Encore une fois, Ducoudray propose un scénario qui se passe dans un milieu qu'on voit peu en fiction et qui contient des éléments originaux, mais ce n'est pas assez pour en faire un scénario mémorable.
J'ai bien aimé découvrir le milieu dans lequel vit le héros. Ne connaissant pas la vie des routiers chinois, mais tout ce que je peux dire c'est que tout m'a paru réaliste et crédible hormis une ou deux facilités scénaristiques. C'est sympa de suivre la vie de notre héros, mais le rythme est tout de même un peu trop lent pour moi et ça prend quand même un peu de temps avant qu'arrivent des péripéties un peu excitantes. Le dessin est pas mal, mais parfois je trouvais que les personnages se ressemblaient un peu trop.
Un one-shot pas mal à emprunter à la bibliothèque à l'occasion. Ça ne révolutionne pas la BD, mais au moins c'est divertissant et c'est le minimum que je demande.
2.5
Un polar qui m'a au final déçu.
Cela commence plutôt bien avec un mystère passionnant qui me donnait envie de tourner les pages pour savoir la suite. Et puis lorsqu'on commence à avoir des réponses aux questions j'ai un peu décroché parce qu'on utilise un sujet qui ne me passionne pas trop. J'ai quand même continué à trouver le scénario pas mal, mais petit à petit j'ai trouvé qu'il y avait tout de même une accumulation de facilités et aussi que le scénario trainait en longueur. Les personnages parlent beaucoup aussi, ça se voit un peu trop que c'est l'adaptation d'un roman.
Un autre problème est le dessin. J'aime bien le style, mais ça manque de dynamisme. Pour moi c'est typique le genre de dessin parfait pour des illustrations, mais moins pour l’art séquentiel, qui inclut de l'action.
Je garde beaucoup de sympathie pour Naruto (enfin surtout l’époque Shippuden), j’ai découvert le genre shonen avec ce héros. Ses aventures m’ont accompagné de nombreuses années (et plutôt avec plaisir).
J’avoue ne pas avoir accroché à sa suite directe Boruto - Naruto Next Generations dont je ne l’ai lu que quelques tomes. Le sentiment de trop et le jeune âge de nos héros m’avaient vite saoulé.
Voilà pour situer un peu mon intérêt.
Je tente aujourd’hui la version Boruto 2.0 … et mon coeur balance. Je n’en ferai pas toute une montagne mais ça se laisse lire tranquille, j’ai retrouvé ce que j’aimais bien dans Naruto Shippuden, on sent une tonalité un peu plus sombre que dans les jeunes années des héros.
J’avoue avoir été un peu largué en début de lecture avec les nombreux héros (pas sûr d’avoir leurs généalogies complètes) comme leur relations ou péripéties vécues mais on remet assez vite les choses en place. J’ai surtout apprécié qu’on rentre d’entrée de jeu dans le vif du sujet niveau menace et antagonistes.
Honnêtement dans le genre rien de nouveau sous le soleil, on aura droit aux nombreuses bastons avec des personnages super forts (Boruto apparaît d’ailleurs particulièrement cheaté) mais ça reste bien réalisé pour les amateurs. Ça reste quand même bien du sous-Naruto, on essaie de faire pareil mais la saveur est bien moindre.
Je découvre cet auteur complet, L'Homme étoilé tient son nom d'un tatouage au niveau du coude en forme d'étoile (évidemment), c'est une de ses patientes qui l'a surnommé ainsi. C'est un infirmier belge qui travaille aux soins palliatifs. Depuis 2017 il publie sur Instagram des tranches de vie de son quotidien à l'hôpital. Ce 'Constellations' est son quatrième album.
On va donc suivre différentes tranches de vie, des situations où Xavier (le vrai prénom de L'homme étoilé) doit s'adapter au vécu et au caractère de chaque patient pour les accompagner du mieux possible. Et sur ce point c'est gagné, j'ai ressenti toute la bienveillance de Xavier, c'est bien plus qu'un métier pour lui. Des histoires qui finissent toujours de la même façon, la mort est la plus forte. Pour égayer cet album, L'homme étoilé glisse quelques petites histoires où l'humour prend le pouvoir. Un ensemble qui fonctionne bien.
Par contre, le dessin de L'homme étoilé c'est pas mon truc. Un style caricatural très simple à la colorisation bleue hôpital. Une scénographie classique.
