Le dessin étonnant m'a longtemps rebuté. On dirait que Sfar se fout de la cohérence de ses personnages d'une case à l'autre, qu'il dessine au fil de la pensée, sans retoucher... Et, ma foi, c'est presque ce qui finit par rendre la série sympathique.
On se laisse entraîner par ce mélange de décontraction totale -probablement plus travaillée qu'il n'y paraît- et de réflexions spirituelles (au double sens du terme) d'un vieux rabbin sépharade et de son chat.
A elle seule, cette série est presque un sous-genre de la BD.
L'Histoire avec un grand H !
"Les Aigles de Rome" est un péplum romancé, inspiré par la vie du chef de guerre germain Arminius qui vainquit les légions romaines lors de la célèbre bataille de Teutobourg en Germanie. Arminius est en quelque sorte l’équivalent de notre Vercingétorix national pour les allemands.
En l'an 9 après J.C., trois légions romaines (les XVIIe, XVIIIe et XIXe légions pour les puristes) que le général Varus avait imprudemment engagées dans la noire forêt de Teutobourg furent, après trois jours d'un impitoyable combat, totalement anéanties. Près de 30000 hommes perdus... Se voyant perdu et déshonoré, Varus se suicida. Et suprême humiliation, les "Aigles" des légions tombèrent entre les mains des barbares...
Cette bataille fut un désastre sans précédent pour Rome qui stoppa net sa progression en Germanie. L'empereur Auguste en fut très affecté et clamait parait-il, ivre de douleur, dans son palais "Varus, Varus, rends-moi mes légions !"
Ironie de l'Histoire, Arminius était un Chérusque emmené alors qu'il était enfant à Rome comme otage. Elevé comme un parfait petit romain, il se battit pour Rome en Pannonie et suite à ses brillantes prouesses militaires il obtint même la citoyenneté romaine...
Après le désastre de Teutobourg, les romains n'eurent de cesse de venger l'affront. Le général romain Germanicus profita de la mésentente des tribus germaines pour reconquérir du terrain. Finalement, après bien d'autres batailles, Arminius fut assassiné par… des germains qui redoutaient son autorité !
Nul n’est prophète en son pays...
La série :
Le lecteur suit la destinée de deux jeunes héros que presque tout oppose au départ : Marcus un romain, fils de général et Ermanamer un chérusque de sang royal otage de Rome. Élevés ensemble, ils se détestent. Ils vont devoir s’apprivoiser… de gré ou de force !
Devenus frères de sang, finiront-ils par s’entre déchirer au nom de la raison d’État ? Et le Ermanamer Arminius de la série connaîtra-t-il le même triste sort que le véritable Arminius ? Mystère, mystère…
Les Aigles de Rome sont signés à 100% par Marini puisqu’il officie cette fois-ci en tant que dessinateur, coloriste et scénariste. Ces dessins sont toujours aussi splendides (je suis fan !) et bien mis en valeur par la colorisation. Et puis ses romaines sont si belles et si peu farouches...
Quant au scénario, je trouve qu’il "colle" bien à l'Histoire. Les intrigues y sont nombreuses, et les batailles rangées tout autant. Et bien sur, il y a quelques scènes de sexe débridé, mais cela fait partie du genre (même Murena n’échappe pas cette règle !). Bref, du grand péplum...
Et si les dialogues sont parfois un peu crus, j’avoue ne pas m’être ennuyé une seconde à la lecture des deux premiers volumes et j’attends avec impatience la suite !
Notes :
Dessin et colorisation : 4/5
Scénario : 3,5/5
J'avais longtemps hésité avant d'acheter cette bd car le thème abordé est très proche de l'autre série de Jododrowsky, Borgia. Un doublon à coup sûr.
Et puis non, le dessin de Théo m'a vite séduit (il faut dire que la couverture est sublime).
Les plans superbes (ah! la descente de Lilith...), les grandes vignettes et surtout les très belles couleurs de Sébastien Gérard font de ce premier opus une petite réussite.
Et même si le scénario de Jodo est très éloigné de la réalité, il n'en demeure pas moins passionnant. Si vous avez aimé l'univers sanglant des Borgia, vous ne pouvez qu'adhérer au monde de Jules, fait de trahison, de fornication et d'argent.
