Les derniers avis (48360 avis)

Couverture de la série Magasin général
Magasin général

Je trouve que cette série part sur les chapeaux de roues. L'idée est originale et très bien exploitée grâce à un graphisme haut de gamme, une mise en couleur flamboyante comme l'été des Indiens et surtout une adaptation des dialogues en québécois de Jimmy Beaulieu époustouflante. Pendant quatre tomes j'ai vraiment jubilé à la découverte de ces vies simples et dures qui se plient au rythme des saisons et des rudes travaux nécessaires à la survie de tous. Les caractères sont bien travaillés avec beaucoup de finesse, de crédibilité et de multiples trouvailles originales (le restaurant, l'accouchement, la division hommes/femmes). Au rythme des petits riens on découvre les replis cachés des âmes de Marie, Serge et Réjean qui vont être les trois catalyseurs du changement. Gaëtan apporte un effet comique et tendre, la petite tension dramatique est bien présente et puis tout change avec le départ de Marie dans la grande ville. J’ai eu l'impression que les auteurs ont dû faire face à un tel succès que de 3 albums prévus, il a fallu fournir de la matière pour 9. Evidemment seul le déroulé de l'histoire pouvait apporter de quoi subvenir à l'excellence du graphisme et de la poésie du parler déjà en place À partir de ce moment j'ai l'impression de changer de lecture. D'une originale chronique villageoise, je me retrouve avec un conte utopique façon village de Schtroumpfs à tendance anar puisque l'on a droit à une version Ni Maître (le maire) Ni Dieu (le simili curé) pour respecter l'ordre du récit. Même Gargamel quitte sa robe/soutane noire pour s'enivrer de ce parfum de bonheur et de volupté. La réalité des travaux, des saisons ou des conventions sociales tendent à s'effacer au profil d'un bonheur rythmé par une société de plaisir avide de Charleston et de nouvelles robes. Bof bof la lecture des derniers tomes m'a ennuyé au possible et je ne regrette pas de ne pas avoir acheté la série. Il ne manque que le célébrissime "Ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants" pour clore la dernière planche sans que je sache comment recevoir cette facétie. Ma note reflète donc mon admiration pour les premiers tomes et l'ennui que j'ai eu à finir cette série.

04/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur
Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur

Pourquoi ne suis-je pas rentré plus dans cette série ? Elle a pourtant un profil assez similaire à l'excellent Jonathan de Cosey que j'ai beaucoup apprécié. J'ai lu plusieurs épisodes des deux époques et je trouve cela assez fade. Le héros Stéphane Clément est plutôt sympathique, en routard des 70's à travers des contrées d'Asie centrale où plus aucun occidental, même Suisse, ne met les pieds aujourd'hui. Je fais une petite remarque en aparté pour les plus jeunes, mais cette image des jeunes occidentaux qui ont traversé leurs pays avec des jeunes femmes très dévêtues a participé de façon non négligeable aux discours des mollahs en Iran et Afghanistan. Par ailleurs je trouve le scénario assez bancal. En effet, notre gentil Stéphane qui se promène avec son complexe du sauveur occidental, son passeport suisse et sa magnifique compagne blonde en terres d'Islam se trouve confronté à des forces bien trop puissantes pour lui. Les Services intérieurs turcs, les trafiquants Afghans ou Indiens, les mafias Azeri ou Russes l'IS anglaise anti-IRA, n'avaient pas la réputation de prendre des gants avec les personnes embarrassantes qu'ils rencontraient. Si les scénarii de Ceppi ont le mérite de vouloir proposer des problématiques intéressantes (pollution des sols, armes bactériologiques, trafic d'organes, bavure militaire, proxénétisme à grande échelle) je trouve que Clément n'a pas la stature pour y répondre de façon crédible. Cela se conclut généralement par une grande mansuétude des services susdits ce qui affaiblit considérablement la tension dramatique des récits. J'ai trouvé le graphisme et surtout la mise en couleur assez fades (surtout dans les premiers tomes). Alice change même de visage d'une case à l'autre, quant aux personnages secondaires, ils sont trop négligés à mon goût. La mise en scène est classique et il me manque trop de grandes planches bien détaillées qui mettraient en valeur les paysages grandioses que traverse Clément. Dans les villages je trouve aussi que les ambiances sont fades avec une faible participation des populations locales. Même l'épisode sur Belfast ne rend pas compte de la singularité de la ville. J'ai trouvé le "Chien de Fusil" de Lax bien plus intéressant dans cette thématique. En conclusion cette série possède des atouts mais je trouve que le traitement passe à côté de quelque chose de bien meilleur. Cela reste une lecture pas désagréable pour changer d'air. 2.5

