De manière générale, j'apprécie assez peu le manga, souvent d'ailleurs à cause du dessin, que j'ai tendance à trouver laid et simpliste. De surcroit, les shonen issus du Jump ne présentent trop souvent qu'une suite de combats dénués d'intérêt. Mais quelle exception que Death note !
Un dessin de grande qualité servant magnifiquement un scénario passionnant et maîtrisé de bout en bout, qui nous tient perpétuellement en haleine grâce à de fréquents rebondissements. Mettre en scène des personnages doués d'une intelligence hors du commun s'affrontant dans une lutte sans merci était un défi complexe, le scénariste l'a parfaitement mis en oeuvre. Ce combat oppose Light Yagami, jeune lycéen brillant qui découvre un cahier permettant de manipuler puis de tuer les personnes dont on y écrit le nom, et L, le meilleur détective du monde, chacun cherchant à trouver et à éliminer l'autre.
a
Mais attention ! Le manga atteint un degré de complexité très élevé vers les derniers tomes (12 au total), notamment avec l'apparition d'une multitude de personnages secondaires et autres dieux de la mort. De plus, la très grande quantité de dialogues rendra certainement la lecture rebutante pour certains. Mais dans le doute, jetez vous tout de même sur cette merveille, vous risquez fort de ne pas le regretter !
Si je devais résumer ce one-shot, je citerais les termes : amusant, émouvant et intelligent.
L’auteur nous livre une histoire de solitude, de tristesse, tout en parvenant à nous laisser un sourire au coin des lèvres et ce, tout au long du récit. Le ton est juste et la sensibilité fait mouche.
L’album, bien qu’épais, se lit très rapidement ; il n’y a, en fin de compte, que peu de dialogues. Mais je crois que l’opus ne demandera qu’à se relire, tant le sujet est maîtrisé et le lecteur envouté par sa lecture.
Au niveau du graphisme, l’auteur réussi une fois de plus son tour de force dans la maîtrise de son trait et de son encrage ; du très beau travail…
En conclusion, l’achat de cet album est vivement conseillé. Étant donné sa rapidité de lecture et le fait qu’il m’en aurait fallu « encore un peu plus », je ne lui attribue pas la note maximale. Néanmoins, je vous invite sincèrement à découvrir ce petit bijou, simple, sincère et tellement magique…
Hellboy, rejeton des enfers et ensorceleur par excellence qui hypnotise le lecteur dès les premières pages...
Mike Mignola n'est, pour moi, que le digne héritier de H.P Lovecraft et Edgar Allan Poe. Ses récits sont extraordinaires (d'où le rapprochement avec Poe), à la fois poétiques, mélodiques et sombres, ils sont tout simplement un immense hommage aux auteurs précédemment cités.
Pour les dessins, les traits relativement carrés des personnages m'ont quelque peu rebutés au début mais tout est en accord avec le récit et la trame du scénario. Hellboy possède ainsi un charisme de folie et un "background" énorme, les méchants sont, eux aussi, monumentales, je pense notamment à Raspoutine ou à Hécate ou encore à la Baba Yaga...
Ce qui fait la force d'Hellboy, ce sont aussi les dessins de toutes les statues des temples, des dessins ésotériques et de toutes les décorations impies qui peuplent l'univers de Hellboy. De plus, on ressent que Mignola prend un plaisir fou à faire des aplats de noir sur quasiment tous ses dessins, ce qui rajoute un aspect sombres et mystérieux à la série. Pour finir, la plupart des créatures et autres esprits sont tentaculaires, suintantes et immenses ce qui donne un aspect "Lovecraftien" au monde du garçon des enfers.
Vous l'aurez compris, Hellboy est un chef d'œuvre de fantastique, un must du comics américain et on sent que Mignola a puisé ses inspirations dans les contes et légendes d'Europe de l'Est et qu'il a prit un pied énorme à créer ce héros.
Tout simplement indispensable !
Depuis le début de cette série, étant assez fan de Loisel, je me disais qu'il fallait que je lise Magasin général. Mais jusqu'à maintenant je n'en avais jamais eu l'occasion malgré de très bons échos que j'entendais de tous côtés. D'ailleurs, lorsqu'un ami à moi, me l'a enfin prêté, je ne connaissais même pas le thème de l'histoire.