Howard Zinn est un historien américain situé très à gauche, proche d’essayistes comme Noam Chomsky et qui a toujours porté un regard très critique sur la politique extérieure et intérieure des Etats-Unis.
Les auteurs Paul Buhle au scénario et Mike Konopacki au dessin se sont intéressés au dernier siècle de notre ère vu par Howard Zinn. La critique est acerbe, même si elle est parfois un peu trop à charge.
Les auteurs nous expliquent en une dizaine de chapitres les pires méfaits de la politique extérieure américaine. Au fil des pages mêlant dessins et vraies photos d’archives on découvre quelques-uns des pires méfaits de l’Empire américain : que ce soit la pseudo libération des Espagnols de Cuba ou des Philippines en 1898 pour en fait recoloniser ces territoires quelque temps après au profit des Américains ; la politique du big stick en Amérique latine ; les dérives de la guerre du Vietnam. Mais cet ouvrage est aussi un plaidoyer contre la politique intérieure américaine : le massacre des Indiens, la répression des grèves de 1893, le procès de Sacco et Vanzetti, l’absence de liberté d’expression des pacifistes pendant les deux guerres (Zinn évoque aussi son engagement lors des bombardements de Royan en France), l’internement des Japonais-américains lors de la Seconde Guerre, la lutte des Noirs pour les droits civiques, tout cela allant jusqu’au Patriot Act mis en place après les attentats du 11 Septembre 2001.
On n'est pas toujours d’accord avec le professeur Zinn (notamment sur le pacifisme pendant les deux guerres mondiales), mais ce livre est un moyen formidable d'appréhender quelques grands événements de l’histoire américaine sous un œil moins neutre que d’habitude. On regrettera quelques absences : le maccarthysme qui est à peine effleuré, ou globalement la période de la guerre froide, le Watergate (alors que Zinn s’épanche sur l’Irangate), quelques raccourcis un peu audacieux entre certaines périodes de l’histoire et l’époque du deuxième Bush. Mais cet ouvrage est un vrai monument d’histoire sociale qui mérite une bonne place dans une bibliothèque.
Après la lecture des 3 premiers tomes.
Quel régal !!! Je ne connaissais pas Pontarolo avant de m'attaquer à cette excellente BD.
J'attends le dernier tome pour lâcher la note maximale.
Le scénario est déjanté à souhait, l'auteur assume ses délires et va au bout des choses.
Les personnages du premier plan sont exceptionnels, les autres sont souvent des clins d'œil à des personnages connus tels que les équipes des séries télé les experts. Il y a même de objets comme le fourgon de l'agence tout risque.
L'humour est omniprésent avec une efficacité impressionnante.
Le politiquement correct en prend pour son grade : tout y passe, avec en premier les religions. Pontarolo ne se met pas de limites, il joue sur le fil du rasoir avec maestria.
Chacun se fera l'interprète de sa propre lecture mais il y a matière sur les sujets.
Le dessin très expressif prend tout son sens et sa beauté à la lecture.
Il est très coloré mais de façon contrôlée.
Ce bordel organisé est un festin trash à la trame irréprochable.
Je ne m'attendais pas à prendre une telle claque.
A dévorer de toute urgence.
On devrait distinguer clairement la première époque (supermarketstein, sacrée salade,...) de la seconde. Peu de choses, hormis Jack Palmer lui-même, les unissent. Cependant, j'aime les deux. Dans le premier cas, le dessin est chargé avec des gags à chaque case tandis que l'humour y est loufoque et absurde. On y atteint des sommets dans le genre.
La seconde partie de l'oeuvre est à l'humour plus fin et en prise avec le réel (l'antithèse des premiers albums en somme). L'affaire du voile, L'enquête corse en sont les sommets. La nouveauté 2009 : enquête au paradis ne décevra pas ceux qui ont aimé ces 2 précédents titres.
Citons également les albums charnières des 2 époques que sont Le chanteur de Mexico ou Les disparus d'Apostrophe qui sont de pures merveilles d'humour.
