Couverture énigmatique mais très sobre, petit format mais pagination importante (110 pages), la nouvelle bande dessinée d'Alfred ne peut passer inaperçue.
Tout d'abord, il faut se souvenir qu'Alfred a signé une des meilleurs bd de l'année 2006, je crois, Pourquoi j'ai tué Pierre.
En adaptant le roman de Guillaume Guéraud, Alfred prouve qu'en plus de son talent de dessinateur, il possède un merveilleux talent d'adaptateur.
Car il fallait oser illustrer ce roman pour la jeunesse !
Pourtant, le thème d'un repas de mariage qui finit mal n'est pas nouveau. En effet, Hermann et Van Hamme l'avaient évoqué, il y a quelques années dans Lune de guerre. Mais là, le récit est encore plus froid, plus brutal pourtant servi, ce qui fait le contraste, par un dessin plus enfantin voire simpliste... ce qui fait tout le charme de cette histoire.
Quelques moments inoubliables : pages 48/49, le dessin qui s'épure au fil de la lecture ; la dernière page et surtout l'évocation tout en finesse du calvaire vécu par Térence, le tout en voix off (pages 62 à 68.) qui mettent en relief tout le talent d'Alfred, qui évoque tout mais en ne montrant rien.
Une adaptation forte, douloureuse, dérangeante mais tout simplement magnifique.
Mon coup de coeur de ce début d'année.
Vraiment génial. D'abord parce que la série Fables est un concept bien génial, ensuite parce que dans ce tome, on apprend plein de choses sur les différents personnages clés, ou même secondaires de la série.
Les différents dessins sont bons, même s'il est parfois difficile de faire la transition d'une histoire à l'autre. Et le scénario est tout simplement génial.
Ma première réaction à la lecture de cette série : waouh ! Les mots qui décrivent le mieux les planches réalisées par Florence Magnin sont somptueuses, magnifiques, féériques, merveilleuses, superbes, enchanteresses… et j’en passe. J’adhère totalement à son graphisme, ces cinq albums sont véritablement un régal pour les yeux et permettent de se plonger dans l’histoire dès les premières pages.
La qualité de cette série tient donc en grande partie aux dessins, mais le scénario n’est pas en reste. On découvre petit à petit un univers mystérieux, et les éléments pour comprendre sont judicieusement disséminés tout au long des trois premiers tomes.
A partir du quatrième tome, l’ensemble devient un peu plus confus et il est difficile de bien saisir l’enchaînement des évènements. La fin est donc un peu décevante par rapport au début, mais l’ensemble reste quand même de grande qualité.
Cette série est un véritable bijou à découvrir absolument ne serait-ce que pour admirer encore et encore les magnifiques planches.
Une histoire qui n'en est pas vraiment une, sans forcément de lien entre les chapitres, des dessins de folie, que demander de mieux pour une bd ?
"The Goon" se laisse lire sans difficulté et surtout sans réfléchir, ça nous change des histoires interminables qui n'ont aucun intérêt après 3 tomes. A chaque page une surprise nous attend, que ce soit un calmar géant ou un loup-garou, en passant par ce vieux busard...
Bref cette bd est terrible et si je n'ai pas mis le note maximale c'est juste que je ne peux être objectif.
Le tome 2 est mon premier achat de 2009. Et je dois dire que je n'ai pas été déçu (si le reste de l'année est comme ça, ce sera de la jouissance totale :-) ).
Dans cette BD, tout est parfait à mon goût.
Le scénario est intriguant et assez complexe pour ne pas savoir où l'auteur va nous amener, mais pas trop complexe au point de perdre le lecteur. Le découpage des cases/planches est parfait : pas d'hésitation possible de savoir s'il faut d'abord lire la case du bas ou celle de droite ou même quelle bulle est en premier dans une case...
Et puis la planche du cri qui couvre les dialogues, nous laissant lire juste assez pour ne pas nous perdre : il fallait y penser ! (et non, ce n'est pas un défaut d'impression comme on pourrait le croire - c'est plutôt "logique").
Au niveau du dessin et des couleurs, c'est l'extase totale. L'ambiance qui se dégage est tantôt légère, tantôt plus lourde, tantôt intrigante. Tout cela en fonction de l'endroit, des protagonistes et de l'action en cours.
Vous l'aurez compris, avec Andreae et Gallié aux commandes, je ne peux que conseiller cette BD sublime qui est mon premier coup de coeur de l'année...
