Les derniers avis (47465 avis)

Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Pouvoirpoint
Pouvoirpoint

Après avoir lu Les Sauroctones, je me suis penché sur les autres productions de M. Surcouf Erwan, encore un breton ça, et je suis tombé sur cet album à peu près aussi épais avec ses 200 pages. On se trouve cette fois un peu dans le même genre littéraire avec une petite science-fiction pas si éloignée de notre monde actuel. On est dans l'espace à bord d'une navette où cohabitent plusieurs personnages extraterrestres, et une jeune recrue, un graphiste venu de Terre et qui porte constamment un gros casque pour ne pas diffuser de germes. Il vit dans une mini-cabine et sympathise bientôt avec ces jeunes voisins et voisines. J'ai retrouvé le côté parfois potache et les clins d’œil culturels qui nous font sourire. L'auteur arrive aussi à critiquer au passage la vie de bureau, la hiérarchie avec tous les tracas et demandes parfois intenables à gérer. Il y a peut-être un peu de vécu... et bien sûr le titre fait allusion à un célèbre logiciel de Microsoft. L'ensemble est très bien, on sent venir la fin quand même, mais on a le mérite d'avoir une histoire complète en un tome et sans la contrainte d'un 48 pages pour développer son sujet.

04/02/2021 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Mata Hari
Mata Hari

Après une magnifique couverture, les dessins à l'intérieur ne sont pas en reste. On peut y admirer Mata Hari la danseuse - et un peu plus - qui se produit dans les salons bourgeois de Paris. On y apprend tout de sa jeunesse, son premier mariage en Indonésie, à l'époque sous domination néerlandaise, où elle apprend l'art de la danse. Mais quand on évoque Mata Hari de nos jours, on en retient son rôle en tant qu'espionne pendant la Première Guerre mondiale. Visiblement les auteurs ont leur avis sur cette affaire et pour eux elle n'a été qu'un instrument des services de renseignement aussi bien français qu'allemands et de toute manière n'aurait pas apporté d'informations de grande valeur. L'album se concentre globalement plus sur ses jours heureux et sa carrière que sur sa chute, son procès et sa mort qui sont expédiés en quelques pages. Une bonne lecture tout de même.

04/02/2021 (modifier)
Couverture de la série Les Tableaux de l'ombre
Les Tableaux de l'ombre

Je ne sais pas à qui s’adresse en priorité cet album, peut-être un jeune public – je pense à des collégiens. En effet, l’intrigue est parfois lente et « gentille », et les traits des personnages font un peu « enfantins ». Mais certains lecteurs plus âgés peuvent y trouver leur compte. Dytar, au sein de cette collection hétéroclite et hétérogène d’albums liés au musée du Louvre, a quand même un angle d’attaque quelque peu original. En effet, nous suivons des personnages des tableaux du Louvre qui – comme pour les films « La nuit au musée » – sortent de leur cadre la nuit, pour vivre quelques aventures. Le côté plus original, c’est que nous suivons des personnages d’œuvres « secondaires », plus ou moins boudées du public ‘les « tableaux de l’ombre » donc), qui s’énervent, jalousent les célébrités, certains fomentant une révolte. Bref, la lecture n’est pas désagréable, même si j’ai trouvé que, une fois le principe de départ avancé, cela manquait quand même de profondeur. Mais, comme je l’ai dit, ça se laisse lire, et jeunes, CDI de collège, peuvent y trouver une lecture satisfaisante et « culturelle » moins rébarbative que certains catalogues d’exposition.

04/02/2021 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série L'Incroyable Histoire de l'Immortalité
L'Incroyable Histoire de l'Immortalité