Je suis un peu surpris de constater une moyenne un peu faiblarde pour cet album. Je comprends parfaitement que certains aient trouvé le tout peu développé, je pense également la même chose. Cependant, j'ai été agréablement surpris de voir ce qu'arrive à faire Fabien Vehlmann avec cette contrainte de 62 pages.
J'ai trouvé que la phase de la recrue des psychopathes, la première donc, est très bien exploitée. Vehlmann exploite parfaitement ce moment pour nous présenter les personnages, et propose un panel d'individus tous différents. Au sujet de la présentation, j'émets un léger bémol quant à la distinction entre les protagonistes. J'ai eu un peu de mal à me souvenir du nom de chaque, d'autant que leur nom n'est pas souvent répété.
Quant à la phase d'action, qui consiste en l'exécution d'Hitler, elle est aussi surprenante que les diverses personnalités. La contrainte de la pagination se fait bien sentir, surtout que l'exposition des participants a pris un peu de temps. Malgré cela, on sent que les idées sont là, et tout est fait pour nous tenir en haleine. L'auteur nous surprend sans cesse avec de nombreux rebondissements, rien ne se passe comme on l'attendait, et la fin est bien clôturée.
Un dernier mot sur le dessin : le style assez réaliste colle plutôt bien avec l'ensemble de l'histoire. Un gros bémol cependant. Comme d'autres personnes j'ai eu un peu de mal à différencier certains personnages. Hormis cela, rien à redire.
Ma note réelle tourne plus autour de 3.5. Mais j'arrondis au supérieur car je prends en compte la difficulté de la contrainte et aussi parce que j'ai bien aimé la fin.
J'ai lu cette BD sans penser à Don Quichotte de Cervantes.
Du coup, avec l'esprit libre, j'ai pu en apprécier le contenu.
L'histoire monte tranquillement en puissance et débute au Mali.
La première partie est limite comique, Mancha vit sur une autre planète, toujours shooté.
Les situations qui en résultent sont toutes cocasses jusqu'au jour où il voit passer une occidentale. Celle ci vit à Paris, il en tombe amoureux mais lorsqu'il se décide à aller l'accoster, elle est déjà repartie depuis 2 jours.
Ensuite il y a le départ pour la France, tout un périple.
A partir de ce moment, le récit prend de la consistance et aborde des sujets plus difficiles.
Il m'a fallu un temps d'adaptation pour assimiler le dessin, très agréable mais aux couleurs trop denses à mon goût.
Je n'ai pas réussi à m'arrêter en cours de lecture jusqu'au final qui me convient tout à fait et est en phase avec le reste du récit.
Si vous appréciez en général les productions Futuropolis, laissez-vous tenter par "Mancha, chevalier errant" qui mérite amplement le détour.
Cette BD nous transporte dans un autre univers, de par ses personnages irréels et son imagination.
Tout au long de cette histoire déjà bien entamée, on ressent le besoin d'en savoir plus a propos de telle ou telle chose. Notre désir et le plus souvent attisé par un événement ou une rencontre inattendue qui explique bien des choses.
A chaque lecture, je me dis "vivement le prochain tome" car j'ai réellement envie de connaitre la fin de cette histoire fantastique, ou le mal et le bien se livrent un combat sans merci.
Après la lecture des 2 tomes.
Le rapprochement avec une autre BD Futuropolis sortie cette année est presque évident.
Comme d'autres aviseurs, j'ai pensé à Rébétiko qui mêle culture musicale et roman graphique.
L'ambiance est excellente grâce aux superbes dessins de Flao. Je m'étonne d'avoir enquiller les deux tomes d'une traite sans m'en rendre compte. C'est un gage de qualité.
Le flamenco, c'est une musique et une danse, mais également un mode de vie. Le récit ne peut pas nous faire entendre des notes mais il réussit à faire ressentir cette ambiance si particulière.
L'histoire de ces 2 amis est plus dense qu'il ne parait. Il se passe pas mal de choses influençant la suite des évènements. En un laps de temps réduit, leurs vies évoluent grandement.
Les auteurs sortent du rang, grâce à Futuropolis, et nous offre une oeuvre d'une grande qualité.
Il y a tout ce que j'attends dans cette série. Le 9ème art a de l'avenir avec de tels auteurs.
