Dessin : 20 étoiles et encore davantage si cela était possible ...
Scénario : bof ... 3/5
Voila un BD dont on s'abstiendra du scénario pour goutter, savourer, se délecter, humer, s'abattre de bonheur, devant une telle qualité graphique qui je crois n'a jamais été pareillement atteinte dans le petit univers du 9ème art.
Le grand oeuvre graphique, telle une pierre philosophale, c'est ici qu'elle se trouve.
René Follet s'est surpassé comme jamais. Graphiquement, on frôle les cimes.
Quand d'aucuns s'essayent avec plus ou moins de bonheur (souvent moins) à une couverture à la peinture à l'huile .... ici, c'est toute la BD qui est peinte avec extrême talent, à la peinture à l'huile ; chaque case est un tableau en soi.
Alors pour le conseil, ne passez pas devant se monument graphique.
Pourquoi les plus grands scénaristes se contentent-t-ils de dessinateurs commerciaux souvent juste passables en comparaison des talents de ce peintre hors pair qu'est René Follet ?
Et pourquoi un tel talent se voit réduit à devoir scénariser un album d'André-Paul Duchâteau ....
Que le monde est bête, ou mal fait .... ou les lecteurs aveugles ?
J'ai commencé cette série sans rien en attendre, n'étant pas un grand fan du médiéval fantastique "asiatique". La première lecture fut laborieuse du fait du fantastique trop présent à mon goût.
Je suis tombé par hasard sur la série complète à un prix défiant toute concurrence, et en ai fait l'acquisition, au cas où j'aurais loupé quelques chose.
Et bien oui ! j'avais loupé une grande bd avec des personnages hauts en couleurs.
Les 4 premiers diptyques, sur des thèmes à chaque fois différents sont prenants. Ils développent une solide histoire, et laissent les personnages évoluer au fil des tomes. Car oui les personnes évoluent, autant que notre vision des choses en en apprenant plus sur eux.
Le dernier diptyque clôt magistralement la série. Tout nous est conté. D'où ils viennent, ce qu'il sont, et pourquoi. Je ne me posais pas particulièrement de questions à leur sujet et malgré tout les réponses sont là. Le scénariste ne s'est pas fichu de nous. Il nous a pondu une fin aux petits oignons.
Bref une série magistrale, 5 grosses histoires réparties sur 10 tomes, qui forment un ensemble du tonnerre !
18/20
(Après lecture des 24 premiers tomes)
Cette série est vraiment une réussite. Pourtant je n’étais pas un public acquis d’avance : a priori , je ne suis pas spécialement attiré par les histoires de zombies et j’avoue que l’engouement général me faisait craindre que la série soit surévaluée. J’ai donc été très agréablement surpris : j’ai dévoré les 24 premiers tomes en quelques jours…
Comme cela a déjà été dit, si Walking Dead fonctionne si bien, c’est parce que les scènes de baston avec les zombies ne remplissent pas toutes les pages, et qu’on s’attache davantage au comportement d’humains lambda en situation extrême, et leurs relations entre eux. Cela, Kirkman le maîtrise parfaitement. Malgré une série qui est maintenant relativement longue, il arrive à maintenir une multitude de personnages qui possèdent crédibilité et cohérence, même pour ceux qui ont évolué de façon importante au long du récit. De plus, il n’hésite jamais à faire avancer le scénario : en tuant des personnages, bien sûr, mais aussi en causant des changements de situation assez définitive. Ainsi, depuis le début de la série, on est passé d’un temps d’errance et de débrouille au jour le jour à un abri provisoire relativement protégé (la prison) puis à l’établissement d’une véritable vie en communauté (Alexandria). C’est toujours agréable de voir un auteur qui ne se contente pas de laisser toujours ses personnages dans la même situation, simplement parce que le début de la série a trouvé son public avec un certain schéma narratif.
J’ai parfois un peu tiqué sur l’idéologie sous-jacente de la série, qui me semble globalement assez conservatrice, mais les personnages sont suffisamment bien écrits pour que j’aie pu passer outre.
La période avec les Sauveurs (tomes 20 et quelques) m’a paru tirer un peu en longueur sur la baston, mais cela reste bien fait.
