Vu les avis précédents ma note pourrait sembler excessive... il n'en n'est rien !! J'ai a-do-ré cette série.
Le dessin tout d'abord. Il est vrai que les personnages sont assez souvent difficiles à reconnaître selon les cases ou les planches. Cependant, comme j'arrive assez aisément à reconnaître les quelques personnages absolument fondamentaux, je n'ai pas été perturbé dans ma lecture. Quand on reconnaît le commandant ou June, peu importe de ne pas savoir qui est ce type là... mais oui vous savez le 9ème machiniste en second du 36ème pont euh ou alors le torpilleur numéro 47 :) , bref ça n'est pas grave à mes yeux car seuls quelques personnages sont importants et eux je les identifie !
Pour le reste j'aime le trait de Bec. Ses planches ont une réelle profondeur. Les décors sont somptueux et l'usage des ombres et du noir absolument parfait. Toute l'ambiance fantastique du récit prend vie à merveille et ce d'autant plus que la colorisation est réussie.
Côté scénario, je reconnais bien là la patte de Dorison, le scénariste déjà brillant du Troisième Testament chez Glénat. L'atmosphère qui se dégage du récit est incroyable. Le lecteur est dans le sous-marin et tremble à chaque coup de théâtre ! Et des coups de théâtre il y en a !
On avance pas à pas dans le sanctuaire, on réalise petit à petit à la fois l'importance et l'horreur de la découverte de ce lieu maudit. On est oppressé, on est captivé, du grand art !
Le premier tome est hallucinant ! Les deux suivants un peu moins mais ils tiennent tout à fait la route.
Sanctuaire est sans conteste ma série fantastique préférée ! J'ai l'impression de regarder un film quand je la lis !
Cultissime donc mais une question demeure : June a-t-il été dessiné sur le modèle de Johnny Depp ? La ressemblance est troublante ! Peut être en prévision une future adaptation cinématographique ? Qui sait ?
Pilules bleues est un récit autobiographique de Frederik Peeters et même plus : un travail de réflexion sur lui-même et sur sa relation entre sa compagne, son fils et lui.
Peeters rencontre une femme qui a déjà un enfant d'un premier mariage. Ils se plaisent et sortent ensemble comme tout le monde. Mais un jour, cette jeune femme lui apprend une terrible nouvelle bien lourde de conséquences dans la société qui est la nôtre : elle et son fils sont séropositifs... Sa réaction, celle des autres, sa compréhension de la maladie, sa peur de l'annoncer à ses parents et bien d'autres choses sont livrées dans ce magnifique album plein d'humanité et d'intelligence.
Pas une seule fois on ne tombe dans le mélodrame. Tout son ressenti nous est livré avec beaucoup de sensibilité, parfois d'humour et même de légèreté. De nos jours, à grand coup de campagnes publicitaires, on nous informe sur cette maladie. Je croyais tout savoir et bien non ! J'ai appris des choses et ne serait-ce que pour cela je remercie Monsieur Peeters.
J'ai été terriblement touché par cet album et même par moment ému. Jamais une BD ne m'a paru aussi humaine et profonde.
Par son dessin et par son honnêteté je pense que Frederik Peeters s'est mis à nu... pour lui-même, pour prendre du recul sur ce qui lui arrivait mais aussi pour nous montrer la vie au quotidien lorsque les pilules bleues en font partie...
Particulier de 60 ans qui retrouve ses lectures de jeunesse !
Cette BD fait partie des "Cultes", au même titre que les oeuvres « Nosferatu », « Blade Runner », « Mad Max » et quelques autres.
Connu à sa création lors de sa parution dans les éditions l'Echo des Savanes et je viens de commander la série complète en albums pour compléter les lacunes de ma mémoire.
Le 5/5 récompense un genre encore inégalé, mélange de SF, aventures, exotisme, érotisme et horreur ! ... Equivalences « Blade Runner » !
Un Must ! ... Pas un coup de coeur, une partie du Patrimoine !
(Obligatoire d'avoir connu !)
Tout comme Quentin, j'ai été également fort impressionné par cette BD de Nicolas Presl. Pour un premier album, j'ai envie de dire que c'est incroyable et je suis vraiment étonné qu'il n'y ait pas eu plus d'avis à son propos.
