Gros coup de cœur pour ce premier opus qui promet pour la suite.
Je trouve JS Bordas graphiquement proche d’un Dumontheuil avec le petit côté hachuré d’un Blain en plus. Inutile donc de préciser si son style me parle et me plait. Côté récit, le premier tome propose une entrée en la matière conséquente et intéressante. Plus qu’une introduction, cet opus entre au cœur de l’histoire, celle d’un provincial (Fernand) monté à Paris, sur fond de guerre civile espagnole et de menace nazie grandissante. J’ai beaucoup apprécié la narration qui est touffue sans perdre le lecteur pour autant. On se sent immergé dans le Paris des années 30 qui connaît bien des remous. C’est vraiment une chouette lecture même si la période évoquée est plutôt sombre.
Décidément, la collection Quadrant rehausse la qualité des productions soleil.
En ce moment, je suis en train de découvrir le monde des super-héros dans les comics, mais Superman ne m'attirait pas (encore) : je crois que je suis un peu comme tout le monde, je le trouve trop manichéen, trop simple d'esprit, trop fort et en même temps si facile à affaiblir. Ce n'est peut-être qu'une caricature, mais il vrai qu’outre le fait qu'il fut le premier, le premier des SUPERS, au niveau charisme, l'homme d'acier fait bien pâle figure en comparaison au Dark Knight ou autre fantastiques du monde de Marvel. Et finalement, c'est vraiment l'avis de Jetjet sur ce site qui m'a donné l’envie de lire ce comics et d'aborder par la même occasion l'univers de Superman (mélanger communisme et super héros ne pouvait que me séduire, du moins comme idée) : Merci Jetjet :*:**:*:** !!!
Ce que l'ont voit en premier quand on ouvre le volume (outre les couvertures magnifiques) : le dessin. Il est pour moi typique du dessin des comics de super-héros, plutôt récents. Pour moi il est presque caricatural. Oui, il est bien réalisé, je n'y ai décelé aucune erreur, ce n'est pas du travail de débutant. Mais en même temps, il ne possède pas une âme folle, la preuve, au cours de l'ouvrage, il y eu un changement de dessinateur et ça ne se remarque pas du tout à la lecture ; c'est bien la preuve que le style est formaté. Malgré cela, le dessin reste bon, d'une très grande lisibilité et possède une bonne colorisation elle aussi actuelle.
Je trouve l'intrigue très intelligente. Je veux dire par là « qui aurait l'idée de faire atterrir le vaisseau contenant Superman 12 heures plus tôt (ou plus tard) pour le faire atterrir en U.R.S.S. ? »
Le récit est bien fait, on rentre directement dans l'action.
On retrouve des personnages historiques (Staline, J.F. Kennedy…) et d'autres connus de DC Comics (Bizarro, Batman, Wonder Woman, Lex Luthor, Green Lantern, Brainiac, Loïs Lane, Lana…), mais même si on n’a pas une grande connaissance de DC (comme moi) ça n’entrave pas la lecture.
J'ai trouvé le récit très intelligent. Je ne pourrai expliquer en détails pourquoi j’ai tant adhéré que ça, mais des éléments comme la création de Batman et bien d'autres (Superman chef des communistes par exemple) sont vraiment de grandes trouvailles et ont réussi à me séduire.
Après lecture, j'étais plus critique sur les intentions de Millar : montrer que le communisme aurait bien marché sur le monde, tout en étant totalitaire, puis Luthor qui construit un monde et une société encore plus utopiste mélangeant capitalisme et communisme, je trouve ça un peu naïf.
Mais ça n'enlève en rien le plaisir que j'ai eu à la lecture de cet album, vraiment extraordinairement bien mené, très intelligent, en restant simple à comprendre, avec une fin totalement géniale.
Je dis un grand 4.5/5 pour une BD géniale, que je conseille à tout le monde.
Cette BD muette est une merveille.
Le dessin est si évocateur que l'auteur arrive à faire passer énormément de choses parfois dans une seule case. Il y a aussi de belles séquences oniriques répondant à des questionnements contemporains et sociaux. J'ai été impressionné par le nombre de thèmes abordés indirectement. C'est au lecteur de décrypter les pages et d'interpréter en partie.
