Il était une fois, dans un pays lointain un vieux monsieur qui se sentait bien seul. Il rêvait d’avoir un fils. Il créa alors une marionnette qui miraculeusement vint à la vie. Cet évènement fabuleux rendit sa vie merveilleuse et le marionnettiste et sa marionnette vécurent heureux ensemble comme père et fils jusqu’à la fin de leurs jours...
Comme c’est beau ! Comme c’est mignon ! Oui sauf que là, Pinocchio est un robot sans âme, Gepetto un inventeur avide qui souhaite vendre ses marionnettes à l’armée comme arme absolue, Monstro un poisson radioactif, et Jiminy un cafard loser vivant dans la tête de Pinocchio ! Non vous ne rêvez pas, Winschluss nous livre ici une bande dessinée trash à souhait en revisitant le récit que bon nombre d’entre nous on découvert grâce à Walt Disney.
C’est une bouillie d’humour, un schmilblick de situations cocasses, un cocktail de blagues grasses, un concentré de violence gratuite, un patchouli d’hilarité... c’est tout simplement grandiose !!
Winschluss a réussi un pari fou en adaptant de cette façon un conte si connu. Pas une seule fois le scénario ne tombe dans le prévisible et ce même quand vous connaissez l’histoire originale... c’est fort, très fort !
Le début peut paraître déroutant. Certains évènements nous sont présentés sans guère d’explication. Mais ce n’est que partie remise ! Winschluss a construit son one shot en différentes histoires qui se coupent et s’entrecoupent pour livrer au final un scénario d’une parfaite homogénéité malgré une complexité apparente. Du tout grand art ! Peut être même le point fort de l’œuvre.
Graphiquement, c’est impressionnant. Winschluss varie les couleurs, les tons, le trait et le style à chaque nouvelle ambiance. Ainsi quand l’histoire est centrée sur Pinocchio, le dessin sera différent des passages nous montrant Jiminy ! C’est original et parfaitement amené. Le dessin est toujours en accord avec le scénario. Même si le style n’entre pas toujours dans mes canons de beauté, au fond, ça n’a pas tellement d’importance. Tel Picasso, Winschluss adapte son trait à l’ambiance qu’il a besoin de décrire.
S’ajoute à cela une édition splendide à la couverture cartonnée solide et au papier bien épais. Trop cher me direz-vous ? Et bien non... La qualité a un prix, le talent n’en a pas.
Jamais je n’avais vu un auteur exploiter aussi bien le support qu’offre le neuvième art. Un prix du meilleur album 2009 à Angoulême totalement mérité.
Un 5/5 parfaitement justifié.
3...2...1... Larguez !
Et on débarque ! (Un peu comme Derec Finn le héros que nous allons suivre au fil de cette BD). On ouvre tout grand les mirettes, et les sens en alerte, on s'imprègne peu à peu du nouvel univers qui nous imposé. Et ça en jette ! Oouahou ! J'adore le trait, la richesse des détails, la sobriété des couleurs travaillées dans un camaïeu de bleu/gris. Et petit à petit, la trame se tisse, complexe, intrigante, on est tenu en haleine et on en veut encore... jusqu'à une explosion de couleurs qui renforce encore la qualité de ce premier tome et nous fait frôler la pâmoison (comment ça j'en fais trop ???) !
Bref un pur bonheur, tant graphique (Bravo à Jean-Marie Michaud !), d'imagination et de scénario qui font de cette BD une oeuvre magnifique ! Voici une pure série SF plus que prometteuse, en espérant que la suite soit aussi talentueuse ! Saluons ici également le merveilleux travail de Serge Lehman qui en passant ici au scénario de BD, ajoute une corde à son arc, et confirme son talent de créateur d'univers de science-fiction. Amateurs de SF, n'hésitez pas ! Une étoile est en formation !
*** Lecture du tome 2 ***
Et bien après une petite frayeur en découvrant la couverture de ce second tome (Bouark !), l'essai semble transformé ! Que du bonheur !
