Il est rare que je sois en accord avec le texte de la présentation éditeur. Mais pour le coup, celle ci me correspond à 100%...
Quelque part dans une Chine d’autrefois, fantasmatique et peut-être bien rêvée, le vieux mandarin Fu Zhu-Ing règne sur un royaume en déliquescence. L’opium se déverse sans retenue sur le pays, la révolte des Taiping gronde et peut-être bien que Fu Zhu-Ing n’a plus toute sa tête. Son fils se dresse contre lui, malgré la présence aux côtés du mandarin de So-eyon, garde du corps fidèle…
Magnifique d’invention, d’audace et de liberté, Le Chant des sabres est une manière de poème haletant en bande dessinée, en même temps qu’une cavalcade graphique d’une inventivité inouïe. Magnifique.
J’aime les couleurs, j’aime le découpage, j’aime la simplicité du trait, le tranché du trait, la symbolique des couleurs (rouge : la folie et la colère ; gris : le calme, l’apaisement, l'ennui ; bleu : la lucidité…), les couleurs utilisées. J’aime la mise en page, j’aime le rythme alternant violence et calme, j’aime le style de la narration. Même les passages violents m'ont semblé se dérouler calmement, presque sereinement ; je n'ai pas ressenti de haine. J’aime l’esprit et l’ambiance étrange qui se dégage de chaque page ; le léger souffle de folie qui plane au dessus de chacun des personnages, So-Eyon, le garde du corps, Jiang la fiancée au pouvoir insensé, absurde et inquiétant qui finira par prendre racine au sens propre, le mandarin, Fu Zhu-Ing fou, simplement, décadent. J’aime le style graphique soigné, tourmenté, radicalement original, alternant entre un sorte de découpage/collage, de hachuré, de crayonné simple mais pour moi terriblement efficace. Beau.
L'histoire est poétique, lyrique, fantastique, cruelle, belle. Entre rêve, folie et dure réalité. A la limite du conte. Les lieux et le temps ne sont d'ailleurs pas vraiment fixés, sûrement fantasmés, sûrement aménagés pour l'occasion...
En fait j'ai du mal à parler de l'histoire, du scénario, tellement mes émotions, mes sens ont pris le dessus. C'est une expérience rare pour ma part. Puissant.
Une BD OVNI sûrement, étrange à tous les coups. Elle ne plaira pas à tout le monde, j'en conviens. Mais je suis conquis par ce mariage entre scénario/narration et graphisme déroutant.
Critique sur le premier cycle (T1 à T4)
Hauteville House fait partie des séries incontournables pour tout amateur de steampunk et d'uchronie.
Nous sommes en 1864. Napoléon III, qui cherche à récupérer le Mexique en profitant de l'affaiblissement des américains engagés dans leur propre guerre civile, place Maximilien 1er sur le trône mexicain. Mais si Napoléon tient à garder un pied au Mexique c'est aussi parce qu'un fragment du manuscrit de Bernal Diaz Del Castillo (célèbre conquistador qui participa à la conquête du Mexique en 1517) indique que l'Eldorado n'est peut-être pas ce qu'on croit mais plutôt une entité d'une puissance extraordinaire enfermée dans un temple mayas. Et grâce à cette nouvelle arme, l'Empire pourrait aussi s'approprier le reste du continent américain en s'alliant aux sudistes.
Dès lors, les services secrets européens, alertés de cette découverte, dépêchent leurs meilleurs agents pour déjouer le complot. Gavroche, personnage moins imaginaire qu'on a pu le penser, et sa coéquipières Eglantine se retrouvent projetés avec ses collègues dans cette grande aventure. Du Yukatan à Atlanta sous les flammes, ils devront à tour de rôle échapper à des automates, infiltrer l'entourage de Napoléon III, survivre aux champs de batailles de la guerre de Sécession et anéantir une des forces les plus démoniaques qu'il leur ait été donné de combattre.
Cette série, absolument jouissive visuellement comme scénaristiquement, offre des pleines pages de champs de batailles (tome 4, surtout), des panoramas de villes et de ciels saturés de zeppelins et d'aérostats. Si la guerre de Sécession a vu naître un certain nombre d'innovations militaires, comme quelques frégates cuirassées, les auteurs nous donnent une vision de la guerre de Sécession qu'Albert Robida n'aurait pas reniée. Et puisque nous parlons de ce cher Robida, contemporain de Jules Verne, et néanmoins, trop souvent oublié, il est à noter que c'est lui qui est l'inspirateur le plus profond de l'imaginaire steampunk. Car en tant que caricaturiste et illustrateur, il avait dès la fin du XXe siècle anticipé les guerres du futur, évoquant les armes biologiques, l'aérostation militaire, les locomotives, chars et bateaux cuirassés etc.