La lecture est relativement rapide pour une raison technique, les pages ne contiennent pas de texte, mais également pour une raison logique, le lecteur est happé par les récits et ne se rend plus compte du défilement des pages.
J'ai vraiment pris du plaisir à lire cette BD bien que son contenu ne soit basé ni sur l'action ni sur l'humour. C'est le propre d'un roman graphique, ici proche de l'inclassable sur le contenu mais aussi sur la forme.
Le dessin a de fortes influences comics, encore plus évidentes dans le troisième récit lorsqu'il passe en bichromie. La structure des cases m'a fait penser à Thomas Ott ainsi que la narration muette.
L'appréciation d'une telle BD dépend du ressenti personnel et de l'interprétation que l'on fait des éléments fournis.
Je recommande vivement cet ovni du 9ème art.
Les auteurs de Tony Chu ont une dent contre la grippe aviaire! Effectivement, ici il ne s'agit pas de trafic de cocaïne mais de poulet ! Le gouvernement a interdit de vendre du poulet issu d'un élevage "naturel" pour éviter toute contamination. En réalité c'est une ruse pour vendre du poulet industriel. Tony Chu traque ces "brigands".
Voilà, je pense avoir planté une toute petite partie du décor dans le but de donner une idée de ce que dégage cette BD. Avant d'aller plus loin, je précise que je suis un grand fan du Goon de Eric Powell... J'apprécie donc les oeuvres déjantées ! C'est un plus pour apprécier Tony Chu !
Tony Chu bénéficie de dialogues cohérents, efficaces et bien rythmés. Je situerai le dessin entre Hellboy et Umbrella Academy. Les couleurs sont très efficaces et judicieusement sélectionnées en fonction de l'ambiance (à l'image de la BO d'un film). Les personnages ont un caractère fort et surtout imprévisible. La mise en page est efficace sans révolutionner le genre.
L'histoire est très bien ficelée. Difficile de gagner l'intérêt des lecteurs avec des histoires aussi déjantées : le pari est réussi. J'ai clairement eu envie de connaître la fin de chaque épisode. Ces derniers racontent une enquête de Tony qui se termine à la dernière page. Par contre, un lien peut s'établir entre les enquêtes. Chaque histoire a sa dose d'humour, d'action, de gore et les auteurs se permettent même des coups de gueule dissimulés... (Mais que font des scientifiques avec 34 millions de dollars par an, lorsqu'on leur demande un travail qui ne coûte que 3 millions...).
Objectivement cette BD est une réussite : dessins, couleurs et scénario ont été travaillés et cela se ressent.
De mon avis personnel, je trouve que Tony Chu manque d'ambiance. L'univers de la BD est trop classique : bureau de police, repère de gangster, une ville classique, labo de scientifique ! Ca manque de cimetière, de monument, de forêt, de château, de maison lugubre et j'en passe et des meilleures. Si Tony Chu est bizarre et original, son univers est trop classique à mon goût. Ca manque de caractère et de mystère pour me convaincre que cette BD va marquer son temps.
Je conseille donc cette BD que j'ai lue avec passion et curiosité. Vivement la suite en espérant que les auteurs se lâchent vraiment !
Et bien là, je viens de me prendre une bonne claque dans le coin de la tronche !
Ce genre de sujet, j’en suis fan. Le gars qui arrive à un grave tournant de sa vie et qui se remet en question, quand le récit est bien mené, m’interpelle à chaque fois.
Et le récit est très bien mené. Une structure stylée, découpée en multiples chapitres. Un mot en guise de lien entre ces différents chapitres. Et si vous vous amusez à reprendre ces mots et à les juxtaposer, c’est le résumé d’une vie qui apparaît.
Le personnage central est touchant. Il ne s’agit ni d’une pauvre victime ni d’un beau salaud. Juste un humain avec ses faiblesses, ses envies et ses certitudes.
Le dessin de Durieux est parfait pour ce genre de récit. On est bien loin d’ « Avel », bien plus proche des « Gens honnêtes » (dans le sujet aussi d’ailleurs). Le trait est simple, dépouillé, expressif, précis, efficace … et superbement rehaussé par une colorisation en couleurs directes qui adoucit l’ensemble pour le rendre presque cotonneux.
