L’association se prouve encore une fois éditeur des ces auteurs sans qualité graphique évidente, mais à l’idée narrative précise et intéressante.
Dans notre cas il s’agira pour deux candidates à l’intégration dans le monde playboy de découvrir la destinée de deux icônes de l’érotisme dans les années 50 et 70. Si les quelques dernières pages permettront d’avoir une histoire au récit par une pirouette scénaristique, il s’agit tout de même d’illustrer la vie de Betty Page, la célèbre pin-up, et Linda Lovelace, star de Gorge Profonde.
Niveau dessin, pas d’espoir, l’ensemble en noir et blanc parait sommairement s’occuper d’une notion de réalisme pictural, de perspectives et de proportions. Qu’à cela ne tienne le trait n’en demeurera pas moins incisif pour illustrer les propos. Si l’inesthétisme m’a tout de même gêné, les moments d’érotisme et de profonde détresse me paraissent en revanche bien rendus.
Le scénario nous narre avec de très courts passages à notre époque les épopées de ces deux femmes ayant marqué leur époque. Tout y passe, de l’arrivée dans le domaine érotique / pornographique à la fin et même après. Très bien documentée, l’auteur nous montre le destin hors du commun de deux femmes face à leur image dans la société. Il ne s’agit plus de l’envers du décor (quoiqu’il soit tout de même bien décrit) mais aussi de l’évolution de nos deux héroïnes après avoir été des icônes sexuelles. Présentées assez objectivement, ces destins m’on fait froid dans le dos tant le constat pour l’humain est implacable. Sur ce plan faire découvrir le côté obscur des paillettes par le grand producteur X me paraissait un très bon choix sortant de la dénonciation vaine. Le contexte étant : vous deux jeunes aujourd’hui souhaitez vous dénuder pour devenir des icônes, avant de vous faire signer je veux être sûr que vous soyez conscientes des enjeux annexes que ce choix vous imposera ?
Hélas viennent les dernières planches qui foutent tout en l’air. Dans une interview l’auteur raconte qu’elle souhaitait cette pirouette scénaristique pour ne pas donner l’impression de faire la morale. Ce choix fait basculer un bon récit biographique dans quelque chose que je n’aime pas du tout.
D’abord car cela revient à dire que tout ce qui est narré se fait dans un objectif pécuniaire sans aucun intérêt pour son prochain (les parents payent pour que leur fille ne deviennent pas playmate). En tant que tel à la limite on pourrait voir une vision complètement noire de la situation où finalement dans tous les cas tout le monde profite de tout le monde, mais cela arrive trop comme un cheveu sur la soupe pour que ce soit vraiment noir et crédible.
Ensuite et surtout cela veut clairement dire je m’en lave les mains : je viens de décrire un truc factuel qui montre l’influence et les conséquences sur un être de ses choix, mais comme je ne veux pas distinguer de bon et de mauvais surtout je relativise tout de suite, quitte à sacrifier la crédibilité de mon récit. Un peu comme si un enquêteur venait prouver de la culpabilité de suspect sur un meurtre, qu’il montre tout au jury et juste après dise, qu’en fait il est fou et qu’il ne faut pas l’écouter…
Dommage, très dommage de suivre la dramatique croyance que tout se vaut, cela vient pourrir un bon récit biographique. A lire pour en apprendre un peu plus sur ces deux icônes sexuelles et coup de cœur pour cette recherche documentaire si riche et bien présentée. Nul doute que si vous êtes plus dans votre temps que moi vous pourrez adorer cet album. j'en conseille même l'achat car vraiment le contenu est intéressant propose un coup de coeur car sans ce discours final que j'ai détesté et qui pénalise tout le récit l'album aurait mérité un bon
"L'Hypnotiseur" est une BD atypique au charme fou.
Le scénario est intelligent et dense. La BD se décompose en 8 chapitres, chacun étant une histoire à part entière, l'ensemble formant un récit complet. Avec cette histoire à tiroirs, c'est comme si on avait une série entière condensée dans un seul volume.
Les chapitres font 8 pages et offrent un petit récit complet. On a le droit à une belle brochette de personnages.