Même si le jeu sur la couleur n'a plus l'effet surprise du premier opus, il reste maîtrisé et très bien pensé. Et on a de nouveau le droit à des découpages et des planches magnifiques voire époustouflantes ! Mais chut, je vous laisse le découvrir...
Pour ce qui est de l'histoire, des réponses tombent... mais d'autres questions pointent... Une scène bluffante avec un toboggan surprise... et une clôture de cycle qui se fera attendre. De la grande SF comme je l'aime !
Une belle découverte que voici !
Cyrille est un auteur à suivre, je l’ai déjà dit (voir mon avis sur A la lettre près). J’apprécie son graphisme qui reste au stade de crayonnés poussés. Il a su développer un style bien à lui qui se démarque des productions de masse. Le découpage est un peu déconcertant de prime abord mais une seconde lecture révèle tout le talent de l’auteur. En effet, il passe d’une séquence à l’autre sans aucune transition. Pourtant, le fil conducteur est bien présent (cette fameuse malle) et l’imbrication des séquences les unes avec les autres finissent par y trouver un sens. Déroutant, je vous le disais. Mais une fois ce style narratif assimilé, on savoure pleinement ce récit, à la fois drôle, ironique et absurde. Bref, un mélange des genres plutôt réussi.
Petit bémol : son prix, sans nul doute justifié par la qualité de l’objet mais qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Dommage, . . .
Ayant acheté cette bd dès sa sortie, c’est seulement maintenant que je la lis. Sans pouvoir situer l’auteur, je reconnais dans ses dessins un petit air familier. Un rapide coup d’œil sur BDT et je me rends compte qu’il a réalisé Chemins de Fer que j’ai lu récemment (et que j’ai bien apprécié). Comme quoi, quand un style plait . . .
Avec cet album, Cyrille Pomès matérialise une idée qui m’a longtemps travaillé. Et si, pour une fois, le récit débutait par sa fin et se terminait par son commencement ? Idée à la fois saugrenue, loufoque et séduisante mais pas facile à mettre en œuvre. Cyrille l’a concrétisé avec brio ! J’apprécie beaucoup sa narration sous forme de courts chapitres et ses dialogues acidulés. Il arrive à insuffler une atmosphère très particulière qui se retrouve un peu d’ailleurs dans Chemins de Fer. Cet album retrace le parcours d’un homme qui a couché sur papier ses idéaux étant ado. Cette lettre refait surface 23 ans après. C’est l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie, tant sentimentale que professionnelle. Un récit réfléchit et superbement mis en images. Une réussite.
Alors oui, pour ces raisons, cet album est culte à mes yeux. Un auteur à suivre de près . . .
J'ai acheté cette série juste parce que c'est du Pontarolo et que son style graphique me plaît au-delà du raisonnable. Les pages dégagent de la chaleur, les couleurs brûlantes semblent être sorties tout droit d'un brasier. Les traits particuliers des personnages et des perspectives un peu arrondies, comme vues au travers d'un prisme, donnent une originalité unique aux dessins de cet auteur.
Le scénario est quant à lui magistral, on peut s'attendre à une histoire donnant juste dans l'absurde : dieu, sous l'apparence d'Elvis et vivant dans une cannette de coca ! La première chose qui nous vient à l'esprit est de penser que c'est un grand n'importe quoi, mais le coup est porté et la curiosité prend le dessus, où veut donc en venir l'auteur ? L'histoire met quelques planches à se mettre en place et jusque-là rien d'extraordinaire…, mais par la suite la surprise est totale.
L'auteur nous offre une critique caustique et parfois acerbe de la société américaine - et de la société en général, - ainsi que de celle de dieu (sans majuscule, pourquoi en aurait-il une ?) dans son meilleur rôle, celui d'ivrogne égoïste qui ne s'intéresse qu'à son verre de whisky et aux femmes bien charpentées. Tout une myriade de personnages plus improbables les uns que les autres vont se retrouver autour de James et embarqués dans des aventures rocambolesques empreintes de tragédie, d'humour, de tristesse, de mort et de miracles douteux. Je ne sais pas si je survivrai à l'attente de la suite.
