Gemelos

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Une balle unique. Un mort en pleine journée. César vient de régler un nouveau contrat. Adolescent des quartiers pauvres de Colombie, César est sicaire, un tueur impitoyable.


Amérique du sud Auteurs italiens Tueurs à gages

Une balle unique. Un mort en pleine journée. César vient de régler un nouveau contrat. Adolescent des quartiers pauvres de Colombie, César est sicaire, un tueur impitoyable. Quand il n’a pas l’arme à la main, César règne sur une petite bande de gamins et assure la survie de sa famille, une mère malade et une soeur aînée étudiante. Lorsqu’il échoue à l’occasion d’une nouvelle mission, son petit monde fragile s’écroule : de tueur il devient cible. Alors, pour échapper à une mort certaine et protéger les siens, César échafaude un plan : échanger sa place de mort en sursis avec celle de Fernando, un garçon privilégié... Son sosie parfait. Mais c’est sans compter sur la fureur de vivre de Fernando. Et la vie de celui-ci n’est peut-être pas aussi douce que César le pensait..

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Novembre 2006
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Gemelos © Bamboo 2006
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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25/10/2006 | Ro
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Par tolllo
Note: 4/5

Plusieurs raisons à mon engouement pour ce récit : Premier point. Même si cette histoire est avant tout un bon thriller bardé de gros flingues réellement bien construit, il n’empêche : le cadre dans lequel évoluent nos personnages est pour le moins réaliste, et véritablement, nouveau donc intéressant pour moi. Dommage que cet "environnement" ne soit pas plus explicatif, mais je développerai ce sujet plus bas. Evidemment, je ne peux moralement pas cautionner la violence de cet adolescent devenu petit escroc et tueur pour subvenir aux besoins de sa famille, payer des études à sa sœur et envoyer une partie de sa bande à l’école. Mais je conçois qu’il fasse tout cela pour des raisons qui lui paraissent bonnes : cela veut être une représentation de l’esprit de ces quartiers défavorisés des bidonvilles de Medellin et de toutes les villes "bâties" sur le même principe. Autre raison de mon attirance pour cette histoire, même si elle a un cadre réaliste, comme je l’ai dit plus haut, c'est un bon thriller "distrayant", que l’on peut voir uniquement comme tel, nous ne sommes pas parasités par des leçons de morale (dommage ?) le côté "historique" également peut être complètement passé à la trappe, le récit et l’intrigue restent vraiment de très bonne qualité. Il y a là plusieurs éléments déjà vus mais traités d’une manière légèrement différente, de l’action, des rebondissements, des magouilles politico-industrielles-médicales bien faciles a concevoir, sinon à imaginer dans ces pays là. Bref on peut envisager cette histoire comme un bon "divertissement". Ensuite, la personnalité des 2 protagonistes principaux et des autres les entourant est bien développée, intéressante, et même surprenante, on ne peut s’empêcher de les apprécier malgré la violence et la haine omniprésentes, ils ont la "rage" de survivre. Pour en revenir à l’aspect "historique" (si je peux me permettre d’utiliser ce terme) je dirai juste que : Dans les Etats déstructurés, économiquement et politiquement, le développement de la mafia et de la criminalité est inévitable. Le fait de voir des bidonvilles accolés aux grandes métropoles est chose courante comme dans tout état de ce genre, le même phénomène se retrouve dans une bonne partie de l’Amérique du sud, l’Afrique, comme dans tout autre pays instable. De même que La France... D'une manière moins explosive, plus feutrée et plus localisée. Medellin capitale d’Antioquia, l’un des départements de la Colombie n’est pas épargné. Cette ville est même dans les années 1970-80 le centre névralgique de la drogue colombienne avec à sa tête Pablo Escobar. Elle était considérée encore en 2006 comme la capitale colombienne du crime et la ville la plus violente du monde. En Colombie, avec les problèmes des groupes paramilitaires et les groupes d’armés révolutionnaires (FARC), ils considèrent généralement le problème des délinquants des quartiers pauvres comme dérisoires, pas d’issue à prévoir donc. Une ville qui vit de trafics, de règlements de comptes et de misère. La richesse de l'élite des affaires, côtoie pauvreté, misère, chômage et surtout la violence extrême. Pour les enfants du haut de la ville comme c’est probablement le cas pour "nos héros", (qui sont d’ailleurs pas si héroïques que cela, ne faisons pas l’apologie de la violence), grandir, ou tout simplement survivre, s’apparente à adhérer à ce bouillonnement d’agressivité, et ils font malheureusement partie intégrante de cette fatalité. Dommage que les auteurs ne nous aient pas mis quelques explications de la sorte, en fin de tome par exemple, car on peut passer complètement à côté de tout cet aspect assez inconnu dans notre petit cocon européen, je pense principalement à un jeune ado qui va lire cette bd et s’identifier à son héros avec ses "gros flingues" sans voir la dénonciation silencieuse (qui est pourtant présente !) de cette violence. Il peut y voir tout le contraire, et trouver cela "cool". Mais bon, soyons objectif, si on regarde les grosses productions américaines, il y a autant de morts gratuites, sans l’aspect que je qualifierais de moral. On nous pose les faits, à nous de nous faire notre opinion, pour ma part j’aurais préféré une condamnation plus draconienne, mais soyons raisonnables nous sommes assez grands pour nous faire notre propre opinion… (16/20)

21/01/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Gemelos utilise la trame classique des jumeaux séparés à la naissance qui se retrouvent, ignorant leur fraternité, et profitent de leur parfaite ressemblance. Mais Gemelos complique cette trame en plaçant le décor dans un pays semblable à la Colombie, où les enfants défavorisés vivent dans la rue au milieu de la violence et de sinistres affaires. Le jeune tueur sans pitié qu'est César rappellera sans doute l'enfant de Cuervos. La dureté de son monde est la même, mais César a un peu plus de morale même s'il doit se débrouiller seul contre tous pour faire vivre sa famille. Meurtres, drogues, enfants des rues, parents brutaux, absents ou paumés, le décor des favelas de Colombie est bien là. L'intrigue autour de son frère jumeau, Fernando, élevé par leur vrai père, riche médecin et homme d'affaires, n'est pas mauvaise car elle amène une certaine nouveauté. En effet, pas de "monde des gentils riches" contre le "monde dangereux des pauvres" : le mystère qui entoure les activités du père de nos deux héros et sa relation avec Fernando est trouble et pourrait cacher quelque chose de pire et plus insidieux que les meurtres de sang froid de César. En outre, Fernando n'est pas le petit agneau, gosse de riche sans défense, qu'il parait être : du fait de ses cours de kendo, il sait se battre dans la rue et sa rage de vivre l'empêchera de sombrer quand César voudra prendre sa place dans sa vie aisée. Le récit n'est donc pas mauvais même s'il parait légèrement déjà vu à certains moments à ceux qui auront déjà lu Cuervos ou quelques récits d'échange entre jumeaux ou sosies (Golden City par exemple). Quant au dessin, il est plutôt bon et les couleurs informatiques assez discrètes. Je reprocherai cependant une certaine abondance de traits dans les visages des personnages ce qui brouillent un peu leur apparence : déjà que César et Fernando sont jumeaux, ils ne sont pas les seuls à avoir un visage assez similaire, tant et si bien que je me suis un peu embrouillé à tenter de savoir qui était le garçon brun que nous suivions sur chaque planche. Un récit à base d'aventure et de thriller plutôt bien mené et intéressant qui plaira aux amateurs du genre.

25/10/2006 (modifier)