Une BD qui ne paye pas de mine et qui s'avère très plaisante !
L'histoire qui prend pour cadre le Paris joyeux et ses maisons closes est à la fois teintée de noirceur et d'humour, c'est agréable à lire, abordable et les dessins sont chouettes, je suis immédiatement tombé sous le charme.
Mais ce qui m'a le plus séduit, ce qui à mes yeux donne de la richesse à cette BD, c'est la juste retranscription des moeurs de l'époque de l'épopée glorieuse des maisons de Tolérance.
Les arrangements tacites entre la mondaine et la voyoucratie pour préserver les intérêts de chacun, la façon qu'avait cette même mondaine de constituer ses "carnets roses", les règles de vie dans les bordels, la citation de pas mal de noms de maisons closes renommées...
Ces petits détails parmi tant d'autres, la liste n'est pas exhaustive, disséminés ça et là dans des dialogues ne manquant ni d'esprit ni de verve, ou bien montrés au détour de certaines cases, renforcent le ton juste de cette BD. Mine de rien ça donne une vraie authenticité à la toile de fond, c'est un plus non négligeable.
A croire que les auteurs ont trouvé l'inspiration en puisant dans les livres d'Alphonse Boudard.
Pas mal... Pas mal du tout ! J'attends la suite !
Un coup de coeur, une gentille lecture que je recommande.
JJJ
"Ultimates" des Super-héros attachants...
Millar nous conte les aventures d’une équipe de super-héros, un groupe de vengeurs et de justiciers membres du S.H.I.E.L.D et à la solde de l’Etat américain qui se battent pour sauver la veuve et l’orphelin… et aussi le monde tant qu’ils y sont. Rien de bien nouveau jusque-là, mis à part que ceci n’est qu’une partie du scénar car l’auteur attache aussi beaucoup d’importance à ses personnages et nous les décrit en profondeur.
Captain America est encore plus nationaliste que Bush, Iron Man est un poivrot, Giant Man frappe sa femme, Thor est un militant écologiste et anti-mondialiste, Banner (Hulk) est dépressif et frustré, …
Cette désacralisation les fait tous tomber de leur piédestal, ça les rend plus humains et attachants. De plus le récit est bourré d’humour, j’aime beaucoup le passage où ils débattent sur qui devrait prendre leur rôle au cinéma pour un hypothétique film. Il y a aussi de nombreux clins d’œil dont certains ont dû m’échapper, j’ai beaucoup apprécié celui fait à Matrix dans les premières planches du chapitre huit. Vraiment une excellente série et pourtant le pari n’était pas forcément gagné d’avance car mélanger un homme qui grandit à la taille d’un immeuble, une femme qui rapetisse (la Guêpe), un dieu vivant,… et un super soldat drapé de la bannière étoilée ça peut paraître un peu too much, et bien NON, c’est émouvant, drôle et ça castagne sec.
Pour moi qui ne connais pas grand chose en héros revêtu de collant, mis à part sur grand écran, cette série qui fait une remise à zéro à sa sauce est une vraie aubaine.
Hitch a un sacré coup de patte. Ses dessins sont géniaux. Comme bien souvent avec les comics de Super-héros, il utilise un style très réaliste, mais là où il est très fort, c’est dans les expressions des visages. J’ai rarement vu des émotions et des sentiments si parlant dans un aspect si réel, et c’est un fan de gros nez et de caricatures qui vous parle, c’est pour dire… Et avec ça, les scènes d’action ne sont pas en reste, et heureusement, sinon ça serait un comble avec une telle série. Les combats et les explosions sont monumentales et riches en détails sans perdre en vivacité.
Les couleurs informatiques de Mounts sont vraiment très jolies. J’ai en tête quelques planches se déroulant sous la pluie, une merveille. Alors oui, il y a quelques abus de temps en temps avec les effets Photoshop mais ça colle parfaitement avec le thème des Super-héros qui sont toujours plus forts, plus beaux, plus clinquants, plus brillants … tout dans la surenchère et c’est pour ça que c’est bon.
