(4.5/5)
J'adore !!!
Anthony Jean vient de rentrer dans le classement de mes dessinateurs préférés ! Les dessins sont majestueux ! Les personnages peuvent au premier plan se ressembler, mais au final, on les reconnaît assez aisément ! Les créatures sont une réussite totale, il y a une vraie recherche derrière chacune d'entre elles et une originalité déconcertante à mon sens !
Les cahiers graphiques à la fin de la BD font vraiment plaisir à voir à la fin de la lecture !
Les planches (surtout) des tomes 2 et 3 sont d'une précision chirurgicale (pratique pour aller avec le scénario) .
J'arrête là sur le dessin, mais il est vraiment à couper le souffle !!!
Le scénario m'a tout de suite plu ! Le thème de la révolution scientifique avec comme protagonistes les anatomistes, c'est une idée vraiment vraiment bien !
Ambroise Paré en protagoniste principal m'a tout de suite fait accrocher à l'histoire !
Ajoutez au thème des anatomistes et de la dissection, celui du gros complot, mettez quelques créatures merveilleuses, une bonne dose d'humour grinçant, des références historiques et des explications en fin de BD et vous obtenez un concentré de lecture passionnant ! A lire, à relire et à relire encore !!!
Très très bonne série que je relis régulièrement.
Ne surtout pas croire que c'est réservé a un public jeune car édité chez Dupuis, c'est une histoire complexe et très originale autour du fantastique. Une histoire qui me surprend à chaque album, alors que pour me surprendre... amateur de fantastique depuis 40 ans à travers la BD, les livres et le jeu de rôle, je suis rompu aux scénarios et aux intrigues tordues et "originales".
Avec "Les démons d'Alexia" je suis épaté à chaque fois et actuellement j'en suis au numéro 6.
Le scenario est l'argument numéro un de cette série (loin devant un Le Décalogue ou Le Triangle Secret par exemple) mais le dessin est splendide pour qui aime l'école franco-belge ! Je recommande chaudement !
Le film sortant en ce moment, "Shutter Island" est revenu dans ma mémoire comme un flash, et comme une BD que je ne suis pas près d'oublier.
Car quand on lit de telles œuvres, si dérangeante qu'elle soit on ne peut que être retourné à la lecture, bouleversé même.
Alors ? Par quoi commencer ma critique ? Par ce que l'on voit au début, le dessin... Je trouve le dessin de De Metter à la limite de l'expérimental. Bien souvent on voit les traits du crayonnés (ce qui m'avait frappé). Cependant je m'y suis vite habitué. De plus les couleurs directes (en aquarelle) sont vraiment bien choisies : que dans des nuances de gris, vert kaki et marron. Et qu'elle maîtrise !! Je ne dirais qu'une chose, c'est vraiment un graphisme hors du commun mais aussi et surtout extrêmement beau, envoûtant. L’ambiance rendue par les couleurs est glauque, pesante, suffocante même !
Au niveau du scénario, c’est génial. L’adaptation est parfaitement réussie, c’est écrit d’une main de maître. Le récit jongle entre action, rebondissements, coups de théâtre, tortures. On s'immisce dans la tête du personnage, on partage sa souffrance. On récent cette BD au fond de nos tripes.
Le meilleur polar que j’ai lu, extrêmement bien réalisé. A lire, tout simplement, ne passez pas à côté de cette œuvre exceptionnelle !
Chabouté a pris tout son temps pour nous livrer une bd énorme !
Il a choisi un thème original pour le traiter avec toute la noirceur et la subtilité dont il est capable.
Le dessin sert de manière très juste ce récit riche, construit autour de la fantasmagorie de la solitude.
Le silence prend une place tellement importante que les phrases en deviennent éblouissantes. Un simple boum sert de fil rouge, scandant la vie du personnage principal.
Ce que j'ai préféré c'est la leçon d'humanité qui conclut magistralement cette histoire en noir et blanc.
Ouh qu'ça fait du bien ! Une BD tout public qui ne prend pas non plus les enfants pour des imbéciles et sait leur parler "vrai" !
