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Couverture de la série La Forêt du temps
La Forêt du temps

Le Fantasy n'est pas le genre que je lis le plus par contre je suis très intéressé par tout ce qui touche les séries Jeunesse. " La Forêt du temps" est à l'intersection des deux domaines et cible un public assez jeune vers 8/12 ans. IL n'y a donc pas de demoiselle à grosse poitrine et les dialogues font plus intervenir Platon et Aristote que le verlan ou le langage zonnard. Pas de panique, les références aux deux grands philosophes grecs sont succintes et n'alourdissent pas des dialogues vifs et très accessibles aux plus jeunes. C'est avec courage que Tristan Roulot propose une série centrée sur un concept difficile " Le Temps" qui laisserait beaucoup d'élèves de term assez secs devant leurs copies de bac. En effet si la pensée du temps est sensible, elle est beaucoup moins compréhensible. Ce premier tome pose simplement cet antagonisme entre un monde figé, hors temps, et un monde vivant mais périssable avec le temps. Le scénario pour ne pas être trop abscon revient à des standards bien maîtrisés par les enfants: une quête, des monstres, des pouvoirs magiques... Les héros se meuvent dans un univers à connotation moyenâgeuse comme beaucoup de séries Fantasy où l'épée cotoie le rayon laser. Le graphisme est très soigné avec des visages aux grands yeux qui parleront bien au public visé. Je trouve les scènes manquant de mouvement mais là encore on se retrouve dans des gestuelles assez manga qui plairont aux lecteurs de 10 ans. J'aime beaucoup la mise en couleur qui porte très bien les ambiances des différentes séquences: village, forêt ou combats. Un premier tome intéressant sur beaucoup de points et j'attends la suite pour savoir dans quelle direction les auteurs vont nous conduire. 3.5

01/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Pas de pitié pour le privé
Pas de pitié pour le privé

Cette histoire fut prépubliée dans l'Echo des Savanes en 1984, je m'en souviens très bien, j'avais adoré, et je suis content de l'avoir relue. Alors j'avertis de suite : ce n'est certes guère original, car on retrouve des ingrédients classiques du polar chandlerien, avec une belle bande de salauds, des mafieux trop sûrs d'eux, des gueules patibulaires, des flics corrompus, de belles pépées, et un anti-héros... mais c'est formidablement goupillé, et pour moi malgré mon côté rompu à ce genre de récits (surtout au cinéma des films noirs et aux romans noirs), je n'ai pas fait de rejet en me disant que c'était trop déja vu. J'aime toujours autant ce genre d'intrigue. J'ai en effet constaté que le récit avait énormément de points communs avec la Moisson rouge, un des meilleurs romans de Dashiell Hammett qui racontait la mise à sac d'une ville. Les auteurs traitent tout ceci avec un brio maîtrisé, on voit qu'ils connaissent leurs classiques, multipliant les rebondissements et l'action dans un récit bien rythmé ; peut-être manque-t-il un peu plus de profondeur chez les personnages, mais ça ne m'a pas ouvertement dérangé. Le dessin de Rotundo est déja d'une excellence impeccable alors qu'il est pratiquement à ses débuts, ce récit venant un an après Le Pêcheur de Brooklyn (vu dans Circus) où l'on voyait de légères imperfections graphiques, le récit étant en couleurs. Alors qu'ici, rien, pas de mollesse, pas d'imperfections, tout est léché, policé, soigné, sans doute le noir & blanc permet-il de mieux maîtriser le trait je sais pas, en tout cas, c'est un noir & blanc d'une pureté et d'une finesse impressionnante, l'encrage aussi est maîtrisé, ni trop épais, ni fébrile, les cadrages étudiés, les plans cinématographiques, tout ceci donne une ambiance parfaite, digne des romans noirs de Chandler et Hammett. Une vraie pépite.