"L’étoile du désert" ou la quête de la vérité…
Desberg, nous livre un très bon western. Il ne donne pas dans l’originalité, c’est une histoire dans la tradition du genre : le bien contre le mal, les grands espaces de l’ouest contre le rail, la condition indienne, la droiture, la loi, la justice, la liberté, le chaos … des thèmes graves et lourds de sens et de symboles comme dans un bon Sergio Leone. Après le meurtre de sa femme et de sa fille, Mathew Montgomery est anéanti et n’a plus qu’une idée en tête, se venger mais aussi et surtout savoir qui s’en est pris à sa famille et pourquoi. Pour remonter la piste, il n’a qu’un seul indice, une mystérieuse étoile tatouée au couteau sur le corps meurtri de sa fille. Le rythme du récit et particulièrement bien dosé, on ne s’ennuie pas. Les personnages sont bien fouillés et charismatiques. L’auteur met particulièrement bien en scène la frustration et l’obsession de la recherche de la vérité qui ronge le héros, en couchant sur le papier ses pensées intérieures. De plus une histoire avec un début et une fin de cette qualité scénariste et qui s’étend seulement sur deux tomes, ça a le mérite d’être souligné surtout lorsque la mode est aux séries à rallonge. Je dis bravo et western culte.
Comme d’habitude "Marini" et "dessins-couleurs magnifiques" sonnent comme un pléonasme. Alors, je ne vais pas encore une fois ressortir la boite à superlatifs, je vais me contenter d’un : « Les dessins sont excellents et les couleurs parfaites. » Point final.
(Mais si vous insistez et que vous en redemandez, allez voir mes avis sur : Le Scorpion, Gipsy et Rapaces pour vous rassasier ^^)
"Orbital", la porte des mondes…
Runberg, nous fait vivre les aventures de deux agents de l'ODI, gardien de la paix interplanétaire. Pour accomplir leurs missions, nos deux héros, Caleb un humain et Mézoké un(e ?) Sandjarr, utilisent la grande porte Crop de la station Orbital capable de les téléporter aux quatre coins de l’univers. Comme vous l’aurez compris, c’est une série de science fiction, plus précisément un space opéra avec son lot d’extraterrestres, de vaisseaux spatiaux, de coalitions et d’enjeux politiques, le tout assaisonné d’un passé chargé d’histoire. Le tome 1 est une longue et très intéressante mise en place de l’univers et de ces personnages. On y suit aussi les tout débuts de la première affectation diplomatique de Caleb et Mézoké sur Senestam pour régler un conflit sur les droits de propriété et d’exploitation minière entre humains et Jävlodes. Cette première mission devrait s’achever dans le tome 2, et si le succès est là, ce dont je ne doute absolument pas, on devrait enchaîner sur d’autres aventures.
Les dessins et les couleurs de Pellé sont une vraie réussite. Les personnages ont un style semi réaliste qui permet de les rendre plus expressifs alors que le background et les décors, eux, sont très réalistes et riches en détails ce qui donne une authenticité et une vraie assise à l’univers. Les tons gris pâle et beige collent parfaitement à l’ambiance et apportent une certaine froideur tout à fait en harmonie avec l’univers. J’ai vraiment été conquis par la qualité graphique de toutes les illustrations.
J’ai pris connaissance de cette série grâce au film qui en est tiré. Il est vrai que l'achat est onéreux mais que de bonheur à la lecture !! Le rythme est tellement soutenu qu’il est difficile de ne pas enchaîner tous les tomes. Visuellement le dessin est très clair, le scénario très inventif et le découpage des cases est très cinématographique, ce qui rend les scènes d'action vraiment intenses. Franchement, amateurs du film, achetez le manga les yeux fermés, vous ne serez pas déçus.
Note approximative : 3,5/5
Il est rare d'avoir une BD sur les civilisations précolombiennes. On en a eu un peu dans Thorgal, mais celle-ci y est entièrement consacrée.
Fabien Vehlmann, jeune scénariste talentueux, s'est donc attaqué à la civilisation Inca, l'une des plus mystérieuses et fascinantes parmi les sociétés anciennes.
Et le travail de recherche et de documentation est très bon : coutumes, costumes, rapports ente les personnages... Et la bonne idée est de faire de Mika, un estropié, un paria, le héros de l'histoire. Résultat : on a hâte de voir où Vehlmann va nous mener...
On entre plus précisément dans les rites et les coutumes Incas, reflets d'une société que l'on a beaucoup idéalisée, mais qui recèle bien des zones d'ombre (hu hu !).
