Je pense être passé en partie à côté de cette histoire. Qui possède des qualités, certes, mais que j’ai trouvé un peu trop hésitante, « errante », et pour tout dire trop froide.
La froideur est en partie inerrante au dessin de Clowes, avec des personnages quelque peu figés, même si j’aime bien son Noir et Blanc. Il a quelques accointances avec celui de Burns, même s’il possède moins de nuance et de force.
C’est surtout l’histoire à laquelle j’ai eu du mal à accrocher. Clowes y développe certains de ses thèmes récurrents. Comme un certain spleen amoureux, la recherche, quasi infinie et sans cible ni succès clair (comme si Zenon guidait ses fantasmes). Ainsi David, éternel insatisfait (alors même qu’il accumule quelques succès féminins), se cherche, cherche LA femme (un carnet de croquis collecte ses fantasmes et des portraits de femmes idéalisées ou conquises). La seule qui aurait pu correspondre à ses désirs lui échappe brusquement…
On a du mal à concevoir de l’empathie pour David et ses atermoiements. Il est d’ailleurs presque asocial – seule sa copine et colocataire Dot, lesbienne, semble le supporter (dans tous les sens du terme d’ailleurs !).
Pour le reste, les passages sur l’île à l’écart du monde, les aspects vaguement thriller (qui ne livrent pas au final leurs secrets), peinent à dynamiser une intrigue qui se traine trop je trouve. La vision de l’amour y est en plus très triste…
Bref, un album lu sans trop de passion, et qui m’a laissé un peu sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Merci Circus, voilà une BD plutôt pas mal même si elle a un peu vieilli. En fait, j'aime bien le dessin même si le héros possède un visage un peu hiératique. Ce n'est bien sûr pas la BD des années 80, mais si l'on se replace dans le contexte de l'époque, elle a le mérite d'aborder des sujets qui sont aujourd'hui d'actualité.
Soyons honnêtes, l'ensemble est divertissant sans prise de tête. Les couleurs sont très datées, mais le dessin lui passe bien.
Au final, si comme Yann 135, vous trouvez l'objet à quelques euros n'hésitez pas.
Vous souvenez-vous de cette affaire datant de 2007 au sujet d'un cas de maltraitance envers enfants en République Tchèque impliquant une famille et des proches, affaire qui avait comme singulière particularité que parmi les vrais enfants concernés, il y en avait un qui n'était en réalité pas un enfant mais une femme adulte transformée pour passer pour une enfant auprès de tout le monde ? Pire, elle s'était ensuite échappée et avait disparu pendant plus d'un an avant d'être retrouvée en Norvège, ayant cette fois pris l'identité d'un jeune garçon de 13 ans. C'est d'ailleurs cette histoire qui a inspiré en partie le film d'horreur Esther sortie en 2009, pour ceux qui l'ont vu.
Je me souvenais vaguement de cette affaire mais je crois bien que je l'avais trouvée tellement sordide, incongrue et incompréhensible que je l'avais éludée de ma mémoire, ne me rappelant plus si c'était un fait divers fictif ou la réalité. Toujours est-il qu'il s'agissait d'un véritable affaire policière qui avait défrayé la chronique, en particulier en République Tchèque et en Norvège, et elle était si complexe que la vérité n'a jamais été clairement établie lors du procès qui s'en est suivi. La vérité, les auteurs de cette BD l'ont également cherchée et à force d'investigation ils ont fini par élaborer une hypothèse encore plus surprenante et des ramifications encore plus tortueuses, impliquant un mouvement sectaire, des scouts endoctrinés, un réseau pédophile et des traffics d'armes. N'ayant aucune certitude définitive, ils nous livrent ici leur scénario sous une forme semi-romancée pour laisser aux lecteurs la liberté de se faire leur propre opinion.
