Olivier Gay est romancier et même si je n'ai rien lu de lui, j'avais entendu parler de ses cycles nommés Les Épées de glace et La Main de l'Empereur. En rejoignant l'équipe des auteurs de Drakoo, il va ainsi pouvoir offrir son expertise dans le domaine de la fantasy et aussi de textes bien ciselés. Car c'est ce qui m'a plu d'emblée dans ce diptyque des Démonistes : son mélange d'aventure et d'humour sur la base d'une narration, de dialogues et de quelques situations rocambolesques bien écrits et souvent drôles.
Le contexte est relativement simple : un petit royaume est spécialisé dans la magie et pour ses démonistes capables d'invoquer à loisir des démons pour les servir et les défendre. Mais quand une brèche vers le monde démoniaque s'ouvre soudainement sans qu'aucun d'entre eux ne sache comment la refermer, c'est la panique générale et une petite équipe doit aller retrouver le meilleur démoniste qui a disparu depuis des années pour tenter de sauver le monde.
Graphiquement, je n'ai été qu'à moitié convaincu et c'est regrettable.
Même si l'univers n'est pas visuellement très innovant en matière de fantasy, le trait de GeyseR est plutôt bon sur le fond : il sait bien représenter les mondes de fantasy héroïque, les mages et autres démons. Il réussit aussi à faire en sorte que l'humour se dégage bien de ses scènes. Mais deux choses m'ont déçu. D'abord, il y a ses visages qui ne sont pas terribles, qu'il s'agisse de certaines grimaces trop caricaturales parfois, ou à l'inverse de l'héroïne qui est parfaitement lisse et sans saveur. Mais surtout, c'est l'encrage qui est à la peine. Trop fin, trop rare et hésitant, il se fait régulièrement écraser par la colorisation au point de donner un aspect inabouti à certaines planches, pas toutes, comme si le dessinateur avait eu la flemme de repasser son encrage après la coloriste.
L'intrigue en elle-même n'est pas foncièrement marquante mais elle est sympathique. Et surtout, les textes sont souvent drôles et bien amenés : on sent la qualité de l'écriture. Pourtant, ce n'est pas toujours idéal. La planche remplie de références au Seigneur des Anneaux notamment fait preuve d'un humour trop lourd à mon goût : il fait passer temporairement ce qui m'apparaissait jusque là comme de la fantasy humoristique plus ou moins fine au stade de la parodie lourdingue. A l'inverse, j'avoue que le Pampulilu quelques pages plus loin m'a fait rire. Et le démon Hepsar apporte lui aussi un humour qui me plait bien.
C'est de la fantasy qu'on lit avec le sourire, souvent le rire aussi, et avec la curiosité de savoir en quoi le passé des héros a abouti à la situation actuelle et comment ils vont résoudre cela. J'ai hésité à mettre une note supérieure mais j'attends pour cela de lire le second et dernier tome pour vérifier si l'intrigue finit de me convaincre.
Je viens d'apprendre l'existence de cet album qui regroupe les histoires de Penterghast qui sont parues dans l'éphémère Trombone Illustré.
En gros, Sirius reprend le même principe que son Pemberton, à savoir un vieux loup de mer qui raconte des histoires au ton humoristique et étrange. Ce Penterghast m'a tout de même paru plus humoristique que son cousin. On retrouve le dessin de Sirius que je trouve très beau et qui me fait demander pourquoi n'est-il pas plus connu. On retrouve ce que j'avais bien aimé dans Pemberton : des histoires imaginatives avec une atmosphère envoutante. Je trouve tout de même que les histoires étaient plus captivantes chez Pemberton, un peu comme si l'auteur avait un peu tiré sur la corde de son concept, vu que c'est pratiquement la même chose avec un différent personnage.
En tout cas, c'est à lire si on a aimé la série originale.
Lapuss' se spécialise en séries humoristiques et autres parodies et pastiches, et s’intéresse dans cet album à la vie en maison de retraite. L’humour est plutôt caustique et méchant, Anatole étant une sacrée tête à claques.
