J'ai acheté cette BD pour mon fils de 6 ans qui rentre cette année en CP parce que je cherchais quelque chose d'intermédiaire entre le complètement muet genre Petit Poilu pour les enfants qui ne savent pas encore lire (puisqu'il va apprendre à lire cette année) et la BD jeunesse style Toto l'ornithorynque que je trouvais un peu compliquée pour une première lecture et qui est par contre très bien adaptée à partir de 8 ans.
C'est une vraie bonne surprise à tous les points de vue : le dessin est très réussi avec de belles couleurs chaudes et lumineuses, des animaux très expressifs et colorés, de beaux paysages, avec quelques scènes de nuit dans les tons bleus gris.
La mise en scène est excellente, c'est de la vraie BD avec de l'action qui s'enchaine d'une case à l'autre, drôle et entrainante, ou parfois un dessin unique découpé sur 3 cases ; bref, ça ne fait pas dans l'illustration simpliste et juste séquentielle, il y a une vraie recherche qui donne l'impression que le jeune enfant est pris au sérieux en tant que lecteur de BD, c'est très appréciable !
Le vocabulaire et les tournures de phrases sont recherchés (mais comme je ne connais pas l'histoire dont s'inspire Yann Dégruel, je ne saurais dire si c'est de son fait ou pas).
A acheter ou à offrir sans hésiter !
Toujours superbement vétu, il possède une ironie mordante et un redoutable sens de l'humour, tendance corrosif. Ce dandy dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il est très riche, parcourt le monde en quête d'objets rares, porteurs d'histoire et parfois de pouvoirs redoutables. S'il connait incontestablement les bonnes manières, celles des gens du monde, le collectionneur est un homme obstiné que rien ne saurait détourner de son objectif : la recherche de l'objet rare. Et pour ce faire, la fin justifie les moyens, et ce dernier n'hésite pas à tuer pour parvenir à son objectif.
En cinq histoires de 48 pages chacune, Toppi nous livre une superbe série, sans temps mort, pleine de rebondissements et sans passage superflu. Le tout en noir et blanc dans le plus pur style de cet auteur italien au style incomparable.
Il semblerait malheureusement que la série ne connaisse pas de suite puisque les éditions Mosquito publient une intégrale des cinq volumes.
C'est bien dommage, car il s'agit d'une remarquable série trop peu connue du grand public et qui mérite une belle postérité.
Alors oui... C'est la note maximum... Note que l'on attribue qu'en cas de cultissimité bédesque ! Et pourtant. Je risque le tout. Que l'on dise que je n'ai pas de goût, que c'est un peu exagéré, que c'est bien mais quand même, que c'est trop généreux...
Et bien tant pis. Je le donne ce 5/5. Cette goldstar, ce trophée ! Pour cette série que j'ai découverte en septembre 1998 dans un numéro d'Okapi lors de sa toute première prépublication ! J'avais 10 ans. Et j'ai découvert que la BD pouvait être aussi autre chose qu'Astérix ou Tintin !
Et depuis j'ai suivi avec grande fidélité les aventures de Jules. Chaque fois, la sortie d'un nouveau tome me faisait sentir une fébrile mais néanmoins raisonnable excitation. Et devenu adulte, je trouve toujours cette bd exceptionnelle.
Sur le dessin d'abord, qui est tout à fait agréable et harmonieux, sans être non plus époustouflant, mais qui a LA qualité indispensable de la réussite chef-d'oeuvrique : le rythme ! Le sens du gag, de la trogne mortellement drôle qu'on peut regarder des minutes entières sans être lassé et se marrer à chaque relecture ! L'humour est tout à fait génial ! Il y a du Don Rosa, voire du Bill Watterson chez Bravo ! Les gags sont fantastiques, certaines répliques sont hilarantes et les personnages sont tous plus étonnants les uns que les autres. (Tim, Roméo, le père sont des must have seen !)
Sur le scénario ensuite, et l'aisance avec laquelle de sérieux thèmes sont abordés. L'éthique, la relation filiale, l'évolutionnisme, la religion... Les nombreuses références au cinéma et à la littérature parsemées au fil des œuvres sont tout à fait croustillantes et Jules fait sans doute parti des BD jeunesses les plus intelligentes que je connaisse.
Merci Monsieur Bravo d'avoir su rendre une œuvre jeunesse autant accessible qu'intelligente et passionnante !