Dès le début de la série, Kirkman a été parfaitement clair : cette série ne va nulle part en particulier, elle n’a pas de fin prévue, il n’y a pas de « clé de compréhension » cachée à tout cela. Mais ça ne pose aucun problème ! Tant que chaque tome continue à nous passionner...
Ma note personnelle serait quatre étoiles, mais il est évident que Walking Dead servira désormais de point de comparaison pour toute histoire de zombie, que ce soit en BD ou pas. De mon point de vue, c’est précisément la définition d’une série culte.
Topissime, on explore le corps grâce à 2 bactéries qui se baladent grâce à un sous-marin "cadeau céréales".
C'est drôle et léger, chouettes situations et un bon scenario qui dose ce qu'il faut de suspense! Attention, il ne s'agit pas d'un cours d'anatomie mais bien d'un bon moment de détente.
Magnifique ! Il faudrait être semi-aveugle ou semi-inculte pour ne pas le percevoir. Il est vrai que la beauté ne peut être perçue que par un minimum de personnes ayant la sensibilité nécessaire. La Terre a néanmoins besoin de tout pour faire un monde. J'accepte la diversité.
Emmanuel Lepage réitère l'exploit du Voyage aux îles de la Désolation ou de Un printemps à Tchernobyl mais il arrive à faire mieux pour nous faire ressentir l'étrange pureté du 6ème continent. Il nous émerveille par cette aventure humaine hors du commun.
Des BD sur les découvreurs de l'Antarctique, il y en a plein mais pas une sur le devenir actuel de ce monde de l'extrême. Le sujet est bien évidemment passionnant. On ne lâche pas une case tant c'est intéressant à tous les points de vue. Et puis, nous avons ici une véritable expédition humaine avec ses innombrables dangers mortels.
Je viens de lire l'une des meilleures BD documentaires de ces dernières années. Alors, j'ai juste envie de remercier les frères Lepage pour ce bon moment de lecture.
Deuxième bd de Winshluss que je lis et deuxième claque que je me prends !
Après un Smart monkey évolutionniste, voici qu’il s’attaque au créationnisme en la personne de Dieu. Sans être un spécialiste es bible, les grands passages de l’ancien/nouveau testament sont pastichés. Car c’est bien d’une caricature et de second (voire troisième) degré dont il est question. La version revue et corrigée de la bible selon Winshluss met les zygomatiques à contribution. C’est quand même bien barré avec des rencontres hautement improbables (Dieu et Superman en est un exemple). Vous l’aurez compris, c’est irrévérencieux et les puristes s’en retrouveront choqués. Mais il n’y a pas de volonté gratuite de nuire à mon sens. Peut-on rire de tout ? Manifestement, l’auteur ne se pose pas la question.
Une bonne bd pour peu qu’on ne se prenne pas trop au sérieux et qu’on soit open-minded.
J'ai longtemps boudé Okko, pensant que c'était juste une énième série de fantasy grand public sans grand intérêt. La lecture des dix volumes m'a évidemment permis de réviser ce jugement aussi hâtif qu'injuste.
Okko, c'est d'abord un univers japonisant envoûtant au background particulièrement développé. Hub s'est inspiré du Japon médiéval ravagé par les conflits entre seigneurs de la guerre. Il a imaginé un empire nippon alternatif englobant la magie, le folklore et les mythes japonais. L'ensemble, foisonnant et dense, n'est pas sans rappeler le très bon roman de Thomas Day La Voie du Sabre récemment adapté en BD.
L'univers graphique est lui-aussi de très, très grande qualité. Les dessins sont juste magnifiques et Hub semble aussi à l'aise avec les extérieurs qu'avec les intérieurs. Tout y est extrêmement soigné et détaillé : costumes, décors ou design des personnages. Les environnements sont variés et habilement liés à chacun des quatre éléments. Rien à redire non plus sur la jolie colorisation. Bref que du tout bon !
Les personnages principaux, Okko en tête, semblent au début vraiment très classiques. Mais plus la saga progresse, plus ils gagnent en profondeur. Hub dévoile par petites touches leur passé, ce qui les rend plus singuliers et plus intéressants.