Et comme je ne peux me retenir de vous donner la preuve que nos auteurs se sont pleinement inspirés de lui (et notamment de La guerre au XXe siècle [1869] et des couvertures du feuilleton de La guerre infernale de Pierre Giffard [1908]) voici quelques planches comparatives : voir sur mon blog http://www.librairiesoleilvert.com
Le Siècle des Ombres fait office de préquelle à une série fantastique au contexte plus contemporain : Le Chant des Stryges. Toutefois il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu cette dernière pour se plonger et se régaler de cette aventure qui nous fait remonter le temps jusqu'aux origines de ces mystérieux Stryges.
Nous voici donc au XVIIIe siècle, au cœur même du siècle des Lumières, période éclairée s'il en est par la raison et le rationalisme. On désacralise la monarchie, on s'oppose au clergé et on met en avant l'esprit critique, scientifique et déiste. C'est aussi le siècle des grandes explorations, de l'Afrique à l'Amazonie. Un environnement intellectuel et naturaliste passionnant que Corbeyran et Suro ont su exploité.
L'histoire s'ouvre sur un repas auquel assistent Diderot et d'Alembert, les auteurs de la célèbre Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Leur hôte est un mystérieux personnage à qui l'on vient de rapporter l'éclat d'une pierre étrange, extraite d'une mine amazonienne. Celle-ci est rapidement dérobée et il ne reste plus qu'à se rendre sur place pour retrouver le rocher originel. Nous nous embarquons donc à bord d'un magnifique bateau, avant d'être assailli par la moiteur de la jungle, puis enlevé par les indigènes locaux...
Si vous aimez les vieux gréements, les explorations, l'aventure et le mystère alors il ne faut pas hésiter, c'est du sur mesure pour vous !
Depuis quelques temps, je me suis intéressé de plus près aux films et bandes dessinées sur les zombies : « 28 jours plus tard », « Resident Evil », « Zombies » de soleil,... je ne pouvais apparemment pas explorer ce thème cher à la bande dessinée fantastique sans me pencher sur « Walking Dead ».
Tous ( !) les albums reçus pour mon anniversaire, je me suis plongé dans le premier tome le weekend passé. J’ai commencé la lecture pour ne plus la lâcher... en 48 heures, les douze tomes parus ont été avalés, dévorés tels de la chair humaine par un vilain zombie.
Je commencerai par un regret tout relatif avant de m’étendre sur les points positifs de cette série : pourquoi diable a-t-il fallu que le dessinateur du premier tome passe le flambeau à un autre dès le second tome ??? Car si le dessin reste bon, il l’est moins surtout pour ce qui est de l’expressivité des personnages. Pour la couleur, le choix du noir et blanc est judicieux vu certaines scènes violentes représentées. J’en profite d’ailleurs pour mettre en garde le potentiel lecteur : certaines scènes sont violentes soit graphiquement, soit dans l’idée qu’elles transmettent (torture, cannibalisme, etc.). Une histoire à conserver hors de portée de nos chères têtes blondes donc.
Mais ce qui est marquant dans « Walking Dead » c’est surtout et avant tout le scénario. Après un départ classique pour la thématique zombie (un homme se réveille à l’hôpital dans un monde dévasté par les morts-vivants) le scénario s’oriente vite nettement plus vers la psychologie et les peurs des personnages dans ce monde où rien n’est plus sûr, où toute personne rencontrée est un menace potentielle et où la moindre seconde d’inattention coûte très cher.
Tous les personnages, et plus particulièrement Rick, le héros, sont mis devant des choix difficiles mais indispensables pour leur survie. Il est intéressant de les voir réagir, se torturer l’esprit pour trouver la solution qu’ils jugent acceptable, devant toujours consentir à un sacrifice.
Aucun personnage n’est épargné... ce qui est appréciable et évite la facilité d’un personnage qui traverse les épreuves indemne. Chacun vit son lot de malheurs et évolue en fonction vers une forme d’humanité plus animale, la seule qui peut leur permettre de survivre... quand c’est possible.
