Je ne suis pas vraiment surpris par ce monumental recueil de Jens Harder car j’avais lu « Leviathan » auparavant. Il y excellait déjà graphiquement en bichromie. Les références y étaient également nombreuses.
Mais « Alpha … Directions » est un tout autre projet, le plus ambitieux des projets connus dans le monde du 9ème art. En fait de projet, il s’agit d’une première étape d’un vaste projet qui en comptera trois. Pour les deux autres étapes, on ne devrait plus avoir un gros volume comme pour Alpha mais respectivement deux tomes pour permettre des sorties plus rapprochées.
Pour en revenir à ce premier volet : il est superbe dès le premier abord. La couverture en jette et la qualité du produit se vérifie dès le premier coup d’œil. L’objet est lourd avec ses 350 pages, certains le trouveront cher mais il n’en est rien comparé aux BD 48 pages grand format classique qui tourne autour des 13 euros soit seulement 3 fois moins cher pour 7 fois moins de pages ….
La BD est organisée en chapitre et sous chapitres reconnaissables par leurs propres couleurs utilisées à merveille en bichromie. Beaucoup de symboles ou de reproductions de tableaux, schémas, dessins et autres, agrémentent le propos. Il n’est pas toujours aisé de faire la corrélation avec ces références artistiques, religieuses ou scientifiques provenant d’autres époques. Mais c’est structuré et réfléchit, en y mettant du sien on en comprend une bonne partie.
La lecture demande rapidement de la concentration car l’on commence par un premier gros chapitre : l’univers. C’est aussi conceptuel que rigoureux. L’auteur joue sur les échelles de temps et de tailles, allant de l’infini vers la Terre.
S’en suivent les chapitres cryptozoïque, paléozoïque, mésozoïque et cénozoïque. Chaque sous chapitre est ponctué sur une page par un index temporel relatant les étapes et les évènements importants.
L’auteur a glissé quelques petites cases en hommage au cinéma, à la BD, aux dessins animés, etc. L’ensemble est très sérieux quand même.
Les quelques textes off offrent des légendes mais il reste beaucoup de non dits, il faut observer et interpréter les dessins.
Je conseille une lecture fractionnée. Le début demande une petite adaptation et quelques efforts, ensuite les pages défilent de plus en plus vite.
En l’état, ce projet se révèle être une merveille. J’ai hâte de voir la suite sortir.
Le seul défaut de cet ouvrage concerne son accessibilité. Il est trop complexe pour les plus jeunes. Mais avec un peu de patience, ils seront récompensés.
Un énorme coup de cœur.
Je suis heureux de faire mon millième avis sur cette BD hors norme.
Très bonne surprise que cette trilogie du Feul. D'ailleurs, je ne comprends pas que cette Bd soit si méconnue. Tous les éléments sont réunis pour les amoureux du genre fantasy.
Une histoire qui tient la route, très bien même, une quête envoutante pour découvrir l'origine du mal nommé le Feul. De plus, le scénariste nous offre une vision des différences culturelles qui nous fait réfléchir.
Côté dessins, ils sont fidèles au genre, sans excès en tout genre, le sang ne coule pas à flot, mais l'action est bien présente.
Que dire de plus, lisez cette trilogie, elle vaut le coup !
Bien, alors pour ma part, je découvre autant le scénariste que le dessinateur. Et merci de ne pas me jeter la première pierre, des BD, il y en a des milliers et personne ne peut dire les avoir toutes lues.
Donc, voici mon avis sur une BD découverte par hasard en cherchant le tome 3 de Croisade...
Ce que j'ai aimé dans cette histoire, c'est d'une part ce côté fantastique et d'autre part comme cela est si bien expliqué à la fin de la réédition du premier tome : ça apporte ce que les archives cinématographiques et photographiques d'époque ne montrent pas : la boucherie et la barbarie. Certes on a pu voir des cadavres en photo ou en vidéo mais là c'est vraiment explicite. L'horreur de la pire guerre que l'Humain a créée est présent.
