Je découvre l'univers de Fred. J'ai trouvé très intéressant de lire cette série avec trente ans de recul. En effet les plus jeunes ne savent peut être pas que les années 80 et débuts 90 ont été marquées par des campagnes contre la stigmatisation et la discrimination dans de nombreux domaines.
Je comprends cette série qui s'inscrit dans cette volonté de changer le regard sur l'Autre. Je trouve que le concept de départ est très louable mais j'ai eu du mal à suivre Fred dans tous les méandres loufoques qu'il propose.
Pour commencer je trouve que l'idée des baskets comme marqueur d'appartenance est géniale et prémonitoire. Les jeunes générations regardent souvent bien plus les sneakers que la couleur des plumes de leurs copains/copines.
Je suis plus réservé sur l'image du corbeau noir qui renvoie à un stéréotype trop facile et qui peut cacher bien d'autres situations stigmatisantes aussi difficiles. En effet on ne devient pas Noir ou Blanc en une nuit, mais on peut devenir séropositif, handicapé ou paria en une nuit ou par l'effet d'une loi inique. Dans ce cas il n'y a aucune transformation extérieure visible ce qui légitimerait bien plus le recours à un psy.
C'est une autre réserve que je fais de l'oeuvre de Fred. En voulant combattre la stigmatisation, je trouve qu'il a tendance à caricaturer bien trop facilement les rencontres d'Armand. le corback . Le récit est à deux doigts de tomber dans le travers qu'il dénonce. Pourquoi rendre le psy aussi ridicule? Pourquoi introduire Tchernobyl dans le récit? Sur de nombreux aspects j'ai trouvé que le scénario de Fred s'éparpillait bien trop comme si l'auteur n'arrivait pas à garder de la cohérence avec son sujet premier.
Car si c'est facile de caricaturer "ceux d'en face" dans une telle thématique. Mais il n'est pas si surprenant qu'il vous rejette encore une fois. Par contre il eut été bien plus intéressant de voir comment réagit le cercle des amis de Corback dans le désert affectif qui peut se créer après un coming out ou l'annonce de sa maladie( on a vu des enfants enfermés dans leur chambre au moment du Covid quand ils toussaient).
Fred vise donc juste mais à mon avis il se perd à vouloir trop dénoncer par un univers absurde et loufoque qui part dans tous les sens.
Je ne suis pas convaincu par le graphisme de la série. D'abord je trouve la part du texte dans les cases souvent bien trop importante. Cela nuit au rythme du récit qui est déjà très ancré dans une narration assez lourde et lente.
Ensuite le découpage et la mise en scène des planches est très classique et presque vieillote à mon goût. Je n'y ai pas lu une volonté de dynamisme visuel. Par contre les personnages de Fred sont bien typés et correspondent bien à cette ambiance délirante.
En conclusion c'est une série qui mérite vraiment d'être lue ou relue malgré toutes ces années même si j'ai beaucoup de réserves sur de nombreux choix scénaritiques ou graphiques de l'auteur.
Voila une série Jeunesse très sympathique. Le personnage de Louisette qui oscille entre la grand-mère gâteau et la femme d'aventure moderne permet une identification assez large .
Cette personnalité permet une multitude de scénarii sur des thèmes assez modernes qui parlent aux enfants ( ordinateur, la création artistique,les voyages, la presse, les réseaux sociaux...). Les récits sont simples mais bien construits autour de gentils rebondissements qui rendent la lecture fluide et plaisante.
Louisette évolue dans un monde animalier avec ses amis lapins, Gaspard l'écureuil créatif mais aussi un monde rempli de prédateurs ( le renard, les rapaces...)
Les dialogues sont d'un bon niveau et le graphisme en ligne claire très simple est vraiment doux pour s'adapter à des enfants de 5/7 ans.
Une bonne lecture assez classique mais plaisante.
Le thème de la quête de soi n'est pas neuve, même en bande dessinée.
Mais Blaise Pruvost, qui est passé par le CESAN, école spécialisée à Paris, a décidé d'en faire le sujet de son premier album, après avoir une vie active un brin chahutée par des échecs successifs. C'est ainsi qu'à 18 ans, il décide de partir sur les routes de Compostelle, sans aucune organisation, sans rien réserver, prévoir, sans même être sûr d'aller au bout, ou d'y trouver quelque chose.