J'ai connu Thorgal au tout début des années 90, lors de ma première année de fac, grâce à la section Loisirs de la bibliothèque scientifique, bibliothèque que je ne remercierai jamais assez car c'est grâce à son excellent rayon BD que ma passion pour la bande dessinée est née (finalement, c'est bien les études). J'ai commencé à les lire dans le désordre (forcément, dans une bibliothèque remplie d'étudiants qui ne bossent pas beaucoup...), et j'ai bien le concept de ce héros extra-ordinaire qui ne demande rien de mieux que d'être ordinaire et qu'on lui fiche enfin la paix.
J'ai fini par acheter bien longtemps après les 4 tomes de la collection Anthology de Niffle. Forcément, il a fallu que l'éditeur abandonne tout ce qu'il avait commencé pour me faire regretter mes achats. D'autant plus que je ne désirais pas aller au delà des tomes 19/20, trouvant la suite un peu trop farfelue.
Et puis le Papa Noël 2008 est arrivé avec plein de Thorgal en couleur dans sa hotte (tous, en fait, y compris la nouvelle "saison" scénarisée par Yves Sente). J'ai donc été obligé de tout relire, histoire de ne rien louper, et dans l'ordre en plus ! Et bien, j'ai finalement trouvé le tout plutôt très bon.
Je continue à penser qu'il y a une baisse de régime sur les tomes 22 et supérieurs de Van Hamme (mais bon, cela reste largement moins pire que ce que Van Hamme a fait sur la deuxième partie de son XIII), mais Sente a réussi à redonner du souffle au tout depuis le tome 30. Et j'ai confiance en ce que ce dernier peut faire, suite à la lecture du La vengeance du Comte Skarbek, lui aussi réalisé en duo avec Rosinski.
Thorgal, une série pas ordinaire, toujours aussi moderne presque trente ans après la parution du premier tome. Que ne l'ai-je pas découverte lorsque j'étais enfant ! Un must have, sans aucun doute.
Note : 4,5/5, à cause des tomes 22 à 29 que je juge moins bons.
Après la lecture du premier tome.
Encore une merveille cette nouvelle production de MR Davodeau.
Je n'ai mis qu'un 4/5 car j'attends la confirmation dans le tome 2.
Ce qui frappe le plus dans cette BD, c'est le côté humain de ce scénario. Il est fluide, si bien que l'on s'étonne d'en arriver à la fin sans s'en rendre compte. La narration est exemplaire, les personnages sont attachants, le sujet est original et merveilleusement bien traité.
Le dessin est toujours le même avec son charme et ses imperfections. Les couleurs sont douces et agréables.
Cette nouvelle chronique sociale est difficile à résumer, car l'on se trouve pris entre deux feux : si la fuite de Lulu est difficile à accepter au regard des enfants principalement, on ne peut pas la juger. J'ai hâte de connaître la suite qui risque d'avoir sa part de drames.
Voilà une publication qui a vraiment tout d'original et ça me plait !
Elle se démarque déjà par ses auteurs, J.-M. Ken Niimura, le dessinateur, qui est à moitié espagnol et japonais, et Joe Kelly, le scénariste, qui est américain, le tout publié en France chez Quadrants.
Ensuite par son graphisme qui est très particulier. Il tient un peu de toutes les cultures. Comics, manga, franco-belge, indé, il mixe toutes les influences dans un cocktail personnel et très plaisant. Expressif comme un dessin animé, doté de touches de comique, il offre pourtant certains décors sombres et encrés à la manière de certaines publications underground. Sans parler du traitement graphique des entités "surnaturelles" qui emplissent certaines planches. L'ensemble est très spécial et, à mon goût, réussi.
Et puis vient le récit qui a de quoi déstabiliser. Le lecteur ne sait presque jamais, tout au long du premier tome du moins, sur quel pied danser. Est-on face à un roman graphique intimiste ou à une histoire urban-fantasy ? Est-ce un conte adolescent humoristique ou un drame noir et psychologique ? Tout y est mélangé et c'est au lecteur de dénicher le vrai du faux, le réel de l'imaginaire.
L'héroïne, Barbara, est très attachante. Elle vit dans son monde. Ou alors est-ce nous qui sommes aveugles ? Amatrice de jeux de rôles heroic-fantasy, elle est "pour de vrai" une tueuse de géants. Puisqu'elle est capable d'affronter ces dangereuses créatures, ce ne sont pas les caïds de son lycée, les profs ou pire la psychologue qui vont la faire plier. Elle dispose d'une répartie cinglante qui envoie balader tous ceux qui croisent sa route. Et tant pis si ça n'arrange rien dans sa propre famille pourtant si troublée.
