Un album tous publics, mais davantage pour un lectorat assez jeune je trouve. En tout cas c’est en ce sens que je l’évalue. Même si la lecture n’est pas du tout désagréable, qu’elle est fluide (et rapide malgré l’importante pagination), je l’ai trouvé sympathique, mais sans plus.
L’auteure (que je découvre avec cet album) revisite le classique du conte de fées, de l’amour improbable entre un prince et une roturière – en l’occurrence une couturière. Sur une trame assez rebattue, il y a quelques petites nouveautés, en particulier l’ambiguïté entretenue par le prince sur son sexe, lui qui aime se travestir en femme et ne se voit réellement bien que lorsqu’il incarne son identité féminine.
Disons que ça se laisse lire, même si une certaine guimauve, et un manque réel de surprise quant au dénouement, gâchent un peu le plaisir. J’ai trouvé aussi un peu trop improbables les retournements de la fin autour du roi et de la reine, en particulier lors du défilé (je ne spoile pas, mais rien n’est crédible).
Bref, du « Point de vue images du monde » perverti, avec un dessin simple et rondouillard, agréable sans être trop ma tasse de thé. Une lecture sympathique, même si le prix décroché à Angoulême me surprend quelque peu.
J'aime beaucoup les uchronies mais je dois dire que celle-ci part d'un postulat peu séduisant. Il s'agit d'imaginer qu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, mais trop tard pour la gagner, l'armée japonaise avait réussi à développer des escouades de combattants génétiquement modifiés, sortes de surhommes en partie immortels. Ceux-ci refusent majoritairement d'accepter la défaite et continuent le combat, plus ou moins en douce, contre l'occupant Américain qui doit mettre en place, avec le soutien du gouvernement japonais, une unité pour affronter ces mutants.
Là où c'est peu engageant, c'est que ça implique peu d'autres espoirs pour le lecteur que des affrontements armés ou à peine plus subtils. Et c'est bien l'objectif de l'auteur qui profite de ce cadre pour faire la preuve de son talent pour représenter les armes et ambiances des combats militaires de l'époque. Effectivement, il est doué pour dessiner cela : son trait est précis, soigné, et relativement clair malgré des scènes d'action souvent compliquées.
L'histoire pour sa part se laisse lire mais ne passionne pas. On y retrouve les tics un peu agaçants des mangas pour jeunes lecteurs qui introduisent des adolescents (ou des adultes au physique d'ados) voire même des enfants comme protagonistes comme si c'était normal dans un tel cadre historique et militaire. Et comme on pouvait le craindre, les trois premiers tomes sont majoritairement dédiés à des confrontations armées et à l'action. C'est rythmé et ça fonctionne pour qui aime ça, mais l'intrigue manque d'une vraie accroche pour capter le lecteur.
La fin du troisième tome laisse penser que la suite pourrait être un peu plus réfléchie, avec un antagoniste qui semble s'orienter vers des machinations plus sournoises et politiques, mais je ne suis pas sûr de lire les prochains tomes.
Je n'ai pas été entièrement convaincu par ce Corto qui a des allures de James 007 dans certaines scènes. Si les auteurs respectent tous les codes du personnage de Pratt, je trouve qu'il manque cette ambiance particulière des années 20.
En effet cette époque de chaos idéologiques où il était difficile de distinguer le blanc du noir a construit une grande partie des aventures du marin Maltais.
En faire un auxilliaire plus ou moins volontaire de services secrets japonais à la chasse de vilains papys fascistes ou de vilains narcos sud américains en fait un héros bad boy BCBG bien trop lisse à mon goût.
Par moment j'ai eu l'impression qu'il fallait caser chaque élément imposé comme Raspoutine, quitte à surcharger le scénario de scènes improbables( pourquoi le 11/9 ici ?) .
De même j'ai trouvé les dialogues assez fades par rapport à la poésie de Pratt.
Le graphisme de Vives colle bien au récit. Son trait apporte un bon dynamisme et beaucoup d'expressivités corporelles aux acteurs de la série. Je regrette toutefois le choix d'un Corto peu élégant et avec un look ado prononcé.
Ce n'est pas le modèle de Corto que j'apprécie le plus. Après une bonne entame j'ai trouvé que le récit avait des longueurs et nous proposait des adversaires convenus et sans intérêt. 2.5
2.5
Un album franchement moyen sur un événement que je ne connaissais pas et qui est intéressant.
