Excellente BD de SF. Le premier cycle (5iers volumes) vraiment très bon, même si les couleurs font un peu « vieillottes » ! Le deuxième cycle est plutôt bien réussit. J’aime beaucoup le passage dans l’épave spatiale. Le troisième cycle quand a lui est à mon sens le moins bon, car il reprend dans le fond un peu du premier cycle.
Tout cela se lit cependant très bien…
Que dire de plus que celles et ceux qui me précèdent ? Une succession invraisemblable de rebondissements, un dessin Lapinesque sympa, de l'humour, bref un bon (mais bref comme toujours avec cette collection) moment de lecture. Trondheim nous embrouille et, comme souvent, nous charme.
Maison Ikkoku dans son édition française, c'est 10 gros pavés qu'on lit chacun en plus d'une heure. C'est dense, il y a la quantité, mais il y a la qualité aussi.
Pour qui ne connait pas déjà le dessin animé Juliette je t'aime, ce manga raconte l'arrivée d'un étudiant dans une pension dont les colocataires sont tous assez fantasques et très envahissants mais dont la gardienne est charmante. C'est la romance naissante entre le héros et celle-ci qui sera le fil rouge de cette série emplie d'humour.
Avouons-le, il est difficile de rentrer dedans car le premier tome est assez rebutant par son dessin non encore maîtrisé, par son humour pas encore très présent, et par le fait que les personnages se ressemblent (difficile de différencier Godaï, Mitaka et Nikaïdo particulièrement, mais ce ne sont pas les seuls). C'est avec peine que j'ai lu le premier tome en me disant que j'allais sûrement avoir du mal à apprécier cette série (ben oui, si au bout de 300 pages de lecture, c'est toujours aussi pénible, c'est pas gagné).
Mais dès le deuxième tome, l'humour a commencé à vraiment me toucher (j'étais plié lors de la séance de marionnettes). Le dessin s'améliore au fil des tomes. On s'attache davantage aux personnages, même à Mme Ichinose et à Akemi qui m'irritaient passablement au début de l'histoire.
Jusqu'au cinquième tome, je continuais à trouver l'histoire juste pas mal. Ca fait beaucoup de pages quand même à lire pour quelque chose de juste pas mal... Il faut avouer que les hésitations permanentes de Kyoko ainsi que la timidité et la naïveté maladive de Godaï ont de quoi lasser pour peu qu'on ne se soit pas auparavant attaché à eux.
Mais globalement à partir du sixième tome, tout a commencé à couler parfaitement dans ma lecture. J'étais éclaté de rire à bien des moments, j'étais complètement pris par les petites histoires façon vaudeville romantique. Dès qu'un chapitre était à suivre, je ne pouvais m'empêcher de lire la suite tout de suite m'amenant jusqu'à des heures de lecture tardives (voire très tardives puisque j'ai quasiment lu les huitième à dixième tomes sans pouvoir m'arrêter). Bon, la naïveté de Godaï et la susceptibilité de Kyoko m'ont énervé jusqu'à la fin, mais je les ai malgré tout suivis avec plaisir, avec affection et surtout avec le rire bien souvent.
Et ce jusqu'à la fin, ce dixième tome qui se finit sur une suite de chapitres qu'on attendait depuis le début et qui n'ont rien de bien original finalement mais qui concluent gentiment cette série à laquelle je me suis attaché tout doucement.
Alors 10 tomes de 300 pages, est-ce que ce n'est pas beaucoup à lire et à acheter pour apprécier cette série, surtout si l'on sait que les premiers tomes ne sont pas fantastiques ? Bof... L'édition française n'est pas très chère pour la quantité de lecture par tome, et finalement, malgré mes peines de début de lecture, je garde un très bon souvenir de la série dans son ensemble.
Ce n'est pas une lecture que je pense indispensable, mais c'est une série sympa, amusante et prenante à la longue.
Après avoir été l'un des "pères fondateurs" des comics modernes (avec The Spirit, notamment), Will Eisner, vers la fin de sa carrière (rappelons qu'il nous a quitté début 2005, alors qu'une partie de son oeuvre reste encore inédite), tentera de faire oeuvre de salubrité publique en réhabilitant la figure du Juif dans sa vraie place. De La valse des Alliances au pacte avec Dieu, en passant par Le Building, il a livré de nombreux chefs-d'oeuvre ces dernières années. Fagin le Juif s'inscrit dans cette même optique. Mais cette fois-ci il s'est attaqué à une figure éminente de la littérature classique anglaise, celle de Fagin, "protecteur" mais aussi persécuteur d'Oliver Twist, héros du roman éponyme.
