Les derniers avis (9489 avis)

Par SaV
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Il était une fois en France
Il était une fois en France

Voici un premier tome remarquable pour cette nouvelle saga de Fabien Nury et de Sylvain Vallée. Fabien Nury (W.E.S.T, Le Maître de Benson Gate, Les Brigades du Tigre et de Je suis légion) dans ce premier tome, joue adroitement à entrelacer les différentes époques et destins de son personnage principal Joseph Joanovici. En effet, ces différentes époques, toile de fond de ce premier opus, sont retranscrites par des flash back fluides et bien construits au fur et à mesure des événements, chose qui n'est sincèrement pas évidente dans ce type de récit, surtout quand on voit la vie de M. Joseph. Dans l'ensemble de l'album, on ressent l'inspiration cinématographique des grandes fresques des films de S. Leone, "Il était une fois en Amérique", et du "Parrain" de F.F. Coppola. D'abord le découpage des scènes, l'évolution des événements qui se font crescendo, les séquences qui donnent le rythme de cette histoire palpitante et enfin les dialogues qui sont très bien maîtrisés. Tout cet ensemble, mit bout à bout, nous captive du début à la fin, sans être une seule fois indigeste, et nous fait saliver sur la suite de ce destin exceptionnel. Le graphisme semi réaliste de Sylvain Vallée est d'une grande maîtrise dans ce volume. On retrouve, pour les personnages, le trait qu'il a employé dans ses affiches des scènes cultes du cinéma comme "Les tontons flingueurs", "Un taxi pour Tobrouk" ou "La traversée de Paris". Des visages aux joues bien rondes, des oreilles décollées, des mentons imposants, des fronts larges, des yeux malins, qu'on reconnaît quelque soit la période de l'histoire et ce sans tomber dans le grotesque de la caricature. De la même manière son travail est tout aussi remarquable sur les décors et les costumes. En bref, il a su adapter son dessin en fonction des événements du scénario. Concernant ses cadrages rien à redire, ils sont simples et fluides, ce qui facilite la compréhension des actions et correspondent bien au récit.

20/11/2008 (MAJ le 20/11/2008) (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Vieille Amérique
Vieille Amérique

Une bd au grand format captivante, avec ses grandes cases et ses protagonistes hauts en couleurs on rentre de plein pied dans cette aventure assez noire. Certes elle n'a rien ni de novateur, mais son entrain et ses personnages aux gueules cassées si particulières en font une lecture originale. Tony Sandoval a donc un style graphique assez atypique, avec une déformation volontaire des visages, où les expressions prennent une dimension exagérée accentuant ainsi le ressenti des personnages. N'étant pas une fervente adepte des couleurs informatisées je les ai trouvées ici vraiment jolies et bien adaptées, et bien qu'elles soient en contradiction avec le manque de chance des personnages, cela ne fait qu'ajouter de l'originalité au récit. L'histoire est bien menée et la narration est savoureuse. On ne s'ennuie pas un seul instant car on est totalement embarqué dans la fuite de nos deux compères - auxquels on s'attache immédiatement - en espérant à chaque instant qu'ils s'en sortiront… mais rien n'est moins sûr…

19/11/2008 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Garrigue
Garrigue