Benoist Simmat est un journaliste et scénariste qui s'intéresse à différents phénomènes de société. D'abord intéressé par le vin et les spiritueux, il explore également d'autres sujets, le dernier en date étant la quête de l'immortalité, une obsession, un courant de pensée qu'on a fini par appeler le transhumanisme. Il retrace donc l'historique du mouvement, qui était très artisanal aux premiers siècles de notre ère, et qui est devenu, sans que nous le sachions, quasiment indispensable à nos vies. On retrouve dans cette fresque de plus de 150 pages les alchimistes franciscains, Léonard de Vinci, René Descartes, Julian Huxley (frère de l'écrivain Aldous), Mengele, Alan Turing, les concepteurs du réseau ARPANET (embryon d'internet), Robert Heinlein, Steve Jobs et Steve Wozniak, jusqu'à Elon Musk. On le voit au travers de ces noms, cette volonté de transcender, d'augmenter l'Homme a pu pousser les hommes vers l'eugénisme, vers des innovations technologiques incroyables. Simmat propose donc un vaste panorama, sans trop orienter la pensée du lecteur, même si on comprend bien quelles bifurcations transhumanistes sont plus profitables que d'autres. Religion, courant de pensée, le transhumanisme est ce concept qui permet de relier entre elles toutes ces idées qui visent à affranchir l'Homme de ses attaches terrestres, à étendre à l'infini ses capacités cognitives et sa vie... c'est plutôt intéressant, même si un peu aride parfois. Benoist Simmat s'est à nouveau adjoint l'industrieux Philippe Bercovici pour mettre en images son documentaire sociétal, et si sa capacité à tout dessiner sans complexes rend la lecture assez agréable, elle ne permet pas à l'album, de mon point de vue du moins, d'être inoubliable. Il n'empêche que pour la culture générale, c'est loin d'être inintéressant.

04/02/2021 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Ghost war
Ghost war

Avec "Ghost War" Soleil nous propose une bonne petite série d'anticipation bien musclée qui démarre sur les chapeaux de roue ! On retrouve au scénario Jean-Pierre Pécau que j'avais découvert dans un tout autre registre avec Cavalerie Rouge et Stefano Martino au dessin. L'action prend place en Norvège en 2030 ; les réserves mondiales de pétrole réduite à peau de chagrin poussent les compagnies à forer toujours plus profond, aidé de bots, espèces d'exosquelettes qui permettent aux ouvriers d'être plus performants. D'autres bots ou robots surgissent soudain sur l'une des plateformes et massacrent tout le monde, tout comme dans le petit village côtier le plus proche. Terry, rare rescapé de la plateforme aidé de Lida la tenancière du bar local vont tenter de s'organiser pour résister à cet attaque mystérieuse... C'est plutôt bien mené, très rythmé grâce à une narration très efficace et des scènes d'action en veux-tu en voilà et le dessin de Stefano Martino porte tout ça à merveille. C'est tellement prenant qu'on arrive pratiquement trop vite à la fin des 48 pages de ce premier album. Plus qu'à attendre les deux suivants pour voir comment va évoluer cette trilogie qui tire à boulet rouge dès le premier tome. *** Tome 2 *** Avec ce second tome, pas le temps de souffler, on garde le rythme implacable du premier. Le mystère reste entier également concernant les motivations de ces mystérieux bots qui tirent sur tout ce qui pourrait représenter une menace concernant leur mission. De nouveaux jeunes protagonistes rentrent dans la danse pour aider la "rébellion" qui commence à s'organiser autour de Terry et Ilda, car en effet, une partie de la population locale a abdiqué pour sauver sa peau. Je trouve tout aussi bien vu et frustrant que le mystère perdure dans cette suite quant aux buts de cette armée redoutable. Espérons juste que le troisième et dernier tome annoncé ne fasse flop à cause d'un "tout ça pour ça". En attendant, les amateurs de SF d'anticipation et d'action servie autour de réparties bien senties en auront pour leur argent. Vivement la conclusion ! *** Tome 3 *** Et voici enfin le dénouement et les réponses à tout ces mystères ! Du coup c'est assez difficile de faire un résumé du tome sans divulgacher le pourquoi du comment... En tout état de cause, notre petite équipe de "rebelles" a bien du mal à faire face à la force de frappe de ces bots qui ont pris possession de la ville. Même aidés et secondés par une bande de jeunes casse-cou, Terry et Ilda qui mènent la danse ont bien du mal à porter cette résistance tant les forces sont inégales et disproportionnées... Malgré quelques facilités scénaristiques, ce troisième opus conclue de belle façon cette trilogie d'anticipation en nous proposant un très bon divertissement. Les amateurs d'action et de SF devraient apprécier, tant l'histoire que le dessin efficace de Stefano Martino qui remplit son contrat. Et puis pour une fois ce n'est pas la "happy end" qui aurait un peu tout gâcher qui s'impose. (3.5/5)

04/08/2018 (MAJ le 04/02/2021) (modifier)
Par McClure
Note: 3/5
Couverture de la série Quintett
Quintett

