Les derniers avis (9292 avis)

Par Miranda
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Chicanos
Chicanos

Encore une réussite de Trillo/Risso ! Les auteurs nous offrent ici l'histoire d'une petite mexicaine au physique très particulier et qui est incroyablement attachante. Qu'elle soit détective privé peut paraître assez déstabilisant : comment un petit bout de femme comme elle pourrait faire ce métier ?! Au fil des pages la réponse nous est révélée… Elle n'a pas de chance Alejandrina et souvent sa gentillesse la plonge dans des histoires dont elle se serait bien passée, mais elle est débrouillarde, réaliste et pleine de ressources. Elle trouve toujours une solution acceptable pour tout le monde et s'en tire avec plus ou moins de dégâts. Sa forte personnalité est un vrai régal : elle a de l'humour, de la répartie et une autocritique croustillante. Ses aventures sentimentales sont sporadiques, chaotiques et difficiles dû à son physique ingrat : ses petites jambes maigrelettes et ses seins énormes. Et lorsque enfin le "bonbon" alléchant pointe son nez, elle ne le reconnaît pas, évidemment, étant habituée à une indifférence totale. Mais pourquoi cette fin ? Pourquoi ?!

05/02/2009 (modifier)
Par cac
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Israël - Palestine, entre guerre et paix
Israël - Palestine, entre guerre et paix

Une bande dessinée sur le conflit israélo-palestinien. On me dira que ce n'est pas la première et ce ne sera certainement pas la dernière. Le point de vue original ici est qu'Uri Fink est israélien, il vit avec sa famille dans la peur des attentats terroristes, au quotidien. C'est d'ailleurs ce qui est mis en exergue en 4ème de couverture : "Joe Sacco a passé quelques semaines dans cette région ; moi j'y vis". Et il est clair que ce point de vue est intéressant, car cet argument se suffit à lui-même. Certes Joe Sacco a vécu sa réalité du conflit et on peut penser ce qu'on veut de ces bd reportages telles que Palestine. Uri Fink donne une autre vision et elle n'est pas pro-israélienne du tout contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord. Je trouve son avis très éclairé sur la situation politique qu'il vit depuis toujours. C'est d'ailleurs un homme avec un certain recul qui sait analyser et revoir ses opinions. L'album n'est pas une unique histoire mais une sorte de compilation de différentes périodes de la vie de l'auteur et d'anecdotes diverses. On y découvre son passage dans l'armée, ses relations de famille, mais aussi la politique et ses discussions avec son ami qui n'a pas les mêmes positions que lui. Il parle également des médias et l'image qu'ils imposent à la masse populaire. On trouve aussi des courts passages bien marrants "Israël pour les nuls". Dans l'un d'eux l'auteur se moque gentiment car le pays n'a pas d'identité nationale tel qu'un hymne ou une spécialité culinaire qui lui serait intrinsèque sans qu'elle ait une origine étrangère. Le dessin est très appréciable. Il est très inspiré des comics américain. Les bouilles des personnages sont rondes, la mise en page est libre et sans case, le tout en noir et blanc. Comme il l'évoque dans l'album, l'auteur dévorait les comics de super héros étant gamin. Uri Fink inconnu pour ma part jusqu'à maintenant est une vraie star de la bande dessinée dans son pays à en croire la présentation de l'éditeur. Rien d'étonnant et je ne peux qu'avoir envie d'en lire plus de son travail. C'est bien écrit, le dessin passe bien, l'ensemble est instructif et divertissant car malgré le climat de guerre qui l'entoure, l'auteur fait semble-t-il preuve de beaucoup d'optimisme et l'humour est souvent présent au fil des pages.

