Cette adaptation vraiment réussie du best-seller d'Howard Zinn nous présente, de façon accessible et passionnante, le côté obscur de l'histoire des États-Unis, au plus proche des luttes sociales et ethniques, au coeur d'un impérialisme capitaliste et guerrier camouflé sous de
grands idéaux de civilisation et de démocratie.
Des luttes qui opposèrent les Indiens d’Amérique aux Européens, en passant par l’expansion des États-Unis, les révoltes des esclaves contre le système qui les oppressait, les oppositions entre travailleurs, syndicalistes et grands patrons de la finance, les combats des femmes contre le patriarcat, le mouvement mené par les Noirs contre le racisme et pour les droits civiques, l'emprise sur l'Amérique latine, la guerre du Vietnam jusqu'aux guerres en Irak, ce livre nous plonge dans les convulsions de l'histoire violente, foisonnante et pas si connue que ça de la première puissance de notre monde.
Une bande dessinée documentaire à ne pas manquer !
Une bande dessinée magnifique illustrant l’idée fixe d’un homme et l’errance qui s’ensuit… Un voyage sombre et torturé au coeur d’une Afrique encore inconnue, fantasmée et dangereuse… Cette aventure est tirée d’une histoire vraie, celle d’un géographe français du début du 19ème siècle, René Caillié, qui rêve de cartographier l’Afrique de la côte sénégalaise jusqu’à Tombouctou, la « ville d’or » encore interdite aux Blancs. Sans aucun appui officiel mais animé d’une passion dévorante qui finira par s’égarer dans la folie, il effectuera 4500 km à pied en se faisant passer pour Arabe et musulman ; devenant pour tous Abdallahi.
Marguerite Abouet et Clément Oubrerie nous racontent l’histoire d’Aya, jeune fille de 19 ans, de sa famille et de ses amis à Yopougon, quartier d’Abidjan. Dans les années 70, la vie était douce en Côte d'Ivoire.
« J'ai eu la chance de connaître cette époque insouciante, où les jeunes n'avaient pas à choisir leur camp trop vite, et ne se préoccupaient que de la vie courante : les études, les parents, les amours... Et c'est cela que je veux raconter dans Aya, une Afrique sans les clichés de la guerre et de la famine, cette Afrique qui subsiste malgré tout car, comme on dit chez nous, "la vie continue"... ». Marguerite Abouet.
Cette série pleine de couleurs chaleureuses est riche d’expressions très imagées propres aux fous rires. Les héros dialoguent en Nouchi, l’argot de la jeunesse ivoirienne. En fin d’ouvrage, vous trouverez toujours un petit lexique, des recettes de succulents plats ivoiriens et divers trucs et astuces tel que le portage du bébé dans un pagne…
Cette trilogie aux planches très richement colorées à l’aquarelle et au graphisme délicat dépeint le quotidien paradoxalement morne de personnages solitaires et malheureux. Toutefois, à la lecture de ces histoires mélancoliques, on se surprend souvent à sourire. Dans le premier tome, nous découvrons Vincent, trentenaire célibataire qui tient un salon de coiffure et peine à couper le cordon avec sa mère fantasque et manipulatrice. Tendrement, Camille Jourdy nous raconte Vincent. Ses pensées hésitantes et ses rêves étranges nous le rendent très attachant. Un jour, il croise une femme qui le trouble. Discrètement, il décide de la filer. C’est Rosalie Blum…
André Benn n’est pas le premier venu dans la bd.
Auteur de Mic Mac Adam, il reprend la série en insufflant une touche de modernité et de dynamisme dans son trait sans pour autant trahir son style originel. Ce style, très reconnaissable, se retrouve dans cette nouvelle série qui emmène le lecteur au cœur du territoire inuit, avec ses us et coutumes. A ce sujet, les Inuits ont notamment une conception du rire assez particulière et ma foi pas déplaisante. Cette bd d’évasion reste assez dure avec des propos qui collent au mieux à la réalité. La vie dans le grand nord est difficile et les tensions se créent facilement. C’est cette atmosphère particulière que l’auteur s’attache à retranscrire le plus fidèlement possible et je dois dire que l’immersion est réussie.
Série à suivre donc . . .