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Le Chat du Rabbin
Le dessin étonnant m'a longtemps rebuté. On dirait que Sfar se fout de la cohérence de ses personnages d'une case à l'autre, qu'il dessine au fil de la pensée, sans retoucher... Et, ma foi, c'est presque ce qui finit par rendre la série sympathique. On se laisse entraîner par ce mélange de décontraction totale -probablement plus travaillée qu'il n'y paraît- et de réflexions spirituelles (au double sens du terme) d'un vieux rabbin sépharade et de son chat. A elle seule, cette série est presque un sous-genre de la BD.
Les Aigles de Rome
L'Histoire avec un grand H ! "Les Aigles de Rome" est un péplum romancé, inspiré par la vie du chef de guerre germain Arminius qui vainquit les légions romaines lors de la célèbre bataille de Teutobourg en Germanie. Arminius est en quelque sorte l’équivalent de notre Vercingétorix national pour les allemands. En l'an 9 après J.C., trois légions romaines (les XVIIe, XVIIIe et XIXe légions pour les puristes) que le général Varus avait imprudemment engagées dans la noire forêt de Teutobourg furent, après trois jours d'un impitoyable combat, totalement anéanties. Près de 30000 hommes perdus... Se voyant perdu et déshonoré, Varus se suicida. Et suprême humiliation, les "Aigles" des légions tombèrent entre les mains des barbares... Cette bataille fut un désastre sans précédent pour Rome qui stoppa net sa progression en Germanie. L'empereur Auguste en fut très affecté et clamait parait-il, ivre de douleur, dans son palais "Varus, Varus, rends-moi mes légions !" Ironie de l'Histoire, Arminius était un Chérusque emmené alors qu'il était enfant à Rome comme otage. Elevé comme un parfait petit romain, il se battit pour Rome en Pannonie et suite à ses brillantes prouesses militaires il obtint même la citoyenneté romaine... Après le désastre de Teutobourg, les romains n'eurent de cesse de venger l'affront. Le général romain Germanicus profita de la mésentente des tribus germaines pour reconquérir du terrain. Finalement, après bien d'autres batailles, Arminius fut assassiné par… des germains qui redoutaient son autorité ! Nul n’est prophète en son pays... La série : Le lecteur suit la destinée de deux jeunes héros que presque tout oppose au départ : Marcus un romain, fils de général et Ermanamer un chérusque de sang royal otage de Rome. Élevés ensemble, ils se détestent. Ils vont devoir s’apprivoiser… de gré ou de force ! Devenus frères de sang, finiront-ils par s’entre déchirer au nom de la raison d’État ? Et le Ermanamer Arminius de la série connaîtra-t-il le même triste sort que le véritable Arminius ? Mystère, mystère… Les Aigles de Rome sont signés à 100% par Marini puisqu’il officie cette fois-ci en tant que dessinateur, coloriste et scénariste. Ces dessins sont toujours aussi splendides (je suis fan !) et bien mis en valeur par la colorisation. Et puis ses romaines sont si belles et si peu farouches... Quant au scénario, je trouve qu’il "colle" bien à l'Histoire. Les intrigues y sont nombreuses, et les batailles rangées tout autant. Et bien sur, il y a quelques scènes de sexe débridé, mais cela fait partie du genre (même Murena n’échappe pas cette règle !). Bref, du grand péplum... Et si les dialogues sont parfois un peu crus, j’avoue ne pas m’être ennuyé une seconde à la lecture des deux premiers volumes et j’attends avec impatience la suite ! Notes : Dessin et colorisation : 4/5 Scénario : 3,5/5
Le Pape Terrible
J'avais longtemps hésité avant d'acheter cette bd car le thème abordé est très proche de l'autre série de Jododrowsky, Borgia. Un doublon à coup sûr. Et puis non, le dessin de Théo m'a vite séduit (il faut dire que la couverture est sublime). Les plans superbes (ah! la descente de Lilith...), les grandes vignettes et surtout les très belles couleurs de Sébastien Gérard font de ce premier opus une petite réussite. Et même si le scénario de Jodo est très éloigné de la réalité, il n'en demeure pas moins passionnant. Si vous avez aimé l'univers sanglant des Borgia, vous ne pouvez qu'adhérer au monde de Jules, fait de trahison, de fornication et d'argent.
