Les derniers avis (9564 avis)

Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Vague
La Vague

La vague est tirée d'un roman qui a été également adapté en film au cinéma sorti en ce début de l'année 2009. Cela s'inspire d'une histoire plus vraie que nature d'un professeur voulant faire comprendre à ses élèves comment petit à petit tout un peuple peut basculer dans l'horreur du fascisme. On apprend que seulement 10% des allemands étaient nazis dans l'âme. Cela a suffit pour faire basculer cette grande démocratie dans le pire état fasciste qu'on puisse connaître. Ils ont quand même tué pas moins de 10 millions de personnes au nom de leur idéologie. Une élève pose une question tout à fait légitime: comment ont 'ils pu faire cela? Bref, elle pense que cela ne pourrait pas arriver. Or l'Histoire n'est 'elle pas destinée à se répéter? Le professeur n'a pas su répondre à cette question. Cela lui pose un problème. Il va alors créer le mouvement de la vague dont le communautarisme va influer sur la vie et le comportement des élèves. Le pouvoir par la discipline... Le pouvoir par la communauté... Le pouvoir par l'action... Un sigle, un chef et des promesses de victoire. Quand on fait passer la volonté du groupe devant ses propres convictions, on peut aller perfidement jusqu'à rejeter ceux qui ne sont pas des nôtres. Personnellement, je n'aime pas les groupes. Cela me met toujours mal à l'aise car il y a toujours un malin pour prendre le dessus sur les autres et les manipuler. Tout comme, je haïs du plus profond de mon être tout ce qui s'apparente au fascisme et au totalitarisme. Il n'y a qu'à voir en ce moment le simulacre de démocratie en Iran avec son guide suprême qui décide qui doit être le sous-fifre. Oui, cela me donne envie de vomir. Bon sang, réveillez-vous le peuple ! On est responsable de ce qui nous arrive. Le fascisme, ce n'est pas seulement l'affaire des autres... Ce livre est véritablement d'utilité publique pour comprendre les mécanismes qui peuvent conduire à ne plus être soi-même.

20/06/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Encre du Passé
L'Encre du Passé

Quelle merveilleuse surprise ! J'en suis encore à me demander si je dois mettre le note maximale… décision difficile. J'ai rarement ressenti autant d'apaisement et d'harmonie dans une lecture, j'ai eu la sensation de ressortir d'un sommeil profond et réparateur, d'un rêve merveilleux, d'un long voyage dans le passé d'un Japon envoûtant, où j'aurais regardé de près la vie de ses habitants au charme pâle et tranquille. Ce n'est pas une histoire contemplative, c'est une histoire qui prend son temps, sans précipitation, qui avance comme la main du calligraphe sur son parchemin, avec prudence et sérénité. Une lecture où le temps semble suspendu, pour ne reprendre sont cours que longtemps après l'avoir achevée. Le talent de Maël n'est plus à démontrer, sa maîtrise totale des couleurs et son trait hésitant entre perfection et approximation sont un enchantement. J'ai été happée par chaque case, je me voyais marchant sur ces chemins tranquilles, divagant dans les rues d'Edo, regardant les étals des marchants, détaillant les vêtements, … L'histoire est simple et pleine d'émotion, elle pourrait se raconter en quelques mots, mais ces quelques mots serraient précieux, pour une histoire tout en justesse. Je n'aime pas habituellement les expressions telles que "leçons de vie", moralisatrices et énervantes, mais ici elle prend un autre sens, celui qui ne fait que montrer sans vouloir convertir ni bousculer. Môhitsu et Atsuko, principalement, ainsi que tous les autres personnages sont attachants et on ne peut que ressentir un immense coup de cœur pour eux et leur si belle histoire. Je n'ai pas parlé du récit… est-ce vraiment indispensable ? Pour que la magie opère ne vaut-il mieux pas la garder secrète ? Tout simplement sublime, je lui accorde finalement la note "culte".