Une lecture recommandable.
J'ai les mêmes goûts musicaux que Xavier, j'adore Queen et Indochine c'est de la daube.
J’avais fini Arawn en me disant que la série s’était trop étirée, qu’il y avait des longueurs, difficilement masquées par un style très bourrin. C’est dire si c’est avec circonspection que j’ai entamé dans la foulée ces « Chroniques d’Arawn ».
Là où la série mère s’étendait sur la longue logorrhée d’Arawn, les deux tomes des Chroniques sont composées d’histoires plus courtes sur des frangins d’Arawn, que nous avions croisés dans la série mère. C’est un chouia moins bourrin, mais pour le reste, ça garde quand même certaines constantes. De la Dark Fantasy, des décors monumentaux, une ambiance noire et des combats qui occupent pas mal l’espace narratif. Ça se laisse lire, mais sans plus, ça n’est pas vraiment ma came.
Le dessinateur a changé, et là ça se voit. Le dessin est beaucoup plus léché, précis et lisible que pour la série mère, mais il a aussi moins de personnalité – et, malgré mes réserves pour le style de Grenier, j’ai préféré son dessin. La colorisation – informatique semble-t-il – donne un rendu moins original. Plus lumineux (comme une nuit d’orage).
Je pense qu’il était temps d’arrêter avec cet univers.
Note réelle 2,5/5.
Des qualités dans cette série, qui ont visiblement touché davantage que moi la plupart de mes prédécesseurs.
Je crois que la série a été diffusée dans la revue Heavy Metal aux États-Unis. Ça ne m’étonne pas du tout, tant l’esthétique – et une partie de la narration – se rapprochent de pas mal de productions de comics, ou de productions type Conan le Barbare. C’est en particulier le cas du dessin de Grenier, avec ces hommes body-buildés, ces femmes sculpturales (mention spéciale à Siamh, presque nue pendant 6 tomes, seulement vêtue d’un string et d’un bout de tissu sur sa grosse poitrine – même pour traverser des étendues neigeuses !!!). La narration de Le Breton joue elle aussi sur une certaine grandiloquence, et l’affrontement de la fratrie, l’arrivée des dieux, m’ont aussi fait penser à l’imagerie de super héros véhiculée par pas mal de comics – du moins d’après mes quelques connaissances du sujet.
On est à fond dans un univers de Dark Fantasy – réfractaires s’abstenir ! Dessin et narration s’unissent dans ce domaine pour donner au récit cette tonalité. L’ambiance est très noire donc, quasi désespérée, et le « destin », qui imprime, comme une prophétie de fin du monde, sa marque indélébile.
Le dessin n’est pas forcément celui que je préfère, mais il est vraiment beau. Comme souvent il cède à certains tics du genre, comme des décors gigantesques, des scènes de combats hors norme (mention spéciale à la bataille de Cad Goddun, qui occupe presque un album entier, pour un carnage où des centaines de milliers d’hommes, d’espèces étranges s’entretuent dans une profusion de coups, de giclées de sang). Un rendu pas toujours hyper lisible, à trop vouloir tout assombrir.
Le genre n’est pas forcément mon truc, et j’ai trouvé que l’intrigue s’étalait beaucoup trop, des longueurs s’installant – voire des redites, puisque certains personnages, comme Arawn lui-même, « renaissant » pour repartir dans de nouvelles campagnes vengeresses. Malgré la violence et les combats, ça ronronne un peu trop (la voix off omniprésente d’Arawn finit aussi par lasser un peu). Et ça mise beaucoup trop – en tout cas uniquement – sur l’action, dans un style bourrin qui peut détendre, mais qui empêche la série de prendre trop son envol.
Je connais très peu Simenon et je n'ai que vaguement lu Le Chien jaune quand j'étais trop jeune pour l'apprécier. Je l'ai redécouvert partiellement récemment à travers des adaptations en BD que j'ai trouvées intéressantes. Le dossier qui les accompagnait m'avait donné un aperçu de la vie de l'auteur, mais j'étais curieux d'en apprendre davantage avec cette biographie.
