'aventure à l'ancienne du début de l'album que des passages américains plus modernes de la suite et de la base secrète du méchant. J'ai globalement apprécié cet album que j'ai lu avec le sourire et dont le déroulé m'a satisfait dans son ensemble. Ce n'est pas un indispensable mais il fait passer un bon moment de lecture.
Choker
Petit à petit je suis en train de lire toute l’œuvre de Ben Templesmith. Le moins que l'on puisse dire c'est que cet auteur ne peut laisser le lecteur indifférent. Son dessin est difficile à expliquer, c'est explosif avec un trait fin comme une lame de rasoir avec des couleurs pétantes mais pas dans le genre du comics. En fait ce trait rageur donne envie de voir comment le gars dessine, je l'imagine assez bien à sa table de travail donnant de grands coups rageurs. Templesmith ce n'est pas qu'un dessin c'est avant tout une ambiance, des ambiances bien crades, bien glauques. Il est vrai que les sujets abordés sont bien éloignés du monde des Bisounours. J'invite le plus grand nombre à aller jeter un coup d’œil à ces histoires, de faire l'effort pour se laisser happer par ces histoires qui nous montrent des lieux décrépits en pleine déliquescence et surtout peuplés de personnages déglingués à la limite de la rupture. Dans cette BD, il va vous falloir oublier Sin City et les bas fonds de Gotham, il y aurait des méchants dans ces villes des turpitudes et autres magouilles, laissez moi rire, Shotgun City, voila vraiment un endroit où il ne fait pas bon vivre. Violence et corruption sont omniprésentes, la drogue est partout et quelle drogue ! Alliée à des expériences génétiques hasardeuses cela donne un climat où âpreté, fureur, violence et sauvagerie sont le lot quotidien. Il n'y avait à mon sens que le trait de Ben Templesmith pour illustrer cette histoire imaginée par Ben McCool. Histoire prenante, des personnages très forts avec des répliques qui font mouche, je ne peu d'ailleurs pas m'empêcher de vous en livrer deux. L'inspectrice Flynn "coup dans les couilles" Walker: " Le plus court chemin pour toucher le cœur d'un mec ? Mon poing dans sa gueule!" et le collègue du héros Seaton "vermisseau" Price: " Un jour j'ai presque fait l'amour. Ça a été les plus belles quatorze secondes de ma vie" A lire forcément.
Une aventure trépidante et sexy de Melonie Sweet
C'est en furetant sur le stand Tabou à Angoulême que j'avais découvert il y a 2 ans cette Bd et cette année, je me suis procuré le tome 2, d'emblée j'ai été emballé. Il est rare que je note bien les Bd hard, mais là ça le mérite vraiment car le cocktail cul-humour fonctionne parfaitement, assorti d'un dessin très à la hauteur. Filobedo revisite le thème de la chasse au trésor, entre l'Ile mystérieuse de Jules Verne et le Trésor de Rackham le Rouge de Tintin, tout en proposant ensuite une relecture évidente de King Kong. Une belle fille callipyge et très mamelue attachée nue à des poteaux, un singe géant surmembré qui l'enlève, des indigènes très lubriques, un équipage d'obsédés, ça rappelle forcément quelque chose, sauf que tout est poussé à fond dans la caricature sexuelle et humoristique. Il est clair que Melonie a une sacrée paire de loches, même chez Jacobsen ou Riverstone, ils n'ont pas osé, je crois qu'il n'y a que l'héroine de La Grenouille à la rigueur qui pourrait lui faire de l'ombre question nichons, c'est à vérifier. Comme on s'en doute, ce genre de pin-up très sexuée ne supporte pas trop les vêtements, et quand elle en a, c'est ultra moulant et à deux doigts d'exploser. Dans le tome 2, elle se balade à poil dans la jungle sans que ça l'effarouche. Graphiquement, on ne peut qu'être conquis quand une Bd hard vous offre une telle qualité ; je trouve que le dessin de Filobedo est léché et appliqué tout en ayant un style semi-caricatural sur les personnages, c'est très curieux. Il propose des situations certes déja vues en BD érotique, mais parvient à les réinventer, et à les mettre bien en valeur grâce à une bonne mise en page et de grandes cases ; certaines sont même très excitantes. Sans compter le soin apporté aux décors, tout n'est pas axé sur le cul, il y a de vrais décors bien élaborés et des fonds de cases, tout ça doit prendre du temps, on sent que l'auteur ne bâcle pas son travail, et c'est bien parce que souvent on ironise sur les Bd érotiques qui ne visent que l'aspect sexuel. L'autre atout qui m'a bien plu, c'est le scénario, il n'a certes rien de bien original mais tout se tient, et les scènes hard s'imbriquent bien dedans, on sent que c'est pas juste un fil rouge qui sert à lier et à amener ces scènes. Les dialogues sont souvent très drôles et plein de sous-entendus, avec un poil de critique sociale par endroits sur la religion, la guerre ou la société. C'est même parfois assez bavard, ce qui est plutôt inhabituel dans une Bd de ce type. Voici donc une série qui j'espère va continuer (Filobedo prépare un tome 3), j'aime beaucoup ce style parodique qui malmène joyeusement son héroine au bon vouloir de ses fantasmes débridés.
La Tournée
Une bonne BD même si c'est clair qu'il faut un peu s'accrocher au début si on n'aime pas trop les histoires avec un rythme un peu lent (quoique le rythme s'emballe vers le derniers tiers de l'album). Personnellement, j'ai tout de suite accroché dès les premières pages. J'adore le dessin style naïf et le personnage principal est terriblement attachant. J'ai bien aimé le suivre dans sa tournée ratée où tout va de travers pour ce pauvre auteur peu populaire. Et puis au fil des pages la situation devient de plus en plus atroce pour le héros qui va se retrouver soupçonné d'être un tueur en série et qui va rencontrer des gens avec une logique très particulière. Il y a des très bons dialogues et plusieurs situations sont savoureuses. Un one-shot original à lire du moment qu'on aime les histoires remplies de situations kafkaïennes!