Cette affaire est tellement bizarre qu'il en ressort une lecture étrange et un peu dérangeante. La narration ne prend pas la forme d'un documentaire mais s'attache à une journaliste enquêtrice qui se passionne pour le sujet au point d'y perdre presque la tête. On la suit dans ses investigations et on l'écoute quand elle nous raconte de manière aussi claire que possible ce qu'elle sait déjà et les conclusions auxquelles elle aboutit. Si le début est un peu confus du fait de la complexité de la chose, la lumière finit par se faire sur des faits édifiants et stupéfiants. J'étais en pleine incompréhension, pas du récit lui-même même s'il reste parfois assez obscur, mais des motivations des protagonistes. La fameuse Barbora et sa complice agissent d'une manière invraisemblable et malsaine, le pire étant qu'au final leurs machinations visent avant tout à faire souffrir volontairement l'une des deux en manipulant une tierce personne à ses dépends. Complètement déconcertant et glauque, très proche de la folie masochiste et autodestructice. Mais ce n'est qu'une première étape car vient ensuite la révélation des motivations cachées derrière ces actes, et elles aussi est encore plus absconses et sidérantes.
Si l'histoire s'était arrêtée là, je l'aurais prise comme un docu-fiction édifiant, mais les auteurs continuent en allant encore plus loin en menant l'enquêtrice elle-même au bord de la folie, sans qu'on comprenne bien à un moment la part de réalité et d'hallucination. Ces dernières pages de l'album m'ont moins convaincu car j'ai fini par y perdre pied.
En définitive, ce fut une lecture dense, surprenante et intéressante, mais aussi assez glauque donc pas forcément appréciable par tout le monde. A noter également que j'en ressors un peu chagriné car, comme je trouve peu d'informations claires sur ce sujet sur le Net, je n'arrive pas à faire la part des choses entre les faits incontestables de cette histoire et la possibilité de détournement de la vérité ou de pure fiction complotiste. Je reste donc un peu perplexe...
C'est en faisant du rangement que je suis retombé sur une pile de vieux Circus, ce qui m'a permis de me souvenir d'anciennes BD que j'avais eu l'occasion de lire à l'époque. La terre de la bombe, c'est maintenant un truc assez ancien et à ce titre ce qu'on y voyait à l'époque a beaucoup vieilli, dans le sens ou depuis nous avons vu mieux dans le genre post-apocalyptique.
Cette série a au moins le mérite d'avoir été novatrice pour son époque, de part la cruauté qui s'en dégage : cannibalisme, prostitution, tortures, et pas des plus fines, etc.
Pour ma part, et même s'il a vieilli, le dessin est fort acceptable, notamment dans les détails et certaines planches proposent des visions d'un futur plutôt pas mal. Certes, c'est au niveau de la colorisation que cela pêche.
Novatrice pour son temps, tout n'est pas à jeter dans cette série. À l'occasion en occase, cela peut être une opportunité.
Cette série est intéressante mais nous attendons la suite ! Où est le quatrième album ? Est-ce normal qu'il ne soit pas disponible ?
Acheter ces trois albums en attendant la suite de l'histoire et ... lire que la suite ne viendra pas ! Ce n'est pas commercial. L'éditeur est-il responsable ? L'auteur ??
Pfffff...
2.5
Je connais Duras de nom, mais je n'ai jamais rien lu ou vu de son œuvre parce que j'ai l'impression que je ne vais pas accrocher et disons que la lecture de ce one-shot ne va pas me faire changer d'avis.
Commençons par les qualités de l'album: le dessin est très bon, les couleurs jolies et la narration est fluide. Le gros défaut de l'album est que je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture et du coup l'histoire d'amour entre la jeune fille et le riche Chinois m'a semblé froide et je n'ai pas trop compris leur histoire d'amour ou plutôt je n'ai pas ressenti d'amour entre eux, juste de la luxure. J'imagine que c'était le but de Duras. En fait, j'ai du aller voir la fiche du roman sur wiki pour comprendre l'œuvre. Je sais pas si c'est un problème de l'adaptation, ne pouvant comparer avec le roman que je n'ai pas lu.
En tous cas, j'ai trouvé que les seules scènes intéressantes étaient celles se passant au pensionnat, notamment la relation entre l'héroïne et une autre étudiante qui m'a semblé plus intéressante que sa relation avec le Chinois. Ça se laisse lire sans plus dans mon cas.