Bizarre, cet album semble être passé inaperçu lors de sa sortie chez Casterman il y a deux mois de cela… Il faut dire que ces adaptations de romans cultes en bande dessinée sont souvent médiocres, et de pâles copies des chefs-d’œuvre originaux.
Et bien cette BD est un des meilleurs exercices de ce style que j’ai pu lire ! L’adaptation frise la perfection : le message original est fidèlement reproduit, ainsi que la poésie des textes de Bradbury - une qualité bien propre à ses romans. Les dialogues et autres voix off ne sont pas trop présents (un défaut inhérent à ce genre d’adaptation), et les dessins de Tim Hamilton servent parfaitement le propos (propos qui n’a pas pris une ride, et qui ravira les amateurs d’anticipation), et sont en parfaite adéquation avec la poésie ambiante….
Voila, on pourra toujours dénigrer la démarche qui consiste à vouloir à tout prix adapter un roman classique en BD (c’est vrai ça, pourquoi ne pas lire le roman original ?). Mais étant donné que cette adaptation nominée pour un Eisner Award (catégorie « Best Adaptation from Another Work ») semble enthousiasmer Ray Bradbury lui-même (il en a d’ailleurs écrit son introduction), il y a de quoi saliver non ? Ayant moi-même lu et adoré le roman, je me suis régalé avec cette BD. Un coup de coeur !
Un grand merci à mes compagnons posteurs de ce site qui m'ont permis de découvrir cette série.
En effet sans une chaude recommandation je pense que je n'aurai pas passé la couverture qui ne m'a pas attiré.
Grand mal il m'en aurait pris car tout au long du premier tome j'ai ressenti les bonnes vibrations d'auteurs monstrueux : Tardy, Frank Herbert, Jodorowsky, Bilal.
L'histoire est tout de suite dans le fantastique et nous fait découvrir lentement la complexité du scénario. Les personnages sont tous savoureux et ont le potentiel de devenir clés par la suite.
Un grand bravo pour l'idée originale de colorisation de la contagion par la coulœuvre. Le dessin est excellent.
Lorsque j'ai entamé les dernières pages j'avais soif de me délecter de la suite de l'histoire. Il se pourrait bien que si la suite m'étanche je note 5/5 cet opus...
Que raconte ce ‘Wolverine noir’ ? Le récit n’a finalement pas grand-chose à voir avec la biographie officielle du membre des X-men. Jim Logan, détective privé de son état, a certes le physique et le caractère du Wolverine qui nous est familier, mais il n’est ici absolument pas question d’adamantium, de collants jaunâtres, etc. Lorsqu’on rencontre le personnage, celui-ci est occupé à téter une bouteille de whisky dans son bureau du Bowery, au côté de son frère et associé dont l’intelligence ne semble pas être la principale qualité. Devinez qui passe alors le pas de la porte… Vous avez dit « une femme belle, riche et mystérieuse qui leur confie une mission tout aussi mystérieuse » ? Bien vu ! ;) Et c’est ainsi que débute une enquête qui dépassera très vite les compétences de l’agence Logan & Logan.
Le récit, parfaitement appuyé sur ce point par le dessin, se révèle – comme prévu – franchement sombre. Par ailleurs, les nombreux flashbacks apporteront réponse aux questions que le lecteur ne manquera pas de se poser, telles que « comment est née cette étrange relation, qui semble teintée de culpabilité, entre les Logan ? » ou encore « où Jim a-t-il appris à se servir de cette étrange arme blanche à trois lames ? ». Avec un graphisme aussi efficace, il ne manquait qu’un petit rien pour que ce comic book ne mérite sa quatrième étoile.
Quoi qu’il en soit, je me réjouis d’entamer ‘Spider-man noir' de la même collection, que je me fais un devoir de poster le plus rapidement possible ! :)
Décidément, les points communs entre Hugo PRATT et Attilio MICHELUZZI ne manquent pas.
On sait que les deux grands de la bd Italienne excellent dans l'utilisation d'un dessin en noir et blanc parfaitement maîtrisé. Tous deux sont également adeptes de long récits mettant en scène des personnages tourmentés qui évoluent notamment dans les colonies Africaines durant la seconde guerre mondiale. PRATT avait envoyé Corto en Sibérie. Micheluzzi en fait de même dans cette saga Romanesque et épique qui se déroule à cheval entre le 19e et le 20e.