A la façon de séries télévisées américaines comme « Prison Break » par exemple, la fin de chaque album finit sur une scène qui ne donne qu’une seule envie, celle de se jeter sur le tome suivant. Je ne sais pas comment je ferai pour attendre le 13ème !
Si pour moi « Walking Dead » est culte, c’est que cette série m’a littéralement pris au ventre. A lecture, le stress monte et la tension est palpable. Je frissonne encore en repensant à certaines scènes... le pire danger ne venant pas toujours des morts. Je n’avais pas ressenti une telle sensation depuis longtemps. Faire ressentir cela par la bande dessinée, je trouve cela remarquable.
A découvrir, lire et posséder A-B-S-O-L-U-M-E-N-T.
Avec « Kraa » Benoît Sokal nous raconte les vies mêlées d’un jeune indien et d’un aigle défendant leur vallée natale contre l’homme, sa folie destructrice et l’exploitation outrancière de la nature, toujours au profit du bénéfice et du rendement.
Fable écologique sans saveur ? Déjà vu ? Eh bien pas du tout !
Le graphisme est tout simplement époustouflant et fait véritablement ressentir l’air pur de la vallée de l’aigle Kraa et la force de cette nature encore intacte et sauvage. On ressent une véritable transition entre ces grands espaces naturels et la ville crasseuse d’où certains êtres malveillants s’apprêtent à lancer un projet urbain qui tend à détruire la vallée d’origine de nos héros. Les couleurs sont brutes et presque gravées à coup de serres dans les planches pour un rendu final exempt de tout reproche.
La narration de l’histoire se fait au travers de Kraa, l’aigle géant, seigneur de la vallée agressée par l’homme. Elle est sobre et bien pensée laissant le lecteur ressentir l’histoire dans la peau de cet aigle qui n’est ni bon ni mauvais, mais qui défend sa vie et son territoire contre l’envahisseur. La lecture est très fluide et agréable, même dépaysante.
« Kraa » est une bande dessinée avec une histoire forte et authentique au dessin sublime qui vaut largement que l’on se penche quelques longues minutes sur ses planches.
J’attends la suite avec une très grande impatience.
Après la lecture du premier tome.
Consternant, édifiant, etc... Fabien Nury délivre une copie à la hauteur des évènements passés lors de la mort de Staline. Le scénario est maitrisé et accrocheur, de l'efficacité à l'état brut.
J'ai hâte de connaître la suite, ce qui en dit long sur l'intérêt suscité par ce premier volet.
Il ne s'agit pas uniquement d'un tome introductif, l'histoire démarre vite et fort, on n'a pas le temps de comprendre ni de s'ennuyer par la suite.
Cerise sur le gâteau, Thierry Robin nous gratifie également d'une belle prestation. Son style a changé, l'informatique offre de nouveaux champs d'expression.
J'ai dévoré "La Mort de Staline", le spectacle de la curée politique dans cette ancienne dictature est incroyable. Quand le réel prend le dessus sur la fiction, le résultat est surprenant. Il y a des phases si surprenantes qu'elles n'ont pu être inventées.
A découvrir, votre rapport avec la politique n'en sortira pas indemne même si il s'agit de méthodes et d'époque révolues.
Attention chef d'oeuvre ! Encensé par la critique aux Etats Unis, ce roman graphique arrive enfin en France précédé d'une critique dithyrambique. Lecture faite, la chose est méritée.
Cette oeuvre entre incontestablement dans la lignée des grandes BD américaine de ces 25 dernières années comme Maus, Black hole, Ghost World et surtout Jimmy Corrigan.
Avec Astérios Polyp, Mazzuchelli confirme tout le bien qu'on pensait de lui après l'adaptation de Cité de verre de Paul Auster, et livre une oeuvre riche et ambitieuse.
Le personnage principal est un intellectuel de la côte Est, un représentant de cette Amérique prisée par les Européens, un individu cultivé, tourné vers le monde ; un professeur d'architecture fort apprécié. Mais à la suite de l'incendie de son appartement, il rassemble les quelques dollars qui lui restent en poche et prend un ticket de train pour s'en aller, loin très loin. Arrivé dans l'Amérique profonde, il en profite pour faire le point sur sa vie.
Grâce a des flash backs, on apprend que cet enseignant à la haute estime de soi a eu un frère jumeau mort né, ce qui le hantera toute sa vie, et qu'il a été marié. Envisageant la vie en terme binaire, il peine à se rendre accessible aux autres, y compris à son épouse.
