La Mort de Staline

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 30 avis)

Le 2 mars 1953, en pleine nuit, Joseph staline, le Petit Père des peuples, l'homme qui régna en maître absolu sur toutes les Russies, fit une attaque cérébrale. Il fut déclaré mort deux jours plus tard. Deux jours de lutte acharnée pour le pouvoir suprême, deux jours qui concentrèrent toute la démence, la perversité et l'inhumanité du totalitarisme.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Moscou Russie

Le 2 mars 1953, en pleine nuit, Joseph staline, le Petit Père des peuples, l'homme qui régna en maître absolu sur toutes les Russies, fit une attaque cérébrale. Il fut déclaré mort deux jours plus tard. Deux jours de lutte acharnée pour le pouvoir suprême, deux jours qui concentrèrent toute la démence, la perversité et l'inhumanité du totalitarisme. A partir de faits réels, Fabien Nury, scénariste d'Il était une fois en France, et Thierry Robin, le créateur de Rouge de Chine, signent un album éblouissant, d'un humour ravageur et cruel, portrait saisissant d'une dictature plongée dans la folie.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Octobre 2010
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série La Mort de Staline © Dargaud 2010
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 30 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

30/09/2010 | Miranda
Modifier


L'avatar du posteur bamiléké

J'ai été très déçu par cette série de Fabien Nury. La mort de Staline est un évènement majeur dans l'histoire post seconde guerre mondiale. Si tôt après la victoire de 45, il est alors au sommet de sa popularité dans une grande partie du monde pas seulement communiste car il est perçu comme le principal vainqueur de l'Allemagne Nazi (à tort ou à raison). La soudaineté de sa mort et le mystère qui entoure toujours ce genre d'événement ajoute à l'opacité qui enveloppe ces heures fatidiques. Il y a bien quelques postures et discours officiels adaptés à la situation mais cela ne représente pas souvent la réalité presque toujours enfouie dans le secret du passé. Fabien Nury en est très conscient dans son récit où la part fictionnelle centrée sur Beria domine tout du long. Pourquoi pas. Malheureusement je n'ai pas du tout accroché à ce parti pris de présenter ces évènements comme une farce assez grotesque où les personnages sont caricaturés à l'extrême comme des pervers sexuels, alcooliques et stupides. De même la désacralisation de Staline à travers des scènes triviales (le malade qui urine sur lui, l'autopsie ridicule) qui peuvent avoir un effet contraire en rendant le personnage humain. Or les millions de morts dus à la dictature stalinienne sont à peine évoqués dans une scène peu crédible autour de la pianiste. Pas un mot sur les Koulaks, les purges, la famine en Ukraine ou les pays asservis dans la violence. J'ai préféré le tome 2 même si là encore j'ai trouvé le récit un peu rapide et superficiel. Je n'ai pas accroché au graphisme très caricatural de Thierry Robin qui est pourtant d'une bonne qualité de dynamisme et de découpage. Ce graphisme colle parfaitement à l'esprit de farce du scénario mais c'est cet esprit qui ne me convient pas. Staline ne m'a jamais fait rire et à mes yeux seul un rappel de ses crimes peut justifier une lecture constructive.