J'avais déjà lu un ouvrage de l'auteur chez un petit éditeur confidentiel, je vois que ça évolue, plutôt en bien j'imagine, avec une édition chez Dargaud et un tome bien développé de près de deux cents pages. Donc je savais déjà qu'elle avait une sœur jumelle, et dans cet album qui aura une suite on découvre tout le reste de la famille, catho tradi, un père avec un très bon poste qui implique parfois de vivre à l'étranger au gré des mutations, une mère au foyer et une flopée d'enfants.
Il faut dire que l'éducation est assez stricte, surtout de la part du père qui travaille beaucoup et ne fait pas grand chose avec les enfants, la mère est au contraire très présente mais plus que soumise à son mari notamment lorsqu'il agit de manière cruellement gratuite avec les enfants. Et surtout sous couvert de religion, mais pour moi ce n'est pas antinomique, l'éducation sexuelle est réduite à la portion congrue alors que Florence et sa sœur arrivent à l'adolescence. Il y a toute une partie sur les règles auxquelles elles n'étaient pas préparées. Mais j'ai trouvé ça étrange qu'elle ne semble pas plus que ça soumettre ses questions à sa jumelle ni à son autre sœur un an plus âgée.
Globalement un bon album d'autofiction, et je ne sais pas si les parents de l'auteur sont encore en vie pour le lire mais ça doit faire un choc d'avoir ce retour sur une telle vision de l'enfance de ses enfants et les névroses engendrées...
Le tome 2 est dans la lignée du premier. Le début se passe dans les îles où le père est muté. Florence n'assume pas son corps, en tout cas beaucoup moins que sa sœur. Toujours ce sentiment de frustration, de culpabilité. Les règles, ce sexe qu'il ne faut pas toucher ni voir, même si les premiers attouchements commencent, seule puis avec un garçon. Et encore la chape pesante de la mère et ses principes. Ici la situation se détériore encore et les relations des parents battent de l'aile.
Un imperméable trop grand et un chapeau mou à la forme inconnue, pas de doute c’est Jack Palmer, le détective. Ce petit homme, insignifiant en apparence a le don de se fourrer là où il ne faut et de déclencher une avalanche de problèmes dans un temps record. S’il est difficile d’admirer ses performances comme détective, on peut lui reconnaître un côté sympathique et attachant. Au fil des albums, on retrouve la plupart des maux de notre société : la magouille politique et financière, les médias, la jet set et ses excès… Une chose est sûre : il est toujours en décalage avec la réalité du moment et ne semble même pas s’en apercevoir. S’il n’est pas très charismatique, ce n’est pas le cas des rôles secondaires de ses enquêtes qui sont, pour la plupart, assez caricaturaux du milieu dans lequel ils évoluent. Tout cela a l’air bien léger, en fait non, pas tant que ça. Pétillon nous brosse une analyse de notre société assez perspicace. C’est cocasse, un très bon moment de détente même si tous les albums ne se valent pas. L’Enquête corse, L’affaire du voile et Enquête au Paradis sont pour moi les meilleurs pour le moment, je ne les ai pas encore tous lus.
Dufaux privilégie une histoire de pirates sur la terre ferme, ce qui est assez original. On évite aussi de centrer l’intrigue sur une chasse aux trésors mais plutôt sur le désir des individus (haine, vengeance, gain, pouvoir). Un bel angle d’approche !
Un vrai plaisir concernant les dessins de Jérémy (structures des planches, combats, tenues, les femmes, les couleurs, les plans larges).
Les personnages ont assez de profondeur (c'est inégal mais pour une série de 6 tomes avec autant de personnages c’est honorable). La narration est très limitée et les dialogues sont francs et efficaces, ce qui nous permet de rester dans le feu de l’action. Et de l’action il y en a dans cette BD ! D'autant que ce sont les émotions qui se dégagent et personne n'a peur de mourir !! Sauf le marchand d'esclave...
MAIS je suis très frustré sur le scénario :
- Les 2 premiers tomes plantent le décor. 2 sur 6 c’est trop ! Ça bouge de partout certes, pour autant je trouve que l'intrigue n’avance pas vraiment (quelle intrigue d'ailleurs ? les vengeances, le diamant, le royaume d'Espagne et son canal du Panama...)
- Il y avait trop de personnages importants pour une série de 6 tomes... D'ailleurs beaucoup ne sont en fait que des pions venant combler les trous d'une intrigue assez bancale. D'un autre côté, je suis bien content d'avoir une belle bande de canailles de la piraterie parce-que chacun se démarque par sa personnalité.
