« J’irai cracher sur vos tombes » fait partie de la collection Vernon Sullivan, alias de Boris Vian utilisé dans les années 40 pour raconter des histoires provocantes. Il est paru chez Glénat en même temps que Les Morts ont tous la même peau.
Le titre laisse peu de place au suspense. C’est froid, impertinent, violent et cru. Lee Anderson, fils blanc d’une métisse, est en quête de vengeance. Son frère noir a été lynché pour avoir aimé une blanche. Les blancs vont devoir payer !
Graphiquement, c’est propre et efficace, même si je regrette les confusions entre certains personnages féminins. En fonction du niveau de détails des planches/cases, les visages et physiques ne permettent pas toujours d’identifier la protagoniste, surtout si elle est blonde.
Comme dans Les Morts ont tous la même peau, le postulat de départ est bon, mais le développement souffre des mêmes défauts. L’histoire de vengeance se serait suffie à elle-même… mais dans les années 40, Boris Vian veut choquer, provoquer. Il ajoute donc à un contexte de lutte raciale déjà subversif une (grosse) dose de sexe. Autant aller au bout de la provocation. Je ne suis évidemment pas contre la démarche, ni un apport érotique dans un scénario. Mais là encore, je trouve que cela affecte l’équilibre du récit et noie la vengeance dans le cul. Dommage !
Mon avis rejoindra en tous points celui de Paco. Cédille est une série qui dégage une certaine sympathie, du moins si on est un jeune lecteur. Pour un lecteur adulte, ce genre de récit naïf et simpliste est bien plus difficile à aborder mais je comprendrais parfaitement qu’il séduise le public auquel il est destiné. Il y a de l’humour, de la vivacité et deux, trois petites trouvailles amusantes (le canari qui communique via des émojis, la concierge toujours blousée par Cédille et sa bande). De plus, Cédille n’en fait qu’à sa tête et cela semble de manière générale très bien passer auprès des adultes, ce qui sera apprécié des plus jeunes (elle entre par effraction dans un zoo mais n’est pas punie, par exemple).
Chaque récit propose une histoire différente, qui réunit la même bande d’enfants autour de Cédille, qui n’est pas en reste pour lancer des idées saugrenues. Un coup, on organise un anniversaire clandestin dans un zoo, un coup, on remplace au pied levé les artistes d’un cirque menacé de faillite, un coup, on déjoue les plans de cambrioleurs lors d’une visite d’un musée. Ces récits sont extrêmement naïfs et permettent, outre l’aventure racontée, d’un peu présenter les univers qui servent de cadre aux différents albums (le zoo pour le tome 1, le cirque pour le tome 2 et l’égyptologie pour le tome 3).
Les personnages sont bien typés, avec Cédille en meneuse de bande et ses acolytes qui remplissent les rôles habituels (du courageux au grand cœur au couard maladroit) tandis que certains personnages plus secondaires servent de victimes pour des gags récurrents (la concierge de l’immeuble en est un bel exemple).
Chaque récit de 32 planches se termine sur quelques pages "bonus" qui nous montrent le quotidien d'un des personnages, histoire d'accroître la puissance empathique de ceux-ci (avec ce sentiment de partager un univers semblable : la chambre, le journal intime, etc...).
Au niveau du dessin, si le trait de Cécile est agréable, les décors sont souvent très pauvres, donnant une impression de vide aux planches. Un jeune lecteur ne sera sans doute pas gêné par ce manque de matière et aura d’autant plus de facilité à se focaliser sur l’action… mais pour un lecteur plus routinier, cette pauvreté d’arrière-plan est triste à voir.
A noter que le troisième tome offre un scénario un peu plus complexe et l’introduction d’un élément fantastique. Ce troisième tome marque aussi la fin des aventures de Cédille, à se demander si la série avait bien finalement trouvé son public…
Comme Paco, ma note réelle est de 2,5/5. Du coup, comme nous ne sommes que deux à avoir donné notre avis sur la série, je mets 3/5, histoire que la moyenne corresponde à nos ressentis mutuels.