Le personnage connaissant de nombreuses zones d'ombre dans le roman, Eisner lui invente une enfance, une jeunesse. Celles-ci témoignent d'un souci constant du jeune Moses Fagin de vouloir s'élever -d'abord honnêtement- dans la société londonienne de la seconde moitié du 19ème siècle. Mais le rejet, les préjugés auront raison de sa bonne volonté, et il finira prêteur et receleur.
Une fois encore, le récit d'Eisner est intense, un véritable réquisitoire contre la figure du "Juif", voleur, magouilleur et intrigant. Ce sont les circonstances qui rendront Fagin incapable de s'intégrer, même si les origines ashkénazes (comprenez, venant d'Allemagne et d'Europe centrale, par "opposition" aux séfarades, venus d'Espagne et du Portugal) l'ont prédisposé à rester un marginal.
Eisner s'attache également à abattre les clichés : ainsi, Fagin est blond (donc typiquement ashkénaze), et non pas brun, au nez camus et front fuyant, comme l'imagerie populaire et les media de l'époque représentaient le juif. Pour appuyer son propos, on trouve en fin d'ouvrage des gravures de l'époque. A noter également, les deux niveaux de lecture, introduits par l'apparition de Charles Dickens himself dans l'histoire, pour un savoureux dialogue avec Fagin en fin d'album.
A 85 ans, le trait du maître était toujours aussi sûr, et sa soif d'écrire toujours impossible à étancher, comme en témoignent son prologue et sa postface.
C'est un bouquin intéressant de celui qui a donné ses lettres de noblesse au "graphic novel". A lire !
Voilà sans doute la Bd de Stassen et Lapière qui m'a le plus plu jusqu'à présent.
Je trouve que le dessin de Stassen y est légèrement moins esthétique et maîtrisé que dans Deogratias par exemple, mais il reste beau et agréable à lire à mes yeux. J'aime beaucoup cet encrage gras et ces couleurs fortes.
Mais j'ai également beaucoup accroché au scénario. Ce n'est pas un conte comme Thérèse, ni une tranche de vie et d'Histoire comme Les Enfants ou Deogratias. C'est une vraie longue histoire, le destin de deux jeunes, Celestin et Leila, qui vont chacun vivre leurs vies et leurs aventures avant de se rencontrer puis de repartir chacun de leurs côtés. Ces histoires sont en elles-mêmes intéressantes, prenantes et bien souvent pleines d'une émotion palpable.
Outre ce scénario qui est déjà bon, j'apprécie le fait que cette BD soit moins noire que la plupart des autres oeuvres de ces deux auteurs. Le récit est réaliste et bien souvent dur pour les pauvres Celestin et Leila, mais il y a en permanence une touche d'espoir, de bonheur, d'envie d'aller plus loin qui éloigne le pessimisme tragique des autres BDs de ces auteurs.
J'ai été assez touché par cette BD et je trouve que beaucoup de scènes sont belles et fortes, de même que je trouve que l'ensemble du récit est bon et bien raconté.
De l’action et de l’humour, cette bd je l’ai découverte grâce à mon père. Alors dès que j’ai vu que l’on ressortait les intégraux de Gil Jourdan je me suis empressé de les acheter tous. Et puis il y a cette rencontre entre Libellule et Crouton qui est très spécial, mais aussi les différences styles d’enquêtes que Maurice Tillieux crée et qui nous tiennent en haleine jusqu'à la dernière page.
Je ne connaisais pas Goossens. Et puis, voir son nom sur un album de l'Association m'a mis la puce à l'oreille. Il s'agit là d'un recueil d'humour qui part dans toutes les directions, mais qu'importe ! La plupart des histoires sont empreintes d'une réflexion mâtinée de n'importe quoi, et on marche à (presque) tous les coups.
Seules deux ou trois histoires vers la fin m'ont laissé de marbre, car je ne les ai tout simplement pas comprises. :S
Mais dans l'ensemble c'est un très bon album d'humour.
Euh... Pas mieux ! :)
Une vraie découverte que cette BD. Si si, je vous assure, j'ai quitté mon habit d'amateur de BD "moisies" pour vous dire ça. Car La Bouchère est un véritable petit bijou, excellemment écrit par une jeune femme visiblement très érudite (mais pas pédante), et qui plus est, très douée en dessin ! J'ai trouvé que ça ressemblait à du Cuvelier, pour ceux à qui cet auteur dit quelque chose. Du Cuvelier qui ne se prend pas au sérieux, une histoire picaresque et complètement anachronique (les moines du 16ème siècle qui pratiquent le shaolin, quelle trouvaille monstrueuse !!).