La lecture est des plus plaisantes, les histoires sont subtiles et bien amenées. Pourtant un feuilletage rebuterait plus d'un car le dessin n'est pas des plus beaux. A sa décharge, il apporte une réelle personnalité à cette BD qui semble injustement inconnue.
Je met un coup de coeur car "L'Hypnotiseur" est ma lecture surprise du moment, je ne m'attendais à pas à l'apprécier autant.
J'aime la montagne et j'aime Taniguchi...
Je pratique l'alpinisme depuis quelques années et je rêve d'aller là bas, chez les gros 8000...
Le livre m'y a emmené; j'y étais tout le temps de la lecture... Les dessins des montagnes sont exceptionnels, je me rappelle un dessin de la face nord de l'Everest qui fait preuve d'autant de détails qu'une photographie... On y est !
Toute la BD retranscrit exactement l'ambiance que l'on retrouve en montagne, au niveau des relations avec les autres ou avec les éléments comme au niveau du besoin d'arriver au dessus.
J'ai rêvé pendant 5 tomes (j'ai la chair de poule en écrivant ces lignes).
Un MUST pour les amateurs de montagne.
3.5/5
Dans la même veine que Nini Patalo.
Décidément, l'univers de Lisa Mandel est vraiment loufoque... mais j'aime ça.
Je me souviens qu'à l'époque de "Capsule cosmique", je me jetais en premier sur les gags d'"Eddy Milveux".
Les histoires sont, en général, bonnes. Évidemment c'est assez inégal, ça passe du très médiocre au génial (les gags des poupées parlantes, énorme !). De plus Lisa Mandel réussit à éviter les répétitions en abordant des thèmes souvent différents (et parfois plutôt dur, cela explique qu'il y ait des gags qui ne soient pas parus dans le magasine à l'époque). Moi ça me fait rire.
Le dessin est plutôt simple et fait un petit peu brouillon, moi son style ne me dérange pas mais il faut aimer. Au niveau de la colorisation, Lisa fait les ombres avec (je pense) une encre sombre. J'aime cette technique mais des fois ça bave.
Comme toutes les séries à gags de Lisa Mandel, ces gags passent mieux dans les magasines mais j'apprécie vraiment. Et c'est dommage que les deux albums soient plutôt court !
Cet album, visiblement sensé au départ faire partie d'une série, peut très bien se lire comme un one-shot.
Son récit est étonnant, difficile à cerner.
Cela commence par une scène dans un décor médiéval japonais où un samouraï se débarrasse avec brio d'ennemis moins doués que lui. Puis on saute dans le Montmartre parisien de la fin 19e siècle, avec pour personnage principal Toulouse-Lautrec qu'on voit évoluer entre le Moulin Rouge, les prostituées qu'il côtoie et sa relation avec son père, noble, austère et honteux de la carrière artistique choisie par son fils. Difficile de faire le rapprochement avec l'introduction mais ce sera chose faite en fin d'album.
Le dessin est excellent. A la manière de Smudja pour la série Le Bordel des Muses qui met également en scène Toulouse-Lautrec, Igor Kordey nous offre des planches en couleurs directes dans un style s'inspirant, mais sans les copier, des classiques de l'époque : Toulouse-Lautrec évidemment mais aussi Van Gogh. Sans parler des passages nippons qui sont dans un très beau réalisme d'inspiration asiatique.
C'est un vrai plaisir pour les yeux et rien que pour ça, j'ai eu un coup de coeur pour cette BD.
Son intrigue est cependant un peu trop absconse pour plaire à tout le monde.
Il y a de la poésie dans son contenu mais le scénario laissera sur leur faim les amateurs de récits logiques et terre-à-terre. Pour ma part, même si je me suis longtemps demandé où voulait en venir les auteurs, j'ai été touché par la fin que j'ai trouvé assez belle.
Bien que ce récit puisse se suffire à lui-même, j'aurais aimé une suite pour profiter davantage de ce graphisme, de ces personnages et pour que l'histoire gagne en cohérence en se développant plus à son aise.