- Par conséquent, le final est malheureusement décevant car bâclé. Difficile de clôturer avec autant de personnages toujours en lice à la fin du tome 4 ou 5. J'ai hésité à mettre 2 étoiles à cause de ça (mais ça se faisait pas pour les qualités de Jérémy!)
Bref, j'aurais aimé une série plus longue car il y avait matière à construire quelque chose de solide (alors que je lis dans ce forum que la série ne devait faire que 3 tomes initialement…). Néanmoins je recommande la lecture, voire l’achat pour qui aime les histoires de pirates avec un magnifique dessin et des péripéties qui s’enchaînent de bout en bout. Quant à moi, je vais voir ce que Jérémy a fait d’autres…
Après avoir lu Les Sauroctones, je me suis penché sur les autres productions de M. Surcouf Erwan, encore un breton ça, et je suis tombé sur cet album à peu près aussi épais avec ses 200 pages. On se trouve cette fois un peu dans le même genre littéraire avec une petite science-fiction pas si éloignée de notre monde actuel. On est dans l'espace à bord d'une navette où cohabitent plusieurs personnages extraterrestres, et une jeune recrue, un graphiste venu de Terre et qui porte constamment un gros casque pour ne pas diffuser de germes. Il vit dans une mini-cabine et sympathise bientôt avec ces jeunes voisins et voisines.
J'ai retrouvé le côté parfois potache et les clins d’œil culturels qui nous font sourire. L'auteur arrive aussi à critiquer au passage la vie de bureau, la hiérarchie avec tous les tracas et demandes parfois intenables à gérer. Il y a peut-être un peu de vécu... et bien sûr le titre fait allusion à un célèbre logiciel de Microsoft. L'ensemble est très bien, on sent venir la fin quand même, mais on a le mérite d'avoir une histoire complète en un tome et sans la contrainte d'un 48 pages pour développer son sujet.
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David Boring
Je pense être passé en partie à côté de cette histoire. Qui possède des qualités, certes, mais que j’ai trouvé un peu trop hésitante, « errante », et pour tout dire trop froide. La froideur est en partie inerrante au dessin de Clowes, avec des personnages quelque peu figés, même si j’aime bien son Noir et Blanc. Il a quelques accointances avec celui de Burns, même s’il possède moins de nuance et de force. C’est surtout l’histoire à laquelle j’ai eu du mal à accrocher. Clowes y développe certains de ses thèmes récurrents. Comme un certain spleen amoureux, la recherche, quasi infinie et sans cible ni succès clair (comme si Zenon guidait ses fantasmes). Ainsi David, éternel insatisfait (alors même qu’il accumule quelques succès féminins), se cherche, cherche LA femme (un carnet de croquis collecte ses fantasmes et des portraits de femmes idéalisées ou conquises). La seule qui aurait pu correspondre à ses désirs lui échappe brusquement… On a du mal à concevoir de l’empathie pour David et ses atermoiements. Il est d’ailleurs presque asocial – seule sa copine et colocataire Dot, lesbienne, semble le supporter (dans tous les sens du terme d’ailleurs !). Pour le reste, les passages sur l’île à l’écart du monde, les aspects vaguement thriller (qui ne livrent pas au final leurs secrets), peinent à dynamiser une intrigue qui se traine trop je trouve. La vision de l’amour y est en plus très triste… Bref, un album lu sans trop de passion, et qui m’a laissé un peu sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Le Pêcheur de Brooklyn
Merci Circus, voilà une BD plutôt pas mal même si elle a un peu vieilli. En fait, j'aime bien le dessin même si le héros possède un visage un peu hiératique. Ce n'est bien sûr pas la BD des années 80, mais si l'on se replace dans le contexte de l'époque, elle a le mérite d'aborder des sujets qui sont aujourd'hui d'actualité. Soyons honnêtes, l'ensemble est divertissant sans prise de tête. Les couleurs sont très datées, mais le dessin lui passe bien. Au final, si comme Yann 135, vous trouvez l'objet à quelques euros n'hésitez pas.
L'Étrange Cas Barbora Š.