Malgré la nuit ambiante, l'album possède de belles couleurs, qui même si elles sont en aplats, collent bien au dessin "hachuré" de Duchazeau.
Le scénario de Vehlmann rend bien toute la force impériale et le destin tragique de l'Inca, figure divine, et le côté manipulateur des grands prêtres, mais aussi l'air farouche de la garde rapproché du monarque.
Mais un truc me chiffonne : comment Ruphasqa peut-il changer trois fois de costume alors même qu'il est prisonnier des gardes Incas ?
Ce n'est qu'un détail, qui n'entache absolument pas la qualité de cette série, l'une des premières de Vehlmann, et déjà un petit classique du genre.
Miyazaki, le maître du film d'animation s'est également exercé à la bande dessinée, dont son deuxième film (Nausicaä, actuellement au cinéma en France, 22 ans après sa création !) adapte les deux premiers tomes de manière simplifiée.
Et quelle bande dessinée !
Complexe est le premier qualificatif qui vient à l'esprit. Très complexe, même. Voire trop complexe pour certains (pour qui un XIII est déjà bien compliqué... hem...).
Il est certain que ce manga est une oeuvre pour adultes aimant réfléchir : réfléchir au sens des mots "écologie" (en oubliant de préférence José Bové), "sacrifice", "amour", "don", "courage". Rien que ça.
Et bien oui, Nausicaä, c'est formidablement bien raconté, extraordinairement bien dessiné, et aborde énormément de thèmes oubliés par les générations actuelles.
Nausicaä, c'est beau, tout simplement.
Pour anecdote : Moebius/Giraud a choisi d'appeler sa fille Nausicaä après avoir vu le long métrage de Miyazaki. À l'en croire (et je veux le croire), Nausicaä est l'héroïne de bande dessinée la plus emblématique de la bande dessinée mondiale.
Chaque fois que mes yeux tombent sur le manga Nausicaä sur mes étagères depuis plusieurs années, je ne peux m'empêcher de penser : " S'il ne devait en rester qu'une [BD/Manga], cela ne pourrait être que "Nausicaä" ".
Un chef d'oeuvre.
Pour la vie.
Après Le Blog de Frantico et les autres weblogs ayant eu suffisamment de succès pour être ensuite édités en BD, voici le blog de Lisa Mandel. Et ce blog-là fait partie des meilleurs et surtout des plus drôles.
Ceux qui connaissent déjà Nini Patalo ou Eddy Milveux connaissent le style de Lisa. Son dessin est tout rond, pas très esthétique ni très travaillé mais très fonctionnel. Mais c'est surtout son humour qui fait véritablement mouche. Lisa use d'un humour loufoque, plein d'imagination, absurde, et surtout elle n'hésite pas à tourner ses personnages en dérision. Or là, le personnage de son blog, c'est elle-même, et c'est bien là qu'elle peut être à la fois la plus cassante et la plus hilarante.
Ce premier tome de son blog, parcourant sa vie de août 2005 à mars 2006 raconte sa vie d'auteur qui doit se motiver à travailler, de jeune femme qui rencontre des amis ou nous fait simplement part de ses pensées, puis son départ en Argentine où elle ira passer plusieurs mois à travailler en studio et à visiter le pays.
Ce sont à chaque fois des planches aux idées originales, à l'humour décapant, le tout permettant de s'attacher très vite au personnage de Lisa Mandel elle-même.
Excellent.
Maintenant, comme pour les autres blogs édités en BD, y a-t-il lieu de l'acheter en format papier alors qu'on peut le lire gratuitement sur internet ? Je pense que oui, car pour le prix d'une BD standard, nous avons un bel album, un très grand nombre de planches de très bonne qualité et le plaisir de pouvoir les lire et relire où et quand vous le désirez.
Après les avis très positifs trouvés sur ce site, je me suis décidé à lire les 2 tomes des "Chercheurs de Trésor". J'avais auparavant beaucoup apprécié L'Ascension du Haut Mal de David B et je me demandais comment son style graphique si particulier pouvait s'adapter à un conte façon mille et une nuits.
Le résultat est tout simplement exceptionnel. L'histoire en elle-même nous emmène à Bagdad où un prophète voilé vole les ombres de ses habitants. Face à lui, un groupe hétéroclite de 7 personnages qui rappelle un peu les héros de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires lui fait face. La religion est très présente et les dialogues qui en découlent peuvent faire un peu penser à du Sfar. L'humour est présent lui aussi.