Tout d'abord, il est bon de signaler que cette BD est muette. Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan de ce type de BD (malgré quelques exceptions telles que Le front de Juncker et l'excellentissime Smart monkey de Whinshluss). Pourtant, le résultat est d'une rare efficacité. Pas besoin de mots, l’auteur réussi son pari en nous faisant voyager dans une histoire revisitant le mythe d’Oedipe.
Pour couronner le tout, Nicolas Presl nous offre un dessin exceptionnel. Probablement influencé par Picasso, l'auteur nous distille des planches dignes de Guernica et qui se révèlent particulièrement adaptées à l’histoire. Une vraie réussite graphique qui comblera les amateurs d'arts.
Bref, un auteur que je pense suivre avec un certain intérêt...
Culte tout simplement, voilà une série humoristique pareille à nulle autre. Le style de f'murr est bien trop personnel pour plaire à tout le monde, il n'en est pas moins original et suffisamment fouillé pour pouvoir se décliner sur 14 tomes, (presque) sans faiblir.
Un troupeau de moutons (pittoresques) philosophes, un chien (de berger) bricoleur, un berger (dépassé) colérique, ce ne sont pas les moindres des curiosités que l'on rencontre dans les alpages, s'pas?
Les situations les plus absurdes se succèdent et se révèlent à l'arrivée percutantes pour décrire certains travers de notre monde. Il ne faut pas rater, lors de chaque gag, ce qui se passe au second plan, c'est rarement le calme qui y règne.
Curieusement un peu ignoré, le graphisme nerveux de F'murr n'est pas la moindre des qualités de cette série. il possède une patte bien à lui, doté d'une belle expressivité. Il multiplie les audaces au niveau de la mise en page -comme souvent de la mise en scène- qui traduit bien plus qu'un simple savoir-faire, mais une véritable recherche au niveau plastique. Ce qui n'est pas la moindre des ambitions de cette oeuvre.
Une série suffisamment affranchie des règles en cours pour être considérée comme le travail le plus achevé de F'murr. C'est un véritable modèle de bande dessinée non-sens, une oeuvre qu'il est indispensable de découvrir pour s'en faire une idée. Un véritable bijou pour les amateurs de ce style.
Quand Pauline propose à Stéphane, un jeune peintre, une exposition personnelle de nus, celui-ci contacte alors amies et connaissances pour lui servir de modèles. Le quotidien de l’artiste est alors rythmé par les séances de poses qui s’enchaînent jusqu’au jour du vernissage. Du peintre ou du modèle, quel est celui qui est véritablement mis à nu ?
Stéphane Levallois est un auteur de BD rare puisque son seul ouvrage édité jusqu’alors date de 2000 (« Noé » aux Humanoïdes Associés). Artiste éclectique (Story-boarder, designer, réalisateur, peintre…), le support de la BD s’est révélé être une évidence quand il choisit d’écrire « Le dernier modèle ». Là où Dave Cooper présentait dans Ripple (Editions du Seuil) un rapport exclusif de sado-masochisme empreint de violence et de laideur, Stéphane Levallois entreprend d’explorer les multiples facettes ainsi que les liens ambigus qui naissent entre un peintre et son modèle.
Florence, au corps émacié, parait sûre d’elle mais se révèle être d’une fragilité de verre. Cécile rejette l’omniprésence étouffante de sa mère et tente de trouver dans sa mise à nue une échappatoire. Elise (future épouse du peintre) est présentée comme un personnage complexe à l’esprit labyrinthique. Muni d’un caméscope, Stéphane filme chacun de ses modèles et tente de retranscrire sur sa toile l’image parfaite, l’instant idéal. Pendant que le dessin prend forme, l’artiste se dévoile à son tour et révèle lui aussi toute sa fragilité. Pendant son travail, un fantôme (représenté par un curieux personnage affublé d’un masque à gaz) rode inlassablement et jouera un rôle primordial. Le vernissage est un moment clé de l’album. Tandis que la nudité des modèles est exposée aux yeux de tous, l’incompréhension voire le rejet de ces œuvres par quelques proches finit de mettre totalement à nu l’âme de l’artiste.