Jules... Sans honte, est ma BD culte...
La collection Médée chez Manolosanctis a des contraintes : petit format, peu de pages, un auteur féminin. Léonie, qui a fait belle impression dans Phantasmes et 13m28, réalise là son premier album solo. Du catch féminin accolé à la vie personnelle d’une jeune femme, un côté décalé où l’auteure semble assez à l’aise, privilégiant l’efficacité à la logorrhée (forcément, en 32 pages…). Ce qui m’a plu avant tout, c’est cette efficacité : on sent que Gabi s’éclate totalement dans son hobby de catcheuse amateur, et c’est peut-être un des meilleurs portraits de femme d’aujourd’hui que j’ai vu. Par contre j’aurais aimé peut-être un personnage qui part un peu plus en délire, pour accentuer le décalage. Mais ce genre de récit n’est pas facile. Léonie est assez efficace aussi dans ses cadrages, son découpage, qui comme je l’ai déjà dit, vont à l’essentiel. C’est mignon.
Je suivrai la suite des oeuvres de Léonie avec attention.
La série se décompose en 2 cycles.
Dans les trois premiers albums, nous découvrons une histoire très intéressante, pour un long rêve immortel, presque immortel...
Le début est bon et laisse tout de suite présager de bonnes choses. Un petit air de déjà vu (la planète des singes ?) mais l'ambiance, les héros nous font progresser au fil de l’histoire sans difficulté.
Ces tomes sont remplis d'idées, tortueuses, parfois énervantes, faciles. On sent bien que l'auteur fait une (critique) de la société actuelle et cherche à nous démontrer que nul progrès ne se fait sans avancée technologique.
Le langage des chats des villes avec leur dialecte prend avec les années toute son ampleur, l'ambiance que Convard voulait à l'époque, avec le temps ira en se bonifiant.
Convard déroule l’histoire avec un petit humour et des jeux de mots félins très agréables.
Certains moments, certaines idées, certaines phrases sont d'un lyrisme déconcertant, presque philosophique.
La tension monte au fur et à mesure de ce tome et de ce cycle, nous plongeant dans cette aventure avec brio.
La fuite des héros face aux loups et leur recherche du passé se termine avec un gros soupir au bout de 3 tomes. Ce n'est pas la fin à laquelle nous pouvions nous attendre et Convard réussi à tous nous émouvoir (enfin moi le premier).
L'humanisme de cette BD est fort, Convard, par son parti pris, nous rappelle quelques règles de vie que l'homme a tendance à oublier.
Le dessin est beau, très complet, mais les couleurs ne m'ont pas emballé particulièrement.
Cette BD parue en 1992 pour la première fois est plus d'actualité que jamais !
Une BD sympathique avec plein de bons sentiments, qui se laisse lire sans broncher.
Le deuxième cycle se compose logiquement des 2 derniers albums.
La psychologie des personnages n’évolue plus depuis longtemps, mais finalement dans ce cycle ce n’est pas le point central.
Il s’agit maintenant d’étudier comment réagissent différentes communautés afin de survivre. Comment ces différents groupes évoluent-ils ? Comment acceptent-ils la venue d’autres races, anciennes ou nouvelles ?
Finalement, le tout reste assez vivant pour ne surtout pas faire une BD prise de tête. L’action est en quantité suffisante pour créer un nouveau tome agréable, original et avant tout optimiste.
Le dessin est toujours sympathique, même si l’âge de la BD et des techniques de l’époque rendent les couleurs parfois un peu vieillottes.
Ce cycle est une ode au courage, au positivisme. Ne jamais cesser de croire. Croire que le destin n'est pas une ligne droite que l'on est obligé de suivre. Croire que quand on veut on peut. Aide-toi, bouge-toi. Ton futur est fait de ce que tu fais aujourd'hui. Mais est-ce vrai ? Convard, nous démontre avec une parfaite maîtrise que le passé peut aussi modifier notre futur et notre futur modifier notre présent.
Une seule chose semble sûre dans tout cela. Les hommes sont voués à disparaitre.
L'univers de Convard, le mélange des grands classiques qu'il nous sert donne au final une BD parfaitement originale. Mais comme je l'ai déjà écrit, et ça résume bien, c'est avant tout l'univers de Convard.
Au final, je trouve tout cela Brillant.
