Cercle vicieux

Un savant un peu fou et émotif désespère auprès de sa secrétaire : son grand œuvre, son invention géniale, sa machine à voyager dans le temps ne veut pas fonctionner. Du moins le croit-il, car les événements vont prendre une tournure déconcertante.
BD à offrir L'Association Lécroart, auteur oubapien par excellence Les petits éditeurs indépendants Mimolette One-shots, le best-of OuBaPo
Un savant un peu fou et émotif désespère auprès de sa secrétaire : son grand œuvre, son invention géniale, sa machine à voyager dans le temps ne veut pas fonctionner. L'emmenant dans son laboratoire, il essaie encore une fois de faire marcher sa machine avec l'aide de son collaborateur... Mais les cadrans indiquent des choses bizarres : "remord", "lapin", et "palindrome", et un cadran est éteint...
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Date de parution | Avril 2000 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |

03/11/2002
| ThePatrick
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Les avis


Dans ma tête, lorsqu'on me parle d'auteur-ice-s spécialisé-e-s dans les récits à contraintes et les œuvres ambitieuses jouant et explorant à fond les potentiels narratifs et créatifs de leur medium artistique, je pense immédiatement à Lécroart. Et lorsque je pense à Lécroart, la première œuvre qui me vient en tête est celle-ci. Sans doute parce que c'est la première de l'auteur que j'ai lue, lorsqu'adolescente je pillais la bibliothèque de mon père, sans doute aussi parce qu'elle m'a fait pleinement prendre conscience que briser les codes n'était pas qu'un passe-temps enfantin, que des artistes se le permettait, que le défi et l'amusement créatif étaient des formes d'art à part entière. Quoi qu'il en soit, cet album est une œuvre qui m'a marquée. D'une histoire au premier abord tout ce qu'il y a de plus banale, centrée sur trois scientifiques récurrents des créations de l'auteur, Lécroart réalise ici un joli défi : créer un palindrome bédéesque narrativement cohérent. Chaque case, du début jusqu'à la fin (et de la fin jusqu'au début) est compréhensible dans les deux sens. Certes, le sens narratif évolue avec le sens de lecture (l'un nous proposant une histoire sur l'esprit scientifique et l'autre une vision plus physique de la chose), mais l'histoire reste lisible jusqu'au bout. Mieux, comme un vrai palindrome l'histoire brille du fait que les deux sens de lectures sont liés, font chacun partie intégrante d'un même tout. Les personnages, comme souvent chez Lécroart, sont enfermés dans leur propre narration, incapables de sortir des délires de leur auteur, bloqués dans une boucle conscientisée par l'auteur : bref, un beau cercle vicieux. Pourtant, et c'est sans doute étrange après tous ces louanges, je ne serais sans doute pas aussi dithyrambique que d'autres aviseur-euse-s. La faute à un premier sens de lecture… trop évident. Le deuxième sens de lecture se voit immédiatement, dès les premières cases, à tel point que je n'ai pas réussi à réellement prendre au sérieux le début de ce cycle, le lancement narratif de cette histoire. Je sais que les personnages parlent de leur machine, de la prouesse scientifique que nous allons voir d'ici quelques pages, mais impossible pour moi de prendre les dialogues au sérieux : leur fonction de dissimuler le second sens à venir se devine trop facilement et m'a fait voir ces premiers échanges comme trop artificiels. Certes, ce n'est sans doute qu'un détail, la suite des échanges se fluidifie et, mine de rien, le résultat final reste une prouesse d'écriture et d'agencement des cases, mais il n'empêche que ce petit détail me titille aux relectures et me laisse un arrière goût de manqué, fusse-t-il même sur un si petit détail. J'aurais pu, tout comme cet album, essayer de construire cet avis comme un palindrome, mais à dire vrai la tâche s'est montrée trop demandante pour mon pauvre cervelet fainéant. J'aurais pu aussi tenter de dissimuler un second sens de lecture graveleux quelque part, cela aurait été sans doute plus dans mes cordes, mais après réflexion je me suis dit que la compression du texte variant selon la taille de l'écran saboterait toute ambition de dessiner des bites dans un avis. Et puis, ce n'est pas avec des avis basés sur des phallus que je pourrais concourir pour l'avis de la semaine, alors… (Note réelle 3,5)


Lécroart, c’est du bon ! Je n’avais pas encore lu ce petit bijou d’oubapo, tout en sachant plus ou moins à quoi m’attendre. Alors sans en dire plus, ok pour les cases, mais je ne savais pas que le texte fonctionnait aussi. J’adore ce genre de jeu, ça m’a bien fait marrer avec les allusions grivoises en plus. Alors c’est vrai que l’histoire et les dialogues fonctionnent mieux dans la seconde partie, c’est fait pour j’imagine. Une petite tranche de plaisir à lire (à relire et à faire lire) pour pas cher, ce qui ne gâte rien.