Inversement, son attitude repousse la plupart des jeunes de son âge, et ça l'arrange bien ceci étant dit. Seule une nouvelle, Sophia, va s'intéresser à elle, parfois aux dépends de l'une et de l'autre.
Et puis il y a ce mystère sur .... , ce qui est à l'étage et qui .... et ... . Bref, ce qui fait vraiment peur à Barbara, la véritable menace noire qui arrive. Là-haut... à l'étage... et dans les signes annonciateurs...
Sincèrement, j'ai vraiment accroché. Les dialogues sont percutants, les personnages sont bons, l'intrigue ne manque clairement pas de maturité et surtout c'est très original tant dans le contenu que dans la manière dont c'est raconté. C'est drôle et dur à la fois, intrigant et touchant.
J'espère que le second et dernier tome sera à la hauteur du premier.
Transmetropolitan, c'est avant tout la rencontre entre un décor et un personnage, tous deux d'exception.
Le décor, c'est la Ville, The City, dans laquelle vit Spider Jérusalem. Babylone futuriste, elle suinte l'humanité dans ce qu'elle peut inventer de pire, l'anarchie y côtoie le fascisme, les buildings huppés y côtoient les bas-fonds glauques où subsistent les parias, la technologie y oscille entre merveilles de la science et dégradations humaines sans morale. Bref le cauchemar social tel que l'anticipation et l'extrapolation sociologique peuvent les imaginer de manière la plus réaliste et extravagante à la fois.
Quant au personnage, c'est Spider Jérusalem, ancien journaliste et essayiste à succès, exilé du monde civilisé depuis 5 ans, et qui revient en ville pour reprendre ses activités journalistiques avec toute la paranoïa, l'anticonformisme, la vitalité, le cynisme et l'acuité politique et sociologique dont il fait preuve. Et il a une insatiable envie de faire chier le monde et de dévoiler toute la vérité aussi pourrie soit-elle. Essayez de l'arrêter, il ne prendra que plus de plaisir à foutre sa merde. Tabassez-le à mort, il vous pissera à la raie avec le sourire.
Cocktail détonnant pour une BD pleine de vie, d'idées et d'une part de subversion.
Une vision d'anticipation sociologique intéressante et intelligente. Un personnage captivant plein de verve, de pêche et offrant de nombreux dialogues excellents.
Un dessin tout à fait bon et empli de détails amusants ou dénonciateurs d'une société corrompue.
Une construction sous la forme de récits complets portant chacun sur des idées originales et intéressantes.
Une belle construction d'extrapolation sociologique, d'humour noir, de cynisme et d'anticonformisme.
A lire !
Ne serait-ce que pour la personnalité jouissive de Spider Jerusalem !
Le premier chapitre de Holmes est le chant du cygne de la Collection 32 dont les séries ne paraîtront plus maintenant qu'en album intégrale cartonné. Et quel chant du cygne ! Sans conteste la série que j'ai le plus appréciée de la collection.
Le graphisme attire l'oeil dès le départ. Superbe, il bénéficie d'une colorisation en teintes de gris-bleuté qui lui donne une vraie atmosphère et une vraie beauté. De très jolies planches, travaillées, lisibles et esthétiques, et une belle lumière qui plonge dans l'ambiance rétro de la fin du 19e siècle.
Si j'avais un maigre reproche à formuler sur l'aspect visuel de cette BD, ce serait sur les quelques écritures manuscrites qui parsèment le récit et sont parfois un peu ardues à lire même si elles ajoutent au côté réaliste de l'intrigue.
Le scénario m'a plongé dès les premières pages dans l'histoire. Je me suis vraiment pris au jeu, retrouvant l'ambiance des meilleurs Sherlock Holmes à base de dialogues, d'un peu d'action et de beaucoup d'observation et déduction. Très prenante et mystérieuse, l'intrigue a en outre le mérite d'être très dense. Les 32 pages de chaque tome m'ont paru aussi intenses qu'un album d'une soixantaine de pages. Et je demande absolument à savoir la suite.
Vraiment je suis conquis tant par le scénario, intelligent et captivant, que par le graphisme excellent.
