Les derniers avis (47465 avis)

Couverture de la série Tout ce qui reste de nous
Tout ce qui reste de nous

Tout ce qui reste de nous est un recueil de trois nouvelles signées Rosemary Valero-O'Connell. Et j’ai trouvé dans le style de cette dernière bien des similitudes avec les récits de Tillie Walden (Alix, je vois ton œil s’illuminer). Rosemary Valero-O'Connell use d’un style extrêmement onirique et symbolique pour nous parler d’amour, de la douleur de la perte, de la déliquescence des souvenirs. Son écriture est riche et poétique (un grand coup de chapeau au passage à Nora Bouazzouni parce que c’est quand même le genre de truc qui ne doit pas du tout être évident à traduire). Sa mise en page est évasive. Et il nous faut faire l’effort d’entrer dans son univers. Je trouve l’idée de la première histoire très intéressante tandis que le troisième récit dégage une poésie à laquelle je n’ai pas été insensible. Pourtant, je suis un peu resté en dehors. Le caractère très onirique de ces récits ne m’a pas toujours permis de totalement me les approprier. Mais il y a beaucoup de qualités : l’écriture, le dessin (très pur, net et rond), la mise en page, l’originalité… En fait, je pense que c’est exactement le genre de récit pour lequel je comprends qu’un lecteur puisse mettre une note de 5/5 et un autre une note de 1/5. C’est trop personnel et trop singulier pour plaire à tout le monde mais il y a trop de qualités pour ne plaire à personne. Pour ma part, je reste sur un 3/5. PS : si vous êtes allergiques aux amours homosexuelles, passez votre chemin.

01/02/2021 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Carnets de l'apothicaire
Les Carnets de l'apothicaire

J'ai été agréablement surpris par cette nouvelle série. Je m'attendais à un shôjô lambda, avec pour héroïne une adolescente aux prises avec des démons, dans un décor de fantasy... Or il en est bien autrement. Il s'agit en fait d'une sorte d'immersion dans l'arrière-boutique du palais impérial japonais de l'ère classique (mais indéterminée à première vue), où l'héroïne est donc une lingère éduquée et curieuse. Face à la malédiction qui semble frapper les héritiers que l'empereur a avec ses concubines, l'apothicaire que fut Mao Mao réagit et suggère une solution auxdites concubines. Cette entorse à l'étiquette du palais, loin de lui valoir une punition, va lui permettre d'accéder à l'intimité -toute relative- de l'une des concubines. S'ensuit une adaptation, une initiation aux jeux de pouvoirs de la Cour, dont on n'a qu'un aperçu dans le premier tome. C'est assez sympa, les intrigues sont simples mais intéressantes car faisant appel aux connaissance de la jeune fille des "simples" et de la gastronomie japonaise et étrangère. On voit ainsi l'apparition du cacao et ses effets... particuliers sur les membres de la Cour. Le trait de Nekokurage est plutôt élégant, assez efficace, surtout sur les expressions faciales des personnages. Plutôt sympathique. A suivre.

01/02/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
Couverture de la série Nottingham
Nottingham

Au fil du temps et de ma fréquentation de notre site chéri, si j'ai appris une chose, c'est qu'il fallait se méfier des emballements excessifs. Pour ce "Nottingham", soyons donc circonspects. Je commencerai par le dessin qui se trouve plutôt dans ma zone de confort même si comme le signale Mac Arthur le contour des visages aurait gagné à plus de finesse dans le trait. Concernant le scénario d'Emmanuel Herzet et du prolixe Vincent Burgeat et bien j'apprécie. J'aime assez quand les classiques, et les aventures de Robin des bois en est un, sont bousculés avec des idées novatrices qui cassent un peu le mythe iconographique auquel nous sommes habitués. Les événements sont bien conceptualisés dans un long préambule qui n'est pas si clair que cela. Qui est qui parmi tous ces personnages masqués évoluant dans des paysages neigeux, j'avoue que j'ai dû m'accrocher au début. Un tome introductif qui donne toutefois envie de lire la suite.

01/02/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
Couverture de la série Storm
Storm

Une série déjà ancienne, dont je me rappelle la lecture dans les années 80 alors que j'étais encore un ado. Passionné de SF, je ne pouvais qu'aller jeter un œil sur ces albums. Dire que j'ai été emballé serait un bien grand mot, tout au plus la généreuse poitrine de l'héroïne Redhair portant des soutiens gorges dont Jean Paul Gaultier a dû s'inspirer des années plus tard devait titiller ma libido. C'était une lecture sympa avec de belles couleurs directes sur un dessin hyper réaliste. Je me souviens d'histoires qui me faisaient penser à John Carter, lorgnant plus vers la fantasy que la SF pure. Il faut le dire, cette bande a pris un coup de vieux (comme votre serviteur), les scénarios paraissent aujourd'hui un peu naïfs ou capillotractés. Trois-étoiles tout de même pour quelque chose d'assez innovant pour l'époque.