Et pour conclure mon avis, comme à son habitude, Convard fait sa propre préface dans le 5ème tome. Et celle-ci, comme à son habitude, est magnifique. Je ne résiste pas à l'envie de vous recopier le début :
" L'enfance possède des privilèges que l'âge rogne avec un plaisir sournois.
Le temps, par exemple ! Oui, le temps n'existait pas quand j'étais môme.
Il me semblait alors que je possédais une vie éternelle, où la simple idée de devenir adulte me faisait rire.
Les années étaient longues, les vacances interminables, les nuits courtes.
J'étais le héros d'une aventure imaginaire à laquelle je ne pensais jamais devoir écrire le mot FIN.
Enfant je tordais le cou au temps. Je le terrassais comme un chevalier tue un dragon. Qui aurait pu me faire croire que le destin n'oublie personne ?"
Je m'arrête là, mais l'intégralité de cette préface m'a touché énormément, me rappelant mes vieux souvenirs, m'y identifiant parfaitement. Convard est un excellent conteur en image, mais ces textes sont encore meilleurs !
Je n'avais jamais lu de récit de Convard avant, mais j'ai vraiment envie maintenant de découvrir plus son univers.
J'ai tout de suite été happé par les premières pages de cette bd aux personnages très secs, sans nuance mais pas caricaturaux.
Le rythme de la narration est très plaisant ; l'auteur va droit au but tout en prenant le soin de construire un bon scénario autour du thème de la tyrannie.
Le dessin et la couleur sont stupéfiants : je ne comprends comment autant de simplicité peut être aussi efficace.
Un grand merci à Appolo et Brüno qui n'ont pas hésité à mettre une tonne de bonnes idées dans deux tomes, ne succombant pas à la tentation de "faire tirer l'histoire" (comme... (en fait j'ai une tripotée d'affreux qui sont candidats) savent si bien le faire).
Jonathan occupe à mes yeux et dans mon cœur un espace particulier. Cette série sera à jamais atypique puisque Cosey, bien plus que de nous narrer des aventures, nous y relate des rencontres.
Rencontre de soi-même, d’un pays, d’une culture, rencontre d’autrui. Autant d’albums, autant de personnages, de profils, de visions. Post-soixante-huitard ? Sans doute ! Mais aussi et avant tout humaniste et apaisant. Il n’y a pas de vrais méchants, pas d’êtres sans reproches non plus. La Chine est l’agresseur ? Oui, mais le chinois n’est pas un monstre. Ce côté bisounours en assommera certains, mais pas moi car le second degré de Jonathan vient contrebalancer les fréquents clichés mélodramatiques utilisés par Cosey (ces clichés sont d’ailleurs le plus gros reproche que je pourrais faire à la série).
Les deux premiers tomes souffrent de défauts de jeunesse. Cosey recherche encore un ton et s’égare dans d’inutiles arabesques stylistiques. Ces deux tomes risquent donc de paraître très datés au lecteur d’aujourd’hui. L’histoire qui nous est relatée ne manque cependant pas de charme et garde une belle part de son pouvoir magnétique sous mon regard nostalgique.
Par la suite, documentation aidant, la série devient plus réaliste, mieux ancrée dans son espace géographique et historique. Le personnage de Jonathan explose et chacune de ses rencontres l’enrichit et le grandit. Kate sera le récit clé de cette période, qui se terminera sur Neal et Silvester. Jonathan est alors acteur et témoin, il s’efface devant les personnages qu’il rencontre, mais les épaule autant que faire se peut. Cette période, qui démarre au tome 3 pour se clôturer au tome 9, est la meilleure à mes yeux.
Par soucis de renouvellement, Cosey ramènera Jonathan en Amérique le temps d’un diptyque plus mouvementé mais moins intéressant selon moi. Selon Cosey aussi sans doute puisque, depuis, Jonathan a repris le chemin des cimes enneigées du Tibet. Le charme opère toujours mais la série semble tout de même à la recherche d’un second souffle.
Pour son rythme lent, pour l’originalité de son ton, pour la simplicité du dessin, pour sa capacité à l’introspection (tant de la part du personnage que de la part du lecteur que je suis), pour ses qualités humaines et humanistes, Jonathan demeurera pour longtemps encore un des mes personnages préférés de la bande dessinée moderne.