Vous souvenez-vous de cette affaire datant de 2007 au sujet d'un cas de maltraitance envers enfants en République Tchèque impliquant une famille et des proches, affaire qui avait comme singulière particularité que parmi les vrais enfants concernés, il y en avait un qui n'était en réalité pas un enfant mais une femme adulte transformée pour passer pour une enfant auprès de tout le monde ? Pire, elle s'était ensuite échappée et avait disparu pendant plus d'un an avant d'être retrouvée en Norvège, ayant cette fois pris l'identité d'un jeune garçon de 13 ans. C'est d'ailleurs cette histoire qui a inspiré en partie le film d'horreur Esther sortie en 2009, pour ceux qui l'ont vu. Je me souvenais vaguement de cette affaire mais je crois bien que je l'avais trouvée tellement sordide, incongrue et incompréhensible que je l'avais éludée de ma mémoire, ne me rappelant plus si c'était un fait divers fictif ou la réalité. Toujours est-il qu'il s'agissait d'un véritable affaire policière qui avait défrayé la chronique, en particulier en République Tchèque et en Norvège, et elle était si complexe que la vérité n'a jamais été clairement établie lors du procès qui s'en est suivi. La vérité, les auteurs de cette BD l'ont également cherchée et à force d'investigation ils ont fini par élaborer une hypothèse encore plus surprenante et des ramifications encore plus tortueuses, impliquant un mouvement sectaire, des scouts endoctrinés, un réseau pédophile et des traffics d'armes. N'ayant aucune certitude définitive, ils nous livrent ici leur scénario sous une forme semi-romancée pour laisser aux lecteurs la liberté de se faire leur propre opinion. Cette affaire est tellement bizarre qu'il en ressort une lecture étrange et un peu dérangeante. La narration ne prend pas la forme d'un documentaire mais s'attache à une journaliste enquêtrice qui se passionne pour le sujet au point d'y perdre presque la tête. On la suit dans ses investigations et on l'écoute quand elle nous raconte de manière aussi claire que possible ce qu'elle sait déjà et les conclusions auxquelles elle aboutit. Si le début est un peu confus du fait de la complexité de la chose, la lumière finit par se faire sur des faits édifiants et stupéfiants. J'étais en pleine incompréhension, pas du récit lui-même même s'il reste parfois assez obscur, mais des motivations des protagonistes. La fameuse Barbora et sa complice agissent d'une manière invraisemblable et malsaine, le pire étant qu'au final leurs machinations visent avant tout à faire souffrir volontairement l'une des deux en manipulant une tierce personne à ses dépends. Complètement déconcertant et glauque, très proche de la folie masochiste et autodestructice. Mais ce n'est qu'une première étape car vient ensuite la révélation des motivations cachées derrière ces actes, et elles aussi est encore plus absconses et sidérantes. Si l'histoire s'était arrêtée là, je l'aurais prise comme un docu-fiction édifiant, mais les auteurs continuent en allant encore plus loin en menant l'enquêtrice elle-même au bord de la folie, sans qu'on comprenne bien à un moment la part de réalité et d'hallucination. Ces dernières pages de l'album m'ont moins convaincu car j'ai fini par y perdre pied. En définitive, ce fut une lecture dense, surprenante et intéressante, mais aussi assez glauque donc pas forcément appréciable par tout le monde. A noter également que j'en ressors un peu chagriné car, comme je trouve peu d'informations claires sur ce sujet sur le Net, je n'arrive pas à faire la part des choses entre les faits incontestables de cette histoire et la possibilité de détournement de la vérité ou de pure fiction complotiste. Je reste donc un peu perplexe...
La Terre de la bombe
C'est en faisant du rangement que je suis retombé sur une pile de vieux Circus, ce qui m'a permis de me souvenir d'anciennes BD que j'avais eu l'occasion de lire à l'époque. La terre de la bombe, c'est maintenant un truc assez ancien et à ce titre ce qu'on y voyait à l'époque a beaucoup vieilli, dans le sens ou depuis nous avons vu mieux dans le genre post-apocalyptique. Cette série a au moins le mérite d'avoir été novatrice pour son époque, de part la cruauté qui s'en dégage : cannibalisme, prostitution, tortures, et pas des plus fines, etc. Pour ma part, et même s'il a vieilli, le dessin est fort acceptable, notamment dans les détails et certaines planches proposent des visions d'un futur plutôt pas mal. Certes, c'est au niveau de la colorisation que cela pêche. Novatrice pour son temps, tout n'est pas à jeter dans cette série. À l'occasion en occase, cela peut être une opportunité.