Ensuite, et parce que j'écris actuellement un livre se déroulant à cette période, il ne faut pas oublier que 14-18 a apporté de grandes avancées sur de nombreux domaines : chirurgie reconstructrice, armes, équipement de protection, véhicules, etc.
Bien sûr, il est assez drôle de voir la pile au radium en sachant qu'à l'époque personne ne savait que la radioactivité était nocive. Les Curie en sont morts. Mais c'est de la SF alors autant jouer le jeu et puis, un truc qui vient de notre Europe ne peut être que louable. Après Captain America, voici le Lieutenant Taillefer.
Je pense sincèrement que c'est une merveilleuse idée que d'imaginer cette histoire. Les dessins reprennent bien le classique de la SF donc rien à redire dessus. Même, je préfère ça aux nouvelles techniques pour CE sujet.
Le prochain tome s'appelle Ypres. J'émets déjà des hypothèses dessus mais ne sais pas si je dois les aborder ici au risque de perdre l'impatience de certains. Sachez juste que ce fut l'endroit où les gaz firent leur apparition donc, regardez bien le système d'aération du casque de Taillefer. ;)
Pour moi, ces deux tomes représentent la mise en place des personnages et des décors. A mon avis, le prochain tome enverra du lourd et du bon.
Je suis partie à la chasse des productions de Sieur Mandrafina et j'ai trouvé Dragger, - avec Sieur Trillo - et comme à chaque fois avec cet auteur je suis tombée sous le charme. Ce n'est peut-être que le dessinateur, mais on sent bien sa participation dans les scénarios, car toutes ses productions ont une marque particulière qui lui est propre, une certaine acidité mâtinée d'humour. On retrouve ce trait caractéristique dans cette petite série, trop courte à mon goût, mais il faudra bien s'en contenter.
Nous voici dans un monde post-apocalyptique où le désert a fini par tout recouvrir et où survivre devient presque impossible. Dragger est guide, il connaît ce monde comme personne, il aide des gens qui viennent le solliciter pour les mener ici ou là pour des raisons x ou y - que je vous laisse découvrir - dans des endroits toujours dangereux. Il vit avec une petite jeunette noire très jolie et à la langue bien pendue, ainsi qu'avec un vieil indien très malin. Ces trois là se serrent les coudes pour survivre. Les deux tomes forment des histoires courtes, de courts voyages à travers ce désert, mais le tout forme une histoire et la fin est… surprenante et dans le tragique, très drôle.
Le dessin est à la hauteur de Mandrafina, quoique les couleurs ne soient pas très belles. Mais on s'y fait, car les expressions et les postures des corps prennent le dessus sur ce défaut, qui au final n'est plus qu'un détail.
Le titre de cette BD ne m'attirait pas. Mais après avoir jeté un coup d'oeil aux planches, j'étais définitivement accroché.
Le dessin est en effet superbe ! Je ne pensais pas Riff Reb's capable d'un tel graphisme, lui qui m'avait habitué à un style plus "rock".
Dans cet album, chaque planche est une oeuvre impressionnante de soin, de détail et de classe. La colorisation monochrome ajoute encore à l'élégance de l'ensemble. Les décors de mers, de vieux gréements, de terres tropicales et les bouilles des pirates sont tous aussi réussis les uns que les autres.
C'est beau, carrément beau !
Le récit, quant à lui, est un long hommage à la carrière de gentilhomme de fortune, à ces hommes qui allaient chercher l'aventure, la richesse mais surtout la liberté à bord d'un navire, côtoyant des camarades de tous horizons et de toutes natures. Anecdotes, moments forts, racontars de vétérans, chasse au trésor, tout y est. Il n'y a pas de véritable intrigue de bout en bout mais plus une suite de saynètes racontées par un mousse depuis son enrôlement à bord jusqu'à son retour à terre. Quoiqu'il en soit, l'ensemble est savoureux, juste et très dépaysant.
Ceci dit, je remarque que l'auteur n'est vraiment pas tendre avec les femmes dans son récit. Bien rares sont celles qui en sortent indemnes. L'époque qui voulait ça ?