Tout a été dit et redit dans les commentaires précédents. Un MUST de la SF à la française. Un scénario minutieusement ficelé et préparé avec une fin en apothéose qui vient conclure les 6 tomes. De la BD qui donne des frissons comme on aimerait en avoir plus souvent. Félicitations Mr Bajram ! Et vivement une suite avec UW2...
J'ai appris d'ailleurs que la série allait être éditée chez nos copains d'outre Atlantique : alors ça si c'est pas de la reconnaissance !
Simplement sensationnel.
Très très belle série.
Certes, les grincheux diront qu'elle a peut-être un côté vieillot avec les vêtements typiques des années 70, certains comportements et sentiments qui font datés, voire moyenâgeux.
Mais ce manga, que j'ai pu lire dans son intégralité -et ceci en 3-4 jours- est un bel exemple de choc des cultures, en même temps qu'une histoire formidable. Choc des cultures parce que Satoru connaît bien son environnement, et ce sont ces connaissances, même minimes, ainsi que son bon sens (sans oublier une dose de courage tout de même) qui lui ont permis de survivre dans l'environnement hostile qu'une série de tremblements de terre, ainsi que d'autres phénomènes, ont créé au Japon. Malheureusement ce n'est pas dans notre société occidentale actuelle que l'on apprendrait comment reconnaître certaines plantes comestibles, ou encore avoir quelques notions de géologie... Takao Saito remarque aussi cette dérive culturelle dans son pays, déplorant dans une interview donnée dans l'un des tomes que le Japon perde peu à peu le contact avec sa terre...
Une formidable aventure car Satoru, malgré ses 13 ans -au début de l'histoire- parvient à nous toucher. C'est avec lui qu'on essaie de survivre sur cette île déserte, qu'on crapahute dans le Tokyo post-apocalyptique, qu'on essaie d'échapper à l'appétit vorace de prédateurs inattendus ou d'ennemis regroupés en bande. Car oui, loin de s'unir pour s'en sortir, les survivants tentent par d'autres moyens d'éliminer les intrus ou les plus faibles, qui devenaient plus des charges que des aides... Je pense que la plupart des situations -même si par moments on frôle le too much- sont assez bien vues et réalistes. Un seul regret : les vêtements de Satoru ne sont jamais abîmés ou presque, et ça nuit un peu à ce réalisme.
Pour le reste, c'est vraiment très très bien, et la fin n'est pas vraiment un happy end, ce qui confirme ce réalisme...
13m28, c'est à la fois une aventure éditoriale innovante et intéressante, un mélange des genres agréablement déroutant et une histoire à multiples facettes, qui relève à la fois du fantastique et d'un certain réalisme social, certes effleuré à la louche, si vous me passez l'expression, mais néanmoins assez juste. Je comprends les réticences et la frustration relative de Ro et d'Alix face à la segmentation et au côté un peu inachevé de la narration, mais je ressens de mon côté exactement l'inverse : pour moi, c'est un point fort, car malgré tout, on est pris du début à la fin par l'histoire globale, qui se décompose en autant de mini-récits et de styles que d'auteurs présents. On est en effet un peu dépité par moments, mais ça devient tout de suite un plaisir : que va nous apporter la planche suivante? On tourne la page avec délice et, parfois, une certaine appréhension, vu que certains passages mettent quand même bien mal à l'aise (ceux avec les lamproies géantes, surtout, je n'en dis pas plus).
De mon côté, j'ai en tout cas été happé dès le début par les premières pages, feuilletées au départ sans conviction sur un présentoir quelconque (je trouve que le seul défaut de l'objet, soit dit en passant, c'est le résumé pas très accrocheur en quatrième de couv' : on s'attend à une histoire plan-plan sur un remake des grandes inondations de Paris, alors que c'est tout autre chose) : après 15 pages lues avidement, j'ai décidé de l'acheter et de rentrer chez moi lire ça tranquillement. Bref, j'ai savouré l'ensemble avec beaucoup de plaisir (peut-être d'autant plus que j'y ai retrouvé des personnages en thèse comme moi et des lieux évidemment très familiers pour moi, à savoir la BnF !).
Je le conseille donc à tout le monde, tout comme le site de l'éditeur manolosanctis, d'ailleurs, très bien fait également et qui permet des heures de découverte BDphile. Bravo au projet.
