Tout pareil que les deux aviseurs précédents ! Je ne connais pas le roman dont cette bd est adaptée, mais la qualité du résultat amène à penser qu'il s'agit d'une bonne adaptation.
Le récit est plein d'esprit, prenant et mélancolique à la fois. Le dessin très pictural de De Metter met en scène les personnages de manière très vivante. Attention, ce n'est pas non plus d'une beauté graphique abyssale, il faut accepter le caractère "expressionniste" du dessin de De Metter.
Ce n'est que très récemment que j'ai réussi à entrer dans l'univers de Joann Sfar. Pendant des années j'ai essayé, mais franchement... non. Alors qu'est-ce qui fait que maintenant je donne carrément un coup de coeur à un de ces livres ?
Et bien ce n'est pas directement le sujet de la chronique, mais Klezmer m'a permis d'enfin entrer dans cette univers. Pourquoi je vous parle de ça, "quel est le lien ?" me direz-vous avec justesse. Et bien c'est sa judaïcité (celle de Sfar) qu'il exprime à travers ces deux oeuvres (je ne connais pas encore les autres).
"Le chat du rabbin", c'est d'abord... un chat, curieux et philosophe. C'est aussi le rabbin, avec toutes ses contradictions. C'est Zlabya, c'est son mari, c'est le cousin Malka et son lion et c'est le cheikh Sfar aussi.
C'est peut-être dû à mon parcours personnel dans ma foi, mais j'aime énormément ce rabbin bon vivant pour qui sa fille et sa famille sont tout. J'aime son "intelligence" vis à vis de sa foi et de celle des autres. Et ces caractéristiques se retrouvent dans tant de ces personnages (Le Malka, le cheikh Sfar, l'ashkénaze et sa femme, entre autres) que je ne peux m'empêcher de penser que Joann est moins païen que ne pourrait le laisser supposer d'autres de ces oeuvres.
Je pourrais continuer longtemps sur ce mode-là, mais en conclusion, lisez "Le chat du rabbin", si cela ne vous fait pas de bien à l'âme, cela en fera à votre esprit !
L'avantage de l'âge : j'ai lu, moi, la suite. Et elle ne faisait que s'améliorer d'album en album ! Résultat : je l'ai tant prêtée et reprêtée ma p'tite chatte, qu'un jour elle n'est pas revenue. Bah, c'est le destin des félins ! sourire...
Ne me reste plus qu'à la racheter.
Et pourquoi c'est si bien, me direz-vous ?
Parce que c'est féminin en diable - voilà ce que c'est que d'avoir UNE scénariste, avec des histoires, disons-le, féministes (non, ce n'est pas un gros mot !).
Les scènes d'amour (pardon, moi je ne dis pas "de cul") sont particulièrement réussies, avec une minette qui adore son matou mais ne laisse pas sa part aux chiens, bref : une véritable bible du plaisir.
En prime, le personnage superbe de la copine handicapée qui, elle aussi, fait l'amour ! Bravo au duo d'auteurs !
Lynxette félinophile
Je ne connais pas le travail de Sébastien Ferran, mais je sens que je ne vais pas tarder à me procurer L'Odyssée, qu'il a aussi adaptée. Ici c'est donc le célèbre opéra de Richard Wagner qui nous est proposé, "librement". Un gros point commun entre ces deux mythes : ce sont des histoires où les dieux sont montrés presque comme des humains. Dans l'oeuvre d'Homère, les dieux se querellent comme dans une cour de récréation. Dans celle de Wagner, on voit notamment Wotan (Odin dans la tradition nordique) choisir d'abandonner ses deux enfants nés de l'union avec une mortelle, pour ne pas mettre en péril le couple compliqué qu'il forme avec Fricka (Frigg). Encore un qui a peur de sa mégère de bonne femme.
Ne connaissant pas l'oeuvre de Wagner, je ne saurai juger la liberté d'adaptation que s'est permis Ferran. Je me concentrerai donc sur la BD telle quelle. Celle-ci est plutôt bien faite, l'histoire est assez bien racontée. Le récit est très intéressant, et se lit sans gros problème. Le dessin est plutôt agréable, même s'il est semi-réaliste finalement. Mais quoi de mieux pour une légende ? Je relèverai tout de même qu'il y a moins de soins apportés aux visages, féminins en particulier. C'est un peu dommage.
