La Maison dans les blés

Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)

Dans un style enlevé, poignant et poétique où humour et érotisme affleurent en permanence, un ouvrage personnel qui devrait séduire tous ceux qui aiment les histoires d’amour et de désir…


La Boite à Bulles Love Stories

Gabriel, artiste peintre à succès, dégoûté par un monde de paillette et par ses propres choix, décide brusquement de changer de vie. Il quitte sa femme et s'installe dans une maison perdue dans l'immensité des champs de blés. Mais Lucchia, sa fille, lui en veut terriblement et rompt tout contact avec lui. Attiré par Lucie, une jeune femme fantasque et délurée de la génération de sa propre fille, Gabriel est immédiatement assailli de doutes quant à ce sentiment naissant. Son amour pour Lucie ne serait-il pas qu'un placebo douteux pour combler l’absence de Lucchia dont l'affection lui manque plus que tout ? L'amour sexué pour Lucie pourrait-il remplacer l'amour filial pour Lucchia ? Et jusqu'à quel point cela se devrait d'être ? Doutes et angoisses le ronge. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juillet 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Maison dans les blés © La Boîte à Bulles 2008
Les notes
Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)
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25/06/2008 | Alix
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L'avatar du posteur Noirdésir

Eh bien, voilà un album qui ne paye pas forcément de mine, mais dont la lecture – rapide malgré l’importante pagination – se révèle plus qu’agréable. L’histoire de départ est assez simple. Un homme, peintre à succès, lassé de sa réussite sociale qu’il juge factice, plaque brutalement sa femme, sa fille et sa situation, pour se réfugier dans une baraque à la cambrousse, achetée au hasard, pour « faire le point ». Son seul regret, ne pas réussir à renouer avec sa fille. Dans sa retraite, il fait la connaissance d’une jeune femme – de l’âge de sa fille – plutôt aguicheuse (c'est un euphémisme !), et il va lutter contre ses assauts amoureux, alors même que cette jeune femme lui rappelle sa fille. L’histoire est bien fichue, prend le temps de se développer. Le dessin (joli Noir et Blanc tranché, mise en page parfois déconstruite, à la Andreas) m’a bien plu. Le fait que cela se passe à la cambrousse, avec les apparitions un peu mystérieuses d’une vieille, la mère de la jeune fille – qui en plus s’adresse aux animaux de la forêt, tout cela m’a aussi fait penser à Comès, même si ce fantastique-là reste léger, et ne fait finalement que donner un arrière-plan poétique à l’histoire. Un peu de fantastique, un peu d’érotisme pimentent donc un roman graphique bien mené, sur les questionnements d’un homme qui vit une sorte de crise de la quarantaine. Album intéressant et lecture recommandable donc. Note réelle 3,5/5.

01/10/2020 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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J'ai beaucoup aimé cet album assez atypique. Un étrange mariage entre un scénario qui s'est déjà vu et un graphisme très personnel. Sans compter un bon zeste d'érotisme, une touche de questionnement et une tournure proche du conte. Détonnant comme mélange. Ce qui est bien, c'est qu'a force de faire des achats de BD sans me rappeler pourquoi, je lis un peu de tout et n'importe quoi, ce qui n'est pas pour me déplaire. Encore une fois, je retombe sur un roman graphique pur jus. Et encore une fois en noir et blanc. Le dessin est le gros point fort de l'album, que ce soit dans la représentation, les cadrages, la mise en page, les contrastes et la construction noir/blanc. Une excellente mise en scène de l'ensemble de la BD. Et bien souvent suggestif d'ailleurs (voir plus que suggestif). Il supporte une histoire qui est connue, avec des questions sur ce qu'on a fait de sa vie, une sorte de nouveau départ, la question de l'artiste ... Ce sont des sujets déjà usés, mais qui marchent encore une fois à merveille. On sent l'auteur qui parle parfois derrière, mais ça ne m'a pas dérangé. C'est très bon, bien traité et certains dialogues valent le détour. En somme une bande-dessinée très correcte niveau scénario qui nous propose en plus un dessin franchement sympathique et une mise en page audacieuse mais efficace. J'ai bien aimé, c'est une BD sympathique qui m'a interpelée et que je relirais avec plaisir dans quelque temps. Je ne vous la déconseille pas du tout.