La Tribu terrible est avant tout sympathique à lire de par son format. Cet enchaînement de strips de 3 cases crée facilement l'effet "Oh, allez, je lis encore un gag et puis je m'arrête !". Indéniablement, le plaisir de lecture est là.
Ce qui pèche davantage, c'est que l'humour est tout de même très inégal. Certains gags sont vraiment drôles, et maîtrisent parfaitement le format en 3 cases, sur un ton parfois absurde et toujours très décalé. Mais beaucoup d'autres peinent à décrocher un vrai sourire, notamment à cause d'une certaine impression de redite d'un gag à l'autre, et parfois à cause d'une utilisation ratée du format en 3 cases. En fait, c'est le genre de bande qui doit être très agréable à lire quand on a un ou deux strips par jour ou par semaine dans le journal, mais dont la lecture en album rend évidente les limites.
Mais sur l'humour et le ton général de la série, ça reste une lecture très plaisante à condition de la lire avec modération.
Titre poétique pour cette jolie histoire, quasi muette, sur la rude vie de l'équipage d'un baleinier. Après des mois à errer sans la moindre prise, la chance tourne, la pêche devient quasi miraculeuse et un des marins très doué au harpon devient la coqueluche à bord.
Le dessin très dynamique est parsemé d'extraits du journal de bord du capitaine.
Cela se lit vite, la fin m'a laissé un peu circonspect. Pas mal dans l'ensemble.
Pas trop de surprise avec cet album, le titre est évocateur. Non ? Vous n’avez pas compris ? Manara se fait plaisir en nous offrant sa version des aventures de Gulliver. Le problème c’est qu’il n’a sans doute lu que quelques pages de l’œuvre de Swift, car au niveau du scénario c’est bien pauvre. Bon je vous l’accorde, on ne bouquine pas un ouvrage de Manara principalement pour l’histoire mais bien pour son graphisme si reconnaissable et surtout pour ses héroïnes plutôt dévêtues qu’habillées.
Pour le côté érotique, vous ne serez pas déçus. Du croustillant mais sans plus. Le dessin est vraiment magnifique. Les femmes ont des silhouettes sensuelles comme très souvent avec Manara. Le corps féminin est porté au pinacle du ravissement. Sans vulgarité. Vous pouvez vous laisser aller à cette balade émoustillante aux pays des lilliputiens pour le plaisir des yeux, même si cet album n’est pas le meilleur du maitre italien de l’érotisme.
C’est l’une des premières publications – si ce n’est la première – de Gomont, qui a depuis publié plusieurs albums au succès critique important.
Si cet album n’est pas un chef d’œuvre, sa lecture est quand même agréable, intéressante. En effet, nous suivons avec quelque curiosité les déboires de Lionel dont la vie (sentimentale, sociale et même au niveau boulot) est assez morne. Quoique, sur ce dernier plan du travail, Lionel, sorte de comptable réalisant des audits, s’avère être assez original. En effet, il n’y connait rien ! et cela ne pose pas de problème – nous le découvrons peu à peu, au fur et à mesure que Gomont fait intervenir un collègue, Simon, au caractère plus trempé et au passé plus engagé, qui va aiguiller Lionel sur des rails surprenants.
A la chronique d’une vie ordinaire du début, Gomont ajoute donc une ambiance thriller, qui donne au final à Lionel une personnalité plus forte – au point qu’on aurait presque pu imaginer une suite pour découvrir ce qu’il allait devenir et faire de ses nouvelles idées.
Quant au dessin, moderne et dynamique, il est très efficace, et complète très bien la narration, très fluide. La lecture est ainsi rapide (il n’y a pas trop de textes non plus), et recommandée.