Comme d’habitude avec ce genre de recueil, la qualité fluctue, mais je dois avouer avoir bien rigolé sur certains gags (voir page 19 dans la galerie par exemple). L’auteur arrive à se renouveler sur 65 pages, malgré les contraintes thématiques… bon, je déconseille quand même une lecture en une fois sous peine d’indigestion, c’est plutôt le genre d’album à feuilleter de temps en temps.
La mise en image est mignonne comme tout et les couleurs (aquarelles ?) très jolies.
Pas mal du tout dans le genre gags en une page. A découvrir…
Surprenant format « à l'italienne » très allongé. On peut parler au sens propre de « bande » dessinée, essentiellement une par page ! Je connais mal Trondheim car je ne supporte pas trop son dessin. Là, il est uniquement au scénario, ça valait le coup d'essayer en bibliothèque. Il s'agit d'une petite bande humoristique sans ambition particulière, juste pour le fun. L'histoire d'un geek de jeux vidéos, style no life, qui réussit à se faire embaucher dans la boite de son jeu favori. L'histoire n'est qu'un prétexte à utiliser le format pour glisser un gag avec une chute à chaque page et je dois dire que c'est plutôt réussi, on sourit. Ça se laisse lire, même si je trouvais qu'à la fin ça devenait un peu lassant. Côté dessin, rien à dire, trait simpliste parfait pour ce type d'humour.
Nous sommes là dans un polar bien ciblé sur le milieu du foot professionnel. Pour les amateurs de polar pur et dur il faudra repasser mais l'ensemble est bien fichu. Certaines ficelles sont bien épaisses mais l'ensemble nous montre bien ce dont on pouvait se douter, à savoir qu'un sport qui génère autant d'argent ne peut être à l'abri des appétits voraces de certains.
La mise en place est un peu longue et s'attarde sur la vie du héros sans éviter les clichés, belle maison, belle voiture. Dans ce business qu'est devenu le foot je ne m'étonne pas de voir des gamins d'une vingtaine d'années perdre la tête avec les salaires qui leur sont versés.
Le dessin est sans fioritures, simple, efficace, tout cela donne une BD divertissante sans prise de tête, c'est tout le moins que nous lui demandions.
Chris Birden et son frère Burt viennent de dévaliser un train mais Chris, qui a quand même un peu trop arrosé le succès de leur braquage, ne se souvient plus où il a enterré le butin. Non mais c’est pas possible ! Un braquage préparé dans ses moindres détails ! Burt est furieux et Chris promet de retrouver le magot en trois jours. On est au Far-West, au pays des cowboys, des Indiens et des attaques de diligences. Dans cette histoire où s’enchaînent les situations burlesques, le mythe du hors-la-loi en prend un coup. Non seulement, Chris est incapable de se rappeler où il a enterré l’argent mais, en allant le chercher, il se fait voler son cheval par une jeune squaw. Pendant trois jours, Chris va de rencontre en rencontre et de galère en galère. C’est drôle et subtil. Le dessin alterne entre des pleines pages aux aplats de couleurs superbes et des planches façon « gaufrier » qui découpent l’image en une multitude petites cases comme autant de fenêtres à l’intérieur desquelles se déplacent les personnages. La lecture peut se faire alors dans tous les sens et c’est très dynamique. Très minimalistes, les personnages ne sont vus que de loin – pas de gros plan.
L’histoire n’a rien d’extraordinaire mais le côté décalé et absurde du récit vaut le détour. Le traitement de l’image et les chevauchées dans les plaines du Far-West, sont sans doute le point fort de ces albums. Dans le tome 2, la recherche du magot reprend. Cette fois, c’est Chris qui s’y colle. Péripéties, rebondissements continuent de plus belle, petit clin d’œil à Gus au passage et à Lucky Luke ! On ne sait pas très bien où va l’histoire, mais on se laisse porter !