En lisant cette histoire on pense immanquablement aux films de Woody Allen, parmi les meilleurs comme "Manhattan" ou "Hanna et ses soeurs". On retrouve en effet ce personnage cultivé et sûr de lui, qui va de vernissages en diners mondains, agrémentant ses propos de références culturelles, et qui peine en revanche à trouver la quiétude dans sa vie sentimentale.
Au niveau de la forme, cette BD se rapproche de Jimmy Corrigan et brise tous les codes traditionnels de la narration. Les couleurs changent selon que l'on fait un retour en arrière dans la vie d'Asérios Polyp, ou selon que l'on suive son parcours le plus actuel. Les tons varient selon que l'on se trouve dans un moment de bonheur ou dans un cauchemar.
Le fond suit la forme, et c'est superbe. Une BD qui à mon sens va marquer son époque.
A lire impérativement.
"Essex county" fait partie de ces rares bd que je n'oublierai pas et qui m'ont profondément touché.
Le dessin, à la fois assez dépouillé, mais très expressif, est tracé dans un beau noir et blanc, et dessine des visages et des paysages très parlant, pour qui ce style d'une grande sobriété ne sera pas rebutant. Evidemment, on se rend compte rapidement de la tristesse, et de la mélancolie qu'inspirent ces paysages quasi-désertiques et ces personnages emprunt d'une grande solitude et détresse.
En effet, le tableau est vite dressé, d'une campagne rendu rude par le froid hivernal, mais aussi par les héros qui y évoluent, tous frappés par cette difficulté à communiquer, et leur isolement, à la fois géographique et psychologique.
C'est une bande-dessinée assez dense. J'ai d'abord cru que j'avais affaire à plusieurs histoires différentes et indépendantes. Mais j'ai vite réalisé que tous ces personnages composaient en fait ce que l'on pourrait appeler une "bande-dessinée-chorale", à l'instar d'un "film-chorale", c'est-à-dire une bande-dessinée composée de plusieurs histoires dont les protagonistes vont finalement se croiser à un moment ou à un autre.
Cependant, certaines de ces histoires sont très touchantes, car elles parlent de choses que chacun connaît : d'amour secret, d'abandon, de rêves frustrés, et bien entendu de la mort.
La force d'"Essex County" étant, je pense, dans ce que l'on ressent des non-dits, non-dessinée, bref, ce que l'on pourrait appeler le "hors-champ".
Une bande-dessinée d'une grande finesse graphique et dramatique.
Très sympa cette nouvelle série.
Arthur de Pins propose donc une relecture de l'histoire de freaks, en les mettant tous dans un parc d'attractions. Et pourquoi pas, finalement ? A une époque les personnes ayant des déformations physiques étaient bien employées dans des cirques itinérants... Bon par contre, appuyer sur le fait que le Nord est une région déprimante c'est pas sympa. :)
Ce qui m'a plu avant tout, c'est la modernité de ton, les répliques plutôt bien senties, et les situations qui, si elles sont plus des coïncidences, sont en revanche bien amenées. J'avais vu des bouts du style d'Arthur de Pins sur Péchés mignons, et il a su le modifier en le rendant un peu plus réaliste. Le tout est réalisé sur Illustrator, mais le boulot est à mon avis assez propre, j'aime bien.
Ce n'est pas le grand amour non plus, mais je trouve que ça démarre plutôt pas mal.
Je n'étais pourtant pas attiré plus que ça par les histoires de zombies, mais j'ai eu l'occasion de lire le premier tome, par simple curiosité. Et ça a été la grosse claque !!!
Impossible après ça d'arrêter cette série, je suis devenu accroc aux zombies... mais pas seulement aux zombies.
Derrière cette histoire se cache un gros : "Et si j'étais confronté à cette situation, comment je réagirais ? Quels seraient mes actes ?" A partir de là, on ne voit pas la violence du même oeil. On évolue avec les héros, sans pour autant être en accord avec se qui se passe, on essaie de comprendre.
Les tomes se suivent et ne se ressemblent pas. Il est vrai que le tome 6 est d'une rare violence, limite insoutenable. Mais le tome 7 permet de faire un break, il ne se passe pas grand chose. L'intrigue reprend au tome 8 et le tome 12 relance de nouvelles bases.
Il y a un changement de dessinateur entre le tome 1 et le tome 2, mais ce n'est pas trop perturbant.
Une série culte, à suivre de près !