Après l’excellent Batman - Rire et Mourir de Alan Moore, Brian Azzarello s’intéresse à son tour au mythique super méchant de Gotham. Il nous dresse un portrait « au jour le jour » du Joker, raconté par un de ses hommes de main. Il n’y a presque pas de scenario (Joker sort de prison et se venge des criminels qui ont empiété sur son territoire pendant son absence), pas de vraie fin… il s’agit presque d’un « roman graphique », d’un reportage sur la vie quotidienne du Joker, ses amis, ses soirées, ses massacres horribles, ses coups de blues… Cela donne une profondeur que peu de « super méchants » peuvent se vanter d’avoir, et de la crédibilité aux actes répugnants de ce personnage qui choisit de se vautrer dans la folie plutôt que de faire face à la vie.
D’autres super méchants de Gotham font leur apparition, ainsi que le grand Batman lui-même en toute fin de BD… mais très brièvement, et de façon presque anecdotique. Non, le vrai héro de cette BD, c’est le Joker.
Le dessin de Lee Bermejo est superbe, très moderne, et colle parfaitement à la violence et l’hystérie ambiante.
Une œuvre indispensable pour les amateurs de Gotham.
J'ai bien aimé le tome 1.
La seule réserve que j'émettrais, la plupart des gags étaient déjà connus et exploités par les différentes BD du même genre : Joe Bar Team, Moto râleuses et "Sam Speed".
C'est vrai Joe Bar Team est LA référence dans le domaine motard, les gags toujours aussi drôles et d'actualité, mais par contre les motos dessinées commencent à faire "anciennes". Alors que dans Même pas peeur (ainsi que Moto râleuses), on y voit des motos d'aujourd'hui :)
Concernant le tome 2. Les motos toujours aussi récentes, avec un souci du détail vraiment poussé. On a vraiment plaisir à regarder les dessins.
Concernant le vocabulaire et les blagues, personnellement je n'ai eu aucun souci pour les comprendre et les apprécier (mais c'est vrai... je suis motard). Pour information, pour aider les non-initiés à l'univers de la moto, SATO a mis un dictionnaire au début de la BD. Mais c'est vrai, rien ne vaut le vécu pour comprendre toute la subtilité de certains gags.
Une BD ose aller au-devant de ce peuple qui a toujours subi de nombreuses situations d'ostracisme, voire d'extermination que sont les Gitans. C'est Kkrist Mirror, dessinateur de presse, qui en se rendant à plusieurs reprises au fameux pèlerinage des Saintes-Maries de la Mer, qui nous permet d'en savoir un peu plus sur cet évènement religieux de première importance.
Les gens du voyage y sont montrés dans un contexte festif, à un moment où ils arrivent des quatre coins de l'Europe pour se recueillir autour de processions et de rituels très codés. L'ensemble des planches sont des instantanés, des croquis tout droit sortis des carnets de voyage de l'auteur, et on sent tout son respect, voire sa fascination dans son trait et ses commentaires. Les hommes, les femmes et les enfants sont beaux, riants, graves, recueillis, détendus...
C'est pas mal, le trait réaliste de l'auteur permet à ces instantanés de garder le cachet de l'authenticité. A noter que la partie "croquis" est complétée par des textes de spécialistes des Gitans, un enseignant et un ethnologue qui connaissent vraiment leur univers. Seul petit hic, on ne rentre pas vraiment dans leur intimité, Mirror reste un spectateur assez passif, c'est dommage pour qu'on comprenne pleinement les motivations et la ferveur entourant ce pèlerinage.