Vraiment, si vous tombez sur ces deux albums, jetez-vous dessus !
Je trouve que cette série est bien construite plaisante à lire, amusante parfois... Elle pose quelques questions sur pourquoi vivre, sur pourquoi se lever, pourquoi manger... et répond par le thème romantique de l'opposition entre l'amour et l'art: "malheureux en amour, génie en art"... L'interprétation est ce qu'elle est, et personnellement je n'y adhère pas (peut-être en réaction à mon programme du bac français???)
Je trouve au final que cet album n'a pas la profondeur de Persepolis. Malgré tout, beaucoup de questions sont soulevées dans ce livre. Personnellement j'ai trouvé que la lecture et la narration étaient très légères et faciles à lire, alors qu'après la lecture cette histoire continuait à nous interroger... C'est donc un album "petit pimouss: petit mais costaud": on ne s'en rend pas compte à la lecture mais il est beaucoup plus profond qu'il n'y parait...
Petit mot sur le dessin: tout en allusion et bien construit. Avec une grande clarté.
A lire, mais je trouve vraiment que Persepolis est plus réussi
Je n’ai pour l’instant lu que les deux premiers tomes, je crois que j’ai un peu peur d’être déçu par le changement de dessinateur.
J’aime beaucoup le dessin de Tillier, et la mise en couleur y est pour quelques chose je pense. C’est doux, c’est beau.
Et cette histoire d’automate m’a vraiment touché, d’habitude je trouve la narration en voix off un peu lourde ( même si ce n'est pas tout en voix off ) mais là c’était nickel, j’ai été happé par cet automate et c’était vraiment agréable de suivre la recherche de son amour perdu.
J’aime aussi cet univers apocalyptique qui renaît, où les hommes s’entretuent et où les pantins vivent dans la paix.
Au final beaucoup de sentiments se dégagent de cette série : la tristesse, la mélancolie, le désespoir, la haine, l’amour, l’espoir. Ca n'arrive pas assez souvent pour le souligner.
Vraiment une excellente série, à tout point de vue, même si je ne l'ai pas fini.
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Aquablue
Excellente BD de SF. Le premier cycle (5iers volumes) vraiment très bon, même si les couleurs font un peu « vieillottes » ! Le deuxième cycle est plutôt bien réussit. J’aime beaucoup le passage dans l’épave spatiale. Le troisième cycle quand a lui est à mon sens le moins bon, car il reprend dans le fond un peu du premier cycle. Tout cela se lit cependant très bien…
Imbroglio
Que dire de plus que celles et ceux qui me précèdent ? Une succession invraisemblable de rebondissements, un dessin Lapinesque sympa, de l'humour, bref un bon (mais bref comme toujours avec cette collection) moment de lecture. Trondheim nous embrouille et, comme souvent, nous charme.
Maison Ikkoku - Juliette je t'aime
Maison Ikkoku dans son édition française, c'est 10 gros pavés qu'on lit chacun en plus d'une heure. C'est dense, il y a la quantité, mais il y a la qualité aussi. Pour qui ne connait pas déjà le dessin animé Juliette je t'aime, ce manga raconte l'arrivée d'un étudiant dans une pension dont les colocataires sont tous assez fantasques et très envahissants mais dont la gardienne est charmante. C'est la romance naissante entre le héros et celle-ci qui sera le fil rouge de cette série emplie d'humour. Avouons-le, il est difficile de rentrer dedans car le premier tome est assez rebutant par son dessin non encore maîtrisé, par son humour pas encore très présent, et par le fait que les personnages se ressemblent (difficile de différencier Godaï, Mitaka et Nikaïdo particulièrement, mais ce ne sont pas les seuls). C'est avec peine que j'ai lu le premier tome en me disant que j'allais sûrement avoir du mal à apprécier cette série (ben oui, si au bout de 300 pages de lecture, c'est toujours aussi pénible, c'est pas gagné). Mais dès le deuxième tome, l'humour a commencé à vraiment me toucher (j'étais plié lors de la séance de marionnettes). Le dessin s'améliore au fil des tomes. On s'attache davantage aux personnages, même à Mme Ichinose et à Akemi