A priori il n'est pas croyant, mais laisse planer le doute lorsque des gens, en Espagne, lui posent frontalement la question. Ce voyage va lui faire prendre des chemins inattendus, mettre sur sa route des gens très divers, qui chacun à sa manière, positive, négative ou difficile à définir, va lui permettre de se construire, de réfléchir à sa vie, son entourage, son avenir. Ce n'est pas dit de façon très claire, car c'est de l'ordre de l'intime, de l'insaisissable, mais on sent bien qu'après six mois de randonnée (jusqu'en Andalousie !), Blaise est devenu un autre. Cela me rappelle un peu le film Wild, avec Reese Witherspoon, ou une jeune femme ayant perdu presque tout et surtout ses illusions, fait un chemin de grande randonnée.
Le style graphique de Pruvost est un peu brut de décoffrage, cela manque encore de maturité en termes de morphologies, de mise en scène, mais l'ensemble se lit avec facilité, malgré ses 300 pages.
Un auteur intéressant, à suivre.
L’album vaut avant tout pour l’ambiance qui se développe peu à peu, pour cette violence latente et inexpliquée qui prend le dessus. Dans un contexte propice à ces effets, puisque l’on est au cœur de l’Afrique, peu après le génocide rwandais.
L’intrigue reprend quelques idées de « Au cœur des ténèbres » de Conrad (et surtout de son adaptation « Apocalypse now ». On pénètre dans la jungle sans jamais en voir le bout – comme l’histoire d’ailleurs, avec cette fin ouverte qui laisse l’imagination du lecteur au pouvoir.
Un peu de fantastique, une pincée d’aventure, le tout ancré dans un contexte historique violent, l’album se laisse lire. Le dessin est globalement intéressant et agréable (un Noir et Blanc au trait gras, plutôt avare au niveau des décors), même si certaines cases ne sont pas toujours suffisamment lisibles.
Mais une lecture que j’ai appréciée.
Un recueil qui m’a moyennement convaincu.
La lecture n’est jamais désagréable, c’est vite lu et plutôt fluide.
Mais les histoires sont inégales je trouve. Ma préférée est sans doute la dernière, qui donne son titre au recueil (j’ai donc fini ma lecture sur une note positive), la seule contenant tout à la fin plusieurs images « d’horreur ».
Mais dans l’ensemble, plus que d’horreur, on a surtout là des histoires qui misent sur des ambiances dérangeantes, par petites touches, qui distillent le malaise – mais qui la plupart du temps se finissent un peu trop brutalement à mon goût.
Le dessin est assez minimaliste, il y a quelques défauts. Mais ça ne gêne pas la lecture.
Sans doute pas le meilleur ensemble d’Ito, mais ça se laisse lire sans problème.
A noter une couverture phosphorescente (détail découvert par hasard en éteignant la lumière avant de me coucher).
Note réelle 2,5/5.
Une sorte de buddy movie plutôt réussi, voilà ce que nous propose Davodeau avec cette histoire, dans laquelle cinq amis d’enfance passent une semaine de vacances ensemble, dans un coin reculé.
Par petites bribes, en prenant son temps, Davodeau nous permet de mieux les connaitre, de laisser entrevoir les failles de chacun, jusqu’aux révélations concernant le « menteur ».
Rien d’hyper original dans cette intrigue. Ça n’est pas non plus très dynamique. Mais le rythme pépère, presque nonchalant, convient bien aux personnages, à la « pause » que la plupart s’accordent lors de cette semaine commune. C’est une lecture agréable, plaisante, on s’attache à ces hommes ordinaires, ces potes qui se charrient gentiment.
Une fois refermé l’album, on ressent la même chose que les personnages je pense, l’impression d’avoir passé un bon moment, pas inoubliable, mais qui fait du bien. Et on passe à autre chose.
Note réelle 3,5/5.
Je trouve cet album un peu décevant par rapport aux deux précédents. Je n’ai pas accroché avec l’héroïne. Et pourtant, le scénario tient la route et le dessin est totalement cohérent avec le scénario. J’ai vraiment aimé la mise en couleurs avec ses couleurs pastel. Il fallait oser et ça fonctionne ! Si au moment de la lecture, l’album ne m’a pas plu plus que ça, après coup, le destin de cette femme m’est resté dans la tête. A lire pour finir la trilogie.
