Le Droit Chemin

Note: 3.55/5
(3.55/5 pour 11 avis)

Dans un lycée agricole de l'entre-deux-guerres qui abrite de la mauvaise graine, quatre ados, orphelins, vivent leurs derniers moments d'insouciance. Peu passionnés par les travaux aux champs, ils rêvent de devenir pilote d'avion ou d'épouser la fougueuse Jeanne, fille de Monsieur le Comte. Il n'en sera rien. Leur goût de la transgression les mènera sur d'autres chemins...


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Les meilleures séries terminées en 2011

Dans un lycée agricole de l'entre-deux-guerres qui abrite de la mauvaise graine, quatre ados, orphelins, vivent leurs derniers moments d'insouciance. Peu passionnés par les travaux aux champs, ils rêvent de devenir pilote d'avion ou d'épouser la fougueuse Jeanne, fille de Monsieur le Comte. Il n'en sera rien. Leur goût de la transgression les mènera sur d'autres chemins...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Mai 2011
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Droit Chemin © Delcourt 2011
Les notes
Note: 3.55/5
(3.55/5 pour 11 avis)
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17/05/2011 | Miranda
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Par Josq
Note: 3/5
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Comme cela a été dit avant moi, Lupano est un bon conteur. Il sait raconter des histoires intéressantes, bâties sur une narration et des personnages tous deux solidement construits. C'est donc logiquement le cas dans cette série dont j'ai découvert l'existence en traînant dans ma bibliothèque habituelle. Le dessin de Tanco est assez élégant, quoique je n'adhère pas complètement au style, mais il fait bien l'affaire et bénéficie de somptueuse couleurs de Lorien restituant à merveille l'atmosphère du Sud de la France. On s'immerge donc assez facilement dans l'ambiance proposée et on passe un bon moment à déguster les pages qui sont offertes à notre regard. Du côté du récit, il y a du bon et du moins bon. Du bon dans la construction des personnages, donc. On s'attache facilement à eux, et si l'on redoute au début un trop grand usage du cliché, Lupano sait retourner certaines images d'Epinal pour nous faire voir la réalité qu'elles cachent. C'est bien fait et assez intelligent. Sans en dire trop, j'ai bien apprécié les trajectoires de Goulard et de Violette Morris, qui s'éloignent de manière judicieuse des étiquettes qu'on leur colle vite de surveillant aussi tyrannique que monstrueux et de femme libre et moderne dans un monde étriqué. Quand les masques se fissurent, Lupano nous réserve de beaux moments d'humanité, que cette humanité soit belle ou décevante. Peut-être la modernité revendiquée par Lupano encombre-t-elle un peu le récit par moments, d'ailleurs... Qu'il défende l'art abstrait, le droit d'être lesbienne ou le refus des conventions, tout cela fait quand même très convenu dans un récit écrit au XXIe mais se déroulant au XXe siècle. Non que cela soit mal fait, mais j'ai trouvé qu'on avait parfois l'impression que l'auteur plaquait un message un peu trop évident sur un récit qui méritait (et qui fait régulièrement preuve) beaucoup plus de subtilité. Néanmoins, il réussit à développer ses personnages sans s'enfermer dans le piège de la critique sociale bête et convenue, privilégiant l'avancée de son histoire et un art narratif consommé. Mais voilà, si j'étais prêt à monter jusqu'à 4 étoiles à l'approche de la fin, lorsque vient le moment (pas loin du sublime) où se dénouent les fils d'une histoire d'un classicisme maîtrisée et d'une beauté simple surgit la conclusion. Ou plutôt l'absence de conclusion... et c'est là que le bât blesse. Tout cela finit quand même vraiment en queue de poisson. On assiste à de belles scènes qui s'enchaînent les unes après les autres. Sans être bouleversant, c'est touchant et bien exécuté. Mais ce qu'on nommera l'épilogue par défaut ne conclut à peu près rien. Il laisse les personnages là où ils sont, en suspens. C'est sans doute voulu, pour accentuer le côté "tranche de vie" qui se poursuivra sans nous, mais je trouve cela regrettable, car ça nuit à la cohérence globale du récit. Pour moi, un tel récit et une telle conclusion ne pouvaient qu'amener un épilogue qui ferme les portes. Ici, rien ne semble totalement aboutir, et je trouve qu'on termine alors sur une curieuse note d'inachevée. Rien de rédhibitoire, bien sûr, mais c'est dommage. Quoiqu'il en soit, ce que semble nous dire Lupano avec cette fin pas finie, c'est qu'il faut profiter du voyage bien plus que de la destination, et il n'a pas tout-à-fait tort. Et après tout, le voyage était rudement joli, quand on y pense !