La trilogie Nikopol ! Je pense que l'on peut dire de cette bande dessinée, dont le premier tome atteint l'âge de 40 ans (douze longues années le sépare du troisième), qu'elle ne laisse pas indifférent, que l'on aime ou pas.
Le dessin déjà ! Il est très personnalisé avec ce trait unique de Bilal. A l'époque, quand son enfance était bercé de BD franco-belge, c'était une sacrée nouveauté.
L'univers ensuite ! Je trouvais que c'était un fatras même pour les années 80, que le dessin reconstituait bien. C'était bizarre mais cohérent, même s'il a justement été épuré par la suite.
Enfin l'histoire. Des Dieux égyptiens qui règnent sur terre et vivent dans une pyramide volante avec l'un d'eux qui va s'immiscer dans la mélancolie de son personnage principale. Quoi d'autre ?
Mince ! J'ai tout de même appris par cœur les vers de Baudelaire déclamées par Alcide, le héros.
En parcourant le résumé d'un livre traitant des théories du complot, j'ai très rapidement pensé au "Lièvre de Mars". Le trouvant sur "notre" site je me suis empressé de collecter vos avis à son sujet. Et quelle surprise de le trouver avec autant de commentaires négatifs, car j'ai un bon souvenir de cette fuite en avant du personnage. A chaque page tournée j'attendais de lire la suite.
Alors oui, il est vrai que David Rutherford a beaucoup d'ennemis et une chance incroyable de leur échapper systématiquement, pour autant, et malgré un dessin de moyenne qualité (et là j'ai le véhicule et la trogne de Philippe Leotard qui me reviennent en image), l'histoire captive.
Peut-être que mes souvenirs embellissent cette œuvre et qu'une envie de justice me font la noter un peu large, mais même si elle a dû assez mal vieillir, je la trouvais pas mal à l'époque.
Après six tomes, je continue à trouver ce manga plaisant. Je regrette par contre cette détestable habitude (uniquement motivée par des fins mercantiles) de clore un cycle au milieu d’un tome, histoire de forcer la main au lecteur pour qu’il continue à suivre la série dans un nouveau cycle.
Le tome 6 marque en effet la fin du premier cycle, que l’on pourrait appeler « cycle du lien sacré ». Ce cycle nous permet de faire plus ample connaissance avec le trio central de la série. Une gamine de 11 ans tueuse à gages des plus redoutables, épaulée dans ses missions par un ancien garde du corps de 65 ans qui encaisse les coups mieux que personne, ce duo étant chaperonné par une jeune femme froide et pragmatique qui n’hésite pas à mettre la main à la pâte en cas de besoin. Vous l’aurez compris, on est dans de la fantaisie à l’état pur, avec un petit air de ‘Léon’ (le film de Luc Besson), beaucoup de cascades, de meurtres improbables et de pointes d’humour typique du manga (du coup, ça vole rarement très haut). Ce cycle voit la jeune héroïne tout mettre en œuvre pour venger la mort de ses parents tandis que son vieil acolyte a accepté ce boulot pour financer le traitement plus qu’onéreux de son petit-fils atteint d’une maladie orpheline. Les méchants sont ignobles et le super-tueur de ce premier cycle a le look, la froideur et le détachement qui conviennent (j’ai bien aimé ce Magritte).
5 tomes, c’était la bonne longueur et la série se serait terminée là, j’aurais été on ne peut plus charmé. Malheureusement, ce cycle se termine donc au début du tome 6 et laisse la place à un nouveau cycle qui, je le crains, n’atteindra pas la qualité du premier. Soit parce qu’il va chercher à aller dans la surenchère, et qu’on est quand même déjà à un high level niveau grand n’importe quoi, soit parce que l’auteur va réellement commencer à tourner en rond, maintenant que l’on sait presque tout sur le passé des héros (et le fait que l’on retrouve une gamine tueuse à gage, sorte de miroir de Miharu dès le début de ce cycle n’est à mes yeux pas bon signe). Je vais encore suivre la série sur au moins un tome, histoire de voir vers quoi ce nouveau cycle va s’orienter mais je crains que, sauf grosse surprise, mon intérêt baisse rapidement.