07/02/2024 (modifier)
Par Antoine
Note: 4/5
L'avatar du posteur Antoine

La mort de Staline retrace les évènements qui suivent directement le malaise qui entrainera la mort du leader communiste et les tractations internes des autres cadres du parti quant à sa "succession". L'histoire retracée dans cette BD est proche de la réalité bien que bien des thèses avancées par les auteurs fassent aujourd'hui encore débat tellement les rouages du Politburo étaient et sont encore très flous pour ceux qui n'y étaient pas directement impliqués. J'ai trouvé ces 2 tomes de très bonne facture. Ils m'ont permis de me replonger dans l'Histoire passionnante de l'URSS. Les auteurs, très bien documentés, nous font vivre de l'intérieur les manipulations et les horreurs du communisme soviétique. D'ailleurs, comme à chaque fois que je lis une fiction, une semi-fiction et même une histoire vraie liée à l'URSS, je me pose toujours la même question : qu'aurait donné (que donnerait) le communisme si celui-ci avait été mis en place par des hommes bons et non pas par des hommes vils, emplis de soif de pouvoir et de richesse voire complètement fous pour certains ? Je me pose d'ailleurs la même question pour d'autres idéologies politiques, certaines assez opposées aux communisme... Je sais, c'est naïf. Mais la lecture de cette BD m'a vraiment fait ressentir cela. Et c'est là, en dehors d'une bonne histoire de manipulation et de trahison, que finalement les auteurs réussissent leur coup. En nous contant une période de l'Histoire, ils nous font réfléchir sur les arcanes du pouvoir, quelle que soit l'idéologie derrière celui-ci. Sans entrer dans les détails et sans faire de politique, l'épisode avec le fils de Staline, propulsé général par son père alors qu'incompétent, rappelle, à degré moindre évidemment, bien des choses... C'est un exemple parmi d'autres qui m'ont fait aimer cette BD. Avant de conclure, un petit mot sur le dessin, plutôt bon. Les visages sont biens réalisés, ce qui est indispensable pour une telle histoire. On reconnaît assez aisément les personnages et cela nous permet de ne pas se perdre avec tous les protagonistes. Mais surtout, ce que je veux signaler dans le travail graphique, c'est le découpage. Je le trouve magnifique : pages pleines avec incrustations, cases "blanches" avec dessins noirs au milieu de cases "traditionnelles"... tout y passe. Un réel plaisir. Et cela colle parfaitement avec l'histoire. Du beau boulot ! Pour terminer, je dirais simplement que cette BD est utile pour se replonger dans cet univers (ce que j'ai fait depuis) et se rappeler des horreurs commises au nom d'une idéologie, qui n'était guère plus qu'une excuse pour faire ce que l'on voulait finalement...