Elle se concentre sur une période allant du mariage de Georges Simenon, quelques années avant qu'il ne soit connu, jusqu'à la création du personnage de Maigret et les débuts de sa reconnaissance par le grand public. On y suit donc surtout ses débuts d'auteur, sa productivité hallucinante, publiant nouvelles et récits courts dans une multitude de journaux, ainsi que ses relations avec d'autres artistes de son entourage. La biographie s'attarde aussi sur son lien avec sa femme, peintre, qu'il a soutenue dans son art jusqu'à ce qu'elle y renonce face à l'ascension de la carrière de son mari. On y découvre enfin une vie plutôt fantasque, notamment à partir du moment où le couple décide de vivre sur des bateaux, d'abord sur les canaux français, puis le long des côtes du nord de l'Europe, ce qui inspirera d'ailleurs Le Passager du Polarlys.
C'est une biographie claire, bien racontée, illustrée par le dessin immédiatement reconnaissable de Loustal. Son style, un peu naïf et coloré, a fini par me plaire avec le temps, sans que j'en sois particulièrement passionné. En dehors de ça, l'album reste assez classique dans sa forme et son ton. Il est instructif sans être vraiment captivant. J'y ai appris pas mal de choses sur Simenon, et je ne m'attendais pas à ce qu'il ait évolué dans un milieu aussi artistique. Intéressant, donc, mais je ne vois pas de raison de le relire un jour.
Saint-Germain est un aventurier trousseur de jupons, gouailleur et monte-en-l’air occasionnel, qui est aussi à l’aise parmi les puissants, à la cour du roi Louis XV. Ses virées et sa faconde sont bien mises en avant par Gloris, dont les dialogues ciselés accompagnent bien le héros, avec des textes assez travaillés, presque littéraires parfois.
Idem pour le dessin de Bergeron (qui signe aussi une colorisation réussie) : un rendu agréable, que ce soit pour les passages « terrestres » ou pour ceux se déroulant sur la lune. Je remarque juste certains visages (celui de Saint-Germain parfois) inégaux et changeants, plus ou moins « lissés » par la colorisation aussi.
Ces personnages Sélénites, justement, qui semblent jouer avec les « terriens » comme on le ferait de soldats de plombs, déroulant des intrigues parallèles, sont un peu troublants pour l’intrigue. Je ne sais pas si ces actions parallèles étaient nécessaires. Elles parasitent un peu le récit (on s’émerveille à peine de voir Saint-Germain se moquer des puissants qu’on le retrouve simple marionnette de personnages quasi divin : comme si l’Olympe lunaire observait les humains en les manipulant).
En tout cas, ajoutés au texte un peu littéraire de certains dialogues (mais aussi certains clins d’œil à Molière, ou à certains films, comme le « mèche courte » citant « Il était une fois la révolution » ou l’italien de cuisine utilisé par Saint-Germain pour séduire une vénitienne qui singe une célèbre tirade du film « Un poisson nommé Wanda »), ces passages font penser à l’excellente série De Cape et de Crocs, tout en étant quand même moins ambitieux et réussi je trouve.
Reste l’histoire principale donc, menée sur un ton et un rythme assez vif, autour de Saint-Germain, alchimiste à ses heures, spécialistes des pierres précieuses et de leurs effets (il travaille aussi pour un mystérieux commanditaire). Il doit faire face à un tout aussi mystérieux adversaire, qui cherche à l’éliminer (avec un borgne pour diriger ces basses œuvres). Pour les besoins de l’intrigue, Gloris a doté Saint-Germain de pas mal de qualités (il faut donc accepter certaines facilités) : guérisseur, enquêteur hors pair, manipulateur de diverses machines (qui donnent d’ailleurs, remarques surtout valables pour les automates sélénites, une esthétique pas désagréable).
Je ne suis pas fan du fantastique qui commençait à poindre vers la fin du second tome par contre. Une fin d’album qui semblait aussi annoncer une suite, qui ne viendra pas – même si ce diptyque peut se suffire à lui-même.
Une lecture sympathique.
Sans être révolutionnaire, le récit bâti par Lupano se laisse lire très agréablement. On s’attache réellement – et rapidement – aux personnages. A commencer par cette bande copains à la vie cabossée, gentils voyous qui se retrouvent dans une sorte de lycée agricole à la fin des années 1920. Pleins d'énergie, tous différents mais aux personnalités complémentaires, ils explorent la vie, mais aussi la région (en tout cas la maison du comte !).
Le personnage de Jeanne est a priori classique dans ce type de récit : la fille du comte/bourgeois du coin, qui s’amourache d’un des « voyous ». Mais Lupano sait habilement lui donner aussi quelques fêlures, et sa personnalité se révèle complexe et intéressante – et franchement moderne pour l’époque !