04/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Vénus à son miroir
Vénus à son miroir

Cornette nous propose ici sa version personnelle de la conception du tableau de Velasquez « La Vénus au miroir ». L’intrigue se passe en 1649, le peintre espagnol, mandaté par le roi d’Espagne, part pour l’Italie collecter des chefs d’œuvre pour les collections royale. Il y retrouve une région inspirante qu’il a connue vingt ans plus tôt, et va infléchir son œuvre vers plus de sensualité, en réalisant le fameux tableau. Disons que ça se laisse lire, mais sans trop d’enthousiasme. C’est avant tout le dessin de Matteo qui est intéressant. Classique, presque en retenu, il livre une belle version de cette fin de Renaissance italienne. Par contre l’histoire de Cornette m’a un peu laissé sur ma faim. Le côté « visite guidée » n’est pas inintéressant, mais le rythme donné à cette histoire est trop lent, pépère – et le personnage de Flaminia (qui va devenir le modèle de la Vénus) peine à entretenir une certaine animation, avec son caractère enjoué et dynamique.

04/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Règne
Le Règne

J’ai eu un goût de trop peu avec ce diptyque, ça se lit facile mais le règne est une série bien trop gentillette en l’état. On a droit à une aventure avec notre trio de mercenaires mais j’ai trouvé que l’univers était à peine effleuré. Et la suite tarde à venir … pas sûr qu’elle soit prévue d’ailleurs, un peu dommage car la série possède des qualités. Malgré un récit sans réelles surprises et plutôt linéaire, la lecture reste plaisante pour peu qu’on aime ce type d’histoire lorgnant sur la planète des singes. Niveau graphisme, c’est peut être le meilleur que j’ai vu de Boiscommun. J’aime ses couleurs et son style mais je tique toujours un peu sur les têtes de ses personnages humains, finalement l’anthropomorphisme lui va très bien, ma lecture a été fluide.

03/02/2023 (modifier)
Couverture de la série La Guerre des Etoiles (Delcourt)
La Guerre des Etoiles (Delcourt)

Si vous n’êtes pas un tantinet fan de Star Wars, passez votre chemin !! Ici c’est vraiment pour les curieux de l’univers, les auteurs adaptent la première mouture du script. Je dois avouer que Lucas a bien fait de le retravailler, on retrouve l’ADN de l’histoire que l’on connaît mais avec pas mal de petites différences (en moins bien) et un côté brouillon. Dans ce 1er jet, il a trop voulu en mettre, on retrouve des scènes qu’il réutilisera dans les épisodes 5 et 6 de la franchise mais c’est surtout les personnages (et leurs relations) qui diffèrent, les rendant bien moins charismatiques que dans les films. Niveau graphisme, c’est plutôt pas trop mal, ainsi que les couleurs. Le dessinateur s’amuse à proposer quelques designs différents, du bon et du bon moins bon. Une relecture amusante mais dispensable.

03/02/2023 (modifier)
Couverture de la série L'Apparition
L'Apparition

Un conte qui revisite le thème de la grenouille (ici du crapaud) qui se transforme en humain après avoir reçu un baiser. Cet homme va ensuite chercher l’amour le vrai. En commençant par chercher sa signification, et celle qui pourrait lui convenir. Il est accompagné d’une grenouille, ancienne copine d’étang qui, comme Jiminy Cricket, est un peu sa conscience, pas toujours bienveillante. Ça se laisse lire, même si la poésie les petites touches d’humour qui pointent ne suffisent pas à dynamiter ou densifier l’histoire. Quant au dessin, moderne et sombre, il va bien avec l’histoire. Je regrette quand même que les auteurs (et l’éditeur !!!) aient laissé passer plus d’une vingtaine de fautes, ça pique. Un conte à emprunter à l’occasion. Note réelle 2,5/5.

