Ce one shot ne va pas être long à se faire connaitre et à faire parler de lui.
Le scénario basé sur des faits historiques est d'une fluidité exemplaire.
Le récit à mi chemin entre le roman et l'historique raconte l'histoire d'un jeune homme venant d'obtenir son diplôme d'avocat. Il rencontre une femme dans un train et tombe amoureux d'elle.
La suite est narrée dans cette BD.
L'environnement est assez original car l'histoire se passe à Kiev au début du XXème siècle.
L'époque était trouble politiquement parlant. L'histoire de ce récit a eu une importance dans l'Histoire de ce pays.
Le dessin m'a légèrement dérouté dans les premières pages. Mais le charme n'a pas été long à agir. Le style très personnel permet une immersion complète. Les palettes de couleur sont utilisées à bon escient.
Je ne trouve aucun défaut à cette BD. Je passerai peut-être la note à 5 lors d'une seconde lecture.
A acheter les yeux fermés.
'Les Nouvelles Aventures de Mic Mac Adam' sont tellement bonnes que j'ai bien envie de connaitre les anciennes aventures de Mic Mac Adam ! Le scénario m'a captivé dès les premières pages. J'ai tout de suite voulu savoir la suite ! Luc Brunschwig mélange habilement les genres fantastique, historique et policier ! Le dessin est un peu classique, mais moi j'aime bien.
La seule chose que je n'ai pas aimée, c'est la manière de parler de Kilian Mac Adam dans les deux premiers tomes. Le lettrage utilisé est absolument affreux. J'ai vraiment eu de la difficulté à le lire. En tout cas, j'espère que la suite va sortir bientôt. J'ai très envie de connaitre la fin de cette saga.
Avec les lettres de Kristov, Youri Jigounov nous plonge dans une amusante chasse au trésor dans la Russie du début des années '90.
Ce One-Shot bénéficie de beaucoup d'atouts.
Tout d'abord, le dessin de Jigounov est déjà d'une qualité indéniable. Si vous connaissez la série Alpha, du même auteur, vous voyez ce que je veux dire. Sinon, je pourrais qualifier son trait de réaliste, clair, précis, élégant. Seul bémol ici : les couleurs. Et plus particulièrement celles des intérieurs. Si elles sont une fidèle retranscription d'une réalité, jamais je ne ferais appel à un décorateur russe. Mais même pour le reste de l’oeuvre, les couleurs employées sont quelque peu criardes.
Deuxième atout : le contexte. Une bd écrite par un russe et qui se passe en Russie ne peut que donner une image assez réaliste de l'état de ce pays et de l'état d'esprit de ses habitants à cette époque. Une époque plutôt délicate à vivre car ce grand écart a laissé place à pas mal d'abus (délinquance, mafia, alcoolisme) en laissant une grosse partie de la population sur le carreau. Sans en faire le sujet central du récit, Jigounov parvient cependant à nous faire ressentir la situation précaire et le dépit des autochtones.
Troisième atout : le ton employé. Quelque peu naïf (œuvre de jeunesse oblige) mais sympathique, Jigounov donne la part belle à l’humour. Pas un humour franc mais une ambiance bon-enfant semblable à celle qui anime une série comme Jérome K Jérome Bloche. A ce titre la ressemblance entre Anton et Jérôme est assez saisissante et me donne presque envie de dire que les lettres de Kristov est une des meilleures enquêtes du sympathique héros d’Alain Dodier.
Ce qui me mène au quatrième atout. Les principaux personnages sont franchement attachants. Le couple Anton – Lida fonctionne à merveille et les seconds rôles apportent leur part à la réussite de cette bd.
Cinquième atout : le scénario est très bien ficelé. L’enquête est prenante, les rebondissements nombreux jusqu’à une conclusion certes conventionnelle mais pas trop, et de qualité.
Dernier atout : la traduction (toujours délicate car elle dénature souvent le texte original) est d’une grande justesse. Elle fut assurée par Pascal Renard, avec qui Jigounov allait ensuite collaborer sur Alpha.
