Les derniers avis (8493 avis)

Par Chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Voyage des Pères
Le Voyage des Pères

Voilà une nouvelle belle surprise de cette rentrée. L'auteur de Toxic planet , série d'ailleurs que je n'ai pas lu, nous livre ici un premier tome d'une excellente facture ! Tout dedans fait preuve d'une grande justesse. Pourtant, le sujet abordé par les temps qui court est osé, voir risqué. La religion. Dans les guerres stupides qui se déroulent aujourd'hui, dans les crises que le moindre dessin réussit à provoquer, oser encore caricaturer et rire de la religion est une belle chose. D'autant plus belle lorsqu'elle est réaliser de cette façon. Nous abordons ainsi l'histoire de Jésus, fils de Dieu, ou non, par un nouveau coté, celui des pères des apôtres qui voient leurs fistons quitter le foyer familial pour suivre un inconnu qui soit disant fait des miracles. L'humour est très bien dosé, j'ai même pouffé de rire par moment, ce qui est extrêmement rare pour moi surtout en lisant une BD. Le scénario par son coté autre bout de la lorgnette est bien conçu, laissant cependant un vaste champs à la libre interprétation et au détournement des textes d'origine. Le dessin est tout aussi agréable. Clair, lisible. Le trait lui aussi caricatural se marie (et Joseph ?) parfaitement au ton du scénario et fournit un tout homogène et efficace. Avec tous les auteurs qui aujourd'hui ont un trait trop réel, ou trop édition soleil, le trait personnel de David Ratte est une vraie bouffée d'oxygène. Bref, ceci est un album qui transforme l'essai haut la main et que je ne peux que recommander vivement.

05/10/2007 (modifier)
Par nbotti
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Exploits de Yoyo
Les Exploits de Yoyo

Je suis fan de Yann et j'ai vraiment adoré cette petite série avec ses personnages attachants (Yoyo est excellent !) et son histoire tout en clins d'oeils historiques (normal avec Yann) et en provo. C'est de la fausse BD pour enfant. Le dessin de Le Gall est volontairement trompeur et ça fait partie du charme de cette série. Le scénario est particulièrement réussi dans "Les Sirènes de Wall Street". Une belle série originale et audacieuse qui aurait mérité une prolongation. Vraiment culte.

05/10/2007 (modifier)
Par wanda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mac Steel
Mac Steel

Complètement décalé, à mourir de rire. Un reportage sur un acteur minable d'Hollywood. A ne pas mettre entre les mains des plus jeunes, certaines scènes frôlent la dogophilie... Indispensable dans toute bibliothèque qui se respecte, dommage que la couverture soit horrible.

04/10/2007 (modifier)
Par Neyth
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Blacksad
Blacksad

Attention, monument de la bande dessinée en perspective, c'est tout simplement énorme. Rarement ai-je eu l'occasion d'admirer un si beau travail, tout est calculé, pensé, retravaillé, pas étonnant que les albums soit ainsi espacés de plus de deux ans (à quand le 4ème tome d'ailleurs ?). Le dessin tout d'abord, car comment ne pas être attiré par une telle virtuosité ? C'est fort, très fort. De la couleur, qui si elle n'est pas toujours au top, Guarnido avouant lui-même que ce n'est pas sa tasse de thé, est tout de même dans l'ensemble, incroyable, d'une rare justesse, offrants des ambiances rares et précieuses. Mais que dire du trait ? D'une expressivité tout bonnement grandiose, il donne vie à ses personnages comme je n'ai jamais eu l'occasion de voir dans une bande dessinée quel que soit son format. Des visages à la posture, tout est terriblement réel et naturel, un modèle du genre que tout aspirant dessinateur de BD devrait étudier de près. Non vraiment, chapeau bas c'est du Grand Art, on oublie bien vite que les personnages sont des animaux tant ils débordent de naturel et de charisme. Passons au scénario, devant un dessin aussi maîtrisé, difficile pour le scénariste d'être à la hauteur, et pourtant Canales y parvient. Si le premier tome se veut une introduction, les deux autres sont très efficaces, et sont parvenus à me faire totalement oublier que le support que je lis n'a qu'une cinquantaine de pages. Bravo Monsieur Canales vont êtes un vrai orfèvre qui sublimez brillamment le magnifique travail de Guarnido (et oui je suis de ceux pour qui la BD est avant tout un objet graphique). Vous l'aurez compris, achat conseillé, même nécessaire, franchement c'est le genre de BD que l'on se doit, à défaut d'acheter, de lire au moins une fois si l'on prétend aimer ce genre. Et dire que je n'aime pas le polar… Dessin : 5/5 ; Scénario 4.75

03/10/2007 (modifier)
Par Vallet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La IIe Rédemption
La IIe Rédemption

Difficile à trouver cet album, mais quand on l'a... difficile à lâcher, parce qu'un poil court. On peut aimer ou détester le côté peut-être un peu moralisateur en imaginant que le scénariste se cache derrière le thème du voyage temporel... mais bon ! Trouvailles et trait soigné sont à tous les étages, j'ai rencontré le dessinateur, il a promis un Tome 2 (suite et fin) à la hauteur... j'attends !