09/09/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Toujours difficile de savoir quand monter jusqu'à la note suprême... mais pour moi, inimaginable d'accorder à La Mort de Staline une autre note que ce beau 5/5 ! Même si ce n'est sans doute pas la bande dessinée de Fabien Nury que je relirai avec le plus de plaisir (difficile de faire plus captivant que Silas Corey), je pense que ce dyptique figure parmi ses plus grandes œuvres. Alors pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que je place La Mort de Staline au-dessus des autres Nury ? Je me suis moi-même posé la question avant de rédiger mon avis, et j'ai facilement trouvé : comme le dit Thierry Robin dans les pages bonus de la fin de l'intégrale, il est rare d'avoir un récit où TOUS les protagonistes sont des personnages ayant réellement existé. Cela résume parfaitement tout le génie de La Mort de Staline : Fabien Nury y entretient un rapport avec l'Histoire qui devrait être un cas d'école pour tous les auteurs s'essayant au genre historique, tant il est exemplaire sur tous les plans. En effet, l'auteur s'amuse clairement avec l'Histoire, il assume absolument certains partis pris qui l'éloignent de la réalité des événements sans jamais (et c'est là le plus important) trahir leur esprit. Réécrire certains faits, pourquoi pas ? A condition que cela serve le propos, et permette de mieux illustrer l'esprit des choses, mais également à condition de signaler au lecteur les changements effectués. Les deux conditions sont ici remplies : la postface de Jean-Jacques Marie permet de remettre clairement les choses à leur place, en montrant bien l'utilité de chacune des modifications historiques apportées, et indéniablement, tous ces changements servent un propos radical, violent et d'un réalisme saisissant. S'il n'y a - Dieu merci - plus beaucoup de partisans purs et durs de Staline aujourd'hui, il faut admettre que cela n'a pas grand intérêt en soi de taper sur le régime soviétique (comme sur les nazis) car, à part quelques fanatiques ici et là, nous sommes en général tous d'accord sur le sujet. Mais Nury n'écrit pas cette histoire simplement pour taper sur un régime que l'Histoire a définitivement jugé, non, il en profite pour décortiquer avec le génie qu'on lui connaît les rouages d'un régime totalitaire, et montrer l'envers du décor d'un régime dont la force apparente est en réalité la principale faiblesse. Bâti tout entier sur la personnalité puissante et - disons-le - fascinante de Joseph Staline, le régime soviétique tend à s'auto-détruire dès que cette personnalité écrasante disparaît. Et même s'il durera encore longtemps après la mort de son principal dictateur, le régime entame dès sa mort une (très) lente agonie, dont les acteurs sont déjà presque tous réunis autour du chevet de Staline. C'est donc à un jeu macabre que nous convient Fabien Nury et Thierry Robin : celui des oiseaux de proie qui se partagent un cadavre encore chaud. On pourra se lasser d'assister encore une fois à toutes ces magouilles personnelles et politiques où chacun essaye de se tailler la part du lion. Pourtant, ici, le scénario prend une résonance d'autant plus particulière qu'on sait que tout, presque tout, est absolument vrai (hormis les modifications signalées en fin d'album). Et c'est absolument terrifiant d'assister aux atrocités des uns, aux lâchetés des autres, de voir tous ces hommes de pouvoir se liquéfier au seul nom de leur chef, et n'agir qu'en fonction du regard des autres. Ce regard des autres qui, dans la Russie communiste, est symbole de vie ou de mort... La figure qui émerge indéniablement du récit, c'est celle de Lavrenti Beria. Personnage immonde s'il en est, cet illustre salaud est montré dans toute son horreur ici, et on aura parfois du mal à assister à un tel mélange de cynisme et de cruauté réuni en une seule personne. Néanmoins, et c'est là qu'on admire à nouveau tout le talent de Nury, Béria s'octroie le monologue final de la saga, un monologue d'une complexité ahurissante qui montre que, derrière le monstre se cache un homme politique brisé, prêt à tout mais plein de lucidité sur tout ce qui l'entoure. Il ne s'agit absolument pas d'excuser le personnage, mais en quelques pages et un texte bref, Nury nous fait soudain entrer dans l'esprit de cet homme fou et fini. Un coup de maître de la part de l'auteur, qui peut ainsi nous faire mieux cerner l'esprit glaçant de la Russie soviétique, de cette sombre machine qui broie tous les hommes, bourreaux comme victimes. Si les victimes sont moins présentes dans le récit, Nury et Robin leur réservent tout de même quelques pages, sans doute les plus belles de la saga. J'en veux pour preuve cette terrible séquence où l'on voit les Russes qui veulent venir rendre hommage à Staline se faire bloquer à l'entrée de Moscou par l'armée. En une double page terrible de sens, les auteurs mettent en scène toute la fracture qui détruit la Russie, avec ces pauvres gens qui croient à l'illusion qu'on leur a vendue se heurter soudain à une réalité innommable. Si le dessin de Thierry Robin ne me séduisait pas dans un premier temps, je dois dire qu'il colle parfaitement à l'atmosphère voulue par Nury et se révèle beaucoup plus fin qu'il n'en a l'air, lorsqu'il s'agit de mettre en scène les rapports humains (si l'on peut dire) entre les différents membres du Conseil des ministres. Chaque détail compte et contribue à donner à La Mort de Staline une tonalité sombre, froide, réaliste, pour mieux faire ressortir la complexité de cette œuvre puissante. Comédie macabre, farce sinistre, La Mort de Staline ne revêt finalement les apparences de la comédie que dans un premier temps, pour nous immiscer dans les tréfonds d'une des plus terribles tragédies que l'Histoire nous ait données à voir. Il fallait tout le génie de Fabien Nury pour réussir à faire de cette œuvre sombre un manifeste politique et historique fort, mais pas si déprimant que ça, l'espoir résidant toujours quelque part, dans le cœur des gens les plus simples et les plus oubliés du système. Dans le cœur des hommes, des vrais.