Garrigue est réellement une très bonne surprise. Tout commence par une simple panne d’essence sur une route de la Provence. Le regard croisé de deux hommes va conduire au drame. Le lecteur commence alors à s’interroger pour savoir ce qui se passe. Une dizaine d’années après, à l’occasion de l’enterrement d’un ami, Martial, un ancien gendarme à la retraite à seulement 45 ans, découvre des documents cachés chez le défunt. Il n’aura de cesse de découvrir le mystère qui entoure ces documents où un nom surgit du passé, un nom qui lui rappelle quelque chose… Ce pourrait être un bon polar comme les autres s’il n’y avait pas quelque chose de plus qui fait la différence. Est-ce le fait que les relations entre les personnages, une bande d’amis, soient particulièrement soignées ? Est-ce peut-être le chaud parfum de la garrigue qui réussi à installer une atmosphère très pesante ? Corbeyran signe là à mon humble avis sa meilleure œuvre. Il est parvenu au sommet de son art en arrivant à distiller savamment le suspens. Quelle maîtrise dans le scénario ! C’est tout à fait remarquable ! J’ai apprécié que ces personnages ne soient pas caricaturés comme le sont souvent ceux du Sud. L’alternance entre les trois époques rend l’histoire encore plus savoureuse. Que dire également sur le talent du dessinateur à savoir Berlion. Il est arrivé à restituer à merveille les expressions au visage des différents protagonistes. Mêmes les planches muettes arrivent à faire passer un message très fort (par exemple les non-dits de Sylvie). Que j’aime ce réalisme des traits, que j’aime cette bande dessinée moderne qui arrive à propulser le 9ème art au dessus des limbes du statisme. Ce diptyque est à posséder absolument. Il est question également de rédemption de l’âme humaine et des choix qu’on peut faire dans sa vie. J’ai adoré la fin comme jamais. Objectivement, je n’ai rien à reprocher à ce polar tant sur le plan scénaristique que sur celui du graphisme et de sa merveilleuse colorisation. Il manque peut-être finalement quelque chose pour le faire basculer dans une oeuvre culte. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

24/09/2008 (MAJ le 18/11/2008) (modifier)
Par Pacman
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Grand Duc
Le Grand Duc

Je ne connaissais pas Hugault, et je dois dire que j'ai vraiment été bluffé par ses dessins! Vraiment superbes les scènes de combats aériens ou tout simplement de survol, avec les lignes d'horizon penchées, les traces des rafales, les avions tous plus beaux les uns que les autres. Vraiment un travail d'orfèvre. Incontournable rien que pour tout cela. J'adhère un peu moins au scénario de Yann (pour le moment) : un as allemand anti nazi (moui...c'est possible), une pilote russe qui cumule un talent de pilote exceptionnel avec une plastique 90-60-90 irréprochable, et qui à elle aussi des démêlés avec ses dirigeants (moui...c'est encore possible). Lui est le seul capable de piloter le super dernier chasseur allemand, elle devient la mascotte de la propagande stalinienne bien malgré elle (là, ça commence à faire pas mal...). Mais bon, laissons l'auteur s'exprimer, et apprécions à leur juste valeur les prouesses de nos héros, et surtout celles, toutes aussi aériennes, des doigts qui leur donnent vie...

18/11/2008 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tout seul
Tout seul

"Tout seul" est ma première lecture de Chabouté, qui est par ailleurs un prêt que je vais m'empresser de transformer en acquisition définitive. Effectivement le prix élevé et le peu de dialogues m'avaient fait douter du bien fondé de cet achat, or cette bd s'est révélée être une œuvre exceptionnelle qui aura une place privilégiée auprès de mes autres coups de cœurs. Le scénario est simple, tellement simple qu'on pourrait le résumer en quelques mots, mais ces quelques mots sont cultes ! Comme un défis, Chabouté s'approprie ici deux puissances qui s'affrontent, le phare faisant face à la puissance de l'océan et Tout Seul face à son isolement et au regard des autres qu'il ne peut imaginer se poser sur lui. L'auteur nous offre ici une perception unique et surprenante de la solitude. Le dessin noir et blanc va de pair avec le scénario, épuré et sobre, il ne fait qu'ajouter à cette force qui se dégage de chaque page, la mer qui vient cogner contre ce phare, et dans celui-ci Tout Seul qui se bat contre cette barrière invisible qui le coupe du monde. Paradoxalement tout se déroule en douceur, sans violence, comme le bateau qui nous berce de son roulis langoureux, comme une main tendue nous évite la chute… "Tout Seul" est une histoire poignante. Une œuvre d'exception.

