L'objet est très beau. L'éditeur a fait les choses en grand, c'est le cas de le dire, avec cet album casse-tête pour un collectionneur, sa taille le rendant difficilement intégrable à une bibliothèque. Mais qu'importe, il existe toujours des solutions. Et franchement, l'ouvrage est tellement joli que ce n'est pas grave.
L'histoire est somme toute relativement classique. Un gentleman cambrioleur qui en veut à cette société conventionnelle et hypocrite et qui, pour se venger ou se marrer, va la spolier de ses objets les plus emblématiques. Ok, c'est du déjà-vu mais ça reste efficace. Ajoutez à cela une dimension de double espionnage et vous avez le synopsis du bouquin.
L'originalité du scénario va se trouver dans ce narrateur extérieur qui nous guide dans cet univers rétro-futuriste, de toute beauté. Cette idée de narrateur extérieur est habile tant elle permet d'apporter une touche d'humour et de second degré à l'histoire. Parce que oui, le héros, Adam Clarks, en manque un peu. Le fait qu'il arrive à se sortir de toutes les péripéties relativement aisément est assez déstabilisant. Il est très fort, oui, et ça le rend moins attachant du coup.
Pour en finir avec le scénario, vous aurez compris, il est efficace, recèle de quelques bonnes trouvailles mais manque un peu de consistance à mon goût.
Le dessin maintenant. Je devrais même dire le travail graphique. Magnifique. En dehors de la taille des planches qui permet de s'amuser et d'exploiter toute la place, la colorisation et le parti pris de Lapone sur cette ligne claire revisitée sont franchement remarquables. C'est beau, les planches nous plongent dans l'univers dès les premières pages, et rien que pour cela, c'est une réussite pour une bd. Les couleurs, sombres, donnent une teinture spéciale à l’œuvre et permettent d'être transposé aisément dans ces années 60 revisitées à la sauce futuriste. Les cases ne fourmillent pas de détails, elles sont épurées et c'est bienvenu ! Place à la colorisation qui finalement prend en charge ce travail de détails. Bravo.
Si l'on peut regretter un scénario un peu conventionnel et sans grande surprise finalement, la globalité de la bd (scénario + dessin) en fait un objet tout à fait remarquable que je ne regrette pas de posséder dans mes billy, non adaptées pour accueillir un bouquin de cette taille...
Frédéric Lère a semble-t-il vécu à Berlin quelques temps. En effet, les deux albums de lui que j'ai lus ont comme cadre le Berlin du début des années 1980. Et ce cadre est ici très bien restitué.
Alors que dans Le Protecteur il y avait une intrigue polar traversant plusieurs quartiers, l'histoire de cet album se passe dans un seul quartier, même dans un lieu assez restreint, une résidence à l'abandon dans un endroit de Berlin ouest proche du mur.
L'immeuble principal est d'ailleurs un personnage à part entière, commentant en off les événements, passés ou actuels, qui s'y déroulent.
Nous suivons des artistes liés aux milieux alternatifs (très actifs dans le Berlin de cette époque), leur installation dans un squatt et leurs démêlés avec les autorités socio-democrates soucieuses de ripoliniser la ville.
En parallèle, plusieurs passages se déroulent dans le même quartier, au temps de la prise de pouvoir des Nazis, alors que juifs et communistes sont traqués et persécutés.
Le parallèle est intéressant, et l'album est clairement engagé, "politique ", l'auteur ayant je pense connu les milieux qu'il décrit.
Mais je suis quand même resté sur ma faim. Le dessin brouillon déjà. Mais aussi une narration mollassonne qui exploite peu le décor (historique et urbain).
Un album inclassable, qui semble en être resté à la surface des choses.
Note réelle 2,5/5.
La collection concept " Sept " est globalement très décevante. A tel point que l'on est poussé à être plus indulgent dès lors qu'un album sort du lot, comme c'est le cas ici.
Rien d'exceptionnel donc, et quelques facilités (l'attaque du village, défendu par des dizaines de miliciens, par nos sept héros - la plupart sans expérience militaire !). Et le fait que les spécialités de chaque athlète correspondent pile poil aux besoins des combats.
Mais le dessin est agréable et fluide, comme la narration.
Et le sujet est original au départ : les Jeux olympiques parallèles organisés en 1936 à Barcelone pour ne pas servir la soupe à Hitler à Berlin.