On est loin, enfin, d’une histoire destinée aux moins de douze ans… Le fantastique, ces dernières années, nous montrait les vampires comme des super héros, et non comme des créatures surnaturelles. Les séries HBO ont pour habitude de considérer qu’elles s’adressent à des personnes intelligentes et cultivées. C’est l’impression que l’on a quand on se plonge dans la lecture de « Lord Faureston ». Et c’est foutrement agréable…
Le rythme est dû à un savant découpage, et pas à des scènes d’action éparpillées en nombre susceptible de donner le change. Le rythme est associé -très faussement- à la vitesse. Ici, l’affaire est admirablement démontrée: le dialogue, le peaufinage des personnalités, les rapports de séduction (peut-être le centre absolu de ce qu‘est une histoire réellement vampirique), créent le rythme, sans artifice. Et c’est, encore une fois, une vraie histoire vampirique.
Le surnaturel est par essence difficile à admettre, et rare, pour le moins, ce qui est ici mis en place avec une justesse étonnante, car c’est par le truchement du personnage principal -le colérique Drake- que l’on est confronté à l’étrange. En cela, nous avons une œuvre totalement « stokerienne ».
Etonnant. Et parfait. Aucune inquiétude quant à la suite. Juste une terrible impatience…
Plusieurs œuvres littéraires, dessinées ou non, m'ont beaucoup marqué. Clandestine en fait clairement partie, du moins son premier tome. On y découvre les rêveries et l'apprentissage de la vie d'une petite fille (la scénariste apparemment), abandonnée par sa mère et "élevée" par sa grand-mère et son arrière-grand-mère.
Le dessin plutôt épuré, très expressif, est aussi très beau. Je ne connais pas le dessinateur, et son style a l'air différent de ce qu'il fait d'habitude d'après ce que j'ai pu lire, mais j'avoue avoir adoré son trait de crayon sur Clandestine.
Clandestine est une œuvre poétique comme j'en ai rarement vu, plein de sensibilité et de tendresse, sonnant particulièrement juste dans la vision du monde de cette enfant. J'ai souvent eu les tripes nouées, parfois la larme à l'œil, et toujours pour pas grand chose : une simple attitude, ou une pensée tendre, le tout appuyé par ce dessin extrêmement fort.
Une BD qui ne parlera peut-être pas à tout le monde, mais une merveille à mes yeux.
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Pinocchio (Winshluss)
Il était une fois, dans un pays lointain un vieux monsieur qui se sentait bien seul. Il rêvait d’avoir un fils. Il créa alors une marionnette qui miraculeusement vint à la vie. Cet évènement fabuleux rendit sa vie merveilleuse et le marionnettiste et sa marionnette vécurent heureux ensemble comme père et fils jusqu’à la fin de leurs jours... Comme c’est beau ! Comme c’est mignon ! Oui sauf que là, Pinocchio est un robot sans âme, Gepetto un inventeur avide qui souhaite vendre ses marionnettes à l’armée comme arme absolue, Monstro un poisson radioactif, et Jiminy un cafard loser vivant dans la tête de Pinocchio ! Non vous ne rêvez pas, Winschluss nous livre ici une bande dessinée trash à souhait en revisitant le récit que bon nombre d’entre nous on découvert grâce à Walt Disney. C’est une bouillie d’humour, un schmilblick de situations cocasses, un cocktail de blagues grasses, un concentré de violence gratuite, un patchouli d’hilarité... c’est tout simplement grandiose !! Winschluss a réussi un pari fou en adaptant de cette façon un conte si connu. Pas une seule fois le scénario ne tombe dans le prévisible et ce même quand vous connaissez l’histoire originale... c’est fort, très fort ! Le début peut paraître déroutant. Certains évènements nous sont présentés sans guère d’explication. Mais ce n’est que partie remise ! Winschluss a construit son one shot en différentes histoires qui se coupent et s’entrecoupent pour livrer au final un scénario d’une parfaite homogénéité malgré une complexité apparente. Du tout grand art ! Peut être même le point fort de l’œuvre. Graphiquement, c’est impressionnant. Winschluss varie les couleurs, les tons, le trait et le style à chaque nouvelle ambiance. Ainsi quand l’histoire est centrée sur Pinocchio, le dessin sera différent des passages nous montrant Jiminy ! C’est original et parfaitement amené. Le dessin est toujours en accord avec le scénario. Même si le style n’entre pas toujours dans mes canons de beauté, au fond, ça n’a pas tellement d’importance. Tel Picasso, Winschluss adapte son trait à l’ambiance qu’il a besoin de décrire. S’ajoute à cela une édition splendide à la couverture cartonnée solide et au papier bien épais. Trop cher me direz-vous ? Et bien non... La qualité a un prix, le talent n’en a pas. Jamais je n’avais vu un auteur exploiter aussi bien le support qu’offre le neuvième art. Un prix du meilleur album 2009 à Angoulême totalement mérité. Un 5/5 parfaitement justifié.