Tout ça pour ça. Je ressors déçu de cette lecture pourtant démarrée avec envie et gourmandise. Je ne connaissais pas le parti pris de la série, c'est donc sans a priori que j'ai entamé ma lecture. Le premier tome démarre très bien, dans cette atmosphère début 20e avec cette histoire d'amour entre une jeune artiste romantique et son chevalier des airs et bourreau des cœurs. On va les suivre sur le théâtre du front oriental, en Macédoine. C'est déjà une bonne surprise parce que cette partie de la première guerre mondiale est très rarement utilisé. Ce premier tome va dérouler une histoire sympathique avec suffisamment de rebondissements entre emprisonnement, espionnage, crash aérien et ce quintett improvisé. Cette première partie, je l'aurais notée presque 5 étoiles tant elle m'a émoustillé. J'ai vraiment eu envie de découvrir la suite. Le dessin, un peu particulier, colle parfaitement avec cet environnement grec des années 14-18. Il m'a rappelé certains bouquins de Lax. En découvrant le 2ème tome, j'ai eu un fort coup d'arrêt. D'une part parce que l'on ne suit pas le récit précédent mais nous revenons en arrière. Même lieu, même époque, vue par le prisme cette fois du Lt Meric, de son aventure amoureuse homosexuelle avec un jeune pâtre grec, et des événements qui vont en découler. Même si c'est très bien réalisé, puisqu'il n'y a pas de redite et que certains faits liés à ce 2e volume permettent de donner un nouvel angle à des évènements vus précédemment et de les voir sous un jour différent, ce volume m'a bloqué. Déjà ce n'est plus le même dessinateur. Même si celui ci reste qualitatif, il est plus figé, plus daté que le précédent (il colle d'ailleurs pas trop mal avec l'aspect vieillot donné selon moi à ce tome), à l'instar d'un Alix moderne. Le récit m'a beaucoup moins passionné, cette histoire d'amour, de chantage et d'art byzantin m'a même ennuyé. Cela fait que j'ai me suis fait violence pour lire le tome 3. Là encore, autre point de vue, celui du mécanicien Elias, amoureux transi d'une jeune vendeuse de fêta. Le dessin remonte la pente, il m'a rappelé sur certains aspects le trait que l'on retrouve dans la Jeunesse de Blueberry. Il donne un fort dynamisme à l'histoire, qui en a bien besoin. Là encore cette histoire d'amour et de crime passionnel ne m'a ps emballé. Sur ce volume comme pour le précédent, je me suis demandé sans arrêt où on nous menait mais sans que je rentre dans l'intrigue. Tome 4, Giroud réveille un peu mon intérêt avec cette histoire de barbouzes qui vont s'associer avec le maquis local pour organiser un guet-apens à une colonne militaire, le tout sur fond d'honneur, d'amour et de trahison. Le dessin redescend un peu, ça reste de bon niveau, c'est pas gênant. Mais malgré l'intérêt de cette histoire, je m'interrogeais encore sur le lien avec les précédentes. Vient donc le tome 5 qui va dévoiler tout cet arrière plan pour le moment mystérieux. On se retrouve en 36 lors de la montée du nazisme. Nous allons retrouver d'abord Meric, toujours en couple avec le pâtre. Souhaitant fuir le régime qui commence à persécuter les homosexuels, il va trouver sur un marché aux antiquités une malle militaire de son supérieur en Grèce. Fort de révélations trouvées dans la malle, il va rejoindre Paris et retrouver progressivement les protagonistes survivants et dénouer le fil de cette histoire. Je ne vais pas spolier ce final, mais il m'a vraiment déçu. Je le trouve sans intérêt, peu cohérent, pas crédible du tout d'ailleurs. Tout ça pour ça.

03/02/2021 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Avocat du Diable
Avocat du Diable

Moi qui suis assez difficile en BD d'humour, j'avoue que je me suis laissé prendre à celui de Tehem sur cet album loufoque. Je connaissais l'auteur pour ses BD pour ados Malika secouss et Zap Collège, et là je découvre une autre facette de son travail. C'est en 100 gags d'une page au format gaufrier de 4 cases que nous suivons les tribulations d'un avocat dont la vocation est de défendre les pires clients qu'il soit. De Trump à Hitler, en passant par Dark Vador ou Dupont de Ligonès, le catalogue est vaste et la bêtise aussi. Car c'est ce que j'ai apprécié dans cet album. C'est court, bête et (un peu) méchant. Quatre cases pour envoyer un gag, ça passe ou ça casse. Tehem évite l'écueil du lassant et répétitif avec quelques gags qui m'ont vraiment fait marrer. Alors oui, en jouant sur ce format, leur niveau n'est peut-être pas aussi percutant à chaque page, mais l'ensemble tient plutôt la route et fait sourire tout du long. Et puis ce petit air de Jacques Vergès est plutôt bien trouvé pour cet avocat défendant l'indéfendable. Voilà donc quelques petites tartines d'humour noir appréciables pour tout amateur du genre. Et puis l'avantage de ce format c'est que ça peut aussi se picorer au hasard quand on a juste quelques minutes à faire passer, histoire de se dérider un peu. (3.5/5)