En résumé, beaucoup de qualités pour une première œuvre certes un peu naïve mais qui m’a fait passer un très agréable moment de lecture.
Je la recommande vivement.
Vraie découverte que ce "Negev". Je ne connaissais pas du tout, et la surprise est vraiment plaisante.
D'une part j'ai été vraiment enchanté par ma lecture : utilisant de nombreux mythes antiques et bibliques, Stefan Astier a réussi à bâtir (sur les deux premiers volets de cette trilogie) une histoire à la fois solide, drôle, pédagogique et pleine de surprises. J'ai apprécié par exemple retrouver le caractère presque enfantin, chamailleur, des dieux grecs tels qu'ils étaient décrits dans la littérature de l'époque (lire Iliade et Odyssée pour s'en convaincre).
Côté dessin, c'est un style un peu chaotique, simple en apparence, mais qui permet une grande liberté, que Stefan Astier a appliquée à son récit. Un bon panachage des couleurs permet également une lecture sans problème, linéaire et apaisée.
Un vrai coup de coeur.
Je suis toujours très attentif aux projets "adultes" réalisés par Alfred, cela s'avère souvent être des livres coup de poing.
"Je mourrai pas gibier" ne fait pas exception à la règle : il s'agit là encore d'un excellent récit, très sombre, servi par un illustrateur/adaptateur en plein maturité. L'histoire est très sombre, certes, et il est un peu étonnant qu'elle ait été publiée dans une collection "jeunesse" à l'origine, mais il ne faut pas attendre pour savoir que la vie peut réserver des épisodes très noirs, dramatiques. Ici l'engrenage est inexorable, et l'issue inévitable. C'est extrêmement fort, et à ne pas mettre -tout de même- dans toutes les mains. Encore une fois, j'ai été subjugué par ma lecture.
Seul petit bémol, j'ai trouvé le dessin d'Alfred un chouïa en-deçà de ce qu'il a fait par ailleurs. Alors que ces derniers temps son trait s'arrondissait quelque peu, s'épurait, il fait marche arrière avec cet album, allant vers un dessin plus agressif, plus violent. Et comme la marche arrière n'est pas forcément un mouvement naturel, il y a quelques petits ratés.
Mais cela n'a pas entravé du tout ma lecture, qui fut extrêmement attentive. Un classique à lire absolument.
Ordinairement je n'aime pas les aventures psychosomatiques dont les 2 plus célèbres exemples sont ''le magicien d'Oz'' et "Alice au pays des merveilles". Pourtant j'ai passé un bon moment à la lecture de "La Nef des fous".
La raison ? Outre un graphisme fort bien approprié à l'œuvre et un humour qui m'est sympathique (j'étais hilare en découvrant la parodie des "Schtroumpfs"), c'est surtout le fait qu'il n'y ait pas 1 mais DES héros vivants leurs aventures en parallèle et entrecroisant leurs chemins qui m'a accroché. Tous sont intéressants (sauf peut-être le roy -- je ne conseille d'ailleurs pas l'achat du hors série soporifique sur ce personnage --). L'œuvre part dans plein de directions différentes et l'on ne sait pas où cela va nous mener mais l'on ressent fort bien la cohésion du récit dans son ensemble.
Une belle œuvre qui, grâce à la gentillesse de ses protagonistes et l'optimisme de son propos, peut se lire très jeune et peut, par sa profondeur et son humour, se lire aussi bien à âge adulte.
Contrairement à Le Sens de la Vis, cette BD m'a plu.
Le style est tout autre. Ici Larcenet exorcise un moment difficile de sa vie : son service militaire.
Il relate merveilleusement son expérience et exprime ses ressentis avec talent.
Ici aussi, le format de la BD est original, on en fait rapidement abstraction car le contenu est fort et sans compromis.
Ce one shot dégage une force peu commune, Larcenet ne se ménage pas.
Cette lecture est une excellente surprise.
"Presque" ne se trouve pas par hasard dans les immanquables.
A découvrir.