Le général Vassily LAZZAREF, assistant au sein de l'université de physique et de mathématique est en fait un communiste qui complote contre le pouvoir en place de Nicolas II. Il se veut froid et déterminé et refuse de se laisser aveugler par de quelconques sentiments. Chargé de commettre un attentat contre Nicolas II, il est trahi par un membre de la même organisation que lui, qui n'a pas accepté d'être repoussé par une représentante de l'Aristocratie Russe tombée amoureuse du beau ténébreux.
Condamné à l'exil en Sibérie, ce personnage complexe et intelligent vivra une existence tragique.
Echappé d'un camp il devra fuir les poursuites de ceux qui l'accusent d'avoir perverti une jeune fille, tombé amoureuse de lui, alors que lui même s'en désintéresse au plus haut point.
Seul compte en effet pour lui l'avènement du régime Bolchévique, et rien ne saurait le détourner de cet objectif ultime.
Personnage complexe, Vassily nous rappelle les personnages de Dostoievski. Se sentant investi d'une mission quasi divine, il réussit a se rendre détestable aux yeux de tous.
Nous retrouvons Vassily en 1918 à l'aube de la révolution Bolchévique. Alors que pendant près de 20 ans il a été pourchassé par le Régime aristocratique russe , il devient désormais un des personnages importants du régime.
Mais malgré sa nouvelle position sociale, il n'échappera pas pour autant au destin tragique qui est le sien.
"Sibérie" est incontestablement un des grands récits de Micheluzzi dont on retrouve l'art de la narration si particulier. L'auteur Italien ne se contente pas de décrire de manière factuelle le cours des évènements. Il villipende ses personnages, les interpelle tandis que ceux-ci lui répondent comme cela était le cas dans Marcel Labrume.
Une histoire à découvrir absolument pour les amteurs d'un BD exigeante.
Ce one shot est malheureusement épuisé, et une réédition s'impose absolument.
Avant de secouer le genre zombiesque avec Walking Dead, Kirkman et Moore avaient réalisé une autre série de haute volée dans le début des années 2000 : Battle Pope en VO.
Centrée sur le personnage d'un pape paillard et belliqueux, il s'agit d'une série complètement foutraque, dont la trame narrative se perd assez rapidement dans les délires jouissifs du scénariste, pour tenter de retomber sur ses pieds de temps en temps (la démone qui veut récupérer HellCorp, la fille en morceaux dans le pieu du pape, etc.). Au-delà de l'iconoclasme fortement revendiqué (et donc jouissif), il s'agit d'une série d'une vigueur incroyable, et je ne parle pas que du membre viril du souverain pontife. Ca défouraille du zombie dans tous les sens, ça fornique dans les coins (et presque à tout âge)... La pape est affligé d'un sidekick de tout premier ordre, à savoir Jésus, que Dieu lui a adjoint. Le problème c'est qu'il a la maturité d'un enfant de cinq ans (j'ai fortement pensé au George W. Bush des Guignols) et du coup cela amène des situations cocasses très régulièrement. Le pape quant à lui me fait penser à Hellboy dans son humour, son rapport aux démons, même s'il est carrément plus porté sur la chose que le démon semi-cornu, qui fait d'ailleurs une timide apparition.
Des clins d'oeil il n'en manque pas dans cette série, mais n'étant pas Américain, je crains d'être passé à côté de la plupart des caméos. Cela ne m'a pas empêché de vraiment prendre du plaisir à ma lecture, d'autant plus que Tony Moore fait du bon boulot, avec des personnages bien découplés, sans grande erreur de morphologie. Il s'exprime avec Battle Pape dans un registre un peu plus parodique que dans Walking Dead (et pour cause), mais l'efficacité est là.
Un seul regret cependant, l'impression des Editions Stara me semble un peu sombre pour apprécier vraiment la profondeur du noir et blanc, et du coup certaines cases sont écrasées.
Précaution à prendre à la lecture : le faire en plusieurs fois, lire l'intégrale d'une seule traite risque d'entraîner une baisse d'intérêt. A noter toutefois qu'en fin d'intégrale (370 pages !) se trouve un récit assez sympa avec le Père Noël, tout aussi irrévérencieux que le Pape.