Le dessin en noir et blanc de Stéphane Levallois suscite divers sentiments chez le lecteur. Les corps mis à nu sont souvent malmenés, quelques fois maltraités. L’auteur joue habilement de l’élégance de son trait pour nous proposer un panel impressionnant d’expressions contradictoires : agressivité et fragilité, naïveté et rudesse…
Entre beauté graphique et contenu passionnant, Futuropolis nous livre ici une œuvre magistrale. On espère simplement que le silence de Stéphane Levallois dans le monde la BD sera cette fois de courte durée et qu’il nous proposera rapidement un ouvrage du même acabit.
Le puissant éditeur Dargaud se permet de réunir des auteurs responsables de best-sellers pour lancer en grande pompe des séries promises au plus bel avenir. Parfois, devant ces associations ronflantes, on aimerait surprendre ce beau monde en sous-production... Ce qui n'est absolument pas le cas de W.E.S.T !
Sous ce sigle se rassemble une sorte de police secrète composée d'une bande de baroudeurs rompus aux coups durs. Dépendants du président des Etats-Unis, ces aventuriers du début du vingtième siècle sont d'abord chargés de déjouer un complot contre leur "patron", puis d'éliminer des éléments subversifs à Cuba (en attendant la suite). Sur ces trames, Dorrison et Nury bâtissent des intrigues possédant une documentation sans faille, ce qui n'empêche pas ce récit d'apparence classique de lorgner du coté du fantastique. Pleine de mystères, la narration est un modèle d'efficacité et de fluidité, parfait dosage d'action et de suspense. Les (nombreux) personnages intervenants sont soignés et surtout, n'étant pas d'un seul bloc, ils ne révèlent pas toutes leurs facettes d'un coup.
Rossi se risque à la couleur directe pour illustrer cette série. son trait ne perd rien de sa précision, et les détails sont nombreux ici, et on ne peut qu'admirer son talent pour créer des ambiances fantastiques. Son sens de la reconstitution fait parfaitement voyager ses personnages, tous admirablement construits et personnalisés, tant au niveau de leurs visages que de leurs physionomies. Inutile d'ajouter que l'ensemble possède un grand savoir du mouvement et du spectaculaire, bien servi par une mise en page captivant à merveille l'espace.
Voilà donc une série crée par de grands auteurs, sorte de policier fantastique aux apparences de western qui se dévore littéralement. L'oeuvre est si bien construite qu'elle paraît toujours originale et possède une identité bien à elle. Une des meilleures réussites de ces dernières années, un futur classique (si ce n'en est déjà un).
Joe Sacco est un héros. N'y allons pas par quatre chemins: ce qu'il a réalisé avec Gorazde remplace n'importe quel livre d'histoire ou article d'un journaliste gauchisant (forcément). On connaissait tous plus ou moins ce qui s'était passé dans un pays qui s'auto-éclatait (la Yougoslavie). On savait tous qu'il y avait eu des bombardements, des morts, que c'était la guerre en somme. On savait tous cela. Mais, est-ce mon jeune âge qui m'a empêché d'ouvrir les yeux sur ce génocide? Je pense que oui, à 10 ans on ne s'intéresse guère aux histoires de guerre...
Mais 10 ans plus tard, on est en mesure de comprendre plus de choses sur l'être humain en générale. Et avec ce livre, des choses on en comprend et on en apprend surtout. Car j'étais vraiment très loin d'imaginer que cette guerre, basée sur la purification ethnique d'un état (ça donne la gerbe cette expression) fut aussi horrible, quand bien même il est possible d'établir une hiérarchie dans la cruauté.
Ce reportage de guerre met en lumière le rôle de représentants étatiques dans cette abomination, celui de l'ONU, de l'OTAN des USA et des pays les plus puissants sur cette planète.
La force de cette bd est dans la façon dont Saccoe fait parler ses "survivants", sans pathos exagéré. Et ça c'est très fort dès lors que l'on parle de sujets atroces. De plus, comme le disait mon collègue webmaster, Joe Saccoe ne se met jamais lui-même en avant.