Ah, il y en a des choses à dire sur ce comic. Joli tour de force des toutes nouvelles éditions Fusion comics (« fusion » entre Soleil et Panini au passage) que d’avoir obtenu les droits de publication de ce best-seller américain inspiré des romans cultes de Stephen King.
Précisons d’abord qu’il ne s’agit pas d’une retranscription de l’histoire originale, mais d’un ajout sous la forme d’une prequelle racontant la jeunesse du pistolero. Ce détail amène bien entendu une autre question : « puis-je lire cette BD si je n’ai pas lu les romans ? ». Oui !
Oui, parce que c’est mon cas, je n’ai jamais lu les romans, et pourtant j’ai vraiment pris mon pied avec cette BD. J’ai tout compris sans faire trop d’effort, et l’histoire est indépendante, avec un début et une fin (par contre le tome unique VO sera publié en 3 tomes VF). Alors bon, j’ai sans doute raté plein de références aux romans, ça c’est sûr, mais ça n’a absolument pas gâché ma lecture. Un sacré tour de force que d’avoir créé une histoire qui plaira aux fans de l’univers de la tour sombre comme aux novices.
L’intrigue elle-même est finalement assez basique, mais se retrouve enrichie par un background super riche, bien entendu hérité des bouquins. Je me suis retrouvé transporté dans ce monde imaginaire après seulement quelques pages… dépaysement garanti !
Dépaysement auquel contribuent d’ailleurs les superbes dessins, et surtout les couleurs que je trouve merveilleuses. Oh certes, elles en font peut-être un peu trop et sont sans doute un peu trop vives, mais cela renforce justement ce sentiment d’avoir été transporté dans un monde « fantasy » et magique. Richard Isanove (le coloriste) utilise beaucoup l’outil informatique, et ça se sent, et risque de déranger les puristes et autres adorateurs de couleurs directes. Mais moi je trouve que le résultat est superbe. A vous de vous faire une idée avec la galerie.
Voilà, j’ai beaucoup aimé donc. Je me demande bien si les fans des romans vont être d’accord avec moi, ou au contraire crier au scandale (les adaptations de romans en BD ou film faisant rarement l’unanimité).
Ah ouais sympa comme comic ! Apres quelques lectures pour les moins éprouvantes lors de ces dernières semaines(From Hell et V pour Vendetta entre autres), j’étais à la recherche d’une petite BD sympa, facile à lire et relaxante. Eh bien Bone est exactement ce dont j’avais besoin !
L’histoire est captivante sans être trop compliquée. Certes c’est pas très original, mais on accroche bien. Le monde décrit est chouette, et les personnages Bone sont très attachants. Thorn est aussi très belle.
Les dessins sont sympas sans plus, mais servent bien l’histoire. Par contre les expressions des visages sont excellentes, vraiment bien rendues et très drôles. Sans doute LE point fort de ce comic. Ces expressions participent beaucoup à l’humour, je ris souvent aux éclats quand je lis Bone, ce qui ne m’arrive finalement pas souvent avec d’autres BDs…
Le tome 8 apporte beaucoup de réponses. Apres, ça tourne un peu à la grande guerre du bien contre le mal, façon « Le Seigneur des anneaux ». Moi, ça ne m’a pas du tout dérangé, on contraire, je trouve l’épisode dans la ville excellent (« Chasseurs de trésor »). Mais c’est vrai qu’on perd un peu le charme des premiers épisodes.
Le dernier tome, lui, conclut brillamment cette fantastique épopée que tout fan de fantasy se doit d’avoir lue !
Je suis étonné que cette série soit si peu avisée car il s'agit-là pour moi d'un des gros coups de cœur de ce début d'année. Ne connaissant aucun des auteurs, j'ai acheté ce premier album par pure intuition, séduit tout d’abord par l’objet en lui-même : la couverture, le nombre conséquent de pages et les dessins, puis par le synopsis qui promettait de nous conter les aventures pour le moins tumultueuses d’un jeune blanc et d’un Noir dans l’Amérique des années trente.
