Malgré tout le bien que l’on en disait, je me méfiais de ce roman graphique, dont les auteurs m’avaient plus habitué à leur humour potache et pataud qu’à leurs facultés d’analyse des sentiments humains.
Je me suis pris une claque ! Et une fameuse …
Bien sûr, l’humour potache est toujours présent, surtout au début du récit. Mais, dès le départ, les auteurs font sentir que derrière ce vernis se cachent des petites douleurs sournoises. Et si les personnages utilisent la technique du « je vais bien, tout va bien », le lecteur sent directement que la vérité est toute autre.
Le parallélisme avec Quelques jours avec un menteur est immédiat. Cependant, si Etienne Davodeau s’était plus attardé sur quatre trentenaires face au premier bilan de leur vie, le duo Fane/Jim décortique les tumultes de couples en prise avec la fameuse crise de la quarantaine (et son démon de midi).
Ce long roman (presque 300 pages) se dévore, tant la justesse de ton, la progression narrative, le charisme des personnages, l’équilibre entre humour et moments plus sombres et le dynamisme du récit sont excellents. 3 hommes, trois femmes (mais pas trois couples), suffisent pour que beaucoup d’entre nous, proches de la quarantaine, se reconnaissent au travers des réflexions des différents protagonistes.
Attention, ce récit n’est pas d’une incroyable finesse. L’analyse des sentiments est très conventionnelle, et les personnages plutôt stéréotypés. Mais le charme opère car ces gens me paraissent proches de moi. Je me reconnais en eux, comprends et partage certaines de leurs réflexions, quand bien même celles-ci manquent parfois de nuance ou de subtilité.
Seules, les 20 dernières pages auront été en deçà de mes espérances. En effet, j’ai trouvé la scène du restaurant ratée et l’épilogue trop facile. Les auteurs évitent certaines explications et clôturent leur récit d’une jolie manière (d’un point de vue graphique) mais trop abrupte pour me satisfaire.
Finalement, j’ai trouvé que Fane et Jim ont gardé le meilleur de leur humour, pour l’associer à une réflexion plus profonde. Les grosses vannes trouvent alors une raison d’être du fait qu’elles permettent aux protagonistes de cacher leurs propres fêlures.
Au niveau graphique, j’ai trouvé le trait … intéressant. Il m’aura souvent rappelé le Dany de Histoire sans Héros, même si le présent récit est en noir et blanc. Sans être exceptionnel, il est très lisible, permet de facilement différencier les différents protagonistes et (cerise sur le gâteau) ne se contente pas du strict minimum en matière de décors.
Il est également amusant d’essayer de retrouver les personnages de chacun des auteurs. Ceux-ci se sont en effet partagé la tâche et dessinent et animent chacun leurs propres héros. Et si tout a été fignolé (du point de vue graphique) par le seul Fane, il est par moment assez aisé de reconnaître la patte de l’un ou l’autre. Et cette constatation est tout aussi valable pour l’aspect graphique que pour le dynamisme des dialogues ou la tournure d'esprit des personnages. En combinant ces trois paramètres, je pense pouvoir affirmer sans me tromper quel personnage ‘appartenait’ à quel auteur. Une manière amusante d’enrichir la lecture de ces très belles « petites éclipses ».
Quand j'étais petite le dessin animé me fascinait. Je fais la collection des livres aujourd'hui et je continuerai car ils ne me déçoivent pas le moins du monde.
Les dessins sont magnifiques, l'histoire est bien là.
Sakura est une héroïne, comme je les attends.
Certaines personnes comme moi aiment pouvoir imaginer que la magie existe. Utiliser des mots pour la magie permet de faire rêver.
De plus, je trouve qu'un auteur a le droit de changer de style, on ne peut pas le juger pour avoir voulu essayer une nouvelle chose.
C'est peut-être "gnan-gnan" pour certains mais pour d'autres, ça ne l'est peut-être pas et ça peut même être intéressant.
Vraiment, vraiment très très bien. Des aventures comme j'aimerais en lire plus souvent. Tout y est action, suspense, rebondissements et cerise sur le gâteau le cadre est original et donne encore plus de charme à la série. Quand on parle de thriller sur un cargo au long cours, il n'y a pas 2 séries du genre.
Les scénarios sont efficaces et prenants, et cela quel que soit le cycle. Car après 4 premiers tomes qui pourraient se suffire à eux-mêmes, les auteurs ont réussi à poursuivre l'aventure avec d'autres cycles tout aussi bons.