Je vous recommande le doigt d'honneur d'Albérich à Wotan lorsque celui-ci vient lui réclamer l'Or du Rhin.
Finalement elle est pas mal cette adaptation de légende rhénane. Allez, on lui met un 3,5/5.
Figurec est une société secrète dont l’activité consiste à louer les services de figurants professionnels pour apparaître dans les mariages, les supermarchés, les réunions de famille… Un jeune auteur de théâtre en mal d’inspiration apprend par hasard son existence. Il décide alors de recruter lui-même des figurants pour épater parents et amis et égayer une vie jusque là bien monotone.
Qui n’a pas rêvé un jour d’une vie sur mesure, de pouvoir choisir ses amis, ses relations de travail, d’organiser son propre enterrement ? Si tout cela était possible, que feriez-vous ? On connaissait Fabrice Caro auteur de BD (Le Steak Haché de Damoclès, Talijanska…). On le découvre ici écrivain puisque « Figurec » est l’adaptation d’un roman éponyme sorti chez Gallimard en 2006. Cet album nous propose plusieurs niveaux de lecture. Certains y verront une description sans concession de la solitude, du besoin de reconnaissance, de la superficialité des relations humaines. D’autres, plus paranoïaques, y trouveront une illustration parfaite d’une société où chaque individu est manipulé.
Le découpage de Christian De Metter est tout simplement exceptionnel. La narration est lente et monte en puissance jusqu’au dénouement final. Son style très particulier d’aquarelles en couleur directe rend les personnages très expressifs et semble les saisir dans leur intimité. Les deux auteurs nous livrent ici un thriller haletant, une peinture tragique de notre société individualiste. Bref, un album de très grande qualité.
Là où vont nos pères est sans doute une des plus belles choses que vous proposent les étals de vos librairies, en ce moment. Un récit relativement simple, illustré de main de maître par un dessinateur qui sait donner à chacune de ses images, une force d'évocation assez phénoménale. Si je devais le rapprocher de quelque chose de déjà connu, j’évoquerais Schuiten. Mais là encore, ce serait trop réducteur, car en plus de livrer un dessin parfaitement soigné, Tan s’adonne à un autre art difficile : la bd muette. Il y a des planches qui sont de véritables modèles de narration en bd.
Voilà pour l’aspect formel. Ce qui, maintenant, m’empêche de donner 5 étoiles à ce superbe album, c’est le petit je–ne-sais-quoi de dramaturgie qui manque au scénario et à sa thématique. Je m’explique : on dirait que Tan a voulu avant tout dédramatiser le thème de l’immigration ; s’il évoque les raisons dramatiques qui ont poussé certains à quitter leur pays, il présente l’intégration comme quelque chose de relativement évident à plus ou moins court terme. Il y a là je pense, une certaine vision « culturelle » de l’immigration, une vision typiquement anglo-saxonne. Des pays comme les USA ou l’Australie (d’où Tan est originaire) se sont constitués par les vagues d’immigration successives. Pratiquement chaque habitant est donc un immigré ou un fils d’immigré, chacun a dès lors plus de chance d’être traité à égalité avec les autres. Il n’en est pas de même en France et en Belgique, je pense, où, non seulement l'état est moins accueillant, mais où la discrimination quasi systématique mine les espoirs d’avenir des enfants d'immigrés. Chez Tan, pas de traces de la moindre discrimination, le pays est relativement accueillant, les seules réelles difficultés à s’intégrer sont dues à un dépaysement culturel. C’est là, je pense, une des limites de cette bd.
Un très bel album dont le sujet tourne autour de la vieillesse et notamment la maladie d’Alzheimer. Je dois dire que je n’ai pas encore trouvé en Bd d’œuvre illustrant cette terrible affection avec autant de justesse.
Si la lecture des petits ruisseaux donnerait presque envie de vieillir (je dis bien presque…), il n’en est rien après la lecture de "Rides".