En commençant ma lecture, j’ai été immédiatement séduit par la beauté des dessins et plus globalement des planches. Le trait est somme toute fort classique mais possède ce petit quelque chose qui fait que l’on a envie de s’attarder sur chaque case à scruter les moindres détails. La couleur rend grâce au dessin et participe de fort belle manière à nous faire voyager dans les différentes ambiances et les différents lieux visités par les protagonistes. "O’Boys", c’est la grande aventure à l’échelle de 2 personnages du bas de l’échelle!
D’entrée de jeu, la première planche nous intrigue. Le jeune Huck Finn revient dans sa ville natale pour enterrer son ami noir Charley Williams. Cette unique page attise notre curiosité, mais il faudra attendre les prochains tomes pour en savoir plus, car le reste de l’album consiste en un grand flashback racontant l’histoire du jeune homme, sa rencontre avec Charley, et comment ils se sont lancés à l’aventure. Une chose est sûre, vu le nombre de péripéties dans cet unique album, la suite nous réserve une grande aventure. Mention spéciale également au découpage des planches qui démontre un grand savoir-faire.
Cette histoire n’est pas à mettre entre toutes les mains, car elle ne manque pas de cruauté, morale ou physique. Mais il est difficile d’imaginer que la vie en allait autrement à une époque où la misère et le racisme étaient le lot quotidien d’une grande partie de la population. Le tout ne manque cependant pas d’humour, surtout grâce aux deux personnages principaux aux caractères pour le moins différents.
Ce tome 1 est donc une réussite, maîtrisé de bout en bout. Il m’a tout simplement passionné. Mon seul espoir est que la suite soit du même tonneau et remplisse ses promesses d’aventures et de grands espaces. Je n’ai aucune idée du nombre de tomes que la série contiendra, mais 4 ou 5 serait l’idéal. En tout cas, je serai de la partie et j’espère que cette série aura le succès qu’elle mérite. Bravo aux auteurs ! Un album très intéressant et bien dosé.
Un 4/5 à tendance 4,5/5 qui n’attend que la suite pour augmenter.
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Dimitri Bogrov
Ce one shot ne va pas être long à se faire connaitre et à faire parler de lui. Le scénario basé sur des faits historiques est d'une fluidité exemplaire. Le récit à mi chemin entre le roman et l'historique raconte l'histoire d'un jeune homme venant d'obtenir son diplôme d'avocat. Il rencontre une femme dans un train et tombe amoureux d'elle. La suite est narrée dans cette BD. L'environnement est assez original car l'histoire se passe à Kiev au début du XXème siècle. L'époque était trouble politiquement parlant. L'histoire de ce récit a eu une importance dans l'Histoire de ce pays. Le dessin m'a légèrement dérouté dans les premières pages. Mais le charme n'a pas été long à agir. Le style très personnel permet une immersion complète. Les palettes de couleur sont utilisées à bon escient. Je ne trouve aucun défaut à cette BD. Je passerai peut-être la note à 5 lors d'une seconde lecture. A acheter les yeux fermés.
Les Nouvelles Aventures de Mic Mac Adam
'Les Nouvelles Aventures de Mic Mac Adam' sont tellement bonnes que j'ai bien envie de connaitre les anciennes aventures de Mic Mac Adam ! Le scénario m'a captivé dès les premières pages. J'ai tout de suite voulu savoir la suite ! Luc Brunschwig mélange habilement les genres fantastique, historique et policier ! Le dessin est un peu classique, mais moi j'aime bien. La seule chose que je n'ai pas aimée, c'est la manière de parler de Kilian Mac Adam dans les deux premiers tomes. Le lettrage utilisé est absolument affreux. J'ai vraiment eu de la difficulté à le lire. En tout cas, j'espère que la suite va sortir bientôt. J'ai très envie de connaitre la fin de cette saga.