Après le sympathique Le Baron perché, voici donc le deuxième album dessiné par Claire Martin, toujours aux Editions Jungle. C'est une histoire écrite par Benjamin Laurent, fondateur du Studio Parolox, dont l'ambition est de produire , de réaliser et d'éditer des documentaires racontant des histoires de vies inspirantes, universelles et singulières. C'est ainsi que nous avons l'évocation de Garance, sage-femme à Cologne au début du 17ème siècle. Une praticienne qui s'efforce de rester dans la loi édictée par l'Eglise, dans une ambiance où les femmes qui gênent se retrouvent accusées de sorcellerie et irrémédiablement exécutées. Garance, qui essaie aussi de faire en fonction de sa conscience, va se retrouver sur le fil du rasoir. Une histoire fictive, mais empreinte de réalisme en ce qui concerne cette société médiévale si cruelle. Sur le déroulement de l'histoire, c'est plutôt fluide, linéaire, et on comprend bien les enjeux du récit, même si la fin est un brin naïve à mon sens.
Le dessin de Claire Martin continue à s'affirmer d'album en album. Il y a encore quelques erreurs de proportions parfois, mais c'est un album bien mené sur le plan graphique, la dessinatrice assurant elle-même ses couleurs.
Je recommande, d'autant plus que des bonus en fin d'album permettent d'éclairer un peu plus son propos avec des notes historiques.
L'anime Goldorak a bien été regardée durant mon enfance, cela me plaisait sans pour autant m'enthousiasmer hautement. Ai-je vu tous les épisodes ? Sans doute non, mais j'en ai néanmoins vus beaucoup à un âge adéquat pour les apprécier. Mon grand frère s'était vu offrir le jouet géant, et cela me faisait rêver étant jeune, même si moins que nos merveilleux Transformers. Je me souviens avoir aimé quand Actarus empruntait différents chemins pour sortir son Goldorak de vaisseau, les tunnels..., j'aimais aussi les vaisseaux des seconds couteaux qui s'alliaient parfois, etc. Désormais, ma mémoire de tout cela est très parcellaire et la BD de Dorison & co a autant ravivé ma nostalgie de tout cela qu'évoqué des aspects dénués de sens aujourd'hui. Cela pour dire que je ne suis pas le public ciblé prioritairement par cette BD, mais n'en reste pas moins une cible réelle.
Par méconnaissance de l'univers de l’œuvre, je ne peux pas trop me positionner sur le scénario, savoir si cette ouverture (ou prolongement) est plausible et respectueuse, merveilleuse d'intelligence... ou totalement sacrilège. Il s'agit véritablement d'un scénario adulte (privilégier la paix, les valeurs de justice, le dialogue...) plaqué sur un univers pour enfants. Un film Disney vu récemment (Raja, pour ne pas le nommer) faisait de même, et je doute de la pertinence de la chose, même si en tant qu'adulte je trouve cela idéologiquement plus agréable. Et très hypocrite dans bien des cas, comme ici, puisque cela n'empêche pas les scènes de batailles y compris en toute fin d'ouvrage, parce que, comme toujours, le méchant est très méchant et refuse la main tendue.
Il y a aussi ce découpage en multiples chapitres nuisant à la lecture, cette intrigue dont le rythme oscille maladroitement, ces rebondissements tenant modérément en haleine, etc.
Visuellement, c'est très propre, assez dynamique, coloré à souhait, respectueux de l’œuvre, une belle réussite de ce côté-là. Mais ça reste Goldorak donc à bien des égards ridicule pour moi adulte.
Avec ce projet, on a donc du vrai Goldorak, ce qui tout à la fois est le signe d'une indéniable réussite, qu'une réelle limite. A destination des fans avant tout, les curieux demeureront plus sceptiques.
Pour les 100 ans de Disney, Jungle a réédité ce tome 1 de parodies d'un certain nombre de ses longs métrages, mais aussi d'histoires mettant en scène Picsou et ses neveux.
Je suis assez difficile en humour, et je suis souvent déçu par les parodies, surtout parce que ça ne tient que rarement la distance d'un oud eux albums. Ici cependant je dois dire que j'ai tout de même souri une bonne moitié du temps, le côté un peu noir assumé par les auteurs étant souvent bien vu. A côté de ça il y a quelques strips que je n'ai pas compris, ou trouvés complètement ratés. Mais globalement c'est plutôt sympa, le genre de truc à picorer quand on a besoin de se vider la tête.
Le dessin de Gyom est plutôt agréable à l'oeil, et les séquences un peu gore passent mieux avec ce graphisme typique des gags à gros nez. Mista Blatte ajoute des couleurs qui n'agressent pas les yeux, et un peu de profondeur, ce qui ne gâche rien.
Bref, c'est sympa, mais sans plus.