Quoiqu’il en soit, et pour le seul premier cycle, "Candy & cigarettes" offre un très bon divertissement, excessif en tout, pas trop marqué par le pédo-érotisme si présent dans l’univers des mangas (et avec une héroïne de 11 ans, on pouvait s’attendre à bien pire), porté par des personnages sympathiques et avec un scénario qui, dans les grandes lignes (faut pas aller chercher une quelconque crédibilité non plus, hein, faut pas pousser) tient la route. Le fait que le cadre du récit change fréquemment a aussi permis de combattre ce sentiment de tourner en rond (on saute assez souvent d’un continent à un autre et d’un pays à l’autre).
Franchement bien si ça s’était arrêté là. Juste pas mal pour sanctionner la manœuvre mercantile évoquée ci-dessus.
La structure d’une histoire par tome me plait bien mais, dans le cas présent, un fil narratif relie tous les tomes et il est donc plus que préférable de les lire dans l’ordre. La personnalité de River Bass s’étoffe au fil des récits et le traumatisme subi dans le troisième tome marque un tournant dans l’histoire globale, tandis que les quatrième et cinquième tomes, eux, laissent entrevoir une énigme à plus long terme.
Donc voilà, une histoire par tome, oui ok… mais un récit à lire dans l’ordre de la numérotation et qui laisse en suspens quelques éléments d’importance secondaire mais dont on aimerait connaître la conclusion (on peut même dire que le tome 5 se termine sur un petit cliffhanger).
Au niveau du dessin, je ne suis pas spécialement fan de cet encrage marqué et de la colorisation qui donne beaucoup de relief aux visages, au point d’en accentuer le caractère caricatural et grotesque. Je pense que cet aspect n’était pas nécessaire pour ce type de série. Je suis à titre personnel très heureux du changement de coloriste dès le deuxième tome car le tome 1 est de ce point de vue vraiment trop criard pour moi. Et, paradoxalement, alors que je ne suis pas fan du trait dans les planches traditionnelles, je trouve que les illustrations en double page sont de véritables tableaux qui valent le coup d’œil.
Au niveau des scénarios, chaque album donne lieu à une intrigue propre et assez classique (un coup, c’est la bande de hors-la-loi dans laquelle il faut s’introduire, un coup, c’est la prison dans laquelle il faut s’introduire, un coup c’est la fille d’un tueur en série dans laquelle… bon, dans ce dernier cas, c’était pas obligatoire mais River Bass s’introduira quand même). L’univers est très violent, les influences étant à chercher dans le western spaghetti voire les œuvres de Tarantino. Une pointe d’humour souvent cynique vient apaiser cette avalanche de violence, ce qui n’exclut pas quelques passages très durs (que tout fan de western appréciera, je pense). Les scénarios ne sont pas dénués de facilités et d’heureux hasards, ce qui place la série dans le genre ‘plaisant mais guère profond’ de ma classification personnelle.
Au final, j’ai trouvé que Marshal Bass était un bon divertissement. Les tomes se lisent vite, les théâtres sont variés… et une fois de plus je regrette que l’on ne puisse pas relier UN tome d’une série à un thème, rien que pour ce tome 5 dont le cadre (l’expo universelle de 1876 à Philadelphie) mériterait clairement d’être mis en avant grâce à ces thèmes (oui, Alix, je sais, pas possible techniquement et puis trop de boulot pour référencer chaque tome déjà enregistré, mais bon, tu me connais ;) ).