17/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Heure la plus sombre vient toujours avant l'aube
L'Heure la plus sombre vient toujours avant l'aube

C'est un fait qu'en vieillissant, j'apprécie de plus en plus les romans graphiques, peut-être parce que certains d'entre eux me parlent de choses qui me tiennent à coeur. C'est le cas avec "l'Heure la plus sombre...", dont le titre vient d'une chanson de Bob Dylan. Une chanson qu'écoute régulièrement Jean-Claude sur son lecteur de CD, dans son bahut. Mais aussi le point de départ de toute l'histoire, puisque c'est à ce moment qu'il soustrait Nouria à son salopard d'employeur. La suite est une histoire entre deux êtres qui ne se sont croisés qu'à de rares reprises, et qui vont lier leur destin de façon indéfectible... ou pas. Moynot chronique donc l'ordinaire, la vie des petites gens, mais sans misérabilisme, s'attachant plus aux pensées de ses deux protagonistes, dans un chassé-croisé plutôt pas mal vu. Il les amène à proximité de Bordeaux, où il vit, dans la riante ville de Lormont (non je rigole, c'est une cité-dortoir chiante à mourir, croyez sur parole un local). Ca m'a plu. Mais ce qui m'a plu le plus, c'est la fin de l'histoire, une fin à laquelle on ne s'attendait pas forcément, mais qui pourtant devenait inévitable vue la tournure des (non-) évènements. Attention, c'est du roman graphique pur et dur, et ceux qui voudraient de l'action en seront pour leurs frais. Ceux qui recherchent des histoires simples, ordinaires, mais bien racontées, devraient apprécier.

16/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lulu Femme Nue
Lulu Femme Nue

Comme le dit Etienne Davodeau lui-même, ce n'est pas un documentaire, mais dans une sorte de roman graphique au plus proche de la vérité. Impossible de différencier réellement ces deux facettes de l'auteur angevin, tant le traitement est proche, et le résultat toujours de qualité. Ici Davodeau nous permet de suivre Lulu, une quadra désoeuvrée qui décide de prendre un "congé" et finalement découvre la vie... 45 000 adultes disparaissent chaque année en France, certains volontairement comme notre Lulu. On peut donc parler de phénomène de société. Et notre sociologue préféré du 9ème art se penche sur le cas pour nous livrer une histoire très sensible, très bien écrite. Il n'y a aucun lieu de décrit (mis à part Angers, et la côte la plus proche, soit probablement l'Atlantique en Vendée ou dans le sud de la Loire-Atlantique), pour nous montrer la portée universelle de son histoire. "Lulu Femme Nue" a une portée symbolique pour Davodeau. Cet album a été réalisé 10 ans après Quelques jours avec un menteur, qui mettait en scène des trentenaires. Ici les protagonistes ont 10 ans de plus. Les personnages ne sont pas les mêmes, mais la parenté est évidente. L'histoire de Lulu aurait pu être racontée par la principale intéressée, mais Davodeau nous met dans la peau de Xavier, un de ses amis, qui la cherche et la trouve, et décide de l'observer dans cette parenthèse qu'elle s'est accordée. Il y a donc plusieurs niveaux de narration, surtout que le narrateur va changer dans le second volet de ce diptyque. Un ton différent pour ces deux phases donc... Le second et dernier tome continue sur le même ton, fait de sensibilité, de crédibilité, et surtout un sens du rythme remarquable, Davodeau entrecoupant son récit par des passages se passant sur la terrasse de Lulu, des pauses bienvenues pour ne pas perdre de vue que quelque chose de dramatique s'est passé peu avant. Et bien sûr, le style Davodeau réserve un retournement de situation presque magistral aux deux tiers de cette seconde partie. A noter d'ailleurs que Davodeau, consciemment ou pas, construit différemment son découpage selon la situation : narration du passé ou présent, gaufrier ou bandes plus larges. Bien sûr ce n'est pas une règle absolue, mais j'ai pu remarquer cette différenciation en particulier sur le second tome. Et bien sûr, des personnages sympathiques, pas de méchants, juste des gens ordinaires, qui ont une vie ordinaire, mais peuvent avoir envie, un jour, de la bousculer... Encore une fois cet auteur fait mouche. Un 4/5 bien mérité. Davodeau fait partie des grands.