La Saison de la Couloeuvre
3...2...1... Larguez ! Et on débarque ! (Un peu comme Derec Finn le héros que nous allons suivre au fil de cette BD). On ouvre tout grand les mirettes, et les sens en alerte, on s'imprègne peu à peu du nouvel univers qui nous imposé. Et ça en jette ! Oouahou ! J'adore le trait, la richesse des détails, la sobriété des couleurs travaillées dans un camaïeu de bleu/gris. Et petit à petit, la trame se tisse, complexe, intrigante, on est tenu en haleine et on en veut encore... jusqu'à une explosion de couleurs qui renforce encore la qualité de ce premier tome et nous fait frôler la pâmoison (comment ça j'en fais trop ???) ! Bref un pur bonheur, tant graphique (Bravo à Jean-Marie Michaud !), d'imagination et de scénario qui font de cette BD une oeuvre magnifique ! Voici une pure série SF plus que prometteuse, en espérant que la suite soit aussi talentueuse ! Saluons ici également le merveilleux travail de Serge Lehman qui en passant ici au scénario de BD, ajoute une corde à son arc, et confirme son talent de créateur d'univers de science-fiction. Amateurs de SF, n'hésitez pas ! Une étoile est en formation ! *** Lecture du tome 2 *** Et bien après une petite frayeur en découvrant la couverture de ce second tome (Bouark !), l'essai semble transformé ! Que du bonheur ! Même si le jeu sur la couleur n'a plus l'effet surprise du premier opus, il reste maîtrisé et très bien pensé. Et on a de nouveau le droit à des découpages et des planches magnifiques voire époustouflantes ! Mais chut, je vous laisse le découvrir... Pour ce qui est de l'histoire, des réponses tombent... mais d'autres questions pointent... Une scène bluffante avec un toboggan surprise... et une clôture de cycle qui se fera attendre. De la grande SF comme je l'aime !
Chemins de Fer
Une belle découverte que voici ! Cyrille est un auteur à suivre, je l’ai déjà dit (voir mon avis sur A la lettre près). J’apprécie son graphisme qui reste au stade de crayonnés poussés. Il a su développer un style bien à lui qui se démarque des productions de masse. Le découpage est un peu déconcertant de prime abord mais une seconde lecture révèle tout le talent de l’auteur. En effet, il passe d’une séquence à l’autre sans aucune transition. Pourtant, le fil conducteur est bien présent (cette fameuse malle) et l’imbrication des séquences les unes avec les autres finissent par y trouver un sens. Déroutant, je vous le disais. Mais une fois ce style narratif assimilé, on savoure pleinement ce récit, à la fois drôle, ironique et absurde. Bref, un mélange des genres plutôt réussi. Petit bémol : son prix, sans nul doute justifié par la qualité de l’objet mais qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Dommage, . . .
A la lettre près
Ayant acheté cette bd dès sa sortie, c’est seulement maintenant que je la lis. Sans pouvoir situer l’auteur, je reconnais dans ses dessins un petit air familier. Un rapide coup d’œil sur BDT et je me rends compte qu’il a réalisé Chemins de Fer que j’ai lu récemment (et que j’ai bien apprécié). Comme quoi, quand un style plait . . . Avec cet album, Cyrille Pomès matérialise une idée qui m’a longtemps travaillé. Et si, pour une fois, le récit débutait par sa fin et se terminait par son commencement ? Idée à la fois saugrenue, loufoque et séduisante mais pas facile à mettre en œuvre. Cyrille l’a concrétisé avec brio ! J’apprécie beaucoup sa narration sous forme de courts chapitres et ses dialogues acidulés. Il arrive à insuffler une atmosphère très particulière qui se retrouve un peu d’ailleurs dans Chemins de Fer. Cet album retrace le parcours d’un homme qui a couché sur papier ses idéaux étant ado. Cette lettre refait surface 23 ans après. C’est l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie, tant sentimentale que professionnelle. Un récit réfléchit et superbement mis en images. Une réussite. Alors oui, pour ces raisons, cet album est culte à mes yeux. Un auteur à suivre de près . . .