Le Grand Siècle
Cette série est intéressante mais nous attendons la suite ! Où est le quatrième album ? Est-ce normal qu'il ne soit pas disponible ? Acheter ces trois albums en attendant la suite de l'histoire et ... lire que la suite ne viendra pas ! Ce n'est pas commercial. L'éditeur est-il responsable ? L'auteur ?? Pfffff...
L'Amant
2.5 Je connais Duras de nom, mais je n'ai jamais rien lu ou vu de son œuvre parce que j'ai l'impression que je ne vais pas accrocher et disons que la lecture de ce one-shot ne va pas me faire changer d'avis. Commençons par les qualités de l'album: le dessin est très bon, les couleurs jolies et la narration est fluide. Le gros défaut de l'album est que je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture et du coup l'histoire d'amour entre la jeune fille et le riche Chinois m'a semblé froide et je n'ai pas trop compris leur histoire d'amour ou plutôt je n'ai pas ressenti d'amour entre eux, juste de la luxure. J'imagine que c'était le but de Duras. En fait, j'ai du aller voir la fiche du roman sur wiki pour comprendre l'œuvre. Je sais pas si c'est un problème de l'adaptation, ne pouvant comparer avec le roman que je n'ai pas lu. En tous cas, j'ai trouvé que les seules scènes intéressantes étaient celles se passant au pensionnat, notamment la relation entre l'héroïne et une autre étudiante qui m'a semblé plus intéressante que sa relation avec le Chinois. Ça se laisse lire sans plus dans mon cas.
Pucelle
J'avais déjà lu un ouvrage de l'auteur chez un petit éditeur confidentiel, je vois que ça évolue, plutôt en bien j'imagine, avec une édition chez Dargaud et un tome bien développé de près de deux cents pages. Donc je savais déjà qu'elle avait une sœur jumelle, et dans cet album qui aura une suite on découvre tout le reste de la famille, catho tradi, un père avec un très bon poste qui implique parfois de vivre à l'étranger au gré des mutations, une mère au foyer et une flopée d'enfants. Il faut dire que l'éducation est assez stricte, surtout de la part du père qui travaille beaucoup et ne fait pas grand chose avec les enfants, la mère est au contraire très présente mais plus que soumise à son mari notamment lorsqu'il agit de manière cruellement gratuite avec les enfants. Et surtout sous couvert de religion, mais pour moi ce n'est pas antinomique, l'éducation sexuelle est réduite à la portion congrue alors que Florence et sa sœur arrivent à l'adolescence. Il y a toute une partie sur les règles auxquelles elles n'étaient pas préparées. Mais j'ai trouvé ça étrange qu'elle ne semble pas plus que ça soumettre ses questions à sa jumelle ni à son autre sœur un an plus âgée. Globalement un bon album d'autofiction, et je ne sais pas si les parents de l'auteur sont encore en vie pour le lire mais ça doit faire un choc d'avoir ce retour sur une telle vision de l'enfance de ses enfants et les névroses engendrées... Le tome 2 est dans la lignée du premier. Le début se passe dans les îles où le père est muté. Florence n'assume pas son corps, en tout cas beaucoup moins que sa sœur. Toujours ce sentiment de frustration, de culpabilité. Les règles, ce sexe qu'il ne faut pas toucher ni voir, même si les premiers attouchements commencent, seule puis avec un garçon. Et encore la chape pesante de la mère et ses principes. Ici la situation se détériore encore et les relations des parents battent de l'aile.