Enième BD de guerre 40-45, on ne peut pas dire qu'on est pas servi tant les ouvrages sur le sujet sont multiples et ma foi, ce titre est plutôt réussi.
L'histoire en elle-même ne casse pas des briques, elle est plutôt prétexte à de belles rencontres avec une équipe de personnages aux caractères variés qu'on apprécie de suivre sur la route de la débâcle et surtout à des dialogues bien tournés et incisifs. Je retiens également des séquences originales (les scènes de nuit) dont le traitement graphique à coup de hachure est assez réussi et auxquelles il fallait penser.
Cependant, la fin est abrupte, me déçoit un peu et pose question :
SPOILER
Est-ce que le "héros" à la toute dernière case fort étrange, est sur le point de se faire arrêter par les allemands qui arrivent en voiture ?
Les personnages qui regardent vers la fenêtre de son appartement au dernier étage pourraient être des collabos qui l'ont dénoncé par peur ??
Un retour de manivelle par rapport au fait que le héros a abandonné son camarade quelques scènes plus tôt ?
FIN DU SPOILER
Bref, tout cela n'est que pure interprétation de ma part mais de ce fait, le récit reste très ouvert pour une suite.
Voilà une histoire un peu fantasque de Vincent Vanoli, habitué des éditions L'Association. On admire son dessin noir et blanc et nuances de gris aux mises en pages tortueuses. Les personnages sont volontairement laids, grandes oreilles, nez en spirale. Déjà je comprends que le dessin peut rebuter. On se trouve dans la Russie rurale où les moujiks œuvrent sous le patronage de Simirniakov. Ce propriétaire terrien est un peu débonnaire et déambule sur son cheval qui parle sans recevoir beaucoup de respect de ses administrés, et à peine plus de son cheval. C'est un album assez bavard au ton assez théâtral, plutôt comique. Je ne suis pas sûr d'avoir toutes les références littéraires qui s'imposent mais cela fut une bonne lecture.
Pratt est un auteur que j’aime bien, en particulier ses albums traitant de l’Amérique du Nord-Est du XVIIIème siècle. Cet album est je crois le dernier sur le sujet que j’avais encore à aviser. Il faut dire qu’il est particulièrement difficile à trouver – sans céder à une certaine forme de spéculation j’entends.
On entre lentement dans le sujet. D’abord une introduction plus ou moins sérieuse de Dionnet et Manœuvre, puis un épais dossier (d’une bonne vingtaine de pages) de Pratt, présentant (en couleurs, contrairement au reste de l’album qui est en Noir et Blanc) le contexte et certains personnages ou quelques tribus marquants de cet espace et de cette époque, tout un univers que l’on retrouvera dans « Fort Wheeling », le sommet de cet ensemble « prattien ». Ce sont plus que des travaux préparatoires, et en tout cas le dessin est plus que chouette !
Viennent ensuite plusieurs histoires courtes, la plupart sont des « légendes indiennes » (un peu trop courtes souvent, et avec l’une d’elle « Quatre crânes de bisons », se déroulant plus à l’ouest, chez les Hidatsas, loin du cadre du reste de l’album), à part « L’attaque du fort », développant de l’aventure guerrière plus classique et proche de ce que Pratt a développé ailleurs, en particulier dans la longue histoire finale, qui donne son titre à l’album.
Billy James donc, est une longue histoire de près de 25 pages, qui se déroule au milieu du XVIIIème siècle en plein cœur des affrontements entre Anglais et Français (les Indiens n’interviennent qu’à l’extrême fin de l’histoire, plus comme créateurs de tension que comme personnages à part entière en fait, comme l’a été la bande de Duncan et ses pillards). Comme souvent chez Pratt, l’intrigue fait la part belle aux coureurs des bois, à ces grands espaces, que les rivalités européennes transforment en enjeux : le danger est partout.
Note réelle 3,5/5.
A l’origine Passepeur est une série de romans destinés à de jeunes lecteurs. Ces récits mêlent humour et aventure avec un soupçon d’épouvante totalement adapté à un jeune public.