08/11/2023 (modifier)
Par Cosme
Note: 4/5
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Lupano ne me déçoit que très rarement. Et encore une fois, il a réussi à me faire passer un très bon moment. Dans une ambiance de campagne du sud ouest de la France à la fin des années 1920, on suit les péripéties de quatre jeunes orphelins dans un pensionnat, voisin d’un manoir ou vit une jeune comtesse. Le décor est planté, on sait qu’il va y avoir de la transgression, une touche d’humour, et les nombreux stéréotypes qui vont avec ce genre d’histoire. Et Lupano, conteur doué comme il est, réussit parfaitement cet exercice de style. Je me suis laissé embarquer dans l’histoire, bien qu’elle ne soit pas particulièrement originale. Alors pourquoi l’ai je autant apprécié ? Car ce scénariste sait écrire, sait conter des histoires, nous emporter dans son imagination, il a un vrai talent pour ça. Pour l’écriture, pour les dialogues. Et pour accompagner son récit, de très beaux dessins collant parfaitement à l’ambiance. J’ai pu voir qu’il avait dessiné également de nombreuses adaptations de Pagnol, et je comprends pourquoi, son style correspond parfaitement à ses ambiances. Beau, le souci du détail, des personnages très expressifs. Alors oui, c’est un petit diptyque sans prétention, mais qui offre un très bon moment de divertissement, et c’est tout à fait ce que j’aime en bande dessinée, ce que je recherche, et c’est en grande partie pour ce genre de moment que j’en lis. A lire simplement pour le plaisir de lire et de se divertir.

25/09/2023 (modifier)
Par BDenis
Note: 3/5

(Avertissement : j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin) 1929. La Grande Guerre, en plus d’être toujours présente dans les têtes, a laissé son lot d’orphelins, ceux-ci constituant notre carré de "héros". Nos quatre pupilles de la nation sont placés dans une école d’agriculture avec internat, d’une fictive campagne girondine. Ils ont dans les 16-20 ans, dirai-je, et ne sont pas les derniers à magouiller, resquiller, bref, à faire les 400 coups. C’est qu’avec la proximité du château et de la famille du comte (et surtout de sa jolie fille), l’entourage des châtelains et les hôtes de passage, les résidents de l’école, il y a matière à faire. Et à force de chaparder et de fouiner, notre quatuor va finir par découvrir quelques secrets qui étoffent rapidement le scénario pour le faire sortir de banales aventures de garnements. On se prend d’amitié pour nos quatre larrons, à tel point que lorsqu’ils se retrouvent séparés, on a hâte que l’équipée se reforme, sentiment également éprouvé à la fin du diptyque. Les situations nous replongent bien dans l’ambiance de l’époque, même si certaines d’entre elles nous semblent maintenant surréalistes, ce qui nous permet de mesurer le chemin parcouru, droit ou pas. Le ton reste léger et tout ceci se fait dans une sympathique bonne humeur. Un dessin à la Disney met bien en scène cette belle histoire, qui se termine de manière un peu abrupte à mon goût, au point d’en redemander. Mais peut-être est-ce là l’effet escompté ? 13,5 / 20

28/12/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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Une véritable bonne surprise que ce diptyque scénarisé par Lupano dont les talents de raconteur d'histoire ne sont plus à prouver. Cette campagne d'après guerre 14/18 contient son lot de mystères, d'aventures. Voila une histoire qui tient toutes ses promesses avec des personnages attachants. Tous sont très bien croqués, et je ne parle pas que du dessin, leur psychologie est travaillée, et c'est un vrai bonheur de les voir évoluer. De l'aviatrice féministe et homosexuelle dans une époque où ce n'était vraiment pas bien vu à la jeune artiste peintre qui veut s'émanciper de son milieu, la "merveilleuse" gueule cassée d'Alexandre, le groupe d'ados opposés mais qui finissent par se jurer entraide jusqu'à la mort, j'en passe mais tout est étudié de manière parfaite. C'est dense, foisonnant, passionnant et j’espère qu'une suite viendra nous conter les aventures futures de ces personnages. A lire et à relire