La narration est très agréable, elle fait penser à un roman. Les dessins sont vraiment maîtrisés, les vues de bateaux sont géniales.
Que du bon, j'en redemande.
Belle bd chapitrée et trognes à faire peur, aucune femme n'aimerait se retrouver sur ce bateau, ni même aucun homme. On a l'impression que le récit se déroule en enfer tant les couleurs sont sombres et rares. Chaque case ou planche est dans une sorte de dégradés de gris-vert, gris-bleu, gris tout court ou de marron-beige, accompagnés de noir, parfois d'une touche de blanc ; il y a aussi quelques cases rougeoyantes, mais rares. La narration a une place plus importante que les dialogues, qui eux viennent plutôt la compléter, du coup on se croirait un peu dans un conte noir. L'humour, cet intrus, n'apparaît qu'épisodiquement et à ces instants-là on rit jaune, en une joie dérangeante, un peu comme si on riait à un enterrement.
En définitive il nous reste dans la bouche un goût de trop peu, tout d'abord parce qu'on ne voit jamais d'abordages de navires, quelques rixes à coups de poings ou à coups de sabres et tout de suite après le bateau qui coule. Il n'y a que très peu d'action par rapport à tous les récits de pirates très mouvementés, c'est de ce fait assez original, mais un peu frustrant aussi. Cela dit dans l'ensemble j'ai été charmée, c'est une autre façon d'aborder le piraterie.
Il n'y a finalement rien de génial - bien que la narration soit superbe, - il n'y a rien d'exceptionnel non plus - bien que le dessin soit envoûtant, - c'est une histoire de pirates parmi tant d'autres, c'est juste un coup de cœur, et cela ne s'explique pas.
Inutile de faire long après 144 avis. DCEDC fait partie des quelques BD qui me font rigoler franchement et pas seulement sourire, et que je peux relire 15 fois.
Garulfo, du même Ayrolles, est de la même eau. Dans les deux séries, les dialogues sont une merveille d'absurde poétique et de drôlerie érudite. J'adore.
Et le bougre sait choisir ses dessinateurs.
Bravo pour l'ambiance, qui me fait furieusement penser à Epépé, de Ferenc Karinthy, plus encore qu'à l'inévitable Kafka.
Les astuces des personnages confrontés à une sorte de crise du logement extrême et permanente sont très drôles. Les tirades pontifiantes des membres de la commission d'homologation des blagues également.
Le scénario est peut-être un poil simple et linéaire et arrive un peu vite à sa conclusion. Mais je n'ai lu que le tome un.
Bravo tout de même pour l'imagination de l'auteur. Et je pèse ce dernier mot : JC Acquefacques est une catégorie à lui tout seul, un univers neuf et original, loin de ces séries qui semblent parfois des copies de copies de copies.
Quelle surprise !!!
Hormis la couverture, le dessin de David B y est différent de ses autres productions : il est beaucoup plus réaliste avec des traits fins mais toujours avec sa maitrise du N&B.
Graphiquement c'est superbe. Je conseillerai même aux lecteurs qui souhaitent découvrir cet auteur de commencer par ce one shot.
Il s'agit d'un recueil d'histoires toutes aussi intéressantes les unes que les autres.
L'imaginaire de David B est fertile, on en a un bel exemple.
Beaucoup de thèmes sont présents mais les scenarii ne débordent pas sur l'imaginaire même si ils touchent de près au paranormal.
Ces histoires datent de la fin des années 80 mais sont intemporelles. Elles auraient été produites cette année, je n'y aurai vu que du feu !!!
C'est étonnant que cette BD ne soit pas plus connue, c'est peut être lié au fait que l'éditeur est lui même inconnu.
A découvrir de toute urgence.
Romance impossible sous fond de révolution. Une histoire très vite prenante, par ces personnages attachants et complexes et par l’univers proposé.
Tout commence légèrement, on se laisse charmer par Edith, la cousine artiste libertaire et son amant amoureux transi, issu de la bourgeoisie. Par Joseph, le cousin artiste refoulé qui ne veut plus dessiner et un peu perdu dans ses sentiments, contrairement à sa compagne complètement éprise de lui. Et enfin par Vespérine, femme mystérieuse et rebelle au regard pénétrant, marié à un handicapé et qui va bouleverser la vie de Joseph.