J'ai été épaté par le dessin et charmé par l'authenticité du récit.
Pour moi ce manga est de loin le plus prenant et accrocheur sur la scène du "hentai soft" actuel ! Malgré le fait que les dessins laissent un peu à désirer dans les premiers tomes, ce vide est rapidement comblé, et l'on ne fait qu'apprécier davantage l'histoire au fil des tomes. Car en effet si la trame scénaristique de cette série laisse clairement à désirer en premier lieu (pas de trame à proprement parler, en fait, mais plutôt une succession d'historiettes plus ou moins détachées les unes des autres ce qui est, d'après moi, assez déplaisant) elle ne fait que s'épaissir et s'amplifier au fil des tomes.
Autre petit point négatif cependant : bien que je ne suive la série que lors de sa sortie française, les derniers tomes que j'ai lus (à savoir les tomes 12, 13, 14 et 15) m'ont un peu déçu car ils avaient, ici encore, tendance à suivre une trame narrative moins rigoureuse.
Pour conclure, sachez que je recommande vivement cette série !
Cauvin, c’est entre autre le scénariste de 52 albums de Les Tuniques Bleues, de 40 Sammy, de 31 Les Femmes en blanc, de 26 L'Agent 212, de 25 Pierre Tombal, de 23 Cédric, de 21 Cupidon et de 15 Les Psy. Bref, sans trop m’avancer, il s’agit certainement de l’auteur le plus prolifique des éditions Dupuis.
Mais comme le dit si bien l’adage, "quantité ne rime pas toujours avec qualité". Pourtant, Cauvin est aussi capable de bonnes surprises. Mais pour cela, il faut remonter loin dans le temps (avant ma naissance, c’est dire !). Dans sa prime jeunesse, Cauvin a scénarisé un petit bijou de drôlerie mis en images par Claire Brétécher. "Les Naufragés", paru initialement dans le magasine Spirou puis édité en album par Glénat, est un concentré d’humour intemporel qui mélange avec bonheur dialogues drolatiques et clins d’œil un peu bateau. Sous forme de courts récits, on suit les (més)aventures d’un mousse un peu gauche (ou "mal à droit") qui provoque l’ire de son commandant. La chute est (presque) à chaque fois bien trouvée pour le plus grand plaisir de mes zygomatiques.
Bref, une belle découverte qui mériterait assurément une réédition.
Parasite est un seinen* culte, incontournable dans le genre sf/horreur.
Le thème d'Invasion of the Body Snatchers est intelligemment revisité.
La psychologie des personnages est bien développée, les rapports entre humains et parasites sont intéressants, ces derniers font preuve d'intelligence et s'interrogent sur leur nature, leur place dans la chaîne alimentaire terrestre...
Le style graphique et la mise en page sont un peu datés (la série a 20 ans), mais ça reste diablement efficace. L'auteur apporte aussi beaucoup d'attention au regard de ses personnages.
Pour l'anecdote : Cameron, grand fan de manga, s'est inspiré de ce titre pour la conception du T1000 dans le film Terminator 2 : Le Jugement dernier.
* manga pour adulte
Quel bijou découvert par hasard !
Le graphisme reprend le style graphique des illustrations islamiques autour de l’an mille. On retrouve comme fond de plan les décors également présents sur les enluminures médiévales des bibles monastiques. Le jardin d’Eden dessiné dans cet ouvrage est d’ailleurs reproduit exactement comme sur nombres d’enluminures musulmanes et chrétiennes reprenant fidèlement les paroles de la genèse et du cantique des cantiques (côté chrétien) et des premières sourates du coran (côté musulman). Vous l’aurez compris il est question ici au sein d’un décor venu d’un autre âge de conter une histoire avec les codes graphiques d’il y a 700 ans. Couleurs somptueuses avec des dessins simples mais tout à fait conformes à l’art islamique de l’âge d’or (avec moins d’or !).
