Pour moi, il y a un avant et un après "Punisher".
Avant je trouvais les comics plutôt moyens et après... je trouve toujours les comics moyens et aucun n'égalera jamais le punisher (si jamais vous en trouvez un, faites-moi signe).
Déjà, l'illustration de la couv' ne ment pas sur l'intérieur du bouquin (ce que font souvent les comics). Ensuite un super-héros cynique à mort, violent, bourrin et complètement cinglé est un super-héros qui a tout pour me plaire!
Le tout relevé d'une bonne dose d'humour bien noir, je vois pas ce qu'il vous faut de plus...
Je ne tiens pas compte, dans mon commentaire plutôt élogieux, de l'épisode où Castle va en Irlande et dont la fin est un peu douteuse (résumé : il y a la guerre civile en Irlande pasque les méchants irlandais tuent les gentils anglais).
Je viens de me rendre compte que j'ai fait une blague foireuse en disant "cynique à mort" mais je ne l'ai pas fait exprès...
Chaussez vos crampons, ajustez le protège dents, faites chauffer la boite à gifles et entrez dans le merveilleux monde du rugby! Ces gags caricaturent avec talent ce sport fait de combat collectif, d'amitié et de grosse 3èmes mi-temps (du moins il y a 10 ans). Les joueurs portent les noms des héros de l'Iliade, ce qui retranscrit assez bien le côté rude du rugby. Si un amateur apréciera sûrement plus ces histoires, je ne pense pas qu'un néophyte sera obligatoirement réfractaire à cet humour et ces ambiances. L'auteur montre qu'il connait parfaitement ce sport : Bouzigue est un digne réprésentant de la confrérie des piliers et l'opposition avants/arrières est bien cernée.
Le trait est assez simple, caricatural, les gags sont envoyés rapidement et font mouche quasiment tout le temps même si le côté jeunesse fatigue un peu parfois. Du très bon malgré tout.
Hé hé ! Je lisais ça dans le Journal Sud-Ouest du temps où je vivais à Bordeaux... Voilà une série très sympa sur le sport, ses dérives, son humour très particulier, son atmosphère (joueurs, staff et supporters)... Je me marrais en voyant ce gros rugbyman (Bouzigue je crois), toujours avec la tronche en vrac et une oreille écrabouillée...
Mais toujours avec le regard rempli de tendresse de l'auteur, une sommité dans le sud-ouest.
Le dessin n'est pas merveilleux, mais typique de la caricature de presse...
Voici l'une des BD à Papa les plus populaires. Créée par Jijé, dessinateur prodigieux, et Jean Doisy, alors rédacteur en chef du journal Spirou, la série est passée entre de nombreuses mains, notamment au niveau du scénario. Charlier, pape incontesté de l'exercice à l'époque, lui a donné ses meilleurs idées, en collaboration avec Eddy paape au graphisme.
Créé le 2 octobre 1941, "Valhardi" vivra jusqu'en 1946 deux bonnes centaines de planches sous le pinceau de Jijé. Deux gros albums en seront extraits. A la Libération, les possibilités de voyager se trouvant à nouveau ouvertes, Jijé va souhaiter voir le monde et confiera Valhardi pour une dizaine d'années à Eddy Paape. Il le reprendra de 1956 à 1965, réalisant neuf splendides albums.
Après beaucoup d'insistance, Eddy Paape accepte de reprendre "Valhardi", sans avoir jamais fait de bande dessinée. C'est comme cela qu'il commence dans "Spirou". Mais reprendre un personnage créé par quelqu'un d'autre est très difficile parce qu'il est toujours jugé d'après le dessinateur précédent. Franquin avait très bien réussi. Eddy Paape jugea qu'il avait complètement transformé "Valhardi" et puisque l'éditeur n'arrêtait pas de vanter les mérites de Jijé, il préféra lui rendre son personnage.
On le voit, il s'agissait là d'une série stratégique, très importante pour l'éditeur.
La plupart des albums dessinés par Jijé (et ceux dessinés par Paape) valent vraiment le coup.