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Le Chant des sabres
Il est rare que je sois en accord avec le texte de la présentation éditeur. Mais pour le coup, celle ci me correspond à 100%... Quelque part dans une Chine d’autrefois, fantasmatique et peut-être bien rêvée, le vieux mandarin Fu Zhu-Ing règne sur un royaume en déliquescence. L’opium se déverse sans retenue sur le pays, la révolte des Taiping gronde et peut-être bien que Fu Zhu-Ing n’a plus toute sa tête. Son fils se dresse contre lui, malgré la présence aux côtés du mandarin de So-eyon, garde du corps fidèle… Magnifique d’invention, d’audace et de liberté, Le Chant des sabres est une manière de poème haletant en bande dessinée, en même temps qu’une cavalcade graphique d’une inventivité inouïe. Magnifique. J’aime les couleurs, j’aime le découpage, j’aime la simplicité du trait, le tranché du trait, la symbolique des couleurs (rouge : la folie et la colère ; gris : le calme, l’apaisement, l'ennui ; bleu : la lucidité…), les couleurs utilisées. J’aime la mise en page, j’aime le rythme alternant violence et calme, j’aime le style de la narration. Même les passages violents m'ont semblé se dérouler calmement, presque sereinement ; je n'ai pas ressenti de haine. J’aime l’esprit et l’ambiance étrange qui se dégage de chaque page ; le léger souffle de folie qui plane au dessus de chacun des personnages, So-Eyon, le garde du corps, Jiang la fiancée au pouvoir insensé, absurde et inquiétant qui finira par prendre racine au sens propre, le mandarin, Fu Zhu-Ing fou, simplement, décadent. J’aime le style graphique soigné, tourmenté, radicalement original, alternant entre un sorte de découpage/collage, de hachuré, de crayonné simple mais pour moi terriblement efficace. Beau. L'histoire est poétique, lyrique, fantastique, cruelle, belle. Entre rêve, folie et dure réalité. A la limite du conte. Les lieux et le temps ne sont d'ailleurs pas vraiment fixés, sûrement fantasmés, sûrement aménagés pour l'occasion... En fait j'ai du mal à parler de l'histoire, du scénario, tellement mes émotions, mes sens ont pris le dessus. C'est une expérience rare pour ma part. Puissant. Une BD OVNI sûrement, étrange à tous les coups. Elle ne plaira pas à tout le monde, j'en conviens. Mais je suis conquis par ce mariage entre scénario/narration et graphisme déroutant.
Hauteville House
Critique sur le premier cycle (T1 à T4) Hauteville House fait partie des séries incontournables pour tout amateur de steampunk et d'uchronie. Nous sommes en 1864. Napoléon III, qui cherche à récupérer le Mexique en profitant de l'affaiblissement des américains engagés dans leur propre guerre civile, place Maximilien 1er sur le trône mexicain. Mais si Napoléon tient à garder un pied au Mexique c'est aussi parce qu'un fragment du manuscrit de Bernal Diaz Del Castillo (célèbre conquistador qui participa à la conquête du Mexique en 1517) indique que l'Eldorado n'est peut-être pas ce qu'on croit mais plutôt une entité d'une puissance extraordinaire enfermée dans un temple mayas. Et grâce à cette nouvelle arme, l'Empire pourrait aussi s'approprier le reste du continent américain en s'alliant aux sudistes. Dès lors, les services secrets européens, alertés de cette découverte, dépêchent leurs meilleurs agents pour déjouer le complot. Gavroche, personnage moins imaginaire qu'on a pu le penser, et sa coéquipières Eglantine se retrouvent projetés avec ses collègues dans cette grande aventure. Du Yukatan à Atlanta sous les flammes, ils devront à tour de rôle échapper à des automates, infiltrer l'entourage de Napoléon III, survivre aux champs de batailles de la guerre de Sécession et anéantir une des forces les plus démoniaques qu'il leur ait été donné de combattre. Cette série, absolument jouissive visuellement comme scénaristiquement, offre des pleines pages de champs de batailles (tome 4, surtout), des panoramas de villes et de ciels saturés de zeppelins et d'aérostats. Si la guerre de Sécession a vu naître un certain nombre d'innovations militaires, comme quelques frégates cuirassées, les auteurs nous donnent une vision de la guerre de Sécession qu'Albert Robida n'aurait pas reniée. Et puisque nous parlons de ce cher Robida, contemporain de Jules Verne, et néanmoins, trop souvent oublié, il est à noter que c'est lui qui est l'inspirateur le plus profond de l'imaginaire steampunk. Car en tant que caricaturiste et illustrateur, il avait dès la fin du XXe siècle anticipé les guerres du futur, évoquant les armes biologiques, l'aérostation militaire, les locomotives, chars et bateaux cuirassés etc. Et comme je ne peux me retenir de vous donner la preuve que nos auteurs se sont pleinement inspirés de lui (et notamment de La guerre au XXe siècle [1869] et des couvertures du feuilleton de La guerre infernale de Pierre Giffard [1908]) voici quelques planches comparatives : voir sur mon blog http://www.librairiesoleilvert.com
