Trouvé cet album à 2 euros en bouquinerie, un prix pas étonnant malgré le très bon état, car ce polar est totalement méconnu, et pour cause puisqu'il n'y a eu qu'un seul épisode. A ma connaissance, il n'y a pas eu de prépublication dans Circus ou tout autre journal de BD à l'époque, alors que c'était encore la règle en 1986, il est vrai que ce n'est pas édité par Glénat mais par un petit éditeur. C'est d'ailleurs dommage que ça n'ait pas continué, ça aurait pu déboucher sur une série policière pas plus bête qu'une autre... le héros journaliste n'est pas antipathique, et surtout Bucquoy y développe encore magouilles et trucs pas propres comme il l'a fait dans ses autres Bd comme Stone, Le Bal du rat mort, Alain Moreau, Autonomes ou Jaunes, avec toujours son ton frondeur et provocateur, dans une ambiance de belgitude, c'est ce qui fait un peu le sel de cette bande.
Quant au dessin, je ne connaissais de Le Hir que Cholms et Stetson, une Bd animalière prépubliée dans Circus, c'est pour ça que j'évoquais cette revue ; sur cette bande, le style graphique était caricatural et humoristique puisqu'il s'agissait d'une parodie animalière de Sherlock Holmes, alors qu'ici, le style réaliste de Le Hir n'est pas vilain, il y a quelques petites erreurs de perspective, et sa manie des fonds de cases vides se répètent un peu trop, sinon, ses décors sont pas trop mal. On sent cependant une certaine fébrilité, mais ça n'handicape pas vraiment la lecture. Un petit polar sympa à découvrir en occase.
Cet album a été enregistré comme un one-shot, mais en fait, il s'agit d'une série qui compte 3 albums, cependant ce sont bien des albums développant une histoire par tome. A noter que ce récit n'a rien à voir avec le chef-d'oeuvre hollywoodien l'Homme aux colts d'or, réalisé par Edward Dmytryk en 1959 (dont le titre original était Warlock, nom du patelin où se déroulait l'action).
Le personnage de Tex Willer est tellement emblématique dans la BD italienne et plus largement dans la BD populaire de western qu'il a pu non seulement sortir de l'ornière des pockets aux récits non publiés en albums, lorsque Clair de Lune a édité de beaux albums reprenant ses aventures de la grande époque qui étaient traduites en France par la société Lug dans les petits formats légendaires comme Rodeo et Nevada. Mais aussi, Tex a obtenu une telle aura qu'il a tenté plusieurs dessinateurs, comme Serpieri avec Tex, Le Héros et la Légende, Tisselli avec Prisonnière des Apaches, ou De Vita avec Montana - Une aventure de Tex...
Les nostalgiques comme moi des petits formats se régaleront donc de cette bande dans la lignée des anciens récits que je lisais dans ma chambre d'ado en rêvant. C'est un honnête scénario qui même s'il utilise des situations archi vues et des ficelles très éprouvées, procure un bon moment de lecture ; un récit à l'ancienne qui n'a rien à voir avec les nouveaux codes des westerns modernes qui ont resurgi ces dernières années. Peu de psychologie, les personnages sont d'un seul bloc, tout réside dans l'ambiance et l'action illustrées par le dessin de RM Guera que j'avais déja pu apprécier sur une Bd abandonnée du nom de Howard Blake. C'est un dessin rugueux et efficace dans le mouvement et les fusillades nombreuses, avec une mise en page alternant le classicisme des cadrages et une technique à la Derib avec des montages hardis.
Bref, c'est pas mal du tout, un bon western populaire !
La belle couverture d'album est trompeuse, je ne m'attendais pas à trouver un dessin aussi quelconque à l'intérieur. J'y reviendrai.
Cette adaptation du célèbre recueil de nouvelles d'Alphonse Daudet n'est pas aussi académique que la version Les Lettres de mon Moulin par Mittéï chez Joker. Ici, les auteurs font des rajouts humoristiques et un peu modernes censés séduire les nouvelles générations ; heureusement, ce n'est pas trop appuyé et ça ne déforme pas trop la narration d'origine, mais je préfère néanmoins la version plus classique vue par Mittéï.