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Une Histoire Populaire de l'Empire Américain
Cette adaptation vraiment réussie du best-seller d'Howard Zinn nous présente, de façon accessible et passionnante, le côté obscur de l'histoire des États-Unis, au plus proche des luttes sociales et ethniques, au coeur d'un impérialisme capitaliste et guerrier camouflé sous de grands idéaux de civilisation et de démocratie. Des luttes qui opposèrent les Indiens d’Amérique aux Européens, en passant par l’expansion des États-Unis, les révoltes des esclaves contre le système qui les oppressait, les oppositions entre travailleurs, syndicalistes et grands patrons de la finance, les combats des femmes contre le patriarcat, le mouvement mené par les Noirs contre le racisme et pour les droits civiques, l'emprise sur l'Amérique latine, la guerre du Vietnam jusqu'aux guerres en Irak, ce livre nous plonge dans les convulsions de l'histoire violente, foisonnante et pas si connue que ça de la première puissance de notre monde. Une bande dessinée documentaire à ne pas manquer !
Abdallahi
Une bande dessinée magnifique illustrant l’idée fixe d’un homme et l’errance qui s’ensuit… Un voyage sombre et torturé au coeur d’une Afrique encore inconnue, fantasmée et dangereuse… Cette aventure est tirée d’une histoire vraie, celle d’un géographe français du début du 19ème siècle, René Caillié, qui rêve de cartographier l’Afrique de la côte sénégalaise jusqu’à Tombouctou, la « ville d’or » encore interdite aux Blancs. Sans aucun appui officiel mais animé d’une passion dévorante qui finira par s’égarer dans la folie, il effectuera 4500 km à pied en se faisant passer pour Arabe et musulman ; devenant pour tous Abdallahi.
Aya de Yopougon
Marguerite Abouet et Clément Oubrerie nous racontent l’histoire d’Aya, jeune fille de 19 ans, de sa famille et de ses amis à Yopougon, quartier d’Abidjan. Dans les années 70, la vie était douce en Côte d'Ivoire. « J'ai eu la chance de connaître cette époque insouciante, où les jeunes n'avaient pas à choisir leur camp trop vite, et ne se préoccupaient que de la vie courante : les études, les parents, les amours... Et c'est cela que je veux raconter dans Aya, une Afrique sans les clichés de la guerre et de la famine, cette Afrique qui subsiste malgré tout car, comme on dit chez nous, "la vie continue"... ». Marguerite Abouet. Cette série pleine de couleurs chaleureuses est riche d’expressions très imagées propres aux fous rires. Les héros dialoguent en Nouchi, l’argot de la jeunesse ivoirienne. En fin d’ouvrage, vous trouverez toujours un petit lexique, des recettes de succulents plats ivoiriens et divers trucs et astuces tel que le portage du bébé dans un pagne…
Rosalie Blum
Cette trilogie aux planches très richement colorées à l’aquarelle et au graphisme délicat dépeint le quotidien paradoxalement morne de personnages solitaires et malheureux. Toutefois, à la lecture de ces histoires mélancoliques, on se surprend souvent à sourire. Dans le premier tome, nous découvrons Vincent, trentenaire célibataire qui tient un salon de coiffure et peine à couper le cordon avec sa mère fantasque et manipulatrice. Tendrement, Camille Jourdy nous raconte Vincent. Ses pensées hésitantes et ses rêves étranges nous le rendent très attachant. Un jour, il croise une femme qui le trouble. Discrètement, il décide de la filer. C’est Rosalie Blum…
Valentine Pitié
André Benn n’est pas le premier venu dans la bd. Auteur de Mic Mac Adam, il reprend la série en insufflant une touche de modernité et de dynamisme dans son trait sans pour autant trahir son style originel. Ce style, très reconnaissable, se retrouve dans cette nouvelle série qui emmène le lecteur au cœur du territoire inuit, avec ses us et coutumes. A ce sujet, les Inuits ont notamment une conception du rire assez particulière et ma foi pas déplaisante. Cette bd d’évasion reste assez dure avec des propos qui collent au mieux à la réalité. La vie dans le grand nord est difficile et les tensions se créent facilement. C’est cette atmosphère particulière que l’auteur s’attache à retranscrire le plus fidèlement possible et je dois dire que l’immersion est réussie. Série à suivre donc . . .