19/06/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Au Pays des Ombres (Vincent mon frère mort-vivant)
Au Pays des Ombres (Vincent mon frère mort-vivant)

Voici une très bonne surprise, car le titre laissait présager une histoire peut-être un peu banale, mais non, elle est pleine de rebondissements et assez entraînante. Le seul inconvénient c'est que le ton narratif est beaucoup trop enfantin, l'auteur s'adresse plutôt à des enfants d'une dizaine d'années, et ce sera pour eux un excellent récit traitant de la mort avec beaucoup d'imagination. En tant qu'adulte, l'histoire a été un véritable coup de cœur. Une belle histoire où Antoine se retrouve dans le monde des morts à la recherche de son frère, mais celui-ci est aussi recherché par d'autres morts qui ne lui veulent pas que du bien, car il a un don particulier que je vous laisse découvrir. Tous les personnages sont intéressants, originaux et pour la plupart attachants. Je n'émettrais qu'un critique, l'histoire se présente en gros en deux parties que j'ai trouvées un peu déséquilibrées. La première s'attarde un peu trop sur la vie d'Antoine, la seconde concerne plus le monde des morts, - partie de l'histoire la plus intéressante à mon goût - et qui aurait pu grignoter un peu sur la première. Graphiquement c'est assez bon, même si j'aurais aimé plus de détails avec des décors plus fouillés, et des couleurs un poil plus vives.

18/06/2009 (modifier)
Par Hesperide
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Inès
Inès

Je suis un peu comme Miranda : je n'ai pas grande sympathie pour l'héroïne de cette bd, et d'une manière plus générale pour les victimes-nées qui se laissent détruire sans se battre, ayant abandonné toute fierté et tout instinct de survie. Oui, mais. Il ne me semble pas que le but des auteurs ait été de nous faire pleurer sur le sort de cette femme mais plutôt de nous alerter sur la réalité de ces situations et leurs dommages collatéraux. Car, si on ne sympathise pas, on peut tout de même compatir et ressentir la détresse de cette mère qui s'est laissée enfermer dans une relation destructrice. D'ailleurs, les auteurs ne semblent pas vouloir lui trouver d'excuses. Ils la montrent telle qu'elle est : envisageant la fuite mais incapable de franchir le pas, très inquiète pour sa fille mais n'ayant pas le courage de remettre sa vie en question pour la sauver, comptant sur les autres tout en ayant peur qu'ils se penchent sur son cas, faible jusqu'à remercier son tortionnaire quand il la laisse en paix... Le personnage de la voisine, une jeune femme forte à qui on ne vient pas chercher des ennuis, est un excellent contre-pied, très crédible et très bien employé. Contrairement à Pasukare le choix de ne pas montrer la manière dont ce couple est tombé dans l'horreur m'a semblé pertinent : se concentrer sur le résultat permet de porter sur ce dernier un regard exempt de sympathie mal placée et de le présenter tel qu'il est : aberrant et inexcusable. Une très belle bd, donc. Très complète, dénuée de sentimentalisme comme de moralisme, et brillamment mise en image.

17/06/2009 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ikigami - Préavis de mort
Ikigami - Préavis de mort

On m'avait dit le plus grand bien de ce manga et pour une fois je ne suis pas déçu, c'est effectivement excellent pour l'instant. Réussir un bon récit d'anticipation, qui parvient à la fois à transporter le lecteur dans un futur proche ou une réalité alternative, tout en proposant entre les lignes un regard critique sur le monde d'aujourd'hui, n'est pas donné à tout le monde. Dans le même genre, je sortais juste de ma lecture de DMZ, qui à mes yeux cumule les tares : personnages sans substance et scénario bateau et mal foutu, prétention, immaturité, absence totale de finesse... Ikigami est à l'exact opposé, sans grosses ficelles ni gros sabots. L'auteur a certes des choses à dire sur la société actuelle, mais ne le fait pas comme un adolescent tout fier de lui qui cherche à faire le malin, il a l'intelligence de comprendre qu'une oeuvre qui prétend se doter d'une dimension supplémentaire par rapport à de la "bête" SF doit d'abord avoir de bonnes bases. Un postulat de départ pas trop invraisemblable, de bonnes intrigues, des personnages auxquels on puisse s'intéresser, il y a tout ça dans Ikigami. Il n'y a pas de gentils, pas de méchants, il y a juste une administration qui brise arbitrairement des vies en frappant à l'aveuglette, des gens qui la servent, d'autres qui la subissent, une majorité qui se sent à peine concernée par tout ça, et un gouvernement qui se félicite des résultats obtenus. Si vous avez déjà eu affaire à un système bureaucratique inhumain, mettons à la gestion de l'immigration en France, vous verrez que toute l'organisation présentée dans Ikigami est parfaitement plausible et réaliste, elle a juste une façon encore plus extrême de broyer ses victimes. Les histoires ne finissent pas toujours horriblement mal puisqu'il y a parfois une petite note d'espoir, mais ça reste tragique (sans être larmoyant) et il n'y a jamais de happy end pourrie genre "Machin échappe à la mort à la dernière minute". Le personnage qui sert de fil conducteur, bien qu'il reste finalement un personnage secondaire des histoires, se révèle particulièrement crédible dans le rôle du fonctionnaire un peu critique de son boulot mais pas assez pour prendre le risque de se rebeller, qui démarre sérieusement puis commence à faire quelques entorses au règlement... Bref, j'espère très fort que les prochains tomes garderont le même niveau de qualité parce que pour le moment, c'est vraiment l'une des meilleures séries que j'ai lues depuis longtemps.