Il y a aussi une autre raison à cela, c'est que je n'aime pas le dessin. C'est un dessin sans personnalité, qu'on dirait mal fini, inesthétique, peu attrayant et sans malice ; il aurait fallu justement un dessin à la Mitteï, plus savoureux, plus pétillant, et aux jolis contours, qui donnait une certaine vigueur aux personnages. Disons que ça m'a un peu gâché la lecture de ces histoires que j'ai souvent lues dans mes jeunes années. D'autre part, j'aurais plutôt mis cette Bd en conte plutôt qu'en aventure. Note réelle : 2,5/5.
J'ai retrouvé dans cet album un exotisme typique des années 30, qu'on voyait dans certains films français de cette époque, comme Macao l'enfer du jeu par exemple, sauf que là on est à Borneo, mais le principe reste le même, c'est un exotisme asiatique avec une faune interlope aux personnages pittoresques ou crapuleux, et des indigènes étranges.
Le scénario est assez banal et convenu, le capitaine Drake est une sorte de clone de Corto Maltese, dans une aventure à la Corto Maltese, et le dessin de Vianello est dans une belle imitation de Hugo Pratt sur Corto Maltese, c'est un style dont il n'a jamais pu se détacher, il est vrai que d'être assistant d'un tel géant de la BD, ça doit marquer. En tout cas, son noir & blanc est superbe, il rattrappe un peu la banalité du récit, et accentue son aspect mystérieux. Un album sympathique mais pas inoubliable.
Tiens, voilà une coopération surprenante, pour deux auteurs dont je n’avais pas deviné les affinités. Ma curiosité était donc piquée.
L’univers qu’ils développent s’inspire du « Moby Dick » de Melville, mais aussi de Jules Verne, même s’ils font aussi œuvre de création originale. L’histoire – telle que débutée dans ce tome (la série semble prévue en deux tomes) se laisse lire, même si le fantastique, le mystère insufflé dans les premières pages perd un peu de sa force au fur et à mesure que l’intrigue se développe, et que nous en apprenons plus sur le crabe géant et la jeune fille qui s’y trouvait.
Je ne sais pas comment ça va être relancé, mais il faudrait clairement un bon coup de fouet pour la suite.
Le dessin de Sokal est bon, même si les personnages sont un chouia trop statiques (j’ai juste trouvé un peu bizarres les yeux – surtout au travers des lunettes). La colorisation est très réussie je trouve.
En résumé, du pas mal, mais je reste un peu sur ma faim, eu égard à mes attentes concernant ces deux auteurs.
*****************************
Je viens de relire le tome inaugural et ai enchaîné avec le suivant, qui conclut ce diptyque.
Je reste sur ma première impression, globalement positive, avec un je ne sais quoi de regrets, à propos d'une aventure certes belle, mais qui m'a semblé parfois manquer de souffle ou de poésie.
Mais ça reste quand même des albums intéressants, et la lecture est agréable.
Sokal est décédé avant la publication du second tome, et c'est son compère Schuiten qui l'a fini, prenant le relais au dessin. je ne suis pas fan du changement de dessinateur dans une série, a fortiori dans un même tome, mais nécessité faisant loi, ça passe ici (et le dessin de Schuiten, différent, est très beau - j'avais eu le même ressenti pour Le Passage de Vénus pour les mêmes raisons). Surtout, dans un dossier final, Schuiten présente son travail commun avec Sokal, leur grande amitié, et l'on comprend pourquoi il était naturel qu'il conclut - le travail préparatoire de Sokal ayant de toute façon été mené à son terme.
Je me retrouve en grande partie dans l’avis de Mac Arthur. J’ai préféré le premier tome, qui plante le décor, lance sur de multiples pistes, et qui joue sur des péripéties globalement crédibles.
Le second est plus rythmé, mais l’intrigue y perd en profondeur, et la chute n’est pas forcément originale. En tout cas elle m’avait traversé l’esprit bien avant de la lire.
J’ai pour le dessin un ressenti identique, mitigé. Il est globalement bon (techniquement en tout cas, car je le trouve impersonnel), dynamique, mais je n’ai pas accroché à la colorisation, sans nuance.