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L'enfant d'éléphant, d'aprés Rudyard Kipling
J'ai acheté cette BD pour mon fils de 6 ans qui rentre cette année en CP parce que je cherchais quelque chose d'intermédiaire entre le complètement muet genre Petit Poilu pour les enfants qui ne savent pas encore lire (puisqu'il va apprendre à lire cette année) et la BD jeunesse style Toto l'ornithorynque que je trouvais un peu compliquée pour une première lecture et qui est par contre très bien adaptée à partir de 8 ans. C'est une vraie bonne surprise à tous les points de vue : le dessin est très réussi avec de belles couleurs chaudes et lumineuses, des animaux très expressifs et colorés, de beaux paysages, avec quelques scènes de nuit dans les tons bleus gris. La mise en scène est excellente, c'est de la vraie BD avec de l'action qui s'enchaine d'une case à l'autre, drôle et entrainante, ou parfois un dessin unique découpé sur 3 cases ; bref, ça ne fait pas dans l'illustration simpliste et juste séquentielle, il y a une vraie recherche qui donne l'impression que le jeune enfant est pris au sérieux en tant que lecteur de BD, c'est très appréciable ! Le vocabulaire et les tournures de phrases sont recherchés (mais comme je ne connais pas l'histoire dont s'inspire Yann Dégruel, je ne saurais dire si c'est de son fait ou pas). A acheter ou à offrir sans hésiter !
Le Collectionneur
Toujours superbement vétu, il possède une ironie mordante et un redoutable sens de l'humour, tendance corrosif. Ce dandy dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il est très riche, parcourt le monde en quête d'objets rares, porteurs d'histoire et parfois de pouvoirs redoutables. S'il connait incontestablement les bonnes manières, celles des gens du monde, le collectionneur est un homme obstiné que rien ne saurait détourner de son objectif : la recherche de l'objet rare. Et pour ce faire, la fin justifie les moyens, et ce dernier n'hésite pas à tuer pour parvenir à son objectif. En cinq histoires de 48 pages chacune, Toppi nous livre une superbe série, sans temps mort, pleine de rebondissements et sans passage superflu. Le tout en noir et blanc dans le plus pur style de cet auteur italien au style incomparable. Il semblerait malheureusement que la série ne connaisse pas de suite puisque les éditions Mosquito publient une intégrale des cinq volumes. C'est bien dommage, car il s'agit d'une remarquable série trop peu connue du grand public et qui mérite une belle postérité.
Une épatante aventure de Jules
Alors oui... C'est la note maximum... Note que l'on attribue qu'en cas de cultissimité bédesque ! Et pourtant. Je risque le tout. Que l'on dise que je n'ai pas de goût, que c'est un peu exagéré, que c'est bien mais quand même, que c'est trop généreux... Et bien tant pis. Je le donne ce 5/5. Cette goldstar, ce trophée ! Pour cette série que j'ai découverte en septembre 1998 dans un numéro d'Okapi lors de sa toute première prépublication ! J'avais 10 ans. Et j'ai découvert que la BD pouvait être aussi autre chose qu'Astérix ou Tintin ! Et depuis j'ai suivi avec grande fidélité les aventures de Jules. Chaque fois, la sortie d'un nouveau tome me faisait sentir une fébrile mais néanmoins raisonnable excitation. Et devenu adulte, je trouve toujours cette bd exceptionnelle. Sur le dessin d'abord, qui est tout à fait agréable et harmonieux, sans être non plus époustouflant, mais qui a LA qualité indispensable de la réussite chef-d'oeuvrique : le rythme ! Le sens du gag, de la trogne mortellement drôle qu'on peut regarder des minutes entières sans être lassé et se marrer à chaque relecture ! L'humour est tout à fait génial ! Il y a du Don Rosa, voire du Bill Watterson chez Bravo ! Les gags sont fantastiques, certaines répliques sont hilarantes et les personnages sont tous plus étonnants les uns que les autres. (Tim, Roméo, le père sont des must have seen !) Sur le scénario ensuite, et l'aisance avec laquelle de sérieux thèmes sont abordés. L'éthique, la relation filiale, l'évolutionnisme, la religion... Les nombreuses références au cinéma et à la littérature parsemées au fil des œuvres sont tout à fait croustillantes et Jules fait sans doute parti des BD jeunesses les plus intelligentes que je connaisse. Merci Monsieur Bravo d'avoir su rendre une œuvre jeunesse autant accessible qu'intelligente et passionnante ! Jules... Sans honte, est ma BD culte...