Et puis arrive un final auquel je ne m’attendais pas. Une surprise, et une bonne ! Dans un genre où les fins sont souvent fort convenues, celle-ci fut pour moi une bien chouette claque dans la tronche de mes certitudes.
Formidable !
Cette bd est techniquement excellente.
Le dessin et la couleur sont extrêmement accrocheurs.
L'histoire n'est pas terrible mais le scénario est terriblement bien tricoté avec une apparente simplicité tout au long des premières pages mais qui s'avère complexe dans les dernières pages.
Je m'étonne de ne pas me souvenir d'une bd où on traite la dualité de concepts de manière aussi simplement efficace. En fait je crois que je suis fasciné par la manière dont l'auteur a réussi à me manipuler.
La dernière page, qui m'est apparue hermétique à la première lecture, raisonne de façon habile avec la première page pour souligner le thème de la manipulation, sous-jacente à l'histoire, et ainsi permet d'équilibrer le comique du corps du récit.
A lire et à relire...
Je ne suis pas un grand lecteur de Bd mais celle ci m’a bien plu : c’est drôle, plein de couleur et c’est le premier bouquin qui parle d’un de mes péchés mignons. Et bien moi je dis si vous aimez parier et jouer « Courrez l’acheter ».
Vous allez vous fendre la gueule.
En France la saga de Slàine avait débuté par l’arc dessiné par Simon Bisley ("Le Dieu Cornu", 4 tomes bientôt réédités par Nickel), et s’était poursuivie jusqu’au tome 11 (les toutes premières aventures n’ayant elles, jamais été traduites, noir et blanc oblige j’imagine). En 2005, Mills reprend les aventures de son héros, qui seront alors pré publiées dans le magazine anglais 2000AD, avant d’être compilées dans 3 volumes au format cartonné de plus de 100 pages chacun, intitulés "Books of Invasion".
L’histoire répartie en 6 parties (2 par volume), réinsert Slàine dans sa continuité originale, le faisant de nouveau leader de son peuple. Il devra encore une fois faire face à ses ennemis jurés fomors (dieux-démons de la mer se nourrissant de la douleur et des larmes humaines), qui pour certains sont représentés dans cet arc sous la forme de parasites. Ainsi, pour évoluer sur la terre ferme ils ont besoins d’hôtes humains, appelés alors Golamh, dont ils prennent le contrôle en fusionnant avec eux. Les invasions de l’histoire quant à elles sont menées par le peuple humain Atlantéen, à la recherche d’une terre promise sous l’influence des Fomors. A leur tête Gael, Golamh du seigneur Odacon et sa compagne égyptienne Scota. A noter que Ukko a la bonne idée d’être absent de plus de 75% de l’œuvre (il est surtout présent dans la seconde partie du tome 3, partie indépendante des invasions précédentes).
A travers cette Geste des Invasions, Mills continue donc petit à petit à fictionariser la mythologie celtique par l’intermédiaire de son héros. Dans sa postface, il explique pourquoi, à l’image de cette mythologie si particulière, les aventures de Slàine ont pu paraître à certains quelques peu anarchiques et partant dans tous les sens lorsqu’il s’est éloigné de ses racines mythologiques (c’est à dire les tomes 5 à 11 parus en France, auquel il se réfère en parlant du Dark Age de Slàine). Il a pourtant toujours été fidèle au "celtic dream", et il déplore qu’à cette époque, ses éditeurs et certains des dessinateurs associés à sa saga, ne partageaient pas son idéal.
En la personne de Clint Langley, il a trouvé quelqu’un de complètement en phase avec sa création. Le dessinateur n’a plus grand-chose à voir avec celui qui illustra le tome 8 de la précédente série. Ici, on a affaire à des dessins peints photo réalistes, avec un niveau de détail dans les costumes et les décors tout à fait stupéfiant, ce qui permet un rendu très chaleureux et pas artificiel pour des illustrations à la bases travaillées à la palette graphique. Le découpage souvent aéré par des cases en pleine page ou en cinémascope, induit une grande fluidité de lecture. On atteint même un sommet de poésie dans le troisième tome où le dessinateur décrit le parasitage fantasmé de Slàine par Odacon par 6 pleines pages sans dialogue, se finissant sur une représentation de Slough Feg tout simplement sublime.