Deux sœurs vont s'enfuir de la Turquie et essayer d'aller en France qu'elles imaginent comme un paradis pour les femmes. Évidemment, elles vont finir par se désillusionner face à un occident qui traite les femmes comme inférieures même si elles ne sont pas forcées de se voiler comme dans l'empire Ottoman. J'ai bien aimé le début avec la fuite des sœurs et puis j'ai fini par trouver que la partie sur leur évasion commençait à s'éterniser un peu, je n'ai pas trouvé palpitant leur petit jeu avec cet écrivain français qui va raconter leurs récit dans un roman.
Lorsqu'elles arrivent enfin en France, j'ai retrouvé des anecdotes intéressantes....sauf qu'on est encore dans une biographie en BD où tout se passe vite (alors qu'avant le récit faisait pratiquement du surplace). On saute d'une année à l'autre et rien n'est vraiment développé. Tout est superficiel et c'est dommage parce que la personnalité et la vie de ses deux femmes émancipées sont vraiment intéressantes, mais c'est raconté de manière peu passionnante.
Le dessin est très bon. J'aime ce noir et blanc expressif.
Je pense que cette série à bien sa place dans une bibliothèque de collège. D'ailleurs la seule adulte responsable du livre est la bibliothécaire qui aide Chloé.
Pour le reste j'ai trouvé le personnage de Chloé assez touchant tellement ses parents lui proposent un environnement toxique sans en avoir même la conscience.
Le scénario aurait pu être écrit par un pédopsychiatre qu'il n'y aurait probablement pas grand chose à changer. En effet on peut trouver le personnage de Chloé assez énervant à première vue mais j'ai une autre perspective qui justifie son mal être d'ado.
Absence du père, rapprochement assez malsain avec son pseudo frère,Soan (même chambre, même classe, même copains/copines), non implication dans la naissance de la petite soeur, classe de garçons bouffons, dévaluation d'un carnet scolaire somme toute pas si catastrophique que cela.
C'est presque un petit manuel pour parents de ce qu'il ne faut pas faire avec son ado en construction. C'est dire si le scénario m'a fait réfléchir plus longtemps que le temps de lecture très rapide. Comme j'aime les thématiques d'éducation et de transmition j'ai bien apprécié le récit de Charlotte Bousquet.
Le graphisme est un peu simpliste à mon goût mais il donne une bonne dynamique à l'histoire.
J'ai trouvé cette lecture rapide assez agréable et plus subtile qu'il n'y paraît. Un bon 3
J’ai beaucoup aimé cette lecture, alors même que l’intrigue m’est apparue à la fois des plus légères (elle peut se résumer en quelques mots) et pas toujours des plus limpides. Mais malgré ces remarques, jamais je n’ai été tenté de renoncer, et j’ai lu cette histoire SF assez froide et manquant d’empathie avec plaisir, tournant les pages avec la quasi-certitude d’être surpris sur la suivante.
C’est en fait le travail graphique qui justifie mon coup de cœur. Et là pas de bémols. Pourtant cet aspect peut rebuter pas mal de lecteurs, comme l’intrigue peut en refroidir par sa relative obscurité. Mais j’ai trouvé très beau le travail de Legendre. Le Noir et Blanc tranché (agrémenté de rares et belles touches d’un rose chair), avec un jeu sur des formes géométriques et des représentations géantes de puces électroniques, tout cela donne un caché très original et fort à l’ensemble.
Une histoire moyennement convaincante, mais une mise en images superbe : un album original à découvrir.
Je suis d’une génération précédente par rapport aux auteurs, et n’ai jamais été réellement « gamer ». J’ai vu naitre l’informatique et les premiers jeux, j’ai découvert aussi les jeux d’arcade dans les cafés (quelques bons souvenirs à l’étranger avec des arnaques entre pièces françaises et allemandes pour jouer des heures à Space Invaders pour presque rien !). Je jouais parfois chez un copain à certains jeux de consoles (donjon et dragons par exemple), et j’ai aussi passé pas mal de temps sur certains jeux (comme « Pirates » ou d’autres). Enfin, j’ai redécouvert par la bande cet univers lorsque mon fille s’est entichée, comme d’autres, de consoles comme la DS : seules les différentes versions de Mario Kart m’ont alors réellement attiré et occupé.
Bref, je ne suis pas forcément le cœur de cible de cet album, tandis que les auteurs sont par contre de ceux qui m’intéressent a priori.
En tout cas, si certaines références m’ont échappé (je pense que la nostalgie doit jouer un rôle dans l’attrait de l’album), il se laisse lire agréablement, et Boris Mirror réussit bien ses réinterprétations visuelles des jeux historiques.