Deux ans après « La Fin du monde », Wazem et Tirabosco nous emmènent à nouveau sur les sentiers de l’illusion, de l’étrangeté, de la manipulation également, avec cette BD sur l’identité, les couleurs enfantines et l’aliénation. Le récit, assez vite, semble un peu bizarre, comme si on était dans un rêve, il y a des distorsions, des choses un peu absurdes… Wazem instille ainsi dans l’esprit du lecteur un sentiment de malaise : on sent bien que quelque chose ne va pas, mais quoi ? C’est plutôt bien amené, et l’ambigüité demeure après la « révélation ».
Tom Tirabosco illustre tout cela de fort belle façon, comme à son habitude, avec son trait charbonneux sans défaut, le tout dans une bichromie bleutée du plus bel effet.
Ce n’est peut-être pas le meilleur album des deux auteurs, mais c’est quand même un récit singulier, comme eux seuls savent en confectionner.
Chouette petit album.
Plus je découvre les productions de Thomas Gilbert et plus j'apprécie ce qu'il fait. Je pensais cet album plus ancien mais non, il date d'il y a à peine un an. Le trait est très dynamique, il y a une belle efficacité dans son découpage. C'est clair et très lisible.
Le récit m'a carrément surpris. C'est une épopée à la sauce viking qui fonctionne très bien, on ne s'ennuie jamais, le rythme est savamment dosé. La galerie de personnages est intéressante ; j'ai bien aimé le troll qui est directement intégré à la cellule familiale de Bjorn (qui compte 10 personnes !)
S'il y a une suite, j'en serai !
Tiens c'est marrant, j'avais vaguement entendu parler du voyage de ce Batavia. Mais sans me souvenir de ce que ce voyage avait de particulier. Christophe Dabitch, auteur d'Abdallahi et de La Ligne de fuite nous propose donc de revenir à cette aventure du XVIIème siècle.
Jean-Denis Pendanx, dessinateur, entre autres, de Labyrinthes et Abdallahi, s'attache donc à retranscrire la vie à bord d'un navire de la compagnie hollandaise des Indes. On est très vite embarqués sur ce rafiot, alors fleuron de la flotte de la VOC. Le centre de l'intrigue est bien sûr Jeronimus, apothicaire ruiné et soucieux de se refaire une nouvelle vie. Celui-ci, à 30 ans, pense qu'il peut se construire un nouveau personnage, lui qui découvre ses dons de manipulateur. 341 personnes sur le Batavia, et une catastrophe s'annonce. Jeronimus Cornelisz, apothicaire de son état, fou et futur tyran, fera régner la terreur sur ses compagnons d'infortune.
Dabitch prend le temps pour installer son intrigue, pour décortiquer la suite -dramatique- des évènements. Le tome final est une apothéose baroque, un bain de sang assez hallucinant qui marquera à jamais l'histoire de la marine marchande. L'atmosphère, très inspirée par les peintres de l'époque, y est. Certaines planches sont vraiment magnifiques, Pendanx est un véritable artiste.
Un grand bravo aux deux auteurs.
Excellente BD, comment j'ai pu passé à côté toutes ces années ??
J'ai adoré cette histoire à tiroirs, le récit principal est truffé de récits courts de très bon niveau.
Le concept est excellent et bien exploité.
Cette BD est facile d'accès avec son dessin réaliste simplifié. Graphiquement, c'est agréable, très lisible, presque universel.
Cette BD ne semble pas être faite pour revendiquer des idées mais pour divertir avant tout.
Elle peut quand même faire réfléchir.
J'aurai aimé que sa lecture soit plus longue, je me contenterais de la qualité à défaut de quantité.
Un one-shot vraiment très bien. En lisant les premières pages, je trouvais que l'histoire était simplement sympathique, puis au fil des pages j'ai réellement commencé à apprécier l'œuvre. La raison est que je me suis attaché aux personnages qui sont très réalistes. Je m'imagine très bien les rencontrer au coin de la rue.
L'histoire est simple, c'est la vie quotidienne de Jimmy et son entourage, mais terriblement efficace car l'écriture et le rythme sont très bien maitrisés quoique j'ai un peu l'impression que j'aime cet album parce que moi aussi je suis un étudiant québécois. Je crois que s'est le genre d'ouvrage qu'on aime parce qu'on s'identifie aux situations et ça ne m'étonnerait pas si tous les autres membres du site trouvaient ça nul.