Aparté : Pour ceux qui ne sont pas familiarisés et vu de très loin, le différend islamique originel remonte à la succession de Mahomet. Les chiites reconnaissent son cousin et font donc descendre la connaissance du coran par la descendance de Mahomet alors que les sunnites reconnaissent le califat. Les sunnites ont donc clos leur croyance avec la mort du prophète en ayant en charge de la faire vivre en mémoire tandis que les chiites comptent sur les descendants du prophète pour « interpréter » le coran dans la situation actuelle. D’où les lectures du coran : littérales pour les sunnites et interprétées pour les chiites. De ces courants va naître au VIIIème siècle la version spirituelle mystique de l’islam : le soufisme qui m’intéresse particulièrement.
Le scénario est magistral, il part des troubles du XIème siècle en Iran sur ce conflit fondateur entre chiite et sunnites.
Evidemment les luttes de pouvoir sont au cœur de ces conflits religieux et pour qui se pose des vrais questions sur le sens des textes au delà des actions humaines les actes sont parfois horrifiants : certains actes au nom d’un combat idéologique sont dans les actes contraires aux fondements de cette même idéologie. Ce paradoxe bien connu de toutes les religions est ici brillamment illustré dans un scénario qui pose les vraies questions et montre la position d’un « juste » face au fanatisme. Je ne vais pas détailler le scénario car il faut lire cet album, sachez que vous verrez la fuite d’un esprit libre qui se pose les questions traditionnelles du soufisme face à l’oppression d’un sunnisme idéologique. Le tout est d’autant plus réussi qu’il dévoile le cynisme du « cerveau » de l’instrumentalisation et de la radicalisation idéologique.
Jusqu’où peut-on aller pour faire passer sa conception religieuse et la faire croitre ? Une fois conscient des manipulations, des tenants et aboutissants, comment peut on vivre ? La vision tolérante du soufisme tranche avec l’obscurantisme de fanatiques… Voilà comment de l’âge d’or de l’islam qui voyait ses courants cohabiter et générer la plus brillante pensée intellectuelle mêlant sagesses antiques, sagesses orientales, sagesse judéo chrétienne et islam se confronter pour s’affiner mutuellement (ce qui générera la renaissance et la fin de l’obscurantisme chrétien à terme) on passera au fanatisme qui appauvrira considérablement l’islam au point d’en faire aujourd’hui dans certains yeux occidentaux un danger pour la civilisation… triste évolution
Cette BD est donc un bijou graphique et scénaristique qui cerne parfaitement les origines du fanatisme et ses clés. En prendre conscience c’est ouvrir la porte à un malaise qui change radicalement notre vue du quotidien, pouvons nous y survivre ou du moins comme avant ?
A lire, et acheter sans modération. Attention toutefois l’album ne décroche pas la note maximale car il me parait assez difficile d’accès pour qui n’est pas familiarisé aux courants religieux, à la spiritualité et à la philosophie.
Marvel zombies s'annonçait pour moi comme une série atypique et fun. Et, autant le dire de suite, je ne suis pas déçu !
Les dessins sont assez soignés mais j'ai une nette préférence pour le deuxième tome avec Ash d'evil dead, où le dessin est plus propre et où les mimiques d'Ash sont vraiment bien faites.
Les tomes 1 et 3, qui ne forment qu'une seul histoire, sont assez sympathiques dans le fait que l'on retrouve des super-héros conscients de leur nouveau statut de zombies et qui ne peuvent résister à cette soif de chaire fraiche ! Le tome 2 est beaucoup plus fun, du délire à l'état pur où le héros d'Evil Dead se retrouve dans l'univers Marvel pour retrouver un livre.
Niveau scénario, il ne faut pas chercher bien loin mais, lorsqu'on aime les zombies comme moi (fan de Romero), on se laisse facilement emporter dans ces histoires rocambolesques.
J'ai quand même une préférence pour le tome 2 qui ne se prend pas du tout au sérieux et qui l'assume totalement !
Bref, pour tous ceux qui ont envie de lire des histoires de zombies sans se prendre la tête et sans se la laisser prendre par d'éventuels zombies...