Et j'avoue qu'en quelques pages, j'entrais avec grand plaisir dans cette œuvre, cette tranche de vie d'un village québécois du siècle dernier. J'ai alors avalé les tomes un par un lors d'un dimanche d'hiver.
Tout est génial dans cette bd : les dessins magnifiques, que ce soit les personnages ou bien les paysages, rappellent bien les vieux feuilletons, on s'imprègne de cette époque pas si lointaine avec nostalgie. Les dialogues avec cet accent québécois (enfin juste ce qu'il faut pour que le public français comprenne) est au début un peu déroutant, troublant, mais on s'y habitue très vite et ça renforce l'effet rétro de la bd.
Le scénario en lui-même est très bien réalisé, il n'y a pas réellement un personnage principal, tous les villageois ont leur personnalité développé et chacun agit. On pourrait avoir peur d'un certain ennui sachant que le thème est la vie d'un village, alors que pas de tout ! Bien au contraire, on ne s'ennuie pas un instant.
C'est bien un chef d'œuvre incontournable à lire et relire, en tout cas, moi j'attends la suite avec impatience.
Cet album est une pièce de collection (coté actuellement 80€ !), pourtant il ne vaut pas que pour son côté rarissime.
Le matériel est la traditionnelle édition cartonnée, 94 planches de pur bonheur. L’ensemble est pourtant fragile et il est déjà très rare d’en voir des exemplaires, mais des exemplaires en bon état, là c’est un miracle !
La préface est un joli exemple de cet esprit pionnier des humano des années 80, humour et décalage avec un ton libre.
Puis viennent une trentaine de planches de magnifiques pastels de Pratt. Issues de son travail pour fort Wheeling, ils sont accompagnés d’un texte en prose sur la guerre et l’absurdité de ses multiples belligérants aux multiples couleurs ne trouvant que la mort comme issue. Qu’ils soient indiens de l’Ohio, colons français, troupe anglaise, indiens indépendants, brigands, milices, colons britanniques, de toutes cultures, tous sont croqués avec beauté.
Après ce moment de poésie viennent quelques contes indiens, le dessin noir et blanc direct de Pratt fait merveille dans l’exercice. Le scénario des contes est souvent simple, ils tiennent en deux planches, et il s’agit plus d’un texte illustré que d’une BD. Dans les 6 contes présentés quelques uns sont pourtant très bien présentés (en particulier celui de l’esprit du vent ou celui des bisons). Une différence dans l’illustration peut laisser penser que Pratt a réalisé ces planches a des moments différents de son évolution car certaines sont figées graphiquement (comme celui du joueur de flute) alors que d’autre sont très belles (esprit du vent)
Enfin vient l’histoire, la grosse, et là quelle claque ! à un dessin somptueux s’ajoute un scénario prenant même s’il est sans surprise sur la fin. L’environnement de ces terres est magistralement rendu, l’environnement historique est comme d’habitude chez Pratt parfait. Certes le héros est un peu trop « chevalier blanc » pour nous aujourd’hui, quoique n’est ce pas agréable de voir de beaux héros, honnêtes, un peu naïfs et courageux? En revanche les autres personnages secondaires importants sont très soignés vont au-delà du cliché et montrent leur complexité. J’adore les fresques historiques quand on s’y retrouve, que l’on sent ses pieds humides lors des ballades en canoë, que l’on est essoufflé des courses en sous bois, que l’on craint cet officier anglais qui nous prend pour un espion, que l’on se méfie de ce brigand avec qui on est obligé de traiter…
La seule petite faiblesse réside à mon sens dans un scénario attendu au-delà du second tiers et dans certains nœuds du scénario qui se résolvent un peu trop vite.
Cela dit l’ensemble est un bijou très cohérent de l’esprit de Pratt, des aquarelles en couleur, quelques pensées humanistes illustrés et une magnifique aventure au sein d’un conflit historique en encre de chine. Tout est là, et il me faut vraiment me retenir pour ne pas mettre la note maximale ! A lire et posséder (pour les chanceux dont je fais partie).
Après le très beau Litost, Domas nous propose sa suite ; suite à une nouvelle désillusion, Max se retrouve à nouveau attiré par une jeune femme. Comme dans son opus précédent, le récit entremêle dessins classiques (encore que... mais je vais y revenir), hyper-texte dessiné où un homme, isolé sur la lune, se décide à plonger dans la mer) et mots qui parfois suivent les courbes du dessin. Et puis toujours cette touche de couleur dans l'encrage, pour souligner les éléments actifs sur une scène donnée.