Les Lettres de Krivstov
Avec les lettres de Kristov, Youri Jigounov nous plonge dans une amusante chasse au trésor dans la Russie du début des années '90. Ce One-Shot bénéficie de beaucoup d'atouts. Tout d'abord, le dessin de Jigounov est déjà d'une qualité indéniable. Si vous connaissez la série Alpha, du même auteur, vous voyez ce que je veux dire. Sinon, je pourrais qualifier son trait de réaliste, clair, précis, élégant. Seul bémol ici : les couleurs. Et plus particulièrement celles des intérieurs. Si elles sont une fidèle retranscription d'une réalité, jamais je ne ferais appel à un décorateur russe. Mais même pour le reste de l’oeuvre, les couleurs employées sont quelque peu criardes. Deuxième atout : le contexte. Une bd écrite par un russe et qui se passe en Russie ne peut que donner une image assez réaliste de l'état de ce pays et de l'état d'esprit de ses habitants à cette époque. Une époque plutôt délicate à vivre car ce grand écart a laissé place à pas mal d'abus (délinquance, mafia, alcoolisme) en laissant une grosse partie de la population sur le carreau. Sans en faire le sujet central du récit, Jigounov parvient cependant à nous faire ressentir la situation précaire et le dépit des autochtones. Troisième atout : le ton employé. Quelque peu naïf (œuvre de jeunesse oblige) mais sympathique, Jigounov donne la part belle à l’humour. Pas un humour franc mais une ambiance bon-enfant semblable à celle qui anime une série comme Jérome K Jérome Bloche. A ce titre la ressemblance entre Anton et Jérôme est assez saisissante et me donne presque envie de dire que les lettres de Kristov est une des meilleures enquêtes du sympathique héros d’Alain Dodier. Ce qui me mène au quatrième atout. Les principaux personnages sont franchement attachants. Le couple Anton – Lida fonctionne à merveille et les seconds rôles apportent leur part à la réussite de cette bd. Cinquième atout : le scénario est très bien ficelé. L’enquête est prenante, les rebondissements nombreux jusqu’à une conclusion certes conventionnelle mais pas trop, et de qualité. Dernier atout : la traduction (toujours délicate car elle dénature souvent le texte original) est d’une grande justesse. Elle fut assurée par Pascal Renard, avec qui Jigounov allait ensuite collaborer sur Alpha. En résumé, beaucoup de qualités pour une première œuvre certes un peu naïve mais qui m’a fait passer un très agréable moment de lecture. Je la recommande vivement.
Negev
Vraie découverte que ce "Negev". Je ne connaissais pas du tout, et la surprise est vraiment plaisante. D'une part j'ai été vraiment enchanté par ma lecture : utilisant de nombreux mythes antiques et bibliques, Stefan Astier a réussi à bâtir (sur les deux premiers volets de cette trilogie) une histoire à la fois solide, drôle, pédagogique et pleine de surprises. J'ai apprécié par exemple retrouver le caractère presque enfantin, chamailleur, des dieux grecs tels qu'ils étaient décrits dans la littérature de l'époque (lire Iliade et Odyssée pour s'en convaincre). Côté dessin, c'est un style un peu chaotique, simple en apparence, mais qui permet une grande liberté, que Stefan Astier a appliquée à son récit. Un bon panachage des couleurs permet également une lecture sans problème, linéaire et apaisée. Un vrai coup de coeur.
Je mourrai pas gibier
Je suis toujours très attentif aux projets "adultes" réalisés par Alfred, cela s'avère souvent être des livres coup de poing. "Je mourrai pas gibier" ne fait pas exception à la règle : il s'agit là encore d'un excellent récit, très sombre, servi par un illustrateur/adaptateur en plein maturité. L'histoire est très sombre, certes, et il est un peu étonnant qu'elle ait été publiée dans une collection "jeunesse" à l'origine, mais il ne faut pas attendre pour savoir que la vie peut réserver des épisodes très noirs, dramatiques. Ici l'engrenage est inexorable, et l'issue inévitable. C'est extrêmement fort, et à ne pas mettre -tout de même- dans toutes les mains. Encore une fois, j'ai été subjugué par ma lecture. Seul petit bémol, j'ai trouvé le dessin d'Alfred un chouïa en-deçà de ce qu'il a fait par ailleurs. Alors que ces derniers temps son trait s'arrondissait quelque peu, s'épurait, il fait marche arrière avec cet album, allant vers un dessin plus agressif, plus violent. Et comme la marche arrière n'est pas forcément un mouvement naturel, il y a quelques petits ratés. Mais cela n'a pas entravé du tout ma lecture, qui fut extrêmement attentive. Un classique à lire absolument.