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Alpha... directions / Beta... civilisations/Gamma... visions
Je ne suis pas vraiment surpris par ce monumental recueil de Jens Harder car j’avais lu « Leviathan » auparavant. Il y excellait déjà graphiquement en bichromie. Les références y étaient également nombreuses. Mais « Alpha … Directions » est un tout autre projet, le plus ambitieux des projets connus dans le monde du 9ème art. En fait de projet, il s’agit d’une première étape d’un vaste projet qui en comptera trois. Pour les deux autres étapes, on ne devrait plus avoir un gros volume comme pour Alpha mais respectivement deux tomes pour permettre des sorties plus rapprochées. Pour en revenir à ce premier volet : il est superbe dès le premier abord. La couverture en jette et la qualité du produit se vérifie dès le premier coup d’œil. L’objet est lourd avec ses 350 pages, certains le trouveront cher mais il n’en est rien comparé aux BD 48 pages grand format classique qui tourne autour des 13 euros soit seulement 3 fois moins cher pour 7 fois moins de pages …. La BD est organisée en chapitre et sous chapitres reconnaissables par leurs propres couleurs utilisées à merveille en bichromie. Beaucoup de symboles ou de reproductions de tableaux, schémas, dessins et autres, agrémentent le propos. Il n’est pas toujours aisé de faire la corrélation avec ces références artistiques, religieuses ou scientifiques provenant d’autres époques. Mais c’est structuré et réfléchit, en y mettant du sien on en comprend une bonne partie. La lecture demande rapidement de la concentration car l’on commence par un premier gros chapitre : l’univers. C’est aussi conceptuel que rigoureux. L’auteur joue sur les échelles de temps et de tailles, allant de l’infini vers la Terre. S’en suivent les chapitres cryptozoïque, paléozoïque, mésozoïque et cénozoïque. Chaque sous chapitre est ponctué sur une page par un index temporel relatant les étapes et les évènements importants. L’auteur a glissé quelques petites cases en hommage au cinéma, à la BD, aux dessins animés, etc. L’ensemble est très sérieux quand même. Les quelques textes off offrent des légendes mais il reste beaucoup de non dits, il faut observer et interpréter les dessins. Je conseille une lecture fractionnée. Le début demande une petite adaptation et quelques efforts, ensuite les pages défilent de plus en plus vite. En l’état, ce projet se révèle être une merveille. J’ai hâte de voir la suite sortir. Le seul défaut de cet ouvrage concerne son accessibilité. Il est trop complexe pour les plus jeunes. Mais avec un peu de patience, ils seront récompensés. Un énorme coup de cœur. Je suis heureux de faire mon millième avis sur cette BD hors norme.
Le Feul
Très bonne surprise que cette trilogie du Feul. D'ailleurs, je ne comprends pas que cette Bd soit si méconnue. Tous les éléments sont réunis pour les amoureux du genre fantasy. Une histoire qui tient la route, très bien même, une quête envoutante pour découvrir l'origine du mal nommé le Feul. De plus, le scénariste nous offre une vision des différences culturelles qui nous fait réfléchir. Côté dessins, ils sont fidèles au genre, sans excès en tout genre, le sang ne coule pas à flot, mais l'action est bien présente. Que dire de plus, lisez cette trilogie, elle vaut le coup !