J’adore, tout simplement.
Le dessin de Domas est parfois fait de grandes illustrations pleine page avec de grands vides, mais il y a un équilibre, une poésie, une envolée qui le rendent extrêmement plaisant, ce qui fait qu’en ce qui me concerne, j’ai lu cet album avec un sourire aux lèvres. Pour tout vous dire j’ai scanné la page 54 pour en faire un poster. Il y a un peu de longueurs, mais rien d’insurmontable. Les grincheux diront qu’il s’agit d’une redite de Litost, mais vu que c’est la suite, cela ne me gêne pas.
On a besoin de respirations comme ça, d’épiphanies dessinées, de bouffées de fraîcheur avec des brins de romantisme dedans. C’est vital.
Waoh, quel bonheur, la lecture de cette série. Je l'ai découverte grâce à l'opération "intégrale, haute densité de casterman". Au départ, après l'avoir ouvert sommairement, je n'étais pourtant pas emballé par un graphisme que je jugeais trop basique. Je m'y suis repris, juste parce que Baru est un auteur que j'aime bien et qui ne m'a jamais déçu. Très vite, dès les premières pages, le ton, les personnages, les rivalités des gamins m'ont scotché à l'affaire. J'y ai retrouvé une verve et un climat participant du même esprit que ceux de mise dans la fameuse "Guerre des boutons". J'ai particulièrement adoré l'antagonisme opposant à la fois ceux d'en haut à ceux d'en bas et celui du Goret au Gros. La description de ces guerres d'enfants et pleine de malice et d'humour. C'est dynamique et rafraichissant.
Mais la grande force de Baru, c'est de ne s'être pas limité à ces jeux de gamins, aussi attachant soient-ils. Il parvient de manière subtile et parfaitement maîtrisée, à retranscrire un climat d'époque (la description des communistes est un fameux moment et il faudrait être de marbre pour ne pas rire et sourire au fil des pages qui abordent le truc) et une réflexion sur le melting pot que constituaient les cités ouvrières des années 50.
On se rend compte alors que Baru est un auteur plein de nuance, de tolérance et de tendresse pour ses semblables. Il nous donne là, une vraie leçon d'humanisme (il suffit de s'arrêter sur le regard qu'il pose sur l'allemand qui aide les gamins à faire leur fusée ou sur celui de la mère du Goret qui contredit le discours tranché de son mari à propos des arabes, pour en être convaincu).
Enfin, la scène finale, celle de l'attaque des C.R.S est tout simplement drôle et poignante. Drôle, parce que voir des enfants bousculer l'ordre établi à coups de flèches n'est pas commun, et poignant parce que Baru réussit parfaitement à montrer la rudesse de l'époque et la conscience sociale des gens qui la vivait. Voir le jeune René porté en triomphe par un adulte est en effet, hautement symbolique et touchant. Le gamin quitte le monde des gosses pour arriver dans celui des adultes. Et ceux ci, en le félicitant de son courage, face aux soldats du système, semble lui transmettre un flambeau annonçant d'autres batailles ; celle de 1968 sans doute.
Bref, voila une oeuvre dense et rudement rafraichissante que je conseille avec ardeur à tous.
Les deux premiers tomes sont tout simplement formidables. Tome nous sert un polar noir de chez noir, animé par des personnages détestables d’aigreur, de rancœur et de lâcheté. Le pire (et c’est tout le talent du scénariste), c’est que ces ignobles individus parviennent à m’émouvoir, et Télenko en particulier. Cet aspect n’est rendu possible que grâce à cette merveilleuse narration, qui nous permet de partager les pensées des différents protagonistes en fonction du tome lu (Télenko dans le premier, son épouse dans le deuxième).
La structure du récit s’assimile à du travail d’orfèvre. En effet, chaque tome débute au même moment et nous retrace donc la même histoire, mais vu sous un autre angle. Seules, les dernières pages du tome 2 dévoilent quelques minutes du dénouement final (mais il n’y a pas de redondance, car toutes les pages nourrissent l’aspect psychologique de l’intrigue).