16/06/2009 (modifier)
Couverture de la série Germain et nous
Germain et nous

« Tais-toi quand tu réponds à ton père ! » Rien que pour cette phrase, lue à une époque où je traversais vaille que vaille ma crise existentielle d’adolescent rebelle, rien que pour cette phrase, donc, j’aurais pu considérer toute la série comme culte. Mais Germain et Nous ne se résume pas à une phrase. Les personnages mis en image par Jannin sont tellement représentatifs de ma génération que lire un gag s’apparente plus souvent qu’à son tour à se remémorer une anecdote vécue. Des journées glandage entre amis à ne savoir que faire au drame parental de la programmation d’un magnétoscope, en passant par ces multiples obsessions masculines (foot, musique, drague, rapports parents/enfants) ou féminines (régimes, musique, recherche du grand amour, rapports parents/enfants), tout est d’une justesse hilarante. Le trait spontané de Jannin convient parfaitement à la série. Il est typique du franco-belge à gros nez mais possède une touche naturelle confondante de simplicité. Bien sûr, on peut regretter la pauvreté des décors, mais la force de ces gags était telle qu’ils se suffisaient à eux-mêmes (Ah, ce père qui jure et peste parce qu’à 9h du mat’, son fils n’est toujours pas levé, ne réalisant pas que ce dernier n’est tout simplement pas encore rentré !) La série eut déjà été culte si l’on s’était arrêté là. Mais Jannin était (et est toujours, d’ailleurs) un vrai allumé. Alors, lorsqu’il invente un groupe de rock dont ses personnages seront fans (les fameux Bowling Balls), il ne peut arrêter son délire, … et crée un véritable groupe de rock, dont je possède un 45T (« but you don’t know what it’s like to be alone in the house »). Pour toutes ces raisons, mais prioritairement parce que cette série aura marqué à l’indélébile mon adolescence, j’attribue le terme de culte à Germain et nous ! (et tant pis si les derniers tomes de la série n’offraient plus la même qualité humoristique qu’à ses débuts).

16/06/2009 (modifier)
Couverture de la série Chinaman
Chinaman

Voici une série pour laquelle j’éprouve un véritable faible. En effet, grâce à l’approche originale du premier tome, Chinaman, le héros de cette série, m’est apparu très attachant et étonnamment crédible. Les cinq premiers tomes, s’ils offrent finalement un univers extrêmement classique dans le genre western, sont pour moi d’une qualité irréprochable. Les deux tomes suivants ne présentent pas le même pouvoir d’attraction sur moi. En effet, Chinaman se retrouve encombré d’une compagne, et la série dérive lors de certains passages vers un esprit proche de "la petite maison dans la prairie", un esprit auquel je ne peux adhérer et qui ne convient absolument pas à la série. Tout au plus puis-je souligner le souci de laisser le premier rôle à l’humanité des personnages (un souci présent dès le premier épisode, mais qui n’empêchait alors pas la création de scénarios solides). Heureusement, les deux tomes suivants retrouvent une belle qualité (mais sans atteindre le niveau des premiers). Le dessin, quant à lui, est excellent de bout en bout. Taduc est un artiste confirmé, et son style réaliste très lisible est loin d’être avare en détails. Les planches sont régulièrement d’une grande richesse et la mise en pages est soignée et favorise le dynamisme de ces aventures. De plus, la colorisation, conventionnelle, est très soignée. En résumé : par son humanité, par son souci d’authenticité, par la qualité de son graphisme, Chinaman est, à mes yeux, un des meilleurs westerns classiques de la bande dessinée actuelle. Franchement bien ! Tome 1 : 4,5/5 Tomes 2 à 5 : 4/5 Tomes 6 et 7 : 2,5/5 Tome 8 et 9 : 3,5/5

16/06/2009 (modifier)
Par Loicrodez
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série DMZ
DMZ