Nos héros sont donc des athlètes antifascistes qui, partis comme sportifs, vont se retrouvés pris dans la tourmente de la guerre civile espagnole. Dans le camp républicain évidemment (en l'occurrence au sein de la colonne Durutti).
C'est ce sujet qui va occuper l'essentiel de l'intrigue, qui se laisse lire facilement. Les idéaux défendus par nos sept héros (antifascisme, amitié, liberté) sont positifs et aident à apprécier cette lecture.
Note réelle 2,5.
Mais 3,5 voir 4 pour un public jeune.
Le dessin est magnifique, la couleur aussi. Très belle BD.
2,5 car je n'ai pas été emballé par le scénario, je suis assez novice dans la lecture de BD mais quand ça va trop vite je n'apprécie pas la lecture. En même temps en 2 tomes c'est compliqué de faire autrement je comprends... Personnellement j'ai très vite compris le mystère de cette jeune fille, ce n'est pas vraiment un défaut mais avec tout le reste qui s'enchaîne très vite et le fait de revenir souvent sur cette question, ça gâche une bonne partie de la lecture tout de même.
Le dessin, les personnages, le scénario, tout est bon mais ça va tellement vite dommage. Le dessin sublime et très poétique c'est tout ce que je retiendrai.
Mélangeant dessins et photographies de Stanley Greene, cet album est un bel hommage à une personnalité intéressante et exceptionnelle.
On découvre les rencontres qui ont fait bifurquer cet afro-américain vers la photographie, et plus particulièrement vers la photographie sur des théâtres de guerre, dans des situations hallucinantes (en particulier en Tchétchénie).
Si l'album frustre parfois pour certaines périodes ou péripéties (Black Panthers, milieux artistiques) auxquelles il a participé, on reste quand même marqué par cette personne, son courage.
Et on se dit que si des types comme Stanley Greene ne risquaient pas leur vie pour nous montrer les saloperies du monde, celui-ci serait encore moins vivable.
Une lecture intéressante et recommandable donc.
J'ai bien aimé cet album.
Flix semble donc être un grand fan de l'oeuvre d'André Franquin, puisqu'après le moyennement réussi Spirou à Berlin, il propose un spin-off des aventures du Marsupilami, en nous proposant en quelque sorte la première rencontre de notre marsupial préféré avec la civilisation européenne, au travers de l'explorateur Alexander von Humboldt. C'est joliment amené, le portrait de ce voyageur teuton est croustillant et enlevé, assez proche en effet de l'esprit natif de Franquin et de sa (peut-être) plus belle création. Par le biais d'un... sort ? le Marsu se retrouve transporté à Berlin, et 130 ans plus tard pour nouer rapidement une amitié indéfectible avec Mimi, une fillette maligne dont le destin risque de basculer dans cette Allemagne qui succombe tout juste au charme du NSDAP... (pour ceux qui en douteraient, je suis bien sûr très ironique avec cette affirmation)
Là encore c'est tout mignon, enlevé, et cela devrait plaire aux jeunes lecteurs, même s'ils risquent de ne pas tout comprendre aux clins d'oeil de Flix à l'Histoire (l'Etoile de David accrochée à la fenêtre de Mimi, les messes basses des vieilles biques du quartier, les "visites" de certains miliciens...).
Du côté du style, le ton un brin léger de l'histoire semble bien convenir à l'auteur, qui se situe entre Larcenet et Franquin, avec un petit côté "Peanuts" parfois....
Bref, un one shot assez sympa, qui constitue un chapitre de plus dans la légende du marsupilami...
Le centenaire de la découverte de la tombe du jeune pharaon Toutankhamon par l’équipe d'Howard Carter est une excellente occasion de redécouvrir l’histoire de cette aventure incroyable. L’album de Maillet et Marcel (dessinateur que je ne connaissais pas) s’y emploie avec pas mal de qualités. Si le scénario reprend le déroulement d’un biopic classique, avec quelques allers et retours dans le temps pas toujours faciles à suivre, le dessin, lui, est bluffant. Très détaillé, superbement mis en couleurs, il réussit à parfaitement immerger le lecteur dans une autre époque. On passe des salons richement meublés de la bourgeoisie londonienne, qui finance les expéditions, à la poussière d’un chantier de fouilles dans la vallée de Rois, en Égypte. Plusieurs épisodes, remarquablement servis par le dessin, dégagent un beau suspens : le moment où les archéologues pénètrent à l’intérieur de la tombe, l’enlèvement des différents sarcophages... Le personnage d’Howard Carter est intéressant mais sans plus. Seul son mauvais caractère lui donne un peu de consistance. L’album a une autre qualité, celle d’aborder différentes questions comme le financement des expéditions, les règles à suivre en matière de fouille, la propriété des objets extraits de la tombe, etc.