Car "Wally Doyle et le Passe Mémoire", derrière ses apparences bon-enfant, sait manier les idées et les sentiments avec finesse, adresse, sans pour autant nous ménager. La cruauté de la vérité et du comportement de certains personnages est parfois sans concession, mais malheureusement d'un réalisme confondant... C'est ce que va découvrir Wally à ses dépends.
Heureusement, d'autres valeurs et rencontres vont venir contrebalancer tout cela, en évitant de tomber dans le happy end en un coup de cuillère à pot. Contrairement au superbe dessin de Patrice Le Sourd, tout n'est pas noir ou blanc...
Arrêtons nous donc sur le dessin : tout en noir & blanc, tout en finesse, en hachures et en rondeur. Les décors sont fouillés, les ambiances bien rendues et le tout porte le récit de façon remarquable. La narration est d'une rare fluidité pour ce genre de format ! Je mettrais juste un léger bémol sur les visages des personnages secondaires que je trouve parfois un peu moins rendus et expressifs (mais bon, je titille...).
Je ne peux donc que fortement vous conseiller la lecture de cette BD très forte en émotions, teintée d'un soupçon de fantastique, qui fleure bon le conte classique !
Quel talent, mais quel talent !!!!
Arriver à raconter une histoire futuriste sur les robots les plus forts du monde... sans action, c'est très très très fort.
Les moments d'émotion sont d'une intensité rare, notamment avec les robots d'ancienne génération (à visage non humain)... c'est tout bonnement incroyable d'arriver à raconter des histoires poignantes comme ça, et de retranscrire les semblants d'émotion sur des boîtes de métal inexpressives !
Moi, je vous le dis : quel talent cet Urasawa !
Et si Tezuka était encore là, il l'acclamerait sans doute lui aussi.
Et je ne parle même pas d'Astro, extraordinairement "beau" et craquant.
Ni des allusions à certains autres personnages de l'univers de Tezuka, comme Black Jack.
For-mi-da-ble !
Et quand on entend Urasawa dire en interview qu'il aimerait atteindre un jour le niveau de narration de Tezuka sur son Phénix, l'oiseau de feu, ça en dit long sur les talents de l'auteur... et on ne peut qu'espérer qu'il y arrive un jour pour le plus grand bonheur de ses lecteurs !
"Moi, j'avais le cœur gros... moi, le robot..." - Gesicht (Pluto)
Note : 5/5 (parce qu'il n'y a pas plus).
PS : j'ai oublié de préciser que je n'aime pas du tout la SF, et que je n'ai jamais apprécié Astro le petit Robot.
OMG ! Comme elle envoie cette BD !
Ca n'a sans doute pas la profondeur d'un Transmetropolitan, c'est en tout cas moins "sociologique", moins "politique" ...
Mais ça envoie tout aussi fort ! Et ca fait preuve de beaucoup plus de mauvais goût.
Tous ces gros c** défèquent littéralement leurs dialogues en permanence, et mettent en pratique leurs menaces dans la foulée.
Ce qui est jouissif c'est bien ce passage à l'acte systématique. Ici pas d'insulte gratuite, pas de menace en l'air. Non, les pensées sont invraisemblables et sont toujours des promesses scrupuleusement respectées. C'est très extrême, mais jamais dégueu car toujours fun.
Ca fait en fait un bien fou de voir un scénario jusqu'au-boutiste honoré par une si belle maîtrise du récit et des dialogues toujours cinglants.
L'action permanente est servie par un dessin virtuose de bout en bout.
Globalement, il y a une profusion, une absence de limite qui fait qu'on en sort vraiment repu.
Je n'ose pas dire "culte" car il manque sans doute à cette BD une reconnaissance "universelle" mais pour moi c'est un vrai coup de coeur. Sincèrement.
J'ai été assez touché par cet album.
Nous sommes au XIXème siècle. L'histoire est celle d'une jeune fille sortie du couvent, mariée de force à un riche aristocrate qui préfère courir la gueuse au loin qu'être présent chez lui. Blanche ressent une énorme solitude, que seul semble comprendre Toumaï, un esclave venu des Antilles. Peu à peu ils vont se rapprocher...
Bien sûr, l'histoire est basique, et n'offre pas vraiment de surprise. En revanche l'auteur réussit à le conter de belle manière, avec des récitatifs de Blanche bien tournés. Du coup, et même si par moment cela fait un peu gnangnan, j'ai eu du plaisir à suivre cette histoire à portée universelle.