Un album vite lu, plutôt plaisant – les courts chapitres assez classiques sur l’enfance sont fluides et dynamiques – , mais que les amateurs de jeux vidéo nostalgiques seront sans doute seuls à apprécier totalement je pense.
Cette BD pour adolescent est l'adaptation du roman éponyme que je n'ai pas lu.
Alors oui, tout cela est effectivement à échelle d’adolescent, donc très romantique. Mais finalement, ça passe bien. Et puis le romantisme, c'est tellement vieillot déjà comme style, qu'on se prend à regretter d'être tombé dans une société où l'on ne jure plus que par les trucs violents, tordus, science-fictionnels, ou au contraire terriblement réalistes (c'est à dire prétendant décrire ce monde moderne en pleine déconfiture, donc violent finalement - A ce propos, vous avez noté le nombre de romans, documentaires ou BD contenant le terme apocalypse dans le titre ?...). Oui, c'est romantique. Lorsque j'étais moi-même adolescent, c'est le genre d'histoire que je rêvais de vivre moi-même.
Bref ! Oui, on a envie de croire à cette histoire d'amour entre une fille qui devient aveugle et sauve la vie (scolaire) de son amoureux qui deviendra en même temps sa béquille.
Malgré quelques dialogues un peu forcés et trop « matures » à mon sens parce nécessitant une certaine expérience de vie, tout cela passe bien. Et heureusement, il y a en outre un chouette dessin et des couleurs fort bien choisies.
Format poche, 130 pages, 2 cases par page, il faut être drôlement efficace pour développer une intrigue de polar qui tienne la route. Et efficace, j’ai trouvé que ça l’est pas si mal. Tout au moins dans la première partie de l’histoire. On entre direct dans le vif du sujet. Il faut dire que ce duo d’auteurs a déjà l’habitude de travailler ensemble.
Noël, enseignant sans histoire d’une petite ville, se fait tirer dessus en pleine rue. Son agresseur prend la fuite et pendant qu’il attend au sol d’hypothétiques secours, il s’accroche à la vie en se remémorant l’enchaînement d’évènements qui l’ont amené là. L’élément déclencheur et la suite d’improbables conneries qui en ont découlé.
Le rythme est bon, entre sa vie ordinaire et les frasques malvenues, on a envie de savoir le pourquoi du comment.
Difficile de révéler la suite, mais je trouve que dans la seconde moitié, la révélation arrive bien trop tôt. La fin m’a un peu surprise, pas forcément par l’originalité, plutôt par la précipitation du dénouement. (bon après, je voyais bien qu’il ne restait plus beaucoup de pages, hein, pas idiote quand même...)
Mais rien de désagréable dans la lecture, au contraire. L’atmosphère est bien rendue par le dessin très polar noir, bien efficace. Efficacité renforcée par le fait que dans toute la première partie, on ne voit quasiment pas les visages des protagonistes, ombres ou cadrages décalés alimentent le suspense.
Pas mal pour une « petite » soirée de lecture au lit, un peu comme quand on décide de regarder un court-métrage...
Clairement, c'est celui de cette espèce de "trilogie de la montagne" qui m'a le moins emballé.
D'abord graphiquement, il semble un poil en dessous de ses frangins. Certaines textures sont discutables, donnant à de nombreuses cases l'effet d'ébauches.
Le scénario est ensuite un peu moins palpitant. D'une part, cette histoire d'amour/haine entre le loup et l'Homme est un brin convenue, et laisse un arrière goût de superficialité, ou plutôt de non approfondi par rapport à La Dernière reine par exemple (Le Loup se lit en 20 minutes à peine). Le texte final est presque mieux de ce point de vue car il permet de creuser un peu. Après, ce n'est pas désagréable à lire. Il y a un côté fable avec cette rivalité qui s'établit entre le berger et le loup. Pas mal, oui, mais sans plus.
Je parlais du texte final. Personnellement, je regrette que tout ce qui y est raconté n'ait pas servi de matière pour sculpter une histoire plus dense. Pour ne citer qu'un seul exemple : bien entendu qu'il est possible de partager le monde ! Tout à fait d'accord avec ça ! Mais j'aurais préférer voir incarner ces paroles par un ou plusieurs personnages confrontés à des situations particulières plutôt que de le lire dans un texte en guise de conclusion.
En somme, belle ébauche que voilà. Mais cela reste pour moi une ébauche.