03/02/2023 (modifier)
Couverture de la série La Chute (Muralt)
La Chute (Muralt)

Cette Bd d'anticipation sortie en plein confinement en 2020, nous renvoie à un pénible souvenir, celui de la crise sanitaire du covid qu'on a tous vécue pendant 2 ans dans des proportions heureusement moins graves (à part les nombreux morts) et moins cruelles que celles que l'on voit dans ce récit où l'on assiste à un retour de la barbarie et de la répression militaire. le sujet n'est pas neuf, il a été vu dans des Bd post-apo et aussi dans plusieurs films. A la différence qu'ici, on n'est pas tout à fait dans le post-apo, c'est plus un récit d'anticipation parce que c'est une histoire très plausible, une possible extrapolation d'un avenir qui peut nous dégringoler sur la tronche si on continue à bousiller notre planète. Ce qui la différencie aussi des autres Bd apocalyptiques, c'est le concept, l'auteur faisant le choix de s'intéresser surtout au quotidien d'un père et de ses 2 enfants. Ce postulat aurait pu devenir pénible si ça avait duré, mais l'auteur a la bonne idée de faire évoluer ses personnages principaux en les faisant bouger, quitter leur décor urbain malgré les interdictions, et en les confrontant à un autre groupe de survivants en montagne, des gens très méfiants qui sont même assez flippants. Par ce biais, l'auteur nous montre certains travers de la nature humaine avec la perte des repères civilisationnels (pillages des magasins, individualisme, déshumanisation, meurtres). Ces 2 premiers tomes annoncent de façon prophétique un avenir inquiétant, angoissant et pas du tout rassurant, ça fait beaucoup plus flipper que des récits interstellaires. J'aime beaucoup le dessin très réaliste, il est d'une grande qualité, il ressemble un peu à une sorte de combo entre celui de Manara et celui de Baciliero, le trait est sûr, détaillé, minutieux, et la double page 16-17 du tome 1 est à ce titre proprement époustouflante ; quel temps ça a dû prendre pour fignoler ce décor et tous ces détails ! Ce dessin rend cette fiction encore plus alarmiste car on ne peut s'empêcher de s'identifier à la plupart des personnages, que se passerait-il si un truc pareil nous arrivait ? que ferait-on pour se protéger et protéger nos proches dans une telle situation ? on s'interroge vraiment. Ce genre de sujet me met mal à l'aise, c'est pourquoi je ne sais pas si je lirai la suite ; de plus j'ai appris que c'était prévu en 6 tomes, et déja en 2 tomes, je trouve que l'auteur a bien fait le tour de la question et exposé pas mal d'interrogations, dans le tome 2 ça n'avance guère, Liam le père et ses 2 enfants sont tombés sous la coupe d'un groupuscule violent et dominateur, donc à la rigueur un 3ème tome serait bienvenu pour voir comment ils s'en sortent, mais je crois que ça suffirait. D'autant plus qu'après ces 2 albums sortis en 2020, depuis il n'y a rien eu d'autre, est-ce que ça va vraiment continuer ?

03/02/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Incroyable Mademoiselle Bang
L'Incroyable Mademoiselle Bang

L'Incroyable Mademoiselle Bang est une fable tous publics se déroulant dans la Corée médiévale. Sa jeune héroïne a pour particularité que le fait d'être une femme ne l'intéresse pas : elle veut tout vivre comme un homme, quitte à devoir cacher sa vraie nature puisqu'en ce temps là ça ne se faisait pas du tout pour une femme de devenir haut fonctionnaire ou général. Par chance, Mademoiselle ou Monsieur Bang est doué(e) pour tout et il/elle a aussi la chance de croiser la route de sa future épouse qui, elle non plus, n'a pas du tout envie de se marier. Si le message sur la théorie des genres est ici très présent, ce n'est finalement pas le coeur même de l'intrigue puisque ce sont bien les aventures que notre héros/héroïne va vivre qui sont le moteur de l'histoire. Et les petits tracas qu'elle doit affronter quand elle risque de dévoiler sa nature et les stratagèmes qu'elle met en place pour les éviter ne sont finalement que des péripéties secondaires amusantes. Le ton de cette fable est léger et prompt à l'humour. C'est une série adaptée pour la jeunesse mais se laissant lire avec plaisir par un adulte. On se laisse vite porter par ce conte au dessin lui aussi simple mais joyeux et coloré. Les dialogues et la narration sont espiègles et ne manquent pas d'esprit. J'ai pris plaisir à lire cette série et je ne lui reproche qu'une fin un peu en queue de poisson, se posant là sans qu'une véritable conclusion ou morale quelconque ne s'impose pour de bon.