03/02/2021 (modifier)
Couverture de la série Histoire des tirailleurs sénégalais (Sang noir)
Histoire des tirailleurs sénégalais (Sang noir)

L’album ne joue pas trop sur le pathos, et reste aussi modeste par rapport à son sujet (les « Noirs » des colonies, embarqués dans la boucherie des tranchées de la première guerre mondiale), qui est traité en quelques courts chapitres, durant lesquels nous suivons quelques personnages, au fil d’épisodes pointillistes. Mais c’est une lecture à la fois instructive et intéressante, agréable. D’abord, j’ai bien aimé le temps pris à présenter le protagoniste principal, son univers – la cambrousse animiste du Sénégal. Cela n’en montre que mieux la brutalité de la rupture, mais aussi le cynisme et l’hypocrisie du colonisateur, qui ne met en avant – dans tous les mauvais sens du terme – les « colonisés » que lorsque les besoins de chair à canon se font sentir. Le traitement que vont ensuite subir les colonisés après-guerre (cela se renouvèlera après la suivante), est une tache supplémentaire sur notre histoire nationale, et explique en partie incompréhensions mutuelles et racisme d’aujourd’hui. J’ai bien aimé aussi l’absence de manichéisme outrancier (et par la même contreproductif) au niveau des « Blancs ». Si l’état-major, et un officier supérieur, imbus de leur morgue, leurs préjugés de classe et leur racisme, méprisent ouvertement ces « nègres », il y a aussi un officier plus humaniste. De la même façon, le bon dossier final, au milieu d’informations sur le développement de clichés paternalistes et racistes (« y a bon Banania » et autre « petit nègre »), montre que les troupes coloniales ont aussi été acclamées par certaines foules. Lecture fluide, mais courte (j’aurais bien vu quelque chose de plus dense, développé), en tout cas lecture recommandée.

03/02/2021 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série DareDevil - L'Homme sans peur (Miller/Romita Jr)
DareDevil - L'Homme sans peur (Miller/Romita Jr)

Premier contact pour ma part avec Daredevil et avec Frank Miller (enfin, je me suis tapé le 300 de Snyder, atroce à mon goût, mais le lien est assez faible, je pense) et pour ainsi dire avec le monde du comics super-héroïque (niveau cinéma, ça va, mais c'est tout), je ressors un peu partagé de cette lecture. C'est plutôt sympathique à suivre, mais tout cela me paraît tout de même assez anecdotique, je dois dire. Ce qui m'a vraiment gêné, en fait, c'est la narration, omniprésente. Le récit est plutôt bon, et se suit avec un certain intérêt malgré son absence quasi-totale d'originalité, mais le problème, c'est qu'il n'y a pas une page sans la présence envahissante du narrateur. Non que les encadrés soient mal écrits ou inintéressants, mais souvent, ils se contentent de raconter ce qu'on voit à l'image en apportant une vague dimension psychologique. Parfois, ils sont utiles, mais d'autres fois, ils sont vraiment en trop, donnant presque l'impression de lire un roman illustré. En fait, j'ai surtout eu l'impression de lire un résumé de l'histoire, à cause de la place trop importante accordée à ces cartouches, qui donne l'impression qu'on assiste à une version condensée d'une histoire normalement plus dense. Après, je n'ai pas détesté pour autant, car indéniablement, le récit est plutôt bien ficelé. Il manque assez cruellement d'originalité et peine à se démarquer des autres origin stories du même genre, mais clairement, les personnages sont bien écrits, on s'y attache sans peine, et on n'est pas indifférent par rapport à toutes les péripéties qui leur tombent dessus. Le dessin de John Romita Jr. est également très bon, et correspond bien à la fois à l'atmosphère sombre que Miller a mis en place et à un style comics plus classique, plus ancré dans l'histoire du genre, évoquant bien l'imagerie habituelle du récit de super-héros tel qu'on la connaît depuis les années 50 (alors même qu'il s'agit d'un récit sans aucun costume de super-héros, sauf dans sa toute dernière page). Pour résumer, donc, c'est assez plaisant à lire, plutôt élégant et bien écrit, mais cette origin story de Daredevil peine à sortir du lot à cause d'un trop grand manque d'originalité et d'une narration envahissante. Bref, le plaisir de lecture est là, mais les souvenirs risquent, eux, de s'envoler assez vite.