Fahrenheit 451
Bizarre, cet album semble être passé inaperçu lors de sa sortie chez Casterman il y a deux mois de cela… Il faut dire que ces adaptations de romans cultes en bande dessinée sont souvent médiocres, et de pâles copies des chefs-d’œuvre originaux. Et bien cette BD est un des meilleurs exercices de ce style que j’ai pu lire ! L’adaptation frise la perfection : le message original est fidèlement reproduit, ainsi que la poésie des textes de Bradbury - une qualité bien propre à ses romans. Les dialogues et autres voix off ne sont pas trop présents (un défaut inhérent à ce genre d’adaptation), et les dessins de Tim Hamilton servent parfaitement le propos (propos qui n’a pas pris une ride, et qui ravira les amateurs d’anticipation), et sont en parfaite adéquation avec la poésie ambiante…. Voila, on pourra toujours dénigrer la démarche qui consiste à vouloir à tout prix adapter un roman classique en BD (c’est vrai ça, pourquoi ne pas lire le roman original ?). Mais étant donné que cette adaptation nominée pour un Eisner Award (catégorie « Best Adaptation from Another Work ») semble enthousiasmer Ray Bradbury lui-même (il en a d’ailleurs écrit son introduction), il y a de quoi saliver non ? Ayant moi-même lu et adoré le roman, je me suis régalé avec cette BD. Un coup de coeur !
La Saison de la Couloeuvre
Un grand merci à mes compagnons posteurs de ce site qui m'ont permis de découvrir cette série. En effet sans une chaude recommandation je pense que je n'aurai pas passé la couverture qui ne m'a pas attiré. Grand mal il m'en aurait pris car tout au long du premier tome j'ai ressenti les bonnes vibrations d'auteurs monstrueux : Tardy, Frank Herbert, Jodorowsky, Bilal. L'histoire est tout de suite dans le fantastique et nous fait découvrir lentement la complexité du scénario. Les personnages sont tous savoureux et ont le potentiel de devenir clés par la suite. Un grand bravo pour l'idée originale de colorisation de la contagion par la coulœuvre. Le dessin est excellent. Lorsque j'ai entamé les dernières pages j'avais soif de me délecter de la suite de l'histoire. Il se pourrait bien que si la suite m'étanche je note 5/5 cet opus...
Wolverine Noir
Que raconte ce ‘Wolverine noir’ ? Le récit n’a finalement pas grand-chose à voir avec la biographie officielle du membre des X-men. Jim Logan, détective privé de son état, a certes le physique et le caractère du Wolverine qui nous est familier, mais il n’est ici absolument pas question d’adamantium, de collants jaunâtres, etc. Lorsqu’on rencontre le personnage, celui-ci est occupé à téter une bouteille de whisky dans son bureau du Bowery, au côté de son frère et associé dont l’intelligence ne semble pas être la principale qualité. Devinez qui passe alors le pas de la porte… Vous avez dit « une femme belle, riche et mystérieuse qui leur confie une mission tout aussi mystérieuse » ? Bien vu ! ;) Et c’est ainsi que débute une enquête qui dépassera très vite les compétences de l’agence Logan & Logan. Le récit, parfaitement appuyé sur ce point par le dessin, se révèle – comme prévu – franchement sombre. Par ailleurs, les nombreux flashbacks apporteront réponse aux questions que le lecteur ne manquera pas de se poser, telles que « comment est née cette étrange relation, qui semble teintée de culpabilité, entre les Logan ? » ou encore « où Jim a-t-il appris à se servir de cette étrange arme blanche à trois lames ? ». Avec un graphisme aussi efficace, il ne manquait qu’un petit rien pour que ce comic book ne mérite sa quatrième étoile. Quoi qu’il en soit, je me réjouis d’entamer ‘Spider-man noir' de la même collection, que je me fais un devoir de poster le plus rapidement possible ! :)
Sibérie