Princesse Suplex
La collection Médée chez Manolosanctis a des contraintes : petit format, peu de pages, un auteur féminin. Léonie, qui a fait belle impression dans Phantasmes et 13m28, réalise là son premier album solo. Du catch féminin accolé à la vie personnelle d’une jeune femme, un côté décalé où l’auteure semble assez à l’aise, privilégiant l’efficacité à la logorrhée (forcément, en 32 pages…). Ce qui m’a plu avant tout, c’est cette efficacité : on sent que Gabi s’éclate totalement dans son hobby de catcheuse amateur, et c’est peut-être un des meilleurs portraits de femme d’aujourd’hui que j’ai vu. Par contre j’aurais aimé peut-être un personnage qui part un peu plus en délire, pour accentuer le décalage. Mais ce genre de récit n’est pas facile. Léonie est assez efficace aussi dans ses cadrages, son découpage, qui comme je l’ai déjà dit, vont à l’essentiel. C’est mignon. Je suivrai la suite des oeuvres de Léonie avec attention.
Chats
La série se décompose en 2 cycles. Dans les trois premiers albums, nous découvrons une histoire très intéressante, pour un long rêve immortel, presque immortel... Le début est bon et laisse tout de suite présager de bonnes choses. Un petit air de déjà vu (la planète des singes ?) mais l'ambiance, les héros nous font progresser au fil de l’histoire sans difficulté. Ces tomes sont remplis d'idées, tortueuses, parfois énervantes, faciles. On sent bien que l'auteur fait une (critique) de la société actuelle et cherche à nous démontrer que nul progrès ne se fait sans avancée technologique. Le langage des chats des villes avec leur dialecte prend avec les années toute son ampleur, l'ambiance que Convard voulait à l'époque, avec le temps ira en se bonifiant. Convard déroule l’histoire avec un petit humour et des jeux de mots félins très agréables. Certains moments, certaines idées, certaines phrases sont d'un lyrisme déconcertant, presque philosophique. La tension monte au fur et à mesure de ce tome et de ce cycle, nous plongeant dans cette aventure avec brio. La fuite des héros face aux loups et leur recherche du passé se termine avec un gros soupir au bout de 3 tomes. Ce n'est pas la fin à laquelle nous pouvions nous attendre et Convard réussi à tous nous émouvoir (enfin moi le premier). L'humanisme de cette BD est fort, Convard, par son parti pris, nous rappelle quelques règles de vie que l'homme a tendance à oublier. Le dessin est beau, très complet, mais les couleurs ne m'ont pas emballé particulièrement. Cette BD parue en 1992 pour la première fois est plus d'actualité que jamais ! Une BD sympathique avec plein de bons sentiments, qui se laisse lire sans broncher. Le deuxième cycle se compose logiquement des 2 derniers albums. La psychologie des personnages n’évolue plus depuis longtemps, mais finalement dans ce cycle ce n’est pas le point central. Il s’agit maintenant d’étudier comment réagissent différentes communautés afin de survivre. Comment ces différents groupes évoluent-ils ? Comment acceptent-ils la venue d’autres races, anciennes ou nouvelles ? Finalement, le tout reste assez vivant pour ne surtout pas faire une BD prise de tête. L’action est en quantité suffisante pour créer un nouveau tome agréable, original et avant tout optimiste. Le dessin est toujours sympathique, même si l’âge de la BD et des techniques de l’époque rendent les couleurs parfois un peu vieillottes. Ce cycle est une ode au courage, au positivisme. Ne jamais cesser de croire. Croire que le destin n'est pas une ligne droite que l'on est obligé de suivre. Croire que quand on veut on peut. Aide-toi, bouge-toi. Ton futur est fait de ce que tu fais aujourd'hui. Mais est-ce vrai ? Convard, nous démontre avec une parfaite maîtrise que le passé peut aussi modifier notre futur et notre futur modifier notre présent. Une seule chose semble sûre dans tout cela. Les hommes sont voués à disparaitre. L'univers de Convard, le mélange des grands classiques qu'il nous sert donne au final une BD parfaitement originale. Mais comme je l'ai déjà écrit, et ça résume bien, c'est avant tout l'univers de Convard. Au final, je trouve tout cela Brillant. Et pour conclure mon avis, comme à son habitude, Convard fait sa propre préface dans le 5ème tome. Et celle-ci, comme à son habitude, est magnifique. Je ne résiste pas à l'envie de vous recopier le début : " L'enfance possède des privilèges que l'âge rogne avec un plaisir sournois. Le temps, par exemple ! Oui, le temps n'existait pas quand j'étais môme. Il me semblait alors que je possédais une vie éternelle, où la simple idée de devenir adulte me faisait rire. Les années étaient longues, les vacances interminables, les nuits courtes. J'étais le héros d'une aventure imaginaire à laquelle je ne pensais jamais devoir écrire le mot FIN. Enfant je tordais le cou au temps. Je le terrassais comme un chevalier tue un dragon. Qui aurait pu me faire croire que le destin n'oublie personne ?" Je m'arrête là, mais l'intégralité de cette préface m'a touché énormément, me rappelant mes vieux souvenirs, m'y identifiant parfaitement. Convard est un excellent conteur en image, mais ces textes sont encore meilleurs ! Je n'avais jamais lu de récit de Convard avant, mais j'ai vraiment envie maintenant de découvrir plus son univers.