Pas mal, quoi, une série à emprunter et même à posséder si vous êtes fans de westerns violents.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
J'irai cracher sur vos tombes
« J’irai cracher sur vos tombes » fait partie de la collection Vernon Sullivan, alias de Boris Vian utilisé dans les années 40 pour raconter des histoires provocantes. Il est paru chez Glénat en même temps que Les Morts ont tous la même peau. Le titre laisse peu de place au suspense. C’est froid, impertinent, violent et cru. Lee Anderson, fils blanc d’une métisse, est en quête de vengeance. Son frère noir a été lynché pour avoir aimé une blanche. Les blancs vont devoir payer ! Graphiquement, c’est propre et efficace, même si je regrette les confusions entre certains personnages féminins. En fonction du niveau de détails des planches/cases, les visages et physiques ne permettent pas toujours d’identifier la protagoniste, surtout si elle est blonde. Comme dans Les Morts ont tous la même peau, le postulat de départ est bon, mais le développement souffre des mêmes défauts. L’histoire de vengeance se serait suffie à elle-même… mais dans les années 40, Boris Vian veut choquer, provoquer. Il ajoute donc à un contexte de lutte raciale déjà subversif une (grosse) dose de sexe. Autant aller au bout de la provocation. Je ne suis évidemment pas contre la démarche, ni un apport érotique dans un scénario. Mais là encore, je trouve que cela affecte l’équilibre du récit et noie la vengeance dans le cul. Dommage !
Cédille (Le Lombard)
Mon avis rejoindra en tous points celui de Paco. Cédille est une série qui dégage une certaine sympathie, du moins si on est un jeune lecteur. Pour un lecteur adulte, ce genre de récit naïf et simpliste est bien plus difficile à aborder mais je comprendrais parfaitement qu’il séduise le public auquel il est destiné. Il y a de l’humour, de la vivacité et deux, trois petites trouvailles amusantes (le canari qui communique via des émojis, la concierge toujours blousée par Cédille et sa bande). De plus, Cédille n’en fait qu’à sa tête et cela semble de manière générale très bien passer auprès des adultes, ce qui sera apprécié des plus jeunes (elle entre par effraction dans un zoo mais n’est pas punie, par exemple). Chaque récit propose une histoire différente, qui réunit la même bande d’enfants autour de Cédille, qui n’est pas en reste pour lancer des idées saugrenues. Un coup, on organise un anniversaire clandestin dans un zoo, un coup, on remplace au pied levé les artistes d’un cirque menacé de faillite, un coup, on déjoue les plans de cambrioleurs lors d’une visite d’un musée. Ces récits sont extrêmement naïfs et permettent, outre l’aventure racontée, d’un peu présenter les univers qui servent de cadre aux différents albums (le zoo pour le tome 1, le cirque pour le tome 2 et l’égyptologie pour le tome 3). Les personnages sont bien typés, avec Cédille en meneuse de bande et ses acolytes qui remplissent les rôles habituels (du courageux au grand cœur au couard maladroit) tandis que certains personnages plus secondaires servent de victimes pour des gags récurrents (la concierge de l’immeuble en est un bel exemple). Chaque récit de 32 planches se termine sur quelques pages "bonus" qui nous montrent le quotidien d'un des personnages, histoire d'accroître la puissance empathique de ceux-ci (avec ce sentiment de partager un univers semblable : la chambre, le journal intime, etc...). Au niveau du dessin, si le trait de Cécile est agréable, les décors sont souvent très pauvres, donnant une impression de vide aux planches. Un jeune lecteur ne sera sans doute pas gêné par ce manque de matière et aura d’autant plus de facilité à se focaliser sur l’action… mais pour un lecteur plus routinier, cette pauvreté d’arrière-plan est triste à voir. A noter que le troisième tome offre un scénario un peu plus complexe et l’introduction d’un élément fantastique. Ce troisième tome marque aussi la fin des aventures de Cédille, à se demander si la série avait bien finalement trouvé son public… Comme Paco, ma note réelle est de 2,5/5. Du coup, comme nous ne sommes que deux à avoir donné notre avis sur la série, je mets 3/5, histoire que la moyenne corresponde à nos ressentis mutuels.