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Coney Island Baby
L’association se prouve encore une fois éditeur des ces auteurs sans qualité graphique évidente, mais à l’idée narrative précise et intéressante. Dans notre cas il s’agira pour deux candidates à l’intégration dans le monde playboy de découvrir la destinée de deux icônes de l’érotisme dans les années 50 et 70. Si les quelques dernières pages permettront d’avoir une histoire au récit par une pirouette scénaristique, il s’agit tout de même d’illustrer la vie de Betty Page, la célèbre pin-up, et Linda Lovelace, star de Gorge Profonde. Niveau dessin, pas d’espoir, l’ensemble en noir et blanc parait sommairement s’occuper d’une notion de réalisme pictural, de perspectives et de proportions. Qu’à cela ne tienne le trait n’en demeurera pas moins incisif pour illustrer les propos. Si l’inesthétisme m’a tout de même gêné, les moments d’érotisme et de profonde détresse me paraissent en revanche bien rendus. Le scénario nous narre avec de très courts passages à notre époque les épopées de ces deux femmes ayant marqué leur époque. Tout y passe, de l’arrivée dans le domaine érotique / pornographique à la fin et même après. Très bien documentée, l’auteur nous montre le destin hors du commun de deux femmes face à leur image dans la société. Il ne s’agit plus de l’envers du décor (quoiqu’il soit tout de même bien décrit) mais aussi de l’évolution de nos deux héroïnes après avoir été des icônes sexuelles. Présentées assez objectivement, ces destins m’on fait froid dans le dos tant le constat pour l’humain est implacable. Sur ce plan faire découvrir le côté obscur des paillettes par le grand producteur X me paraissait un très bon choix sortant de la dénonciation vaine. Le contexte étant : vous deux jeunes aujourd’hui souhaitez vous dénuder pour devenir des icônes, avant de vous faire signer je veux être sûr que vous soyez conscientes des enjeux annexes que ce choix vous imposera ? Hélas viennent les dernières planches qui foutent tout en l’air. Dans une interview l’auteur raconte qu’elle souhaitait cette pirouette scénaristique pour ne pas donner l’impression de faire la morale. Ce choix fait basculer un bon récit biographique dans quelque chose que je n’aime pas du tout. D’abord car cela revient à dire que tout ce qui est narré se fait dans un objectif pécuniaire sans aucun intérêt pour son prochain (les parents payent pour que leur fille ne deviennent pas playmate). En tant que tel à la limite on pourrait voir une vision complètement noire de la situation où finalement dans tous les cas tout le monde profite de tout le monde, mais cela arrive trop comme un cheveu sur la soupe pour que ce soit vraiment noir et crédible. Ensuite et surtout cela veut clairement dire je m’en lave les mains : je viens de décrire un truc factuel qui montre l’influence et les conséquences sur un être de ses choix, mais comme je ne veux pas distinguer de bon et de mauvais surtout je relativise tout de suite, quitte à sacrifier la crédibilité de mon récit. Un peu comme si un enquêteur venait prouver de la culpabilité de suspect sur un meurtre, qu’il montre tout au jury et juste après dise, qu’en fait il est fou et qu’il ne faut pas l’écouter… Dommage, très dommage de suivre la dramatique croyance que tout se vaut, cela vient pourrir un bon récit biographique. A lire pour en apprendre un peu plus sur ces deux icônes sexuelles et coup de cœur pour cette recherche documentaire si riche et bien présentée. Nul doute que si vous êtes plus dans votre temps que moi vous pourrez adorer cet album. j'en conseille même l'achat car vraiment le contenu est intéressant propose un coup de coeur car sans ce discours final que j'ai détesté et qui pénalise tout le récit l'album aurait mérité un bon
L'Hypnotiseur
"L'Hypnotiseur" est une BD atypique au charme fou. Le scénario est intelligent et dense. La BD se décompose en 8 chapitres, chacun étant une histoire à part entière, l'ensemble formant un récit complet. Avec cette histoire à tiroirs, c'est comme si on avait une série entière condensée dans un seul volume. Les chapitres font 8 pages et offrent un petit récit complet. On a le droit à une belle brochette de personnages. La lecture est des plus plaisantes, les histoires sont subtiles et bien amenées. Pourtant un feuilletage rebuterait plus d'un car le dessin n'est pas des plus beaux. A sa décharge, il apporte une réelle personnalité à cette BD qui semble injustement inconnue. Je met un coup de coeur car "L'Hypnotiseur" est ma lecture surprise du moment, je ne m'attendais à pas à l'apprécier autant.