Dans la lignée de Persépolis et avec toujours autant d'humour, Marjane Satrapi nous fait partager un petit moment d'intimité avec des femmes iraniennes, toutes différentes. C'est là que l'on se rend compte que ces femmes, bridées, étouffées dans leur vie quotidienne, se lachent lors de ces petites réunions.
Un vrai moment de bonheur !
Ca faisait un bout de temps que je tournais autour de cette bd sans l'ouvrir. Sûrement un a prioris par rapport à l'éditeur.
J'ai bien accroché à ces histoires sur le Klan, même si on ne peut s'empêcher de sourire devant la facilité et le coté léger des enquêtes. Tout est vite réglé, tout est trop simple. Pourtant, c'est carré, certaines scènes d'action sont des chefs d'oeuvre de la mise en scène et du coup, je me suis laissé porter par ces 2 histoires.
C'est peut-être dommage de ne pas avoir fait des aventures en 2 tomes, ça aurait permis d'approfondir un peu plus sans allourdir le récit.
Ceci dit, j'acheterai le T3 sans hésiter.
Eh oui. Il arrive parfois qu'on tombe par hasard sur un album somme toute carrément pas récent, que la couverture soit assez moche (là il faut l'avouer, elle n'est vraiment pas belle...), mais qu'on le lise et qu'on ne le regrette pas.
"Combien de marins" fait évidemment partie de cette catégorie... Avec son humour complètement décalé, tournant des situations banales en histoires qui vous plient en quatre, Thiriet fait encore une fois la preuve de son extraordinaire finesse (si si, même quand il parle de prouts, je vous assure) et de son talent en matière de drôlerie.
Le dessin me rappelle légèrement celui (superbe !) d'Alexis : il comporte en effet à la fois un côté réaliste et un côté caricatural marqué. Mais surtout ne vous laissez pas arrêter par la couverture, vous passeriez à côté d'un très très bon album !
Republié dans la collection "Horizons" (couverture souple, moins de 6 euros), cet album m'a réellement plu.
La couverture tout d'abord, est très réussie... à dire vrai je la trouve superbe. Le dessin ensuite, typique de Will -- voir "Tif et Tondu" mais ici à mon avis plus travaillé -- est également très beau, d'un style apparemment naïf, très rond (et bien sûr tout en couleurs directes)...
Le dessin se marie justement très bien avec l'histoire, à la fois extrêmement gentille et poétique, et grave et dramatique... C'est en effet le grand tour de force de Desberg sur ce scénario d'avoir réussi à traiter d'évènements plus que sombres sur un ton assez léger, en les voyant par un regard d'enfant, tout en utilisant une narration par une personne adulte, certes plus lucide, mais au ton néanmoins poétique.
Le tout donne un album qui bénéficie d'une bonne cohérence globale (même si le récit peut paraître parfois décousu en cours de lecture), d'un dessin que pour ma part j'aime beaucoup, d'une histoire originale, racontée de façon intéressante, et d'un grand charme.
A lire, très certainement !
Voici ce que l'on peut qualifier d'oeuvre maîtresse du grand Jijé. Son goût pour le western va l'inciter à lancer dès 1954 "Jerry Spring" qui sera une des premières grandes Bandes Dessinées européennes axées sur l'Ouest américain.
Une vingtaine d'épisodes vont se succéder jusqu'en 1967. Toujours axé sur des problèmes humains, pratiquant le western psychologique avant que le cinéma américain ne le découvre, se refusant à la violence et glissant de nombreuses touches d'humour dans ses récits, Jijé a fait office de pionnier. Il a balayé le western traditionnel peuplé de mauvais indiens à abattre et de bons cow-boys sympathiques pour chercher à approcher de plus près le fond des choses.
Jijé a fortement inspiré son ami Giraud pour la création de Blueberry ; les deux auteurs, pour s'amuser ou s'entraider, échangeront parfois leurs séries le temps d'une planche ou d'une case...