La légèreté des premières planches fait très vite place à un monde de dictature, représenté par une milice tout de noir vêtu, masqué et à l’apparence finalement peu humaine. Le peuple gronde, l’insurrection est proche et la résistance s’organise.
On suit donc les différents périples de ces cinq personnages avec un très grand plaisir, le récit s’avère parfois dur et violent, et le graphisme s’accorde parfaitement avec l’évolution de l’histoire, coloré et jovial dans sa première partie, sombre et confus à l’image des drames qui se jouent ensuite.
Deux premiers tomes vraiment réussis, aussi bien au niveau du graphisme que du scénario, qui m’ont tenu en haleine de la première à la dernière page et dont j’attends la suite avec impatience.
Un très bon moment de lecture, un de mes premiers mangas aussi, qui m'a permis d'apprécier le genre et donné envie de me documenter sur cette montagne presque infranchissable qu'est l'Everest.
Cette BD nous montre d'abord que la couleur n'est pas forcément nécessaire lorsque les dessins sont de cette qualité : le noir et blanc reproduit parfaitement le côté inquiétant des montagnes enneigées et leur haut sommet ; les personnages sont charismatiques, surtout Habu Joji.
Le cadrage des scènes est de grande qualité et a un coté cinématographique que l'on retrouve dans Quartier lointain du même auteur.
Alors certes, le scénario est assez conventionnel et s'étire en 5 longs tomes qui auraient pu être réduits à 3 ; mais ces longueurs parfois décriées participent à mon sens pleinement au côté épique du récit.
Après tout, une ascension ne se narre pas en deux cases et les nombreuses pages utilisées pour décrire des scènes parfois semblables d'un chapitre à l'autre se justifient en conditionnant le lecteur et en le plaçant au centre des exploits physiques (et psychiques) des protagonistes.
Malgré des baisses de régime perceptibles, les scènes de montagne m'ont captivé et ne m'ont jamais ennuyé.
Le dernier tome clôt admirablement la série en nous présentant une fin particulièrement émotionnelle et poétique. Un 4/5 bien mérité pour cette oeuvre idéale pour ceux qui souhaitent découvrir la culture de quelques mangas.
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Petites éclipses
Malgré tout le bien que l’on en disait, je me méfiais de ce roman graphique, dont les auteurs m’avaient plus habitué à leur humour potache et pataud qu’à leurs facultés d’analyse des sentiments humains. Je me suis pris une claque ! Et une fameuse … Bien sûr, l’humour potache est toujours présent, surtout au début du récit. Mais, dès le départ, les auteurs font sentir que derrière ce vernis se cachent des petites douleurs sournoises. Et si les personnages utilisent la technique du « je vais bien, tout va bien », le lecteur sent directement que la vérité est toute autre. Le parallélisme avec Quelques jours avec un menteur est immédiat. Cependant, si Etienne Davodeau s’était plus attardé sur quatre trentenaires face au premier bilan de leur vie, le duo Fane/Jim décortique les tumultes de couples en prise avec la fameuse crise de la quarantaine (et son démon de midi). Ce long roman (presque 300 pages) se dévore, tant la justesse de ton, la progression narrative, le charisme des personnages, l’équilibre entre humour et moments plus sombres et le dynamisme du récit sont excellents. 3 hommes, trois femmes (mais pas trois couples), suffisent pour que beaucoup d’entre nous, proches de la quarantaine, se reconnaissent au travers des réflexions des différents protagonistes. Attention, ce récit n’est pas d’une incroyable finesse. L’analyse des sentiments est très conventionnelle, et les personnages plutôt stéréotypés. Mais le charme opère car ces gens me paraissent proches de moi. Je me reconnais en eux, comprends et partage certaines de leurs réflexions, quand bien même celles-ci manquent parfois de nuance ou de subtilité. Seules, les 20 dernières pages auront été en deçà de mes espérances. En effet, j’ai trouvé la scène du restaurant ratée et l’épilogue trop facile. Les auteurs évitent certaines explications et clôturent leur récit d’une jolie manière (d’un point de vue graphique) mais trop abrupte pour me satisfaire. Finalement, j’ai trouvé que Fane et Jim ont gardé le meilleur de leur humour, pour l’associer à une réflexion plus profonde. Les grosses vannes trouvent alors une raison d’être du fait qu’elles permettent aux protagonistes de cacher leurs propres fêlures. Au niveau graphique, j’ai trouvé le trait … intéressant. Il m’aura souvent rappelé le Dany de Histoire sans Héros, même si le présent récit est en noir et blanc. Sans être exceptionnel, il est très lisible, permet de facilement différencier les différents protagonistes et (cerise sur le gâteau) ne se contente pas du strict minimum en matière de décors. Il est également amusant d’essayer de retrouver les personnages de chacun des auteurs. Ceux-ci se sont en effet partagé la tâche et dessinent et animent chacun leurs propres héros. Et si tout a été fignolé (du point de vue graphique) par le seul Fane, il est par moment assez aisé de reconnaître la patte de l’un ou l’autre. Et cette constatation est tout aussi valable pour l’aspect graphique que pour le dynamisme des dialogues ou la tournure d'esprit des personnages. En combinant ces trois paramètres, je pense pouvoir affirmer sans me tromper quel personnage ‘appartenait’ à quel auteur. Une manière amusante d’enrichir la lecture de ces très belles « petites éclipses ».