Les éditions Kennes, qui ont déjà connu quelques succès en adaptant ainsi des romans issus du Québec (voir la série « La Vie compliquée de Léa Olivier »), ont donc décidé d’en offrir une adaptation bd, scénarisée par Daniel Bultreys (« Au grand magasin ») et mis en image et en couleurs par les expérimentés Jean-Marc Krings et Scarlett Smulkowski (là, je ne ferai pas l’injure de mettre leur bibliographie, sinon on n’a pas fini !)
A condition de juger cet album avec le regard d’un jeune enfant, j’ai trouvé ce récit sympathique. Amusant, dynamique et inventif, il plaira, je pense, au public visé. Le dessin de Jean-Marc Krings est un réel atout tant il allie lisibilité et expressivité. Par ailleurs, il garde ce petit goût de « Spirou » qui me plait tant. Je l’aurais préféré un peu moins épuré mais ça, c’est parce que je suis vieux et exigeant. Côté colorisation, Scarlett Smulkoswki fait le taf attendu. Pas de surprises, ni bonne ni mauvaise tant cette coloriste connait le boulot et œuvre dans un style résolument classique.
Coté adaptation, c’est la bonne surprise. J’avoue que j’étais assez refroidi en voyant le nom du scénariste mais je trouve que Daniel Bultreys a fait le job plus que correctement. On sent bien quelques coupures par ci par là mais dans l’ensemble, ce scénario est fluide et agréable à suivre.
A titre personnel, avec un titre pareil, je m’attendais à quelque chose d’un peu plus effrayant mais si vous cherchez un récit d’aventure pour jeunes lecteurs (certains passages très naïfs limitent le public cible à ceux-ci exclusivement), ce premier tome est une bonne pioche. Pas révolutionnaire, pas exceptionnel mais résolument sympathique. Lecture conseillée pour les 7-9 ans.
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Démonistes
Olivier Gay est romancier et même si je n'ai rien lu de lui, j'avais entendu parler de ses cycles nommés Les Épées de glace et La Main de l'Empereur. En rejoignant l'équipe des auteurs de Drakoo, il va ainsi pouvoir offrir son expertise dans le domaine de la fantasy et aussi de textes bien ciselés. Car c'est ce qui m'a plu d'emblée dans ce diptyque des Démonistes : son mélange d'aventure et d'humour sur la base d'une narration, de dialogues et de quelques situations rocambolesques bien écrits et souvent drôles. Le contexte est relativement simple : un petit royaume est spécialisé dans la magie et pour ses démonistes capables d'invoquer à loisir des démons pour les servir et les défendre. Mais quand une brèche vers le monde démoniaque s'ouvre soudainement sans qu'aucun d'entre eux ne sache comment la refermer, c'est la panique générale et une petite équipe doit aller retrouver le meilleur démoniste qui a disparu depuis des années pour tenter de sauver le monde. Graphiquement, je n'ai été qu'à moitié convaincu et c'est regrettable. Même si l'univers n'est pas visuellement très innovant en matière de fantasy, le trait de GeyseR est plutôt bon sur le fond : il sait bien représenter les mondes de fantasy héroïque, les mages et autres démons. Il réussit aussi à faire en sorte que l'humour se dégage bien de ses scènes. Mais deux choses m'ont déçu. D'abord, il y a ses visages qui ne sont pas terribles, qu'il s'agisse de certaines grimaces trop caricaturales parfois, ou à l'inverse de l'héroïne qui est parfaitement lisse et sans saveur. Mais surtout, c'est l'encrage qui est à la peine. Trop fin, trop rare et hésitant, il se fait régulièrement écraser par la colorisation au point de donner un aspect inabouti à certaines planches, pas toutes, comme si le dessinateur avait eu la flemme de repasser son encrage après la coloriste. L'intrigue en elle-même n'est pas foncièrement marquante mais elle est sympathique. Et surtout, les textes sont souvent drôles et bien amenés : on sent la qualité de l'écriture. Pourtant, ce n'est pas toujours idéal. La planche remplie de références au Seigneur des Anneaux notamment fait preuve d'un humour trop lourd à mon goût : il fait passer temporairement ce qui m'apparaissait jusque là comme de la fantasy humoristique plus ou moins fine au stade de la parodie lourdingue. A l'inverse, j'avoue que le Pampulilu quelques pages plus loin m'a fait rire. Et le démon Hepsar apporte lui aussi un humour qui me plait bien. C'est de la fantasy qu'on lit avec le sourire, souvent le rire aussi, et avec la curiosité de savoir en quoi le passé des héros a abouti à la situation actuelle et comment ils vont résoudre cela. J'ai hésité à mettre une note supérieure mais j'attends pour cela de lire le second et dernier tome pour vérifier si l'intrigue finit de me convaincre.