Précisons d’ailleurs ici que Clint Langley s’est chargé personnellement de la conception graphique de l’édition française, et celle-ci arrive à surpasser la déjà très remarquable édition anglaise. Déjà, le plus grand format (24x32 au lieu de 21,5x28,5), et le remontage de certaines planches permet de mieux profiter des dessins très fouillés de l’artiste, et même parfois de récupérer la totalité de certaines illustrations tronquées dans l’édition originale. On peut aussi noter une qualité d’impression légèrement supérieure ainsi que le rajout d’illustrations double pages (incluses souvent en bonus en fin de recueil dans l’édition anglaise) qui rajoutent des cassures de rythme (respirations) judicieusement placées. Les onomatopées incrustées directement dans le dessin ont même été traduites sans perte de design. Du beau boulot !
Et la qualité du scénario est à la hauteur des dessins. Je pense même que c’est la meilleure histoire de Slàine tout court. Sûrement encore parce que Langley est un parfait illustrateur de l’inventivité bouillonnante de Mills. Mais aussi parce que l’humour et le style "full frontal" de ce dernier fait encore une fois mouche (le sort final réservé à Odacon par exemple). De frontal, il n’y a qu’un pas pour souvent qualifier les héros (et le style) de Mills de bourrin. Mais à y regarder de plus près, Slàine par exemple, présente souvent des attitudes contredisant son image. Il sait faire preuve de clémence, d’autodérision, de féminisme, et ses choix en temps que souverain sont extrêmement éclairés.
Un très joli conte que voilà, servi par un dessin à l’aquarelle d’une douceur et d’une beauté incroyables et par un tout petit personnage haut comme trois pommes tout à fait craquant.
A savoir tout de suite : on ne trouvera ici ni action, ni violence, ni complots, ni baston, ni histoire d’amour… juste un petit faune nommé Gabriel, très pot de colle, avide de connaissances et accroché aux basques d’un homme-magicien quelque peu mystérieux qu’il a décidé d’appeler Merlin.
Et à force de se laisser bercer par la narration et hypnotiser par les paysages, la lecture en devient parfois un peu… soporifique… mais n'est-ce point pour mieux rêver de ce monde féérique ? Bon allez, j'avoue, il y a quelques longueurs... Mais les dernières pages nous plongent (lecteur et petit faune) dans l’expectative… curieuse de connaître la suite je suis !
Les deux auteurs nous viennent du monde de l'animation, et ils sont les bienvenus dans le 9ème art moi je dis.
Un petit ovni chez Soleil… et un coup de cœur pour le petit Gabriel !
Cette lecture passionnante renvoie incontestablement en arrière à une époque très eighties où Casimir, le Club Dorothée ou encore mon voisin Totoro de Miyazaki étaient dans tous les esprits. C'était une jeunesse bien insouciante qui connaîssait les files d'attente à l'ANPE ou dans le meilleur des cas des jobs difficiles de livreur de pizzas pour se payer les études ou sa co-location.
L'auteur va nous montrer le parcours de six amis qui ont désormais passé la trentaine avec une vie beaucoup moins enthousiasmante. Il s'agit d'un véritable retour en arrière sur ces années de nostalgie que nous fait partager un Thierry Gloris au sommet de sa forme et de son art. Il est clair qu'ayant fait partie de cette génération, je me suis totalement retrouvé dans l'un de ses personnages. On n'est d'ailleurs pas tous ressorti indemne de cette période ...
Les mauvais souvenirs se ravivent d'autant plus que se rapproche la date anniversaire de la rencontre façon "Place des grands hommes" selon la célèbre chanson de Patrick Bruel. Il est parfois difficile d'affronter la dure et triste réalité. Il faut parfois également se battre contre ses propres démons. Il est d'ailleurs très intéressant de voir le détournement d'un personnage de Miyazaki à savoir le Chat-bus dans un rôle très inquiétant comme une sorte de projection de l'esprit. Peut-être fallait-il passer par là. Peut-être qu'on pourra en ressortir grandi. Ainsi va la vie !
