Les derniers avis (31687 avis)

Par PatrikGC
Note: 4/5
Couverture de la série Lobo Tommy
Lobo Tommy

Comme beaucoup de BD du même type, il faut éviter de tout lire en un seul tenant, sinon c'est l'overdose, comme avec les chamallows. L'humour reste assez gentillet et surtout absurde, mais pas très convenable pour de jeunes enfants, mais un poil en dessous pour des adultes. Les dessins ne sont pas bâclés et sont agréables à l'œil dans le style ''rond''. En clair, c'est tout bon dans le genre. Un truc curieux, il y a un 2 en haut à droite de la couverture, alors qu'il semble qu'il n'y ait qu'un seul volume. Dommage, j'en aurais bien lu d'autres. Il m'arrive de relire de temps à autre cet album sans me lasser, ce qui est un signe positif.

29/08/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série La Duelliste (Tabou)
La Duelliste (Tabou)

J'aime beaucoup tout ce que fait Trif en général, et j'approuve son idée récente de faire ses récits en deux formes, une sage et tout public de 48 pages et une version chez Tabou qui se permet de déshabiller les gens. Même si, très franchement, il faut dire qu'a assez peu de choses qui méritent de classer cette ouvrage chez Tabou. En effet, la BD reste assez sage dans son traitement visuel. Trif a son coup de crayon et n'en démord pas, avec une certaine façon de représenter les femmes dénudées qui se retrouve d'un album à l'autre mais pour le reste il s'ingénie à détailler les vêtements, intérieurs et décors de son récit, ce qui fait plaisir. Il ne brille pas d'excellence mais arrive toujours à faire son travail visuel, avec une colorisation qui rehausse légèrement l'ensemble sans jamais faire tâche. Un dessin maitrisé qui se permet de jouer sur les cadrages et les planches, variant les positions et les tailles des cases sans jamais nuire au confort de lecture. Vraiment, je le redis mais son dessin est efficace à chaque fois ! Maintenant niveau histoire, c'est du classique roman de cape et d'épée avec une femme qui se travestit en homme. Et franchement, ça passe nickel ! Le scénario se déroule sans temps mort, agrémenté de ces passes d'armes à la rapière qui font très cinématographique. Trif nous fait un scénario classique, certes, mais prenant et aux multiples protagonistes qui ont tous de l'intérêt et pour l'histoire et pour le lecteur. L'antagoniste n'est pas un méchant monolithique et se trouve au centre d'une toile d'intrigue qui prend progressivement forme. C'est assez linéaire mais pas cousu de fil blanc et j'avoue ne pas être certain de là où ça nous mène. Bref, un début de série qui part très bien, je suis preneur de la suite dès qu'elle sortira !

28/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Derniers Jours de Robert Johnson
Les Derniers Jours de Robert Johnson

Duchazeau a déjà à plusieurs reprises publié des albums montrant son amour de la musique. En particulier celle de l’Amérique profonde, surtout le blues, avec entre autres Le Rêve de Meteor Slim ou Lomax - Collecteurs de Folk Songs. Il poursuit ici avec cette biographie amoureuse de Robert Johnson. J’avais suivi sur divers forums à l’époque les mésaventures des planches originales (j’imagine l’angoisse de Duchazeau, jusqu’à ce qu’il retrouve les planches qu’on lui avait volé !). Cet épisode a sans doute accentué l’attente autour de cet album. Bénéficiant d’un très beau travail éditorial de la part de Sarbacane, cet album met clairement en avant le talent graphique de Duchazeau. J’aime vraiment beaucoup son Noir et Blanc, qui alterne de façon heureuse partie très précises (certains décors, voitures, etc.) et personnages plus esquissés – plus ou moins. On passe dans une même planche de la quasi épure d’un script à quelque chose de très élaboré. En tout cas ce trait faussement hésitant, comme « lâché » au fil d’une inspiration rageuse ou rêveuse est pour beaucoup dans le plaisir ressenti à la lecture de cette biographie. Une biographie très décousue, dans laquelle les flash-backs sur la jeunesse de Johnson s’invitent au cœur de ses déambulations. Mais le dessin « pris sur le vif » et le caractère décousu de la narration collent parfaitement au personnage de Johnson, qui brûle la vie par tous les bouts, qui est constamment à la recherche de ses origines (son père), de femmes, d’alcool et d’endroits et moments pour chanter et jouer son « blues ». On peut dire que Johnson incarne dans toutes ses acceptation ce blues, et que Duchazeau lui a ici rendu un bien bel hommage. Car Johnson, Noir vivant dans le sud ultra raciste, n’a jamais connu la gloire de son vivant (Duchazeau s’amuse à faire se croiser sans se rencontrer Johnson et les deux New-yorkais le cherchant pour un spectacle au Carnegie Hall, où il ne sera finalement présent qu’à titre posthume, deux musiques de lui étant jouées au gramophone). Finir par cette scène et quelques notes/paroles de Johnson permet à Duchazeau d’entretenir l’immortalité d’un homme qui a toujours vécu l’instant à fond (avec les femmes, l’alcool, les copains, la musique), qui a toujours voulu rester digne (presque dandy avec ses maigres moyens). Un très bel album.