Thierry Chavant a fait des progrès graphiques notables depuis Méliane/Mélanie, mais ce n'est pas encore le niveau de dessin qu'on pourrait attendre d'une telle série. Dommage, car elle mériterait plus de maturité.
Mon avis est assez partagé sur cette série.
En fait, après la lecture du premier tome, je me suis demandé si cela valait le coup de la poursuivre. Parce qu’après 400 pages de cases muettes, de situations oscillant entre enfants déboussolés et contemplations inadéquates en temps de guerre, je n’arrivais pas à trouver un point d’ancrage, un intérêt quelconque à cette lecture. De plus, le dessin très « brut », presque enfantin, qui dans certains cas peut paraître adapté à un récit au ton dur, me semblait singulièrement inadapté. Puis j’ai persévéré, et le tome 2 –qui dépasse quand même les 300 pages- m’a emporté. Avec l’arrivée de la parole, d’un subtil changement graphique ainsi que dans les couleurs, il y a eu un déclic. Bien sûr, des éléments me posaient encore problème, comme cet adolescent morveux qui débarque et se révèle vite horripilant, ou cet officier roux ( !) au regard désespérément vide et fixe. D’accord, c’est la guerre, mais un peu plus d’effort sur ce point n’eût point été un luxe. Le tome 3 continue sur la lancée du deuxième, nous sommes au cœur de cette unité de combat communiste qui se retrouve aux prises avec des partisans du nord, dans des escarmouches mettant parfois aux prises des membres de la même famille. Terrible situation, qu’ont connue de nombreux peuples à travers le monde, et pas seulement à l’ère moderne… Graphiquement la différence est notable, et je citerai par exemple cette superbe scène où Daeng-Tcho retrouve son amour d’enfance, à l’occasion du regroupement temporaire de deux unités de partisans. A ce titre il faut remarquer que l’éditeur Casterman « ment » sur le contenu du tome 1, puisque cette scène est reproduite sur sa couverture et qu’elle se trouve dans le 3…
L’auteur ne charge aucune des deux factions, obligées pour de sombres histoires politiques, de s’affronter de manière absurde. Il est à noter, comme c’est souvent le cas, que les combattants n’éprouvent pas de haine pour ceux d’en face, et que parfois ils font connaissance, et plus si affinités… [SPOILER] L’histoire dans sa globalité est dure, très dure, car le dernier tome est un véritable bain de sang. Malgré le dessin semi-réaliste, ce n’est vraiment pas agréable de voir partir ces personnages, que l’on avait appris à apprécier au fil des quelques 1 100 pages du récit. [/SPOILER] Mais c’est la guerre, et la guerre n’a aucune pitié…
Au fil de ma lecture, j’ai pas mal pensé à Massacre au pont de No Gun Ri , autre épisode sanglant et dramatique de l’histoire de la Corée. Ce n’est qu’après coup que j’ai appris que Park Kun-Woong avait dessiné cet album…
A noter que les trois parties sont sortie simultanément, et trouvables également en coffret. Seul hic, le prix de l'ensemble, qui avoisine les 65 euros...
Excellent !!!
Je n'avais pas lu le résumé avant d'attaquer la lecture de ce gros pavé et je suis allée de bonnes surprises en bonnes surprises tout au long de ma lecture. Et pourtant, au bout d'une trentaine de pages, j'ai failli arrêter, pensant être en train de lire un recueil d'histoires courtes aux chutes foireuses et précipitées. Et puis d'un seul coup, au troisième chapitre, commence à se dessiner quelque chose de vraiment épatant !
On part avec une pelote de laine complètement déroulée et en vrac et au fil des pages tout se raccorde parfaitement et minutieusement, c'est vraiment le pied !
Tout, jusqu'à la conclusion finale, est millimétré et véritablement jouissif ! J'ai vraiment été prise au dépourvu par cette lecture, une très bonne surprise. Pour ne rien gâcher, le dessin est une vraie réussite, tant au niveau du trait que de la "couleur". Il faut lire ça, absolument !!