Le sujet est vraiment dramatique et pourtant l’auteur arrive à construire une très belle histoire à la fois pleine d’humour, d’espièglerie et de tendresse.
Le dessin se prête bien à ce récit dont les personnages sont excessivement attachants, et bien que la fin soit écrite par avance, l’auteur arrive tout de même à nous faire réfléchir sur le monde qui nous entoure, mais cela je vous le laisse découvrir.
Un vrai coup de cœur.
Je sais que Ro, Spooky et Alix insistent pour que l'on dépose des avis détaillés mais en même temps il me paraît difficile d'en rajouter étant donné le nombre de posteurs ayant donné la note de 5/5.
J'ai adoré cette série : ses dessins, ses couleurs, ses dialogues et leurs nombreuses références, ses histoires dans l'histoire (il faut avoir l'oeil aux aguets pour déceler toutes les petites blagues disséminées ça et là) et ses personnages attachants (mon coup de coeur va à Eusèbe).
Au final une seule question reste en suspens : A QUAND LA SORTIE DU TOME 8 ????????
"Star Wars - Chevaliers de l’ancienne république" ou le Jedi fugitif...
L’univers de Star Wars continue de s’étendre. Miller fait un bond de 4000 ans en arrière, plus précisément 3964 années avant Un nouvel Espoir. Il y raconte la fuite et la recherche de justice d’un padawan pas très doué de prime abord, Zayne Carrick, accusé à tord d’avoir massacré ses amis. A travers cette quête, l’auteur nous fait remonter au plus près de l’origine du conflit entre l’ordre Jedi et les Sith. C’est un excellent scénar avec une intrigue très prenante, de bons personnages, de l’action et un zeste d’humour. De plus, pas la peine d’être un fan de Star Wars, c’est accessible à tous. Autre point positif, on est loin du manichéisme primaire : bons / méchants, qui plane au dessus de la saga, surtout du côté des maîtres Jedi... (Je n’en dis pas plus !).
A l’image de Star Wars - Clone Wars, c’est un collectif de dessinateurs (Ching, Foreman, Weaver, Tolibao, ...) qui illustre la série. Je trouve cette équipe un peu en-deçà de celle de Clone Wars. Les expression des visages sont parfois bizarres, surtout au niveau du regard, et le fond de certaines cases trop vide à mon goût. Je chipote un peu, ça reste très correct. Le découpage et la mise en scène sont bons, c’est très agréable à lire. Je pense aussi que les dessins souffrent beaucoup de la comparaison avec Clone Wars. Pas forcément simple de passer derrière...
Les couleurs informatiques de Atiyen sont de bonne facture. Elles sont travaillées juste ce qu’il faut sans tomber dans la surenchère. Elles collent bien à l’univers Star Wars et ont l’avantage de ne pas faire dans les tons pétants et brillants très à la mode ces derniers temps dans le comics.
Après le génialissime Star Wars - Clone Wars, lancez-vous aussi dans cette aventure au scénar béton, vous ne le regretterez pas !
Génial !
Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu une BD humoristique aussi réussie (depuis Le Retour à la terre).
En partant du concept que la pollution est acceptée et vécue au quotidien comme tout à fait "naturelle", que le port permanent du masque à gaz est nullement traumatisant et que l'écologie est subversive, l'auteur nous livre une série de gags, d'une page ou d'une demie page, bourrée d'humour grinçant, décapant, intelligent... on rit, on réfléchit, on apprécie.
Le dessin et la mise en couleur sont super sympa. La morphologie des personnages, leurs attitudes, leurs vêtements, les décors contaminés et les nuages de pollution sont très réussis. Remarque machiste : je ne pensais pas que des filles avec un masque à gaz pouvaient rester aussi sexy :)
J'ai aussi adoré les petits clins d'oeil à la façon Idées Noires de Franquin (voir l'interview de l'auteur)... on sent l'influence.
Le second tome est encore plus réussi que le premier (il est vrai que le 1er tome comporte quelques gags redondants).
Franchement, je ne regrette pas mon achat : merci BDtheque de m'avoir fait connaître cette série.