18/03/2014 (modifier)
Par Jetjet
Note: 3/5
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Suite à l’interview donné de l’auteur et à l’éclairage particulier de cette œuvre sur notre site marron lors de sa parution, je me suis immédiatement affranchi de son achat mais ai attendu plus d’un an avant d’oser ouvrir la lire… pour mieux y découvrir un style et une narration qui me sont inconnus mais dont pourtant les thèmes me sont très proches… Suis-je de nature tourmentée ? Ce n’est pas à moi de le dire mais je peux y trouver quelques réponses au gré des pages de cet étrange cocktail érotique et poétique posant autant de questions que de réponses. Comme lu précédemment, il faut en accepter les règles et jouer le jeu : c’est un conte qui a ses limites comme ses étendues… Ici les animaux parlent et se livrent à quelques instincts primaires calqués sur les comportements humains et c’est dans cette belle campagne perdue que le protagoniste a décidé de refaire sa vie, vivre son œuvre et y trouver un sens… Cette remise en question ne s’est pas faite sans heurts avec une rupture et surtout l’incompréhension de sa fille envers ce père lâche et fuyant. Cette partie de cette vie ne sera pas retranscrite dans les pages mais raisonnera comme un avertissement lourd de conséquences tout au long de la lecture… D’autant plus lorsqu’une autre jeune fille de 20 ans ayant la faculté de faire vaciller tous les cœurs, humains comme animaux viendra bouleverser la vie de notre peintre tel un chien dans un jeu de quilles… Et faisant renaitre le désir, les plaisirs de la chair comme l’insouciance, Gabriel va se redécouvrir lui-même et peut-être renouer des contacts avec sa famille… C’est une belle histoire improbable qui nous renvoie face à nos actes même si les traits sont poussés et les personnages stéréotypés car leur raisonnement et leurs phrases ne sont pas toujours piquées des hannetons comme ce voisin complètement dingue et vulgaire qui est peut-être à coté de la plaque mais également le spectateur passif le plus clairvoyant. Après il faut apprécier les dessins en noir et blanc aussi torturés que le contenu et peut-être se laisser happer ou non dans ce conte cruel et essentiellement masculin mais le jeu en vaut la chandelle car il m’a renvoyé directement certaines questions personnelles… Voici une œuvre qui ne plaira assurément pas à tout le monde, qui est un peu en deçà de mes attentes mais dont la qualité reste indéniable malgré son prix assez élevé. La Maison dans les Blés use d’artifices qui ne parleront pas à tout le monde, orientant d’office son lectorat vers la trentaine/quarantaine masculine mais sa lecture procure quelques moments de réflexion pas si désagréables…

22/09/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
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C'est une lecture que je n'ai pas trouvée désagréable mais je ne me suis vraiment pas senti proche du personnage et de l'ensemble de la thématique de cet album. Graphiquement parlant, je n'ai pas tellement accroché. Je ne trouve pas le dessin moche mais j'ai le sentiment que le style n'est pas constant, parfois assez réaliste et s'approchant d'autres fois d'un style plus comique, parfois détaillé, parfois trop aéré. Mais outre le dessin, c'est surtout le scénario ou plutôt son message que je n'ai pas compris. Je comprends l'idée de base, celle d'un homme qui se questionne sur son couple et sa vie et décide d'aller vivre seul un moment pour se retrouver lui-même, malgré la culpabilité de rendre sa fille d'une vingtaine d'année triste et en colère contre lui. Ses réflexions sur le sujet et les dialogues qu'il a avec certaines personnes qu'il rencontre sont assez claires mais manquent parfois un peu de finesse. Dès lors, j'aurais pu comprendre une intrigue construite autour de la tentation d'une jeune femme comme Lucie qui viendrait le séduire et engendrer en lui un dilemme entre se laisser aller à ses pulsions ou rester fidèle malgré tout à sa famille. Mais plusieurs choses m'ont déplu. D'abord cette rapidité trop facile avec laquelle la jeune Lucie au corps de bombe sexuelle s'accroche et s'offre ardemment au héros malgré leur différence d'âge et le manque d'intérêt que me semble représenter ce personnage d'artiste-peintre. Ensuite, je n'ai pas tellement compris cette métaphore de la faille qui se creuse dans le mur comme dans l'esprit ou dans le coeur du héros et qu'il cherche à remplir. Mais surtout, je n'ai pas du tout compris ce lien fait entre la tentatrice Lucie et Luccia, la fille du héros. Quel est le message ? Pourquoi ce rapprochement entre les deux ? Qu'est-ce que l'auteur veut exprimer en faisant céder le héros aux avances sexuelles d'une fille qu'il assimile à moitié à sa fille ? Si c'est une métaphore quelconque, je ne la comprends pas.