Penterghast
Je viens d'apprendre l'existence de cet album qui regroupe les histoires de Penterghast qui sont parues dans l'éphémère Trombone Illustré. En gros, Sirius reprend le même principe que son Pemberton, à savoir un vieux loup de mer qui raconte des histoires au ton humoristique et étrange. Ce Penterghast m'a tout de même paru plus humoristique que son cousin. On retrouve le dessin de Sirius que je trouve très beau et qui me fait demander pourquoi n'est-il pas plus connu. On retrouve ce que j'avais bien aimé dans Pemberton : des histoires imaginatives avec une atmosphère envoutante. Je trouve tout de même que les histoires étaient plus captivantes chez Pemberton, un peu comme si l'auteur avait un peu tiré sur la corde de son concept, vu que c'est pratiquement la même chose avec un différent personnage. En tout cas, c'est à lire si on a aimé la série originale.
Anatole & Léontine
Lapuss' se spécialise en séries humoristiques et autres parodies et pastiches, et s’intéresse dans cet album à la vie en maison de retraite. L’humour est plutôt caustique et méchant, Anatole étant une sacrée tête à claques. Comme d’habitude avec ce genre de recueil, la qualité fluctue, mais je dois avouer avoir bien rigolé sur certains gags (voir page 19 dans la galerie par exemple). L’auteur arrive à se renouveler sur 65 pages, malgré les contraintes thématiques… bon, je déconseille quand même une lecture en une fois sous peine d’indigestion, c’est plutôt le genre d’album à feuilleter de temps en temps. La mise en image est mignonne comme tout et les couleurs (aquarelles ?) très jolies. Pas mal du tout dans le genre gags en une page. A découvrir…
Happy birds
Surprenant format « à l'italienne » très allongé. On peut parler au sens propre de « bande » dessinée, essentiellement une par page ! Je connais mal Trondheim car je ne supporte pas trop son dessin. Là, il est uniquement au scénario, ça valait le coup d'essayer en bibliothèque. Il s'agit d'une petite bande humoristique sans ambition particulière, juste pour le fun. L'histoire d'un geek de jeux vidéos, style no life, qui réussit à se faire embaucher dans la boite de son jeu favori. L'histoire n'est qu'un prétexte à utiliser le format pour glisser un gag avec une chute à chaque page et je dois dire que c'est plutôt réussi, on sourit. Ça se laisse lire, même si je trouvais qu'à la fin ça devenait un peu lassant. Côté dessin, rien à dire, trait simpliste parfait pour ce type d'humour.
Arrêt de jeu
Nous sommes là dans un polar bien ciblé sur le milieu du foot professionnel. Pour les amateurs de polar pur et dur il faudra repasser mais l'ensemble est bien fichu. Certaines ficelles sont bien épaisses mais l'ensemble nous montre bien ce dont on pouvait se douter, à savoir qu'un sport qui génère autant d'argent ne peut être à l'abri des appétits voraces de certains. La mise en place est un peu longue et s'attarde sur la vie du héros sans éviter les clichés, belle maison, belle voiture. Dans ce business qu'est devenu le foot je ne m'étonne pas de voir des gamins d'une vingtaine d'années perdre la tête avec les salaires qui leur sont versés. Le dessin est sans fioritures, simple, efficace, tout cela donne une BD divertissante sans prise de tête, c'est tout le moins que nous lui demandions.