Le Siècle des Ombres
Le Siècle des Ombres fait office de préquelle à une série fantastique au contexte plus contemporain : Le Chant des Stryges. Toutefois il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu cette dernière pour se plonger et se régaler de cette aventure qui nous fait remonter le temps jusqu'aux origines de ces mystérieux Stryges. Nous voici donc au XVIIIe siècle, au cœur même du siècle des Lumières, période éclairée s'il en est par la raison et le rationalisme. On désacralise la monarchie, on s'oppose au clergé et on met en avant l'esprit critique, scientifique et déiste. C'est aussi le siècle des grandes explorations, de l'Afrique à l'Amazonie. Un environnement intellectuel et naturaliste passionnant que Corbeyran et Suro ont su exploité. L'histoire s'ouvre sur un repas auquel assistent Diderot et d'Alembert, les auteurs de la célèbre Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Leur hôte est un mystérieux personnage à qui l'on vient de rapporter l'éclat d'une pierre étrange, extraite d'une mine amazonienne. Celle-ci est rapidement dérobée et il ne reste plus qu'à se rendre sur place pour retrouver le rocher originel. Nous nous embarquons donc à bord d'un magnifique bateau, avant d'être assailli par la moiteur de la jungle, puis enlevé par les indigènes locaux... Si vous aimez les vieux gréements, les explorations, l'aventure et le mystère alors il ne faut pas hésiter, c'est du sur mesure pour vous !
Walking Dead
Depuis quelques temps, je me suis intéressé de plus près aux films et bandes dessinées sur les zombies : « 28 jours plus tard », « Resident Evil », « Zombies » de soleil,... je ne pouvais apparemment pas explorer ce thème cher à la bande dessinée fantastique sans me pencher sur « Walking Dead ». Tous ( !) les albums reçus pour mon anniversaire, je me suis plongé dans le premier tome le weekend passé. J’ai commencé la lecture pour ne plus la lâcher... en 48 heures, les douze tomes parus ont été avalés, dévorés tels de la chair humaine par un vilain zombie. Je commencerai par un regret tout relatif avant de m’étendre sur les points positifs de cette série : pourquoi diable a-t-il fallu que le dessinateur du premier tome passe le flambeau à un autre dès le second tome ??? Car si le dessin reste bon, il l’est moins surtout pour ce qui est de l’expressivité des personnages. Pour la couleur, le choix du noir et blanc est judicieux vu certaines scènes violentes représentées. J’en profite d’ailleurs pour mettre en garde le potentiel lecteur : certaines scènes sont violentes soit graphiquement, soit dans l’idée qu’elles transmettent (torture, cannibalisme, etc.). Une histoire à conserver hors de portée de nos chères têtes blondes donc. Mais ce qui est marquant dans « Walking Dead » c’est surtout et avant tout le scénario. Après un départ classique pour la thématique zombie (un homme se réveille à l’hôpital dans un monde dévasté par les morts-vivants) le scénario s’oriente vite nettement plus vers la psychologie et les peurs des personnages dans ce monde où rien n’est plus sûr, où toute personne rencontrée est un menace potentielle et où la moindre seconde d’inattention coûte très cher. Tous les personnages, et plus particulièrement Rick, le héros, sont mis devant des choix difficiles mais indispensables pour leur survie. Il est intéressant de les voir réagir, se torturer l’esprit pour trouver la solution qu’ils jugent acceptable, devant toujours consentir à un sacrifice. Aucun personnage n’est épargné... ce qui est appréciable et évite la facilité d’un personnage qui traverse les épreuves indemne. Chacun vit son lot de malheurs et évolue en fonction vers une forme d’humanité plus animale, la seule qui peut leur permettre de survivre... quand c’est possible. A la façon de séries télévisées américaines comme « Prison Break » par exemple, la fin de chaque album finit sur une scène qui ne donne qu’une seule envie, celle de se jeter sur le tome suivant. Je ne sais pas comment je ferai pour attendre le 13ème ! Si pour moi « Walking Dead » est culte, c’est que cette série m’a littéralement pris au ventre. A lecture, le stress monte et la tension est palpable. Je frissonne encore en repensant à certaines scènes... le pire danger ne venant pas toujours des morts. Je n’avais pas ressenti une telle sensation depuis longtemps. Faire ressentir cela par la bande dessinée, je trouve cela remarquable. A découvrir, lire et posséder A-B-S-O-L-U-M-E-N-T.