16/11/2008 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Billy Brouillard
Billy Brouillard

Billy Brouillard inaugure une nouvelle collection des éditions Soleil, la collection Métamorphose qui sera amenée à regrouper des oeuvres d'inspiration gothique, des contes noirs faussement enfantins comme sait en produire Tim Burton. Et au vu de cette première série, ce pourrait bien être une vraie réussite. C'est un beau gros album aux teintes ocres à la manière d'un livre ancien. Le graphisme de Guillaume Bianco m'a beaucoup plu, d'autant qu'il ne se limite pas à un seul style. Ses planches de bandes dessinées sont finement ciselées, simples et détaillées à la fois. Elles sont aussi belles qu'efficaces. Il nous offre également d'autres types de support narratif. Des extraits de journaux fictifs, des notices explicatives sur des jeux ou encore sur des animaux étranges issus tout droit de son imagination. L'ensemble est un peu inclassable : mélange de récit d'enfant, d'humour, de cruauté et de poésie. L'auteur fait preuve d'une belle imagination et l'on ne peut que sourire devant ses créatures ou encore ses explications de pourquoi il ne faut surtout pas manger des épinards. J'ai été particulièrement séduit par le long récit-poème sur la Princesse de la Flaque d'Eau. En même temps, les histoires sont parfois assez dures, tellement cruelles ou réalistes face à la mort que j'hésite à considérer cette BD comme "tous publics" tant elle pourrait marquer l'esprit d'enfants un peu fragiles, au même niveau qu'un récit de Tim Burton est à la fois beau et un peu dérangeant. Quoiqu'il en soit, j'ai vraiment été charmé. La qualité est au rendez-vous à tous points de vue, qu'il s'agisse de la beauté du dessin, de l'originalité de la présentation, de la fluidité narrative, de la finesse de l'humour et de la poésie qui se dégage de cet imaginaire débridé. C'est un bel ouvrage qui mérite son prix un peu élevé.

16/11/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Monsieur Noir
Monsieur Noir

C'est dans des moments comme celui-là que je suis content que BDthèque existe. Sans ce site, je n'aurais jamais découvert et lu cette bande dessinée. Merci mille fois au créateur de BDthèque ! Revenons à la série. C'est un excellent conte et une satire sociale très réussie sur le pouvoir et plus précisément sur la quête du pouvoir. Les personnages sont très réussis autant au niveau graphique que psychologique. L'univers du château me fait penser à Alice au pays des merveilles, mais en beaucoup plus sombre et pessimiste. La seule ombre au tableau c'est la fin. Je la trouve excellente, mais elle est un peu trop facile à deviner.

16/11/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Kaos
Kaos

Le premier tome de la série est vraiment excellent. Si les autres tomes sont du même niveau, c'est un 5/5 assuré ! J'ai adoré suivre les aventures de Kaos, un pauvre homme condamné à l'exil sur une planète horrible. Le début de l'histoire est très étrange, mais s'est parce, pour le moment, on ne sait rien sur ce qui se passe. SPOILER : Pourquoi des gens voulaient que Kaos soit assassiné par son meilleur ami ? Pourquoi la petite amie du meilleur ami en question a un clone ? Pourquoi le clone a emmené Kaos sur une autre planète ? Pourquoi lorsque Kaos revient sur Terre, 10 ans se sont écoulés ? FIN DU SPOILER. J'espère que les réponses à ces questions seront excellentes. Le développement du récit est lui aussi excellent. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde et surtout pas à la fin. Le tome s'arrête exactement où il ne fallait pas ! J'ai hâte de lire la suite, mais les gens de chez Cornélius ne semblent pas vouloir me la donner.

16/11/2008 (modifier)