Calfboy
Chris Birden et son frère Burt viennent de dévaliser un train mais Chris, qui a quand même un peu trop arrosé le succès de leur braquage, ne se souvient plus où il a enterré le butin. Non mais c’est pas possible ! Un braquage préparé dans ses moindres détails ! Burt est furieux et Chris promet de retrouver le magot en trois jours. On est au Far-West, au pays des cowboys, des Indiens et des attaques de diligences. Dans cette histoire où s’enchaînent les situations burlesques, le mythe du hors-la-loi en prend un coup. Non seulement, Chris est incapable de se rappeler où il a enterré l’argent mais, en allant le chercher, il se fait voler son cheval par une jeune squaw. Pendant trois jours, Chris va de rencontre en rencontre et de galère en galère. C’est drôle et subtil. Le dessin alterne entre des pleines pages aux aplats de couleurs superbes et des planches façon « gaufrier » qui découpent l’image en une multitude petites cases comme autant de fenêtres à l’intérieur desquelles se déplacent les personnages. La lecture peut se faire alors dans tous les sens et c’est très dynamique. Très minimalistes, les personnages ne sont vus que de loin – pas de gros plan. L’histoire n’a rien d’extraordinaire mais le côté décalé et absurde du récit vaut le détour. Le traitement de l’image et les chevauchées dans les plaines du Far-West, sont sans doute le point fort de ces albums. Dans le tome 2, la recherche du magot reprend. Cette fois, c’est Chris qui s’y colle. Péripéties, rebondissements continuent de plus belle, petit clin d’œil à Gus au passage et à Lucky Luke ! On ne sait pas très bien où va l’histoire, mais on se laisse porter !
La Déconfiture
Enième BD de guerre 40-45, on ne peut pas dire qu'on est pas servi tant les ouvrages sur le sujet sont multiples et ma foi, ce titre est plutôt réussi. L'histoire en elle-même ne casse pas des briques, elle est plutôt prétexte à de belles rencontres avec une équipe de personnages aux caractères variés qu'on apprécie de suivre sur la route de la débâcle et surtout à des dialogues bien tournés et incisifs. Je retiens également des séquences originales (les scènes de nuit) dont le traitement graphique à coup de hachure est assez réussi et auxquelles il fallait penser. Cependant, la fin est abrupte, me déçoit un peu et pose question : SPOILER Est-ce que le "héros" à la toute dernière case fort étrange, est sur le point de se faire arrêter par les allemands qui arrivent en voiture ? Les personnages qui regardent vers la fenêtre de son appartement au dernier étage pourraient être des collabos qui l'ont dénoncé par peur ?? Un retour de manivelle par rapport au fait que le héros a abandonné son camarade quelques scènes plus tôt ? FIN DU SPOILER Bref, tout cela n'est que pure interprétation de ma part mais de ce fait, le récit reste très ouvert pour une suite.
Simirniakov
Voilà une histoire un peu fantasque de Vincent Vanoli, habitué des éditions L'Association. On admire son dessin noir et blanc et nuances de gris aux mises en pages tortueuses. Les personnages sont volontairement laids, grandes oreilles, nez en spirale. Déjà je comprends que le dessin peut rebuter. On se trouve dans la Russie rurale où les moujiks œuvrent sous le patronage de Simirniakov. Ce propriétaire terrien est un peu débonnaire et déambule sur son cheval qui parle sans recevoir beaucoup de respect de ses administrés, et à peine plus de son cheval. C'est un album assez bavard au ton assez théâtral, plutôt comique. Je ne suis pas sûr d'avoir toutes les références littéraires qui s'imposent mais cela fut une bonne lecture.