Kraa
Avec « Kraa » Benoît Sokal nous raconte les vies mêlées d’un jeune indien et d’un aigle défendant leur vallée natale contre l’homme, sa folie destructrice et l’exploitation outrancière de la nature, toujours au profit du bénéfice et du rendement. Fable écologique sans saveur ? Déjà vu ? Eh bien pas du tout ! Le graphisme est tout simplement époustouflant et fait véritablement ressentir l’air pur de la vallée de l’aigle Kraa et la force de cette nature encore intacte et sauvage. On ressent une véritable transition entre ces grands espaces naturels et la ville crasseuse d’où certains êtres malveillants s’apprêtent à lancer un projet urbain qui tend à détruire la vallée d’origine de nos héros. Les couleurs sont brutes et presque gravées à coup de serres dans les planches pour un rendu final exempt de tout reproche. La narration de l’histoire se fait au travers de Kraa, l’aigle géant, seigneur de la vallée agressée par l’homme. Elle est sobre et bien pensée laissant le lecteur ressentir l’histoire dans la peau de cet aigle qui n’est ni bon ni mauvais, mais qui défend sa vie et son territoire contre l’envahisseur. La lecture est très fluide et agréable, même dépaysante. « Kraa » est une bande dessinée avec une histoire forte et authentique au dessin sublime qui vaut largement que l’on se penche quelques longues minutes sur ses planches. J’attends la suite avec une très grande impatience.
La Mort de Staline
Après la lecture du premier tome. Consternant, édifiant, etc... Fabien Nury délivre une copie à la hauteur des évènements passés lors de la mort de Staline. Le scénario est maitrisé et accrocheur, de l'efficacité à l'état brut. J'ai hâte de connaître la suite, ce qui en dit long sur l'intérêt suscité par ce premier volet. Il ne s'agit pas uniquement d'un tome introductif, l'histoire démarre vite et fort, on n'a pas le temps de comprendre ni de s'ennuyer par la suite. Cerise sur le gâteau, Thierry Robin nous gratifie également d'une belle prestation. Son style a changé, l'informatique offre de nouveaux champs d'expression. J'ai dévoré "La Mort de Staline", le spectacle de la curée politique dans cette ancienne dictature est incroyable. Quand le réel prend le dessus sur la fiction, le résultat est surprenant. Il y a des phases si surprenantes qu'elles n'ont pu être inventées. A découvrir, votre rapport avec la politique n'en sortira pas indemne même si il s'agit de méthodes et d'époque révolues.
Asterios Polyp
Attention chef d'oeuvre ! Encensé par la critique aux Etats Unis, ce roman graphique arrive enfin en France précédé d'une critique dithyrambique. Lecture faite, la chose est méritée. Cette oeuvre entre incontestablement dans la lignée des grandes BD américaine de ces 25 dernières années comme Maus, Black hole, Ghost World et surtout Jimmy Corrigan. Avec Astérios Polyp, Mazzuchelli confirme tout le bien qu'on pensait de lui après l'adaptation de Cité de verre de Paul Auster, et livre une oeuvre riche et ambitieuse. Le personnage principal est un intellectuel de la côte Est, un représentant de cette Amérique prisée par les Européens, un individu cultivé, tourné vers le monde ; un professeur d'architecture fort apprécié. Mais à la suite de l'incendie de son appartement, il rassemble les quelques dollars qui lui restent en poche et prend un ticket de train pour s'en aller, loin très loin. Arrivé dans l'Amérique profonde, il en profite pour faire le point sur sa vie. Grâce a des flash backs, on apprend que cet enseignant à la haute estime de soi a eu un frère jumeau mort né, ce qui le hantera toute sa vie, et qu'il a été marié. Envisageant la vie en terme binaire, il peine à se rendre accessible aux autres, y compris à son épouse. En lisant cette histoire on pense immanquablement aux films de Woody Allen, parmi les meilleurs comme "Manhattan" ou "Hanna et ses soeurs". On retrouve en effet ce personnage cultivé et sûr de lui, qui va de vernissages en diners mondains, agrémentant ses propos de références culturelles, et qui peine en revanche à trouver la quiétude dans sa vie sentimentale. Au niveau de la forme, cette BD se rapproche de Jimmy Corrigan et brise tous les codes traditionnels de la narration. Les couleurs changent selon que l'on fait un retour en arrière dans la vie d'Asérios Polyp, ou selon que l'on suive son parcours le plus actuel. Les tons varient selon que l'on se trouve dans un moment de bonheur ou dans un cauchemar. Le fond suit la forme, et c'est superbe. Une BD qui à mon sens va marquer son époque. A lire impérativement.