Pour dynamiter l’intrigue, Lupano amène quelques personnages secondaires intéressants. Le surveillant de l’école agricole, une gueule cassée qui cache visiblement un secret. Et un personnage tout ce qu’il y a de réel et d’historique lui, Violette Morris (à propos de laquelle Futuropolis publie actuellement une série).
Si l’intrigue est plaisante et bien menée, sa conclusion m’a laissé sur ma faim. En effet, en ayant lu la dernière page du second tome, je pensais apprendre en mettant mon avis que la série avait été abandonnée et qu’il manquait un tome au moins. Ce qui ne semble pas être le cas. Du coup ces dernières pages nous laissent en plan. Tous les protagonistes se dispersent, comme les acteurs d’une pièce abandonnent leurs personnages : que sont-ils devenus après ? Cette légère frustration gâche un petit peu le ressenti d’ensemble. Mais ça reste néanmoins un diptyque agréable à lire.
Note réelle 3,5/5.
Second documentaire en BD que je lis sur la vie à bord d'un bateau qui essaye de sauver les immigrants dans la Méditerranée, la première étant À bord de l'Aquarius.
Je n'ai donc pas appris grand chose de nouveau et malheureusement je n'ai pas été surpris par les trucs choquants qu'on montre dans ce documentaire. Il y a plusieurs moments très émouvants et aussi choquants alors c'est vraiment à lire pour un public averti qui n'a pas peur de voir la réalité en face (je ne conseille pas la lecture à un dépressif). Les seuls moments que je n'ai pas aimés sont ceux qui parlent de la mer en général. J'imagine que c'était censé être poétique, mais cela ne m'a pas touché et j'ai trouvé ces passages un peu prétentieux, notamment le début. J'aurais aimé qu'on ne voie que la vie dans ce bateau humanitaire.
Le dessin est sympa et j'ai bien aimé qu'il y avait des photos par moments pour montrer les migrants sauvés par le bateau, cela permet de mieux les humaniser et de se rappeler que c'est vrai, ce ne sont pas des personnages fictifs.
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Les Âmes noires
Encore une fois, Ducoudray propose un scénario qui se passe dans un milieu qu'on voit peu en fiction et qui contient des éléments originaux, mais ce n'est pas assez pour en faire un scénario mémorable. J'ai bien aimé découvrir le milieu dans lequel vit le héros. Ne connaissant pas la vie des routiers chinois, mais tout ce que je peux dire c'est que tout m'a paru réaliste et crédible hormis une ou deux facilités scénaristiques. C'est sympa de suivre la vie de notre héros, mais le rythme est tout de même un peu trop lent pour moi et ça prend quand même un peu de temps avant qu'arrivent des péripéties un peu excitantes. Le dessin est pas mal, mais parfois je trouvais que les personnages se ressemblaient un peu trop. Un one-shot pas mal à emprunter à la bibliothèque à l'occasion. Ça ne révolutionne pas la BD, mais au moins c'est divertissant et c'est le minimum que je demande.
Le Cri
2.5 Un polar qui m'a au final déçu. Cela commence plutôt bien avec un mystère passionnant qui me donnait envie de tourner les pages pour savoir la suite. Et puis lorsqu'on commence à avoir des réponses aux questions j'ai un peu décroché parce qu'on utilise un sujet qui ne me passionne pas trop. J'ai quand même continué à trouver le scénario pas mal, mais petit à petit j'ai trouvé qu'il y avait tout de même une accumulation de facilités et aussi que le scénario trainait en longueur. Les personnages parlent beaucoup aussi, ça se voit un peu trop que c'est l'adaptation d'un roman. Un autre problème est le dessin. J'aime bien le style, mais ça manque de dynamisme. Pour moi c'est typique le genre de dessin parfait pour des illustrations, mais moins pour l’art séquentiel, qui inclut de l'action.