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Je mourrai pas gibier
Couverture énigmatique mais très sobre, petit format mais pagination importante (110 pages), la nouvelle bande dessinée d'Alfred ne peut passer inaperçue. Tout d'abord, il faut se souvenir qu'Alfred a signé une des meilleurs bd de l'année 2006, je crois, Pourquoi j'ai tué Pierre. En adaptant le roman de Guillaume Guéraud, Alfred prouve qu'en plus de son talent de dessinateur, il possède un merveilleux talent d'adaptateur. Car il fallait oser illustrer ce roman pour la jeunesse ! Pourtant, le thème d'un repas de mariage qui finit mal n'est pas nouveau. En effet, Hermann et Van Hamme l'avaient évoqué, il y a quelques années dans Lune de guerre. Mais là, le récit est encore plus froid, plus brutal pourtant servi, ce qui fait le contraste, par un dessin plus enfantin voire simpliste... ce qui fait tout le charme de cette histoire. Quelques moments inoubliables : pages 48/49, le dessin qui s'épure au fil de la lecture ; la dernière page et surtout l'évocation tout en finesse du calvaire vécu par Térence, le tout en voix off (pages 62 à 68.) qui mettent en relief tout le talent d'Alfred, qui évoque tout mais en ne montrant rien. Une adaptation forte, douloureuse, dérangeante mais tout simplement magnifique. Mon coup de coeur de ce début d'année.
Fables - 1001 Nuits de Neige
Vraiment génial. D'abord parce que la série Fables est un concept bien génial, ensuite parce que dans ce tome, on apprend plein de choses sur les différents personnages clés, ou même secondaires de la série. Les différents dessins sont bons, même s'il est parfois difficile de faire la transition d'une histoire à l'autre. Et le scénario est tout simplement génial.
L'héritage d'Emilie
Ma première réaction à la lecture de cette série : waouh ! Les mots qui décrivent le mieux les planches réalisées par Florence Magnin sont somptueuses, magnifiques, féériques, merveilleuses, superbes, enchanteresses… et j’en passe. J’adhère totalement à son graphisme, ces cinq albums sont véritablement un régal pour les yeux et permettent de se plonger dans l’histoire dès les premières pages. La qualité de cette série tient donc en grande partie aux dessins, mais le scénario n’est pas en reste. On découvre petit à petit un univers mystérieux, et les éléments pour comprendre sont judicieusement disséminés tout au long des trois premiers tomes. A partir du quatrième tome, l’ensemble devient un peu plus confus et il est difficile de bien saisir l’enchaînement des évènements. La fin est donc un peu décevante par rapport au début, mais l’ensemble reste quand même de grande qualité. Cette série est un véritable bijou à découvrir absolument ne serait-ce que pour admirer encore et encore les magnifiques planches.
The Goon
Une histoire qui n'en est pas vraiment une, sans forcément de lien entre les chapitres, des dessins de folie, que demander de mieux pour une bd ? "The Goon" se laisse lire sans difficulté et surtout sans réfléchir, ça nous change des histoires interminables qui n'ont aucun intérêt après 3 tomes. A chaque page une surprise nous attend, que ce soit un calmar géant ou un loup-garou, en passant par ce vieux busard... Bref cette bd est terrible et si je n'ai pas mis le note maximale c'est juste que je ne peux être objectif.
La Confrérie du crabe
Le tome 2 est mon premier achat de 2009. Et je dois dire que je n'ai pas été déçu (si le reste de l'année est comme ça, ce sera de la jouissance totale :-) ). Dans cette BD, tout est parfait à mon goût. Le scénario est intriguant et assez complexe pour ne pas savoir où l'auteur va nous amener, mais pas trop complexe au point de perdre le lecteur. Le découpage des cases/planches est parfait : pas d'hésitation possible de savoir s'il faut d'abord lire la case du bas ou celle de droite ou même quelle bulle est en premier dans une case... Et puis la planche du cri qui couvre les dialogues, nous laissant lire juste assez pour ne pas nous perdre : il fallait y penser ! (et non, ce n'est pas un défaut d'impression comme on pourrait le croire - c'est plutôt "logique"). Au niveau du dessin et des couleurs, c'est l'extase totale. L'ambiance qui se dégage est tantôt légère, tantôt plus lourde, tantôt intrigante. Tout cela en fonction de l'endroit, des protagonistes et de l'action en cours. Vous l'aurez compris, avec Andreae et Gallié aux commandes, je ne peux que conseiller cette BD sublime qui est mon premier coup de coeur de l'année...