03/10/2007 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lou !
Lou !

Une mouflette pour héroïne, des couleurs façon « bocal de friandises », un petit coeur ponctuant l‘exclamation du titre et un prix jeunesse décroché à Angoulême 2005 : Euh, faudrait voir à pas trop m’la faire. Cette bande dessinée, c’est carrément pour les kids à l’esprit fleur bleue ! Et vous cherchez quoi, bande de comploteurs, avec ces avis tout pleins de louanges ? À me forcer la main les yeux ?!… Mille mercis, je vous aime tous ! Lou ! est une gourmandise. Et sa portée est à des lieues du rose bonbon. J’adore ! Les personnages sont ultra attachants. J’ai de la tendresse pour cette maman infantile qui inverse le rapport filial. La complicité avec sa fille est telle, qu’on la voit plus comme une grande sœur. Et si elle se réfugie souvent derrière sa console de jeu pour s’évader du quotidien, on devine derrière ce comportement immature, la jeune mère qui s’est consacrée corps et âme. Maintenant que Lou s’émancipe, elle revit une fin d’adolescence que la vie a un peu tronquée. Comment lui en vouloir ? La mamie est également touchante. Gavant ses benjamines de remarques acerbes, de critiques agaçantes, d’histoires de varices, et de choux de Bruxelles, elle cache derrière une dureté et une autorité de façade, cette énorme tendresse qu’elle ne peut ou n’ose exprimer que par petites « vacheries ». Peut-être un défaut de sa génération, de l’héritage d’un passé, d’un temps où il était de meilleur ton de refréner tout épanchement sentimental. J’espère que les prochains tomes donneront l’occasion d’en apprendre un peu plus sur son histoire. Et Lou, enfin. Charmante petite blondinette, rayon de soleil, qui, du haut de ses 12 ans, n’est pas tellement différente des fillettes de son âge. Sans être fashion victime, elle aime les fringues (qu’elle confectionne elle-même), elle est accroc au portable, elle supporte plus qu’elle aime l’école et s’éveille doucement aux sentiments amoureux. Timide, intelligente et rêveuse, elle n’en a pas moins les pieds sur terre quand il s’agit, entre autres, de trouver avec l’aide de sa meilleure amie Mina, un prince charmant pour sa maman. Cette adorable frimousse nous dévoile son univers. Autour de ce trio, gravite une galerie croustillante. Les copines, les petits copains, le voisin d’en face, le papa fugueur, la concierge et bien d’autres encore. Julien Neel, de son coup de crayon à la fois doux, expressif et résolument moderne, nous croque leurs quotidiens en un régal de planches aux nuances pastel. Une ribambelle de saynètes qui, loin de viser un ton exclusivement humoristique, varient les chutes et les émotions, nous abandonnant, c’est selon, rigolard, réfléchi, ému, rêveur, philosophe, mélancolique ou poète. Cette structure narrative de type « un gag par page » (qui acquiert plus de flexibilité et de fluidité dans les opus 2 et 3) peut, dans sa forme la plus stricte, aboutir à un ensemble sans liant, plus ou moins incohérent. Ici, c’est tout le contraire. Au-delà de la succession de scènes, c’est bien un délicieux récit continu que l’on suit. Mieux, on assiste à l’évolution des protagonistes, ils vieillissent et grandissent. Devant nos mirettes complices et privilégiées, c’est leurs vies qui se construisent. Cette série m’a littéralement avalé ! L’onirisme subtilement édulcoré qui s’en dégage m’a déconnecté de la réalité. Par cet aspect, elle me fait beaucoup penser à Koma. Une merveille ! Quatre étoiles et demie en attendant la suite…

02/10/2007 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Grand Jeu
Le Grand Jeu

Un régal, ce premier tome pose bien les bases de la série, ça va vite (presque trop, j'aurais aimé que certains points soient plus développés, mais il reste 2 tomes). Les précepts mis en place dans le scénario sont bien vus et permettent de développer un univers on ne peut plus ouvert pour la suite de l'histoire. Le premier tome fraichement lu, j'ai déjà hâte de lire la suite. Le dessin est bon, classique pour ce type de productions mais efficace, et c'est bien ce qu'on lui demande. Je ne vois pas vraiment de défauts si ce n'est un scénario très dense, ne perdant pas de temps sur certains détails. Il sent bon ce triptyque. :-) 26/10/2010 : pas lu les tomes suivants, en attendant je baisse à 3/5 et je retire l'achat conseillé en raison du rajout d'un 4ème tome qui m'a fait revendre mon 1er tome. J'attendrai un éventuel emprunt.