Ce diptyque propose une lecture détente sans trop de surprises, mais dans le genre il y a clairement mieux.
A vous de voir, mais il m’a un peu laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
C’est un album qui a été porté aux nues lors de sa sortie. Je le lis bien plus tard (par opportunité plus que par choix) et, par rapport à mes attentes, j’en ressors quelque peu déçu.
Je ne suis pas forcément très romantique. Or, l’histoire déroulée ici joue à fond cette carte, je ne suis donc pas le cœur de cible. Ce qui fait que ça passe quand même – et sans doute ce qui a fait beaucoup pour cet album à sa sortie, c’est la construction à rebours de l’histoire. L’idée est intéressante, et renouvèle quelque peu la narration. Cela ferait presque oublier que l’histoire en elle-même, bien fichue, manque quand même d’originalité.
Mais surtout, en commençant par la fin pour arriver au début, ça titille la curiosité du lecteur, mais ça finit par lasser (en tout cas cela a été mon cas, la surprise ne jouait plus au bout d’un moment). La rencontre, le moment du coup de foudre, a d’ailleurs été décevant (en lui-même, et en plus parce que son effet avait été anesthésié par cette longue remontée du temps).
Le dessin de Lafebre est, quant à lui, dans un style semi réaliste tout en rondeur, plutôt bien fait, agréable à regarder. Il ajoute toutefois du sirupeux à une histoire qui n’en manque pas.
Bref, pas désagréable, loin de là, mais le procédé de narration ne fait pas tout.
Sympa cette histoire mélangeant les personnages/événements/temporalités comme on le faisait si bien dans les années 80.
Un beau mélange de genres aussi, on y trouve de l'histoire, de l'érotisme, de la SF, de l'action...
Bref ça peut contenter tout le monde ou personne à la fois. Choix risqué donc mais qui passe bien.
Au niveau du graphisme, on pense aux anciens Bilal. Et au niveau du scénario, on peut faire des rapprochements avec de nombreux personnages de Murena, une autre série du prolifique Dufaux.
Rien à reprocher donc mais les personnages m'ont laissé un peu froid donc je stagne à 3, indépendamment de toutes les qualités déployées.
Difficile de faire la sourde oreille lorsqu'on mélange prohibition et loups-garous sous la plume des auteurs de 100 bullets.
Et ce n'est pas l'avis de Gaston qui a souvent l'habitude de cogner sur des œuvres que j'apprécie qui aurait pu me dissuader du contraire. Et pourtant, il va falloir être honnête dès le début de cet avis : oui Moonshine est une déception.
Je m'explique rapidement : je ne vais pas revenir sur le trait de Risso qui m'a toujours autant accroché depuis Je suis un vampire et dont l'usage des ombres comme des contrastes ont toujours eu un effet wahou sur mes rétines. Mais Azzarello s’emmêle rapidement les pinceaux en complexifiant inutilement une histoire pourtant simple.
Les différents aller retours du héros entre la ville et le bayou où il va assister à quelques soirées de pleine lune pas très recommandables pour une sombre histoire d'alcool frelaté disposent d'ellipses pas toujours très finaudes. En gros et comme le dit Gaston, on s'emmerde un peu et c'est même parfois compliqué à suivre, la faute à un découpage moins inspiré que sur les autres comics déjà cités plus haut. Le gros avantage c'est que cette histoire ne va pas tirer indéfiniment en longueur car 5 tomes semblent prévus (la série est déjà terminée dans le pays de l'Oncle Sam).
Restent des dessins de toute beauté relevés par une ambiance crépusculaire digne de ce nom et quelques intrigues à défaire... Cela reste malgré tout de très bonne qualité mais quand on a déjà touché l'excellence, on devient vite exigeant (et on croise les doigts pour que la conclusion soit à la hauteur et relève le tout).
Après un séjour au festival d'Angoulème, Ship Mosher est tombé amoureux des jolis 44 pages cartonnés grand format de notre patrimoine franco-belge et a souhaité écrire un polar one-shot en respectant ce style y compris pour le public américain.