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Le Prince et la Couturière
Un album tous publics, mais davantage pour un lectorat assez jeune je trouve. En tout cas c’est en ce sens que je l’évalue. Même si la lecture n’est pas du tout désagréable, qu’elle est fluide (et rapide malgré l’importante pagination), je l’ai trouvé sympathique, mais sans plus. L’auteure (que je découvre avec cet album) revisite le classique du conte de fées, de l’amour improbable entre un prince et une roturière – en l’occurrence une couturière. Sur une trame assez rebattue, il y a quelques petites nouveautés, en particulier l’ambiguïté entretenue par le prince sur son sexe, lui qui aime se travestir en femme et ne se voit réellement bien que lorsqu’il incarne son identité féminine. Disons que ça se laisse lire, même si une certaine guimauve, et un manque réel de surprise quant au dénouement, gâchent un peu le plaisir. J’ai trouvé aussi un peu trop improbables les retournements de la fin autour du roi et de la reine, en particulier lors du défilé (je ne spoile pas, mais rien n’est crédible). Bref, du « Point de vue images du monde » perverti, avec un dessin simple et rondouillard, agréable sans être trop ma tasse de thé. Une lecture sympathique, même si le prix décroché à Angoulême me surprend quelque peu.
The Far East incident
J'aime beaucoup les uchronies mais je dois dire que celle-ci part d'un postulat peu séduisant. Il s'agit d'imaginer qu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, mais trop tard pour la gagner, l'armée japonaise avait réussi à développer des escouades de combattants génétiquement modifiés, sortes de surhommes en partie immortels. Ceux-ci refusent majoritairement d'accepter la défaite et continuent le combat, plus ou moins en douce, contre l'occupant Américain qui doit mettre en place, avec le soutien du gouvernement japonais, une unité pour affronter ces mutants. Là où c'est peu engageant, c'est que ça implique peu d'autres espoirs pour le lecteur que des affrontements armés ou à peine plus subtils. Et c'est bien l'objectif de l'auteur qui profite de ce cadre pour faire la preuve de son talent pour représenter les armes et ambiances des combats militaires de l'époque. Effectivement, il est doué pour dessiner cela : son trait est précis, soigné, et relativement clair malgré des scènes d'action souvent compliquées. L'histoire pour sa part se laisse lire mais ne passionne pas. On y retrouve les tics un peu agaçants des mangas pour jeunes lecteurs qui introduisent des adolescents (ou des adultes au physique d'ados) voire même des enfants comme protagonistes comme si c'était normal dans un tel cadre historique et militaire. Et comme on pouvait le craindre, les trois premiers tomes sont majoritairement dédiés à des confrontations armées et à l'action. C'est rythmé et ça fonctionne pour qui aime ça, mais l'intrigue manque d'une vraie accroche pour capter le lecteur. La fin du troisième tome laisse penser que la suite pourrait être un peu plus réfléchie, avec un antagoniste qui semble s'orienter vers des machinations plus sournoises et politiques, mais je ne suis pas sûr de lire les prochains tomes.
Corto Maltese (Quenehen et Vives)
Je n'ai pas été entièrement convaincu par ce Corto qui a des allures de James 007 dans certaines scènes. Si les auteurs respectent tous les codes du personnage de Pratt, je trouve qu'il manque cette ambiance particulière des années 20. En effet cette époque de chaos idéologiques où il était difficile de distinguer le blanc du noir a construit une grande partie des aventures du marin Maltais. En faire un auxilliaire plus ou moins volontaire de services secrets japonais à la chasse de vilains papys fascistes ou de vilains narcos sud américains en fait un héros bad boy BCBG bien trop lisse à mon goût. Par moment j'ai eu l'impression qu'il fallait caser chaque élément imposé comme Raspoutine, quitte à surcharger le scénario de scènes improbables( pourquoi le 11/9 ici ?) . De même j'ai trouvé les dialogues assez fades par rapport à la poésie de Pratt. Le graphisme de Vives colle bien au récit. Son trait apporte un bon dynamisme et beaucoup d'expressivités corporelles aux acteurs de la série. Je regrette toutefois le choix d'un Corto peu élégant et avec un look ado prononcé. Ce n'est pas le modèle de Corto que j'apprécie le plus. Après une bonne entame j'ai trouvé que le récit avait des longueurs et nous proposait des adversaires convenus et sans intérêt. 2.5
Évadées du Harem
2.5 Un album franchement moyen sur un événement que je ne connaissais pas et qui est intéressant. Deux sœurs vont s'enfuir de la Turquie et essayer d'aller en France qu'elles imaginent comme un paradis pour les femmes. Évidemment, elles vont finir par se désillusionner face à un occident qui traite les femmes comme inférieures même si elles ne sont pas forcées de se voiler comme dans l'empire Ottoman. J'ai bien aimé le début avec la fuite des sœurs et puis j'ai fini par trouver que la partie sur leur évasion commençait à s'éterniser un peu, je n'ai pas trouvé palpitant leur petit jeu avec cet écrivain français qui va raconter leurs récit dans un roman. Lorsqu'elles arrivent enfin en France, j'ai retrouvé des anecdotes intéressantes....sauf qu'on est encore dans une biographie en BD où tout se passe vite (alors qu'avant le récit faisait pratiquement du surplace). On saute d'une année à l'autre et rien n'est vraiment développé. Tout est superficiel et c'est dommage parce que la personnalité et la vie de ses deux femmes émancipées sont vraiment intéressantes, mais c'est raconté de manière peu passionnante. Le dessin est très bon. J'aime ce noir et blanc expressif.