04/02/2009 (modifier)
Couverture de la série Lulu Femme Nue
Lulu Femme Nue

Fantastique diptyque que ce Lulu femme nue ! Comme souvent avec Etienne Davodeau, tout démarre d’une réaction décalée face à une situation quotidienne. Ici, Lulu, personnage central du récit, décide de tout plaquer après un échec lors d’un entretien d’embauche. Adieu mari, enfants, confort et sécurité, bonjour l’aventure. Cette errance nous sera contée par son entourage, réuni pour une raison qui ne s’éclairera qu’au fil du récit. Cette narration est, tour à tour, simple, humaine, intrigante, émouvante, drôle, touchante. Davodeau joue constamment sur le fil du rasoir, son récit peut à tout instant verser dans le grotesque, dans le caricatural et, pourtant, jamais ce n’est le cas. Non, simplement, je suis touché par ses personnages aussi improbables que proches de moi, aussi décalés qu’anodins. Cette écriture très fine, tant dans l’art de dresser des portraits que dans celui de distiller un suspense, est l’atout principal du récit. Pour une fois, le dessin n’est pas en reste ! D’habitude, l’artiste se contente d’illustrer ses récits, mais, depuis Chute de Vélo, Davodeau a réussi à imposer son style dépouillé et à lui insuffler un charme réel qui tient dans l’adéquation entre la simplicité du trait et l’humanité des histoires. La colorisation pastel enrobe l’objet d’une nouvelle couche de douceur. Finalement, mon seul problème est de savoir si je vais accorder un 4 ou un 5 à cette œuvre. Franchement bien, cette bande dessinée l’est, assurément. A-t-elle le potentiel pour devenir culte ? Marquera t’elle l’histoire de la bande dessinée ? Je suis en tous les cas convaincu qu’elle marquera une étape importante dans la carrière d’Etienne Davodeau … et comme je considère Davodeau comme l’une des personnalités les plus intéressantes de la bande dessinée actuelle, je tranche définitivement pour le « culte ».

04/02/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Petites coupures
Petites coupures

Encore une fois le couple Incardona/Gravé a sévi et nous jette tout son talent à la figure. Pour la deuxième fois - après le fabuleux Fausse Route - l'outil informatique est ici aussi somptueusement utilisé, les jeux de lumières sont époustouflants et les contrastes ahurissants. Les années quarante nous sont fidèlement rendues : les belles voitures, les jolies femmes très féminines, les vieilles caméras ; sur le ring l'ambiance est oppressante et lourde, les projecteurs jettent leur lumière aveuglante sur les boxeurs, relayant la foule dans une pénombre morbide de laquelle les cris haineux des hommes, ceux hystériques des femmes, ainsi que les flashs des journalistes semblent eux aussi vouloir cogner sur les combattants. L'histoire est chapitrée en neuf parties, chacune précédée de quelques phrases introductives du scénariste, à ce moment on a l'impression de lire un roman et à la page suivante Incardona nous pousse dans l'univers de Gravé, le résultat est surprenant. Comme d'habitude le ton es juste, les mots sont choisis, il n'y a pas de superflu. Le récit est assez introspectif, nous faisant part de chaque pensée des personnages et alterne avec les dialogues des journalistes, les retransmissions radio, l'arbitrage, le public… Pendant que ces deux hommes mènent leur combat, un autre se déroule au même instant… la guerre, quand l'un ne vous prend pas la vie, l'autre peut tout aussi bien le faire… S'il ne devait y avoir qu'une bd sur la boxe, ce serait assurément celle-ci.

04/02/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mamette
Mamette

Ca c’est une chouette mamy ! Plus que l’humour, c’est le côté tendre des courts récits qui a emporté mon adhésion, agrandissant de la sorte mon enthousiasme pour cette sympathique bande de mamies ! Le premier tome est donc vraiment une bonne surprise qui voit le quotidien de Mamette rythmé par ses sorties entre copines (et ce n’est pas rien !). Bref, une petite perle qui a toutefois perdu de sa brillance dans le second tome qui se focalise davantage sur le rôle de nounou de Mamette. C’est moins drôle mais Mamette est toujours aussi attachante. Heureusement, la série reprend toute sa saveur dans le troisième opus ! Le dessin, alliant simplicité et efficacité, présente des similitudes avec celui d’André Geerts (Jojo). Enfin, les couleurs, dans les tons pastel et automnaux, donnent un côté vintage à ces histoires qui ne laisseront pas le lecteur indifférent.

03/02/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ouf !
Ouf !

Je me suis bien marré en lisant cette BD. Bon, déjà, elle parle de pingouins, donc ne peut pas être si mauvaise. Mais attention, faut pas déconner avec les pingouins, il faut une histoire bien déjantée derrière, pour que ce soit une VRAIE histoire de pingouins. Et pour le coup, c'est assez sympa. Le titre en dit long sur le rythme et le déroulement des aventures de nos trois palmipèdes. Ils se sortent de justesse de nombre de guêpiers. C'est plutôt rigolo, assez orienté jeunesse sans être gnangnan, bref c'est du bon. Il n'y a que la fin que j'ai trouvée un peu en décalage, peut-être un peu trash... Bref, sympa, mais une fin un peu en décalage. Je vous conseille toutefois chaudement sa lecture.