Gorazde apporte une réponse à toutes les questions que l'on se posait (ou pas d'ailleurs) sur cette guerre. A noter toutefois, que pour bien tout comprendre sur tout, il est nécessaire d'être hyper concentré. Mais en même temps, dès que l'on commence cette bd, le silence s'installe autour de nous sans que l'on s'en aperçoive...
Joe Saccoe est, tout comme Jean Hatzfeld pour son travail sur le génocide rwandais, un auteur ayant un talent fou pour s'effacer et laisser la parole aux victimes
Je terminerai par dire que ce genre d'oeuvre devrait, à mon sens, faire partie des programmes scolaires car elles ont au moins aussi légitimes que les indéboulonnables Corneille et autres Beaumarchais...
Vous lisez là un avis des plus subjectifs, puisque ma note relève du rapport particulier que j'ai eu avec les albums de Petzi. C'est comme une madeleine de Proust.
C'est en effet avec cette bande dessinée que mon père m'a appris à lire quand j'avais 4 ou 5 ans. J'ai très vite dévoré tous les albums. J'adorais les péripéties qui amenaient Petzi et ses amis à rencontrer plein de personnages étonnants dans d'étranges endroits. C'est grâce à Petzi au Pôle Nord que j'ai appris ce qu'était une aurore boréale.
C'est aussi avec Petzi que je me rappelle avoir découvert l'humour dans la lecture. Je me souviens que dans un album, Petzi et ses amis sont dans un cirque. Un "Monsieur Loyal" annonce le nain le plus grand du monde. Arrive un personnage de taille normale. Ensuite il annonce le géant le plus petit du monde et c'est le même gars qui revient sur scène. C'est "con" mais ça me fait encore marrer rien que d'y penser. Il y a en plus ces animaux plus petits telle que la tortue Caroline qui font des gags "parallèles" à l'histoire un peu comme la coccinelle de Gotlib.
J'adorais donc cette série et j'ai lu ensuite les histoires à mon petit frère.
Vers 12 ans j'ai donné tous les albums à d'autres enfants (ce que je regrette aujourd'hui). Je n'ai gardé que le Pingo en peluche (que j'ai encore d'ailleurs).
Je n'ai plus relu d'albums depuis. J'ai feuilleté cependant les nouvelles éditions. Je regrette l'apparition des bulles car en apprenant à lire, je me souviens que j'appréciais le va-et-vient entre le texte et l'illustration imposé par la lecture des dialogues sous les images. Par ailleurs, j'ai l'impression que les couleurs ont été modifiées et sont plus froides qu'avant. Ce qui fait que visuellement j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un dessin différent qui ne correspond pas à mon souvenir "enchanté".
Pour moi c'est une série culte pour les enfants.
Je pense que les histoires sont bien ficelées et la galerie de personnages très riches.
De plus les valeurs véhiculées par ces aventures sont saines (sauf si comme Petzi on ne mange que des crêpes et du riz au chocolat).
Je me demande tout de même si maintenant les enfants apprécient ces aventures de la même manière.
Je l'espère.
Je pense pouvoir dire assez facilement que c'est la bande dessinée que je peux lire sans me lasser...
Loisel a fait le pari un peu fou de retracer un pan de l'enfance de Peter...
Nous avons encore tous en mémoire la superbe adaptation par Disney du roman de Matthew Barrie.
A partir des questions qui forment l'essence même du syndrome de Peter Pan, Loisel a cherché à raconter en 6 tomes seulement une histoire parmi tant d'autres possibles, de ce qu'aurait pu être l'enfance de Peter Pan.
- Pourquoi Peter Pan ne souhaite pas grandir ?
- Pourquoi le Captaine Crochet porte-t-il un crochet ?
- Comment Peter est-il arrivé sur l'île imaginaire ?
- Pourquoi Peter s'appelle "Peter Pan" ?
- D'où viennent les enfants perdus ?
- Pourquoi le Capitaine Crochet reste amarré près de l'île ?
...
C'est une BD toute en couleur, sombre au début pour devenir très colorée par la suite...
Tout est pensé avec tellement de justesse...
On rit beaucoup, on pleure parfois...
Tantôt très dure, tantôt très tendre...
Cette bande dessinée est magique...
Je la conseille à tout le monde !