Boruto - Two Blue Vortex
Je garde beaucoup de sympathie pour Naruto (enfin surtout l’époque Shippuden), j’ai découvert le genre shonen avec ce héros. Ses aventures m’ont accompagné de nombreuses années (et plutôt avec plaisir). J’avoue ne pas avoir accroché à sa suite directe Boruto - Naruto Next Generations dont je ne l’ai lu que quelques tomes. Le sentiment de trop et le jeune âge de nos héros m’avaient vite saoulé. Voilà pour situer un peu mon intérêt. Je tente aujourd’hui la version Boruto 2.0 … et mon coeur balance. Je n’en ferai pas toute une montagne mais ça se laisse lire tranquille, j’ai retrouvé ce que j’aimais bien dans Naruto Shippuden, on sent une tonalité un peu plus sombre que dans les jeunes années des héros. J’avoue avoir été un peu largué en début de lecture avec les nombreux héros (pas sûr d’avoir leurs généalogies complètes) comme leur relations ou péripéties vécues mais on remet assez vite les choses en place. J’ai surtout apprécié qu’on rentre d’entrée de jeu dans le vif du sujet niveau menace et antagonistes. Honnêtement dans le genre rien de nouveau sous le soleil, on aura droit aux nombreuses bastons avec des personnages super forts (Boruto apparaît d’ailleurs particulièrement cheaté) mais ça reste bien réalisé pour les amateurs. Ça reste quand même bien du sous-Naruto, on essaie de faire pareil mais la saveur est bien moindre.
Constellation (Le Lombard)
Je découvre cet auteur complet, L'Homme étoilé tient son nom d'un tatouage au niveau du coude en forme d'étoile (évidemment), c'est une de ses patientes qui l'a surnommé ainsi. C'est un infirmier belge qui travaille aux soins palliatifs. Depuis 2017 il publie sur Instagram des tranches de vie de son quotidien à l'hôpital. Ce 'Constellations' est son quatrième album. On va donc suivre différentes tranches de vie, des situations où Xavier (le vrai prénom de L'homme étoilé) doit s'adapter au vécu et au caractère de chaque patient pour les accompagner du mieux possible. Et sur ce point c'est gagné, j'ai ressenti toute la bienveillance de Xavier, c'est bien plus qu'un métier pour lui. Des histoires qui finissent toujours de la même façon, la mort est la plus forte. Pour égayer cet album, L'homme étoilé glisse quelques petites histoires où l'humour prend le pouvoir. Un ensemble qui fonctionne bien. Par contre, le dessin de L'homme étoilé c'est pas mon truc. Un style caricatural très simple à la colorisation bleue hôpital. Une scénographie classique. Une lecture recommandable. J'ai les mêmes goûts musicaux que Xavier, j'adore Queen et Indochine c'est de la daube.
Les Chroniques d'Arawn
J’avais fini Arawn en me disant que la série s’était trop étirée, qu’il y avait des longueurs, difficilement masquées par un style très bourrin. C’est dire si c’est avec circonspection que j’ai entamé dans la foulée ces « Chroniques d’Arawn ». Là où la série mère s’étendait sur la longue logorrhée d’Arawn, les deux tomes des Chroniques sont composées d’histoires plus courtes sur des frangins d’Arawn, que nous avions croisés dans la série mère. C’est un chouia moins bourrin, mais pour le reste, ça garde quand même certaines constantes. De la Dark Fantasy, des décors monumentaux, une ambiance noire et des combats qui occupent pas mal l’espace narratif. Ça se laisse lire, mais sans plus, ça n’est pas vraiment ma came. Le dessinateur a changé, et là ça se voit. Le dessin est beaucoup plus léché, précis et lisible que pour la série mère, mais il a aussi moins de personnalité – et, malgré mes réserves pour le style de Grenier, j’ai préféré son dessin. La colorisation – informatique semble-t-il – donne un rendu moins original. Plus lumineux (comme une nuit d’orage). Je pense qu’il était temps d’arrêter avec cet univers. Note réelle 2,5/5.