03/02/2021 (modifier)
Couverture de la série Love Fragrance
Love Fragrance

C’est l’histoire d’une jeune comptable qui travaille dans une firme fabriquant des savons. Un jour, le responsable de l’élaboration de ces savons tombe amoureux de son odeur (à elle) et se met à la renifler dans tous les coins. Et oui, c’est bien connu, les comptables ont une vie tellement morne et austère que se faire renifler les aisselles ne peut que les faire tomber en pamoison (LMG, je vois ton sourire, alors je te le dis tout net : même pas en rêve !) Car forcément, une histoire d’amour va naître entre ces deux personnages. Lui ne peut s’empêcher de la renifler, cherchant à définir le parfum qui s’exhale d’elle lorsqu’elle est heureuse. Elle se laisse peloter, tâter, renifler, fascinée par ce premier amour certes étrange mais ô combien torride. Sur base de ce rapide résumé, vous aurez compris que nous sommes devant un manga de type seinen dont l’idée centrale va permettre à son auteur de dessiner le couple dans des situations scabreuses et quelque peu malsaine mais sans dépasser certaines limites… Enfin, ça, ça dépend de vous et d’où vous placer les vôtres de limites. Je dois avouer que le début de cette histoire d’amour m’a dérangé tant il montre comme amusant un homme très entreprenant glisser ses doigts sous la jupe d’une jeune femme pas vraiment désirante. Ce rapport de force entre un homme sûr de lui et doté de pouvoirs élargis et une jeune femme timide et inexpérimentée, très courant dans le genre manga, continue de me déranger… mais bon, il en faut pour tous les goûts. Par la suite, on tombe sur le schéma assez basique : ils s’aiment, elle ne se sent pas à la hauteur, des personnages secondaires apparaissent qui pourraient devenir des rivaux dans le futur, elle s’interroge mais ils s’aiment… Mais elle s’interroge, mais ils s’aiment… Elle est un peu jalouse, elle pleure, elle s’interroge… mais ils s’aiment… mais elle a les mains moites et elle s’interroge mais il l’aime… Il voudrait bien la renifler mais a peur de passer pour un pervers, surtout en public. Il s’interroge mais elle l’aime. Alors ils trouvent le moyen d’un peu s’isoler, il la renifle, il l’aime, elle sue, elle l’aime… Ils baisent, ils s’aiment… elle sue, il l’aime… Ca va peut-être vous paraître étrange mais arrivé page 111, j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour de la question. Pourtant, ce n’est pas déplaisant à lire… c’est juste un chouïa répétitif… Je pensais en apprendre un peu sur l’univers des parfums et fragrances mais l’auteur ne s’encombre pas de fioritures. Il est là pour raconter son histoire d’amour au travers du regard de cette timide comptable, il a trouvé l’idée du mec qui la renifle. Pour le reste, ils travailleraient dans une poissonnerie, ce serait pareil. Au niveau du dessin, celui-ci n’est pas déplaisant mais très conforme au format standard du genre. La censure à la japonaise est de mise puisque l’héroïne se voit dépourvue de tétons. Ca me paraîtra toujours bizarre de censurer ainsi le corps féminin quand, par ailleurs, dessiner une femme victime d’attouchements non désirés est considéré comme acceptable, voire même amusant. Bizarre aussi alors que cette série parle autant d’odeur corporelle de ne pas voir la moindre pilosité où que ce soit mais bon, par là aussi, la censure japonaise a dû passer. Bon, voilà, je pense avoir fait le tour de la question. Dans le genre, ce n’est pas mal fait (d’où ma note de 3/5) mais je vais m’arrêter là. Ce n’est tout simplement pas pour moi, mais si vous aimez les seinen, celui-ci en vaut bien un autre.

03/02/2021 (modifier)