Le dessin de David B ainsi que les couleurs de Thomasine nous plonge très facilement dans ce monde oriental.
Deux tomes de très grande qualité qui font espérer un final éblouissant.
Merci Arzak de m'avoir fait véritablement dénicher cette BD : j'ai mis près d'un mois à finalement la trouver et pouvoir l'acheter, étant absente de la quasi-totalité des librairies où je l'ai cherchée. Mais maintenant que j'ai enfin pu me la procurer, je confirme que c'est une excellente BD !
Tout me plait dans cette BD, à part le titre qui m'a fait rougir à chaque fois que je la demandais à un libraire. Le dessin de Duchazeau est fin et élégant. La couverture est jolie. Le prix est modique. Et surtout les scénarios de ces contes africains sont excellents.
On y retrouve bien l'ambiance et l'idée d'histoires africaines telles que j'en entendais dans ma jeunesse (passée en Afrique justement). Ce sont des contes plein d'humour, de ruse, de poésie et d'intelligence. Vehlmann a en outre pris le parti de moderniser totalement leur narration et leurs dialogues, leur donnant une fraicheur et un dynamisme très appréciable. Et surtout, il a ajouté une part d'humour moderne souvent franchement marrante.
Ces contes, hormis le premier peut-être, ne sont pas véritablement destinés à un public jeune à mes yeux. En tout cas, pas aussi jeune que ma fille à qui je ne pourrais pas lire cet ouvrage complet pour le moment. C'est donc très plaisant à lire pour un adulte. Les histoires alternent contes moraux, pure poésie et histoires humoristiques.
J'avoue trouver que les premières histoires sont d'un meilleur niveau que les dernières, mais le niveau de chaque histoire est au minimum "pas mal" tandis que certaines sont "franchement excellentes".
Une très bonne lecture dont il serait dommage de vous priver sous le simple pretexte que cette BD n'est hélas pas facile à trouver en magasin.
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Miss Pas Touche
Une BD qui ne paye pas de mine et qui s'avère très plaisante ! L'histoire qui prend pour cadre le Paris joyeux et ses maisons closes est à la fois teintée de noirceur et d'humour, c'est agréable à lire, abordable et les dessins sont chouettes, je suis immédiatement tombé sous le charme. Mais ce qui m'a le plus séduit, ce qui à mes yeux donne de la richesse à cette BD, c'est la juste retranscription des moeurs de l'époque de l'épopée glorieuse des maisons de Tolérance. Les arrangements tacites entre la mondaine et la voyoucratie pour préserver les intérêts de chacun, la façon qu'avait cette même mondaine de constituer ses "carnets roses", les règles de vie dans les bordels, la citation de pas mal de noms de maisons closes renommées... Ces petits détails parmi tant d'autres, la liste n'est pas exhaustive, disséminés ça et là dans des dialogues ne manquant ni d'esprit ni de verve, ou bien montrés au détour de certaines cases, renforcent le ton juste de cette BD. Mine de rien ça donne une vraie authenticité à la toile de fond, c'est un plus non négligeable. A croire que les auteurs ont trouvé l'inspiration en puisant dans les livres d'Alphonse Boudard. Pas mal... Pas mal du tout ! J'attends la suite ! Un coup de coeur, une gentille lecture que je recommande. JJJ
Ultimates
"Ultimates" des Super-héros attachants... Millar nous conte les aventures d’une équipe de super-héros, un groupe de vengeurs et de justiciers membres du S.H.I.E.L.D et à la solde de l’Etat américain qui se battent pour sauver la veuve et l’orphelin… et aussi le monde tant qu’ils y sont. Rien de bien nouveau jusque-là, mis à part que ceci n’est qu’une partie du scénar car l’auteur attache aussi beaucoup d’importance à ses personnages et nous les décrit en profondeur. Captain America est encore plus nationaliste que Bush, Iron Man est un poivrot, Giant Man frappe sa femme, Thor est un militant écologiste et anti-mondialiste, Banner (Hulk) est dépressif et frustré, … Cette désacralisation les fait tous tomber de leur piédestal, ça les rend plus humains et attachants. De plus le récit est bourré d’humour, j’aime beaucoup le passage où ils débattent sur qui devrait prendre leur rôle au cinéma pour un hypothétique film. Il y a aussi de nombreux clins d’œil dont certains ont dû m’échapper, j’ai beaucoup apprécié celui fait à Matrix dans les premières planches du chapitre huit. Vraiment une excellente série et pourtant le pari n’était pas forcément gagné d’avance car mélanger un homme qui grandit à la taille d’un immeuble, une femme qui rapetisse (la Guêpe), un dieu