Card Captor Sakura
Quand j'étais petite le dessin animé me fascinait. Je fais la collection des livres aujourd'hui et je continuerai car ils ne me déçoivent pas le moins du monde. Les dessins sont magnifiques, l'histoire est bien là. Sakura est une héroïne, comme je les attends.
Alice 19th
Certaines personnes comme moi aiment pouvoir imaginer que la magie existe. Utiliser des mots pour la magie permet de faire rêver. De plus, je trouve qu'un auteur a le droit de changer de style, on ne peut pas le juger pour avoir voulu essayer une nouvelle chose. C'est peut-être "gnan-gnan" pour certains mais pour d'autres, ça ne l'est peut-être pas et ça peut même être intéressant.
Tramp
Vraiment, vraiment très très bien. Des aventures comme j'aimerais en lire plus souvent. Tout y est action, suspense, rebondissements et cerise sur le gâteau le cadre est original et donne encore plus de charme à la série. Quand on parle de thriller sur un cargo au long cours, il n'y a pas 2 séries du genre. Les scénarios sont efficaces et prenants, et cela quel que soit le cycle. Car après 4 premiers tomes qui pourraient se suffire à eux-mêmes, les auteurs ont réussi à poursuivre l'aventure avec d'autres cycles tout aussi bons. La narration est très agréable, elle fait penser à un roman. Les dessins sont vraiment maîtrisés, les vues de bateaux sont géniales. Que du bon, j'en redemande.
A bord de l'Etoile Matutine
Belle bd chapitrée et trognes à faire peur, aucune femme n'aimerait se retrouver sur ce bateau, ni même aucun homme. On a l'impression que le récit se déroule en enfer tant les couleurs sont sombres et rares. Chaque case ou planche est dans une sorte de dégradés de gris-vert, gris-bleu, gris tout court ou de marron-beige, accompagnés de noir, parfois d'une touche de blanc ; il y a aussi quelques cases rougeoyantes, mais rares. La narration a une place plus importante que les dialogues, qui eux viennent plutôt la compléter, du coup on se croirait un peu dans un conte noir. L'humour, cet intrus, n'apparaît qu'épisodiquement et à ces instants-là on rit jaune, en une joie dérangeante, un peu comme si on riait à un enterrement. En définitive il nous reste dans la bouche un goût de trop peu, tout d'abord parce qu'on ne voit jamais d'abordages de navires, quelques rixes à coups de poings ou à coups de sabres et tout de suite après le bateau qui coule. Il n'y a que très peu d'action par rapport à tous les récits de pirates très mouvementés, c'est de ce fait assez original, mais un peu frustrant aussi. Cela dit dans l'ensemble j'ai été charmée, c'est une autre façon d'aborder le piraterie. Il n'y a finalement rien de génial - bien que la narration soit superbe, - il n'y a rien d'exceptionnel non plus - bien que le dessin soit envoûtant, - c'est une histoire de pirates parmi tant d'autres, c'est juste un coup de cœur, et cela ne s'explique pas.
De Cape et de Crocs
Inutile de faire long après 144 avis. DCEDC fait partie des quelques BD qui me font rigoler franchement et pas seulement sourire, et que je peux relire 15 fois. Garulfo, du même Ayrolles, est de la même eau. Dans les deux séries, les dialogues sont une merveille d'absurde poétique et de drôlerie érudite. J'adore. Et le bougre sait choisir ses dessinateurs.