18/02/2022 (modifier)
Par Benjie
Note: 3/5
L'avatar du posteur Benjie

C'est une bonne idée de s'arrêter sur ce bref moment de la mort de Staline et sur la toute première phase de sa succession. Comme une armée de fourmis, les héritiers directs et les seconds couteaux entrent en scène avant même que l'Homme de fer ait rendu son dernier souffle. C'est fascinant de voir comment s'orchestre la succession du grand Staline.Le travail historique est de qualité, les dialogues justes et parcimonieux ce qui colle bien avec tout ce qui se trame en coulisse et en secret. Le découpage et la mise en page sont réussis et j'ai beaucoup aimé le dessin et la mise en couleur. Mais il m'a manqué un truc... un tome de plus ? Approfondir un peu les personnages et leurs ambitions ? Creuser le contexte ? Sans doute un peu de tout ça.

22/08/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'ai découvert cette BD dans la collection de la colocataire à ma copine, et ça me semblait l'idéal pour la lire. En effet, bien que j'ai une certaine passion (voire fascination) pour le personnage de Staline et tout ce qu'il incarne de dictature, de violence, d'état paranoïaque et de pouvoir absolu, je n'ai pas été particulièrement attiré par cette histoire-ci. Et au final, ma lecture me laisse sur l'idée que j'en avais de prime abord : c'est une BD documentaire très bien travaillée et documentée, mais dont je trouve l'intérêt principal assez faible. Peut-être parce qu'elle s'arrête très tôt, avec la chute de Beria, ou peut-être parce qu'il m'a semblé que certaines choses passaient un peu vite, comme le complot qui amènera la chute de Beria justement. Bref, le propos n'est pas mauvais, mais j'ai eu l'impression d'un manque de consistance. On passe beaucoup de temps sur la mort de Staline à proprement parler et l'autre moitié du livre à regarder aussi bien les funérailles que les manigances des têtes du pouvoir pour récupérer les meilleures places. Au final, je retire de la BD le portrait de Beria, dirigeant du régime dans l'ombre de Staline, sadique et tortionnaire, qui a un portrait bien mis en valeur au cours du récit. Pour un peu, je dirais que c'est la figure centrale du récit. Mais il manque un peu de contexte, d'explications de leur place au sein du pouvoir, de leur passé etc ... On est parfois un peu largué sur les personnages présentés, même Khrouchtchev est peu présent, alors que j'aurais bien apprécié de voir son ascension, justement. Là il semble effacé du pouvoir, et rien ne permet de comprendre le revirement qui va se passer dans les années suivantes. Bref, la BD semble un peu intéressante, et je ne la juge pas comme mauvaise, mais très incomplète et finalement peu intéressante. J'avais trouvé la BD sur Staline de la série La Véritable Histoire vraie (Les Méchants de l'Histoire) plus instructive et plus complète, ici l'épisode sur lequel tout est centré fait un peu trop peu. Ca n'est pas déplaisant, pour peu que l'on s'intéresse à la vie de ce dictateur, mais c'est un peu trop léger pour moi.