qui m'irritaient passablement au début de l'histoire. Jusqu'au cinquième tome, je continuais à trouver l'histoire juste pas mal. Ca fait beaucoup de pages quand même à lire pour quelque chose de juste pas mal... Il faut avouer que les hésitations permanentes de Kyoko ainsi que la timidité et la naïveté maladive de Godaï ont de quoi lasser pour peu qu'on ne se soit pas auparavant attaché à eux. Mais globalement à partir du sixième tome, tout a commencé à couler parfaitement dans ma lecture. J'étais éclaté de rire à bien des moments, j'étais complètement pris par les petites histoires façon vaudeville romantique. Dès qu'un chapitre était à suivre, je ne pouvais m'empêcher de lire la suite tout de suite m'amenant jusqu'à des heures de lecture tardives (voire très tardives puisque j'ai quasiment lu les huitième à dixième tomes sans pouvoir m'arrêter). Bon, la naïveté de Godaï et la susceptibilité de Kyoko m'ont énervé jusqu'à la fin, mais je les ai malgré tout suivis avec plaisir, avec affection et surtout avec le rire bien souvent. Et ce jusqu'à la fin, ce dixième tome qui se finit sur une suite de chapitres qu'on attendait depuis le début et qui n'ont rien de bien original finalement mais qui concluent gentiment cette série à laquelle je me suis attaché tout doucement. Alors 10 tomes de 300 pages, est-ce que ce n'est pas beaucoup à lire et à acheter pour apprécier cette série, surtout si l'on sait que les premiers tomes ne sont pas fantastiques ? Bof... L'édition française n'est pas très chère pour la quantité de lecture par tome, et finalement, malgré mes peines de début de lecture, je garde un très bon souvenir de la série dans son ensemble. Ce n'est pas une lecture que je pense indispensable, mais c'est une série sympa, amusante et prenante à la longue.
Fagin le Juif
Après avoir été l'un des "pères fondateurs" des comics modernes (avec The Spirit, notamment), Will Eisner, vers la fin de sa carrière (rappelons qu'il nous a quitté début 2005, alors qu'une partie de son oeuvre reste encore inédite), tentera de faire oeuvre de salubrité publique en réhabilitant la figure du Juif dans sa vraie place. De La valse des Alliances au pacte avec Dieu, en passant par Le Building, il a livré de nombreux chefs-d'oeuvre ces dernières années. Fagin le Juif s'inscrit dans cette même optique. Mais cette fois-ci il s'est attaqué à une figure éminente de la littérature classique anglaise, celle de Fagin, "protecteur" mais aussi persécuteur d'Oliver Twist, héros du roman éponyme. Le personnage connaissant de nombreuses zones d'ombre dans le roman, Eisner lui invente une enfance, une jeunesse. Celles-ci témoignent d'un souci constant du jeune Moses Fagin de vouloir s'élever -d'abord honnêtement- dans la société londonienne de la seconde moitié du 19ème siècle. Mais le rejet, les préjugés auront raison de sa bonne volonté, et il finira prêteur et receleur. Une fois encore, le récit d'Eisner est intense, un véritable réquisitoire contre la figure du "Juif", voleur, magouilleur et intrigant. Ce sont les circonstances qui rendront Fagin incapable de s'intégrer, même si les origines ashkénazes (comprenez, venant d'Allemagne et d'Europe centrale, par "opposition" aux séfarades, venus d'Espagne et du Portugal) l'ont prédisposé à rester un marginal. Eisner s'attache également à abattre les clichés : ainsi, Fagin est blond (donc typiquement ashkénaze), et non pas brun, au nez camus et front fuyant, comme l'imagerie populaire et les media de l'époque représentaient le juif. Pour appuyer son propos, on trouve en fin d'ouvrage des gravures de l'époque. A noter également, les deux niveaux de lecture, introduits par l'apparition de Charles Dickens himself dans l'histoire, pour un savoureux dialogue avec Fagin en fin d'album. A 85 ans, le trait du maître était toujours aussi sûr, et sa soif d'écrire toujours impossible à étancher, comme en témoignent son prologue et sa postface. C'est un bouquin intéressant de celui qui a donné ses lettres de noblesse au "graphic novel". A lire !