Cette BD est à la fois un exercice de style et un tour de force remarquable. Je pense qu'il est difficile d'imaginer la somme de travail qu'a constitué un tel prodige. Je dis prodige, car il est franchement incongru d'avoir osé faire ça. Quelle maestra de sa part, sur autant de cases et autant de pages, de tenir l'idée sans jamais fléchir ! Alors certes, tout n'est pas parfait et les phrases sonnent vite comme des contrepets foireux, très tournés autour du sexe. Mais bon, c'est un être humain, il ne pense qu'à ça … Et c'est plus facile aussi de faire des sous-entendus dans un sens graveleux. Non, la force c'est que cette BD est impressionnante à lire lorsqu'on a compris vers où l'on va, et il est encore plus notable de relire ensuite le tout en s'amusant de la façon dont elle est construite. Le style de dessin de Lecroart fonctionne parfaitement avec ce genre d'idées et l'ensemble tient d'un bout à l'autre au niveau des enchainements. C'est un autre point remarquable, puisque les cases ne donnent pas l'impression d'enchainement forcés (sauf rares cas). On sent que tout a été réfléchi pour fonctionner dans les deux sens. Un exercice de style OuBaPien maitrisé de bout en bout, remarquable par sa façon de se tenir et qui m'impressionne toujours autant après les ans. Mais quelle idée de faire ça, aussi !


Premier album de Lécroart que je lis et cela faisait longtemps que je voulais découvrir l'œuvre de cet auteur. Pour moi c'était un des derniers auteurs important de la BD franco-belge qui manquait à ma culture. Ce one-shot m'a déçu. Non pas que l'album soit mauvais, mais j'en attendais peut-être un peu trop au vu des notes sur ce site. L'histoire est assez sympathique (quoique la première partie est un peu ennuyeuse) et Lécroart utilise bien le thème du voyage dans le temps, mais je ne comprends pas pourquoi tant de gens trouvent cela génial et original. Ce que fait Lécroart ici m'a semblé un peu prévisible. Au final, un album sympa sans plus et je ne comprends pas que plusieurs crient au chef d'œuvre.


Ce petit livre est avant tout un exercice de style. L’histoire comme le dessin s’effacent devant une prouesse technique assez amusante. Le concept faisant tout le charme de l’album, je ne vous en dirai pas plus. J’ai toutefois apprécié le fait qu’au-delà de cette idée, Lécroart a réussi à nous proposer une histoire cohérente et drôle par bien des aspects. Le dessin, comme je le disais, sert prioritairement de support à l’histoire mais, dans son genre très caricatural, je le trouve plaisant. Le concept, lui, fonctionne d’autant mieux que j’ai le sentiment que l’auteur a construit son récit en privilégiant la seconde partie de celui-ci. On reste donc sur une très bonne impression finale alors que certains enchainements étaient plus bancals dans la première partie. Si vous avez l’occasion de le lire, n’hésitez pas ! C’est original, bien mené et vite lu. Personnellement, je le possède… et je ne le regrette pas car cela m’offre le loisir de relire certaines séquences en prenant tout mon temps pour les comparer.


Petit livre, mais belle réussite que ce Cercle Vicieux, dont le titre et la couverture nous narguent, nous promettent la solution à la petite énigme délivrée par l'histoire. Le procédé, proche des idées de l'oubapo, n'est peut-être pas nouveau, mais il est ici très bien exploité. Et n'étouffe pas la narration, loufoque à souhait. Un exercice de style, mais avec du style ! Les personnages rondouillards, assez récurrents chez Lécroart (en tout cas dans ses livres de la collection Mimolette de l'Association), collent je trouve très bien à cette histoire. C'est vraiment une des plus belles réussites de l'auteur (dont je vous encourage fortement à découvrir les autres productions !!!), dont je recommande la lecture et l'achat (peu coûteux), comme une porte d'entrée vers d'autres œuvres proches par l'esprit (du même auteur ou de M. A. Mathieu par exemple).


Toujours la même impression qu'avec L'Elite à la portée de tous, les personnages sont laids et peu attachants, quoiqu'ici la narration ne soit pas aussi indigeste. L'histoire est un peu plus intéressante que la précédente, mais je n'ai pas non plus été emballée, car le concept n'est pas nouveau et ne m'a pas surprise, mais j'avoue c'est plutôt bien mené, d'où ma note assez indulgente. Lécroart n'est décidément pas pour moi, j'ai lu aussi Le Cycle que je n'ai même pas pu finir tellement l'ennui était grand.