Je n'ai strictement rien à redire, à part que le format est franchement trop petit pour un dessin de cette qualité ! Mais 5/5 quand même, sans hésiter.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Licorne
(4.5/5) J'adore !!! Anthony Jean vient de rentrer dans le classement de mes dessinateurs préférés ! Les dessins sont majestueux ! Les personnages peuvent au premier plan se ressembler, mais au final, on les reconnaît assez aisément ! Les créatures sont une réussite totale, il y a une vraie recherche derrière chacune d'entre elles et une originalité déconcertante à mon sens ! Les cahiers graphiques à la fin de la BD font vraiment plaisir à voir à la fin de la lecture ! Les planches (surtout) des tomes 2 et 3 sont d'une précision chirurgicale (pratique pour aller avec le scénario) . J'arrête là sur le dessin, mais il est vraiment à couper le souffle !!! Le scénario m'a tout de suite plu ! Le thème de la révolution scientifique avec comme protagonistes les anatomistes, c'est une idée vraiment vraiment bien ! Ambroise Paré en protagoniste principal m'a tout de suite fait accrocher à l'histoire ! Ajoutez au thème des anatomistes et de la dissection, celui du gros complot, mettez quelques créatures merveilleuses, une bonne dose d'humour grinçant, des références historiques et des explications en fin de BD et vous obtenez un concentré de lecture passionnant ! A lire, à relire et à relire encore !!!
Les Démons d'Alexia
Très très bonne série que je relis régulièrement. Ne surtout pas croire que c'est réservé a un public jeune car édité chez Dupuis, c'est une histoire complexe et très originale autour du fantastique. Une histoire qui me surprend à chaque album, alors que pour me surprendre... amateur de fantastique depuis 40 ans à travers la BD, les livres et le jeu de rôle, je suis rompu aux scénarios et aux intrigues tordues et "originales". Avec "Les démons d'Alexia" je suis épaté à chaque fois et actuellement j'en suis au numéro 6. Le scenario est l'argument numéro un de cette série (loin devant un Le Décalogue ou Le Triangle Secret par exemple) mais le dessin est splendide pour qui aime l'école franco-belge ! Je recommande chaudement !
Shutter Island
Le film sortant en ce moment, "Shutter Island" est revenu dans ma mémoire comme un flash, et comme une BD que je ne suis pas près d'oublier. Car quand on lit de telles œuvres, si dérangeante qu'elle soit on ne peut que être retourné à la lecture, bouleversé même. Alors ? Par quoi commencer ma critique ? Par ce que l'on voit au début, le dessin... Je trouve le dessin de De Metter à la limite de l'expérimental. Bien souvent on voit les traits du crayonnés (ce qui m'avait frappé). Cependant je m'y suis vite habitué. De plus les couleurs directes (en aquarelle) sont vraiment bien choisies : que dans des nuances de gris, vert kaki et marron. Et qu'elle maîtrise !! Je ne dirais qu'une chose, c'est vraiment un graphisme hors du commun mais aussi et surtout extrêmement beau, envoûtant. L’ambiance rendue par les couleurs est glauque, pesante, suffocante même ! Au niveau du scénario, c’est génial. L’adaptation est parfaitement réussie, c’est écrit d’une main de maître. Le récit jongle entre action, rebondissements, coups de théâtre, tortures. On s'immisce dans la tête du personnage, on partage sa souffrance. On récent cette BD au fond de nos tripes. Le meilleur polar que j’ai lu, extrêmement bien réalisé. A lire, tout simplement, ne passez pas à côté de cette œuvre exceptionnelle !
Tout seul
Chabouté a pris tout son temps pour nous livrer une bd énorme ! Il a choisi un thème original pour le traiter avec toute la noirceur et la subtilité dont il est capable. Le dessin sert de manière très juste ce récit riche, construit autour de la fantasmagorie de la solitude. Le silence prend une place tellement importante que les phrases en deviennent éblouissantes. Un simple boum sert de fil rouge, scandant la vie du personnage principal. Ce que j'ai préféré c'est la leçon d'humanité qui conclut magistralement cette histoire en noir et blanc.