Bon, pas de bol, le livre est un peu plus épais qu'un 44 pages mais personne ne va s'en plaindre d'autant plus que cette histoire se lit relativement rapidement.
On va suivre ici les pérégrinations d'un ex-flic alcoolique sur une sombre histoire de meurtre d'enfant irrésolue. Cette fois-ci, Conrad va bosser pour du fric plus que pour la justice et son seul dessein est de trouver une bonne poire coupable afin d'innocenter le père de la gamine pour le compte d'un avocat peu recommandable.
Le tout se passe dans une bourgade poisseuse comme on en voit tellement dans ce genre de récits avec son lot de petites gens aux affaires bien réglées ou pas. Par le plus grand des hasards, Conrad tombe sur la bombasse du quartier qui va vite tomber sous le charme de ses effluves d'alcool, revoir ses anciens collègues et user de quelques méthodes dites peu orthodoxes.
Le tout se passe dans une Amérique des années 70/80 pas encore envahie par la technologie des portables ou des lecteurs MP3 ce qui donne un charme supplémentaire à l'ensemble. D'ailleurs je déplore le choix de la couverture qui semble être un hommage au Keanu Reeves des John Wick alors que le héros ressemble bien plus au Al Pacino de Serpico coté look.
Le dessin n'a rien d'exceptionnel en étant un poil trop réaliste mais comme on pourrait le dire oralement, "cela fait le taf" de façon efficace.
Le récit étant vendu dès le 4ème de couverture comme disposant d'un twist absolument stupéfiant, c'est surtout cette "promesse" qui donne envie d'aller au bout de l'histoire tant on reste dans les clous d'un polar classique que rien ne viendra bouleverser.
Et pas forcément ce twist qui remet effectivement bien des éléments en doute mais me parait un poil trop exagéré pour être crédible. Qu'importe, on passe un bon moment si on ne souhaite pas trop en demander. Dans ce cas, ce choix de lecture me parait idéal pour une petite soirée lecture de qualité.
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Charles Miller
Trouvé cet album à 2 euros en bouquinerie, un prix pas étonnant malgré le très bon état, car ce polar est totalement méconnu, et pour cause puisqu'il n'y a eu qu'un seul épisode. A ma connaissance, il n'y a pas eu de prépublication dans Circus ou tout autre journal de BD à l'époque, alors que c'était encore la règle en 1986, il est vrai que ce n'est pas édité par Glénat mais par un petit éditeur. C'est d'ailleurs dommage que ça n'ait pas continué, ça aurait pu déboucher sur une série policière pas plus bête qu'une autre... le héros journaliste n'est pas antipathique, et surtout Bucquoy y développe encore magouilles et trucs pas propres comme il l'a fait dans ses autres Bd comme Stone, Le Bal du rat mort, Alain Moreau, Autonomes ou Jaunes, avec toujours son ton frondeur et provocateur, dans une ambiance de belgitude, c'est ce qui fait un peu le sel de cette bande. Quant au dessin, je ne connaissais de Le Hir que Cholms et Stetson, une Bd animalière prépubliée dans Circus, c'est pour ça que j'évoquais cette revue ; sur cette bande, le style graphique était caricatural et humoristique puisqu'il s'agissait d'une parodie animalière de Sherlock Holmes, alors qu'ici, le style réaliste de Le Hir n'est pas vilain, il y a quelques petites erreurs de perspective, et sa manie des fonds de cases vides se répètent un peu trop, sinon, ses décors sont pas trop mal. On sent cependant une certaine fébrilité, mais ça n'handicape pas vraiment la lecture. Un petit polar sympa à découvrir en occase.