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Sanctuaire
Vu les avis précédents ma note pourrait sembler excessive... il n'en n'est rien !! J'ai a-do-ré cette série. Le dessin tout d'abord. Il est vrai que les personnages sont assez souvent difficiles à reconnaître selon les cases ou les planches. Cependant, comme j'arrive assez aisément à reconnaître les quelques personnages absolument fondamentaux, je n'ai pas été perturbé dans ma lecture. Quand on reconnaît le commandant ou June, peu importe de ne pas savoir qui est ce type là... mais oui vous savez le 9ème machiniste en second du 36ème pont euh ou alors le torpilleur numéro 47 :) , bref ça n'est pas grave à mes yeux car seuls quelques personnages sont importants et eux je les identifie ! Pour le reste j'aime le trait de Bec. Ses planches ont une réelle profondeur. Les décors sont somptueux et l'usage des ombres et du noir absolument parfait. Toute l'ambiance fantastique du récit prend vie à merveille et ce d'autant plus que la colorisation est réussie. Côté scénario, je reconnais bien là la patte de Dorison, le scénariste déjà brillant du Troisième Testament chez Glénat. L'atmosphère qui se dégage du récit est incroyable. Le lecteur est dans le sous-marin et tremble à chaque coup de théâtre ! Et des coups de théâtre il y en a ! On avance pas à pas dans le sanctuaire, on réalise petit à petit à la fois l'importance et l'horreur de la découverte de ce lieu maudit. On est oppressé, on est captivé, du grand art ! Le premier tome est hallucinant ! Les deux suivants un peu moins mais ils tiennent tout à fait la route. Sanctuaire est sans conteste ma série fantastique préférée ! J'ai l'impression de regarder un film quand je la lis ! Cultissime donc mais une question demeure : June a-t-il été dessiné sur le modèle de Johnny Depp ? La ressemblance est troublante ! Peut être en prévision une future adaptation cinématographique ? Qui sait ?
Pilules bleues
Pilules bleues est un récit autobiographique de Frederik Peeters et même plus : un travail de réflexion sur lui-même et sur sa relation entre sa compagne, son fils et lui. Peeters rencontre une femme qui a déjà un enfant d'un premier mariage. Ils se plaisent et sortent ensemble comme tout le monde. Mais un jour, cette jeune femme lui apprend une terrible nouvelle bien lourde de conséquences dans la société qui est la nôtre : elle et son fils sont séropositifs... Sa réaction, celle des autres, sa compréhension de la maladie, sa peur de l'annoncer à ses parents et bien d'autres choses sont livrées dans ce magnifique album plein d'humanité et d'intelligence. Pas une seule fois on ne tombe dans le mélodrame. Tout son ressenti nous est livré avec beaucoup de sensibilité, parfois d'humour et même de légèreté. De nos jours, à grand coup de campagnes publicitaires, on nous informe sur cette maladie. Je croyais tout savoir et bien non ! J'ai appris des choses et ne serait-ce que pour cela je remercie Monsieur Peeters. J'ai été terriblement touché par cet album et même par moment ému. Jamais une BD ne m'a paru aussi humaine et profonde. Par son dessin et par son honnêteté je pense que Frederik Peeters s'est mis à nu... pour lui-même, pour prendre du recul sur ce qui lui arrivait mais aussi pour nous montrer la vie au quotidien lorsque les pilules bleues en font partie...
Ranxerox
Particulier de 60 ans qui retrouve ses lectures de jeunesse ! Cette BD fait partie des "Cultes", au même titre que les oeuvres « Nosferatu », « Blade Runner », « Mad Max » et quelques autres. Connu à sa création lors de sa parution dans les éditions l'Echo des Savanes et je viens de commander la série complète en albums pour compléter les lacunes de ma mémoire. Le 5/5 récompense un genre encore inégalé, mélange de SF, aventures, exotisme, érotisme et horreur ! ... Equivalences « Blade Runner » ! Un Must ! ... Pas un coup de coeur, une partie du Patrimoine ! (Obligatoire d'avoir connu !)