La Tribu Terrible
La Tribu terrible est avant tout sympathique à lire de par son format. Cet enchaînement de strips de 3 cases crée facilement l'effet "Oh, allez, je lis encore un gag et puis je m'arrête !". Indéniablement, le plaisir de lecture est là. Ce qui pèche davantage, c'est que l'humour est tout de même très inégal. Certains gags sont vraiment drôles, et maîtrisent parfaitement le format en 3 cases, sur un ton parfois absurde et toujours très décalé. Mais beaucoup d'autres peinent à décrocher un vrai sourire, notamment à cause d'une certaine impression de redite d'un gag à l'autre, et parfois à cause d'une utilisation ratée du format en 3 cases. En fait, c'est le genre de bande qui doit être très agréable à lire quand on a un ou deux strips par jour ou par semaine dans le journal, mais dont la lecture en album rend évidente les limites. Mais sur l'humour et le ton général de la série, ça reste une lecture très plaisante à condition de la lire avec modération.
Que la bête fleurisse
Titre poétique pour cette jolie histoire, quasi muette, sur la rude vie de l'équipage d'un baleinier. Après des mois à errer sans la moindre prise, la chance tourne, la pêche devient quasi miraculeuse et un des marins très doué au harpon devient la coqueluche à bord. Le dessin très dynamique est parsemé d'extraits du journal de bord du capitaine. Cela se lit vite, la fin m'a laissé un peu circonspect. Pas mal dans l'ensemble.
Gulliveriana
Pas trop de surprise avec cet album, le titre est évocateur. Non ? Vous n’avez pas compris ? Manara se fait plaisir en nous offrant sa version des aventures de Gulliver. Le problème c’est qu’il n’a sans doute lu que quelques pages de l’œuvre de Swift, car au niveau du scénario c’est bien pauvre. Bon je vous l’accorde, on ne bouquine pas un ouvrage de Manara principalement pour l’histoire mais bien pour son graphisme si reconnaissable et surtout pour ses héroïnes plutôt dévêtues qu’habillées. Pour le côté érotique, vous ne serez pas déçus. Du croustillant mais sans plus. Le dessin est vraiment magnifique. Les femmes ont des silhouettes sensuelles comme très souvent avec Manara. Le corps féminin est porté au pinacle du ravissement. Sans vulgarité. Vous pouvez vous laisser aller à cette balade émoustillante aux pays des lilliputiens pour le plaisir des yeux, même si cet album n’est pas le meilleur du maitre italien de l’érotisme.
Catalyse
C’est l’une des premières publications – si ce n’est la première – de Gomont, qui a depuis publié plusieurs albums au succès critique important. Si cet album n’est pas un chef d’œuvre, sa lecture est quand même agréable, intéressante. En effet, nous suivons avec quelque curiosité les déboires de Lionel dont la vie (sentimentale, sociale et même au niveau boulot) est assez morne. Quoique, sur ce dernier plan du travail, Lionel, sorte de comptable réalisant des audits, s’avère être assez original. En effet, il n’y connait rien ! et cela ne pose pas de problème – nous le découvrons peu à peu, au fur et à mesure que Gomont fait intervenir un collègue, Simon, au caractère plus trempé et au passé plus engagé, qui va aiguiller Lionel sur des rails surprenants. A la chronique d’une vie ordinaire du début, Gomont ajoute donc une ambiance thriller, qui donne au final à Lionel une personnalité plus forte – au point qu’on aurait presque pu imaginer une suite pour découvrir ce qu’il allait devenir et faire de ses nouvelles idées. Quant au dessin, moderne et dynamique, il est très efficace, et complète très bien la narration, très fluide. La lecture est ainsi rapide (il n’y a pas trop de textes non plus), et recommandée.