Je ne vais pas refaire le pitch (lire les critiques précédentes). La série mérite vraiment le détour. - Les personnages : On ne peut pas vraiment dire qu'ils ont du relief à proprement dire... background assez bateau, un fils de riche qui se rebelle contre papa, une étudiante qui décide de se donner corps et âme à la société pour lutter contre les atrocités de la guerre... blablabla... Par contre ils ont un sacré charisme, le dessin y est pour beaucoup, mais aussi les dialogues et l'ambiance. Ils sont super vivants et malgré ce manichéisme hyper crédibles. - Le dessin : C'est très beau, très fouillé j'ai envie d'afficher toutes les couv' sur les murs de mon salon... (43 parues ma femme gueule déjà). - Les préfaces : Elles sont rédigées par des personnes extérieures au monde du comics mais en rapport avec le sujet (journalistes, militaires, etc.). Elles sont pertinentes voire même dérangeantes. Ne surtout pas passer à côté. - Le scenario, l'univers, l'ambiance : J'ai vraiment pris mon pied à découvrir ce Manhattan qui s'organise pour (sur)vivre (ensemble). Une analyse fine de communautarisme ainsi que des priorités pour la survie d'un groupe. -Le découpage de l'histoire : Les histoires se "terminent" régulièrement (entre 1 et 5 comics par histoire) ce qui permet de ne pas avoir une intrigue alambiqué et surtout d'avoir des réponses aux interrogations sans attendre le 250ème tome ! J'ai lu en version française les 4 premiers tomes (22 comics). Je viens de recevoir les 43 premiers comics, je vous dis d'ici une semaine ce que vaut la traduction et si la suite est bien !

15/06/2009 (modifier)
Par Platy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Blacksad
Blacksad

Cette oeuvre est absolument sublime! Voici mon avis sur chaque tome sorti : - Tome I, Quelque part entre les ombres Pour un coup d'essai, voilà un coup de maître ! Les dessins sont accrocheurs, le monde sombre sans excès est prenant. Ca bouge, c'est magnifiquement mis en page, la colorisation est minutieuse... Petit bémol cependant : le scénario, bien que prenant, n'a rien de fondamentalement original et colle de près aux clichés du genre. -Tome II: Artic Nation Le dessin s'affine encore dans ce tome, les personnages perdent peu à peu de leur animalité sans cependant être trop humains. Mais l'évolution la plus importante est bien évidemment scénaristique; ici il n'est plus question d'un thriller classique comme on en a tant vus ou lus, l'action est bien menée et le scénario est réfléchi et présente de nombreux niveaux de lecture. -Tome III: Ame rouge Ce tome est encore excellent. Les personnages sont beaucoup plus délirants et le héros plus étudié sur le plan physique et mental. Certaines planches sont de vrais chefs d'oeuvre. La vie sentimentale de Blacksad est bien plus étudiée que dans les tomes précédents et les personnages sont bien plus attachants. En bref, cette série est un vrai chef d'oeuvre. Si vous appréciez la BD, vous ne pourrez certainement pas vous en passer très longtemps.

15/06/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Landais volant
Le Landais volant

L'absurde, Dumontheuil en est un joueur invétéré, le dosant toujours au plus juste. Il nous place ici Jean-Dextre Pandar de Cadillac en Afrique, alors que celui-ci est tiraillé par ses pensées racistes. Mais cet illustre personnage ne sait pas lui-même s'il l'est vraiment, là est toute la question. Il part dans une analyse de lui-même et des autres pour en avoir le cœur net et ce avec beaucoup d'humour. La narration est fabuleuse et recherchée, chaque phrase est un régal, chaque case une petite trouvaille. Dumontheuil y va de bon cœur et sans arrière-pensées, il nous parle de racisme sans tabous et sans offenser personne. Jean-Dextre Pandar de Cadillac - je ne me lasserai jamais de son nom - est attendrissant et attachant. Son physique si particulier ajoute à ce sentiment, un homme, un vrai, mais tout en finesse et délicatesse, au nez immense et aux yeux de biche, quel délice ! Exubérant et simple, peureux et courageux, poli et vulgaire, généreux mais pas trop, chez lui tout est contradiction, tout est remise en question permanente. Un personnage haut en couleurs qu'on ne peut absolument pas oublier. Le scénario est accompagné d'un joli graphisme, comme d'habitude avec cet auteur, qui nous donne envie d'aller sur ce continent. Les couleurs sont assez belles mais un peu sombres dans l'ensemble, ça manque légèrement de luminosité.

15/06/2009 (modifier)