Le troisième tome utilise le même procédé, jusqu’au dénouement final (qui demeure un point d’interrogation) mais se présente sous un aspect moins déprimant, moins pessimiste. Il fait appel aux bons sentiments du lecteur et se teinte de chamanisme indien. Cet aspect m’a quelque peu dérangé lors de ma première lecture, tant je me délectais du côté sombre de l’histoire. Je dois cependant avouer qu’en relecture, la dimension philosophique de ce dernier opus ne me dérange plus. Je dirais même plus : elle est justifiée et clôt d’une manière étonnante mais adéquate cette berceuse assassine.
Au niveau graphique, le style de Ralph Meyer est agréable et en symbiose avec le récit. Je le situerais entre Will Eisner et … Dany (dans le style le plus réaliste de ce dernier). La colorisation en noir et blanc rehaussée de jaune « taxi newyorkais» apporte un style à l’ensemble et le singularise de la production habituelle. C’est une réussite totale, à mon goût.
Au final : une grande réussite, malgré ce troisième tome déroutant.
« le Camp-Volant » regroupe les petites légendes que la grand-mère de l’artiste lui racontait dans sa jeunesse. Hausman a eu l’intelligence (et le talent) de les relier en une seule et unique histoire dont le personnage central fait à la fois office de sujet et de verbe.
De sujet, car toute l’intrigue du présent récit tourne autour de sa personnalité.
De verbe, car il n’est pas en reste pour raconter lui-même histoires et légendes.
J’ai retrouvé avec grand plaisir énormément de mon patrimoine imaginaire dans ces multiples scénettes. Celles-ci débordent de fantaisie tout en faisant partie de notre mémoire collective.
On peut certes reprocher l’aspect somme toute assez décousu du script mais je trouve que René Hausman s’en sort plutôt bien, lui qui d’habitude n’excelle pas dans l’art du scénario. L’album se lit d’une traite sans qu’une transition trop abrupte ne nous coupe de ce récit. Cependant, il n’y a pas de réelle intrigue et cela pourra déstabiliser certains lecteurs.
Au niveau graphique, et bien … on est proche du chef-d’œuvre, à condition d’aimer ce trait si singulier (ce qui est mon cas). Entre dessin d’illustration pour enfant et bande dessinée adulte, René Hausman s’est inventé un style qui n’appartient qu’à lui, et que je trouve magnifique tant je peux longuement m’attarder sur ses planches. La mise en forme est réfléchie et un simple repas de famille donne lieu à une image d’Epinal au graphisme caricatural et sans concession. Un phénomène que je n’arrive pas à m’expliquer est que les personnages féminins de l’artiste ont beau souvent être potelés et posséder un appendice nasal proche du groin, elles n’en possèdent pas moins un certain charme (singulier, cela va sans dire).
Au final, René Hausman a réussi un album qui transpire de la magie des histoires d’autrefois. C’est là le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à la merveilleuse conteuse que dut être sa grand-mère, la joliment prénommée Philomène.
Peut-être trop local pour plaire à tous, cet album peut cependant compter sur ma personne pour le défendre avec acharnement.
Alzéor ? C'est un de mes personnages de bd préférés, avec une personnalité proche de celle de Célestin Gobe-la-lune et un physique très ressemblant aussi. Il est vif, drôle, beau parleur, charmeur, amoureux, un peu égoïste parfois, doté d'une gestuelle tout en légèreté, un vrai chevalier. Son compagnon Obie est tout son contraire, petit, rondouillard et généreux, mais tout aussi drôle et amoureux. Et que dire de Udd que l'on ne fait qu'entendre, c'est peut-être ce qui fait tout son charme, mais j'aurais aimé d'autres aventures de ces personnages si attachants, où l'on aurait pu faire enfin la connaissance de Udd.
Cette façon de mêler chevalerie médiévale, fantastique et science-fiction est surprenante et savamment traitée, sans parler des jeux de mots tous excellents et d'une originalité folle.
Makyo ? Encore un scénariste qui a sur moi des effets bizarres, soit j'adore soit je n'aime pas du tout.
Caryn ? Ah ! Quel joli dessin il nous offre, coloré, chaud, vivant, mouvementé, juste, foisonnant de détails, sublime, enchanteur… visuellement captivant. Ah ! Quelle expressivité dans les visages !
A quand une nouvelle série ?