La Trilogie Nikopol
La trilogie Nikopol ! Je pense que l'on peut dire de cette bande dessinée, dont le premier tome atteint l'âge de 40 ans (douze longues années le sépare du troisième), qu'elle ne laisse pas indifférent, que l'on aime ou pas. Le dessin déjà ! Il est très personnalisé avec ce trait unique de Bilal. A l'époque, quand son enfance était bercé de BD franco-belge, c'était une sacrée nouveauté. L'univers ensuite ! Je trouvais que c'était un fatras même pour les années 80, que le dessin reconstituait bien. C'était bizarre mais cohérent, même s'il a justement été épuré par la suite. Enfin l'histoire. Des Dieux égyptiens qui règnent sur terre et vivent dans une pyramide volante avec l'un d'eux qui va s'immiscer dans la mélancolie de son personnage principale. Quoi d'autre ? Mince ! J'ai tout de même appris par cœur les vers de Baudelaire déclamées par Alcide, le héros.
Le Lièvre de Mars
En parcourant le résumé d'un livre traitant des théories du complot, j'ai très rapidement pensé au "Lièvre de Mars". Le trouvant sur "notre" site je me suis empressé de collecter vos avis à son sujet. Et quelle surprise de le trouver avec autant de commentaires négatifs, car j'ai un bon souvenir de cette fuite en avant du personnage. A chaque page tournée j'attendais de lire la suite. Alors oui, il est vrai que David Rutherford a beaucoup d'ennemis et une chance incroyable de leur échapper systématiquement, pour autant, et malgré un dessin de moyenne qualité (et là j'ai le véhicule et la trogne de Philippe Leotard qui me reviennent en image), l'histoire captive. Peut-être que mes souvenirs embellissent cette œuvre et qu'une envie de justice me font la noter un peu large, mais même si elle a dû assez mal vieillir, je la trouvais pas mal à l'époque.
Candy & cigarettes
Après six tomes, je continue à trouver ce manga plaisant. Je regrette par contre cette détestable habitude (uniquement motivée par des fins mercantiles) de clore un cycle au milieu d’un tome, histoire de forcer la main au lecteur pour qu’il continue à suivre la série dans un nouveau cycle. Le tome 6 marque en effet la fin du premier cycle, que l’on pourrait appeler « cycle du lien sacré ». Ce cycle nous permet de faire plus ample connaissance avec le trio central de la série. Une gamine de 11 ans tueuse à gages des plus redoutables, épaulée dans ses missions par un ancien garde du corps de 65 ans qui encaisse les coups mieux que personne, ce duo étant chaperonné par une jeune femme froide et pragmatique qui n’hésite pas à mettre la main à la pâte en cas de besoin. Vous l’aurez compris, on est dans de la fantaisie à l’état pur, avec un petit air de ‘Léon’ (le film de Luc Besson), beaucoup de cascades, de meurtres improbables et de pointes d’humour typique du manga (du coup, ça vole rarement très haut). Ce cycle voit la jeune héroïne tout mettre en œuvre pour venger la mort de ses parents tandis que son vieil acolyte a accepté ce boulot pour financer le traitement plus qu’onéreux de son petit-fils atteint d’une maladie orpheline. Les méchants sont ignobles et le super-tueur de ce premier cycle a le look, la froideur et le détachement qui conviennent (j’ai bien aimé ce Magritte). 5 tomes, c’était la bonne longueur et la série se serait terminée là, j’aurais été on ne peut plus charmé. Malheureusement, ce cycle se termine donc au début du tome 6 et laisse la place à un nouveau cycle qui, je le crains, n’atteindra pas la qualité du premier. Soit parce qu’il va chercher à aller dans la surenchère, et qu’on est quand même déjà à un high level niveau grand n’importe quoi, soit parce que l’auteur va réellement commencer à tourner en rond, maintenant que l’on sait presque tout sur le passé des héros (et le fait que l’on retrouve une gamine tueuse à gage, sorte de miroir de Miharu dès le début de ce cycle n’est à mes yeux pas bon signe). Je vais encore suivre la série sur au moins un tome, histoire de voir vers quoi ce nouveau cycle va s’orienter mais je crains que, sauf grosse surprise, mon intérêt baisse rapidement. Quoiqu’il en soit, et pour le seul premier cycle, "Candy & cigarettes" offre un très bon divertissement, excessif en tout, pas trop marqué par le pédo-érotisme si présent dans l’univers des mangas (et avec une héroïne de 11 ans, on pouvait s’attendre à bien pire), porté par des personnages sympathiques et avec un scénario qui, dans les grandes lignes (faut pas aller chercher une quelconque crédibilité non plus, hein, faut pas pousser) tient la route. Le fait que le cadre du récit change fréquemment a aussi permis de combattre ce sentiment de tourner en rond (on saute assez souvent d’un continent à un autre et d’un pays à l’autre). Franchement bien si ça s’était arrêté là. Juste pas mal pour sanctionner la manœuvre mercantile évoquée ci-dessus.