02/10/2007 (modifier)
Par Pacman
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Travis Karmatronics
Travis Karmatronics

Comme l'aviseur précédent, j'ai découvert "Travis Karmatronics" avec le tome huit de la série. J'avais été un peu refroidi par Carmen+Travis - les Récits, que je n'avais vraiment pas aimé, mais pour le coup je me trompais lourdement. J'adore le ton de cette série. Le monde virtuel est un modèle de créativité. En plus, Pacman, comme on pourrait s'en douter, est un de mes personnages de bd favori. Et là, dans la toile, on le sent, comment dire... libre. Bon, le problème, c'est que j'apprends par ailleurs qu'il n'y aura certainement pas de suite. Ca laisse tout de même un petit goût d'inachevé... Vraiment dommage.

01/10/2007 (modifier)
Par Altaïr
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La vie passionnée de Thérèse d'Avila
La vie passionnée de Thérèse d'Avila

Rah, j'adore ce que faisait Claire Brétécher dans les années 60-70 ! On ne voit plus de nos jours de BDs humoristiques d'un tel mordant. Sans compter que la satyre de la religion semble être un sujet tabou en BD : il suffit de voir le thème "spiritualité et religion" de ce merveilleux site pour s'en convaincre... Claire Brétécher éssuiera d'ailleurs de fortes désapprobations du lectorat du "nouvel oservateur" où sont parues certaines de ces planches. S'inspirant de faits réels de la vie de Thérèse d'Avila (son amitié avec Jean de la Croix, sa passion pour la vie des martyrs quand elle était petite, sa santé précaire, sa boulimie d'écriture, son côté "batisseuse de couvents"), Brétécher nous prouve qu'en fait la Sainte était sans doute une femme (très) libérée, féministe avant l'heure, dotée d'un sens aigü des affaires... Un portrait de femme attachant, décalé et hilarant, plein de sous-entendus sexuels qui devaient faire rougir les lecteurs de "Pilote" qui lisaient le début de ses aventures au côté de celles d'Astérix et Valérian à l'époque ! Pour beaucoup de gens, les BDs de Claire Brétécher de cette période (je pense notamment aux Frustrés) sont très datées. Pourtant, je trouve qu'elles n'ont rien perdu de leur actualité, et même s'il est moins "à la mode" de traiter de ces thèmes, ils n'en perdent pas leur acuité pour autant. En tous cas, "la vie passionnée de Thérèse d'Avila" trouve un écho chez moi, et me fait littéralement mourir de rire (sauf la dernière histoire de l'album, beaucoup moins drôle).

01/10/2007 (modifier)
Par Adrien
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Lendemains de cendres
Lendemains de cendres

Lorsque que le neuvième art mélange Histoire et fiction, il est patent que l'impact est juste et puissant. La division des événements historiques par le biais des cases permet de s'attarder sur des parcelles de vie, ancrées dans une réalité vécue. A jamais, la bande dessinée nous fait preuve de son efficience lorsqu'elle devient un moyen pour une fin historique. Elle est mémoire, elle devient peu à peu une nouvelle arme contre l'ineffable de l'Histoire. Sera, qui signe ici la fin d'un cycle sur la dictature des Khmers Rouges au Cambodge, s'installe avec ferveur et raison au niveau du panthéon des témoins de l'Histoire par le crayon, avec autant de puissance qu'un Art Spiegelman. Ce livre de 120 planches est une merveille de l'art séquentiel, Sera nous plonge par l'intensité d'une narration frivole et multi langues dans les décombres d'un pays bouleversé. Il parcourt avec brio les degrés de l'âme humaine, de ces hommes et de ces femmes, qui représentent une humanité meurtrie, désenchantée et écorchée. La narration se mêle avec le documentaire, le dessinateur s'insère avec omniprésence dans son récit, comme pour s'allier avec ses personnages, comme pour nous prouver qu'il prouve. Les personnages, chez Sera, sont des reflets de tous les hommes, de nous tous qui devons comprendre et ne pas oublier que l'homme est capable du pire. Les personnages nous fixent du regard, ils sont multiples, mais jamais anonymes car centrés dans l'image. Ils nous prennent comme témoins, comme porteurs d'une mémoire qui ne doit jamais disparaître. On les sent vivre. Là est l'art de Sera, les personnages transcendent la feuille de papier, ils sont opaques, on sent une existence et une vie, ils semblent réels. C'est pourquoi, incontestablement, ce livre est bouleversant. On ressent l'horreur et la puanteur de la terre, on entend les sons, le vent silencieux, le cliquetis des armes. Lendemains de cendres est une synesthésie, une prouesse de la bande dessinée. Chaque case est un délice visuel, les techniques se mélangent et s'épousent. Essentielle et singulière, cette oeuvre incontournable de Sera est un cri de renaissance pour un neuvième art, trop souvent en manque de perfection.

30/09/2007 (modifier)