Wally Doyle et le Passe-Mémoire
Ouh qu'ça fait du bien ! Une BD tout public qui ne prend pas non plus les enfants pour des imbéciles et sait leur parler "vrai" ! Car "Wally Doyle et le Passe Mémoire", derrière ses apparences bon-enfant, sait manier les idées et les sentiments avec finesse, adresse, sans pour autant nous ménager. La cruauté de la vérité et du comportement de certains personnages est parfois sans concession, mais malheureusement d'un réalisme confondant... C'est ce que va découvrir Wally à ses dépends. Heureusement, d'autres valeurs et rencontres vont venir contrebalancer tout cela, en évitant de tomber dans le happy end en un coup de cuillère à pot. Contrairement au superbe dessin de Patrice Le Sourd, tout n'est pas noir ou blanc... Arrêtons nous donc sur le dessin : tout en noir & blanc, tout en finesse, en hachures et en rondeur. Les décors sont fouillés, les ambiances bien rendues et le tout porte le récit de façon remarquable. La narration est d'une rare fluidité pour ce genre de format ! Je mettrais juste un léger bémol sur les visages des personnages secondaires que je trouve parfois un peu moins rendus et expressifs (mais bon, je titille...). Je ne peux donc que fortement vous conseiller la lecture de cette BD très forte en émotions, teintée d'un soupçon de fantastique, qui fleure bon le conte classique !
Pluto
Quel talent, mais quel talent !!!! Arriver à raconter une histoire futuriste sur les robots les plus forts du monde... sans action, c'est très très très fort. Les moments d'émotion sont d'une intensité rare, notamment avec les robots d'ancienne génération (à visage non humain)... c'est tout bonnement incroyable d'arriver à raconter des histoires poignantes comme ça, et de retranscrire les semblants d'émotion sur des boîtes de métal inexpressives ! Moi, je vous le dis : quel talent cet Urasawa ! Et si Tezuka était encore là, il l'acclamerait sans doute lui aussi. Et je ne parle même pas d'Astro, extraordinairement "beau" et craquant. Ni des allusions à certains autres personnages de l'univers de Tezuka, comme Black Jack. For-mi-da-ble ! Et quand on entend Urasawa dire en interview qu'il aimerait atteindre un jour le niveau de narration de Tezuka sur son Phénix, l'oiseau de feu, ça en dit long sur les talents de l'auteur... et on ne peut qu'espérer qu'il y arrive un jour pour le plus grand bonheur de ses lecteurs !
Goddess
OMG ! Comme elle envoie cette BD ! Ca n'a sans doute pas la profondeur d'un Transmetropolitan, c'est en tout cas moins "sociologique", moins "politique" ... Mais ça envoie tout aussi fort ! Et ca fait preuve de beaucoup plus de mauvais goût. Tous ces gros c** défèquent littéralement leurs dialogues en permanence, et mettent en pratique leurs menaces dans la foulée. Ce qui est jouissif c'est bien ce passage à l'acte systématique. Ici pas d'insulte gratuite, pas de menace en l'air. Non, les pensées sont invraisemblables et sont toujours des promesses scrupuleusement respectées. C'est très extrême, mais jamais dégueu car toujours fun. Ca fait en fait un bien fou de voir un scénario jusqu'au-boutiste honoré par une si belle maîtrise du récit et des dialogues toujours cinglants. L'action permanente est servie par un dessin virtuose de bout en bout. Globalement, il y a une profusion, une absence de limite qui fait qu'on en sort vraiment repu. Je n'ose pas dire "culte" car il manque sans doute à cette BD une reconnaissance "universelle" mais pour moi c'est un vrai coup de coeur. Sincèrement.
Blanche (Delcourt)
J'ai été assez touché par cet album. Nous sommes au XIXème siècle. L'histoire est celle d'une jeune fille sortie du couvent, mariée de force à un riche aristocrate qui préfère courir la gueuse au loin qu'être présent chez lui. Blanche ressent une énorme solitude, que seul semble comprendre Toumaï, un esclave venu des Antilles. Peu à peu ils vont se rapprocher... Bien sûr, l'histoire est basique, et n'offre pas vraiment de surprise. En revanche l'auteur réussit à le conter de belle manière, avec des récitatifs de Blanche bien tournés. Du coup, et même si par moment cela fait un peu gnangnan, j'ai eu du plaisir à suivre cette histoire à portée universelle. Thierry Chavant a fait des progrès graphiques notables depuis Méliane/Mélanie, mais ce n'est pas encore le niveau de dessin qu'on pourrait attendre d'une telle série. Dommage, car elle mériterait plus de maturité.