Les Sentinelles
Bien, alors pour ma part, je découvre autant le scénariste que le dessinateur. Et merci de ne pas me jeter la première pierre, des BD, il y en a des milliers et personne ne peut dire les avoir toutes lues. Donc, voici mon avis sur une BD découverte par hasard en cherchant le tome 3 de Croisade... Ce que j'ai aimé dans cette histoire, c'est d'une part ce côté fantastique et d'autre part comme cela est si bien expliqué à la fin de la réédition du premier tome : ça apporte ce que les archives cinématographiques et photographiques d'époque ne montrent pas : la boucherie et la barbarie. Certes on a pu voir des cadavres en photo ou en vidéo mais là c'est vraiment explicite. L'horreur de la pire guerre que l'Humain a créée est présent. Ensuite, et parce que j'écris actuellement un livre se déroulant à cette période, il ne faut pas oublier que 14-18 a apporté de grandes avancées sur de nombreux domaines : chirurgie reconstructrice, armes, équipement de protection, véhicules, etc. Bien sûr, il est assez drôle de voir la pile au radium en sachant qu'à l'époque personne ne savait que la radioactivité était nocive. Les Curie en sont morts. Mais c'est de la SF alors autant jouer le jeu et puis, un truc qui vient de notre Europe ne peut être que louable. Après Captain America, voici le Lieutenant Taillefer. Je pense sincèrement que c'est une merveilleuse idée que d'imaginer cette histoire. Les dessins reprennent bien le classique de la SF donc rien à redire dessus. Même, je préfère ça aux nouvelles techniques pour CE sujet. Le prochain tome s'appelle Ypres. J'émets déjà des hypothèses dessus mais ne sais pas si je dois les aborder ici au risque de perdre l'impatience de certains. Sachez juste que ce fut l'endroit où les gaz firent leur apparition donc, regardez bien le système d'aération du casque de Taillefer. ;) Pour moi, ces deux tomes représentent la mise en place des personnages et des décors. A mon avis, le prochain tome enverra du lourd et du bon.
Dragger
Je suis partie à la chasse des productions de Sieur Mandrafina et j'ai trouvé Dragger, - avec Sieur Trillo - et comme à chaque fois avec cet auteur je suis tombée sous le charme. Ce n'est peut-être que le dessinateur, mais on sent bien sa participation dans les scénarios, car toutes ses productions ont une marque particulière qui lui est propre, une certaine acidité mâtinée d'humour. On retrouve ce trait caractéristique dans cette petite série, trop courte à mon goût, mais il faudra bien s'en contenter. Nous voici dans un monde post-apocalyptique où le désert a fini par tout recouvrir et où survivre devient presque impossible. Dragger est guide, il connaît ce monde comme personne, il aide des gens qui viennent le solliciter pour les mener ici ou là pour des raisons x ou y - que je vous laisse découvrir - dans des endroits toujours dangereux. Il vit avec une petite jeunette noire très jolie et à la langue bien pendue, ainsi qu'avec un vieil indien très malin. Ces trois là se serrent les coudes pour survivre. Les deux tomes forment des histoires courtes, de courts voyages à travers ce désert, mais le tout forme une histoire et la fin est… surprenante et dans le tragique, très drôle. Le dessin est à la hauteur de Mandrafina, quoique les couleurs ne soient pas très belles. Mais on s'y fait, car les expressions et les postures des corps prennent le dessus sur ce défaut, qui au final n'est plus qu'un détail.
A bord de l'Etoile Matutine
Le titre de cette BD ne m'attirait pas. Mais après avoir jeté un coup d'oeil aux planches, j'étais définitivement accroché. Le dessin est en effet superbe ! Je ne pensais pas Riff Reb's capable d'un tel graphisme, lui qui m'avait habitué à un style plus "rock". Dans cet album, chaque planche est une oeuvre impressionnante de soin, de détail et de classe. La colorisation monochrome ajoute encore à l'élégance de l'ensemble. Les décors de mers, de vieux gréements, de terres tropicales et les bouilles des pirates sont tous aussi réussis les uns que les autres. C'est beau, carrément beau ! Le récit, quant à lui, est un long hommage à la carrière de gentilhomme de fortune, à ces hommes qui allaient chercher l'aventure, la richesse mais surtout la liberté à bord d'un navire, côtoyant des camarades de tous horizons et de toutes natures. Anecdotes, moments forts, racontars de vétérans, chasse au trésor, tout y est. Il n'y a pas de véritable intrigue de bout en bout mais plus une suite de saynètes racontées par un mousse depuis son enrôlement à bord jusqu'à son retour à terre. Quoiqu'il en soit, l'ensemble est savoureux, juste et très dépaysant. Ceci dit, je remarque que l'auteur n'est vraiment pas tendre avec les femmes dans son récit. Bien rares sont celles qui en sortent indemnes. L'époque qui voulait ça ? J'ai été épaté par le dessin et charmé par l'authenticité du récit.