Une Histoire Populaire de l'Empire Américain
Howard Zinn est un historien américain situé très à gauche, proche d’essayistes comme Noam Chomsky et qui a toujours porté un regard très critique sur la politique extérieure et intérieure des Etats-Unis. Les auteurs Paul Buhle au scénario et Mike Konopacki au dessin se sont intéressés au dernier siècle de notre ère vu par Howard Zinn. La critique est acerbe, même si elle est parfois un peu trop à charge. Les auteurs nous expliquent en une dizaine de chapitres les pires méfaits de la politique extérieure américaine. Au fil des pages mêlant dessins et vraies photos d’archives on découvre quelques-uns des pires méfaits de l’Empire américain : que ce soit la pseudo libération des Espagnols de Cuba ou des Philippines en 1898 pour en fait recoloniser ces territoires quelque temps après au profit des Américains ; la politique du big stick en Amérique latine ; les dérives de la guerre du Vietnam. Mais cet ouvrage est aussi un plaidoyer contre la politique intérieure américaine : le massacre des Indiens, la répression des grèves de 1893, le procès de Sacco et Vanzetti, l’absence de liberté d’expression des pacifistes pendant les deux guerres (Zinn évoque aussi son engagement lors des bombardements de Royan en France), l’internement des Japonais-américains lors de la Seconde Guerre, la lutte des Noirs pour les droits civiques, tout cela allant jusqu’au Patriot Act mis en place après les attentats du 11 Septembre 2001. On n'est pas toujours d’accord avec le professeur Zinn (notamment sur le pacifisme pendant les deux guerres mondiales), mais ce livre est un moyen formidable d'appréhender quelques grands événements de l’histoire américaine sous un œil moins neutre que d’habitude. On regrettera quelques absences : le maccarthysme qui est à peine effleuré, ou globalement la période de la guerre froide, le Watergate (alors que Zinn s’épanche sur l’Irangate), quelques raccourcis un peu audacieux entre certaines périodes de l’histoire et l’époque du deuxième Bush. Mais cet ouvrage est un vrai monument d’histoire sociale qui mérite une bonne place dans une bibliothèque.
James Dieu
Après la lecture des 3 premiers tomes. Quel régal !!! Je ne connaissais pas Pontarolo avant de m'attaquer à cette excellente BD. J'attends le dernier tome pour lâcher la note maximale. Le scénario est déjanté à souhait, l'auteur assume ses délires et va au bout des choses. Les personnages du premier plan sont exceptionnels, les autres sont souvent des clins d'œil à des personnages connus tels que les équipes des séries télé les experts. Il y a même de objets comme le fourgon de l'agence tout risque. L'humour est omniprésent avec une efficacité impressionnante. Le politiquement correct en prend pour son grade : tout y passe, avec en premier les religions. Pontarolo ne se met pas de limites, il joue sur le fil du rasoir avec maestria. Chacun se fera l'interprète de sa propre lecture mais il y a matière sur les sujets. Le dessin très expressif prend tout son sens et sa beauté à la lecture. Il est très coloré mais de façon contrôlée. Ce bordel organisé est un festin trash à la trame irréprochable. Je ne m'attendais pas à prendre une telle claque. A dévorer de toute urgence.
Les Aventures de Jack Palmer
On devrait distinguer clairement la première époque (supermarketstein, sacrée salade,...) de la seconde. Peu de choses, hormis Jack Palmer lui-même, les unissent. Cependant, j'aime les deux. Dans le premier cas, le dessin est chargé avec des gags à chaque case tandis que l'humour y est loufoque et absurde. On y atteint des sommets dans le genre. La seconde partie de l'oeuvre est à l'humour plus fin et en prise avec le réel (l'antithèse des premiers albums en somme). L'affaire du voile, L'enquête corse en sont les sommets. La nouveauté 2009 : enquête au paradis ne décevra pas ceux qui ont aimé ces 2 précédents titres. Citons également les albums charnières des 2 époques que sont Le chanteur de Mexico ou Les disparus d'Apostrophe qui sont de pures merveilles d'humour.