Priape
Tout comme Quentin, j'ai été également fort impressionné par cette BD de Nicolas Presl. Pour un premier album, j'ai envie de dire que c'est incroyable et je suis vraiment étonné qu'il n'y ait pas eu plus d'avis à son propos. Tout d'abord, il est bon de signaler que cette BD est muette. Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan de ce type de BD (malgré quelques exceptions telles que Le front de Juncker et l'excellentissime Smart monkey de Whinshluss). Pourtant, le résultat est d'une rare efficacité. Pas besoin de mots, l’auteur réussi son pari en nous faisant voyager dans une histoire revisitant le mythe d’Oedipe. Pour couronner le tout, Nicolas Presl nous offre un dessin exceptionnel. Probablement influencé par Picasso, l'auteur nous distille des planches dignes de Guernica et qui se révèlent particulièrement adaptées à l’histoire. Une vraie réussite graphique qui comblera les amateurs d'arts. Bref, un auteur que je pense suivre avec un certain intérêt...
Le Génie des alpages
Culte tout simplement, voilà une série humoristique pareille à nulle autre. Le style de f'murr est bien trop personnel pour plaire à tout le monde, il n'en est pas moins original et suffisamment fouillé pour pouvoir se décliner sur 14 tomes, (presque) sans faiblir. Un troupeau de moutons (pittoresques) philosophes, un chien (de berger) bricoleur, un berger (dépassé) colérique, ce ne sont pas les moindres des curiosités que l'on rencontre dans les alpages, s'pas? Les situations les plus absurdes se succèdent et se révèlent à l'arrivée percutantes pour décrire certains travers de notre monde. Il ne faut pas rater, lors de chaque gag, ce qui se passe au second plan, c'est rarement le calme qui y règne. Curieusement un peu ignoré, le graphisme nerveux de F'murr n'est pas la moindre des qualités de cette série. il possède une patte bien à lui, doté d'une belle expressivité. Il multiplie les audaces au niveau de la mise en page -comme souvent de la mise en scène- qui traduit bien plus qu'un simple savoir-faire, mais une véritable recherche au niveau plastique. Ce qui n'est pas la moindre des ambitions de cette oeuvre. Une série suffisamment affranchie des règles en cours pour être considérée comme le travail le plus achevé de F'murr. C'est un véritable modèle de bande dessinée non-sens, une oeuvre qu'il est indispensable de découvrir pour s'en faire une idée. Un véritable bijou pour les amateurs de ce style.
Le Dernier modèle
Quand Pauline propose à Stéphane, un jeune peintre, une exposition personnelle de nus, celui-ci contacte alors amies et connaissances pour lui servir de modèles. Le quotidien de l’artiste est alors rythmé par les séances de poses qui s’enchaînent jusqu’au jour du vernissage. Du peintre ou du modèle, quel est celui qui est véritablement mis à nu ? Stéphane Levallois est un auteur de BD rare puisque son seul ouvrage édité jusqu’alors date de 2000 (« Noé » aux Humanoïdes Associés). Artiste éclectique (Story-boarder, designer, réalisateur, peintre…), le support de la BD s’est révélé être une évidence quand il choisit d’écrire « Le dernier modèle ». Là où Dave Cooper présentait dans Ripple (Editions du Seuil) un rapport exclusif de sado-masochisme empreint de violence et de laideur, Stéphane Levallois entreprend d’explorer les multiples facettes ainsi que les liens ambigus qui naissent entre un peintre et son modèle. Florence, au corps émacié, parait sûre d’elle mais se révèle être d’une fragilité de verre. Cécile rejette l’omniprésence étouffante de sa mère et tente de trouver dans sa mise à nue une échappatoire. Elise (future épouse du peintre) est présentée comme un personnage complexe à l’esprit labyrinthique. Muni d’un caméscope, Stéphane filme chacun de ses modèles et tente de retranscrire sur sa toile l’image parfaite, l’instant idéal. Pendant que le dessin prend forme, l’artiste se dévoile à son tour et révèle lui aussi toute sa fragilité. Pendant son travail, un fantôme (représenté par un curieux personnage affublé d’un masque à gaz) rode inlassablement et jouera un rôle primordial. Le vernissage est un moment clé de l’album. Tandis que la nudité des modèles est exposée aux yeux de tous, l’incompréhension voire le rejet de ces œuvres par quelques proches finit de mettre totalement à nu l’âme de l’artiste. Le dessin en noir et blanc de Stéphane Levallois suscite divers sentiments chez le lecteur. Les corps mis à nu sont souvent malmenés, quelques fois maltraités. L’auteur joue habilement de l’élégance de son trait pour nous proposer un panel impressionnant d’expressions contradictoires : agressivité et fragilité, naïveté et rudesse… Entre beauté graphique et contenu passionnant, Futuropolis nous livre ici une œuvre magistrale. On espère simplement que le silence de Stéphane Levallois dans le monde la BD sera cette fois de courte durée et qu’il nous proposera rapidement un ouvrage du même acabit.