Love junkies
Pour moi ce manga est de loin le plus prenant et accrocheur sur la scène du "hentai soft" actuel ! Malgré le fait que les dessins laissent un peu à désirer dans les premiers tomes, ce vide est rapidement comblé, et l'on ne fait qu'apprécier davantage l'histoire au fil des tomes. Car en effet si la trame scénaristique de cette série laisse clairement à désirer en premier lieu (pas de trame à proprement parler, en fait, mais plutôt une succession d'historiettes plus ou moins détachées les unes des autres ce qui est, d'après moi, assez déplaisant) elle ne fait que s'épaissir et s'amplifier au fil des tomes. Autre petit point négatif cependant : bien que je ne suive la série que lors de sa sortie française, les derniers tomes que j'ai lus (à savoir les tomes 12, 13, 14 et 15) m'ont un peu déçu car ils avaient, ici encore, tendance à suivre une trame narrative moins rigoureuse. Pour conclure, sachez que je recommande vivement cette série !
Les Naufragés
Cauvin, c’est entre autre le scénariste de 52 albums de Les Tuniques Bleues, de 40 Sammy, de 31 Les Femmes en blanc, de 26 L'Agent 212, de 25 Pierre Tombal, de 23 Cédric, de 21 Cupidon et de 15 Les Psy. Bref, sans trop m’avancer, il s’agit certainement de l’auteur le plus prolifique des éditions Dupuis. Mais comme le dit si bien l’adage, "quantité ne rime pas toujours avec qualité". Pourtant, Cauvin est aussi capable de bonnes surprises. Mais pour cela, il faut remonter loin dans le temps (avant ma naissance, c’est dire !). Dans sa prime jeunesse, Cauvin a scénarisé un petit bijou de drôlerie mis en images par Claire Brétécher. "Les Naufragés", paru initialement dans le magasine Spirou puis édité en album par Glénat, est un concentré d’humour intemporel qui mélange avec bonheur dialogues drolatiques et clins d’œil un peu bateau. Sous forme de courts récits, on suit les (més)aventures d’un mousse un peu gauche (ou "mal à droit") qui provoque l’ire de son commandant. La chute est (presque) à chaque fois bien trouvée pour le plus grand plaisir de mes zygomatiques. Bref, une belle découverte qui mériterait assurément une réédition.
Parasite
Parasite est un seinen* culte, incontournable dans le genre sf/horreur. Le thème d'Invasion of the Body Snatchers est intelligemment revisité. La psychologie des personnages est bien développée, les rapports entre humains et parasites sont intéressants, ces derniers font preuve d'intelligence et s'interrogent sur leur nature, leur place dans la chaîne alimentaire terrestre... Le style graphique et la mise en page sont un peu datés (la série a 20 ans), mais ça reste diablement efficace. L'auteur apporte aussi beaucoup d'attention au regard de ses personnages. Pour l'anecdote : Cameron, grand fan de manga, s'est inspiré de ce titre pour la conception du T1000 dans le film Terminator 2 : Le Jugement dernier. * manga pour adulte
Le Sourire des Marionnettes
Quel bijou découvert par hasard ! Le graphisme reprend le style graphique des illustrations islamiques autour de l’an mille. On retrouve comme fond de plan les décors également présents sur les enluminures médiévales des bibles monastiques. Le jardin d’Eden dessiné dans cet ouvrage est d’ailleurs reproduit exactement comme sur nombres d’enluminures musulmanes et chrétiennes reprenant fidèlement les paroles de la genèse et du cantique des cantiques (côté chrétien) et des premières sourates du coran (côté musulman). Vous l’aurez compris il est question ici au sein d’un décor venu d’un autre âge de conter une histoire avec les codes graphiques d’il y a 700 ans. Couleurs somptueuses avec des dessins simples mais tout à fait conformes à l’art islamique de l’âge d’or (avec moins d’or !). Aparté : Pour ceux qui ne sont pas familiarisés et vu de très loin, le différend islamique originel remonte à la succession de Mahomet. Les chiites reconnaissent son cousin et font donc descendre la connaissance du coran