La lectrice que je suis ? Arrivée à la fin des trois tomes j'ai eu un petit pincement au cœur… c'était déjà fini…
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Death Note
De manière générale, j'apprécie assez peu le manga, souvent d'ailleurs à cause du dessin, que j'ai tendance à trouver laid et simpliste. De surcroit, les shonen issus du Jump ne présentent trop souvent qu'une suite de combats dénués d'intérêt. Mais quelle exception que Death note ! Un dessin de grande qualité servant magnifiquement un scénario passionnant et maîtrisé de bout en bout, qui nous tient perpétuellement en haleine grâce à de fréquents rebondissements. Mettre en scène des personnages doués d'une intelligence hors du commun s'affrontant dans une lutte sans merci était un défi complexe, le scénariste l'a parfaitement mis en oeuvre. Ce combat oppose Light Yagami, jeune lycéen brillant qui découvre un cahier permettant de manipuler puis de tuer les personnes dont on y écrit le nom, et L, le meilleur détective du monde, chacun cherchant à trouver et à éliminer l'autre. a Mais attention ! Le manga atteint un degré de complexité très élevé vers les derniers tomes (12 au total), notamment avec l'apparition d'une multitude de personnages secondaires et autres dieux de la mort. De plus, la très grande quantité de dialogues rendra certainement la lecture rebutante pour certains. Mais dans le doute, jetez vous tout de même sur cette merveille, vous risquez fort de ne pas le regretter !
Tout seul
Si je devais résumer ce one-shot, je citerais les termes : amusant, émouvant et intelligent. L’auteur nous livre une histoire de solitude, de tristesse, tout en parvenant à nous laisser un sourire au coin des lèvres et ce, tout au long du récit. Le ton est juste et la sensibilité fait mouche. L’album, bien qu’épais, se lit très rapidement ; il n’y a, en fin de compte, que peu de dialogues. Mais je crois que l’opus ne demandera qu’à se relire, tant le sujet est maîtrisé et le lecteur envouté par sa lecture. Au niveau du graphisme, l’auteur réussi une fois de plus son tour de force dans la maîtrise de son trait et de son encrage ; du très beau travail… En conclusion, l’achat de cet album est vivement conseillé. Étant donné sa rapidité de lecture et le fait qu’il m’en aurait fallu « encore un peu plus », je ne lui attribue pas la note maximale. Néanmoins, je vous invite sincèrement à découvrir ce petit bijou, simple, sincère et tellement magique…
Hellboy
Hellboy, rejeton des enfers et ensorceleur par excellence qui hypnotise le lecteur dès les premières pages... Mike Mignola n'est, pour moi, que le digne héritier de H.P Lovecraft et Edgar Allan Poe. Ses récits sont extraordinaires (d'où le rapprochement avec Poe), à la fois poétiques, mélodiques et sombres, ils sont tout simplement un immense hommage aux auteurs précédemment cités. Pour les dessins, les traits relativement carrés des personnages m'ont quelque peu rebutés au début mais tout est en accord avec le récit et la trame du scénario. Hellboy possède ainsi un charisme de folie et un "background" énorme, les méchants sont, eux aussi, monumentales, je pense notamment à Raspoutine ou à Hécate ou encore à la Baba Yaga... Ce qui fait la force d'Hellboy, ce sont aussi les dessins de toutes les statues des temples, des dessins ésotériques et de toutes les décorations impies qui peuplent l'univers de Hellboy. De plus, on ressent que Mignola prend un plaisir fou à faire des aplats de noir sur quasiment tous ses dessins, ce qui rajoute un aspect sombres et mystérieux à la série. Pour finir, la plupart des créatures et autres esprits sont tentaculaires, suintantes et immenses ce qui donne un aspect "Lovecraftien" au monde du garçon des enfers. Vous l'aurez compris, Hellboy est un chef d'œuvre de fantastique, un must du comics américain et on sent que Mignola a puisé ses inspirations dans les contes et légendes d'Europe de l'Est et qu'il a prit un pied énorme à créer ce héros. Tout simplement indispensable !