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Le Recul du Fusil
Gros coup de cœur pour ce premier opus qui promet pour la suite. Je trouve JS Bordas graphiquement proche d’un Dumontheuil avec le petit côté hachuré d’un Blain en plus. Inutile donc de préciser si son style me parle et me plait. Côté récit, le premier tome propose une entrée en la matière conséquente et intéressante. Plus qu’une introduction, cet opus entre au cœur de l’histoire, celle d’un provincial (Fernand) monté à Paris, sur fond de guerre civile espagnole et de menace nazie grandissante. J’ai beaucoup apprécié la narration qui est touffue sans perdre le lecteur pour autant. On se sent immergé dans le Paris des années 30 qui connaît bien des remous. C’est vraiment une chouette lecture même si la période évoquée est plutôt sombre. Décidément, la collection Quadrant rehausse la qualité des productions soleil.
Superman - Red Son
En ce moment, je suis en train de découvrir le monde des super-héros dans les comics, mais Superman ne m'attirait pas (encore) : je crois que je suis un peu comme tout le monde, je le trouve trop manichéen, trop simple d'esprit, trop fort et en même temps si facile à affaiblir. Ce n'est peut-être qu'une caricature, mais il vrai qu’outre le fait qu'il fut le premier, le premier des SUPERS, au niveau charisme, l'homme d'acier fait bien pâle figure en comparaison au Dark Knight ou autre fantastiques du monde de Marvel. Et finalement, c'est vraiment l'avis de Jetjet sur ce site qui m'a donné l’envie de lire ce comics et d'aborder par la même occasion l'univers de Superman (mélanger communisme et super héros ne pouvait que me séduire, du moins comme idée) : Merci Jetjet :*:**:*:** !!! Ce que l'ont voit en premier quand on ouvre le volume (outre les couvertures magnifiques) : le dessin. Il est pour moi typique du dessin des comics de super-héros, plutôt récents. Pour moi il est presque caricatural. Oui, il est bien réalisé, je n'y ai décelé aucune erreur, ce n'est pas du travail de débutant. Mais en même temps, il ne possède pas une âme folle, la preuve, au cours de l'ouvrage, il y eu un changement de dessinateur et ça ne se remarque pas du tout à la lecture ; c'est bien la preuve que le style est formaté. Malgré cela, le dessin reste bon, d'une très grande lisibilité et possède une bonne colorisation elle aussi actuelle. Je trouve l'intrigue très intelligente. Je veux dire par là « qui aurait l'idée de faire atterrir le vaisseau contenant Superman 12 heures plus tôt (ou plus tard) pour le faire atterrir en U.R.S.S. ? » Le récit est bien fait, on rentre directement dans l'action. On retrouve des personnages historiques (Staline, J.F. Kennedy…) et d'autres connus de DC Comics (Bizarro, Batman, Wonder Woman, Lex Luthor, Green Lantern, Brainiac, Loïs Lane, Lana…), mais même si on n’a pas une grande connaissance de DC (comme moi) ça n’entrave pas la lecture. J'ai trouvé le récit très intelligent. Je ne pourrai expliquer en détails pourquoi j’ai tant adhéré que ça, mais des éléments comme la création de Batman et bien d'autres (Superman chef des communistes par exemple) sont vraiment de grandes trouvailles et ont réussi à me séduire. Après lecture, j'étais plus critique sur les intentions de Millar : montrer que le communisme aurait bien marché sur le monde, tout en étant totalitaire, puis Luthor qui construit un monde et une société encore plus utopiste mélangeant capitalisme et communisme, je trouve ça un peu naïf. Mais ça n'enlève en rien le plaisir que j'ai eu à la lecture de cet album, vraiment extraordinairement bien mené, très intelligent, en restant simple à comprendre, avec une fin totalement géniale. Je dis un grand 4.5/5 pour une BD géniale, que je conseille à tout le monde.
Flood!