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Figurec
Tout pareil que les deux aviseurs précédents ! Je ne connais pas le roman dont cette bd est adaptée, mais la qualité du résultat amène à penser qu'il s'agit d'une bonne adaptation. Le récit est plein d'esprit, prenant et mélancolique à la fois. Le dessin très pictural de De Metter met en scène les personnages de manière très vivante. Attention, ce n'est pas non plus d'une beauté graphique abyssale, il faut accepter le caractère "expressionniste" du dessin de De Metter.
Le Chat du Rabbin
Ce n'est que très récemment que j'ai réussi à entrer dans l'univers de Joann Sfar. Pendant des années j'ai essayé, mais franchement... non. Alors qu'est-ce qui fait que maintenant je donne carrément un coup de coeur à un de ces livres ? Et bien ce n'est pas directement le sujet de la chronique, mais Klezmer m'a permis d'enfin entrer dans cette univers. Pourquoi je vous parle de ça, "quel est le lien ?" me direz-vous avec justesse. Et bien c'est sa judaïcité (celle de Sfar) qu'il exprime à travers ces deux oeuvres (je ne connais pas encore les autres). "Le chat du rabbin", c'est d'abord... un chat, curieux et philosophe. C'est aussi le rabbin, avec toutes ses contradictions. C'est Zlabya, c'est son mari, c'est le cousin Malka et son lion et c'est le cheikh Sfar aussi. C'est peut-être dû à mon parcours personnel dans ma foi, mais j'aime énormément ce rabbin bon vivant pour qui sa fille et sa famille sont tout. J'aime son "intelligence" vis à vis de sa foi et de celle des autres. Et ces caractéristiques se retrouvent dans tant de ces personnages (Le Malka, le cheikh Sfar, l'ashkénaze et sa femme, entre autres) que je ne peux m'empêcher de penser que Joann est moins païen que ne pourrait le laisser supposer d'autres de ces oeuvres. Je pourrais continuer longtemps sur ce mode-là, mais en conclusion, lisez "Le chat du rabbin", si cela ne vous fait pas de bien à l'âme, cela en fera à votre esprit !
Omaha - Danseuse féline
L'avantage de l'âge : j'ai lu, moi, la suite. Et elle ne faisait que s'améliorer d'album en album ! Résultat : je l'ai tant prêtée et reprêtée ma p'tite chatte, qu'un jour elle n'est pas revenue. Bah, c'est le destin des félins ! sourire... Ne me reste plus qu'à la racheter. Et pourquoi c'est si bien, me direz-vous ? Parce que c'est féminin en diable - voilà ce que c'est que d'avoir UNE scénariste, avec des histoires, disons-le, féministes (non, ce n'est pas un gros mot !). Les scènes d'amour (pardon, moi je ne dis pas "de cul") sont particulièrement réussies, avec une minette qui adore son matou mais ne laisse pas sa part aux chiens, bref : une véritable bible du plaisir. En prime, le personnage superbe de la copine handicapée qui, elle aussi, fait l'amour ! Bravo au duo d'auteurs ! Lynxette félinophile
L'Anneau des Nibelungen
Je ne connais pas le travail de Sébastien Ferran, mais je sens que je ne vais pas tarder à me procurer L'Odyssée, qu'il a aussi adaptée. Ici c'est donc le célèbre opéra de Richard Wagner qui nous est proposé, "librement". Un gros point commun entre ces deux mythes : ce sont des histoires où les dieux sont montrés presque comme des humains. Dans l'oeuvre d'Homère, les dieux se querellent comme dans une cour de récréation. Dans celle de Wagner, on voit notamment Wotan (Odin dans la tradition nordique) choisir d'abandonner ses deux enfants nés de l'union avec une mortelle, pour ne pas mettre en péril le couple compliqué qu'il forme avec Fricka (Frigg). Encore un qui a peur de sa mégère de bonne femme. Ne connaissant pas l'oeuvre de Wagner, je ne saurai juger la liberté d'adaptation que s'est permis Ferran. Je me concentrerai donc sur la BD telle quelle. Celle-ci est plutôt bien faite, l'histoire est assez bien racontée. Le récit est très intéressant, et se lit sans gros problème. Le dessin est plutôt agréable, même s'il est semi-réaliste finalement. Mais quoi de mieux pour une légende ? Je relèverai tout de même qu'il y a moins de soins apportés aux visages, féminins en particulier. C'est un peu dommage. Je vous recommande le doigt d'honneur d'Albérich à Wotan lorsque celui-ci vient lui réclamer l'Or du Rhin. Finalement elle est pas mal cette adaptation de légende rhénane. Allez, on lui met un 3,5/5.