21/07/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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Putain je viens de me rendre compte que j'ai mis la même étoile pour toutes les séries de Lupano : 3 étoiles ! En effet, si je trouve qu'il a du talent, jusqu'à présent il n'a pas écrit de scénario que j'ai trouvé totalement mémorable et ici je trouve que le résultat est moyen. Il y a des choses que j'aime bien dans le scénario, mais je n'ai jamais été capable de le trouver passionnant. Il faut dire que l'histoire d'amour m'a laissé un peu froid. En fait, je suis un peu surpris que la plupart des personnages soient plutôt normaux. Ce que j'aimais dans certaines histoires de Lupano, c'est comment les personnages étaient excentriques alors qu'ici il n'y a que l'aviatrice. Le dessin est bon quoique je ne dirais pas que c'est un de mes styles préférés.

02/09/2014 (modifier)

Lupano est un maître conteur et le droit chemin est la parfaite illustration. Sur une tonalité proche de la guerre des boutons ou encore de Pagnol, nous voici plongés dans les aventures d'un groupe d'apprentis paysans entre deux guerres. Nostalgique et précurseur le droit chemin se montre drôle, attachant, doux amer voire cruel. Le graphisme assez enfantin est au diapason et franchement bien travaillé, tant sur les tonalités que le trait. Soufflant le chaud puis le froid, l'histoire se clôt de façon surprenante au second tome. Le cycle reste cependant suffisamment maîtrisé pour conclure l'histoire ainsi. J'espère qu'il en appelle d'autres, tant il serait dommage de ne pas donner la possibilité à cette série de montrer tout son potentiel et de lui laisser la liberté d'exprimer ce qu'elle a à dire. J'en doute malheureusement, l'originalité ne paye pas vraiment ces derniers temps en bd.

03/07/2014 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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Les couvertures de cette série ne m'avaient pas attiré car elles ne me disaient pas grand chose sur son contenu. Avec les tenues des gars et l'ambiance coucher de soleil, je m'étais mis en tête que c'était une énième revisite de Tom Sawyer ou de récits dans les états du sud des USA. Aussi est-ce avec une surprise pas désagréable que j'ai découvert son décor original, le récit se déroulant dans le Sud-Ouest de la France, plus précisément dans un lycée agricole, à la fin des années 20. Sur cette base là, qui ne paie pas de mine à première vue, les auteurs mettent en place un récit complexe et prenant autour d'une bande d'amis, de la fille artiste et très moderne du châtelain voisin, d'une aviatrice féministe et d'un surveillant de pensionnat dévisagé durant la première guerre mondiale. C'est un scénario dense, très bien mené et qui, je l'avoue, ne s'est presque jamais révélé prévisible. J'ai été véritablement pris par l'histoire et ses personnages attachants. Et j'ai trouvé intéressante et inattendue la révélation finale du second tome. Par contre, le scénario prenant fin à ce tome là, j'étais assez perplexe de voir les dernières pages se terminer, presque en queue de poisson, avec un sentiment que les protagonistes étaient abandonnés à leurs différents sorts qui appelaient sans conteste une suite pour plus tard. Heureusement, à priori, cette suite est bien prévue. J'espère que l'éditeur permettra bien sa parution.