01/02/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose ?
Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose ?

A l'image d'un Gemma Bovery, cet album combine planches de bande dessinée et pages de texte illustré pour former un ensemble dense et intéressant pour parler en longueur d'un sujet assez rare : la fin de vie. L'auteure, Roz Chast, y parle en effet de ses parents avec lesquels elle entretient une relation un peu particulière, à la fois affectueuse et distante. Alors que ceux-ci commencent à devenir vraiment âgés, elle s'interroge en effet sur ce qu'ils vont devenir et redoute le moment où ce sera à elle de gérer leurs derniers instants, surtout si l'un meurt avant l'autre. Et le récit va ainsi les suivre au fil des années, tandis que la vieillesse fait son œuvre implacable et que l'inévitable finit par aboutir. Les parents de Roz Chast ont des personnalités très fortes, et c'est ce qui fait le sel de cet ouvrage. Ce sont en effet des juifs new-yorkais dans ce qu'il peut y avoir de plus caricatural, certes pas vraiment pratiquants mais avec toutes les manies et psychoses dignes des films de Woody Allen ou des personnages de Will Eisner. Le père est un angoissé pathologique, craignant de sortir de chez lui et s'imaginant le vol, la maladie et la mort à chaque instant. Quant à la mère, elle est d'une obstination sans borne, colérique et dominatrice, et malgré tout affectueuse envers son mari qu'elle couve. Unis par un passé familial traumatisant, hérité des pogroms, de la Shoah et de la misère des émigrés obligés de survivre de petits boulots à leur arrivée aux Etats-Unis, les deux forment un couple très soudé, presque comme deux alliés face au monde dangereux. Leurs psychoses et leur entêtement font qu'ils refusent catégoriquement d'aborder frontalement le sujet de la mort et de la fin de vie. Et du coup, leur fille se retrouve à devoir gérer leur obstination en partie contre leur gré, même quand ceux-ci se révèlent ne plus avoir guère de choix quand la détérioration physique et mentale sera telle qu'ils ne pourront plus subvenir à leurs besoins essentiels et devront être placés en établissement médicalisé. En parallèle, on suit les états d'âme ambigus de l'auteure et narratrice car, comme elle est plus ou moins fâchée avec ses parents et a cherché à les éviter une grande partie de sa vie, elle a des sentiments à la fois de tristesse et de soulagement à l'idée de leur mort et de ne plus avoir à les gérer. C'est un album dense et long à lire, proche d'un roman court. Son graphisme n'est pas enthousiasmant mais il se révèle suffisamment efficace pour se faire oublier et laisser la place à une narration qui fonctionne bien. Les sujets abordés sont intéressants et amènent le lecteur à s'interroger sur la manière dont chacun se comportera le jour où il devra gérer la fin de vie de ses propres parents. Le caractère de ceux de Roz Chast est parfois tellement excessif qu'il s'en dégage un humour certain tant il tourne à l'absurde, tout en restant tristement réaliste. Bref, c'est un ouvrage qu'on lira avec un sourire jaune, un peu gêné, un peu amusé, mais surtout avec curiosité sur les détails et le déroulement d'une période de la vie à laquelle la majorité des gens seront malheureusement confrontés.

01/02/2021 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Lynchages ordinaires
Lynchages ordinaires

Un album intéressant sur les lynchages publics au Brésil, pratique dont j’ignorais l’existence. Les auteurs sont partis se documenter sur place, et ont interviewé les témoins et victimes présentés dans l’album. Le parallèle avec les lynchages virtuels sur les réseaux sociaux est bien vu et pertinent, puisque ces derniers font aussi souvent des victimes. La narration est fluide, l’album se lit facilement… Par contre la mise en image n’est pas spécialement ma tasse de thé, et de manière générale je n’ai pas vraiment été touché par cette histoire, que j’ai trouvé un peu trop légère… la faute au protagoniste principal, peut-être, que je n’ai pas trouvé très attachant. Une lecture sympathique et instructive, mais que ne m’a pas marqué plus que ça. A lire si le sujet vous intéresse, quand même.

01/02/2021 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Grimoires et sorcières
Grimoires et sorcières

Une nouvelle série mettant en scène une bande de gamins dotés de pouvoirs de sorciers, aux prises avec des secrets anciens... Ca ne vous rappelle rien ? La quantité n'empêche pas la qualité, et cette nouvelle série de la créatrice de Opération survie au collège se révèle assez plaisante à lire, grâce à des personnages complémentaires, une narration plutôt claire, et un style graphique qui combine efficacité du comic book avec aspect débridé du manga. Tout cela dans un univers assez classique, une école de sorciers et autres créatures fantastiques qui n'ouvre que la nuit... Sympathique.