Figurec
Figurec est une société secrète dont l’activité consiste à louer les services de figurants professionnels pour apparaître dans les mariages, les supermarchés, les réunions de famille… Un jeune auteur de théâtre en mal d’inspiration apprend par hasard son existence. Il décide alors de recruter lui-même des figurants pour épater parents et amis et égayer une vie jusque là bien monotone. Qui n’a pas rêvé un jour d’une vie sur mesure, de pouvoir choisir ses amis, ses relations de travail, d’organiser son propre enterrement ? Si tout cela était possible, que feriez-vous ? On connaissait Fabrice Caro auteur de BD (Le Steak Haché de Damoclès, Talijanska…). On le découvre ici écrivain puisque « Figurec » est l’adaptation d’un roman éponyme sorti chez Gallimard en 2006. Cet album nous propose plusieurs niveaux de lecture. Certains y verront une description sans concession de la solitude, du besoin de reconnaissance, de la superficialité des relations humaines. D’autres, plus paranoïaques, y trouveront une illustration parfaite d’une société où chaque individu est manipulé. Le découpage de Christian De Metter est tout simplement exceptionnel. La narration est lente et monte en puissance jusqu’au dénouement final. Son style très particulier d’aquarelles en couleur directe rend les personnages très expressifs et semble les saisir dans leur intimité. Les deux auteurs nous livrent ici un thriller haletant, une peinture tragique de notre société individualiste. Bref, un album de très grande qualité.
Là où vont nos pères
Là où vont nos pères est sans doute une des plus belles choses que vous proposent les étals de vos librairies, en ce moment. Un récit relativement simple, illustré de main de maître par un dessinateur qui sait donner à chacune de ses images, une force d'évocation assez phénoménale. Si je devais le rapprocher de quelque chose de déjà connu, j’évoquerais Schuiten. Mais là encore, ce serait trop réducteur, car en plus de livrer un dessin parfaitement soigné, Tan s’adonne à un autre art difficile : la bd muette. Il y a des planches qui sont de véritables modèles de narration en bd. Voilà pour l’aspect formel. Ce qui, maintenant, m’empêche de donner 5 étoiles à ce superbe album, c’est le petit je–ne-sais-quoi de dramaturgie qui manque au scénario et à sa thématique. Je m’explique : on dirait que Tan a voulu avant tout dédramatiser le thème de l’immigration ; s’il évoque les raisons dramatiques qui ont poussé certains à quitter leur pays, il présente l’intégration comme quelque chose de relativement évident à plus ou moins court terme. Il y a là je pense, une certaine vision « culturelle » de l’immigration, une vision typiquement anglo-saxonne. Des pays comme les USA ou l’Australie (d’où Tan est originaire) se sont constitués par les vagues d’immigration successives. Pratiquement chaque habitant est donc un immigré ou un fils d’immigré, chacun a dès lors plus de chance d’être traité à égalité avec les autres. Il n’en est pas de même en France et en Belgique, je pense, où, non seulement l'état est moins accueillant, mais où la discrimination quasi systématique mine les espoirs d’avenir des enfants d'immigrés. Chez Tan, pas de traces de la moindre discrimination, le pays est relativement accueillant, les seules réelles difficultés à s’intégrer sont dues à un dépaysement culturel. C’est là, je pense, une des limites de cette bd.
La Tête en l'air (Rides)
Un très bel album dont le sujet tourne autour de la vieillesse et notamment la maladie d’Alzheimer. Je dois dire que je n’ai pas encore trouvé en Bd d’œuvre illustrant cette terrible affection avec autant de justesse. Si la lecture des petits ruisseaux donnerait presque envie de vieillir (je dis bien presque…), il n’en est rien après la lecture de "Rides". Le sujet est vraiment dramatique et pourtant l’auteur arrive à construire une très belle histoire à la fois pleine d’humour, d’espièglerie et de tendresse. Le dessin se prête bien à ce récit dont les personnages sont excessivement attachants, et bien que la fin soit écrite par avance, l’auteur arrive tout de même à nous faire réfléchir sur le monde qui nous entoure, mais cela je vous le laisse découvrir. Un vrai coup de cœur.