22/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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JC Pol nous prouve à chaque ouvrage qu'il se pose beaucoup de questions sur la vie, l'amour, sa place dans le monde... Le genre de questions qu'on se pose une fois passée la barre des 30 ans. Cela ressemble peut-être à des clichés, mais finalement cela n'a aucune importance. Ces questions sont là, en nous, et il faut bien, un jour ou l'autre, leur faire face et tenter d'y répondre. Gabriel, lui, ne sait pas comment faire. Alors il décide de partir, un peu loin, de tout plaquer, une situation exceptionnelle, une femme exceptionnelle, une fille qu'il aime plus que tout. Et puis vient le moment où ses questionnements ressurgissent, prennent corps dans des obsessions étranges et pas complètement formulées, tandis que la tentation d'une nouvelle vie frappe à sa porte. Jean-Christophe Pol continue, lors des scènes "intérieures", à utiliser son style brut de décoffrage, faisant voler toute construction graphique pour ne garder que cet aspect brut. Bien sûr, on aime ou pas ce style, mais la force du message passe d'autant mieux. Il n'oublie pas pour autant la sensualité, qu'elle soit humaine, animale ou végétale, dans ce lieu de rêve, cette maison perdue au milieu d'un champ de blé. Une lecture dont on ne ressort pas indemne je pense.

05/08/2008 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
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J-C Pol est un auteur tourmenté. Pour preuve son interview accordée à BDT dont les propos se font écho de ses états d’âme torturés. Déjà dans Le Chant du Corbeau, il soulevait des questions existentielles. Ce one shot s’en rapproche puisqu’il est question ici d’un peintre en manque de repères qui décide de tout plaquer du jour au lendemain. Le récit met bien en avant les doutes de Gabriel quant à ses rapports avec Lucchia, sa fille, et Lucie, sa voisine un brin libertine (ce qui promet quelques scènes chaudes). Ses doutes se greffent sur une trame narrative assez conventionnelle. Mais le point fort de l’album se situe dans le traitement graphique qui joue du N&B avec maestria (silhouettes esquissées, contre-jour, vignettes en négatif). Le découpage est lui aussi une réussite avec un mélange de pleines pages, d’absence de cases voire de cases en "éclats de verre". Cette réussite visuelle contribue à renforcer les propos mélancoliques de l’album. Un album avant tout destiné à celles et ceux que les propos existentiels intéressent.

02/07/2008 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Que c’est beau ! Quel plaisir de découvrir une histoire qui semble avoir été écrite pour soi. Qui semble entrer en résonance avec nos propres doutes, nos questions les plus intimes, nos douleurs les plus cachées… Ca a été le cas pour moi lors de ma lecture de « La Maison dans les blés ». L’histoire de ce gars qui a tout ce dont on peut rêver (famille, argent, gloire) mais qui malgré tout peine à trouver le bonheur m’a beaucoup touché, et je pense que toute personne ayant atteint l’âge de se poser des questions existentielles sur sa vie devrait savoir de quoi je parle. Alors c’est sûr, il faut jouer le jeu. Déjà ce genre de questions existentielles n’est pas la tasse de thé de tout le monde. Ensuite, tout semble trop parfait dans cette rencontre passionnée : le mec est beau, riche et musclé, la jeune fille a un corps de rêve et une mentalité libertine (j’ai transpiré sur certaines scènes très chaudes !), elle est animée d’une sagesse bien improbable pour son âge, elle est très philosophique, le coin est superbe (les amoureux de la nature vont être servis). Bref, on se rapproche plus du conte de fée où tout est parfait que d’une histoire d’amour réaliste je trouve (les animaux dotés de parole renforcent d’ailleurs cette impression). Mais alors si on accroche, quel voyage ! La poésie est omniprésente, les textes sont beaux, le dessin est en parfaite adéquation avec le ton de l’histoire. Il a même quelques touches d’humour de très bon goût (ralala, j’ai littéralement explosé de rire sur la scène du marché). Voilà, une œuvre de toute évidente très personnelle, qui m’a tout simplement bouleversé. Le résumé du site de l’éditeur parle d’ « un ouvrage personnel qui devrait séduire tous ceux qui aiment les histoires d’amour et de désir… » Et là tout est dit. Un grand bravo à l’auteur !

25/06/2008 (modifier)