James Dieu
J'ai acheté cette série juste parce que c'est du Pontarolo et que son style graphique me plaît au-delà du raisonnable. Les pages dégagent de la chaleur, les couleurs brûlantes semblent être sorties tout droit d'un brasier. Les traits particuliers des personnages et des perspectives un peu arrondies, comme vues au travers d'un prisme, donnent une originalité unique aux dessins de cet auteur. Le scénario est quant à lui magistral, on peut s'attendre à une histoire donnant juste dans l'absurde : dieu, sous l'apparence d'Elvis et vivant dans une cannette de coca ! La première chose qui nous vient à l'esprit est de penser que c'est un grand n'importe quoi, mais le coup est porté et la curiosité prend le dessus, où veut donc en venir l'auteur ? L'histoire met quelques planches à se mettre en place et jusque-là rien d'extraordinaire…, mais par la suite la surprise est totale. L'auteur nous offre une critique caustique et parfois acerbe de la société américaine - et de la société en général, - ainsi que de celle de dieu (sans majuscule, pourquoi en aurait-il une ?) dans son meilleur rôle, celui d'ivrogne égoïste qui ne s'intéresse qu'à son verre de whisky et aux femmes bien charpentées. Tout une myriade de personnages plus improbables les uns que les autres vont se retrouver autour de James et embarqués dans des aventures rocambolesques empreintes de tragédie, d'humour, de tristesse, de mort et de miracles douteux. Je ne sais pas si je survivrai à l'attente de la suite.
Joker
Après l’excellent Batman - Rire et Mourir de Alan Moore, Brian Azzarello s’intéresse à son tour au mythique super méchant de Gotham. Il nous dresse un portrait « au jour le jour » du Joker, raconté par un de ses hommes de main. Il n’y a presque pas de scenario (Joker sort de prison et se venge des criminels qui ont empiété sur son territoire pendant son absence), pas de vraie fin… il s’agit presque d’un « roman graphique », d’un reportage sur la vie quotidienne du Joker, ses amis, ses soirées, ses massacres horribles, ses coups de blues… Cela donne une profondeur que peu de « super méchants » peuvent se vanter d’avoir, et de la crédibilité aux actes répugnants de ce personnage qui choisit de se vautrer dans la folie plutôt que de faire face à la vie. D’autres super méchants de Gotham font leur apparition, ainsi que le grand Batman lui-même en toute fin de BD… mais très brièvement, et de façon presque anecdotique. Non, le vrai héro de cette BD, c’est le Joker. Le dessin de Lee Bermejo est superbe, très moderne, et colle parfaitement à la violence et l’hystérie ambiante. Une œuvre indispensable pour les amateurs de Gotham.
Même pas peeur...
J'ai bien aimé le tome 1. La seule réserve que j'émettrais, la plupart des gags étaient déjà connus et exploités par les différentes BD du même genre : Joe Bar Team, Moto râleuses et "Sam Speed". C'est vrai Joe Bar Team est LA référence dans le domaine motard, les gags toujours aussi drôles et d'actualité, mais par contre les motos dessinées commencent à faire "anciennes". Alors que dans Même pas peeur (ainsi que Moto râleuses), on y voit des motos d'aujourd'hui :) Concernant le tome 2. Les motos toujours aussi récentes, avec un souci du détail vraiment poussé. On a vraiment plaisir à regarder les dessins. Concernant le vocabulaire et les blagues, personnellement je n'ai eu aucun souci pour les comprendre et les apprécier (mais c'est vrai... je suis motard). Pour information, pour aider les non-initiés à l'univers de la moto, SATO a mis un dictionnaire au début de la BD. Mais c'est vrai, rien ne vaut le vécu pour comprendre toute la subtilité de certains gags.