Sept psychopathes
Je suis un peu surpris de constater une moyenne un peu faiblarde pour cet album. Je comprends parfaitement que certains aient trouvé le tout peu développé, je pense également la même chose. Cependant, j'ai été agréablement surpris de voir ce qu'arrive à faire Fabien Vehlmann avec cette contrainte de 62 pages. J'ai trouvé que la phase de la recrue des psychopathes, la première donc, est très bien exploitée. Vehlmann exploite parfaitement ce moment pour nous présenter les personnages, et propose un panel d'individus tous différents. Au sujet de la présentation, j'émets un léger bémol quant à la distinction entre les protagonistes. J'ai eu un peu de mal à me souvenir du nom de chaque, d'autant que leur nom n'est pas souvent répété. Quant à la phase d'action, qui consiste en l'exécution d'Hitler, elle est aussi surprenante que les diverses personnalités. La contrainte de la pagination se fait bien sentir, surtout que l'exposition des participants a pris un peu de temps. Malgré cela, on sent que les idées sont là, et tout est fait pour nous tenir en haleine. L'auteur nous surprend sans cesse avec de nombreux rebondissements, rien ne se passe comme on l'attendait, et la fin est bien clôturée. Un dernier mot sur le dessin : le style assez réaliste colle plutôt bien avec l'ensemble de l'histoire. Un gros bémol cependant. Comme d'autres personnes j'ai eu un peu de mal à différencier certains personnages. Hormis cela, rien à redire. Ma note réelle tourne plus autour de 3.5. Mais j'arrondis au supérieur car je prends en compte la difficulté de la contrainte et aussi parce que j'ai bien aimé la fin.
Mancha - Chevalier errant
J'ai lu cette BD sans penser à Don Quichotte de Cervantes. Du coup, avec l'esprit libre, j'ai pu en apprécier le contenu. L'histoire monte tranquillement en puissance et débute au Mali. La première partie est limite comique, Mancha vit sur une autre planète, toujours shooté. Les situations qui en résultent sont toutes cocasses jusqu'au jour où il voit passer une occidentale. Celle ci vit à Paris, il en tombe amoureux mais lorsqu'il se décide à aller l'accoster, elle est déjà repartie depuis 2 jours. Ensuite il y a le départ pour la France, tout un périple. A partir de ce moment, le récit prend de la consistance et aborde des sujets plus difficiles. Il m'a fallu un temps d'adaptation pour assimiler le dessin, très agréable mais aux couleurs trop denses à mon goût. Je n'ai pas réussi à m'arrêter en cours de lecture jusqu'au final qui me convient tout à fait et est en phase avec le reste du récit. Si vous appréciez en général les productions Futuropolis, laissez-vous tenter par "Mancha, chevalier errant" qui mérite amplement le détour.
Les Naufragés d'Ythaq
Cette BD nous transporte dans un autre univers, de par ses personnages irréels et son imagination. Tout au long de cette histoire déjà bien entamée, on ressent le besoin d'en savoir plus a propos de telle ou telle chose. Notre désir et le plus souvent attisé par un événement ou une rencontre inattendue qui explique bien des choses. A chaque lecture, je me dis "vivement le prochain tome" car j'ai réellement envie de connaitre la fin de cette histoire fantastique, ou le mal et le bien se livrent un combat sans merci.
Mauvais garçons
Après la lecture des 2 tomes. Le rapprochement avec une autre BD Futuropolis sortie cette année est presque évident. Comme d'autres aviseurs, j'ai pensé à Rébétiko qui mêle culture musicale et roman graphique. L'ambiance est excellente grâce aux superbes dessins de Flao. Je m'étonne d'avoir enquiller les deux tomes d'une traite sans m'en rendre compte. C'est un gage de qualité. Le flamenco, c'est une musique et une danse, mais également un mode de vie. Le récit ne peut pas nous faire entendre des notes mais il réussit à faire ressentir cette ambiance si particulière. L'histoire de ces 2 amis est plus dense qu'il ne parait. Il se passe pas mal de choses influençant la suite des évènements. En un laps de temps réduit, leurs vies évoluent grandement. Les auteurs sortent du rang, grâce à Futuropolis, et nous offre une oeuvre d'une grande qualité. Il y a tout ce que j'attends dans cette série. Le 9ème art a de l'avenir avec de tels auteurs.