01/06/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

Nous sommes dans la datcha de Staline dans les environs de Moscou. Une femme de chambre pénètre dans sa chambre, il est inanimé et il gise sur le sol. Nous sommes le 1er mars 1953. Il est presque minuit. Les hauts responsables du comité central du parti communiste d’Union soviétique se rendent immédiatement à son chevet. Seul Béria – ministre de l’intérieur – fait défaut et pourtant c’est le seul habilité à solliciter l’aide de médecins. Les minutes s’écoulent et se convertissent en heures sans qu’une aide appropriée ne soit apporté au « grand guide ». Béria est enfin localisé et il arrive lui aussi à la datcha. Mais ce n’est que le lendemain le 2 mars, qu’il donne enfin l’ordre de faire venir les médecins. Il aura fallu attendre 10 heures. Il est malheureusement trop tard. Staline vient de mourir. La guerre de succession bat son plein. Les membre du politburo se livrent à une guerre interne sans merci. Il faut agir vite pour prendre le pouvoir. Ce n’est que le 6 mars, à quatre heures du matin, que radio Moscou annonce officiellement le décès. L’heure officiel de sa mort ? le 5 mars 1953 à 21h50, heure de Moscou. Le risque d’une BD historique est de mélanger la réalité avec la fiction. Je trouve que Fabien Nury au scénario s’en sort plutôt bien. Le récit est fluide, haletant et captivant. Et je dis un grand oui pour que ces deux albums soient utilisés comme support pour les cours d’histoire à l’école. Le graphisme réaliste de Thierry Robin et les couleurs sombres utilisées par Lorien Aureyre sont plutôt réussis. L’atmosphère sombre du récit est bien exprimée à travers les différentes planches alors que les lieux utilisés sont essentiellement à l’intérieur et non à l’extérieur. On reconnait bien les principaux personnages, Staline bien sur mais aussi Krouchtchev, Béria ou Molotov. La mort du maitre du Kremlin est entourée de mystère. Cela a d’ailleurs suscité de très nombreuses parutions sur le sujet. Le parti pris adopté avec ces deux albums est plutôt la version « officielle ». Mais aucune appréhension à avoir, allez-y, vous pouvez vous les procurer pour découvrir aussi les magouilles politiques de bas étage qui ont permis d’hisser Nikita Khrouchtchev au pouvoir.

02/11/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Guillaume.M

« La Mort de Staline » aborde un événement historique bien réel, romancé par Fabien Nury. Le postulat de départ est simple et annoncé dans le titre : le camarade Staline meurt ce qui déclenche une lutte de pouvoir sans merci pour sa succession. Le pitch est intriguant, le moment historique passionnant, le scénariste renommé et les couvertures des albums alléchantes. Comment ne pas se laisser tenter ? Le dessin, même s’il ne m’a pas transporté, est de bonne facture avec quelques magnifiques planches, comme lors de la cérémonie funéraire de Staline. L’ambiance austère de la Russie d’après-guerre est bien retranscrite ou plutôt correspond bien à l’image que je m’en fais. Quant aux personnages, si les visages des ministres sont une vraie réussite d’expressivité et de langage non verbal, j’ai eu plus de difficulté avec les autres personnages, surtout féminins, dont les traits sont parfois difficilement reconnaissables. Le premier tome nous emporte dans les méandres de l’administration soviétique, la lourdeur bureaucratique et les coups bas politiques. La tension historique est palpable. Les heures qui suivent la mort du camarade Staline sont passionnantes, absurdes malgré leur logique implacable et chargées d’un cynisme jouissif. Comment ne pas esquisser un sourire gêné quand on assiste aux prises de décisions du conseil des ministres sur la succession du leader emblématique ? Malheureusement, le second tome perd en qualité et prolonge inutilement une expérience qui aurait pu (dû ?) s’arrêter à la fin du premier tome. Le rythme de la narration, jusque là idéal, s’accélère. Les événements s’enchaînent et le récit s’éloigne de Staline et des heures qui suivent immédiatement sa mort pour se focaliser sur des événements en lien avec la lutte de pouvoir entre Béria, Khrouchtchev et leurs alliés. Se faisant, le scénario est moins séduisant et les coups politiques ne provoquent plus la même émotion ni le cynisme si puissant du tome précédant. Pour moi, Fabien Nury avait beaucoup de choses à raconter, ce qui n’est pas surprenant quand on connaît la richesse du contexte historique, et a essayé d’en dire le plus possible... sans doute un peu trop. « La Mort de Staline » reste une belle expérience et une lecture recommandable, mais malheureusement inégale. Note réelle : 3.25

31/08/2019 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 3/5
L'avatar du posteur DamBDfan

Le 5 mars 1953, le tyran rouge de l'URSS, Joseph Staline meurt suite à une attaque cérébrale. S’ensuit une lutte acharnée entre les différents membres du Parti communiste de l’URSS pour succéder au pouvoir, avec notamment le duel qui oppose le sombre Beria et Khrouchtchev. Voici le thème sur lequel le scénariste Nury et le dessinateur Robin ont décidés de s'attarder. Cette BD n'est pas mal du tout et est relativement simple, rapide à lire même si quelques approfondissements n’auraient pas été de refus, histoire d’en apprendre un peu plus sur les rouages de cette succession. En même temps, le fait de rentrer trop dans les détails aurait pu s’avérer fastidieux tant les magouilles politique russes peuvent être complexes et floues. Nury s'en sort donc plutôt bien, la lecture reste "digeste" et les dessins sont sympas (particulièrement dans les expressions des visages) Un bon album mais le final me laisse un peu sur ma faim...