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L'Histoire du Corbac aux Baskets
Je découvre l'univers de Fred. J'ai trouvé très intéressant de lire cette série avec trente ans de recul. En effet les plus jeunes ne savent peut être pas que les années 80 et débuts 90 ont été marquées par des campagnes contre la stigmatisation et la discrimination dans de nombreux domaines. Je comprends cette série qui s'inscrit dans cette volonté de changer le regard sur l'Autre. Je trouve que le concept de départ est très louable mais j'ai eu du mal à suivre Fred dans tous les méandres loufoques qu'il propose. Pour commencer je trouve que l'idée des baskets comme marqueur d'appartenance est géniale et prémonitoire. Les jeunes générations regardent souvent bien plus les sneakers que la couleur des plumes de leurs copains/copines. Je suis plus réservé sur l'image du corbeau noir qui renvoie à un stéréotype trop facile et qui peut cacher bien d'autres situations stigmatisantes aussi difficiles. En effet on ne devient pas Noir ou Blanc en une nuit, mais on peut devenir séropositif, handicapé ou paria en une nuit ou par l'effet d'une loi inique. Dans ce cas il n'y a aucune transformation extérieure visible ce qui légitimerait bien plus le recours à un psy. C'est une autre réserve que je fais de l'oeuvre de Fred. En voulant combattre la stigmatisation, je trouve qu'il a tendance à caricaturer bien trop facilement les rencontres d'Armand. le corback . Le récit est à deux doigts de tomber dans le travers qu'il dénonce. Pourquoi rendre le psy aussi ridicule? Pourquoi introduire Tchernobyl dans le récit? Sur de nombreux aspects j'ai trouvé que le scénario de Fred s'éparpillait bien trop comme si l'auteur n'arrivait pas à garder de la cohérence avec son sujet premier. Car si c'est facile de caricaturer "ceux d'en face" dans une telle thématique. Mais il n'est pas si surprenant qu'il vous rejette encore une fois. Par contre il eut été bien plus intéressant de voir comment réagit le cercle des amis de Corback dans le désert affectif qui peut se créer après un coming out ou l'annonce de sa maladie( on a vu des enfants enfermés dans leur chambre au moment du Covid quand ils toussaient). Fred vise donc juste mais à mon avis il se perd à vouloir trop dénoncer par un univers absurde et loufoque qui part dans tous les sens. Je ne suis pas convaincu par le graphisme de la série. D'abord je trouve la part du texte dans les cases souvent bien trop importante. Cela nuit au rythme du récit qui est déjà très ancré dans une narration assez lourde et lente. Ensuite le découpage et la mise en scène des planches est très classique et presque vieillote à mon goût. Je n'y ai pas lu une volonté de dynamisme visuel. Par contre les personnages de Fred sont bien typés et correspondent bien à cette ambiance délirante. En conclusion c'est une série qui mérite vraiment d'être lue ou relue malgré toutes ces années même si j'ai beaucoup de réserves sur de nombreux choix scénaritiques ou graphiques de l'auteur.
Louisette la taupe
Voila une série Jeunesse très sympathique. Le personnage de Louisette qui oscille entre la grand-mère gâteau et la femme d'aventure moderne permet une identification assez large . Cette personnalité permet une multitude de scénarii sur des thèmes assez modernes qui parlent aux enfants ( ordinateur, la création artistique,les voyages, la presse, les réseaux sociaux...). Les récits sont simples mais bien construits autour de gentils rebondissements qui rendent la lecture fluide et plaisante. Louisette évolue dans un monde animalier avec ses amis lapins, Gaspard l'écureuil créatif mais aussi un monde rempli de prédateurs ( le renard, les rapaces...) Les dialogues sont d'un bon niveau et le graphisme en ligne claire très simple est vraiment doux pour s'adapter à des enfants de 5/7 ans. Une bonne lecture assez classique mais plaisante.