Les Aventures de Tex
Cet album a été enregistré comme un one-shot, mais en fait, il s'agit d'une série qui compte 3 albums, cependant ce sont bien des albums développant une histoire par tome. A noter que ce récit n'a rien à voir avec le chef-d'oeuvre hollywoodien l'Homme aux colts d'or, réalisé par Edward Dmytryk en 1959 (dont le titre original était Warlock, nom du patelin où se déroulait l'action). Le personnage de Tex Willer est tellement emblématique dans la BD italienne et plus largement dans la BD populaire de western qu'il a pu non seulement sortir de l'ornière des pockets aux récits non publiés en albums, lorsque Clair de Lune a édité de beaux albums reprenant ses aventures de la grande époque qui étaient traduites en France par la société Lug dans les petits formats légendaires comme Rodeo et Nevada. Mais aussi, Tex a obtenu une telle aura qu'il a tenté plusieurs dessinateurs, comme Serpieri avec Tex, Le Héros et la Légende, Tisselli avec Prisonnière des Apaches, ou De Vita avec Montana - Une aventure de Tex... Les nostalgiques comme moi des petits formats se régaleront donc de cette bande dans la lignée des anciens récits que je lisais dans ma chambre d'ado en rêvant. C'est un honnête scénario qui même s'il utilise des situations archi vues et des ficelles très éprouvées, procure un bon moment de lecture ; un récit à l'ancienne qui n'a rien à voir avec les nouveaux codes des westerns modernes qui ont resurgi ces dernières années. Peu de psychologie, les personnages sont d'un seul bloc, tout réside dans l'ambiance et l'action illustrées par le dessin de RM Guera que j'avais déja pu apprécier sur une Bd abandonnée du nom de Howard Blake. C'est un dessin rugueux et efficace dans le mouvement et les fusillades nombreuses, avec une mise en page alternant le classicisme des cadrages et une technique à la Derib avec des montages hardis. Bref, c'est pas mal du tout, un bon western populaire !
Les Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet
La belle couverture d'album est trompeuse, je ne m'attendais pas à trouver un dessin aussi quelconque à l'intérieur. J'y reviendrai. Cette adaptation du célèbre recueil de nouvelles d'Alphonse Daudet n'est pas aussi académique que la version Les Lettres de mon Moulin par Mittéï chez Joker. Ici, les auteurs font des rajouts humoristiques et un peu modernes censés séduire les nouvelles générations ; heureusement, ce n'est pas trop appuyé et ça ne déforme pas trop la narration d'origine, mais je préfère néanmoins la version plus classique vue par Mittéï. Il y a aussi une autre raison à cela, c'est que je n'aime pas le dessin. C'est un dessin sans personnalité, qu'on dirait mal fini, inesthétique, peu attrayant et sans malice ; il aurait fallu justement un dessin à la Mitteï, plus savoureux, plus pétillant, et aux jolis contours, qui donnait une certaine vigueur aux personnages. Disons que ça m'a un peu gâché la lecture de ces histoires que j'ai souvent lues dans mes jeunes années. D'autre part, j'aurais plutôt mis cette Bd en conte plutôt qu'en aventure. Note réelle : 2,5/5.
Une île lointaine
J'ai retrouvé dans cet album un exotisme typique des années 30, qu'on voyait dans certains films français de cette époque, comme Macao l'enfer du jeu par exemple, sauf que là on est à Borneo, mais le principe reste le même, c'est un exotisme asiatique avec une faune interlope aux personnages pittoresques ou crapuleux, et des indigènes étranges. Le scénario est assez banal et convenu, le capitaine Drake est une sorte de clone de Corto Maltese, dans une aventure à la Corto Maltese, et le dessin de Vianello est dans une belle imitation de Hugo Pratt sur Corto Maltese, c'est un style dont il n'a jamais pu se détacher, il est vrai que d'être assistant d'un tel géant de la BD, ça doit marquer. En tout cas, son noir & blanc est superbe, il rattrappe un peu la banalité du récit, et accentue son aspect mystérieux. Un album sympathique mais pas inoubliable.