Fleur
Mon avis est assez partagé sur cette série. En fait, après la lecture du premier tome, je me suis demandé si cela valait le coup de la poursuivre. Parce qu’après 400 pages de cases muettes, de situations oscillant entre enfants déboussolés et contemplations inadéquates en temps de guerre, je n’arrivais pas à trouver un point d’ancrage, un intérêt quelconque à cette lecture. De plus, le dessin très « brut », presque enfantin, qui dans certains cas peut paraître adapté à un récit au ton dur, me semblait singulièrement inadapté. Puis j’ai persévéré, et le tome 2 –qui dépasse quand même les 300 pages- m’a emporté. Avec l’arrivée de la parole, d’un subtil changement graphique ainsi que dans les couleurs, il y a eu un déclic. Bien sûr, des éléments me posaient encore problème, comme cet adolescent morveux qui débarque et se révèle vite horripilant, ou cet officier roux ( !) au regard désespérément vide et fixe. D’accord, c’est la guerre, mais un peu plus d’effort sur ce point n’eût point été un luxe. Le tome 3 continue sur la lancée du deuxième, nous sommes au cœur de cette unité de combat communiste qui se retrouve aux prises avec des partisans du nord, dans des escarmouches mettant parfois aux prises des membres de la même famille. Terrible situation, qu’ont connue de nombreux peuples à travers le monde, et pas seulement à l’ère moderne… Graphiquement la différence est notable, et je citerai par exemple cette superbe scène où Daeng-Tcho retrouve son amour d’enfance, à l’occasion du regroupement temporaire de deux unités de partisans. A ce titre il faut remarquer que l’éditeur Casterman « ment » sur le contenu du tome 1, puisque cette scène est reproduite sur sa couverture et qu’elle se trouve dans le 3… L’auteur ne charge aucune des deux factions, obligées pour de sombres histoires politiques, de s’affronter de manière absurde. Il est à noter, comme c’est souvent le cas, que les combattants n’éprouvent pas de haine pour ceux d’en face, et que parfois ils font connaissance, et plus si affinités… [SPOILER] L’histoire dans sa globalité est dure, très dure, car le dernier tome est un véritable bain de sang. Malgré le dessin semi-réaliste, ce n’est vraiment pas agréable de voir partir ces personnages, que l’on avait appris à apprécier au fil des quelques 1 100 pages du récit. [/SPOILER] Mais c’est la guerre, et la guerre n’a aucune pitié… Au fil de ma lecture, j’ai pas mal pensé à Massacre au pont de No Gun Ri , autre épisode sanglant et dramatique de l’histoire de la Corée. Ce n’est qu’après coup que j’ai appris que Park Kun-Woong avait dessiné cet album… A noter que les trois parties sont sortie simultanément, et trouvables également en coffret. Seul hic, le prix de l'ensemble, qui avoisine les 65 euros...
Braquages et Bras Cassés
Excellent !!! Je n'avais pas lu le résumé avant d'attaquer la lecture de ce gros pavé et je suis allée de bonnes surprises en bonnes surprises tout au long de ma lecture. Et pourtant, au bout d'une trentaine de pages, j'ai failli arrêter, pensant être en train de lire un recueil d'histoires courtes aux chutes foireuses et précipitées. Et puis d'un seul coup, au troisième chapitre, commence à se dessiner quelque chose de vraiment épatant ! On part avec une pelote de laine complètement déroulée et en vrac et au fil des pages tout se raccorde parfaitement et minutieusement, c'est vraiment le pied ! Tout, jusqu'à la conclusion finale, est millimétré et véritablement jouissif ! J'ai vraiment été prise au dépourvu par cette lecture, une très bonne surprise. Pour ne rien gâcher, le dessin est une vraie réussite, tant au niveau du trait que de la "couleur". Il faut lire ça, absolument !! Je n'ai strictement rien à redire, à part que le format est franchement trop petit pour un dessin de cette qualité ! Mais 5/5 quand même, sans hésiter.