Thorgal
J'ai connu Thorgal au tout début des années 90, lors de ma première année de fac, grâce à la section Loisirs de la bibliothèque scientifique, bibliothèque que je ne remercierai jamais assez car c'est grâce à son excellent rayon BD que ma passion pour la bande dessinée est née (finalement, c'est bien les études). J'ai commencé à les lire dans le désordre (forcément, dans une bibliothèque remplie d'étudiants qui ne bossent pas beaucoup...), et j'ai bien le concept de ce héros extra-ordinaire qui ne demande rien de mieux que d'être ordinaire et qu'on lui fiche enfin la paix. J'ai fini par acheter bien longtemps après les 4 tomes de la collection Anthology de Niffle. Forcément, il a fallu que l'éditeur abandonne tout ce qu'il avait commencé pour me faire regretter mes achats. D'autant plus que je ne désirais pas aller au delà des tomes 19/20, trouvant la suite un peu trop farfelue. Et puis le Papa Noël 2008 est arrivé avec plein de Thorgal en couleur dans sa hotte (tous, en fait, y compris la nouvelle "saison" scénarisée par Yves Sente). J'ai donc été obligé de tout relire, histoire de ne rien louper, et dans l'ordre en plus ! Et bien, j'ai finalement trouvé le tout plutôt très bon. Je continue à penser qu'il y a une baisse de régime sur les tomes 22 et supérieurs de Van Hamme (mais bon, cela reste largement moins pire que ce que Van Hamme a fait sur la deuxième partie de son XIII), mais Sente a réussi à redonner du souffle au tout depuis le tome 30. Et j'ai confiance en ce que ce dernier peut faire, suite à la lecture du La vengeance du Comte Skarbek, lui aussi réalisé en duo avec Rosinski. Thorgal, une série pas ordinaire, toujours aussi moderne presque trente ans après la parution du premier tome. Que ne l'ai-je pas découverte lorsque j'étais enfant ! Un must have, sans aucun doute. Note : 4,5/5, à cause des tomes 22 à 29 que je juge moins bons.
Lulu Femme Nue
Après la lecture du premier tome. Encore une merveille cette nouvelle production de MR Davodeau. Je n'ai mis qu'un 4/5 car j'attends la confirmation dans le tome 2. Ce qui frappe le plus dans cette BD, c'est le côté humain de ce scénario. Il est fluide, si bien que l'on s'étonne d'en arriver à la fin sans s'en rendre compte. La narration est exemplaire, les personnages sont attachants, le sujet est original et merveilleusement bien traité. Le dessin est toujours le même avec son charme et ses imperfections. Les couleurs sont douces et agréables. Cette nouvelle chronique sociale est difficile à résumer, car l'on se trouve pris entre deux feux : si la fuite de Lulu est difficile à accepter au regard des enfants principalement, on ne peut pas la juger. J'ai hâte de connaître la suite qui risque d'avoir sa part de drames.
I kill giants (Je tue des géants)
Voilà une publication qui a vraiment tout d'original et ça me plait ! Elle se démarque déjà par ses auteurs, J.-M. Ken Niimura, le dessinateur, qui est à moitié espagnol et japonais, et Joe Kelly, le scénariste, qui est américain, le tout publié en France chez Quadrants. Ensuite par son graphisme qui est très particulier. Il tient un peu de toutes les cultures. Comics, manga, franco-belge, indé, il mixe toutes les influences dans un cocktail personnel et très plaisant. Expressif comme un dessin animé, doté de touches de comique, il offre pourtant certains décors sombres et encrés à la manière de certaines publications underground. Sans parler du traitement graphique des entités "surnaturelles" qui emplissent certaines planches. L'ensemble est très spécial et, à mon goût, réussi. Et puis vient le récit qui a de quoi déstabiliser. Le lecteur ne sait presque jamais, tout au long du premier tome du moins, sur quel pied danser. Est-on face à un roman graphique intimiste ou à une histoire urban-fantasy ? Est-ce un conte adolescent humoristique ou un drame noir et psychologique ? Tout y est mélangé et c'est au lecteur de dénicher le vrai du faux, le réel de l'imaginaire. L'héroïne, Barbara, est très attachante. Elle vit dans son monde. Ou alors est-ce nous qui sommes aveugles ? Amatrice de jeux de rôles heroic-fantasy, elle est "pour de vrai" une tueuse de géants. Puisqu'elle est capable d'affronter ces dangereuses créatures, ce ne sont pas les caïds de son lycée, les profs ou pire la psychologue qui vont la faire plier. Elle dispose d'une répartie cinglante qui envoie balader tous ceux qui croisent sa route. Et tant pis si ça n'arrange rien dans sa propre famille pourtant si troublée. Inversement, son attitude repousse la plupart des jeunes de son âge, et ça l'arrange bien ceci étant dit. Seule une nouvelle, Sophia, va s'intéresser à elle, parfois aux dépends de l'une et de l'autre. Et puis il y a ce mystère sur .... , ce qui est à l'étage et qui .... et ... . Bref, ce qui fait vraiment peur à Barbara, la véritable menace noire qui arrive. Là-haut... à l'étage... et dans les signes annonciateurs... Sincèrement, j'ai vraiment accroché. Les dialogues sont percutants, les personnages sont bons, l'intrigue ne manque clairement pas de maturité et surtout c'est très original tant dans le contenu que dans la manière dont c'est raconté. C'est drôle et dur à la fois, intrigant et touchant. J'espère que le second et dernier tome sera à la hauteur du premier.