Une lecture agréable. Remarque valable pour le dessin et la narration, tous deux très fluides.
L'intrigue s'inspire d'un personnage réel. J'ai été vérifier sur le net ce qu'il en était, ce que Duhamel a changé. Le fait est que l'histoire de base est assez intrigante.
Duhamel en fait le point de départ de plusieurs réflexions, autour du développement durable, de la fidélité à ses idéaux/ convictions.
Le retour d'un artiste de renommée mondiale sur son île de naissance va bouleverser les équilibres instables et fragiles qui la régissent. Cet artiste aux idées visionnaires va se heurter à de nombreuses résistances, mais aussi à ses propres limites.
Une lecture sympathique donc, mais dont j'attendais sans doute davantage. Des longueurs, mais aussi des aspects peu ou mal exploités (les relations du héros avec sa femme ou son père), et aussi un côté un peu facile (on accorde trop facilement les pleins pouvoirs à ce riche artiste, promu dieu vivant).
Mais le positif prédomine.
Plusieurs choses m'ont gêné dans la lecture de cet album.
D'abord quelque chose de récurrent dans cette collection, à savoir vouloir placer trop d'informations en peu de pages. Cela impose des raccourcis et induit un risque de catalogue didactique rigide et rend la lecture moins fluide et plus ardue pour le lecteur lambda.
Et ce d'autant plus que le procédé de narration est statique. Ce sont deux anciens ministres ayant participé à l'élaboration de cette modernisation qui, au travers de conversations à bâtons rompus, se remémorant les grands tournants du règne Meïji.
Pourquoi pas ? Mais ils paraissent s'opposer, et leurs querelles à fleuret moucheté font très artificielles !
L'autre conséquence de ce choix narratif est de limiter les apparitions de l'empereur. En effet, celui-ci est finalement peu physiquement présent, même si les décisions sont prises en son nom. On en apprend plus sur son règne, la fameuse ère Meïji, que sur l'empereur lui-même.
Mais c'est en fait proche de la réalité, l'empereur sortant à peine de l'isolement sacralisé multiséculaire où la tradition le confiait.
En tout cas, l'album m'a permis de bien compléter mes connaissances sur cette période (en particulier les conséquences sociales des réformes dans la société japonaise).
Le choix d'insister sur la politique coloniale, autour du contrôle de la Corée, est aussi pertinent. Et prémonitoire, tant le Japon ensuite être embarqué dans une spirale nationaliste de conquêtes menant aux horreurs de la guerre, le rôle réel de l'empereur étant ensuite scandaleusement minimisé.
Mais ceci est une autre histoire.
Un album pas exempt de défauts sur la forme, mais que j'ai quand même trouvé intéressant.
J'ai lu le premier tome paru chez Revival.
J'avais un peu peur d'une série trop daté vu que cela raconte le quotidien d'un jeune durant la période du grunge, une période que je n'ai pas connu parce que j'était trop jeune et j'étais même pas né lorsque l'auteur a commencé la réalisation de sa série. Heureusement, ce ne fut pas le cas et je me suis amusé en lisant cet album.
Le point fort de la série est le texte. L'auteur est très bon pour écrire des dialogues savoureux et imaginer des situations loufoques avec une galerie de personnages cinglés. La satire sociale est mordante et bien maitrisé. Un autre point positif est que la situation des personnages évolue au fil des chapitres. Malheureusement, si j'ai souvent souris à l'humour, je n'ai jamais éclaté de rire. De plus, la narration n'est pas fluide ce qui est un peu problème lorsque c'est verbeux ce qui est le cas ici. Cela m'a prit deux jours à lire l'album parce que la lecture commençait à être un peu pénible et que cela me donnait envie de faire autre chose. J'aime bien le coté cartoon exagéré du dessin.
Une lecture pour les fans de l'underground américain.