La série fonctionne en diptyque ayant chacun son intrigue plus ou moins autonome. Chaque diptyque est passionnant car l'auteur soigne vraiment son scénario. Le passé d'Okko est simplement effleuré dans les premiers tomes. Mais plus la saga avance, plus ce passé se précise et interfère avec la trame principale et l'on se rend compte que tout est évidemment lié. Hub prend son temps, distille les révélations avec parcimonie jusqu’au diptyque final où tout est dévoilé.
Bref une fin à la hauteur de la série.
J'ai adoré Okko qui est définitivement une de mes séries préférées.
Culte !
Quelle joie !!
J'ai lu cet ouvrage dès sa sortie. Il me faut toujours un peu de recul pour ne pas en dire du bien ou du mal de façon précipitée.
Alors déjà ce bouquin est un vrai pavé, le genre bottin que certains utiliseraient sous la lumière d'une lampe en pleine face. Pour ne pas laisser trop de traces.
J'ai au départ été un peu dubitatif sur le choix de cette colorisation. Mais elle permet de se concentrer sur les aspects essentiels de l'histoire.
Le mythe de Faust, on en parle beaucoup pour cette histoire. De mon point de vue, ce n'est pas autour de ce mythe que s'articule l'histoire. Ce n'est qu'un mécanisme pour parler d'un sujet beaucoup plus complexe.
Le processus de création.
La réalisation d'une œuvre... C'est vrai que le sujet est complexe pour beaucoup d'artistes, pour comprendre le cheminement de l'idée à sa concrétisation il s'en passe des choses. Comment créer une œuvre qui puisse être un prolongement de soi, de son être alors que nous ne cessons jamais d'être influencés par ce qui nous entoure. Comment être authentique, dénué de subjectivité pour mettre l'art à nu. Cela semble impossible...
Le détachement est une chose difficile d'autant plus si on côtoie d'autres artistes, on baigne dans un milieux d'influences où chaque "vision des choses" peut déteindre sur vous.
C'est là où je trouve que c'est une prouesse narrative absolument magistrale.
Ce dégoût de lui même, rejeter et renier son art, c'est à mon sens un passage obligé pour se détacher, pour pouvoir créer au sens noble du terme. Détruire les bases pour repartir, partir de rien, du néant. Parfois David pense même qu'il faudrait détruire toutes les bases, pas seulement les siennes.
Tout au long de ce roman graphique, David ne cesse de marcher sur ce fil, tantôt il envie, tantôt il renie, il aime puis il déteste. L'auteur nous démontre avec brio le tiraillement existentiel que peut être la volonté de créer à tout prix. C'est en soi, un véritable rite initiatique.
Je me demande d'ailleurs si cette œuvre n'est pas en quelque sorte autobiographique. Il s'en est écoulé du temps depuis ses dernières publications. Est ce que "le sculpteur" n'aurait pas été accouché dans la douleur ?
Jusqu’à cette libération, une fin exceptionnelle !
Une BD culte.
Un récit autobiographique d'une sensibilité et d'une justesse rares.
On est très rapidement en empathie avec le protagoniste principal.
A la fin du récit on se sent comme réchauffé par un bon gros manteau en plein hiver (d'ou le titre très bien choisi) et comme envahie par une nostalgie qui n'est pourtant pas la nôtre.
Indiscutablement une BD à lire et relire.
Chef d'oeuvre !
Qu'est-ce que j'ai pu être critique envers Zep surtout quand il a commencé sa manoeuvre d'émancipation de ces oeuvres d'adolescent attardé. Bon, on n'est pas là pour faire le procès de Titeuf. Je n'avais pas du tout aimé "Une Histoire d’hommes" et c'est presque un euphémisme que de le dire.
Pourtant, dans Happy Sex, j'avais perçu quelque chose qui pouvait devenir intéressant. Mais là, je tombe de haut. C'est bien le même auteur ? Il est vrai que le dessinateur a fait des merveilles. Reconnaissons les mérites à chacun !
J'ai non seulement aimé mais adoré littéralement. Déjà le thème bien qu'exploité régulièrement dans la bd m'a beaucoup séduit. En effet, je suis un peu de ceux qui pensent que l'idéal de l'être humain se trouverait avec les hommes et les femmes. Autant être les deux à la fois pour la recherche du plaisir maximum.