Transmetropolitan
Transmetropolitan, c'est avant tout la rencontre entre un décor et un personnage, tous deux d'exception. Le décor, c'est la Ville, The City, dans laquelle vit Spider Jérusalem. Babylone futuriste, elle suinte l'humanité dans ce qu'elle peut inventer de pire, l'anarchie y côtoie le fascisme, les buildings huppés y côtoient les bas-fonds glauques où subsistent les parias, la technologie y oscille entre merveilles de la science et dégradations humaines sans morale. Bref le cauchemar social tel que l'anticipation et l'extrapolation sociologique peuvent les imaginer de manière la plus réaliste et extravagante à la fois. Quant au personnage, c'est Spider Jérusalem, ancien journaliste et essayiste à succès, exilé du monde civilisé depuis 5 ans, et qui revient en ville pour reprendre ses activités journalistiques avec toute la paranoïa, l'anticonformisme, la vitalité, le cynisme et l'acuité politique et sociologique dont il fait preuve. Et il a une insatiable envie de faire chier le monde et de dévoiler toute la vérité aussi pourrie soit-elle. Essayez de l'arrêter, il ne prendra que plus de plaisir à foutre sa merde. Tabassez-le à mort, il vous pissera à la raie avec le sourire. Cocktail détonnant pour une BD pleine de vie, d'idées et d'une part de subversion. Une vision d'anticipation sociologique intéressante et intelligente. Un personnage captivant plein de verve, de pêche et offrant de nombreux dialogues excellents. Un dessin tout à fait bon et empli de détails amusants ou dénonciateurs d'une société corrompue. Une construction sous la forme de récits complets portant chacun sur des idées originales et intéressantes. Une belle construction d'extrapolation sociologique, d'humour noir, de cynisme et d'anticonformisme. A lire ! Ne serait-ce que pour la personnalité jouissive de Spider Jerusalem !
Holmes
Le premier chapitre de Holmes est le chant du cygne de la Collection 32 dont les séries ne paraîtront plus maintenant qu'en album intégrale cartonné. Et quel chant du cygne ! Sans conteste la série que j'ai le plus appréciée de la collection. Le graphisme attire l'oeil dès le départ. Superbe, il bénéficie d'une colorisation en teintes de gris-bleuté qui lui donne une vraie atmosphère et une vraie beauté. De très jolies planches, travaillées, lisibles et esthétiques, et une belle lumière qui plonge dans l'ambiance rétro de la fin du 19e siècle. Si j'avais un maigre reproche à formuler sur l'aspect visuel de cette BD, ce serait sur les quelques écritures manuscrites qui parsèment le récit et sont parfois un peu ardues à lire même si elles ajoutent au côté réaliste de l'intrigue. Le scénario m'a plongé dès les premières pages dans l'histoire. Je me suis vraiment pris au jeu, retrouvant l'ambiance des meilleurs Sherlock Holmes à base de dialogues, d'un peu d'action et de beaucoup d'observation et déduction. Très prenante et mystérieuse, l'intrigue a en outre le mérite d'être très dense. Les 32 pages de chaque tome m'ont paru aussi intenses qu'un album d'une soixantaine de pages. Et je demande absolument à savoir la suite. Vraiment je suis conquis tant par le scénario, intelligent et captivant, que par le graphisme excellent.