31/01/2021 (modifier)
Couverture de la série Crève-Cœur
Crève-Cœur

C’est visiblement le premier album publié par Götting, ce qui explique peut-être certains côtés inaboutis (mais le cadre de la collection X de Futuro, avec sa faible pagination dans un petit format à l’italienne, restreignait de toute façon les possibilités scénaristiques). Ces réserves faites, l’album se laisse lire agréablement. Nous suivons quelques personnages, dans un coin paumé des États-Unis, durant quelques heures. Nous débarquons directement dans l’intrigue (un personnage est dans un sale état), et la quittons alors même qu’elle aurait pu continuer à se développer – d’où une légère frustration. Le dessin signe déjà ce que Götting fera plus tard, avec l’utilisation du Noir et Blanc, un trait très gras, charbonneux. Je l’ai trouvé beau et original, mais aussi parfois difficile à déchiffrer (j’avais du mal à reconnaitre certains protagonistes). Vraiment pas mal pour un début, quelque peu frustrant dans l’absolu, voilà un petit album à redécouvrir à l’occasion.

31/01/2021 (modifier)
Couverture de la série Le Dieu vagabond
Le Dieu vagabond

J'ai hésité un moment avant de me lancer dans la lecture du Dieu Vagabond. Si je trouvais la couverture très attirante (l’illustration, magnifique, est bien mise en valeur par l’ajout de vernis sélectif), l'intérieur m'intimidait un peu : certes le dessin à l’intérieur était à la hauteur de la couverture, mais j'avais le sentiment que l’histoire partait dans tous les sens et que je n'allais pas réussir à entrer dans l'univers. Lorsque j'ai fini par me lancer dans la lecture, j'ai été surprise car le récit m’a paru finalement plutôt clair et je ne me suis pas sentie perdue en route… mais c’est peut-être justement là le problème. Avec le recul, j’aurais peut-être préféré un récit plus touffu, exigeant, qui m’aurait laissé le sentiment que des éléments m’échappaient ; en l’occurrence je n’ai pas l’impression d’avoir vraiment raté quelque chose, mais je n’ai pas été charmée. Je ne me suis pas sentie happée par le récit, et malgré quelques passages oniriques qui ont réussi à m'embarquer un instant l'histoire principale de ce Dieu abandonné sur Terre m'est tombée des mains. J'ai refermé l'album sans rien en penser, ni de positif ni de franchement négatif. C'est typiquement le genre d'album dont je pourrais complètement oublier l'existence... Ce n'est pas une mauvaise BD, je ne dois juste pas être le bon public. Peut-être suis-je tout simplement passée à côté, et pour la qualité du graphisme je lui concède 3 étoiles, mais sans grande conviction.

31/01/2021 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Guirlanda
Guirlanda

J'avais lu Le Bruit du givre il y a pas mal d'années, dernière longue œuvre de bande dessinée de Lorenzo Mattotti avant le présent album paru en 2018. Il est accompagné au scénario de son vieil ami Jerry Kramsky. Ce Guirlanda est un pays dans lequel vivent les paisibles guirs, sortes d'humanoïdes trapus au museau effiloché et aux pattes de bouquetins. Le personnage principal se nomme Hippolyte et, pour avoir heurté un dieu, il se retrouve exilé loin de sa compagne Cochenille et son tout jeune enfant. Il va croiser diverses embûches, un centaure, un escargot géant, un ermite et d'autres. On se retrouve avec un épais volume de près de 400 pages au dessin noir et blanc d'une grande finesse, réalisé à la plume. Malgré le nombre de pages, beaucoup sont contemplatives et l'ouvrage se parcourt relativement vite. Le dessin est dynamique, on a parfois des planches très épurées qui ont du prendre quelques minutes à faire et beaucoup beaucoup d'autres qui ont du prendre des heures et même des jours comme ces vents tourbillonnants, ce volcan qui crache sa lave et ses fumées ou bien tout le passage où Cochenille et son enfant descendent aux enfers. Graphiquement c'est très impressionnant. Sur le plan de l'histoire, je n'ai pas été si emballé même si je l'ai lu sans déplaisir, les aventures d'Hippolyte ne m'ont pas passionné non plus. Je n'ai pas su y déceler de message ni été vraiment séduit par la poésie de l'ensemble pour me dire que je venais de lire un chef d’œuvre.

30/01/2021 (modifier)