Cette BD muette est une merveille. Le dessin est si évocateur que l'auteur arrive à faire passer énormément de choses parfois dans une seule case. Il y a aussi de belles séquences oniriques répondant à des questionnements contemporains et sociaux. J'ai été impressionné par le nombre de thèmes abordés indirectement. C'est au lecteur de décrypter les pages et d'interpréter en partie. La lecture est relativement rapide pour une raison technique, les pages ne contiennent pas de texte, mais également pour une raison logique, le lecteur est happé par les récits et ne se rend plus compte du défilement des pages. J'ai vraiment pris du plaisir à lire cette BD bien que son contenu ne soit basé ni sur l'action ni sur l'humour. C'est le propre d'un roman graphique, ici proche de l'inclassable sur le contenu mais aussi sur la forme. Le dessin a de fortes influences comics, encore plus évidentes dans le troisième récit lorsqu'il passe en bichromie. La structure des cases m'a fait penser à Thomas Ott ainsi que la narration muette. L'appréciation d'une telle BD dépend du ressenti personnel et de l'interprétation que l'on fait des éléments fournis. Je recommande vivement cet ovni du 9ème art.
Tony Chu Détective Cannibale
Les auteurs de Tony Chu ont une dent contre la grippe aviaire! Effectivement, ici il ne s'agit pas de trafic de cocaïne mais de poulet ! Le gouvernement a interdit de vendre du poulet issu d'un élevage "naturel" pour éviter toute contamination. En réalité c'est une ruse pour vendre du poulet industriel. Tony Chu traque ces "brigands". Voilà, je pense avoir planté une toute petite partie du décor dans le but de donner une idée de ce que dégage cette BD. Avant d'aller plus loin, je précise que je suis un grand fan du Goon de Eric Powell... J'apprécie donc les oeuvres déjantées ! C'est un plus pour apprécier Tony Chu ! Tony Chu bénéficie de dialogues cohérents, efficaces et bien rythmés. Je situerai le dessin entre Hellboy et Umbrella Academy. Les couleurs sont très efficaces et judicieusement sélectionnées en fonction de l'ambiance (à l'image de la BO d'un film). Les personnages ont un caractère fort et surtout imprévisible. La mise en page est efficace sans révolutionner le genre. L'histoire est très bien ficelée. Difficile de gagner l'intérêt des lecteurs avec des histoires aussi déjantées : le pari est réussi. J'ai clairement eu envie de connaître la fin de chaque épisode. Ces derniers racontent une enquête de Tony qui se termine à la dernière page. Par contre, un lien peut s'établir entre les enquêtes. Chaque histoire a sa dose d'humour, d'action, de gore et les auteurs se permettent même des coups de gueule dissimulés... (Mais que font des scientifiques avec 34 millions de dollars par an, lorsqu'on leur demande un travail qui ne coûte que 3 millions...). Objectivement cette BD est une réussite : dessins, couleurs et scénario ont été travaillés et cela se ressent. De mon avis personnel, je trouve que Tony Chu manque d'ambiance. L'univers de la BD est trop classique : bureau de police, repère de gangster, une ville classique, labo de scientifique ! Ca manque de cimetière, de monument, de forêt, de château, de maison lugubre et j'en passe et des meilleures. Si Tony Chu est bizarre et original, son univers est trop classique à mon goût. Ca manque de caractère et de mystère pour me convaincre que cette BD va marquer son temps. Je conseille donc cette BD que j'ai lue avec passion et curiosité. Vivement la suite en espérant que les auteurs se lâchent vraiment !
Appelle-moi Ferdinand
Et bien là, je viens de me prendre une bonne claque dans le coin de la tronche ! Ce genre de sujet, j’en suis fan. Le gars qui arrive à un grave tournant de sa vie et qui se remet en question, quand le récit est bien mené, m’interpelle à chaque fois. Et le récit est très bien mené. Une structure stylée, découpée en multiples chapitres. Un mot en guise de lien entre ces différents chapitres. Et si vous vous amusez à reprendre ces mots et à les juxtaposer, c’est le résumé d’une vie qui apparaît. Le personnage central est touchant. Il ne s’agit ni d’une pauvre victime ni d’un beau salaud. Juste un humain avec ses faiblesses, ses envies et ses certitudes. Le dessin de Durieux est parfait pour ce genre de récit. On est bien loin d’ « Avel », bien plus proche des « Gens honnêtes » (dans le sujet aussi d’ailleurs). Le trait est simple, dépouillé, expressif, précis, efficace … et superbement rehaussé par une colorisation en couleurs directes qui adoucit l’ensemble pour le rendre presque cotonneux. Et puis arrive un final auquel je ne m’attendais pas. Une surprise, et une bonne ! Dans un genre où les fins sont souvent fort convenues, celle-ci fut pour moi une bien chouette claque dans la tronche de mes certitudes. Formidable !