Magasin général
Depuis le début de cette série, étant assez fan de Loisel, je me disais qu'il fallait que je lise Magasin général. Mais jusqu'à maintenant je n'en avais jamais eu l'occasion malgré de très bons échos que j'entendais de tous côtés. D'ailleurs, lorsqu'un ami à moi, me l'a enfin prêté, je ne connaissais même pas le thème de l'histoire. Et j'avoue qu'en quelques pages, j'entrais avec grand plaisir dans cette œuvre, cette tranche de vie d'un village québécois du siècle dernier. J'ai alors avalé les tomes un par un lors d'un dimanche d'hiver. Tout est génial dans cette bd : les dessins magnifiques, que ce soit les personnages ou bien les paysages, rappellent bien les vieux feuilletons, on s'imprègne de cette époque pas si lointaine avec nostalgie. Les dialogues avec cet accent québécois (enfin juste ce qu'il faut pour que le public français comprenne) est au début un peu déroutant, troublant, mais on s'y habitue très vite et ça renforce l'effet rétro de la bd. Le scénario en lui-même est très bien réalisé, il n'y a pas réellement un personnage principal, tous les villageois ont leur personnalité développé et chacun agit. On pourrait avoir peur d'un certain ennui sachant que le thème est la vie d'un village, alors que pas de tout ! Bien au contraire, on ne s'ennuie pas un instant. C'est bien un chef d'œuvre incontournable à lire et relire, en tout cas, moi j'attends la suite avec impatience.
Billy James
Cet album est une pièce de collection (coté actuellement 80€ !), pourtant il ne vaut pas que pour son côté rarissime. Le matériel est la traditionnelle édition cartonnée, 94 planches de pur bonheur. L’ensemble est pourtant fragile et il est déjà très rare d’en voir des exemplaires, mais des exemplaires en bon état, là c’est un miracle ! La préface est un joli exemple de cet esprit pionnier des humano des années 80, humour et décalage avec un ton libre. Puis viennent une trentaine de planches de magnifiques pastels de Pratt. Issues de son travail pour fort Wheeling, ils sont accompagnés d’un texte en prose sur la guerre et l’absurdité de ses multiples belligérants aux multiples couleurs ne trouvant que la mort comme issue. Qu’ils soient indiens de l’Ohio, colons français, troupe anglaise, indiens indépendants, brigands, milices, colons britanniques, de toutes cultures, tous sont croqués avec beauté. Après ce moment de poésie viennent quelques contes indiens, le dessin noir et blanc direct de Pratt fait merveille dans l’exercice. Le scénario des contes est souvent simple, ils tiennent en deux planches, et il s’agit plus d’un texte illustré que d’une BD. Dans les 6 contes présentés quelques uns sont pourtant très bien présentés (en particulier celui de l’esprit du vent ou celui des bisons). Une différence dans l’illustration peut laisser penser que Pratt a réalisé ces planches a des moments différents de son évolution car certaines sont figées graphiquement (comme celui du joueur de flute) alors que d’autre sont très belles (esprit du vent) Enfin vient l’histoire, la grosse, et là quelle claque ! à un dessin somptueux s’ajoute un scénario prenant même s’il est sans surprise sur la fin. L’environnement de ces terres est magistralement rendu, l’environnement historique est comme d’habitude chez Pratt parfait. Certes le héros est un peu trop « chevalier blanc » pour nous aujourd’hui, quoique n’est ce pas agréable de voir de beaux héros, honnêtes, un peu naïfs et courageux? En revanche les autres personnages secondaires importants sont très soignés vont au-delà du cliché et montrent leur complexité. J’adore les fresques historiques quand on s’y retrouve, que l’on sent ses pieds humides lors des ballades en canoë, que l’on est essoufflé des courses en sous bois, que l’on craint cet officier anglais qui nous prend pour un espion, que l’on se méfie de ce brigand avec qui on est obligé de traiter… La seule petite faiblesse réside à mon sens dans un scénario attendu au-delà du second tiers et dans certains nœuds du scénario qui se résolvent un peu trop vite. Cela dit l’ensemble est un bijou très cohérent de l’esprit de Pratt, des aquarelles en couleur, quelques pensées humanistes illustrés et une magnifique aventure au sein d’un conflit historique en encre de chine. Tout est là, et il me faut vraiment me retenir pour ne pas mettre la note maximale ! A lire et posséder (pour les chanceux dont je fais partie).