Essex County
"Essex county" fait partie de ces rares bd que je n'oublierai pas et qui m'ont profondément touché. Le dessin, à la fois assez dépouillé, mais très expressif, est tracé dans un beau noir et blanc, et dessine des visages et des paysages très parlant, pour qui ce style d'une grande sobriété ne sera pas rebutant. Evidemment, on se rend compte rapidement de la tristesse, et de la mélancolie qu'inspirent ces paysages quasi-désertiques et ces personnages emprunt d'une grande solitude et détresse. En effet, le tableau est vite dressé, d'une campagne rendu rude par le froid hivernal, mais aussi par les héros qui y évoluent, tous frappés par cette difficulté à communiquer, et leur isolement, à la fois géographique et psychologique. C'est une bande-dessinée assez dense. J'ai d'abord cru que j'avais affaire à plusieurs histoires différentes et indépendantes. Mais j'ai vite réalisé que tous ces personnages composaient en fait ce que l'on pourrait appeler une "bande-dessinée-chorale", à l'instar d'un "film-chorale", c'est-à-dire une bande-dessinée composée de plusieurs histoires dont les protagonistes vont finalement se croiser à un moment ou à un autre. Cependant, certaines de ces histoires sont très touchantes, car elles parlent de choses que chacun connaît : d'amour secret, d'abandon, de rêves frustrés, et bien entendu de la mort. La force d'"Essex County" étant, je pense, dans ce que l'on ressent des non-dits, non-dessinée, bref, ce que l'on pourrait appeler le "hors-champ". Une bande-dessinée d'une grande finesse graphique et dramatique.
Zombillénium
Très sympa cette nouvelle série. Arthur de Pins propose donc une relecture de l'histoire de freaks, en les mettant tous dans un parc d'attractions. Et pourquoi pas, finalement ? A une époque les personnes ayant des déformations physiques étaient bien employées dans des cirques itinérants... Bon par contre, appuyer sur le fait que le Nord est une région déprimante c'est pas sympa. :) Ce qui m'a plu avant tout, c'est la modernité de ton, les répliques plutôt bien senties, et les situations qui, si elles sont plus des coïncidences, sont en revanche bien amenées. J'avais vu des bouts du style d'Arthur de Pins sur Péchés mignons, et il a su le modifier en le rendant un peu plus réaliste. Le tout est réalisé sur Illustrator, mais le boulot est à mon avis assez propre, j'aime bien. Ce n'est pas le grand amour non plus, mais je trouve que ça démarre plutôt pas mal.
Walking Dead
Je n'étais pourtant pas attiré plus que ça par les histoires de zombies, mais j'ai eu l'occasion de lire le premier tome, par simple curiosité. Et ça a été la grosse claque !!! Impossible après ça d'arrêter cette série, je suis devenu accroc aux zombies... mais pas seulement aux zombies. Derrière cette histoire se cache un gros : "Et si j'étais confronté à cette situation, comment je réagirais ? Quels seraient mes actes ?" A partir de là, on ne voit pas la violence du même oeil. On évolue avec les héros, sans pour autant être en accord avec se qui se passe, on essaie de comprendre. Les tomes se suivent et ne se ressemblent pas. Il est vrai que le tome 6 est d'une rare violence, limite insoutenable. Mais le tome 7 permet de faire un break, il ne se passe pas grand chose. L'intrigue reprend au tome 8 et le tome 12 relance de nouvelles bases. Il y a un changement de dessinateur entre le tome 1 et le tome 2, mais ce n'est pas trop perturbant. Une série culte, à suivre de près !