par la descendance de Mahomet alors que les sunnites reconnaissent le califat. Les sunnites ont donc clos leur croyance avec la mort du prophète en ayant en charge de la faire vivre en mémoire tandis que les chiites comptent sur les descendants du prophète pour « interpréter » le coran dans la situation actuelle. D’où les lectures du coran : littérales pour les sunnites et interprétées pour les chiites. De ces courants va naître au VIIIème siècle la version spirituelle mystique de l’islam : le soufisme qui m’intéresse particulièrement. Le scénario est magistral, il part des troubles du XIème siècle en Iran sur ce conflit fondateur entre chiite et sunnites. Evidemment les luttes de pouvoir sont au cœur de ces conflits religieux et pour qui se pose des vrais questions sur le sens des textes au delà des actions humaines les actes sont parfois horrifiants : certains actes au nom d’un combat idéologique sont dans les actes contraires aux fondements de cette même idéologie. Ce paradoxe bien connu de toutes les religions est ici brillamment illustré dans un scénario qui pose les vraies questions et montre la position d’un « juste » face au fanatisme. Je ne vais pas détailler le scénario car il faut lire cet album, sachez que vous verrez la fuite d’un esprit libre qui se pose les questions traditionnelles du soufisme face à l’oppression d’un sunnisme idéologique. Le tout est d’autant plus réussi qu’il dévoile le cynisme du « cerveau » de l’instrumentalisation et de la radicalisation idéologique. Jusqu’où peut-on aller pour faire passer sa conception religieuse et la faire croitre ? Une fois conscient des manipulations, des tenants et aboutissants, comment peut on vivre ? La vision tolérante du soufisme tranche avec l’obscurantisme de fanatiques… Voilà comment de l’âge d’or de l’islam qui voyait ses courants cohabiter et générer la plus brillante pensée intellectuelle mêlant sagesses antiques, sagesses orientales, sagesse judéo chrétienne et islam se confronter pour s’affiner mutuellement (ce qui générera la renaissance et la fin de l’obscurantisme chrétien à terme) on passera au fanatisme qui appauvrira considérablement l’islam au point d’en faire aujourd’hui dans certains yeux occidentaux un danger pour la civilisation… triste évolution Cette BD est donc un bijou graphique et scénaristique qui cerne parfaitement les origines du fanatisme et ses clés. En prendre conscience c’est ouvrir la porte à un malaise qui change radicalement notre vue du quotidien, pouvons nous y survivre ou du moins comme avant ? A lire, et acheter sans modération. Attention toutefois l’album ne décroche pas la note maximale car il me parait assez difficile d’accès pour qui n’est pas familiarisé aux courants religieux, à la spiritualité et à la philosophie.
Marvel zombies
Marvel zombies s'annonçait pour moi comme une série atypique et fun. Et, autant le dire de suite, je ne suis pas déçu ! Les dessins sont assez soignés mais j'ai une nette préférence pour le deuxième tome avec Ash d'evil dead, où le dessin est plus propre et où les mimiques d'Ash sont vraiment bien faites. Les tomes 1 et 3, qui ne forment qu'une seul histoire, sont assez sympathiques dans le fait que l'on retrouve des super-héros conscients de leur nouveau statut de zombies et qui ne peuvent résister à cette soif de chaire fraiche ! Le tome 2 est beaucoup plus fun, du délire à l'état pur où le héros d'Evil Dead se retrouve dans l'univers Marvel pour retrouver un livre. Niveau scénario, il ne faut pas chercher bien loin mais, lorsqu'on aime les zombies comme moi (fan de Romero), on se laisse facilement emporter dans ces histoires rocambolesques. J'ai quand même une préférence pour le tome 2 qui ne se prend pas du tout au sérieux et qui l'assume totalement ! Bref, pour tous ceux qui ont envie de lire des histoires de zombies sans se prendre la tête et sans se la laisser prendre par d'éventuels zombies...