W.E.S.T
Le puissant éditeur Dargaud se permet de réunir des auteurs responsables de best-sellers pour lancer en grande pompe des séries promises au plus bel avenir. Parfois, devant ces associations ronflantes, on aimerait surprendre ce beau monde en sous-production... Ce qui n'est absolument pas le cas de W.E.S.T ! Sous ce sigle se rassemble une sorte de police secrète composée d'une bande de baroudeurs rompus aux coups durs. Dépendants du président des Etats-Unis, ces aventuriers du début du vingtième siècle sont d'abord chargés de déjouer un complot contre leur "patron", puis d'éliminer des éléments subversifs à Cuba (en attendant la suite). Sur ces trames, Dorrison et Nury bâtissent des intrigues possédant une documentation sans faille, ce qui n'empêche pas ce récit d'apparence classique de lorgner du coté du fantastique. Pleine de mystères, la narration est un modèle d'efficacité et de fluidité, parfait dosage d'action et de suspense. Les (nombreux) personnages intervenants sont soignés et surtout, n'étant pas d'un seul bloc, ils ne révèlent pas toutes leurs facettes d'un coup. Rossi se risque à la couleur directe pour illustrer cette série. son trait ne perd rien de sa précision, et les détails sont nombreux ici, et on ne peut qu'admirer son talent pour créer des ambiances fantastiques. Son sens de la reconstitution fait parfaitement voyager ses personnages, tous admirablement construits et personnalisés, tant au niveau de leurs visages que de leurs physionomies. Inutile d'ajouter que l'ensemble possède un grand savoir du mouvement et du spectaculaire, bien servi par une mise en page captivant à merveille l'espace. Voilà donc une série crée par de grands auteurs, sorte de policier fantastique aux apparences de western qui se dévore littéralement. L'oeuvre est si bien construite qu'elle paraît toujours originale et possède une identité bien à elle. Une des meilleures réussites de ces dernières années, un futur classique (si ce n'en est déjà un).
Gorazde
Joe Sacco est un héros. N'y allons pas par quatre chemins: ce qu'il a réalisé avec Gorazde remplace n'importe quel livre d'histoire ou article d'un journaliste gauchisant (forcément). On connaissait tous plus ou moins ce qui s'était passé dans un pays qui s'auto-éclatait (la Yougoslavie). On savait tous qu'il y avait eu des bombardements, des morts, que c'était la guerre en somme. On savait tous cela. Mais, est-ce mon jeune âge qui m'a empêché d'ouvrir les yeux sur ce génocide? Je pense que oui, à 10 ans on ne s'intéresse guère aux histoires de guerre... Mais 10 ans plus tard, on est en mesure de comprendre plus de choses sur l'être humain en générale. Et avec ce livre, des choses on en comprend et on en apprend surtout. Car j'étais vraiment très loin d'imaginer que cette guerre, basée sur la purification ethnique d'un état (ça donne la gerbe cette expression) fut aussi horrible, quand bien même il est possible d'établir une hiérarchie dans la cruauté. Ce reportage de guerre met en lumière le rôle de représentants étatiques dans cette abomination, celui de l'ONU, de l'OTAN des USA et des pays les plus puissants sur cette planète. La force de cette bd est dans la façon dont Saccoe fait parler ses "survivants", sans pathos exagéré. Et ça c'est très fort dès lors que l'on parle de sujets atroces. De plus, comme le disait mon collègue webmaster, Joe Saccoe ne se met jamais lui-même en avant. Gorazde apporte une réponse à toutes les questions que l'on se posait (ou pas d'ailleurs) sur cette guerre. A noter toutefois, que pour bien tout comprendre sur tout, il est nécessaire d'être hyper concentré. Mais en même temps, dès que l'on commence cette bd, le silence s'installe autour de nous sans que l'on s'en aperçoive... Joe Saccoe est, tout comme Jean Hatzfeld pour son travail sur le génocide rwandais, un auteur ayant un talent fou pour s'effacer et laisser la parole aux victimes Je terminerai par dire que ce genre d'oeuvre devrait, à mon sens, faire partie des programmes scolaires car elles ont au moins aussi légitimes que les indéboulonnables Corneille et autres Beaumarchais...