Marshal Bass
La structure d’une histoire par tome me plait bien mais, dans le cas présent, un fil narratif relie tous les tomes et il est donc plus que préférable de les lire dans l’ordre. La personnalité de River Bass s’étoffe au fil des récits et le traumatisme subi dans le troisième tome marque un tournant dans l’histoire globale, tandis que les quatrième et cinquième tomes, eux, laissent entrevoir une énigme à plus long terme. Donc voilà, une histoire par tome, oui ok… mais un récit à lire dans l’ordre de la numérotation et qui laisse en suspens quelques éléments d’importance secondaire mais dont on aimerait connaître la conclusion (on peut même dire que le tome 5 se termine sur un petit cliffhanger). Au niveau du dessin, je ne suis pas spécialement fan de cet encrage marqué et de la colorisation qui donne beaucoup de relief aux visages, au point d’en accentuer le caractère caricatural et grotesque. Je pense que cet aspect n’était pas nécessaire pour ce type de série. Je suis à titre personnel très heureux du changement de coloriste dès le deuxième tome car le tome 1 est de ce point de vue vraiment trop criard pour moi. Et, paradoxalement, alors que je ne suis pas fan du trait dans les planches traditionnelles, je trouve que les illustrations en double page sont de véritables tableaux qui valent le coup d’œil. Au niveau des scénarios, chaque album donne lieu à une intrigue propre et assez classique (un coup, c’est la bande de hors-la-loi dans laquelle il faut s’introduire, un coup, c’est la prison dans laquelle il faut s’introduire, un coup c’est la fille d’un tueur en série dans laquelle… bon, dans ce dernier cas, c’était pas obligatoire mais River Bass s’introduira quand même). L’univers est très violent, les influences étant à chercher dans le western spaghetti voire les œuvres de Tarantino. Une pointe d’humour souvent cynique vient apaiser cette avalanche de violence, ce qui n’exclut pas quelques passages très durs (que tout fan de western appréciera, je pense). Les scénarios ne sont pas dénués de facilités et d’heureux hasards, ce qui place la série dans le genre ‘plaisant mais guère profond’ de ma classification personnelle. Au final, j’ai trouvé que Marshal Bass était un bon divertissement. Les tomes se lisent vite, les théâtres sont variés… et une fois de plus je regrette que l’on ne puisse pas relier UN tome d’une série à un thème, rien que pour ce tome 5 dont le cadre (l’expo universelle de 1876 à Philadelphie) mériterait clairement d’être mis en avant grâce à ces thèmes (oui, Alix, je sais, pas possible techniquement et puis trop de boulot pour référencer chaque tome déjà enregistré, mais bon, tu me connais ;) ). Pas mal, quoi, une série à emprunter et même à posséder si vous êtes fans de westerns violents.