Bulles & blues
Je pense que cette série à bien sa place dans une bibliothèque de collège. D'ailleurs la seule adulte responsable du livre est la bibliothécaire qui aide Chloé. Pour le reste j'ai trouvé le personnage de Chloé assez touchant tellement ses parents lui proposent un environnement toxique sans en avoir même la conscience. Le scénario aurait pu être écrit par un pédopsychiatre qu'il n'y aurait probablement pas grand chose à changer. En effet on peut trouver le personnage de Chloé assez énervant à première vue mais j'ai une autre perspective qui justifie son mal être d'ado. Absence du père, rapprochement assez malsain avec son pseudo frère,Soan (même chambre, même classe, même copains/copines), non implication dans la naissance de la petite soeur, classe de garçons bouffons, dévaluation d'un carnet scolaire somme toute pas si catastrophique que cela. C'est presque un petit manuel pour parents de ce qu'il ne faut pas faire avec son ado en construction. C'est dire si le scénario m'a fait réfléchir plus longtemps que le temps de lecture très rapide. Comme j'aime les thématiques d'éducation et de transmition j'ai bien apprécié le récit de Charlotte Bousquet. Le graphisme est un peu simpliste à mon goût mais il donne une bonne dynamique à l'histoire. J'ai trouvé cette lecture rapide assez agréable et plus subtile qu'il n'y paraît. Un bon 3
Flesh Empire
J’ai beaucoup aimé cette lecture, alors même que l’intrigue m’est apparue à la fois des plus légères (elle peut se résumer en quelques mots) et pas toujours des plus limpides. Mais malgré ces remarques, jamais je n’ai été tenté de renoncer, et j’ai lu cette histoire SF assez froide et manquant d’empathie avec plaisir, tournant les pages avec la quasi-certitude d’être surpris sur la suivante. C’est en fait le travail graphique qui justifie mon coup de cœur. Et là pas de bémols. Pourtant cet aspect peut rebuter pas mal de lecteurs, comme l’intrigue peut en refroidir par sa relative obscurité. Mais j’ai trouvé très beau le travail de Legendre. Le Noir et Blanc tranché (agrémenté de rares et belles touches d’un rose chair), avec un jeu sur des formes géométriques et des représentations géantes de puces électroniques, tout cela donne un caché très original et fort à l’ensemble. Une histoire moyennement convaincante, mais une mise en images superbe : un album original à découvrir.
Super Pixel Boy
Je suis d’une génération précédente par rapport aux auteurs, et n’ai jamais été réellement « gamer ». J’ai vu naitre l’informatique et les premiers jeux, j’ai découvert aussi les jeux d’arcade dans les cafés (quelques bons souvenirs à l’étranger avec des arnaques entre pièces françaises et allemandes pour jouer des heures à Space Invaders pour presque rien !). Je jouais parfois chez un copain à certains jeux de consoles (donjon et dragons par exemple), et j’ai aussi passé pas mal de temps sur certains jeux (comme « Pirates » ou d’autres). Enfin, j’ai redécouvert par la bande cet univers lorsque mon fille s’est entichée, comme d’autres, de consoles comme la DS : seules les différentes versions de Mario Kart m’ont alors réellement attiré et occupé. Bref, je ne suis pas forcément le cœur de cible de cet album, tandis que les auteurs sont par contre de ceux qui m’intéressent a priori. En tout cas, si certaines références m’ont échappé (je pense que la nostalgie doit jouer un rôle dans l’attrait de l’album), il se laisse lire agréablement, et Boris Mirror réussit bien ses réinterprétations visuelles des jeux historiques. Un album vite lu, plutôt plaisant – les courts chapitres assez classiques sur l’enfance sont fluides et dynamiques – , mais que les amateurs de jeux vidéo nostalgiques seront sans doute seuls à apprécier totalement je pense.