Sept Missionnaires
Cette bd est techniquement excellente. Le dessin et la couleur sont extrêmement accrocheurs. L'histoire n'est pas terrible mais le scénario est terriblement bien tricoté avec une apparente simplicité tout au long des premières pages mais qui s'avère complexe dans les dernières pages. Je m'étonne de ne pas me souvenir d'une bd où on traite la dualité de concepts de manière aussi simplement efficace. En fait je crois que je suis fasciné par la manière dont l'auteur a réussi à me manipuler. La dernière page, qui m'est apparue hermétique à la première lecture, raisonne de façon habile avec la première page pour souligner le thème de la manipulation, sous-jacente à l'histoire, et ainsi permet d'équilibrer le comique du corps du récit. A lire et à relire...
Les Fondus du jeu
Je ne suis pas un grand lecteur de Bd mais celle ci m’a bien plu : c’est drôle, plein de couleur et c’est le premier bouquin qui parle d’un de mes péchés mignons. Et bien moi je dis si vous aimez parier et jouer « Courrez l’acheter ». Vous allez vous fendre la gueule.
Sláine - Geste des invasions
En France la saga de Slàine avait débuté par l’arc dessiné par Simon Bisley ("Le Dieu Cornu", 4 tomes bientôt réédités par Nickel), et s’était poursuivie jusqu’au tome 11 (les toutes premières aventures n’ayant elles, jamais été traduites, noir et blanc oblige j’imagine). En 2005, Mills reprend les aventures de son héros, qui seront alors pré publiées dans le magazine anglais 2000AD, avant d’être compilées dans 3 volumes au format cartonné de plus de 100 pages chacun, intitulés "Books of Invasion". L’histoire répartie en 6 parties (2 par volume), réinsert Slàine dans sa continuité originale, le faisant de nouveau leader de son peuple. Il devra encore une fois faire face à ses ennemis jurés fomors (dieux-démons de la mer se nourrissant de la douleur et des larmes humaines), qui pour certains sont représentés dans cet arc sous la forme de parasites. Ainsi, pour évoluer sur la terre ferme ils ont besoins d’hôtes humains, appelés alors Golamh, dont ils prennent le contrôle en fusionnant avec eux. Les invasions de l’histoire quant à elles sont menées par le peuple humain Atlantéen, à la recherche d’une terre promise sous l’influence des Fomors. A leur tête Gael, Golamh du seigneur Odacon et sa compagne égyptienne Scota. A noter que Ukko a la bonne idée d’être absent de plus de 75% de l’œuvre (il est surtout présent dans la seconde partie du tome 3, partie indépendante des invasions précédentes). A travers cette Geste des Invasions, Mills continue donc petit à petit à fictionariser la mythologie celtique par l’intermédiaire de son héros. Dans sa postface, il explique pourquoi, à l’image de cette mythologie si particulière, les aventures de Slàine ont pu paraître à certains quelques peu anarchiques et partant dans tous les sens lorsqu’il s’est éloigné de ses racines mythologiques (c’est à dire les tomes 5 à 11 parus en France, auquel il se réfère en parlant du Dark Age de Slàine). Il a pourtant toujours été fidèle au "celtic dream", et il déplore qu’à cette époque, ses éditeurs et certains des dessinateurs associés à sa saga, ne partageaient pas son idéal. En la personne de Clint Langley, il a trouvé quelqu’un de complètement en phase avec sa création. Le dessinateur n’a plus grand-chose à voir avec celui qui illustra le tome 8 de la précédente série. Ici, on a affaire à des dessins peints photo réalistes, avec un niveau de détail dans les costumes et les décors tout à fait stupéfiant, ce qui permet un rendu très chaleureux et pas artificiel pour des illustrations à la bases travaillées à la palette graphique. Le découpage souvent aéré par des cases en pleine page ou en cinémascope, induit une grande fluidité de lecture. On atteint même un sommet de poésie dans le troisième tome où le dessinateur décrit le parasitage fantasmé de Slàine par Odacon par 6 pleines pages sans dialogue, se finissant sur une représentation de Slough Feg tout simplement sublime. Précisons