Gitans
Une BD ose aller au-devant de ce peuple qui a toujours subi de nombreuses situations d'ostracisme, voire d'extermination que sont les Gitans. C'est Kkrist Mirror, dessinateur de presse, qui en se rendant à plusieurs reprises au fameux pèlerinage des Saintes-Maries de la Mer, qui nous permet d'en savoir un peu plus sur cet évènement religieux de première importance. Les gens du voyage y sont montrés dans un contexte festif, à un moment où ils arrivent des quatre coins de l'Europe pour se recueillir autour de processions et de rituels très codés. L'ensemble des planches sont des instantanés, des croquis tout droit sortis des carnets de voyage de l'auteur, et on sent tout son respect, voire sa fascination dans son trait et ses commentaires. Les hommes, les femmes et les enfants sont beaux, riants, graves, recueillis, détendus... C'est pas mal, le trait réaliste de l'auteur permet à ces instantanés de garder le cachet de l'authenticité. A noter que la partie "croquis" est complétée par des textes de spécialistes des Gitans, un enseignant et un ethnologue qui connaissent vraiment leur univers. Seul petit hic, on ne rentre pas vraiment dans leur intimité, Mirror reste un spectateur assez passif, c'est dommage pour qu'on comprenne pleinement les motivations et la ferveur entourant ce pèlerinage.
D
On est loin, enfin, d’une histoire destinée aux moins de douze ans… Le fantastique, ces dernières années, nous montrait les vampires comme des super héros, et non comme des créatures surnaturelles. Les séries HBO ont pour habitude de considérer qu’elles s’adressent à des personnes intelligentes et cultivées. C’est l’impression que l’on a quand on se plonge dans la lecture de « Lord Faureston ». Et c’est foutrement agréable… Le rythme est dû à un savant découpage, et pas à des scènes d’action éparpillées en nombre susceptible de donner le change. Le rythme est associé -très faussement- à la vitesse. Ici, l’affaire est admirablement démontrée: le dialogue, le peaufinage des personnalités, les rapports de séduction (peut-être le centre absolu de ce qu‘est une histoire réellement vampirique), créent le rythme, sans artifice. Et c’est, encore une fois, une vraie histoire vampirique. Le surnaturel est par essence difficile à admettre, et rare, pour le moins, ce qui est ici mis en place avec une justesse étonnante, car c’est par le truchement du personnage principal -le colérique Drake- que l’on est confronté à l’étrange. En cela, nous avons une œuvre totalement « stokerienne ». Etonnant. Et parfait. Aucune inquiétude quant à la suite. Juste une terrible impatience…
Clandestine
Plusieurs œuvres littéraires, dessinées ou non, m'ont beaucoup marqué. Clandestine en fait clairement partie, du moins son premier tome. On y découvre les rêveries et l'apprentissage de la vie d'une petite fille (la scénariste apparemment), abandonnée par sa mère et "élevée" par sa grand-mère et son arrière-grand-mère. Le dessin plutôt épuré, très expressif, est aussi très beau. Je ne connais pas le dessinateur, et son style a l'air différent de ce qu'il fait d'habitude d'après ce que j'ai pu lire, mais j'avoue avoir adoré son trait de crayon sur Clandestine. Clandestine est une œuvre poétique comme j'en ai rarement vu, plein de sensibilité et de tendresse, sonnant particulièrement juste dans la vision du monde de cette enfant. J'ai souvent eu les tripes nouées, parfois la larme à l'œil, et toujours pour pas grand chose : une simple attitude, ou une pensée tendre, le tout appuyé par ce dessin extrêmement fort. Une BD qui ne parlera peut-être pas à tout le monde, mais une merveille à mes yeux.