Fervent admirateur de MAM, quelle joie de trouver un ouvrage dans lequel l'auteur joue avec le support. J'adore ces BD conceptuelles. L'histoire n'est pas dénuée d'humour, cette découverte complète fut un bon moment de lecture. Pendant un peu plus de la moitié de cette lecture, je ne comprenais pas trop le sens de la BD, puis d'un seul coup la magie s'est mise en route. Il est inutile de raconter le contenu de ce petit one shot, cela gâcherait le plaisir des personnes ne l'ayant pas encore lu. J'ai hâte d'être à demain soir pour lire les 2 autres tomes achetés aujourd'hui. Je n'ai aucun doute sur le résultat car c'est un style de BD que j'affectionne.


Le Cercle Vicieux d'Etienne Lécroart est un mythe pour plusieurs raisons, la première étant qu'il n'est pas si simple de se procurer ce petit ouvrage pour des raisons que j'ignore, la seconde étant que tout le monde en établit un buzz sur le net ou ailleurs en en parlant généralement en bien et en surprenant et la troisième et dernière raison est que tout simplement on peut se poser la question de savoir après lecture s'il s'agit effectivement d'une oeuvre de bande dessinée tout en restant très ouvert au monde absurde et au "stratagème" utilisé ou d'une simple expérience d'un mouvement proche du dadaïsme, j'ai nommé l'oubapo ! Autant vous expliquer par ces quelques lignes mon excitation à l'idée d'ouvrir cette oeuvre puis de l'avoir refermé quelques minutes (instants ?) plus tard avec une déception et de satisfaction... Satisfaction ? Satisfaction évidente puisque miracle le procédé que je ne dévoilerais pas ici fonctionne plutôt bien, il s'agit donc d'une histoire très courte avec 3 personnages tergiversant d'une expérience de machine à remonter le temps, le professeur fou (omniprésent sur les cases), son assistant et sa secrétaire. Evidemment rien ne se passe comme prévu et on se sent manipulé de façon intelligente dans la seconde partie de l'histoire où certains évènements arrivent curieusement au grand plaisir du lecteur, spectateur amusé et actif de cette "fameuse" situation. Déception ? Malgré toutes les qualités portées plus haut, elle est de taille car l'histoire est très courte et finalement ne traite de pas grand chose... On ne rit pas, on sourit, certaines situations ne sont présentes que pour souligner entourloupette mais après tout c'était bien pour cela que j'ai acquis cette oeuvre (la faire lire à mon entourage risque malgré tout de provoquer bien des surprises) et m'a surement gâché et surprise et enthousiasme. J'imagine donc que je me suis moi même coupé l'herbe sous les pieds, cette histoire mériterait amplement d'être compilée dans une oeuvre plus conséquente de ce mouvement ou même de l'auteur puisqu'à priori le Cycle et L'Elite à la portée de tous représentent d'autres exercices de style et reprennent même les mêmes protagonistes et en cela j'en recommanderais davantage l'achat mais pour le coup à offrir ou à préter me parait être une idée séduisante que je ne vais pas tarder à appliquer... En tous cas, merci à Lécroart pour une telle oeuvre récréative, je prends bien conscience qu'il est surement ambitieux et difficile de mettre en place une histoire cohérente et intéressante sur ce principe mais vais me tourner davantage vers le monde kafkaien et torturé d'une autre oeuvre : Julius Corentin Acquefacques avec le même souci d'être surpris aussi je vais éviter pour ce faire de trop en lire... Achat conseillé finalement en définitive pour ce Cercle Vicieux qui porte finalement admirablement bien son titre mais qui peut ne pas plaire à tout le monde.

Certes l'exercice de style est exceptionnel et peut-être unique dans le genre. Certes, l'auteur a du se creuser les méninges un sacré bout de temps pour que tout coïncide aussi bien. Mais au final, cette bd qui se lit très très vite est assez brouillonne et les dialogues sont parfois cappillo-tractés (traduisez, tirés par les cheveux). J'ai trouvé la première moitié du bouquin assez indigeste, ne sachant pas où l'auteur voulait me mener. Et n'étant pas rentré dans l'histoire, l'effet de surprise s'en est trouvé diminué. Pour finir, je trouve que le dessin de Lécroart rend ses personnages très antipathiques. Conclusion : une petite bd à emprunter seulement
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