vivant,… et un super soldat drapé de la bannière étoilée ça peut paraître un peu too much, et bien NON, c’est émouvant, drôle et ça castagne sec. Pour moi qui ne connais pas grand chose en héros revêtu de collant, mis à part sur grand écran, cette série qui fait une remise à zéro à sa sauce est une vraie aubaine. Hitch a un sacré coup de patte. Ses dessins sont géniaux. Comme bien souvent avec les comics de Super-héros, il utilise un style très réaliste, mais là où il est très fort, c’est dans les expressions des visages. J’ai rarement vu des émotions et des sentiments si parlant dans un aspect si réel, et c’est un fan de gros nez et de caricatures qui vous parle, c’est pour dire… Et avec ça, les scènes d’action ne sont pas en reste, et heureusement, sinon ça serait un comble avec une telle série. Les combats et les explosions sont monumentales et riches en détails sans perdre en vivacité. Les couleurs informatiques de Mounts sont vraiment très jolies. J’ai en tête quelques planches se déroulant sous la pluie, une merveille. Alors oui, il y a quelques abus de temps en temps avec les effets Photoshop mais ça colle parfaitement avec le thème des Super-héros qui sont toujours plus forts, plus beaux, plus clinquants, plus brillants … tout dans la surenchère et c’est pour ça que c’est bon.
l'Etoile du Désert
"L’étoile du désert" ou la quête de la vérité… Desberg, nous livre un très bon western. Il ne donne pas dans l’originalité, c’est une histoire dans la tradition du genre : le bien contre le mal, les grands espaces de l’ouest contre le rail, la condition indienne, la droiture, la loi, la justice, la liberté, le chaos … des thèmes graves et lourds de sens et de symboles comme dans un bon Sergio Leone. Après le meurtre de sa femme et de sa fille, Mathew Montgomery est anéanti et n’a plus qu’une idée en tête, se venger mais aussi et surtout savoir qui s’en est pris à sa famille et pourquoi. Pour remonter la piste, il n’a qu’un seul indice, une mystérieuse étoile tatouée au couteau sur le corps meurtri de sa fille. Le rythme du récit et particulièrement bien dosé, on ne s’ennuie pas. Les personnages sont bien fouillés et charismatiques. L’auteur met particulièrement bien en scène la frustration et l’obsession de la recherche de la vérité qui ronge le héros, en couchant sur le papier ses pensées intérieures. De plus une histoire avec un début et une fin de cette qualité scénariste et qui s’étend seulement sur deux tomes, ça a le mérite d’être souligné surtout lorsque la mode est aux séries à rallonge. Je dis bravo et western culte. Comme d’habitude "Marini" et "dessins-couleurs magnifiques" sonnent comme un pléonasme. Alors, je ne vais pas encore une fois ressortir la boite à superlatifs, je vais me contenter d’un : « Les dessins sont excellents et les couleurs parfaites. » Point final. (Mais si vous insistez et que vous en redemandez, allez voir mes avis sur : Le Scorpion, Gipsy et Rapaces pour vous rassasier ^^)
Orbital
"Orbital", la porte des mondes… Runberg, nous fait vivre les aventures de deux agents de l'ODI, gardien de la paix interplanétaire. Pour accomplir leurs missions, nos deux héros, Caleb un humain et Mézoké un(e ?) Sandjarr, utilisent la grande porte Crop de la station Orbital capable de les téléporter aux quatre coins de l’univers. Comme vous l’aurez compris, c’est une série de science fiction, plus précisément un space opéra avec son lot d’extraterrestres, de vaisseaux spatiaux, de coalitions et d’enjeux politiques, le tout assaisonné d’un passé chargé d’histoire. Le tome 1 est une longue et très intéressante mise en place de l’univers et de ces personnages. On y suit aussi les tout débuts de la première affectation diplomatique de Caleb et Mézoké sur Senestam pour régler un conflit sur les droits de propriété et d’exploitation minière entre humains et Jävlodes. Cette première mission devrait s’achever dans le tome 2, et si le succès est là, ce dont je ne doute absolument pas, on devrait enchaîner sur d’autres aventures. Les dessins et les couleurs de Pellé sont une vraie réussite. Les personnages ont un style semi réaliste qui permet de les rendre plus expressifs alors que le background et les décors, eux, sont très réalistes et riches en détails ce qui donne une authenticité et une vraie assise à l’univers. Les tons gris pâle et beige collent parfaitement à l’ambiance et apportent une certaine froideur tout à fait en harmonie avec l’univers. J’ai vraiment été conquis par la qualité graphique de toutes les illustrations.