Le Sommet des dieux
J'aime la montagne et j'aime Taniguchi... Je pratique l'alpinisme depuis quelques années et je rêve d'aller là bas, chez les gros 8000... Le livre m'y a emmené; j'y étais tout le temps de la lecture... Les dessins des montagnes sont exceptionnels, je me rappelle un dessin de la face nord de l'Everest qui fait preuve d'autant de détails qu'une photographie... On y est ! Toute la BD retranscrit exactement l'ambiance que l'on retrouve en montagne, au niveau des relations avec les autres ou avec les éléments comme au niveau du besoin d'arriver au dessus. J'ai rêvé pendant 5 tomes (j'ai la chair de poule en écrivant ces lignes). Un MUST pour les amateurs de montagne.
Eddy Milveux
3.5/5 Dans la même veine que Nini Patalo. Décidément, l'univers de Lisa Mandel est vraiment loufoque... mais j'aime ça. Je me souviens qu'à l'époque de "Capsule cosmique", je me jetais en premier sur les gags d'"Eddy Milveux". Les histoires sont, en général, bonnes. Évidemment c'est assez inégal, ça passe du très médiocre au génial (les gags des poupées parlantes, énorme !). De plus Lisa Mandel réussit à éviter les répétitions en abordant des thèmes souvent différents (et parfois plutôt dur, cela explique qu'il y ait des gags qui ne soient pas parus dans le magasine à l'époque). Moi ça me fait rire. Le dessin est plutôt simple et fait un petit peu brouillon, moi son style ne me dérange pas mais il faut aimer. Au niveau de la colorisation, Lisa fait les ombres avec (je pense) une encre sombre. J'aime cette technique mais des fois ça bave. Comme toutes les séries à gags de Lisa Mandel, ces gags passent mieux dans les magasines mais j'apprécie vraiment. Et c'est dommage que les deux albums soient plutôt court !
Les Cinq saisons - Automne
Cet album, visiblement sensé au départ faire partie d'une série, peut très bien se lire comme un one-shot. Son récit est étonnant, difficile à cerner. Cela commence par une scène dans un décor médiéval japonais où un samouraï se débarrasse avec brio d'ennemis moins doués que lui. Puis on saute dans le Montmartre parisien de la fin 19e siècle, avec pour personnage principal Toulouse-Lautrec qu'on voit évoluer entre le Moulin Rouge, les prostituées qu'il côtoie et sa relation avec son père, noble, austère et honteux de la carrière artistique choisie par son fils. Difficile de faire le rapprochement avec l'introduction mais ce sera chose faite en fin d'album. Le dessin est excellent. A la manière de Smudja pour la série Le Bordel des Muses qui met également en scène Toulouse-Lautrec, Igor Kordey nous offre des planches en couleurs directes dans un style s'inspirant, mais sans les copier, des classiques de l'époque : Toulouse-Lautrec évidemment mais aussi Van Gogh. Sans parler des passages nippons qui sont dans un très beau réalisme d'inspiration asiatique. C'est un vrai plaisir pour les yeux et rien que pour ça, j'ai eu un coup de coeur pour cette BD. Son intrigue est cependant un peu trop absconse pour plaire à tout le monde. Il y a de la poésie dans son contenu mais le scénario laissera sur leur faim les amateurs de récits logiques et terre-à-terre. Pour ma part, même si je me suis longtemps demandé où voulait en venir les auteurs, j'ai été touché par la fin que j'ai trouvé assez belle. Bien que ce récit puisse se suffire à lui-même, j'aurais aimé une suite pour profiter davantage de ce graphisme, de ces personnages et pour que l'histoire gagne en cohérence en se développant plus à son aise.