03/02/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tea Party
Tea Party

Je n'étais pas sûr que Nancy Peña transforme l'essai marqué avec Le Chat du kimono. Et en fait si, c'est carrément très bien. On y retrouve tous les ingrédients qui font la spécificité et le charme de l'ensemble de son oeuvre : exotisme, aventure, romance, érudition, maîtrise narrative, dessin pointilleux. De l'exotisme avec ce voyage aux Indes de l'époque victorienne, une époque propice à de nombreux fantasmes, qui laisse la possibilité aux imaginations fertiles de vagabonder sans contraintes. De l'aventure avec l'histoire de ce cooking counseller qui doit trouver un produit exceptionnel très vite. De la romance avec cette jeune fille au charme indéniable, qui tient autant à son physique qu'à ses minauderies, son maintien, ses attitudes... Nancy Peña nous montre une nouvelle fois qu'elle prépare ses histoires avec un grand soin, puisque noms de lieux, de personnages et références historiques (et littéraires) sont parsemées à bon escient. Et puis quel clin d'oeil à l'oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle ! Et comme dans ses albums précédents, on se laisse très vite prendre par l'histoire, savoureuse, surprenante, servie par un dessin très original, mais tellement... beau. Merci Nancy.

03/02/2009 (modifier)
Par Thaugor
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Pietrolino
Pietrolino

Un conte superbement illustré et exactement dans le ton. L'histoire se situe en partie pendant la seconde guerre mondiale et se continue un peu après. L'histoire d'un mime (inspiré et dédié au mime Marceau) qui dénonce l'occupation allemande avec son art. Toujours amoureux d'une idylle impossible mais qui le laisse rêver et espérer, on suit les sentiments autant malheureux que de bonheur en accompagnant Pietrolino. Très peu de parole associée au personnage principal de Pietrolino (ce qui renforce le côté mime de l'histoire), c'est son ami qui est réellement chargé de raconter cette histoire et qui le suit partout. La façon de raconter est simple et la mise en couleur par des couleurs vives accompagne parfaitement cette histoire. C'est très agréable à lire et permet d'avoir un regard inhabituel sur les horreurs de la guerre et des collabos qui ont profités de cette guerre. C'est à la fois attendrissant, émouvant et dénonciateur, bref il faut le lire.

03/02/2009 (modifier)
Par carlito
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Voleuse du Père Fauteuil
La Voleuse du Père Fauteuil

Le titre de cette BD m’intriguait depuis longtemps. J‘avais vaguement feuilleté un tome chez un libraire et j’avais été séduit par le dessin mais là j’ai investi dans l’intégrale à Noël. Un mot me vient immédiatement à l’esprit : originalité. Dans le dessin d’abord : un découpage à l’italienne de trois vignettes par page. Un trait séduisant (qui rappelle un peu Blain ou Blutch et qui du côté des visages me fait aussi penser à du Bezian). Cela peut être perçu comme une contrainte mais en fait ça semble donner plus de place au mouvement. Certaines vignettes sont vraiment sublimes notamment dans les sombres (avec un trait hachuré du plus bel effet) qui valent le Donjon monsters de Blutch. Dans le scénario : une histoire et un univers plutôt étranges mais extrêmement cohérents, un humour décalé et des commentaires de l’héroïne souvent hilarants tout en traitant de sujets sérieux (la logique de l’engagement en politique et ses désillusions, la sexualité, l’absurdité des discours militants, le combat révolutionnaire). Il reste que c'est une BD difficile à classer. Clairement destinée à un public adulte, elle est très « écrite », du coup elle semble dense et le fait est que sa lecture prend du temps. Mais franchement elle vaut le coup, c’est mon premier coup de coeur depuis un bon bout de temps...

02/02/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mon Papa
Mon Papa

Parmi tout de ce que j'ai lu de Reiser jusqu'à présent, "Mon Papa" est l'album que je préfère le plus. Bien que les gags aient été faits au début des années 70, les thèmes qu'aborde Reiser sont malheureusement encore très présents dans notre société (chômage, alcoolisme, enfant battu, etc.). L'humour est vraiment cynique et j'adore ça ! Ça va très loin dans la méchanceté humaine et je pense que la seule chose qui peut concurrencer "Mon Papa" sont les géniales Idées Noires.

02/02/2009 (modifier)