La Nef des fous
Ordinairement je n'aime pas les aventures psychosomatiques dont les 2 plus célèbres exemples sont ''le magicien d'Oz'' et "Alice au pays des merveilles". Pourtant j'ai passé un bon moment à la lecture de "La Nef des fous". La raison ? Outre un graphisme fort bien approprié à l'œuvre et un humour qui m'est sympathique (j'étais hilare en découvrant la parodie des "Schtroumpfs"), c'est surtout le fait qu'il n'y ait pas 1 mais DES héros vivants leurs aventures en parallèle et entrecroisant leurs chemins qui m'a accroché. Tous sont intéressants (sauf peut-être le roy -- je ne conseille d'ailleurs pas l'achat du hors série soporifique sur ce personnage --). L'œuvre part dans plein de directions différentes et l'on ne sait pas où cela va nous mener mais l'on ressent fort bien la cohésion du récit dans son ensemble. Une belle œuvre qui, grâce à la gentillesse de ses protagonistes et l'optimisme de son propos, peut se lire très jeune et peut, par sa profondeur et son humour, se lire aussi bien à âge adulte.
Presque
Contrairement à Le Sens de la Vis, cette BD m'a plu. Le style est tout autre. Ici Larcenet exorcise un moment difficile de sa vie : son service militaire. Il relate merveilleusement son expérience et exprime ses ressentis avec talent. Ici aussi, le format de la BD est original, on en fait rapidement abstraction car le contenu est fort et sans compromis. Ce one shot dégage une force peu commune, Larcenet ne se ménage pas. Cette lecture est une excellente surprise. "Presque" ne se trouve pas par hasard dans les immanquables. A découvrir.
La Tour sombre
Ah, il y en a des choses à dire sur ce comic. Joli tour de force des toutes nouvelles éditions Fusion comics (« fusion » entre Soleil et Panini au passage) que d’avoir obtenu les droits de publication de ce best-seller américain inspiré des romans cultes de Stephen King. Précisons d’abord qu’il ne s’agit pas d’une retranscription de l’histoire originale, mais d’un ajout sous la forme d’une prequelle racontant la jeunesse du pistolero. Ce détail amène bien entendu une autre question : « puis-je lire cette BD si je n’ai pas lu les romans ? ». Oui ! Oui, parce que c’est mon cas, je n’ai jamais lu les romans, et pourtant j’ai vraiment pris mon pied avec cette BD. J’ai tout compris sans faire trop d’effort, et l’histoire est indépendante, avec un début et une fin (par contre le tome unique VO sera publié en 3 tomes VF). Alors bon, j’ai sans doute raté plein de références aux romans, ça c’est sûr, mais ça n’a absolument pas gâché ma lecture. Un sacré tour de force que d’avoir créé une histoire qui plaira aux fans de l’univers de la tour sombre comme aux novices. L’intrigue elle-même est finalement assez basique, mais se retrouve enrichie par un background super riche, bien entendu hérité des bouquins. Je me suis retrouvé transporté dans ce monde imaginaire après seulement quelques pages… dépaysement garanti ! Dépaysement auquel contribuent d’ailleurs les superbes dessins, et surtout les couleurs que je trouve merveilleuses. Oh certes, elles en font peut-être un peu trop et sont sans doute un peu trop vives, mais cela renforce justement ce sentiment d’avoir été transporté dans un monde « fantasy » et magique. Richard Isanove (le coloriste) utilise beaucoup l’outil informatique, et ça se sent, et risque de déranger les puristes et autres adorateurs de couleurs directes. Mais moi je trouve que le résultat est superbe. A vous de vous faire une idée avec la galerie. Voilà, j’ai beaucoup aimé donc. Je me demande bien si les fans des romans vont être d’accord avec moi, ou au contraire crier au scandale (les adaptations de romans en BD ou film faisant rarement l’unanimité).