Six mois et un autre
Le thème de la quête de soi n'est pas neuve, même en bande dessinée. Mais Blaise Pruvost, qui est passé par le CESAN, école spécialisée à Paris, a décidé d'en faire le sujet de son premier album, après avoir une vie active un brin chahutée par des échecs successifs. C'est ainsi qu'à 18 ans, il décide de partir sur les routes de Compostelle, sans aucune organisation, sans rien réserver, prévoir, sans même être sûr d'aller au bout, ou d'y trouver quelque chose. A priori il n'est pas croyant, mais laisse planer le doute lorsque des gens, en Espagne, lui posent frontalement la question. Ce voyage va lui faire prendre des chemins inattendus, mettre sur sa route des gens très divers, qui chacun à sa manière, positive, négative ou difficile à définir, va lui permettre de se construire, de réfléchir à sa vie, son entourage, son avenir. Ce n'est pas dit de façon très claire, car c'est de l'ordre de l'intime, de l'insaisissable, mais on sent bien qu'après six mois de randonnée (jusqu'en Andalousie !), Blaise est devenu un autre. Cela me rappelle un peu le film Wild, avec Reese Witherspoon, ou une jeune femme ayant perdu presque tout et surtout ses illusions, fait un chemin de grande randonnée. Le style graphique de Pruvost est un peu brut de décoffrage, cela manque encore de maturité en termes de morphologies, de mise en scène, mais l'ensemble se lit avec facilité, malgré ses 300 pages. Un auteur intéressant, à suivre.
Congo Bill
L’album vaut avant tout pour l’ambiance qui se développe peu à peu, pour cette violence latente et inexpliquée qui prend le dessus. Dans un contexte propice à ces effets, puisque l’on est au cœur de l’Afrique, peu après le génocide rwandais. L’intrigue reprend quelques idées de « Au cœur des ténèbres » de Conrad (et surtout de son adaptation « Apocalypse now ». On pénètre dans la jungle sans jamais en voir le bout – comme l’histoire d’ailleurs, avec cette fin ouverte qui laisse l’imagination du lecteur au pouvoir. Un peu de fantastique, une pincée d’aventure, le tout ancré dans un contexte historique violent, l’album se laisse lire. Le dessin est globalement intéressant et agréable (un Noir et Blanc au trait gras, plutôt avare au niveau des décors), même si certaines cases ne sont pas toujours suffisamment lisibles. Mais une lecture que j’ai appréciée.
La Maison de Poupées
Un recueil qui m’a moyennement convaincu. La lecture n’est jamais désagréable, c’est vite lu et plutôt fluide. Mais les histoires sont inégales je trouve. Ma préférée est sans doute la dernière, qui donne son titre au recueil (j’ai donc fini ma lecture sur une note positive), la seule contenant tout à la fin plusieurs images « d’horreur ». Mais dans l’ensemble, plus que d’horreur, on a surtout là des histoires qui misent sur des ambiances dérangeantes, par petites touches, qui distillent le malaise – mais qui la plupart du temps se finissent un peu trop brutalement à mon goût. Le dessin est assez minimaliste, il y a quelques défauts. Mais ça ne gêne pas la lecture. Sans doute pas le meilleur ensemble d’Ito, mais ça se laisse lire sans problème. A noter une couverture phosphorescente (détail découvert par hasard en éteignant la lumière avant de me coucher). Note réelle 2,5/5.
Quelques jours avec un menteur
Une sorte de buddy movie plutôt réussi, voilà ce que nous propose Davodeau avec cette histoire, dans laquelle cinq amis d’enfance passent une semaine de vacances ensemble, dans un coin reculé. Par petites bribes, en prenant son temps, Davodeau nous permet de mieux les connaitre, de laisser entrevoir les failles de chacun, jusqu’aux révélations concernant le « menteur ». Rien d’hyper original dans cette intrigue. Ça n’est pas non plus très dynamique. Mais le rythme pépère, presque nonchalant, convient bien aux personnages, à la « pause » que la plupart s’accordent lors de cette semaine commune. C’est une lecture agréable, plaisante, on s’attache à ces hommes ordinaires, ces potes qui se charrient gentiment. Une fois refermé l’album, on ressent la même chose que les personnages je pense, l’impression d’avoir passé un bon moment, pas inoubliable, mais qui fait du bien. Et on passe à autre chose. Note réelle 3,5/5.
Mes héros ont toujours été des junkies
Je trouve cet album un peu décevant par rapport aux deux précédents. Je n’ai pas accroché avec l’héroïne. Et pourtant, le scénario tient la route et le dessin est totalement cohérent avec le scénario. J’ai vraiment aimé la mise en couleurs avec ses couleurs pastel. Il fallait oser et ça fonctionne ! Si au moment de la lecture, l’album ne m’a pas plu plus que ça, après coup, le destin de cette femme m’est resté dans la tête. A lire pour finir la trilogie.