Une idée intéressante et riche qui a été habilement exploitée. Bref, une belle découverte mais à ne pas mettre entre toutes les mains. Puritains, s'abstenir !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Terreur
Dessin : 20 étoiles et encore davantage si cela était possible ... Scénario : bof ... 3/5 Voila un BD dont on s'abstiendra du scénario pour goutter, savourer, se délecter, humer, s'abattre de bonheur, devant une telle qualité graphique qui je crois n'a jamais été pareillement atteinte dans le petit univers du 9ème art. Le grand oeuvre graphique, telle une pierre philosophale, c'est ici qu'elle se trouve. René Follet s'est surpassé comme jamais. Graphiquement, on frôle les cimes. Quand d'aucuns s'essayent avec plus ou moins de bonheur (souvent moins) à une couverture à la peinture à l'huile .... ici, c'est toute la BD qui est peinte avec extrême talent, à la peinture à l'huile ; chaque case est un tableau en soi. Alors pour le conseil, ne passez pas devant se monument graphique. Pourquoi les plus grands scénaristes se contentent-t-ils de dessinateurs commerciaux souvent juste passables en comparaison des talents de ce peintre hors pair qu'est René Follet ? Et pourquoi un tel talent se voit réduit à devoir scénariser un album d'André-Paul Duchâteau .... Que le monde est bête, ou mal fait .... ou les lecteurs aveugles ?
Okko
J'ai commencé cette série sans rien en attendre, n'étant pas un grand fan du médiéval fantastique "asiatique". La première lecture fut laborieuse du fait du fantastique trop présent à mon goût. Je suis tombé par hasard sur la série complète à un prix défiant toute concurrence, et en ai fait l'acquisition, au cas où j'aurais loupé quelques chose. Et bien oui ! j'avais loupé une grande bd avec des personnages hauts en couleurs. Les 4 premiers diptyques, sur des thèmes à chaque fois différents sont prenants. Ils développent une solide histoire, et laissent les personnages évoluer au fil des tomes. Car oui les personnes évoluent, autant que notre vision des choses en en apprenant plus sur eux. Le dernier diptyque clôt magistralement la série. Tout nous est conté. D'où ils viennent, ce qu'il sont, et pourquoi. Je ne me posais pas particulièrement de questions à leur sujet et malgré tout les réponses sont là. Le scénariste ne s'est pas fichu de nous. Il nous a pondu une fin aux petits oignons. Bref une série magistrale, 5 grosses histoires réparties sur 10 tomes, qui forment un ensemble du tonnerre ! 18/20
Walking Dead
(Après lecture des 24 premiers tomes) Cette série est vraiment une réussite. Pourtant je n’étais pas un public acquis d’avance : a priori , je ne suis pas spécialement attiré par les histoires de zombies et j’avoue que l’engouement général me faisait craindre que la série soit surévaluée. J’ai donc été très agréablement surpris : j’ai dévoré les 24 premiers tomes en quelques jours… Comme cela a déjà été dit, si Walking Dead fonctionne si bien, c’est parce que les scènes de baston avec les zombies ne remplissent pas toutes les pages, et qu’on s’attache davantage au comportement d’humains lambda en situation extrême, et leurs relations entre eux. Cela, Kirkman le maîtrise parfaitement. Malgré une série qui est maintenant relativement longue, il arrive à maintenir une multitude de personnages qui possèdent crédibilité et cohérence, même pour ceux qui ont évolué de façon importante au long du récit. De plus, il n’hésite jamais à faire avancer le scénario : en tuant des personnages, bien sûr, mais aussi en causant des changements de situation assez définitive. Ainsi, depuis le début de la série, on est passé d’un temps d’errance et de débrouille au jour le jour à un abri provisoire relativement protégé (la prison) puis à l’établissement d’une véritable vie en communauté (Alexandria). C’est toujours agréable de voir un auteur qui ne se contente pas de laisser toujours ses personnages dans la même situation, simplement parce que le début de la série a trouvé son public avec un certain schéma narratif. J’ai parfois un peu tiqué sur l’idéologie sous-jacente de la série, qui me semble globalement assez conservatrice, mais les personnages sont suffisamment bien écrits pour que j’aie pu passer outre. La période avec les Sauveurs (tomes 20 et quelques) m’a paru tirer un peu en longueur sur la baston, mais cela reste bien fait. Dès le début de la série, Kirkman a été parfaitement clair : cette série ne va nulle part en particulier, elle n’a pas de fin prévue, il n’y a pas de « clé de compréhension » cachée à tout cela. Mais ça ne pose aucun problème ! Tant que chaque tome continue à nous passionner... Ma note personnelle serait quatre étoiles, mais il est évident que Walking Dead servira désormais de point de comparaison pour toute histoire de zombie, que ce soit en BD ou pas. De mon point de vue, c’est précisément la définition d’une série culte.