Je laisse la parole à Blutch : "J’aime bien Jerry Spring. Même si les histoires ne sont pas terribles la plupart du temps et que le dessin est approximatif, il y a une simplicité, une rudesse, une évidence. Un espèce de manque de sophistication qui se rapproche de l’idée que je me fais de l’Ouest, c’est à dire un monde pastoral. Jerry Spring s’approche plus de ça que Blueberry qui est plus tardif et plus influencé par une sous-culture cinématographique plus dense. Jerry Spring est déjà marqué par un certain cinéma hollywoodien des années 50, mais quand Blueberry se développe, le cinéma italien est apparu, et le cinéma alternatif aussi avec des gens comme Sam Peckinpah. Dans Blueberry, on ne prend jamais le temps, alors que dans Jerry Spring, j’ai plus l’impression d’être dans un vrai monde, de rentrer dans un esprit. Charlier privilégiait la péripétie : ce ne sont que des mecs qui courent, qui galopent dans tous les sens. « Une chance sur cent, c’est raisonnable », « Il ne nous reste que trois secondes pour éteindre la mèche », « Il faut déterrer le trésor »... Il n’y a que ça. Jerry Spring, lui, il prend son temps : il y a des cases où il chevauche sans dire un mot, d’autres où il joue juste de la guitare. Ca me séduit plus. Le western, c’est difficilement appréciable en bande dessinée, parce c’est un genre uniquement cinématographique. André Bazin disait « Le western, c’est le cinéma américain par excellence ». C’est un genre qui n’a pas été inventé par le cinéma mais qui a été révélé grâce à lui. La bande dessinée ne fait que lui courir derrière."
Jijé a eu de nombreux scénaristes, mais c'est vraiment lui qui a créé le personnage... A noter qu'un ultime album, anecdotique et sans réel intérêt (mis à part le dessin de Franz), a vu le jour en 1990.
Une oeuvre à (re)découvrir, vite.
De courtes histoires de meurtres, certains originaux, d'autres un peu éventés.
Au final un album surprenant de la part de Bazile, qui change complètement son dessin par rapport aux Avatars, et ce n'est pas pour me déplaire.
Ne vous fiez pas à la couverture qui est plutôt bizarre (très rouge et un peu rebutante), l'intérieur est plaisant.
A connaître.
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Punisher (Ennis/Dillon)
Pour moi, il y a un avant et un après "Punisher". Avant je trouvais les comics plutôt moyens et après... je trouve toujours les comics moyens et aucun n'égalera jamais le punisher (si jamais vous en trouvez un, faites-moi signe). Déjà, l'illustration de la couv' ne ment pas sur l'intérieur du bouquin (ce que font souvent les comics). Ensuite un super-héros cynique à mort, violent, bourrin et complètement cinglé est un super-héros qui a tout pour me plaire! Le tout relevé d'une bonne dose d'humour bien noir, je vois pas ce qu'il vous faut de plus... Je ne tiens pas compte, dans mon commentaire plutôt élogieux, de l'épisode où Castle va en Irlande et dont la fin est un peu douteuse (résumé : il y a la guerre civile en Irlande pasque les méchants irlandais tuent les gentils anglais). Je viens de me rendre compte que j'ai fait une blague foireuse en disant "cynique à mort" mais je ne l'ai pas fait exprès...
Les Rubipèdes
Chaussez vos crampons, ajustez le protège dents, faites chauffer la boite à gifles et entrez dans le merveilleux monde du rugby! Ces gags caricaturent avec talent ce sport fait de combat collectif, d'amitié et de grosse 3èmes mi-temps (du moins il y a 10 ans). Les joueurs portent les noms des héros de l'Iliade, ce qui retranscrit assez bien le côté rude du rugby. Si un amateur apréciera sûrement plus ces histoires, je ne pense pas qu'un néophyte sera obligatoirement réfractaire à cet humour et ces ambiances. L'auteur montre qu'il connait parfaitement ce sport : Bouzigue est un digne réprésentant de la confrérie des piliers et l'opposition avants/arrières est bien cernée. Le trait est assez simple, caricatural, les gags sont envoyés rapidement et font mouche quasiment tout le temps même si le côté jeunesse fatigue un peu parfois. Du très bon malgré tout.