28/08/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Terremer
Terremer

Il y a de la magie dans ce comics. L'adaptation du roman "Les sorciers de Terremer" d'Ursula K. Le Guin. Un roman considéré comme un classique de la fantasy et de la littérature jeunesse. Et le premier volume du cycle Terremer. L'objet en lui-même est de qualité, mais j'aurais préféré un format plus grand (seulement 173 x 243 mm). La BD commence par une carte des différentes iles constituants Terremer, puis par une préface du fils de l'autrice. Ensuite place au récit, il aura pour personnage central un jeune garçon de condition modeste, il deviendra le plus grand des magiciens. Un jeune garçon aux différents noms : Dunny (celui de son enfance), Épervier (son nom de magicien) et enfin Ged (son nom véritable). Dunny va intégrer une école de magie (elle n'a rien avoir avec Poudlard) où il va apprendre et apprendre. Une école austère où on peut entendre une mouche voler. La magie y est traitée de manière intelligente, elle demande patience, humilité et travail. Un récit qui prend le temps de développer l'évolution psychologique d'Épervier, entre culpabilité (il a fait apparaître une entité malveillante) et recherche d'identité, tout en faisant du pouvoir, de la fine frontière entre le bien et le mal, les thèmes principaux de cette histoire . L'histoire est captivante, les personnages sont tous intéressants et la narration est maîtrisée, elle permet de profiter des sublimes textes d'Ursula K. Le Guin. Ne vous attendez pas à de la fantasy violente avec des scènes de combats sanglants, mais plutôt à une fantasy qui tend vers le récit philosophique. Être capable de donner le vrai nom des êtres vivants, ne serait-ce pas la clé du pouvoir ? Une quête intérieure mâture, complexe et touchante. Pour la partie graphique, j'ai été sous le charme des planches qui nous dévoilent ce monde d'eau où quelques îles émergent ci et là. Surtout celles où le texte est absent, un certain onirisme s'en dégage. La colorisation lumineuse à l'aquarelle est magnifique. Le passage avec les dragons dans la brume est superbe. Par contre, les plans serrés sur les personnages et ceux de nuit manquent de lisibilité, il n'est pas toujours évident de savoir qui est qui, le choix de couleurs sombres dans les mêmes tons n'est pas judicieux. Le seul point négatif à mes yeux. Fred Fordham a su retranscrire l'essence du roman. Je serai du voyage pour une seconde adaptation.