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Adam Clarks
L'objet est très beau. L'éditeur a fait les choses en grand, c'est le cas de le dire, avec cet album casse-tête pour un collectionneur, sa taille le rendant difficilement intégrable à une bibliothèque. Mais qu'importe, il existe toujours des solutions. Et franchement, l'ouvrage est tellement joli que ce n'est pas grave. L'histoire est somme toute relativement classique. Un gentleman cambrioleur qui en veut à cette société conventionnelle et hypocrite et qui, pour se venger ou se marrer, va la spolier de ses objets les plus emblématiques. Ok, c'est du déjà-vu mais ça reste efficace. Ajoutez à cela une dimension de double espionnage et vous avez le synopsis du bouquin. L'originalité du scénario va se trouver dans ce narrateur extérieur qui nous guide dans cet univers rétro-futuriste, de toute beauté. Cette idée de narrateur extérieur est habile tant elle permet d'apporter une touche d'humour et de second degré à l'histoire. Parce que oui, le héros, Adam Clarks, en manque un peu. Le fait qu'il arrive à se sortir de toutes les péripéties relativement aisément est assez déstabilisant. Il est très fort, oui, et ça le rend moins attachant du coup. Pour en finir avec le scénario, vous aurez compris, il est efficace, recèle de quelques bonnes trouvailles mais manque un peu de consistance à mon goût. Le dessin maintenant. Je devrais même dire le travail graphique. Magnifique. En dehors de la taille des planches qui permet de s'amuser et d'exploiter toute la place, la colorisation et le parti pris de Lapone sur cette ligne claire revisitée sont franchement remarquables. C'est beau, les planches nous plongent dans l'univers dès les premières pages, et rien que pour cela, c'est une réussite pour une bd. Les couleurs, sombres, donnent une teinture spéciale à l’œuvre et permettent d'être transposé aisément dans ces années 60 revisitées à la sauce futuriste. Les cases ne fourmillent pas de détails, elles sont épurées et c'est bienvenu ! Place à la colorisation qui finalement prend en charge ce travail de détails. Bravo. Si l'on peut regretter un scénario un peu conventionnel et sans grande surprise finalement, la globalité de la bd (scénario + dessin) en fait un objet tout à fait remarquable que je ne regrette pas de posséder dans mes billy, non adaptées pour accueillir un bouquin de cette taille...
Occupée !
Frédéric Lère a semble-t-il vécu à Berlin quelques temps. En effet, les deux albums de lui que j'ai lus ont comme cadre le Berlin du début des années 1980. Et ce cadre est ici très bien restitué. Alors que dans Le Protecteur il y avait une intrigue polar traversant plusieurs quartiers, l'histoire de cet album se passe dans un seul quartier, même dans un lieu assez restreint, une résidence à l'abandon dans un endroit de Berlin ouest proche du mur. L'immeuble principal est d'ailleurs un personnage à part entière, commentant en off les événements, passés ou actuels, qui s'y déroulent. Nous suivons des artistes liés aux milieux alternatifs (très actifs dans le Berlin de cette époque), leur installation dans un squatt et leurs démêlés avec les autorités socio-democrates soucieuses de ripoliniser la ville. En parallèle, plusieurs passages se déroulent dans le même quartier, au temps de la prise de pouvoir des Nazis, alors que juifs et communistes sont traqués et persécutés. Le parallèle est intéressant, et l'album est clairement engagé, "politique ", l'auteur ayant je pense connu les milieux qu'il décrit. Mais je suis quand même resté sur ma faim. Le dessin brouillon déjà. Mais aussi une narration mollassonne qui exploite peu le décor (historique et urbain). Un album inclassable, qui semble en être resté à la surface des choses. Note réelle 2,5/5.
Sept athlètes
La collection concept " Sept " est globalement très décevante. A tel point que l'on est poussé à être plus indulgent dès lors qu'un album sort du lot, comme c'est le cas ici. Rien d'exceptionnel donc, et quelques facilités (l'attaque du village, défendu par des dizaines de miliciens, par nos sept héros - la plupart sans expérience militaire !). Et le fait que les spécialités de chaque athlète correspondent pile poil aux besoins des combats. Mais le dessin est agréable et fluide, comme la narration. Et le sujet est original au départ : les Jeux olympiques parallèles organisés en 1936 à Barcelone pour ne pas servir la soupe à Hitler à Berlin. Nos héros sont donc des athlètes antifascistes qui, partis comme sportifs, vont se retrouvés pris dans la tourmente de la guerre civile espagnole. Dans le camp républicain évidemment (en l'occurrence au sein de la colonne Durutti). C'est ce sujet qui va occuper l'essentiel de l'intrigue, qui se laisse lire facilement. Les idéaux défendus par nos sept héros (antifascisme, amitié, liberté) sont positifs et aident à apprécier cette lecture.