01/12/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Le Labeur du Diable
Le Labeur du Diable

Un polar a ne pas mettre dans toutes les mains. Une lecture diabolique. Fathi Beddiar pensait au septième art en travaillant sur son scénario et finalement il se retournera sur la bande dessinée. Historien du cinéma, il a fait ses games dans la revue Mad Movies. Il est, en outre, un expert reconnu du milieu des forces de l'ordre et du crime organisé. Une jolie carte de visite. L'histoire de Webster Fehler. Un récit qui commence par une journée normale, petite veuve poignée sous la douche après avoir regardé des vidéos pornographiques avant sa journée de travail où il n'est pas reconnu à sa juste valeur. Il est le larbin de ses supérieurs. Le jour de ses 40 ans, il va changer radicalement. D'une personne méprisée, insignifiante aux yeux de tout le monde, il va se métamorphoser en un homme sans scrupules, abject et sûr de lui. Toute la différence entre exister et vivre et là, il va se sentir vivant. Un basculement qui va se produire suite à une voix qui lui "parle". Le diable ou des hallucinations verbales ?  Toujours est-il que Webster va devenir un homme de la pire espèce en obéissant à cette voix. Il va commettre des crimes d'une cruauté insoutenable. Des atrocités aussi bien physiques, que psychologiques, mais rien n'est gratuit, c'est la déchéance du personnage qui amène à ces actes barbares. Une narration captivante qui fait visiter un Los Angeles sombre, malfamé et côtoyer la fange de la cité des anges ou plutôt des démons. Une plongée dans la noirceur de l’âme humaine. Pour la partie visuelle, Babbyan pour les planches 1 à 79 et Geannes Holland pour les planches 80 à 100. Un dessin très comics, il est détaillé, expressif et noir à souhait. Une continuité graphique respectée. L'ambiance malsaine qui se dégage de cette bd doit beaucoup au talent des dessinateurs. Un making of en fin d'album et les éléments-clés ayant inspiré le développement de cet ouvrage. Excellent premier tome qui demande confirmation. Pour public averti.

01/12/2022 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
Couverture de la série Planètes
Planètes

Autant vous prévenir tout de suite : le titre « planètes » est assez trompeur… Alors oui, ce récit se passe la majeure du temps dans l’espace mais le « s » du titre pourrait nous faire croire que cette histoire nous fera voyager de planète en planète à la manière de « La Guerre des étoiles » ou encore de « Sillage »… Et bien non ! Mais ce n’est pas pour autant que ce manga est inintéressant, bien au contraire ! En effet, « Planètes » m’a littéralement et pratiquement scotché à sa lecture dès le début. L’auteur, Makoto Yukimura, nous propose un récit assez réaliste dans un futur proche se déroulant environ 20 à 30 ans de nos jours. Ici, pas de combats spatiaux mais des questionnements sur l’adaptation de l’homme dans un environnement hostile, sur l’intérêt d’explorer et d’exploiter des planètes, sur le devenir des humains et de la Terre… Quand on sait que cette série est parue début des années 2000, il y a de quoi être admiratif par le réalisme et l’avant-garde des thèmes proposés. Les principaux protagonistes ? Personnellement, je les ai trouvés intéressants. Makoto Yukimura a mis en scène des jeunes personnages en l’entame de « Planètes » qui évolueront vers l’âge adulte au fil de leurs péripéties, on a donc des protagonistes qui sont à la base immatures et parfois têtes à claque qui vont devenir de plus en plus responsables, je trouve cela réjouissant et intelligent de la part de l’auteur de nous avoir proposé cette trame, sans compter qu’ils sont des « laboureurs de l’espace », là encore, on est bien loin des héros bodybuildés et sans peur. Je me surpris maintes fois à me demander ce qu’allaient devenir ces personnages, ce qui est un bon point sur l’attachement que j’ai eu pour cette histoire. Quant au graphisme, je l’ai vachement apprécié car je ne retrouve pas les « tics » que l’on retrouve dans la plupart des mangas (gros nez, expressions exagérées, etc…). Le trait de Makoto Yukimura m’est apparu fin et détaillé (mais pas trop). Moi qui suis abreuvé de bandes dessinées européennes, j’ai pris énormément de plaisirs à contempler les planches de cet auteur d’autant plus que la narration m’a semblé fluide et assez dynamique… Bref, du (très) bon boulot ! Au final, j’ai vraiment aimé « Planètes ». C’est un récit qui détonne un peu par rapport à la production habituelle où des auteurs nous proposent souvent des histoires d’exploration, de combats spatiaux, etc… Ici, l’humain, sa relation avec la Terre et l’environnement sidéral sont au cœur de cette histoire, cela peut paraître ennuyeux à mettre en images mais l’auteur a su me passionner à son récit grâce à sa vivacité de son trait, à son intelligence de metteur en scène, au réalisme des situations vécues par ses protagonistes et sa faculté à nous rendre ses personnages attachants. Intéressant !