Le Cœur en braille
Cette BD pour adolescent est l'adaptation du roman éponyme que je n'ai pas lu. Alors oui, tout cela est effectivement à échelle d’adolescent, donc très romantique. Mais finalement, ça passe bien. Et puis le romantisme, c'est tellement vieillot déjà comme style, qu'on se prend à regretter d'être tombé dans une société où l'on ne jure plus que par les trucs violents, tordus, science-fictionnels, ou au contraire terriblement réalistes (c'est à dire prétendant décrire ce monde moderne en pleine déconfiture, donc violent finalement - A ce propos, vous avez noté le nombre de romans, documentaires ou BD contenant le terme apocalypse dans le titre ?...). Oui, c'est romantique. Lorsque j'étais moi-même adolescent, c'est le genre d'histoire que je rêvais de vivre moi-même. Bref ! Oui, on a envie de croire à cette histoire d'amour entre une fille qui devient aveugle et sauve la vie (scolaire) de son amoureux qui deviendra en même temps sa béquille. Malgré quelques dialogues un peu forcés et trop « matures » à mon sens parce nécessitant une certaine expérience de vie, tout cela passe bien. Et heureusement, il y a en outre un chouette dessin et des couleurs fort bien choisies.
Air conditionné
Format poche, 130 pages, 2 cases par page, il faut être drôlement efficace pour développer une intrigue de polar qui tienne la route. Et efficace, j’ai trouvé que ça l’est pas si mal. Tout au moins dans la première partie de l’histoire. On entre direct dans le vif du sujet. Il faut dire que ce duo d’auteurs a déjà l’habitude de travailler ensemble. Noël, enseignant sans histoire d’une petite ville, se fait tirer dessus en pleine rue. Son agresseur prend la fuite et pendant qu’il attend au sol d’hypothétiques secours, il s’accroche à la vie en se remémorant l’enchaînement d’évènements qui l’ont amené là. L’élément déclencheur et la suite d’improbables conneries qui en ont découlé. Le rythme est bon, entre sa vie ordinaire et les frasques malvenues, on a envie de savoir le pourquoi du comment. Difficile de révéler la suite, mais je trouve que dans la seconde moitié, la révélation arrive bien trop tôt. La fin m’a un peu surprise, pas forcément par l’originalité, plutôt par la précipitation du dénouement. (bon après, je voyais bien qu’il ne restait plus beaucoup de pages, hein, pas idiote quand même...) Mais rien de désagréable dans la lecture, au contraire. L’atmosphère est bien rendue par le dessin très polar noir, bien efficace. Efficacité renforcée par le fait que dans toute la première partie, on ne voit quasiment pas les visages des protagonistes, ombres ou cadrages décalés alimentent le suspense. Pas mal pour une « petite » soirée de lecture au lit, un peu comme quand on décide de regarder un court-métrage...
Le Loup
Clairement, c'est celui de cette espèce de "trilogie de la montagne" qui m'a le moins emballé. D'abord graphiquement, il semble un poil en dessous de ses frangins. Certaines textures sont discutables, donnant à de nombreuses cases l'effet d'ébauches. Le scénario est ensuite un peu moins palpitant. D'une part, cette histoire d'amour/haine entre le loup et l'Homme est un brin convenue, et laisse un arrière goût de superficialité, ou plutôt de non approfondi par rapport à La Dernière reine par exemple (Le Loup se lit en 20 minutes à peine). Le texte final est presque mieux de ce point de vue car il permet de creuser un peu. Après, ce n'est pas désagréable à lire. Il y a un côté fable avec cette rivalité qui s'établit entre le berger et le loup. Pas mal, oui, mais sans plus. Je parlais du texte final. Personnellement, je regrette que tout ce qui y est raconté n'ait pas servi de matière pour sculpter une histoire plus dense. Pour ne citer qu'un seul exemple : bien entendu qu'il est possible de partager le monde ! Tout à fait d'accord avec ça ! Mais j'aurais préférer voir incarner ces paroles par un ou plusieurs personnages confrontés à des situations particulières plutôt que de le lire dans un texte en guise de conclusion. En somme, belle ébauche que voilà. Mais cela reste pour moi une ébauche.