Julius Corentin Acquefacques
Bravo pour l'ambiance, qui me fait furieusement penser à Epépé, de Ferenc Karinthy, plus encore qu'à l'inévitable Kafka. Les astuces des personnages confrontés à une sorte de crise du logement extrême et permanente sont très drôles. Les tirades pontifiantes des membres de la commission d'homologation des blagues également. Le scénario est peut-être un poil simple et linéaire et arrive un peu vite à sa conclusion. Mais je n'ai lu que le tome un. Bravo tout de même pour l'imagination de l'auteur. Et je pèse ce dernier mot : JC Acquefacques est une catégorie à lui tout seul, un univers neuf et original, loin de ces séries qui semblent parfois des copies de copies de copies.
Zèbre
Quelle surprise !!! Hormis la couverture, le dessin de David B y est différent de ses autres productions : il est beaucoup plus réaliste avec des traits fins mais toujours avec sa maitrise du N&B. Graphiquement c'est superbe. Je conseillerai même aux lecteurs qui souhaitent découvrir cet auteur de commencer par ce one shot. Il s'agit d'un recueil d'histoires toutes aussi intéressantes les unes que les autres. L'imaginaire de David B est fertile, on en a un bel exemple. Beaucoup de thèmes sont présents mais les scenarii ne débordent pas sur l'imaginaire même si ils touchent de près au paranormal. Ces histoires datent de la fin des années 80 mais sont intemporelles. Elles auraient été produites cette année, je n'y aurai vu que du feu !!! C'est étonnant que cette BD ne soit pas plus connue, c'est peut être lié au fait que l'éditeur est lui même inconnu. A découvrir de toute urgence.
Le Désespoir du Singe
Romance impossible sous fond de révolution. Une histoire très vite prenante, par ces personnages attachants et complexes et par l’univers proposé. Tout commence légèrement, on se laisse charmer par Edith, la cousine artiste libertaire et son amant amoureux transi, issu de la bourgeoisie. Par Joseph, le cousin artiste refoulé qui ne veut plus dessiner et un peu perdu dans ses sentiments, contrairement à sa compagne complètement éprise de lui. Et enfin par Vespérine, femme mystérieuse et rebelle au regard pénétrant, marié à un handicapé et qui va bouleverser la vie de Joseph. La légèreté des premières planches fait très vite place à un monde de dictature, représenté par une milice tout de noir vêtu, masqué et à l’apparence finalement peu humaine. Le peuple gronde, l’insurrection est proche et la résistance s’organise. On suit donc les différents périples de ces cinq personnages avec un très grand plaisir, le récit s’avère parfois dur et violent, et le graphisme s’accorde parfaitement avec l’évolution de l’histoire, coloré et jovial dans sa première partie, sombre et confus à l’image des drames qui se jouent ensuite. Deux premiers tomes vraiment réussis, aussi bien au niveau du graphisme que du scénario, qui m’ont tenu en haleine de la première à la dernière page et dont j’attends la suite avec impatience.
Le Sommet des dieux
Un très bon moment de lecture, un de mes premiers mangas aussi, qui m'a permis d'apprécier le genre et donné envie de me documenter sur cette montagne presque infranchissable qu'est l'Everest. Cette BD nous montre d'abord que la couleur n'est pas forcément nécessaire lorsque les dessins sont de cette qualité : le noir et blanc reproduit parfaitement le côté inquiétant des montagnes enneigées et leur haut sommet ; les personnages sont charismatiques, surtout Habu Joji. Le cadrage des scènes est de grande qualité et a un coté cinématographique que l'on retrouve dans Quartier lointain du même auteur. Alors certes, le scénario est assez conventionnel et s'étire en 5 longs tomes qui auraient pu être réduits à 3 ; mais ces longueurs parfois décriées participent à mon sens pleinement au côté épique du récit. Après tout, une ascension ne se narre pas en deux cases et les nombreuses pages utilisées pour décrire des scènes parfois semblables d'un chapitre à l'autre se justifient en conditionnant le lecteur et en le plaçant au centre des exploits physiques (et psychiques) des protagonistes. Malgré des baisses de régime perceptibles, les scènes de montagne m'ont captivé et ne m'ont jamais ennuyé. Le dernier tome clôt admirablement la série en nous présentant une fin particulièrement émotionnelle et poétique. Un 4/5 bien mérité pour cette oeuvre idéale pour ceux qui souhaitent découvrir la culture de quelques mangas.