27/08/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Lucy Loyd's nightmare
Lucy Loyd's nightmare

BD étonnante, sorte de délire méta sur la BD, sur la création et l'artiste, le tout dans un enrobage pop et gore, rappelant bien sur des BD américaines comme les fameux Tales of the Crypt et les comics pulp des années 50. Ça gicle, ça éclabousse, ça saigne et ça défonce à tout va, dans la joie et la bonne humeur ! Cette BD est un objet étonnant en lui-même, puisque cette Lucy Loyd n'existe pas (et qu'il n'est pas certain de la nature exact de l'auteur), tout en proposant une BD qui se contient elle-même, proposant une réflexion sur le média en lui-même. Au-delà de chaque histoire pulp avec une chute bien amenée et parfois très amusante, et surtout surprenante, il y a une trame principale reliant le tout, avec Lucy Loyd qui contrôle la narration et fait patienter les personnages, le tout étant finalement relié d'un bout à l'autre par une narration qui fait tout rejoindre, y compris des détails parfois anodins qui ont un payement final. A ce titre, la dernière histoire du petit crocodile en plastique est jouissive sur le rebouclage de narration. L'histoire est servie par le dessin, graphique et coloré dans la veine comics, mais toujours bien faite notamment dans la mise en page (comme les doubles pages) et avec l'attention aux détails qui fait la différence. C'est graphique, très graphique, mais ça marche du tonnerre y compris dans les variations de style (banlieue américaine, appart minables, ouest enneigé, etc ...). L'objet BD est très bien travaillé, avec cette dédicace finale en forme de pied de nez ultime d'un.e narrateur-trice qui nous dit qu'au final, c'est toujours lui-elle qui a le contrôle sur l'histoire, jusqu'au bout. Une BD étonnante, il faut le dire, assez vite lu mais avec ce petit détail qui fait la différence. Recommandée !

27/08/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Mr. Crook !
Mr. Crook !

Voila une lecture fraiche et déjantée, c'est le moins qu'on puisse dire ! Cette lecture est distrayante d'un bout à l'autre, servie par son dessin à la plasticité comique qui va jouer des cadrages, des têtes et des expressions pour rajouter ce petit effet amusant qui nous met dans la connivence de Crook, escroc de haut-vol, sorte d'Arsène Lupin gentleman qui sait se jouer de la haute société. Parce que cette bonne société sera bien représenté, avec tout ce qu'on peut imaginer de côté caricatural : gros messieurs à moustaches, femmes longilignes entremetteuses, imbécile certain de sa supériorité intellectuelle, colon arrogant ... C'est une brochette de ces messieurs très haut placés et certains de leurs bon droit, qu'on prend plaisir à voir manipulé comme des marionnettes par une trogne bonhomme et affable. Le récit est porté par ce monsieur Crook, figure amusante et bouffonne qui se rit des autres, se joue d'eux pour notre plus grand plaisir et montre tout les artifices nécessaires au lecteur pour qu'il soit en permanence dans la confidence. Cela dit, les surprises seront tout de même au rendez-vous dans le récit, et j'ai personnellement apprécié ce final qui reste sur une bonne note, avec toujours cette humeur malicieuse et guillerette. Amateur de Renard, dans le roman du même nom, des Pieds Nickelés ou d'Arsène Lupin, de tout ceux qui savent user leur cervelles et leur bonnes manières pour faire croire aux bonnes gens qu'ils sont les meilleurs, jusqu'à les détrousser entièrement, cette BD est pour vous. Le tout avec un dessin maitrisé et qui colle parfaitement à l'ambiance, jouant sur des cadrages cinématographiques tout en ayant un style déformant les personnages qui rappelle les cartoons. Le tout est plaisant à l’œil, plaisant à la lecture ... Non, vraiment, c'est du tout bon.

27/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Jardin armé et autres histoires
Le Jardin armé et autres histoires

David B. est un auteur original, et cet album le confirme. Il confirme aussi qu’il a du talent, que ce soit pour le graphisme ou pour la narration. L’album est un recueil de trois histoires (la dernière, « Le tambour amoureux » est inédite, les deux premières, « Le prophète voilé » et « Le jardin armé » ayant été prépubliées dans la revue Lapin de L’Association), la dernière pouvant se lire comme une suite de la précédente. Dans les trois histoires, il est question de luttes pour le pouvoir, mais surtout d’exigences religieuses, les deux étant souvent liées. Dans la première le calife fait face à une révolte menée par un « prophète voilé » - mais c’est aussi la révolte des régions perses contre les conquêtes arabes récentes, tandis que dans les deux suivantes, ce sont les révoltes hussites qui ont marqué le centre de l’Europe au XVème siècle qui offre le cadre du récit. En tout cas dans chaque histoire il est question de salut, le côté eschatologique est très présent, le paradis est cherché et questionné. Mais ce qui ajoute de l’intérêt aux récits, c’est bien sûr le dessin de David B., que j’aime beaucoup. Le rendu est à la fois moderne et proche de certaines imageries médiévales plus ou moins stylisées. Et, lui qui est amateur de surréalisme, il n’hésite pas à développer un fantastique qui s’en rapproche parfois. J’ai trouvé cet ensemble à la fois beau et intéressant, intelligent. Plein de références (religieuses, historiques). Une lecture hautement recommandable en tout cas.