Arawn
Des qualités dans cette série, qui ont visiblement touché davantage que moi la plupart de mes prédécesseurs. Je crois que la série a été diffusée dans la revue Heavy Metal aux États-Unis. Ça ne m’étonne pas du tout, tant l’esthétique – et une partie de la narration – se rapprochent de pas mal de productions de comics, ou de productions type Conan le Barbare. C’est en particulier le cas du dessin de Grenier, avec ces hommes body-buildés, ces femmes sculpturales (mention spéciale à Siamh, presque nue pendant 6 tomes, seulement vêtue d’un string et d’un bout de tissu sur sa grosse poitrine – même pour traverser des étendues neigeuses !!!). La narration de Le Breton joue elle aussi sur une certaine grandiloquence, et l’affrontement de la fratrie, l’arrivée des dieux, m’ont aussi fait penser à l’imagerie de super héros véhiculée par pas mal de comics – du moins d’après mes quelques connaissances du sujet. On est à fond dans un univers de Dark Fantasy – réfractaires s’abstenir ! Dessin et narration s’unissent dans ce domaine pour donner au récit cette tonalité. L’ambiance est très noire donc, quasi désespérée, et le « destin », qui imprime, comme une prophétie de fin du monde, sa marque indélébile. Le dessin n’est pas forcément celui que je préfère, mais il est vraiment beau. Comme souvent il cède à certains tics du genre, comme des décors gigantesques, des scènes de combats hors norme (mention spéciale à la bataille de Cad Goddun, qui occupe presque un album entier, pour un carnage où des centaines de milliers d’hommes, d’espèces étranges s’entretuent dans une profusion de coups, de giclées de sang). Un rendu pas toujours hyper lisible, à trop vouloir tout assombrir. Le genre n’est pas forcément mon truc, et j’ai trouvé que l’intrigue s’étalait beaucoup trop, des longueurs s’installant – voire des redites, puisque certains personnages, comme Arawn lui-même, « renaissant » pour repartir dans de nouvelles campagnes vengeresses. Malgré la violence et les combats, ça ronronne un peu trop (la voix off omniprésente d’Arawn finit aussi par lasser un peu). Et ça mise beaucoup trop – en tout cas uniquement – sur l’action, dans un style bourrin qui peut détendre, mais qui empêche la série de prendre trop son envol.
Simenon, l'ostrogoth
Je connais très peu Simenon et je n'ai que vaguement lu Le Chien jaune quand j'étais trop jeune pour l'apprécier. Je l'ai redécouvert partiellement récemment à travers des adaptations en BD que j'ai trouvées intéressantes. Le dossier qui les accompagnait m'avait donné un aperçu de la vie de l'auteur, mais j'étais curieux d'en apprendre davantage avec cette biographie. Elle se concentre sur une période allant du mariage de Georges Simenon, quelques années avant qu'il ne soit connu, jusqu'à la création du personnage de Maigret et les débuts de sa reconnaissance par le grand public. On y suit donc surtout ses débuts d'auteur, sa productivité hallucinante, publiant nouvelles et récits courts dans une multitude de journaux, ainsi que ses relations avec d'autres artistes de son entourage. La biographie s'attarde aussi sur son lien avec sa femme, peintre, qu'il a soutenue dans son art jusqu'à ce qu'elle y renonce face à l'ascension de la carrière de son mari. On y découvre enfin une vie plutôt fantasque, notamment à partir du moment où le couple décide de vivre sur des bateaux, d'abord sur les canaux français, puis le long des côtes du nord de l'Europe, ce qui inspirera d'ailleurs Le Passager du Polarlys. C'est une biographie claire, bien racontée, illustrée par le dessin immédiatement reconnaissable de Loustal. Son style, un peu naïf et coloré, a fini par me plaire avec le temps, sans que j'en sois particulièrement passionné. En dehors de ça, l'album reste assez classique dans sa forme et son ton. Il est instructif sans être vraiment captivant. J'y ai appris pas mal de choses sur Simenon, et je ne m'attendais pas à ce qu'il ait évolué dans un milieu aussi artistique. Intéressant, donc, mais je ne vois pas de raison de le relire un jour.