De Cape et de Crocs
Je sais que Ro, Spooky et Alix insistent pour que l'on dépose des avis détaillés mais en même temps il me paraît difficile d'en rajouter étant donné le nombre de posteurs ayant donné la note de 5/5. J'ai adoré cette série : ses dessins, ses couleurs, ses dialogues et leurs nombreuses références, ses histoires dans l'histoire (il faut avoir l'oeil aux aguets pour déceler toutes les petites blagues disséminées ça et là) et ses personnages attachants (mon coup de coeur va à Eusèbe). Au final une seule question reste en suspens : A QUAND LA SORTIE DU TOME 8 ????????
Star Wars - L'Ancienne République (Chevaliers de l'Ancienne République)
"Star Wars - Chevaliers de l’ancienne république" ou le Jedi fugitif... L’univers de Star Wars continue de s’étendre. Miller fait un bond de 4000 ans en arrière, plus précisément 3964 années avant Un nouvel Espoir. Il y raconte la fuite et la recherche de justice d’un padawan pas très doué de prime abord, Zayne Carrick, accusé à tord d’avoir massacré ses amis. A travers cette quête, l’auteur nous fait remonter au plus près de l’origine du conflit entre l’ordre Jedi et les Sith. C’est un excellent scénar avec une intrigue très prenante, de bons personnages, de l’action et un zeste d’humour. De plus, pas la peine d’être un fan de Star Wars, c’est accessible à tous. Autre point positif, on est loin du manichéisme primaire : bons / méchants, qui plane au dessus de la saga, surtout du côté des maîtres Jedi... (Je n’en dis pas plus !). A l’image de Star Wars - Clone Wars, c’est un collectif de dessinateurs (Ching, Foreman, Weaver, Tolibao, ...) qui illustre la série. Je trouve cette équipe un peu en-deçà de celle de Clone Wars. Les expression des visages sont parfois bizarres, surtout au niveau du regard, et le fond de certaines cases trop vide à mon goût. Je chipote un peu, ça reste très correct. Le découpage et la mise en scène sont bons, c’est très agréable à lire. Je pense aussi que les dessins souffrent beaucoup de la comparaison avec Clone Wars. Pas forcément simple de passer derrière... Les couleurs informatiques de Atiyen sont de bonne facture. Elles sont travaillées juste ce qu’il faut sans tomber dans la surenchère. Elles collent bien à l’univers Star Wars et ont l’avantage de ne pas faire dans les tons pétants et brillants très à la mode ces derniers temps dans le comics. Après le génialissime Star Wars - Clone Wars, lancez-vous aussi dans cette aventure au scénar béton, vous ne le regretterez pas !
Toxic planet
Génial ! Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu une BD humoristique aussi réussie (depuis Le Retour à la terre). En partant du concept que la pollution est acceptée et vécue au quotidien comme tout à fait "naturelle", que le port permanent du masque à gaz est nullement traumatisant et que l'écologie est subversive, l'auteur nous livre une série de gags, d'une page ou d'une demie page, bourrée d'humour grinçant, décapant, intelligent... on rit, on réfléchit, on apprécie. Le dessin et la mise en couleur sont super sympa. La morphologie des personnages, leurs attitudes, leurs vêtements, les décors contaminés et les nuages de pollution sont très réussis. Remarque machiste : je ne pensais pas que des filles avec un masque à gaz pouvaient rester aussi sexy :) J'ai aussi adoré les petits clins d'oeil à la façon Idées Noires de Franquin (voir l'interview de l'auteur)... on sent l'influence. Le second tome est encore plus réussi que le premier (il est vrai que le 1er tome comporte quelques gags redondants). Franchement, je ne regrette pas mon achat : merci BDtheque de m'avoir fait connaître cette série.