27/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Deep it
Deep it

Peut-être un chouia moins accrocheur que Deep Me, mais MAM continue sur la même lancée, qui va sans doute dérouter et faire fuir les amateurs de BD classiques. Mais, même si j’ai du mal à me départir d’une attitude de groupie le concernant, force est de reconnaitre le talent de MAM. En effet, avec une économie de moyens en matière de dessin et de texte, il parvient à développer une histoire extrêmement dense, du moins dans les idées mises en branle. Une réflexion sur l’humanité et sa fin, sur l’IA, sur le rapport (ou les limites) entre les deux, sur ce que sont la vie et la mort : la longue dérive, ponctuée de dialogues plus ou moins philosophiques, à laquelle nous sommes conviés, donne à voir, mais surtout à penser. Ça n’est clairement pas de la BD de supermarché à consommation – et oubli – rapide, mais c’est une lecture enrichissante. Bien plus riche en tout cas que l’aspect « extérieur » (de la couverture au dessin – qui parvient quand même malgré ce minimalisme revendiqué à nous proposer de belles planches, même si l’esthétique a ici moins d’importance que sur Deep Me je trouve, en tout cas est moins marquante). Ça n’est clairement pas avec les « Deep » que je conseille de découvrir Marc-Antoine Mathieu (et, à tout prendre, ce ne sont pas du tout mes préférés), mais on a là quelque chose d’original et d’exigeant qui interpelle, intrigue, et m’a intéressé en tout cas. Note réelle 3,5/5.

27/08/2025 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série Plus loin qu'ailleurs
Plus loin qu'ailleurs

Les amateurs de Chabouté ne seront pas déçus je pense. Un dessin réaliste toujours aussi net et une histoire plus contemplative je dirais sur le voyage préparé de longue date d'un homme solitaire et dévoué à son travail de nuit. Sauf qu'au lieu de partir loin comme il l'espérait, un concours de circonstances l'empêche de bouger donc il décide de loger à l'hôtel de l'autre côté de la place, en face de son appartement. Lui qui vit la nuit et dort le jour découvre la vie de son quartier et de ses habitants. Il s'amuse de quelques objets et y décèle une certaine poésie à la manière d'un Banksy.

26/08/2025 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série Le Cas David Zimmerman
Le Cas David Zimmerman

N'ayant rien lu avant de l'histoire, je n'ai pas été spoilé du résumé de l'éditeur : "Le lendemain, David se réveille dans le corps de l'inconnue.". C'est quand même le twist que je n'attendais pas. Je pensai lire un roman graphique et ça tourne sur le fantastique. La suite, sans trop dévoiler, est une longue enquête pour savoir comment c'est arrivé, si c'est réversible, qui est la femme dont il a pris le corps, où est son ancien corps à lui etc. On déambule dans l'est de Paris, quartier Belleville principalement, le marché d'Aligre aussi dans cette recherche. On reconnait bien la ville et l'auteur y glisse quelques messages dans le décor (Free Gaza par exemple). Un épais bouquin de 350 pages qui n'est pas si long à lire. Le style m'a rappelé certains auteurs américains, par exemple Daniel Clowes. Le manga Parasite m'est aussi venu à l'esprit. La fin peut être un chouïa déconcertante et éludée en quelques pages sans plus d'explications. En même temps David avait 2 choix principaux face à sa situation.

26/08/2025 (modifier)