Saint-Germain
Saint-Germain est un aventurier trousseur de jupons, gouailleur et monte-en-l’air occasionnel, qui est aussi à l’aise parmi les puissants, à la cour du roi Louis XV. Ses virées et sa faconde sont bien mises en avant par Gloris, dont les dialogues ciselés accompagnent bien le héros, avec des textes assez travaillés, presque littéraires parfois. Idem pour le dessin de Bergeron (qui signe aussi une colorisation réussie) : un rendu agréable, que ce soit pour les passages « terrestres » ou pour ceux se déroulant sur la lune. Je remarque juste certains visages (celui de Saint-Germain parfois) inégaux et changeants, plus ou moins « lissés » par la colorisation aussi. Ces personnages Sélénites, justement, qui semblent jouer avec les « terriens » comme on le ferait de soldats de plombs, déroulant des intrigues parallèles, sont un peu troublants pour l’intrigue. Je ne sais pas si ces actions parallèles étaient nécessaires. Elles parasitent un peu le récit (on s’émerveille à peine de voir Saint-Germain se moquer des puissants qu’on le retrouve simple marionnette de personnages quasi divin : comme si l’Olympe lunaire observait les humains en les manipulant). En tout cas, ajoutés au texte un peu littéraire de certains dialogues (mais aussi certains clins d’œil à Molière, ou à certains films, comme le « mèche courte » citant « Il était une fois la révolution » ou l’italien de cuisine utilisé par Saint-Germain pour séduire une vénitienne qui singe une célèbre tirade du film « Un poisson nommé Wanda »), ces passages font penser à l’excellente série De Cape et de Crocs, tout en étant quand même moins ambitieux et réussi je trouve. Reste l’histoire principale donc, menée sur un ton et un rythme assez vif, autour de Saint-Germain, alchimiste à ses heures, spécialistes des pierres précieuses et de leurs effets (il travaille aussi pour un mystérieux commanditaire). Il doit faire face à un tout aussi mystérieux adversaire, qui cherche à l’éliminer (avec un borgne pour diriger ces basses œuvres). Pour les besoins de l’intrigue, Gloris a doté Saint-Germain de pas mal de qualités (il faut donc accepter certaines facilités) : guérisseur, enquêteur hors pair, manipulateur de diverses machines (qui donnent d’ailleurs, remarques surtout valables pour les automates sélénites, une esthétique pas désagréable). Je ne suis pas fan du fantastique qui commençait à poindre vers la fin du second tome par contre. Une fin d’album qui semblait aussi annoncer une suite, qui ne viendra pas – même si ce diptyque peut se suffire à lui-même. Une lecture sympathique.
Le Droit Chemin
Sans être révolutionnaire, le récit bâti par Lupano se laisse lire très agréablement. On s’attache réellement – et rapidement – aux personnages. A commencer par cette bande copains à la vie cabossée, gentils voyous qui se retrouvent dans une sorte de lycée agricole à la fin des années 1920. Pleins d'énergie, tous différents mais aux personnalités complémentaires, ils explorent la vie, mais aussi la région (en tout cas la maison du comte !). Le personnage de Jeanne est a priori classique dans ce type de récit : la fille du comte/bourgeois du coin, qui s’amourache d’un des « voyous ». Mais Lupano sait habilement lui donner aussi quelques fêlures, et sa personnalité se révèle complexe et intéressante – et franchement moderne pour l’époque ! Pour dynamiter l’intrigue, Lupano amène quelques personnages secondaires intéressants. Le surveillant de l’école agricole, une gueule cassée qui cache visiblement un secret. Et un personnage tout ce qu’il y a de réel et d’historique lui, Violette Morris (à propos de laquelle Futuropolis publie actuellement une série). Si l’intrigue est plaisante et bien menée, sa conclusion m’a laissé sur ma faim. En effet, en ayant lu la dernière page du second tome, je pensais apprendre en mettant mon avis que la série avait été abandonnée et qu’il manquait un tome au moins. Ce qui ne semble pas être le cas. Du coup ces dernières pages nous laissent en plan. Tous les protagonistes se dispersent, comme les acteurs d’une pièce abandonnent leurs personnages : que sont-ils devenus après ? Cette légère frustration gâche un petit peu le ressenti d’ensemble. Mais ça reste néanmoins un diptyque agréable à lire. Note réelle 3,5/5.
Le Murmure de la mer
Second documentaire en BD que je lis sur la vie à bord d'un bateau qui essaye de sauver les immigrants dans la Méditerranée, la première étant À bord de l'Aquarius. Je n'ai donc pas appris grand chose de nouveau et malheureusement je n'ai pas été surpris par les trucs choquants qu'on montre dans ce documentaire. Il y a plusieurs moments très émouvants et aussi choquants alors c'est vraiment à lire pour un public averti qui n'a pas peur de voir la réalité en face (je ne conseille pas la lecture à un dépressif). Les seuls moments que je n'ai pas aimés sont ceux qui parlent de la mer en général. J'imagine que c'était censé être poétique, mais cela ne m'a pas touché et j'ai trouvé ces passages un peu prétentieux, notamment le début. J'aurais aimé qu'on ne voie que la vie dans ce bateau humanitaire. Le dessin est sympa et j'ai bien aimé qu'il y avait des photos par moments pour montrer les migrants sauvés par le bateau, cela permet de mieux les humaniser et de se rappeler que c'est vrai, ce ne sont pas des personnages fictifs.