01/12/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ranking of Kings
Ranking of Kings

Vraiment une bonne surprise que ce manga jeunesse qui sort des sentiers battus. Déjà, j'aime bien le graphisme qui fait vieillot. On dirait un manga qui sort tout droit des années 60-70. Je le trouve à la fois très dynamique et très expressif. J'adore le ton de la série, qui est pour moi plus près d'un conte que des univers fantasy qu'on retrouve habituellement dans les mangas. Le personnage principal devient vite attachant et il y a une très bonne galerie de personnages secondaires. Ce que j'aime surtout dans le scénario est qu'il est beaucoup plus original qu'il semblerait à première vue et j'ai souvent été surpris par la tournure des événements. Par exemple, la belle-mère du héros, qui semble être le stéréotype de la méchante belle-mère, se révèle vite être en fait un personnage plus complexe. Le récit est captivant et j'ai bien envie de voir ce qui va arriver par la suite. J'ai dévoré les 4 tomes en une journée et je les conseille à tous, surtout ceux qui sont allergiques aux mangas, parce qu'on ne retrouve pas les clichés du genre en dehors que le héros veut devenir plus fort, mais là encore c'est un héros différent de ceux qu'on retrouve dans les shonens.

01/12/2022 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
Couverture de la série Jesse James
Jesse James

Ce récit chronologique de la vie de Jesse James est à mon avis très réussi. Pas de longueurs, pas de passages trop « documentaires ». C’est fluide, bien écrit, alerte et bien découpé. On suit le parcours du jeune Jesse dont le récit commence à la mort brutale de son père assassiné par les Nordistes. Sa détermination farouche à venger l’injustice de cette mort guidera Jesse James tout au long de sa vie. Contrairement à beaucoup d’autres scénarios, incomplets ou fantaisistes, le personnage n’est pas idéalisé et le court dossier historique en fin d’album nous éclaire sur sa vraie personnalité avec sa part de courage, d’inconscience et le côté sombre de son caractère. Le dessin et la couleur sont assez bluffant et les bagarres ne manquent pas d’énergie. J’ai lu cet album avec plaisir pour l’ambiance qui s’en dégage et pour l’angle choisi pour le scénario : déconstruire le mythe du héros. Violence, noirceur, vengeance, une atmosphère sombre dans laquelle s’enfonce inexorablement notre personnage jusqu’à une fin fatale. Un personnage ambivalent, dans une époque en pleine mutation : bref, un western crépusculaire, comme je les aime.

29/11/2022 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Hoka Hey !
Hoka Hey !

Quelle belle surprise, un western classique comme je les aime, construit sur un scénario qui nous emmène à travers l'immensité des plaines américaines. L'originalité de cette bd sont les héros, une bande composée d'indiens et d'un Irlandais avec chacun un passé douloureux. L'auteur dénonce la misère des émigrants et les conditions de vie dans les réserves indiennes et décrit un pays où la loi du plus fort est la plus respectée. Le format de 224 pages permet à l'auteur entre deux actions de faire un retour en arrière pour cerner les personnages et comprendre leurs choix de vie. Une belle chevauchée à travers les plaines, les forêts et les montagnes, Neyef nous transporte dans des décors magnifiques en dessinant des panoramas avec de superbes couleurs. Une vision idyllique de la nature qui tranche avec la cruauté et le désespoir des hommes qui y vivent. Un scénario plein de rebondissements et de surprises, un régal.