Les Aventures de Jack Palmer
Un imperméable trop grand et un chapeau mou à la forme inconnue, pas de doute c’est Jack Palmer, le détective. Ce petit homme, insignifiant en apparence a le don de se fourrer là où il ne faut et de déclencher une avalanche de problèmes dans un temps record. S’il est difficile d’admirer ses performances comme détective, on peut lui reconnaître un côté sympathique et attachant. Au fil des albums, on retrouve la plupart des maux de notre société : la magouille politique et financière, les médias, la jet set et ses excès… Une chose est sûre : il est toujours en décalage avec la réalité du moment et ne semble même pas s’en apercevoir. S’il n’est pas très charismatique, ce n’est pas le cas des rôles secondaires de ses enquêtes qui sont, pour la plupart, assez caricaturaux du milieu dans lequel ils évoluent. Tout cela a l’air bien léger, en fait non, pas tant que ça. Pétillon nous brosse une analyse de notre société assez perspicace. C’est cocasse, un très bon moment de détente même si tous les albums ne se valent pas. L’Enquête corse, L’affaire du voile et Enquête au Paradis sont pour moi les meilleurs pour le moment, je ne les ai pas encore tous lus.
Barracuda
Dufaux privilégie une histoire de pirates sur la terre ferme, ce qui est assez original. On évite aussi de centrer l’intrigue sur une chasse aux trésors mais plutôt sur le désir des individus (haine, vengeance, gain, pouvoir). Un bel angle d’approche ! Un vrai plaisir concernant les dessins de Jérémy (structures des planches, combats, tenues, les femmes, les couleurs, les plans larges). Les personnages ont assez de profondeur (c'est inégal mais pour une série de 6 tomes avec autant de personnages c’est honorable). La narration est très limitée et les dialogues sont francs et efficaces, ce qui nous permet de rester dans le feu de l’action. Et de l’action il y en a dans cette BD ! D'autant que ce sont les émotions qui se dégagent et personne n'a peur de mourir !! Sauf le marchand d'esclave... MAIS je suis très frustré sur le scénario : - Les 2 premiers tomes plantent le décor. 2 sur 6 c’est trop ! Ça bouge de partout certes, pour autant je trouve que l'intrigue n’avance pas vraiment (quelle intrigue d'ailleurs ? les vengeances, le diamant, le royaume d'Espagne et son canal du Panama...) - Il y avait trop de personnages importants pour une série de 6 tomes... D'ailleurs beaucoup ne sont en fait que des pions venant combler les trous d'une intrigue assez bancale. D'un autre côté, je suis bien content d'avoir une belle bande de canailles de la piraterie parce-que chacun se démarque par sa personnalité. - Par conséquent, le final est malheureusement décevant car bâclé. Difficile de clôturer avec autant de personnages toujours en lice à la fin du tome 4 ou 5. J'ai hésité à mettre 2 étoiles à cause de ça (mais ça se faisait pas pour les qualités de Jérémy!) Bref, j'aurais aimé une série plus longue car il y avait matière à construire quelque chose de solide (alors que je lis dans ce forum que la série ne devait faire que 3 tomes initialement…). Néanmoins je recommande la lecture, voire l’achat pour qui aime les histoires de pirates avec un magnifique dessin et des péripéties qui s’enchaînent de bout en bout. Quant à moi, je vais voir ce que Jérémy a fait d’autres…
Pouvoirpoint
Après avoir lu Les Sauroctones, je me suis penché sur les autres productions de M. Surcouf Erwan, encore un breton ça, et je suis tombé sur cet album à peu près aussi épais avec ses 200 pages. On se trouve cette fois un peu dans le même genre littéraire avec une petite science-fiction pas si éloignée de notre monde actuel. On est dans l'espace à bord d'une navette où cohabitent plusieurs personnages extraterrestres, et une jeune recrue, un graphiste venu de Terre et qui porte constamment un gros casque pour ne pas diffuser de germes. Il vit dans une mini-cabine et sympathise bientôt avec ces jeunes voisins et voisines. J'ai retrouvé le côté parfois potache et les clins d’œil culturels qui nous font sourire. L'auteur arrive aussi à critiquer au passage la vie de bureau, la hiérarchie avec tous les tracas et demandes parfois intenables à gérer. Il y a peut-être un peu de vécu... et bien sûr le titre fait allusion à un célèbre logiciel de Microsoft. L'ensemble est très bien, on sent venir la fin quand même, mais on a le mérite d'avoir une histoire complète en un tome et sans la contrainte d'un 48 pages pour développer son sujet.