03/02/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Boudicca - La Furie Celte
Boudicca - La Furie Celte

Ayant par le passé pas mal creusé du côté de l'histoire et des légendes celtes, j'étais curieux de découvrir cette nouvelle série sur cette nouvelle femme forte de l'histoire. Nous sommes en 41, et l'Empereur romain Claude est en mal de reconnaissance. Pour palier à la contestation de son autorité, il se met donc en quête d'un victoire prestigieuse pour assoir sa position. C'est donc l'île de Bretagne qu'il convoite, île que même le glorieux Jules César n'avait jamais réussi à soumettre durablement... C'est donc cette laborieuse conquête qui va nous être raconté, par le prisme de la belle et impétueuse princesse celte Boudicca, qui va fédérer autour d'elle la résistance de l'île. Mais pour l'instant ce premier tome fait surtout la part belle à la difficile invasion romaine. Notre chère Boudicca n'apparaît presque pas dans cet album, ce que j'ai trouvé bien dommage pour une collection sensée mettre en lumière les femmes oubliées de l'histoire. Je comprends le besoin de poser un cadre, mais là, notre belle princesse fait plus de figuration qu'autre chose ; il reste deux tomes pour se rattraper. Côté dessin Fabio Mantovani nous propose un trait réaliste efficace, par contre je ne suis pas fan de sa mise en couleur. Pour le coup, je reste un peu sur ma faim ; j'attends que la série s'empare vraiment du personnage pour affiner ma note. (2.5/5)

03/02/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Élixir de Dieu
L'Élixir de Dieu

Massachussets, 1929, en pleine Prohibition, une jeune femme fuyant la vengeance d'un mafieux local a trouvé refuge dans un couvent de bonnes sœurs. Comme celles-ci risquent de se faire éjecter de leur retraite si elles ne trouvent pas le moyen de payer la banque propriétaire des lieux, elles vont décider d'utiliser ses connaissances en matière de distillation pour fournir les bootleggers et avoir leur part des gains du trafic d'alcool. Un petit côté Sister Act dans cette histoire de réfugiée dans un couvent et de bonnes sœurs confrontées au crime organisé. Mais point de chorale ici mais bien de la distillation illégale d'alcool. J'ai d'ailleurs trouvé un peu surprenant la vitesse à laquelle la mère supérieure décide de se lancer là dedans et convainc aussitôt ses ouailles, visiblement pas très soucieuses de la loi des hommes. Mais c'est justement ce qui fait la force et l'originalité de cette BD : elle montre les religieuses sous un angle réaliste, leur donnant à chacune des caractères et surtout des origines variés, n'oubliant pas de rappeler qu'elles n'ont pas toujours été bonnes sœurs et qu'elles ont eu une vie auparavant, parfois pas très glorieuse. Et elles sont également loin d'être exemptes de pêchés... C'est sympathique et parfois assez amusant. Le dessin est lui aussi très agréable quoiqu'il soit parfois compliqué de différencier les sœurs dont on ne voit qu'un bout de visage sous le voile. Le rythme un petit peu haché et une héroïne principale pas forcément attachante m'empêchent d'avoir été complètement captivé par ma lecture, mais j'ai passé un bon moment. Je me dis toutefois qu'il y avait moyen de faire quelque chose de mieux encore en développant davantage l'idée d'un groupe d'héroïnes bonnes sœurs semi-criminelles.

03/02/2023 (modifier)