Billy James
Pratt est un auteur que j’aime bien, en particulier ses albums traitant de l’Amérique du Nord-Est du XVIIIème siècle. Cet album est je crois le dernier sur le sujet que j’avais encore à aviser. Il faut dire qu’il est particulièrement difficile à trouver – sans céder à une certaine forme de spéculation j’entends. On entre lentement dans le sujet. D’abord une introduction plus ou moins sérieuse de Dionnet et Manœuvre, puis un épais dossier (d’une bonne vingtaine de pages) de Pratt, présentant (en couleurs, contrairement au reste de l’album qui est en Noir et Blanc) le contexte et certains personnages ou quelques tribus marquants de cet espace et de cette époque, tout un univers que l’on retrouvera dans « Fort Wheeling », le sommet de cet ensemble « prattien ». Ce sont plus que des travaux préparatoires, et en tout cas le dessin est plus que chouette ! Viennent ensuite plusieurs histoires courtes, la plupart sont des « légendes indiennes » (un peu trop courtes souvent, et avec l’une d’elle « Quatre crânes de bisons », se déroulant plus à l’ouest, chez les Hidatsas, loin du cadre du reste de l’album), à part « L’attaque du fort », développant de l’aventure guerrière plus classique et proche de ce que Pratt a développé ailleurs, en particulier dans la longue histoire finale, qui donne son titre à l’album. Billy James donc, est une longue histoire de près de 25 pages, qui se déroule au milieu du XVIIIème siècle en plein cœur des affrontements entre Anglais et Français (les Indiens n’interviennent qu’à l’extrême fin de l’histoire, plus comme créateurs de tension que comme personnages à part entière en fait, comme l’a été la bande de Duncan et ses pillards). Comme souvent chez Pratt, l’intrigue fait la part belle aux coureurs des bois, à ces grands espaces, que les rivalités européennes transforment en enjeux : le danger est partout. Note réelle 3,5/5.
Passepeur
A l’origine Passepeur est une série de romans destinés à de jeunes lecteurs. Ces récits mêlent humour et aventure avec un soupçon d’épouvante totalement adapté à un jeune public. Les éditions Kennes, qui ont déjà connu quelques succès en adaptant ainsi des romans issus du Québec (voir la série « La Vie compliquée de Léa Olivier »), ont donc décidé d’en offrir une adaptation bd, scénarisée par Daniel Bultreys (« Au grand magasin ») et mis en image et en couleurs par les expérimentés Jean-Marc Krings et Scarlett Smulkowski (là, je ne ferai pas l’injure de mettre leur bibliographie, sinon on n’a pas fini !) A condition de juger cet album avec le regard d’un jeune enfant, j’ai trouvé ce récit sympathique. Amusant, dynamique et inventif, il plaira, je pense, au public visé. Le dessin de Jean-Marc Krings est un réel atout tant il allie lisibilité et expressivité. Par ailleurs, il garde ce petit goût de « Spirou » qui me plait tant. Je l’aurais préféré un peu moins épuré mais ça, c’est parce que je suis vieux et exigeant. Côté colorisation, Scarlett Smulkoswki fait le taf attendu. Pas de surprises, ni bonne ni mauvaise tant cette coloriste connait le boulot et œuvre dans un style résolument classique. Coté adaptation, c’est la bonne surprise. J’avoue que j’étais assez refroidi en voyant le nom du scénariste mais je trouve que Daniel Bultreys a fait le job plus que correctement. On sent bien quelques coupures par ci par là mais dans l’ensemble, ce scénario est fluide et agréable à suivre. A titre personnel, avec un titre pareil, je m’attendais à quelque chose d’un peu plus effrayant mais si vous cherchez un récit d’aventure pour jeunes lecteurs (certains passages très naïfs limitent le public cible à ceux-ci exclusivement), ce premier tome est une bonne pioche. Pas révolutionnaire, pas exceptionnel mais résolument sympathique. Lecture conseillée pour les 7-9 ans.