Aquarica
Tiens, voilà une coopération surprenante, pour deux auteurs dont je n’avais pas deviné les affinités. Ma curiosité était donc piquée. L’univers qu’ils développent s’inspire du « Moby Dick » de Melville, mais aussi de Jules Verne, même s’ils font aussi œuvre de création originale. L’histoire – telle que débutée dans ce tome (la série semble prévue en deux tomes) se laisse lire, même si le fantastique, le mystère insufflé dans les premières pages perd un peu de sa force au fur et à mesure que l’intrigue se développe, et que nous en apprenons plus sur le crabe géant et la jeune fille qui s’y trouvait. Je ne sais pas comment ça va être relancé, mais il faudrait clairement un bon coup de fouet pour la suite. Le dessin de Sokal est bon, même si les personnages sont un chouia trop statiques (j’ai juste trouvé un peu bizarres les yeux – surtout au travers des lunettes). La colorisation est très réussie je trouve. En résumé, du pas mal, mais je reste un peu sur ma faim, eu égard à mes attentes concernant ces deux auteurs. ***************************** Je viens de relire le tome inaugural et ai enchaîné avec le suivant, qui conclut ce diptyque. Je reste sur ma première impression, globalement positive, avec un je ne sais quoi de regrets, à propos d'une aventure certes belle, mais qui m'a semblé parfois manquer de souffle ou de poésie. Mais ça reste quand même des albums intéressants, et la lecture est agréable. Sokal est décédé avant la publication du second tome, et c'est son compère Schuiten qui l'a fini, prenant le relais au dessin. je ne suis pas fan du changement de dessinateur dans une série, a fortiori dans un même tome, mais nécessité faisant loi, ça passe ici (et le dessin de Schuiten, différent, est très beau - j'avais eu le même ressenti pour Le Passage de Vénus pour les mêmes raisons). Surtout, dans un dossier final, Schuiten présente son travail commun avec Sokal, leur grande amitié, et l'on comprend pourquoi il était naturel qu'il conclut - le travail préparatoire de Sokal ayant de toute façon été mené à son terme.
Macao
Je me retrouve en grande partie dans l’avis de Mac Arthur. J’ai préféré le premier tome, qui plante le décor, lance sur de multiples pistes, et qui joue sur des péripéties globalement crédibles. Le second est plus rythmé, mais l’intrigue y perd en profondeur, et la chute n’est pas forcément originale. En tout cas elle m’avait traversé l’esprit bien avant de la lire. J’ai pour le dessin un ressenti identique, mitigé. Il est globalement bon (techniquement en tout cas, car je le trouve impersonnel), dynamique, mais je n’ai pas accroché à la colorisation, sans nuance. Ce diptyque propose une lecture détente sans trop de surprises, mais dans le genre il y a clairement mieux. A vous de voir, mais il m’a un peu laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Malgré tout
C’est un album qui a été porté aux nues lors de sa sortie. Je le lis bien plus tard (par opportunité plus que par choix) et, par rapport à mes attentes, j’en ressors quelque peu déçu. Je ne suis pas forcément très romantique. Or, l’histoire déroulée ici joue à fond cette carte, je ne suis donc pas le cœur de cible. Ce qui fait que ça passe quand même – et sans doute ce qui a fait beaucoup pour cet album à sa sortie, c’est la construction à rebours de l’histoire. L’idée est intéressante, et renouvèle quelque peu la narration. Cela ferait presque oublier que l’histoire en elle-même, bien fichue, manque quand même d’originalité. Mais surtout, en commençant par la fin pour arriver au début, ça titille la curiosité du lecteur, mais ça finit par lasser (en tout cas cela a été mon cas, la surprise ne jouait plus au bout d’un moment). La rencontre, le moment du coup de foudre, a d’ailleurs été décevant (en lui-même, et en plus parce que son effet avait été anesthésié par cette longue remontée du temps). Le dessin de Lafebre est, quant à lui, dans un style semi réaliste tout en rondeur, plutôt bien fait, agréable à regarder. Il ajoute toutefois du sirupeux à une histoire qui n’en manque pas. Bref, pas désagréable, loin de là, mais le procédé de narration ne fait pas tout.
L'Impératrice rouge
Sympa cette histoire mélangeant les personnages/événements/temporalités comme on le faisait si bien dans les années 80. Un beau mélange de genres aussi, on y trouve de l'histoire, de l'érotisme, de la SF, de l'action... Bref ça peut contenter tout le monde ou personne à la fois. Choix risqué donc mais qui passe bien. Au niveau du graphisme, on pense aux anciens Bilal. Et au niveau du scénario, on peut faire des rapprochements avec de nombreux personnages de Murena, une autre série du prolifique Dufaux. Rien à reprocher donc mais les personnages m'ont laissé un peu froid donc je stagne à 3, indépendamment de toutes les qualités déployées.