Les Rubipèdes
Hé hé ! Je lisais ça dans le Journal Sud-Ouest du temps où je vivais à Bordeaux... Voilà une série très sympa sur le sport, ses dérives, son humour très particulier, son atmosphère (joueurs, staff et supporters)... Je me marrais en voyant ce gros rugbyman (Bouzigue je crois), toujours avec la tronche en vrac et une oreille écrabouillée... Mais toujours avec le regard rempli de tendresse de l'auteur, une sommité dans le sud-ouest. Le dessin n'est pas merveilleux, mais typique de la caricature de presse...
Jean Valhardi
Voici l'une des BD à Papa les plus populaires. Créée par Jijé, dessinateur prodigieux, et Jean Doisy, alors rédacteur en chef du journal Spirou, la série est passée entre de nombreuses mains, notamment au niveau du scénario. Charlier, pape incontesté de l'exercice à l'époque, lui a donné ses meilleurs idées, en collaboration avec Eddy paape au graphisme. Créé le 2 octobre 1941, "Valhardi" vivra jusqu'en 1946 deux bonnes centaines de planches sous le pinceau de Jijé. Deux gros albums en seront extraits. A la Libération, les possibilités de voyager se trouvant à nouveau ouvertes, Jijé va souhaiter voir le monde et confiera Valhardi pour une dizaine d'années à Eddy Paape. Il le reprendra de 1956 à 1965, réalisant neuf splendides albums. Après beaucoup d'insistance, Eddy Paape accepte de reprendre "Valhardi", sans avoir jamais fait de bande dessinée. C'est comme cela qu'il commence dans "Spirou". Mais reprendre un personnage créé par quelqu'un d'autre est très difficile parce qu'il est toujours jugé d'après le dessinateur précédent. Franquin avait très bien réussi. Eddy Paape jugea qu'il avait complètement transformé "Valhardi" et puisque l'éditeur n'arrêtait pas de vanter les mérites de Jijé, il préféra lui rendre son personnage. On le voit, il s'agissait là d'une série stratégique, très importante pour l'éditeur. La plupart des albums dessinés par Jijé (et ceux dessinés par Paape) valent vraiment le coup.
Broderies
Dans la lignée de Persépolis et avec toujours autant d'humour, Marjane Satrapi nous fait partager un petit moment d'intimité avec des femmes iraniennes, toutes différentes. C'est là que l'on se rend compte que ces femmes, bridées, étouffées dans leur vie quotidienne, se lachent lors de ces petites réunions. Un vrai moment de bonheur !
Amerikkka
Ca faisait un bout de temps que je tournais autour de cette bd sans l'ouvrir. Sûrement un a prioris par rapport à l'éditeur. J'ai bien accroché à ces histoires sur le Klan, même si on ne peut s'empêcher de sourire devant la facilité et le coté léger des enquêtes. Tout est vite réglé, tout est trop simple. Pourtant, c'est carré, certaines scènes d'action sont des chefs d'oeuvre de la mise en scène et du coup, je me suis laissé porter par ces 2 histoires. C'est peut-être dommage de ne pas avoir fait des aventures en 2 tomes, ça aurait permis d'approfondir un peu plus sans allourdir le récit. Ceci dit, j'acheterai le T3 sans hésiter.
Combien de marins ?...
Eh oui. Il arrive parfois qu'on tombe par hasard sur un album somme toute carrément pas récent, que la couverture soit assez moche (là il faut l'avouer, elle n'est vraiment pas belle...), mais qu'on le lise et qu'on ne le regrette pas. "Combien de marins" fait évidemment partie de cette catégorie... Avec son humour complètement décalé, tournant des situations banales en histoires qui vous plient en quatre, Thiriet fait encore une fois la preuve de son extraordinaire finesse (si si, même quand il parle de prouts, je vous assure) et de son talent en matière de drôlerie. Le dessin me rappelle légèrement celui (superbe !) d'Alexis : il comporte en effet à la fois un côté réaliste et un côté caricatural marqué. Mais surtout ne vous laissez pas arrêter par la couverture, vous passeriez à côté d'un très très bon album !