d’ailleurs ici que Clint Langley s’est chargé personnellement de la conception graphique de l’édition française, et celle-ci arrive à surpasser la déjà très remarquable édition anglaise. Déjà, le plus grand format (24x32 au lieu de 21,5x28,5), et le remontage de certaines planches permet de mieux profiter des dessins très fouillés de l’artiste, et même parfois de récupérer la totalité de certaines illustrations tronquées dans l’édition originale. On peut aussi noter une qualité d’impression légèrement supérieure ainsi que le rajout d’illustrations double pages (incluses souvent en bonus en fin de recueil dans l’édition anglaise) qui rajoutent des cassures de rythme (respirations) judicieusement placées. Les onomatopées incrustées directement dans le dessin ont même été traduites sans perte de design. Du beau boulot ! Et la qualité du scénario est à la hauteur des dessins. Je pense même que c’est la meilleure histoire de Slàine tout court. Sûrement encore parce que Langley est un parfait illustrateur de l’inventivité bouillonnante de Mills. Mais aussi parce que l’humour et le style "full frontal" de ce dernier fait encore une fois mouche (le sort final réservé à Odacon par exemple). De frontal, il n’y a qu’un pas pour souvent qualifier les héros (et le style) de Mills de bourrin. Mais à y regarder de plus près, Slàine par exemple, présente souvent des attitudes contredisant son image. Il sait faire preuve de clémence, d’autodérision, de féminisme, et ses choix en temps que souverain sont extrêmement éclairés.
Yaxin
Un très joli conte que voilà, servi par un dessin à l’aquarelle d’une douceur et d’une beauté incroyables et par un tout petit personnage haut comme trois pommes tout à fait craquant. A savoir tout de suite : on ne trouvera ici ni action, ni violence, ni complots, ni baston, ni histoire d’amour… juste un petit faune nommé Gabriel, très pot de colle, avide de connaissances et accroché aux basques d’un homme-magicien quelque peu mystérieux qu’il a décidé d’appeler Merlin. Et à force de se laisser bercer par la narration et hypnotiser par les paysages, la lecture en devient parfois un peu… soporifique… mais n'est-ce point pour mieux rêver de ce monde féérique ? Bon allez, j'avoue, il y a quelques longueurs... Mais les dernières pages nous plongent (lecteur et petit faune) dans l’expectative… curieuse de connaître la suite je suis ! Les deux auteurs nous viennent du monde de l'animation, et ils sont les bienvenus dans le 9ème art moi je dis. Un petit ovni chez Soleil… et un coup de cœur pour le petit Gabriel !
Ainsi va la vie
Cette lecture passionnante renvoie incontestablement en arrière à une époque très eighties où Casimir, le Club Dorothée ou encore mon voisin Totoro de Miyazaki étaient dans tous les esprits. C'était une jeunesse bien insouciante qui connaîssait les files d'attente à l'ANPE ou dans le meilleur des cas des jobs difficiles de livreur de pizzas pour se payer les études ou sa co-location. L'auteur va nous montrer le parcours de six amis qui ont désormais passé la trentaine avec une vie beaucoup moins enthousiasmante. Il s'agit d'un véritable retour en arrière sur ces années de nostalgie que nous fait partager un Thierry Gloris au sommet de sa forme et de son art. Il est clair qu'ayant fait partie de cette génération, je me suis totalement retrouvé dans l'un de ses personnages. On n'est d'ailleurs pas tous ressorti indemne de cette période ... Les mauvais souvenirs se ravivent d'autant plus que se rapproche la date anniversaire de la rencontre façon "Place des grands hommes" selon la célèbre chanson de Patrick Bruel. Il est parfois difficile d'affronter la dure et triste réalité. Il faut parfois également se battre contre ses propres démons. Il est d'ailleurs très intéressant de voir le détournement d'un personnage de Miyazaki à savoir le Chat-bus dans un rôle très inquiétant comme une sorte de projection de l'esprit. Peut-être fallait-il passer par là. Peut-être qu'on pourra en ressortir grandi. Ainsi va la vie !