L'Herbe du Diable
Après le sympathique Le Baron perché, voici donc le deuxième album dessiné par Claire Martin, toujours aux Editions Jungle. C'est une histoire écrite par Benjamin Laurent, fondateur du Studio Parolox, dont l'ambition est de produire , de réaliser et d'éditer des documentaires racontant des histoires de vies inspirantes, universelles et singulières. C'est ainsi que nous avons l'évocation de Garance, sage-femme à Cologne au début du 17ème siècle. Une praticienne qui s'efforce de rester dans la loi édictée par l'Eglise, dans une ambiance où les femmes qui gênent se retrouvent accusées de sorcellerie et irrémédiablement exécutées. Garance, qui essaie aussi de faire en fonction de sa conscience, va se retrouver sur le fil du rasoir. Une histoire fictive, mais empreinte de réalisme en ce qui concerne cette société médiévale si cruelle. Sur le déroulement de l'histoire, c'est plutôt fluide, linéaire, et on comprend bien les enjeux du récit, même si la fin est un brin naïve à mon sens. Le dessin de Claire Martin continue à s'affirmer d'album en album. Il y a encore quelques erreurs de proportions parfois, mais c'est un album bien mené sur le plan graphique, la dessinatrice assurant elle-même ses couleurs. Je recommande, d'autant plus que des bonus en fin d'album permettent d'éclairer un peu plus son propos avec des notes historiques.
Goldorak
L'anime Goldorak a bien été regardée durant mon enfance, cela me plaisait sans pour autant m'enthousiasmer hautement. Ai-je vu tous les épisodes ? Sans doute non, mais j'en ai néanmoins vus beaucoup à un âge adéquat pour les apprécier. Mon grand frère s'était vu offrir le jouet géant, et cela me faisait rêver étant jeune, même si moins que nos merveilleux Transformers. Je me souviens avoir aimé quand Actarus empruntait différents chemins pour sortir son Goldorak de vaisseau, les tunnels..., j'aimais aussi les vaisseaux des seconds couteaux qui s'alliaient parfois, etc. Désormais, ma mémoire de tout cela est très parcellaire et la BD de Dorison & co a autant ravivé ma nostalgie de tout cela qu'évoqué des aspects dénués de sens aujourd'hui. Cela pour dire que je ne suis pas le public ciblé prioritairement par cette BD, mais n'en reste pas moins une cible réelle. Par méconnaissance de l'univers de l’œuvre, je ne peux pas trop me positionner sur le scénario, savoir si cette ouverture (ou prolongement) est plausible et respectueuse, merveilleuse d'intelligence... ou totalement sacrilège. Il s'agit véritablement d'un scénario adulte (privilégier la paix, les valeurs de justice, le dialogue...) plaqué sur un univers pour enfants. Un film Disney vu récemment (Raja, pour ne pas le nommer) faisait de même, et je doute de la pertinence de la chose, même si en tant qu'adulte je trouve cela idéologiquement plus agréable. Et très hypocrite dans bien des cas, comme ici, puisque cela n'empêche pas les scènes de batailles y compris en toute fin d'ouvrage, parce que, comme toujours, le méchant est très méchant et refuse la main tendue. Il y a aussi ce découpage en multiples chapitres nuisant à la lecture, cette intrigue dont le rythme oscille maladroitement, ces rebondissements tenant modérément en haleine, etc. Visuellement, c'est très propre, assez dynamique, coloré à souhait, respectueux de l’œuvre, une belle réussite de ce côté-là. Mais ça reste Goldorak donc à bien des égards ridicule pour moi adulte. Avec ce projet, on a donc du vrai Goldorak, ce qui tout à la fois est le signe d'une indéniable réussite, qu'une réelle limite. A destination des fans avant tout, les curieux demeureront plus sceptiques.
Freaky Mouse
Pour les 100 ans de Disney, Jungle a réédité ce tome 1 de parodies d'un certain nombre de ses longs métrages, mais aussi d'histoires mettant en scène Picsou et ses neveux. Je suis assez difficile en humour, et je suis souvent déçu par les parodies, surtout parce que ça ne tient que rarement la distance d'un oud eux albums. Ici cependant je dois dire que j'ai tout de même souri une bonne moitié du temps, le côté un peu noir assumé par les auteurs étant souvent bien vu. A côté de ça il y a quelques strips que je n'ai pas compris, ou trouvés complètement ratés. Mais globalement c'est plutôt sympa, le genre de truc à picorer quand on a besoin de se vider la tête. Le dessin de Gyom est plutôt agréable à l'oeil, et les séquences un peu gore passent mieux avec ce graphisme typique des gags à gros nez. Mista Blatte ajoute des couleurs qui n'agressent pas les yeux, et un peu de profondeur, ce qui ne gâche rien. Bref, c'est sympa, mais sans plus.