3 minutes
Après le très beau Litost, Domas nous propose sa suite ; suite à une nouvelle désillusion, Max se retrouve à nouveau attiré par une jeune femme. Comme dans son opus précédent, le récit entremêle dessins classiques (encore que... mais je vais y revenir), hyper-texte dessiné où un homme, isolé sur la lune, se décide à plonger dans la mer) et mots qui parfois suivent les courbes du dessin. Et puis toujours cette touche de couleur dans l'encrage, pour souligner les éléments actifs sur une scène donnée. J’adore, tout simplement. Le dessin de Domas est parfois fait de grandes illustrations pleine page avec de grands vides, mais il y a un équilibre, une poésie, une envolée qui le rendent extrêmement plaisant, ce qui fait qu’en ce qui me concerne, j’ai lu cet album avec un sourire aux lèvres. Pour tout vous dire j’ai scanné la page 54 pour en faire un poster. Il y a un peu de longueurs, mais rien d’insurmontable. Les grincheux diront qu’il s’agit d’une redite de Litost, mais vu que c’est la suite, cela ne me gêne pas. On a besoin de respirations comme ça, d’épiphanies dessinées, de bouffées de fraîcheur avec des brins de romantisme dedans. C’est vital.
Les Années Spoutnik
Waoh, quel bonheur, la lecture de cette série. Je l'ai découverte grâce à l'opération "intégrale, haute densité de casterman". Au départ, après l'avoir ouvert sommairement, je n'étais pourtant pas emballé par un graphisme que je jugeais trop basique. Je m'y suis repris, juste parce que Baru est un auteur que j'aime bien et qui ne m'a jamais déçu. Très vite, dès les premières pages, le ton, les personnages, les rivalités des gamins m'ont scotché à l'affaire. J'y ai retrouvé une verve et un climat participant du même esprit que ceux de mise dans la fameuse "Guerre des boutons". J'ai particulièrement adoré l'antagonisme opposant à la fois ceux d'en haut à ceux d'en bas et celui du Goret au Gros. La description de ces guerres d'enfants et pleine de malice et d'humour. C'est dynamique et rafraichissant. Mais la grande force de Baru, c'est de ne s'être pas limité à ces jeux de gamins, aussi attachant soient-ils. Il parvient de manière subtile et parfaitement maîtrisée, à retranscrire un climat d'époque (la description des communistes est un fameux moment et il faudrait être de marbre pour ne pas rire et sourire au fil des pages qui abordent le truc) et une réflexion sur le melting pot que constituaient les cités ouvrières des années 50. On se rend compte alors que Baru est un auteur plein de nuance, de tolérance et de tendresse pour ses semblables. Il nous donne là, une vraie leçon d'humanisme (il suffit de s'arrêter sur le regard qu'il pose sur l'allemand qui aide les gamins à faire leur fusée ou sur celui de la mère du Goret qui contredit le discours tranché de son mari à propos des arabes, pour en être convaincu). Enfin, la scène finale, celle de l'attaque des C.R.S est tout simplement drôle et poignante. Drôle, parce que voir des enfants bousculer l'ordre établi à coups de flèches n'est pas commun, et poignant parce que Baru réussit parfaitement à montrer la rudesse de l'époque et la conscience sociale des gens qui la vivait. Voir le jeune René porté en triomphe par un adulte est en effet, hautement symbolique et touchant. Le gamin quitte le monde des gosses pour arriver dans celui des adultes. Et ceux ci, en le félicitant de son courage, face aux soldats du système, semble lui transmettre un flambeau annonçant d'autres batailles ; celle de 1968 sans doute. Bref, voila une oeuvre dense et rudement rafraichissante que je conseille avec ardeur à tous.
Berceuse assassine
Les deux premiers tomes sont tout simplement formidables. Tome nous sert un polar noir de chez noir, animé par des personnages détestables d’aigreur, de rancœur et de lâcheté. Le pire (et c’est tout le talent du scénariste), c’est que ces ignobles individus parviennent à m’émouvoir, et Télenko en particulier. Cet aspect n’est rendu possible que grâce à cette merveilleuse narration, qui nous permet de partager les pensées des différents protagonistes en fonction du tome lu (Télenko dans le premier, son épouse dans le deuxième). La structure du récit s’assimile à du travail d’orfèvre. En effet, chaque tome débute au même moment et nous retrace donc la même histoire, mais vu sous un autre angle. Seules, les dernières pages du tome 2 dévoilent quelques minutes du dénouement final (mais il n’y a pas de redondance, car toutes les pages nourrissent l’aspect psychologique de l’intrigue). Le troisième tome utilise le même procédé, jusqu’au dénouement final (qui demeure un point d’interrogation) mais se présente sous un aspect moins déprimant, moins pessimiste. Il fait appel aux bons sentiments du lecteur et se teinte de chamanisme indien. Cet aspect m’a quelque peu dérangé lors de ma première lecture, tant je me délectais du côté sombre de l’histoire. Je dois cependant avouer qu’en relecture, la dimension philosophique de ce dernier opus ne me dérange plus. Je dirais même plus : elle est justifiée et clôt d’une manière étonnante mais adéquate cette berceuse assassine. Au niveau graphique, le style de Ralph Meyer est agréable et en symbiose avec le récit. Je le situerais entre Will Eisner et … Dany (dans le style le plus réaliste de ce dernier). La colorisation en noir et blanc rehaussée de jaune « taxi newyorkais» apporte un style à l’ensemble et le singularise de la production habituelle. C’est une réussite totale, à mon goût. Au final : une grande réussite, malgré ce troisième tome déroutant.