Brindille (Vent d'Ouest)
Note réelle 2,5. Mais 3,5 voir 4 pour un public jeune. Le dessin est magnifique, la couleur aussi. Très belle BD. 2,5 car je n'ai pas été emballé par le scénario, je suis assez novice dans la lecture de BD mais quand ça va trop vite je n'apprécie pas la lecture. En même temps en 2 tomes c'est compliqué de faire autrement je comprends... Personnellement j'ai très vite compris le mystère de cette jeune fille, ce n'est pas vraiment un défaut mais avec tout le reste qui s'enchaîne très vite et le fait de revenir souvent sur cette question, ça gâche une bonne partie de la lecture tout de même. Le dessin, les personnages, le scénario, tout est bon mais ça va tellement vite dommage. Le dessin sublime et très poétique c'est tout ce que je retiendrai.
Stanley Greene - Une vie à vif
Mélangeant dessins et photographies de Stanley Greene, cet album est un bel hommage à une personnalité intéressante et exceptionnelle. On découvre les rencontres qui ont fait bifurquer cet afro-américain vers la photographie, et plus particulièrement vers la photographie sur des théâtres de guerre, dans des situations hallucinantes (en particulier en Tchétchénie). Si l'album frustre parfois pour certaines périodes ou péripéties (Black Panthers, milieux artistiques) auxquelles il a participé, on reste quand même marqué par cette personne, son courage. Et on se dit que si des types comme Stanley Greene ne risquaient pas leur vie pour nous montrer les saloperies du monde, celui-ci serait encore moins vivable. Une lecture intéressante et recommandable donc.
Une Aventure du Marsupilami - L'Animal de Humboldt
J'ai bien aimé cet album. Flix semble donc être un grand fan de l'oeuvre d'André Franquin, puisqu'après le moyennement réussi Spirou à Berlin, il propose un spin-off des aventures du Marsupilami, en nous proposant en quelque sorte la première rencontre de notre marsupial préféré avec la civilisation européenne, au travers de l'explorateur Alexander von Humboldt. C'est joliment amené, le portrait de ce voyageur teuton est croustillant et enlevé, assez proche en effet de l'esprit natif de Franquin et de sa (peut-être) plus belle création. Par le biais d'un... sort ? le Marsu se retrouve transporté à Berlin, et 130 ans plus tard pour nouer rapidement une amitié indéfectible avec Mimi, une fillette maligne dont le destin risque de basculer dans cette Allemagne qui succombe tout juste au charme du NSDAP... (pour ceux qui en douteraient, je suis bien sûr très ironique avec cette affirmation) Là encore c'est tout mignon, enlevé, et cela devrait plaire aux jeunes lecteurs, même s'ils risquent de ne pas tout comprendre aux clins d'oeil de Flix à l'Histoire (l'Etoile de David accrochée à la fenêtre de Mimi, les messes basses des vieilles biques du quartier, les "visites" de certains miliciens...). Du côté du style, le ton un brin léger de l'histoire semble bien convenir à l'auteur, qui se situe entre Larcenet et Franquin, avec un petit côté "Peanuts" parfois.... Bref, un one shot assez sympa, qui constitue un chapitre de plus dans la légende du marsupilami...
Toutankhamon - L'Odyssée d'Howard Carter
Le centenaire de la découverte de la tombe du jeune pharaon Toutankhamon par l’équipe d'Howard Carter est une excellente occasion de redécouvrir l’histoire de cette aventure incroyable. L’album de Maillet et Marcel (dessinateur que je ne connaissais pas) s’y emploie avec pas mal de qualités. Si le scénario reprend le déroulement d’un biopic classique, avec quelques allers et retours dans le temps pas toujours faciles à suivre, le dessin, lui, est bluffant. Très détaillé, superbement mis en couleurs, il réussit à parfaitement immerger le lecteur dans une autre époque. On passe des salons richement meublés de la bourgeoisie londonienne, qui finance les expéditions, à la poussière d’un chantier de fouilles dans la vallée de Rois, en Égypte. Plusieurs épisodes, remarquablement servis par le dessin, dégagent un beau suspens : le moment où les archéologues pénètrent à l’intérieur de la tombe, l’enlèvement des différents sarcophages... Le personnage d’Howard Carter est intéressant mais sans plus. Seul son mauvais caractère lui donne un peu de consistance. L’album a une autre qualité, celle d’aborder différentes questions comme le financement des expéditions, les règles à suivre en matière de fouille, la propriété des objets extraits de la tombe, etc.