Bone
Ah ouais sympa comme comic ! Apres quelques lectures pour les moins éprouvantes lors de ces dernières semaines(From Hell et V pour Vendetta entre autres), j’étais à la recherche d’une petite BD sympa, facile à lire et relaxante. Eh bien Bone est exactement ce dont j’avais besoin ! L’histoire est captivante sans être trop compliquée. Certes c’est pas très original, mais on accroche bien. Le monde décrit est chouette, et les personnages Bone sont très attachants. Thorn est aussi très belle. Les dessins sont sympas sans plus, mais servent bien l’histoire. Par contre les expressions des visages sont excellentes, vraiment bien rendues et très drôles. Sans doute LE point fort de ce comic. Ces expressions participent beaucoup à l’humour, je ris souvent aux éclats quand je lis Bone, ce qui ne m’arrive finalement pas souvent avec d’autres BDs… Le tome 8 apporte beaucoup de réponses. Apres, ça tourne un peu à la grande guerre du bien contre le mal, façon « Le Seigneur des anneaux ». Moi, ça ne m’a pas du tout dérangé, on contraire, je trouve l’épisode dans la ville excellent (« Chasseurs de trésor »). Mais c’est vrai qu’on perd un peu le charme des premiers épisodes. Le dernier tome, lui, conclut brillamment cette fantastique épopée que tout fan de fantasy se doit d’avoir lue !
O'Boys
Je suis étonné que cette série soit si peu avisée car il s'agit-là pour moi d'un des gros coups de cœur de ce début d'année. Ne connaissant aucun des auteurs, j'ai acheté ce premier album par pure intuition, séduit tout d’abord par l’objet en lui-même : la couverture, le nombre conséquent de pages et les dessins, puis par le synopsis qui promettait de nous conter les aventures pour le moins tumultueuses d’un jeune blanc et d’un Noir dans l’Amérique des années trente. En commençant ma lecture, j’ai été immédiatement séduit par la beauté des dessins et plus globalement des planches. Le trait est somme toute fort classique mais possède ce petit quelque chose qui fait que l’on a envie de s’attarder sur chaque case à scruter les moindres détails. La couleur rend grâce au dessin et participe de fort belle manière à nous faire voyager dans les différentes ambiances et les différents lieux visités par les protagonistes. "O’Boys", c’est la grande aventure à l’échelle de 2 personnages du bas de l’échelle! D’entrée de jeu, la première planche nous intrigue. Le jeune Huck Finn revient dans sa ville natale pour enterrer son ami noir Charley Williams. Cette unique page attise notre curiosité, mais il faudra attendre les prochains tomes pour en savoir plus, car le reste de l’album consiste en un grand flashback racontant l’histoire du jeune homme, sa rencontre avec Charley, et comment ils se sont lancés à l’aventure. Une chose est sûre, vu le nombre de péripéties dans cet unique album, la suite nous réserve une grande aventure. Mention spéciale également au découpage des planches qui démontre un grand savoir-faire. Cette histoire n’est pas à mettre entre toutes les mains, car elle ne manque pas de cruauté, morale ou physique. Mais il est difficile d’imaginer que la vie en allait autrement à une époque où la misère et le racisme étaient le lot quotidien d’une grande partie de la population. Le tout ne manque cependant pas d’humour, surtout grâce aux deux personnages principaux aux caractères pour le moins différents. Ce tome 1 est donc une réussite, maîtrisé de bout en bout. Il m’a tout simplement passionné. Mon seul espoir est que la suite soit du même tonneau et remplisse ses promesses d’aventures et de grands espaces. Je n’ai aucune idée du nombre de tomes que la série contiendra, mais 4 ou 5 serait l’idéal. En tout cas, je serai de la partie et j’espère que cette série aura le succès qu’elle mérite. Bravo aux auteurs ! Un album très intéressant et bien dosé. Un 4/5 à tendance 4,5/5 qui n’attend que la suite pour augmenter.