24/11/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Il n'y a rien à ajouter sur le fait que Fabien Nury confirme tout son talent de scénariste avec cette nouvelle série. C'est même une consécration pour lui ! Quant à Thierry Robin, on le connaît depuis longtemps et il parvient toujours à améliorer son graphisme avec un trait anguleux qui décrit bien la folie de ce régime communiste. Cette association entre ces deux auteurs fonctionne à merveille pour le plus grand plaisir des lecteurs. En guise d'avertissement préalable, les auteurs ont tenu à préciser que cette histoire demeure une fiction. A la lecture de ce récit, on pourrait en douter car tout semble malheureusement très crédible. La mort de ce terrible dictateur nous permet d'entrer dans les arcanes de la lutte pour le pouvoir suprême. Au cours de ce premier tome dénommé agonie, le ministre de l'intérieur à savoir Béria semble avoir une longueur d'avance. On se réjouit de découvrir qu'il sera supplanté par Nikita Khrouchtchev tant il semble un homme mauvais. Il nous reste à découvrir la manière dont cela va se traduire plus concrètement... Ajout à l'avis initial suite à la lecture du second tome C'est désormais comme un engagement, je souhaite finir les séries que j'ai commencées et dont j'ai apprécié le premier tome. Souvent, on s'emballe puis cela retombe. Une note objective doit tenir compte de l'intégralité d'une série. Quand il s'agit d'un diptyque, je pense que cela se confirme d'autant. Le second tome ne m'a pas déçu. Il reste dans la droite ligne du premier avec une évolution de l'histoire dont nous connaissons la réponse de manière historique. Béria était l'homme fort. Le système qu'il a mis en place va se retourner contre lui. On se rend compte de cette folie collective de ces apparatchiks qui ont fait des millions de morts au nom de leur combat contre le capitalisme. C'est un beau tableau mais terrifiant et souvent absurde de cette société pas comme les autres. Les Russes sont décidément un peuple à part et à côté de l'Histoire.

28/02/2011 (MAJ le 23/03/2014) (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Note : 3.5/5 J'ai été très intéressé par le premier tome de ce diptyque car il présente de l'intérieur une période particulièrement intéressante de l'histoire Russe. C'est fascinant de voir présentées ainsi la folie des hommes au pouvoir durant la fin du règne de Staline et leurs magouilles pour lui succéder à la tête de l'Union Soviétique. C'est d'autant plus intéressant que les faits racontés, même s'ils sont en partie romancés, sont globalement conformes à la réalité historique et aux personnages réels. C'est très bien raconté et édifiant à bien des moments, le tout soutenu par un dessin bien agréable. Le second tome m'a paru un peu en dessous. Je crois que c'est surtout parce que le rythme s'accélère et que certains moments passent de manière un peu superficielle à mon goût. Même si on comprend bien ce qui se déroule, l'émotion et l'impact politique et stratégique de certains événements clés sont moins bien transmis. J'ai notamment eu un peu de mal à apprécier à sa juste mesure l'évolution de la situation de Khrouchtchev. Et j'ai été surpris par le côté un peu abrupt de la fin. J'avais l'impression que l'histoire pouvait encore nettement prendre ses aises et se développer davantage et plus loin. Là, j'ai eu un léger sentiment de "tout ça pour ça ?". Mais ça n'en reste pas moins très intéressant et très bien mené. Une bonne lecture.

11/03/2014 (modifier)