Akira
J’ai pris connaissance de cette série grâce au film qui en est tiré. Il est vrai que l'achat est onéreux mais que de bonheur à la lecture !! Le rythme est tellement soutenu qu’il est difficile de ne pas enchaîner tous les tomes. Visuellement le dessin est très clair, le scénario très inventif et le découpage des cases est très cinématographique, ce qui rend les scènes d'action vraiment intenses. Franchement, amateurs du film, achetez le manga les yeux fermés, vous ne serez pas déçus.
La Nuit de l'Inca
Note approximative : 3,5/5 Il est rare d'avoir une BD sur les civilisations précolombiennes. On en a eu un peu dans Thorgal, mais celle-ci y est entièrement consacrée. Fabien Vehlmann, jeune scénariste talentueux, s'est donc attaqué à la civilisation Inca, l'une des plus mystérieuses et fascinantes parmi les sociétés anciennes. Et le travail de recherche et de documentation est très bon : coutumes, costumes, rapports ente les personnages... Et la bonne idée est de faire de Mika, un estropié, un paria, le héros de l'histoire. Résultat : on a hâte de voir où Vehlmann va nous mener... On entre plus précisément dans les rites et les coutumes Incas, reflets d'une société que l'on a beaucoup idéalisée, mais qui recèle bien des zones d'ombre (hu hu !). Malgré la nuit ambiante, l'album possède de belles couleurs, qui même si elles sont en aplats, collent bien au dessin "hachuré" de Duchazeau. Le scénario de Vehlmann rend bien toute la force impériale et le destin tragique de l'Inca, figure divine, et le côté manipulateur des grands prêtres, mais aussi l'air farouche de la garde rapproché du monarque. Mais un truc me chiffonne : comment Ruphasqa peut-il changer trois fois de costume alors même qu'il est prisonnier des gardes Incas ? Ce n'est qu'un détail, qui n'entache absolument pas la qualité de cette série, l'une des premières de Vehlmann, et déjà un petit classique du genre.
Nausicaä de la vallée du vent
Miyazaki, le maître du film d'animation s'est également exercé à la bande dessinée, dont son deuxième film (Nausicaä, actuellement au cinéma en France, 22 ans après sa création !) adapte les deux premiers tomes de manière simplifiée. Et quelle bande dessinée ! Complexe est le premier qualificatif qui vient à l'esprit. Très complexe, même. Voire trop complexe pour certains (pour qui un XIII est déjà bien compliqué... hem...). Il est certain que ce manga est une oeuvre pour adultes aimant réfléchir : réfléchir au sens des mots "écologie" (en oubliant de préférence José Bové), "sacrifice", "amour", "don", "courage". Rien que ça. Et bien oui, Nausicaä, c'est formidablement bien raconté, extraordinairement bien dessiné, et aborde énormément de thèmes oubliés par les générations actuelles. Nausicaä, c'est beau, tout simplement. Pour anecdote : Moebius/Giraud a choisi d'appeler sa fille Nausicaä après avoir vu le long métrage de Miyazaki. À l'en croire (et je veux le croire), Nausicaä est l'héroïne de bande dessinée la plus emblématique de la bande dessinée mondiale. Chaque fois que mes yeux tombent sur le manga Nausicaä sur mes étagères depuis plusieurs années, je ne peux m'empêcher de penser : " S'il ne devait en rester qu'une [BD/Manga], cela ne pourrait être que "Nausicaä" ". Un chef d'oeuvre. Pour la vie.