La 27e lettre
Republié dans la collection "Horizons" (couverture souple, moins de 6 euros), cet album m'a réellement plu. La couverture tout d'abord, est très réussie... à dire vrai je la trouve superbe. Le dessin ensuite, typique de Will -- voir "Tif et Tondu" mais ici à mon avis plus travaillé -- est également très beau, d'un style apparemment naïf, très rond (et bien sûr tout en couleurs directes)... Le dessin se marie justement très bien avec l'histoire, à la fois extrêmement gentille et poétique, et grave et dramatique... C'est en effet le grand tour de force de Desberg sur ce scénario d'avoir réussi à traiter d'évènements plus que sombres sur un ton assez léger, en les voyant par un regard d'enfant, tout en utilisant une narration par une personne adulte, certes plus lucide, mais au ton néanmoins poétique. Le tout donne un album qui bénéficie d'une bonne cohérence globale (même si le récit peut paraître parfois décousu en cours de lecture), d'un dessin que pour ma part j'aime beaucoup, d'une histoire originale, racontée de façon intéressante, et d'un grand charme. A lire, très certainement !
Jerry Spring
Voici ce que l'on peut qualifier d'oeuvre maîtresse du grand Jijé. Son goût pour le western va l'inciter à lancer dès 1954 "Jerry Spring" qui sera une des premières grandes Bandes Dessinées européennes axées sur l'Ouest américain. Une vingtaine d'épisodes vont se succéder jusqu'en 1967. Toujours axé sur des problèmes humains, pratiquant le western psychologique avant que le cinéma américain ne le découvre, se refusant à la violence et glissant de nombreuses touches d'humour dans ses récits, Jijé a fait office de pionnier. Il a balayé le western traditionnel peuplé de mauvais indiens à abattre et de bons cow-boys sympathiques pour chercher à approcher de plus près le fond des choses. Jijé a fortement inspiré son ami Giraud pour la création de Blueberry ; les deux auteurs, pour s'amuser ou s'entraider, échangeront parfois leurs séries le temps d'une planche ou d'une case... Je laisse la parole à Blutch : "J’aime bien Jerry Spring. Même si les histoires ne sont pas terribles la plupart du temps et que le dessin est approximatif, il y a une simplicité, une rudesse, une évidence. Un espèce de manque de sophistication qui se rapproche de l’idée que je me fais de l’Ouest, c’est à dire un monde pastoral. Jerry Spring s’approche plus de ça que Blueberry qui est plus tardif et plus influencé par une sous-culture cinématographique plus dense. Jerry Spring est déjà marqué par un certain cinéma hollywoodien des années 50, mais quand Blueberry se développe, le cinéma italien est apparu, et le cinéma alternatif aussi avec des gens comme Sam Peckinpah. Dans Blueberry, on ne prend jamais le temps, alors que dans Jerry Spring, j’ai plus l’impression d’être dans un vrai monde, de rentrer dans un esprit. Charlier privilégiait la péripétie : ce ne sont que des mecs qui courent, qui galopent dans tous les sens. « Une chance sur cent, c’est raisonnable », « Il ne nous reste que trois secondes pour éteindre la mèche », « Il faut déterrer le trésor »... Il n’y a que ça. Jerry Spring, lui, il prend son temps : il y a des cases où il chevauche sans dire un mot, d’autres où il joue juste de la guitare. Ca me séduit plus. Le western, c’est difficilement appréciable en bande dessinée, parce c’est un genre uniquement cinématographique. André Bazin disait « Le western, c’est le cinéma américain par excellence ». C’est un genre qui n’a pas été inventé par le cinéma mais qui a été révélé grâce à lui. La bande dessinée ne fait que lui courir derrière." Jijé a eu de nombreux scénaristes, mais c'est vraiment lui qui a créé le personnage... A noter qu'un ultime album, anecdotique et sans réel intérêt (mis à part le dessin de Franz), a vu le jour en 1990. Une oeuvre à (re)découvrir, vite.
Les Faussaires
De courtes histoires de meurtres, certains originaux, d'autres un peu éventés. Au final un album surprenant de la part de Bazile, qui change complètement son dessin par rapport aux Avatars, et ce n'est pas pour me déplaire. Ne vous fiez pas à la couverture qui est plutôt bizarre (très rouge et un peu rebutante), l'intérieur est plaisant. A connaître.