Biotope
J'ai tout de suite été happé par les premières pages de cette bd aux personnages très secs, sans nuance mais pas caricaturaux. Le rythme de la narration est très plaisant ; l'auteur va droit au but tout en prenant le soin de construire un bon scénario autour du thème de la tyrannie. Le dessin et la couleur sont stupéfiants : je ne comprends comment autant de simplicité peut être aussi efficace. Un grand merci à Appolo et Brüno qui n'ont pas hésité à mettre une tonne de bonnes idées dans deux tomes, ne succombant pas à la tentation de "faire tirer l'histoire" (comme... (en fait j'ai une tripotée d'affreux qui sont candidats) savent si bien le faire).
Jonathan
Jonathan occupe à mes yeux et dans mon cœur un espace particulier. Cette série sera à jamais atypique puisque Cosey, bien plus que de nous narrer des aventures, nous y relate des rencontres. Rencontre de soi-même, d’un pays, d’une culture, rencontre d’autrui. Autant d’albums, autant de personnages, de profils, de visions. Post-soixante-huitard ? Sans doute ! Mais aussi et avant tout humaniste et apaisant. Il n’y a pas de vrais méchants, pas d’êtres sans reproches non plus. La Chine est l’agresseur ? Oui, mais le chinois n’est pas un monstre. Ce côté bisounours en assommera certains, mais pas moi car le second degré de Jonathan vient contrebalancer les fréquents clichés mélodramatiques utilisés par Cosey (ces clichés sont d’ailleurs le plus gros reproche que je pourrais faire à la série). Les deux premiers tomes souffrent de défauts de jeunesse. Cosey recherche encore un ton et s’égare dans d’inutiles arabesques stylistiques. Ces deux tomes risquent donc de paraître très datés au lecteur d’aujourd’hui. L’histoire qui nous est relatée ne manque cependant pas de charme et garde une belle part de son pouvoir magnétique sous mon regard nostalgique. Par la suite, documentation aidant, la série devient plus réaliste, mieux ancrée dans son espace géographique et historique. Le personnage de Jonathan explose et chacune de ses rencontres l’enrichit et le grandit. Kate sera le récit clé de cette période, qui se terminera sur Neal et Silvester. Jonathan est alors acteur et témoin, il s’efface devant les personnages qu’il rencontre, mais les épaule autant que faire se peut. Cette période, qui démarre au tome 3 pour se clôturer au tome 9, est la meilleure à mes yeux. Par soucis de renouvellement, Cosey ramènera Jonathan en Amérique le temps d’un diptyque plus mouvementé mais moins intéressant selon moi. Selon Cosey aussi sans doute puisque, depuis, Jonathan a repris le chemin des cimes enneigées du Tibet. Le charme opère toujours mais la série semble tout de même à la recherche d’un second souffle. Pour son rythme lent, pour l’originalité de son ton, pour la simplicité du dessin, pour sa capacité à l’introspection (tant de la part du personnage que de la part du lecteur que je suis), pour ses qualités humaines et humanistes, Jonathan demeurera pour longtemps encore un des mes personnages préférés de la bande dessinée moderne.