Libre comme un poney sauvage
Après Le Blog de Frantico et les autres weblogs ayant eu suffisamment de succès pour être ensuite édités en BD, voici le blog de Lisa Mandel. Et ce blog-là fait partie des meilleurs et surtout des plus drôles. Ceux qui connaissent déjà Nini Patalo ou Eddy Milveux connaissent le style de Lisa. Son dessin est tout rond, pas très esthétique ni très travaillé mais très fonctionnel. Mais c'est surtout son humour qui fait véritablement mouche. Lisa use d'un humour loufoque, plein d'imagination, absurde, et surtout elle n'hésite pas à tourner ses personnages en dérision. Or là, le personnage de son blog, c'est elle-même, et c'est bien là qu'elle peut être à la fois la plus cassante et la plus hilarante. Ce premier tome de son blog, parcourant sa vie de août 2005 à mars 2006 raconte sa vie d'auteur qui doit se motiver à travailler, de jeune femme qui rencontre des amis ou nous fait simplement part de ses pensées, puis son départ en Argentine où elle ira passer plusieurs mois à travailler en studio et à visiter le pays. Ce sont à chaque fois des planches aux idées originales, à l'humour décapant, le tout permettant de s'attacher très vite au personnage de Lisa Mandel elle-même. Excellent. Maintenant, comme pour les autres blogs édités en BD, y a-t-il lieu de l'acheter en format papier alors qu'on peut le lire gratuitement sur internet ? Je pense que oui, car pour le prix d'une BD standard, nous avons un bel album, un très grand nombre de planches de très bonne qualité et le plaisir de pouvoir les lire et relire où et quand vous le désirez.
Les Chercheurs de trésor
Après les avis très positifs trouvés sur ce site, je me suis décidé à lire les 2 tomes des "Chercheurs de Trésor". J'avais auparavant beaucoup apprécié L'Ascension du Haut Mal de David B et je me demandais comment son style graphique si particulier pouvait s'adapter à un conte façon mille et une nuits. Le résultat est tout simplement exceptionnel. L'histoire en elle-même nous emmène à Bagdad où un prophète voilé vole les ombres de ses habitants. Face à lui, un groupe hétéroclite de 7 personnages qui rappelle un peu les héros de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires lui fait face. La religion est très présente et les dialogues qui en découlent peuvent faire un peu penser à du Sfar. L'humour est présent lui aussi. Le dessin de David B ainsi que les couleurs de Thomasine nous plonge très facilement dans ce monde oriental. Deux tomes de très grande qualité qui font espérer un final éblouissant.
Dieu qui pue, Dieu qui pète
Merci Arzak de m'avoir fait véritablement dénicher cette BD : j'ai mis près d'un mois à finalement la trouver et pouvoir l'acheter, étant absente de la quasi-totalité des librairies où je l'ai cherchée. Mais maintenant que j'ai enfin pu me la procurer, je confirme que c'est une excellente BD ! Tout me plait dans cette BD, à part le titre qui m'a fait rougir à chaque fois que je la demandais à un libraire. Le dessin de Duchazeau est fin et élégant. La couverture est jolie. Le prix est modique. Et surtout les scénarios de ces contes africains sont excellents. On y retrouve bien l'ambiance et l'idée d'histoires africaines telles que j'en entendais dans ma jeunesse (passée en Afrique justement). Ce sont des contes plein d'humour, de ruse, de poésie et d'intelligence. Vehlmann a en outre pris le parti de moderniser totalement leur narration et leurs dialogues, leur donnant une fraicheur et un dynamisme très appréciable. Et surtout, il a ajouté une part d'humour moderne souvent franchement marrante. Ces contes, hormis le premier peut-être, ne sont pas véritablement destinés à un public jeune à mes yeux. En tout cas, pas aussi jeune que ma fille à qui je ne pourrais pas lire cet ouvrage complet pour le moment. C'est donc très plaisant à lire pour un adulte. Les histoires alternent contes moraux, pure poésie et histoires humoristiques. J'avoue trouver que les premières histoires sont d'un meilleur niveau que les dernières, mais le niveau de chaque histoire est au minimum "pas mal" tandis que certaines sont "franchement excellentes". Une très bonne lecture dont il serait dommage de vous priver sous le simple pretexte que cette BD n'est hélas pas facile à trouver en magasin.