Le Retour
Une lecture agréable. Remarque valable pour le dessin et la narration, tous deux très fluides. L'intrigue s'inspire d'un personnage réel. J'ai été vérifier sur le net ce qu'il en était, ce que Duhamel a changé. Le fait est que l'histoire de base est assez intrigante. Duhamel en fait le point de départ de plusieurs réflexions, autour du développement durable, de la fidélité à ses idéaux/ convictions. Le retour d'un artiste de renommée mondiale sur son île de naissance va bouleverser les équilibres instables et fragiles qui la régissent. Cet artiste aux idées visionnaires va se heurter à de nombreuses résistances, mais aussi à ses propres limites. Une lecture sympathique donc, mais dont j'attendais sans doute davantage. Des longueurs, mais aussi des aspects peu ou mal exploités (les relations du héros avec sa femme ou son père), et aussi un côté un peu facile (on accorde trop facilement les pleins pouvoirs à ce riche artiste, promu dieu vivant). Mais le positif prédomine.
L'Empereur Meiji
Plusieurs choses m'ont gêné dans la lecture de cet album. D'abord quelque chose de récurrent dans cette collection, à savoir vouloir placer trop d'informations en peu de pages. Cela impose des raccourcis et induit un risque de catalogue didactique rigide et rend la lecture moins fluide et plus ardue pour le lecteur lambda. Et ce d'autant plus que le procédé de narration est statique. Ce sont deux anciens ministres ayant participé à l'élaboration de cette modernisation qui, au travers de conversations à bâtons rompus, se remémorant les grands tournants du règne Meïji. Pourquoi pas ? Mais ils paraissent s'opposer, et leurs querelles à fleuret moucheté font très artificielles ! L'autre conséquence de ce choix narratif est de limiter les apparitions de l'empereur. En effet, celui-ci est finalement peu physiquement présent, même si les décisions sont prises en son nom. On en apprend plus sur son règne, la fameuse ère Meïji, que sur l'empereur lui-même. Mais c'est en fait proche de la réalité, l'empereur sortant à peine de l'isolement sacralisé multiséculaire où la tradition le confiait. En tout cas, l'album m'a permis de bien compléter mes connaissances sur cette période (en particulier les conséquences sociales des réformes dans la société japonaise). Le choix d'insister sur la politique coloniale, autour du contrôle de la Corée, est aussi pertinent. Et prémonitoire, tant le Japon ensuite être embarqué dans une spirale nationaliste de conquêtes menant aux horreurs de la guerre, le rôle réel de l'empereur étant ensuite scandaleusement minimisé. Mais ceci est une autre histoire. Un album pas exempt de défauts sur la forme, mais que j'ai quand même trouvé intéressant.
Hate (Buddy Bradley)
J'ai lu le premier tome paru chez Revival. J'avais un peu peur d'une série trop daté vu que cela raconte le quotidien d'un jeune durant la période du grunge, une période que je n'ai pas connu parce que j'était trop jeune et j'étais même pas né lorsque l'auteur a commencé la réalisation de sa série. Heureusement, ce ne fut pas le cas et je me suis amusé en lisant cet album. Le point fort de la série est le texte. L'auteur est très bon pour écrire des dialogues savoureux et imaginer des situations loufoques avec une galerie de personnages cinglés. La satire sociale est mordante et bien maitrisé. Un autre point positif est que la situation des personnages évolue au fil des chapitres. Malheureusement, si j'ai souvent souris à l'humour, je n'ai jamais éclaté de rire. De plus, la narration n'est pas fluide ce qui est un peu problème lorsque c'est verbeux ce qui est le cas ici. Cela m'a prit deux jours à lire l'album parce que la lecture commençait à être un peu pénible et que cela me donnait envie de faire autre chose. J'aime bien le coté cartoon exagéré du dessin. Une lecture pour les fans de l'underground américain.