Universal War One
Tout a été dit et redit dans les commentaires précédents. Un MUST de la SF à la française. Un scénario minutieusement ficelé et préparé avec une fin en apothéose qui vient conclure les 6 tomes. De la BD qui donne des frissons comme on aimerait en avoir plus souvent. Félicitations Mr Bajram ! Et vivement une suite avec UW2... J'ai appris d'ailleurs que la série allait être éditée chez nos copains d'outre Atlantique : alors ça si c'est pas de la reconnaissance ! Simplement sensationnel.
Survivant
Très très belle série. Certes, les grincheux diront qu'elle a peut-être un côté vieillot avec les vêtements typiques des années 70, certains comportements et sentiments qui font datés, voire moyenâgeux. Mais ce manga, que j'ai pu lire dans son intégralité -et ceci en 3-4 jours- est un bel exemple de choc des cultures, en même temps qu'une histoire formidable. Choc des cultures parce que Satoru connaît bien son environnement, et ce sont ces connaissances, même minimes, ainsi que son bon sens (sans oublier une dose de courage tout de même) qui lui ont permis de survivre dans l'environnement hostile qu'une série de tremblements de terre, ainsi que d'autres phénomènes, ont créé au Japon. Malheureusement ce n'est pas dans notre société occidentale actuelle que l'on apprendrait comment reconnaître certaines plantes comestibles, ou encore avoir quelques notions de géologie... Takao Saito remarque aussi cette dérive culturelle dans son pays, déplorant dans une interview donnée dans l'un des tomes que le Japon perde peu à peu le contact avec sa terre... Une formidable aventure car Satoru, malgré ses 13 ans -au début de l'histoire- parvient à nous toucher. C'est avec lui qu'on essaie de survivre sur cette île déserte, qu'on crapahute dans le Tokyo post-apocalyptique, qu'on essaie d'échapper à l'appétit vorace de prédateurs inattendus ou d'ennemis regroupés en bande. Car oui, loin de s'unir pour s'en sortir, les survivants tentent par d'autres moyens d'éliminer les intrus ou les plus faibles, qui devenaient plus des charges que des aides... Je pense que la plupart des situations -même si par moments on frôle le too much- sont assez bien vues et réalistes. Un seul regret : les vêtements de Satoru ne sont jamais abîmés ou presque, et ça nuit un peu à ce réalisme. Pour le reste, c'est vraiment très très bien, et la fin n'est pas vraiment un happy end, ce qui confirme ce réalisme...
13m28
13m28, c'est à la fois une aventure éditoriale innovante et intéressante, un mélange des genres agréablement déroutant et une histoire à multiples facettes, qui relève à la fois du fantastique et d'un certain réalisme social, certes effleuré à la louche, si vous me passez l'expression, mais néanmoins assez juste. Je comprends les réticences et la frustration relative de Ro et d'Alix face à la segmentation et au côté un peu inachevé de la narration, mais je ressens de mon côté exactement l'inverse : pour moi, c'est un point fort, car malgré tout, on est pris du début à la fin par l'histoire globale, qui se décompose en autant de mini-récits et de styles que d'auteurs présents. On est en effet un peu dépité par moments, mais ça devient tout de suite un plaisir : que va nous apporter la planche suivante? On tourne la page avec délice et, parfois, une certaine appréhension, vu que certains passages mettent quand même bien mal à l'aise (ceux avec les lamproies géantes, surtout, je n'en dis pas plus). De mon côté, j'ai en tout cas été happé dès le début par les premières pages, feuilletées au départ sans conviction sur un présentoir quelconque (je trouve que le seul défaut de l'objet, soit dit en passant, c'est le résumé pas très accrocheur en quatrième de couv' : on s'attend à une histoire plan-plan sur un remake des grandes inondations de Paris, alors que c'est tout autre chose) : après 15 pages lues avidement, j'ai décidé de l'acheter et de rentrer chez moi lire ça tranquillement. Bref, j'ai savouré l'ensemble avec beaucoup de plaisir (peut-être d'autant plus que j'y ai retrouvé des personnages en thèse comme moi et des lieux évidemment très familiers pour moi, à savoir la BnF !). Je le conseille donc à tout le monde, tout comme le site de l'éditeur manolosanctis, d'ailleurs, très bien fait également et qui permet des heures de découverte BDphile. Bravo au projet.