Sous-sols
Deux ans après « La Fin du monde », Wazem et Tirabosco nous emmènent à nouveau sur les sentiers de l’illusion, de l’étrangeté, de la manipulation également, avec cette BD sur l’identité, les couleurs enfantines et l’aliénation. Le récit, assez vite, semble un peu bizarre, comme si on était dans un rêve, il y a des distorsions, des choses un peu absurdes… Wazem instille ainsi dans l’esprit du lecteur un sentiment de malaise : on sent bien que quelque chose ne va pas, mais quoi ? C’est plutôt bien amené, et l’ambigüité demeure après la « révélation ». Tom Tirabosco illustre tout cela de fort belle façon, comme à son habitude, avec son trait charbonneux sans défaut, le tout dans une bichromie bleutée du plus bel effet. Ce n’est peut-être pas le meilleur album des deux auteurs, mais c’est quand même un récit singulier, comme eux seuls savent en confectionner.
Bjorn le Morphir
Chouette petit album. Plus je découvre les productions de Thomas Gilbert et plus j'apprécie ce qu'il fait. Je pensais cet album plus ancien mais non, il date d'il y a à peine un an. Le trait est très dynamique, il y a une belle efficacité dans son découpage. C'est clair et très lisible. Le récit m'a carrément surpris. C'est une épopée à la sauce viking qui fonctionne très bien, on ne s'ennuie jamais, le rythme est savamment dosé. La galerie de personnages est intéressante ; j'ai bien aimé le troll qui est directement intégré à la cellule familiale de Bjorn (qui compte 10 personnes !) S'il y a une suite, j'en serai !
Jeronimus
Tiens c'est marrant, j'avais vaguement entendu parler du voyage de ce Batavia. Mais sans me souvenir de ce que ce voyage avait de particulier. Christophe Dabitch, auteur d'Abdallahi et de La Ligne de fuite nous propose donc de revenir à cette aventure du XVIIème siècle. Jean-Denis Pendanx, dessinateur, entre autres, de Labyrinthes et Abdallahi, s'attache donc à retranscrire la vie à bord d'un navire de la compagnie hollandaise des Indes. On est très vite embarqués sur ce rafiot, alors fleuron de la flotte de la VOC. Le centre de l'intrigue est bien sûr Jeronimus, apothicaire ruiné et soucieux de se refaire une nouvelle vie. Celui-ci, à 30 ans, pense qu'il peut se construire un nouveau personnage, lui qui découvre ses dons de manipulateur. 341 personnes sur le Batavia, et une catastrophe s'annonce. Jeronimus Cornelisz, apothicaire de son état, fou et futur tyran, fera régner la terreur sur ses compagnons d'infortune. Dabitch prend le temps pour installer son intrigue, pour décortiquer la suite -dramatique- des évènements. Le tome final est une apothéose baroque, un bain de sang assez hallucinant qui marquera à jamais l'histoire de la marine marchande. L'atmosphère, très inspirée par les peintres de l'époque, y est. Certaines planches sont vraiment magnifiques, Pendanx est un véritable artiste. Un grand bravo aux deux auteurs.
Des lendemains sans nuage
Excellente BD, comment j'ai pu passé à côté toutes ces années ?? J'ai adoré cette histoire à tiroirs, le récit principal est truffé de récits courts de très bon niveau. Le concept est excellent et bien exploité. Cette BD est facile d'accès avec son dessin réaliste simplifié. Graphiquement, c'est agréable, très lisible, presque universel. Cette BD ne semble pas être faite pour revendiquer des idées mais pour divertir avant tout. Elle peut quand même faire réfléchir. J'aurai aimé que sa lecture soit plus longue, je me contenterais de la qualité à défaut de quantité.
Jimmy et le Bigfoot
Un one-shot vraiment très bien. En lisant les premières pages, je trouvais que l'histoire était simplement sympathique, puis au fil des pages j'ai réellement commencé à apprécier l'œuvre. La raison est que je me suis attaché aux personnages qui sont très réalistes. Je m'imagine très bien les rencontrer au coin de la rue. L'histoire est simple, c'est la vie quotidienne de Jimmy et son entourage, mais terriblement efficace car l'écriture et le rythme sont très bien maitrisés quoique j'ai un peu l'impression que j'aime cet album parce que moi aussi je suis un étudiant québécois. Je crois que s'est le genre d'ouvrage qu'on aime parce qu'on s'identifie aux situations et ça ne m'étonnerait pas si tous les autres membres du site trouvaient ça nul.