Panique organique
Topissime, on explore le corps grâce à 2 bactéries qui se baladent grâce à un sous-marin "cadeau céréales". C'est drôle et léger, chouettes situations et un bon scenario qui dose ce qu'il faut de suspense! Attention, il ne s'agit pas d'un cours d'anatomie mais bien d'un bon moment de détente.
La Lune est blanche
Magnifique ! Il faudrait être semi-aveugle ou semi-inculte pour ne pas le percevoir. Il est vrai que la beauté ne peut être perçue que par un minimum de personnes ayant la sensibilité nécessaire. La Terre a néanmoins besoin de tout pour faire un monde. J'accepte la diversité. Emmanuel Lepage réitère l'exploit du Voyage aux îles de la Désolation ou de Un printemps à Tchernobyl mais il arrive à faire mieux pour nous faire ressentir l'étrange pureté du 6ème continent. Il nous émerveille par cette aventure humaine hors du commun. Des BD sur les découvreurs de l'Antarctique, il y en a plein mais pas une sur le devenir actuel de ce monde de l'extrême. Le sujet est bien évidemment passionnant. On ne lâche pas une case tant c'est intéressant à tous les points de vue. Et puis, nous avons ici une véritable expédition humaine avec ses innombrables dangers mortels. Je viens de lire l'une des meilleures BD documentaires de ces dernières années. Alors, j'ai juste envie de remercier les frères Lepage pour ce bon moment de lecture.
In God We Trust
Deuxième bd de Winshluss que je lis et deuxième claque que je me prends ! Après un Smart monkey évolutionniste, voici qu’il s’attaque au créationnisme en la personne de Dieu. Sans être un spécialiste es bible, les grands passages de l’ancien/nouveau testament sont pastichés. Car c’est bien d’une caricature et de second (voire troisième) degré dont il est question. La version revue et corrigée de la bible selon Winshluss met les zygomatiques à contribution. C’est quand même bien barré avec des rencontres hautement improbables (Dieu et Superman en est un exemple). Vous l’aurez compris, c’est irrévérencieux et les puristes s’en retrouveront choqués. Mais il n’y a pas de volonté gratuite de nuire à mon sens. Peut-on rire de tout ? Manifestement, l’auteur ne se pose pas la question. Une bonne bd pour peu qu’on ne se prenne pas trop au sérieux et qu’on soit open-minded.
Okko
J'ai longtemps boudé Okko, pensant que c'était juste une énième série de fantasy grand public sans grand intérêt. La lecture des dix volumes m'a évidemment permis de réviser ce jugement aussi hâtif qu'injuste. Okko, c'est d'abord un univers japonisant envoûtant au background particulièrement développé. Hub s'est inspiré du Japon médiéval ravagé par les conflits entre seigneurs de la guerre. Il a imaginé un empire nippon alternatif englobant la magie, le folklore et les mythes japonais. L'ensemble, foisonnant et dense, n'est pas sans rappeler le très bon roman de Thomas Day La Voie du Sabre récemment adapté en BD. L'univers graphique est lui-aussi de très, très grande qualité. Les dessins sont juste magnifiques et Hub semble aussi à l'aise avec les extérieurs qu'avec les intérieurs. Tout y est extrêmement soigné et détaillé : costumes, décors ou design des personnages. Les environnements sont variés et habilement liés à chacun des quatre éléments. Rien à redire non plus sur la jolie colorisation. Bref que du tout bon ! Les personnages principaux, Okko en tête, semblent au début vraiment très classiques. Mais plus la saga progresse, plus ils gagnent en profondeur. Hub dévoile par petites touches leur passé, ce qui les rend plus singuliers et plus intéressants. La série fonctionne en diptyque ayant chacun son intrigue plus ou moins autonome. Chaque diptyque est passionnant car l'auteur soigne vraiment son scénario. Le passé d'Okko est simplement effleuré dans les premiers tomes. Mais plus la saga avance, plus ce passé se précise et interfère avec la trame principale et l'on se rend compte que tout est évidemment lié. Hub prend son temps, distille les révélations avec parcimonie jusqu’au diptyque final où tout est dévoilé. Bref une fin à la hauteur de la série. J'ai adoré Okko qui est définitivement une de mes séries préférées. Culte !