Décidément, les points communs entre Hugo PRATT et Attilio MICHELUZZI ne manquent pas. On sait que les deux grands de la bd Italienne excellent dans l'utilisation d'un dessin en noir et blanc parfaitement maîtrisé. Tous deux sont également adeptes de long récits mettant en scène des personnages tourmentés qui évoluent notamment dans les colonies Africaines durant la seconde guerre mondiale. PRATT avait envoyé Corto en Sibérie. Micheluzzi en fait de même dans cette saga Romanesque et épique qui se déroule à cheval entre le 19e et le 20e. Le général Vassily LAZZAREF, assistant au sein de l'université de physique et de mathématique est en fait un communiste qui complote contre le pouvoir en place de Nicolas II. Il se veut froid et déterminé et refuse de se laisser aveugler par de quelconques sentiments. Chargé de commettre un attentat contre Nicolas II, il est trahi par un membre de la même organisation que lui, qui n'a pas accepté d'être repoussé par une représentante de l'Aristocratie Russe tombée amoureuse du beau ténébreux. Condamné à l'exil en Sibérie, ce personnage complexe et intelligent vivra une existence tragique. Echappé d'un camp il devra fuir les poursuites de ceux qui l'accusent d'avoir perverti une jeune fille, tombé amoureuse de lui, alors que lui même s'en désintéresse au plus haut point. Seul compte en effet pour lui l'avènement du régime Bolchévique, et rien ne saurait le détourner de cet objectif ultime. Personnage complexe, Vassily nous rappelle les personnages de Dostoievski. Se sentant investi d'une mission quasi divine, il réussit a se rendre détestable aux yeux de tous. Nous retrouvons Vassily en 1918 à l'aube de la révolution Bolchévique. Alors que pendant près de 20 ans il a été pourchassé par le Régime aristocratique russe , il devient désormais un des personnages importants du régime. Mais malgré sa nouvelle position sociale, il n'échappera pas pour autant au destin tragique qui est le sien. "Sibérie" est incontestablement un des grands récits de Micheluzzi dont on retrouve l'art de la narration si particulier. L'auteur Italien ne se contente pas de décrire de manière factuelle le cours des évènements. Il villipende ses personnages, les interpelle tandis que ceux-ci lui répondent comme cela était le cas dans Marcel Labrume. Une histoire à découvrir absolument pour les amteurs d'un BD exigeante. Ce one shot est malheureusement épuisé, et une réédition s'impose absolument.
Battle Pape
Avant de secouer le genre zombiesque avec Walking Dead, Kirkman et Moore avaient réalisé une autre série de haute volée dans le début des années 2000 : Battle Pope en VO. Centrée sur le personnage d'un pape paillard et belliqueux, il s'agit d'une série complètement foutraque, dont la trame narrative se perd assez rapidement dans les délires jouissifs du scénariste, pour tenter de retomber sur ses pieds de temps en temps (la démone qui veut récupérer HellCorp, la fille en morceaux dans le pieu du pape, etc.). Au-delà de l'iconoclasme fortement revendiqué (et donc jouissif), il s'agit d'une série d'une vigueur incroyable, et je ne parle pas que du membre viril du souverain pontife. Ca défouraille du zombie dans tous les sens, ça fornique dans les coins (et presque à tout âge)... La pape est affligé d'un sidekick de tout premier ordre, à savoir Jésus, que Dieu lui a adjoint. Le problème c'est qu'il a la maturité d'un enfant de cinq ans (j'ai fortement pensé au George W. Bush des Guignols) et du coup cela amène des situations cocasses très régulièrement. Le pape quant à lui me fait penser à Hellboy dans son humour, son rapport aux démons, même s'il est carrément plus porté sur la chose que le démon semi-cornu, qui fait d'ailleurs une timide apparition. Des clins d'oeil il n'en manque pas dans cette série, mais n'étant pas Américain, je crains d'être passé à côté de la plupart des caméos. Cela ne m'a pas empêché de vraiment prendre du plaisir à ma lecture, d'autant plus que Tony Moore fait du bon boulot, avec des personnages bien découplés, sans grande erreur de morphologie. Il s'exprime avec Battle Pape dans un registre un peu plus parodique que dans Walking Dead (et pour cause), mais l'efficacité est là. Un seul regret cependant, l'impression des Editions Stara me semble un peu sombre pour apprécier vraiment la profondeur du noir et blanc, et du coup certaines cases sont écrasées. Précaution à prendre à la lecture : le faire en plusieurs fois, lire l'intégrale d'une seule traite risque d'entraîner une baisse d'intérêt. A noter toutefois qu'en fin d'intégrale (370 pages !) se trouve un récit assez sympa avec le Père Noël, tout aussi irrévérencieux que le Pape. Chaudement recommandé !