Le Camp-Volant
« le Camp-Volant » regroupe les petites légendes que la grand-mère de l’artiste lui racontait dans sa jeunesse. Hausman a eu l’intelligence (et le talent) de les relier en une seule et unique histoire dont le personnage central fait à la fois office de sujet et de verbe. De sujet, car toute l’intrigue du présent récit tourne autour de sa personnalité. De verbe, car il n’est pas en reste pour raconter lui-même histoires et légendes. J’ai retrouvé avec grand plaisir énormément de mon patrimoine imaginaire dans ces multiples scénettes. Celles-ci débordent de fantaisie tout en faisant partie de notre mémoire collective. On peut certes reprocher l’aspect somme toute assez décousu du script mais je trouve que René Hausman s’en sort plutôt bien, lui qui d’habitude n’excelle pas dans l’art du scénario. L’album se lit d’une traite sans qu’une transition trop abrupte ne nous coupe de ce récit. Cependant, il n’y a pas de réelle intrigue et cela pourra déstabiliser certains lecteurs. Au niveau graphique, et bien … on est proche du chef-d’œuvre, à condition d’aimer ce trait si singulier (ce qui est mon cas). Entre dessin d’illustration pour enfant et bande dessinée adulte, René Hausman s’est inventé un style qui n’appartient qu’à lui, et que je trouve magnifique tant je peux longuement m’attarder sur ses planches. La mise en forme est réfléchie et un simple repas de famille donne lieu à une image d’Epinal au graphisme caricatural et sans concession. Un phénomène que je n’arrive pas à m’expliquer est que les personnages féminins de l’artiste ont beau souvent être potelés et posséder un appendice nasal proche du groin, elles n’en possèdent pas moins un certain charme (singulier, cela va sans dire). Au final, René Hausman a réussi un album qui transpire de la magie des histoires d’autrefois. C’est là le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à la merveilleuse conteuse que dut être sa grand-mère, la joliment prénommée Philomène. Peut-être trop local pour plaire à tous, cet album peut cependant compter sur ma personne pour le défendre avec acharnement.
Alzeor Mondraggo
Alzéor ? C'est un de mes personnages de bd préférés, avec une personnalité proche de celle de Célestin Gobe-la-lune et un physique très ressemblant aussi. Il est vif, drôle, beau parleur, charmeur, amoureux, un peu égoïste parfois, doté d'une gestuelle tout en légèreté, un vrai chevalier. Son compagnon Obie est tout son contraire, petit, rondouillard et généreux, mais tout aussi drôle et amoureux. Et que dire de Udd que l'on ne fait qu'entendre, c'est peut-être ce qui fait tout son charme, mais j'aurais aimé d'autres aventures de ces personnages si attachants, où l'on aurait pu faire enfin la connaissance de Udd. Cette façon de mêler chevalerie médiévale, fantastique et science-fiction est surprenante et savamment traitée, sans parler des jeux de mots tous excellents et d'une originalité folle. Makyo ? Encore un scénariste qui a sur moi des effets bizarres, soit j'adore soit je n'aime pas du tout. Caryn ? Ah ! Quel joli dessin il nous offre, coloré, chaud, vivant, mouvementé, juste, foisonnant de détails, sublime, enchanteur… visuellement captivant. Ah ! Quelle expressivité dans les visages ! A quand une nouvelle série ? La lectrice que je suis ? Arrivée à la fin des trois tomes j'ai eu un petit pincement au cœur… c'était déjà fini…