Petzi
Vous lisez là un avis des plus subjectifs, puisque ma note relève du rapport particulier que j'ai eu avec les albums de Petzi. C'est comme une madeleine de Proust. C'est en effet avec cette bande dessinée que mon père m'a appris à lire quand j'avais 4 ou 5 ans. J'ai très vite dévoré tous les albums. J'adorais les péripéties qui amenaient Petzi et ses amis à rencontrer plein de personnages étonnants dans d'étranges endroits. C'est grâce à Petzi au Pôle Nord que j'ai appris ce qu'était une aurore boréale. C'est aussi avec Petzi que je me rappelle avoir découvert l'humour dans la lecture. Je me souviens que dans un album, Petzi et ses amis sont dans un cirque. Un "Monsieur Loyal" annonce le nain le plus grand du monde. Arrive un personnage de taille normale. Ensuite il annonce le géant le plus petit du monde et c'est le même gars qui revient sur scène. C'est "con" mais ça me fait encore marrer rien que d'y penser. Il y a en plus ces animaux plus petits telle que la tortue Caroline qui font des gags "parallèles" à l'histoire un peu comme la coccinelle de Gotlib. J'adorais donc cette série et j'ai lu ensuite les histoires à mon petit frère. Vers 12 ans j'ai donné tous les albums à d'autres enfants (ce que je regrette aujourd'hui). Je n'ai gardé que le Pingo en peluche (que j'ai encore d'ailleurs). Je n'ai plus relu d'albums depuis. J'ai feuilleté cependant les nouvelles éditions. Je regrette l'apparition des bulles car en apprenant à lire, je me souviens que j'appréciais le va-et-vient entre le texte et l'illustration imposé par la lecture des dialogues sous les images. Par ailleurs, j'ai l'impression que les couleurs ont été modifiées et sont plus froides qu'avant. Ce qui fait que visuellement j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un dessin différent qui ne correspond pas à mon souvenir "enchanté". Pour moi c'est une série culte pour les enfants. Je pense que les histoires sont bien ficelées et la galerie de personnages très riches. De plus les valeurs véhiculées par ces aventures sont saines (sauf si comme Petzi on ne mange que des crêpes et du riz au chocolat). Je me demande tout de même si maintenant les enfants apprécient ces aventures de la même manière. Je l'espère.
Peter Pan
Je pense pouvoir dire assez facilement que c'est la bande dessinée que je peux lire sans me lasser... Loisel a fait le pari un peu fou de retracer un pan de l'enfance de Peter... Nous avons encore tous en mémoire la superbe adaptation par Disney du roman de Matthew Barrie. A partir des questions qui forment l'essence même du syndrome de Peter Pan, Loisel a cherché à raconter en 6 tomes seulement une histoire parmi tant d'autres possibles, de ce qu'aurait pu être l'enfance de Peter Pan. - Pourquoi Peter Pan ne souhaite pas grandir ? - Pourquoi le Captaine Crochet porte-t-il un crochet ? - Comment Peter est-il arrivé sur l'île imaginaire ? - Pourquoi Peter s'appelle "Peter Pan" ? - D'où viennent les enfants perdus ? - Pourquoi le Capitaine Crochet reste amarré près de l'île ? ... C'est une BD toute en couleur, sombre au début pour devenir très colorée par la suite... Tout est pensé avec tellement de justesse... On rit beaucoup, on pleure parfois... Tantôt très dure, tantôt très tendre... Cette bande dessinée est magique... Je la conseille à tout le monde !