13/10/2013 (modifier)
Par Pasukare
Note: 4/5
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J'ai acheté cet album sur le nom de son scénariste que je connais et apprécie par ailleurs avec notamment L'Assassin qu'elle mérite, Alim le tanneur, L'Honneur des Tzarom ou encore Célestin Gobe-la-lune. Je l'ai aussi acheté pour son dessin qui m'a paru sympathique au feuilletage. Bon, en fait c'est surtout l'insistance de mon libraire et une rencontre dédicace à venir sous peu qui m'ont décidée... Et bien au bout du compte je suis plutôt satisfaite de ma lecture car l'histoire est fort sympathique et agréable à suivre. Autant je ne suis pas passionnée par les récits de première ou de deuxième guerre mondiale, autant l'entre-deux-guerres m'intéresse nettement plus. Et puis cette intrigue autour de ces jeunes étudiants en agriculture, rebelles à l'autorité, cette famille bourgeoise voisine de l'école et cet étrange intendant titille ma curiosité, tout en flattant mon regard avec un trait dynamique et sûr, une mise en couleur qui sied fort bien à l'ambiance et à l'époque et des "mi-ombre mi-lumière" de sous bois très esthétiques. Je trouve les personnages principaux bien campés dès ce premier tome, avec des personnages féminins bien en avance sur leur époque, et le rebondissement de fin d'épisode donne furieusement envie de connaître la suite. L'humour est là aussi par petites touches, ce qui ne gâche rien, bien au contraire. Cette BD a tous les ingrédients pour plaire. Un bon 3,5/5, qui pourrait grimper par la suite si les tomes suivants continuent sur la lancée du premier. Après lecture du T2 je remonte ma note d'un point car la conclusion de ce diptyque est tout à fait à la hauteur du rythme et du ton donnés dans le T1. Le dessin et les couleurs sont toujours aussi réussis. Bref, un bon cru à acheter sans hésiter. J'espère une suite afin de partager d'autres aventures avec nos personnages, en espérant qu'ils trouvent le moyen de se croiser à nouveau.

29/06/2011 (MAJ le 26/08/2012) (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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Le droit chemin est une de ces bd qui s'apprécie au fil de la lecture tel de délicieux mets qui allèchent nos papilles. Après un démarrage introductif certes un peu lent, on va s'attarder sur les péripéties nocturnes de 4 gamins pupilles de la nation dans un lycée agricole dans la campagne française de l'entre-deux-guerre. La discipline est de rigueur et le goût de la transgression des règles ne manque pas à l'appel. L'insouciance de la jeunesse et les frasques vont donner le ton à ce récit qui ne manquera pas de rythme. En effet, les personnages ont du caractère et notamment les deux protagonistes principaux Jeanne et Jules. Bref, on va apprécier des situations plutôt cocasses. Entre un surveillant d'internat défiguré par la première guerre et une aviatrice aux moeurs légères sans compter sur une comtesse féministe et artiste de nu, il y a une belle brochette psychologiquement intéressante. Le scénariste Wilfrid Lupano qui nous avait gratifié d'un excellent Alim le tanneur, maîtrise totalement son histoire qui prend de l'ampleur au vu des évènements du monde extérieur. Il réussit dans le second tome à donner une certaine épaisseur après un premier chapitre plutôt léger. Par ailleurs, le dessin nous donne une vue assez dynamique de l'ensemble avec des cadrages plutôt réussis. La colorisation est également de qualité. Au final, c'est une série sympathique à l'image d'une jeunesse turbulente dans une campagne insouciante avec un portrait assez fin de cette époque révolue. Une comédie sociale prometteuse ! Le droit chemin semble prendre la bonne route !

14/07/2012 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
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Une nouvelle série de Lupano (Alim le tanneur, Célestin Gobe-la-lune, si il est encore possible de l'ignorer...) ça ne passe pas inaperçu. On trouve ici un mélange des genres, puisque le récit balance entre le roman graphique, l'aventure et l'humour, tout ça dans un petit fond historique. Ce mix donne l'impression que l'histoire cherche ses marques au début. L'introduction parait assez longue, après la mise en place et la présentation des protagonistes il est difficile de cerner là ou le scénariste veut nous emmener. Ces jeunes ados sont tour à tour énervant, rigolos, puis de plus en plus humains au fil du récit. Finalement on se prend au jeu de leurs aventures. Et le talent de Lupano et la qualité du dessin font le reste et suffisent à arracher quelques sourires grâce aux situations cocasses et aux bonnes répliques qui parsème l'album. L'histoire gagne en densité et en intérêt sur la fin du premier tome. Je dirais même qu'il se termine sur un bon petit suspens qui donne pas mal envie de lire la suite.

17/05/2011 (modifier)