28/11/2022 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Une saison à l'ONU
Une saison à l'ONU

On entend parler régulièrement, voire très régulièrement de l'ONU. Il faut dire qu'avec les crises internationales qui se succèdent, cette assemblée des nations est constamment sur la sellette. Cet album, initialement sortie en 2018, est donc réédité avec une nouvelle et fort jolie couverture, et une mise à jour des informations contenues à l'intérieur. C'est ainsi que nous suivons Karim Lebhour, correspondant de RFI auprès de l'ONU, dans sa découverte de cette énorme machine. Une découverte assez folklorique, d'ailleurs, tant il n'a pu que constater l'inertie, l'absurdité et les contrastes inhérents à la diplomatie internationale. Le bâtiment est le lieu de nombreuses discussions, de productions, essentiellement des rapports, qui ne servent le plus souvent à pas grand-chose, et une organisation où les petits pays sont bien peu de choses face au jeu d'échecs des membres du conseil de sécurité... Il y a de nombreuses anecdotes savoureuses sur ce jeu de dupes, comme l'interview lunaire de Ban Ki-Moon, les "cadeaux" de certains Etats membres conservés dans les jardins... Mais au milieu de l'hypocrisie générale, il y a aussi de l'espoir, des lueurs et de la fraternité entre les observateurs et -parfois- les ambassadeurs. Le dessin d'Aude Massot est en bichromie, et d'une grande clarté, jouant sur l'expressivité des personnages et accompagnant bien le ton mi-désespéré mi-amusé du récit de Lebhour.

28/11/2022 (modifier)
Par Patoun
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Dernier modèle
Le Dernier modèle

Quand la peinture s'échappe des murs d'une galerie d'art... Quel coup de crayon ! Un dessin mariant avec brio agressivité, légèreté, peur et beauté. L'auteur réussit ici à mettre en avant l'étendue de son talent. Je noterai quelques planches grandioses comme celle sur l'analyse de la foulée de Florence aux courbes futuristes. Je dois l'avouer, je fus surpris par la chute brutale de ce récit. Heureusement, cela ne porte pas pour autant préjudice à la lecture. En effet, l'implicite est présent tout au long de l'histoire et se poursuit même une fois le livre refermé. Les 'scénarios secondaires' apportant un réel plus à l'œuvre : la relation que l'auteur entretient avec sa grand-mère ou encore l'ombre qui se cache en chacun (merci Carl Gustav Jung). Je ne vais pas m'éterniser plus. Rien de mieux qu'une lecture pour profiter pleinement de ce petit bijou !

28/11/2022 (modifier)
Couverture de la série Jours de sable
Jours de sable

J’avais déjà lu des choses sur cette période et le phénomène du Dust Bowl, et avais il y a quelques temps écouté sur France culture une émission sur une des photographes envoyées – comme l’a été le personnage principal de cet album, réaliser un reportage , pour donner à l’État, en plein New Deal, des infos et des moyens de légitimer une politique d’aides publiques. Aimée de Jongh, sur un sujet tragique et quelque peu angoissant, a réalisé ici un bien bel album. Son dessin est très agréable – avec des pages très aérées. L’album est épais, mais la lecture est relativement rapide, le rendu est très chouette. D’autant plus que la narration est, elle aussi, très agréable, fluide. Au milieu de paysages disparaissant sous la poussière, des habitants errants, quasi fantômes, dont la vie est ensevelie sous la misère et le sable, notre héros prend peu à peu conscience de l’incongruité de son travail, jusqu’au renoncement final peut-être improbable, cette fin est tout de même dans la continuité du message délivré en cours d’album : rester humain, ne pas complètement désespérer – même si l’amour qui semble émerger un temps est lui aussi éphémère. Très bel album !

28/11/2022 (modifier)