Moonshine
Difficile de faire la sourde oreille lorsqu'on mélange prohibition et loups-garous sous la plume des auteurs de 100 bullets. Et ce n'est pas l'avis de Gaston qui a souvent l'habitude de cogner sur des œuvres que j'apprécie qui aurait pu me dissuader du contraire. Et pourtant, il va falloir être honnête dès le début de cet avis : oui Moonshine est une déception. Je m'explique rapidement : je ne vais pas revenir sur le trait de Risso qui m'a toujours autant accroché depuis Je suis un vampire et dont l'usage des ombres comme des contrastes ont toujours eu un effet wahou sur mes rétines. Mais Azzarello s’emmêle rapidement les pinceaux en complexifiant inutilement une histoire pourtant simple. Les différents aller retours du héros entre la ville et le bayou où il va assister à quelques soirées de pleine lune pas très recommandables pour une sombre histoire d'alcool frelaté disposent d'ellipses pas toujours très finaudes. En gros et comme le dit Gaston, on s'emmerde un peu et c'est même parfois compliqué à suivre, la faute à un découpage moins inspiré que sur les autres comics déjà cités plus haut. Le gros avantage c'est que cette histoire ne va pas tirer indéfiniment en longueur car 5 tomes semblent prévus (la série est déjà terminée dans le pays de l'Oncle Sam). Restent des dessins de toute beauté relevés par une ambiance crépusculaire digne de ce nom et quelques intrigues à défaire... Cela reste malgré tout de très bonne qualité mais quand on a déjà touché l'excellence, on devient vite exigeant (et on croise les doigts pour que la conclusion soit à la hauteur et relève le tout).
Blacking out
Après un séjour au festival d'Angoulème, Ship Mosher est tombé amoureux des jolis 44 pages cartonnés grand format de notre patrimoine franco-belge et a souhaité écrire un polar one-shot en respectant ce style y compris pour le public américain. Bon, pas de bol, le livre est un peu plus épais qu'un 44 pages mais personne ne va s'en plaindre d'autant plus que cette histoire se lit relativement rapidement. On va suivre ici les pérégrinations d'un ex-flic alcoolique sur une sombre histoire de meurtre d'enfant irrésolue. Cette fois-ci, Conrad va bosser pour du fric plus que pour la justice et son seul dessein est de trouver une bonne poire coupable afin d'innocenter le père de la gamine pour le compte d'un avocat peu recommandable. Le tout se passe dans une bourgade poisseuse comme on en voit tellement dans ce genre de récits avec son lot de petites gens aux affaires bien réglées ou pas. Par le plus grand des hasards, Conrad tombe sur la bombasse du quartier qui va vite tomber sous le charme de ses effluves d'alcool, revoir ses anciens collègues et user de quelques méthodes dites peu orthodoxes. Le tout se passe dans une Amérique des années 70/80 pas encore envahie par la technologie des portables ou des lecteurs MP3 ce qui donne un charme supplémentaire à l'ensemble. D'ailleurs je déplore le choix de la couverture qui semble être un hommage au Keanu Reeves des John Wick alors que le héros ressemble bien plus au Al Pacino de Serpico coté look. Le dessin n'a rien d'exceptionnel en étant un poil trop réaliste mais comme on pourrait le dire oralement, "cela fait le taf" de façon efficace. Le récit étant vendu dès le 4ème de couverture comme disposant d'un twist absolument stupéfiant, c'est surtout cette "promesse" qui donne envie d'aller au bout de l'histoire tant on reste dans les clous d'un polar classique que rien ne viendra bouleverser. Et pas forcément ce twist qui remet effectivement bien des éléments en doute mais me parait un poil trop exagéré pour être crédible. Qu'importe, on passe un bon moment si on ne souhaite pas trop en demander. Dans ce cas, ce choix de lecture me parait idéal pour une petite soirée lecture de qualité.