Le Sculpteur
Quelle joie !! J'ai lu cet ouvrage dès sa sortie. Il me faut toujours un peu de recul pour ne pas en dire du bien ou du mal de façon précipitée. Alors déjà ce bouquin est un vrai pavé, le genre bottin que certains utiliseraient sous la lumière d'une lampe en pleine face. Pour ne pas laisser trop de traces. J'ai au départ été un peu dubitatif sur le choix de cette colorisation. Mais elle permet de se concentrer sur les aspects essentiels de l'histoire. Le mythe de Faust, on en parle beaucoup pour cette histoire. De mon point de vue, ce n'est pas autour de ce mythe que s'articule l'histoire. Ce n'est qu'un mécanisme pour parler d'un sujet beaucoup plus complexe. Le processus de création. La réalisation d'une œuvre... C'est vrai que le sujet est complexe pour beaucoup d'artistes, pour comprendre le cheminement de l'idée à sa concrétisation il s'en passe des choses. Comment créer une œuvre qui puisse être un prolongement de soi, de son être alors que nous ne cessons jamais d'être influencés par ce qui nous entoure. Comment être authentique, dénué de subjectivité pour mettre l'art à nu. Cela semble impossible... Le détachement est une chose difficile d'autant plus si on côtoie d'autres artistes, on baigne dans un milieux d'influences où chaque "vision des choses" peut déteindre sur vous. C'est là où je trouve que c'est une prouesse narrative absolument magistrale. Ce dégoût de lui même, rejeter et renier son art, c'est à mon sens un passage obligé pour se détacher, pour pouvoir créer au sens noble du terme. Détruire les bases pour repartir, partir de rien, du néant. Parfois David pense même qu'il faudrait détruire toutes les bases, pas seulement les siennes. Tout au long de ce roman graphique, David ne cesse de marcher sur ce fil, tantôt il envie, tantôt il renie, il aime puis il déteste. L'auteur nous démontre avec brio le tiraillement existentiel que peut être la volonté de créer à tout prix. C'est en soi, un véritable rite initiatique. Je me demande d'ailleurs si cette œuvre n'est pas en quelque sorte autobiographique. Il s'en est écoulé du temps depuis ses dernières publications. Est ce que "le sculpteur" n'aurait pas été accouché dans la douleur ? Jusqu’à cette libération, une fin exceptionnelle !
Blankets - Manteau de neige
Une BD culte. Un récit autobiographique d'une sensibilité et d'une justesse rares. On est très rapidement en empathie avec le protagoniste principal. A la fin du récit on se sent comme réchauffé par un bon gros manteau en plein hiver (d'ou le titre très bien choisi) et comme envahie par une nostalgie qui n'est pourtant pas la nôtre. Indiscutablement une BD à lire et relire. Chef d'oeuvre !
Esmera
Qu'est-ce que j'ai pu être critique envers Zep surtout quand il a commencé sa manoeuvre d'émancipation de ces oeuvres d'adolescent attardé. Bon, on n'est pas là pour faire le procès de Titeuf. Je n'avais pas du tout aimé "Une Histoire d’hommes" et c'est presque un euphémisme que de le dire. Pourtant, dans Happy Sex, j'avais perçu quelque chose qui pouvait devenir intéressant. Mais là, je tombe de haut. C'est bien le même auteur ? Il est vrai que le dessinateur a fait des merveilles. Reconnaissons les mérites à chacun ! J'ai non seulement aimé mais adoré littéralement. Déjà le thème bien qu'exploité régulièrement dans la bd m'a beaucoup séduit. En effet, je suis un peu de ceux qui pensent que l'idéal de l'être humain se trouverait avec les hommes et les femmes. Autant être les deux à la fois pour la recherche du plaisir maximum. Une idée intéressante et riche qui a été habilement exploitée. Bref, une belle découverte mais à ne pas mettre entre toutes les mains. Puritains, s'abstenir !