Le Bar du vieux Français
Voilà sans doute la Bd de Stassen et Lapière qui m'a le plus plu jusqu'à présent. Je trouve que le dessin de Stassen y est légèrement moins esthétique et maîtrisé que dans Deogratias par exemple, mais il reste beau et agréable à lire à mes yeux. J'aime beaucoup cet encrage gras et ces couleurs fortes. Mais j'ai également beaucoup accroché au scénario. Ce n'est pas un conte comme Thérèse, ni une tranche de vie et d'Histoire comme Les Enfants ou Deogratias. C'est une vraie longue histoire, le destin de deux jeunes, Celestin et Leila, qui vont chacun vivre leurs vies et leurs aventures avant de se rencontrer puis de repartir chacun de leurs côtés. Ces histoires sont en elles-mêmes intéressantes, prenantes et bien souvent pleines d'une émotion palpable. Outre ce scénario qui est déjà bon, j'apprécie le fait que cette BD soit moins noire que la plupart des autres oeuvres de ces deux auteurs. Le récit est réaliste et bien souvent dur pour les pauvres Celestin et Leila, mais il y a en permanence une touche d'espoir, de bonheur, d'envie d'aller plus loin qui éloigne le pessimisme tragique des autres BDs de ces auteurs. J'ai été assez touché par cette BD et je trouve que beaucoup de scènes sont belles et fortes, de même que je trouve que l'ensemble du récit est bon et bien raconté.
Gil Jourdan
De l’action et de l’humour, cette bd je l’ai découverte grâce à mon père. Alors dès que j’ai vu que l’on ressortait les intégraux de Gil Jourdan je me suis empressé de les acheter tous. Et puis il y a cette rencontre entre Libellule et Crouton qui est très spécial, mais aussi les différences styles d’enquêtes que Maurice Tillieux crée et qui nous tiennent en haleine jusqu'à la dernière page.
Laisse autant le vent emporter tout
Je ne connaisais pas Goossens. Et puis, voir son nom sur un album de l'Association m'a mis la puce à l'oreille. Il s'agit là d'un recueil d'humour qui part dans toutes les directions, mais qu'importe ! La plupart des histoires sont empreintes d'une réflexion mâtinée de n'importe quoi, et on marche à (presque) tous les coups. Seules deux ou trois histoires vers la fin m'ont laissé de marbre, car je ne les ai tout simplement pas comprises. :S Mais dans l'ensemble c'est un très bon album d'humour.
La Bouchère
Euh... Pas mieux ! :) Une vraie découverte que cette BD. Si si, je vous assure, j'ai quitté mon habit d'amateur de BD "moisies" pour vous dire ça. Car La Bouchère est un véritable petit bijou, excellemment écrit par une jeune femme visiblement très érudite (mais pas pédante), et qui plus est, très douée en dessin ! J'ai trouvé que ça ressemblait à du Cuvelier, pour ceux à qui cet auteur dit quelque chose. Du Cuvelier qui ne se prend pas au sérieux, une histoire picaresque et complètement anachronique (les moines du 16ème siècle qui pratiquent le shaolin, quelle trouvaille monstrueuse !!). Vraiment, si vous tombez sur ces deux albums, jetez-vous dessus !
Poulet aux Prunes
Je trouve que cette série est bien construite plaisante à lire, amusante parfois... Elle pose quelques questions sur pourquoi vivre, sur pourquoi se lever, pourquoi manger... et répond par le thème romantique de l'opposition entre l'amour et l'art: "malheureux en amour, génie en art"... L'interprétation est ce qu'elle est, et personnellement je n'y adhère pas (peut-être en réaction à mon programme du bac français???) Je trouve au final que cet album n'a pas la profondeur de Persepolis. Malgré tout, beaucoup de questions sont soulevées dans ce livre. Personnellement j'ai trouvé que la lecture et la narration étaient très légères et faciles à lire, alors qu'après la lecture cette histoire continuait à nous interroger... C'est donc un album "petit pimouss: petit mais costaud": on ne s'en rend pas compte à la lecture mais il est beaucoup plus profond qu'il n'y parait... Petit mot sur le dessin: tout en allusion et bien construit. Avec une grande clarté. A lire, mais je trouve vraiment que Persepolis est plus réussi
Fée et tendres Automates
Je n’ai pour l’instant lu que les deux premiers tomes, je crois que j’ai un peu peur d’être déçu par le changement de dessinateur. J’aime beaucoup le dessin de Tillier, et la mise en couleur y est pour quelques chose je pense. C’est doux, c’est beau. Et cette histoire d’automate m’a vraiment touché, d’habitude je trouve la narration en voix off un peu lourde ( même si ce n'est pas tout en voix off ) mais là c’était nickel, j’ai été happé par cet automate et c’était vraiment agréable de suivre la recherche de son amour perdu. J’aime aussi cet univers apocalyptique qui renaît, où les hommes s’entretuent et où les pantins vivent dans la paix. Au final beaucoup de sentiments se dégagent de cette série : la tristesse, la mélancolie, le désespoir, la haine, l’amour, l’espoir. Ca n'arrive pas assez souvent pour le souligner. Vraiment une excellente série, à tout point de vue, même si je ne l'ai pas fini.